La Bretagne et le tourisme vert
Posté par francesca7 le 28 mars 2014
Quels chemins emprunterez-vous pour découvrir la Bretagne ? Suivrez-vous les traces des marins disparus, à la conquête de l’ Armor et de ses côtes aussi belles et sauvages que terrifiantes lorsque le vent se déchaîne ? Ou bien parcourrez-vous les chemins des parcs naturels de l’Argoat , cette Bretagne intérieure plus confidentielle qui dissimule tous les mythes celtiques ainsi que la légendaire forêt de Brocéliande ? Que vous optiez pour le sentier du littoral ou les rives du canal de Nantes à Brest , qui se jette dans la mer d’Iroise, vous ne serez jamais très loin de la grande bleue.
Magique et envoûtante, cette « terre d’âme », comme l’appelait Julien Gracq, abrite encore toute la spiritualité des cultures celtique et chrétienne, des mégalithes du Morbihan aux enclos paroissiaux de Basse-Bretagne. Les esprits romantiques pourront revivre les pages les plus tourmentées de l’œuvre de Chateaubriand, inspiré par des falaises granitiques cernées d’écueils de Crozon ou de la pointe du Raz .
Que ceux que le climat décourage sachent qu’« en Bretagne, il fait beau plusieurs fois par jour », comme le dit un ancien dicton. Les avis pourront diverger à ce sujet, mais finiront forcément par se rejoindre autour d’un verre de cidre et des bons petits plats au goût de la mer ou de beurre salé . D’ici 2012, le TGV devrait relier Brest et Quimper à environ trois heures de Paris : une aubaine pour les amateurs de festivals si nombreux dans une région en pleine effervescence culturelle.
Tourisme vert, maritime ou culturel… Grâce à la diversité de ses paysages et à la richesse de son patrimoine, la Bretagne est la quatrième région touristique de France. Même les étrangers, qui sont de plus en plus nombreux à choisir d’y résider, le reconnaissent : il fait bon vivre en Armorique. Relation de cause à effet Le renouveau de la culture bretonne vient cimenter davantage une société régionale de plus en plus attractive sur le plan culturel, ce que confirme le succès grandissant des grands festivals devenus des événements européens. L’économie aussi compte des secteurs très dynamiques et, forte de ses pôles d’enseignement et de recherche, la région est par exemple très bien classée en matière de création d’entreprises innovantes.
La société bretonne a entamé le siècle avec un dynamisme certain, stimulé par une économie saine, un engouement touristique qui ne se dément pas et une hausse de la démographie qui ne se limite pas au retour des retraités : elle séduit désormais des Européens en quête de littoral et de « celtitude ».
Démographie
Arvor d’abord
La densité moyenne en Bretagne est sensiblement la même que celle de la France, soit 115 hab./km ² . La particularité bretonne est que les habitants sont concentrés sur le littoral et les villes (71,5 % de la population). La côte méridionale est de loin la préférée, puisqu’elle est habitée en continu de St-Guénolé à Vannes. Au nord, les Bretons se rassemblent dans les grandes villes comme Brest, Lannion, St-Brieuc ou St-Malo. Si l’on excepte Nantes, les grands pôles urbains de la région sont Rennes, devant Brest, suivis de villes intermédiaires comme Lorient, Vannes, Quimper, Lannion…
Le grand « retournement »
S’agissant de la démographie bretonne, certains observateurs s’amusent à parler de grand « retournement » par évocation du « grand dérangement » d’Amérique du Nord. Cette référence est suscitée par le solde migratoire positif de la région, c’est-à-dire qu’il y a plus d’arrivées que de départs. La tendance tient à différents facteurs, au nombre desquels il faut citer le retour au pays de retraités originaires de la région et surtout l’attractivité économique de la Bretagne, qui incite les actifs de plus de 30 ans à venir s’y installer.
Avec en moyenne 25 000 habitants supplémentaires par an depuis 2000, la population bretonne ne cesse d’augmenter. En 2008, la Bretagne se plaçait au 7 e rang des régions françaises avec 3 103 000 habitants.
Les nouveaux Bretons
Attirés par le climat, les infrastructures publiques et par la beauté du littoral, les étrangers sont de plus en plus nombreux à choisir la Bretagne pour lieu de villégiature ou de retraite. Confirmant une tendance amorcée il y a une dizaine d’années, les Britanniques sont de loin les plus nombreux à devenir Bretons, devant les Hollandais et les Belges.
Rayonnement
De nos jours, les Bretons émigrés sont estimés à 9 millions. Leur première région d’élection est la région parisienne, qui accueillerait toujours 1 million de natifs ou de personnes originaires de Bretagne (pour mémoire, on en comptait plus de 2 millions à la fin du 19 e s.). Tout le littoral français, riche en chantiers navals et en ports, est également une zone de prédilection pour les Armoricains, présents de Dunkerque à Bordeaux. En dehors des marins expatriés par voie maritime, portés par un esprit d’aventure certain, quelques vagues d’émigration collective (1921-1959) ont conduit nombre d’entre eux en Amérique (Argentine, États-Unis et Canada). Les Bretons sont partis de par le monde et partout ont fait souche. Ce qui caractérise le plus la diaspora, c’est son indéfectible esprit communautaire. Où qu’ils se trouvent, les Bretons se rassemblent en associations, communiquent, éditent, partagent et parlent du pays.
Culture
Considérées par l’Unesco « en danger sérieux d’extinction », les langues bretonnes (le breton et le gallo) sont aujourd’hui trois fois moins parlées qu’en 1900, avec 172 000 locuteurs. Cette remarquable différence n’est pas synonyme de régression culturelle, bien au contraire. Elle masque paradoxalement le renouveau de la culture bretonne. Jamais les éditeurs de la région n’ont publié autant de livres en breton. Pour redonner place aux langues bretonnes dans la société contemporaine, des moyens financiers et humains importants ont été mis en œuvre : apprentissage du breton à l’école, formation de nouveaux professeurs et développement des activités périscolaires bilingues. Créées en 1977, les écoles diwan ont aussi permis de préserver la vitalité de ces langues en proposant une scolarité tout en breton, de la maternelle au baccalauréat.
La volonté de décentralisation et les subventions européennes ont également beaucoup aidé les structures associatives à perpétuer la culture bretonne, mais rien n’aurait pu se faire sans la volonté locale d’irréductibles bretonnants.
Des fêtes locales aux festivals
Les grandes manifestations culturelles et les festivals sont assurément les vecteurs les plus charismatiques de la culture bretonne. Pourtant, ces grands rassemblements ne sont pas les seuls moments pendant lesquels la culture régionale s’exprime ; celle-ci se vit au quotidien au travers des pardons, des fêtes folkloriques ou familiales…
La culture bretonne rayonne de nouveau et s’inscrit dans un vaste mouvement européen de reconnaissance et d’affirmation des cultures régionales.
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