Expression : À tout péché miséricorde
Posté par francesca7 le 25 février 2014
Signification : Toute faute mérite l’indulgence.
Origine : Maxime devenue expression française dont les origines remontent à la fin du XVIIème siècle qui a servi à l’époque de Richelieu à exprimer le fait qu’il ne faut pas vouloir ou souhaiter la mort du pécheur. En effet, elle va être une sorte de conseil ou d’avertissement aux gens réputés sévères de ne pas juger hâtivement les autres et avoir assez de cœur à pardonner ceux qui tendent à se repentir.
Exemple d’utilisation : Et s’il a des remords et veut vous accompagner, emmenez-le. A tout péché miséricorde.
Cette petite phrase peut être considérée plutôt comme une maxime plutôt que comme un proverbe. Elle sert d’avertissement, d’une part, aux personnes trop sévères, de ne jamais être sans pitié pour les coupables ; d’un autre côté, elle donne à entendre aux coupables qu’il n’y a pas de faute qui ne puisse leur être pardonnée, ni même être effacée complètement par le repentir.
La bienveillance est une forme de la charité, et il faut être indulgent pour les autres, si l’on veut qu’ils le soient, à leur tour, pour nous.
Dans les trois morts que Jésus ressuscita corporellement, nous pouvons trouver avec raison un signe et une figure des résurrections spirituelles qui s’opèrent par la foi.
Jésus ressuscita la fille du chef de la synagogue encore couchée dans sa maison (Mc., V, 42). Il ressuscita le jeune homme, fils de la veuve que l’on emportait hors des portes de la ville (Lc. VII, 15). Il ressuscita Lazare au tombeau depuis quatre jours (Jn. XII, 44).
Que chacun regarde son âme ; si elle pèche, elle meurt : le péché est la mort de l’âme.
Quelquefois le péché n’est commis qu’en pensée. Tu es attiré par le mal ; tu as consenti, tu as péché ; ce consentement t’a tué ; mais la mort est au-dedans de l’âme,
Parce que la Pensée du mal n’est pas encore allée jusqu’à l’acte. Pour nous donner une image de la résurrection d’une telle âme, Notre Seigneur ressuscita cette enfant qui n’avait pas encore été enlevée hors de sa demeure mais qui était couchée, morte, dans sa maison ; symbole de l’âme dont le péché reste secret.
Mais si tu as non seulement consenti à une délectation mauvaise, si tu es allé jusqu’à commettre le mal, tu es comme un mort qu’on enlève hors des portes de la ville ; te voila dehors, tu es un mort qu’on emporte, Et pourtant celui-là aussi le Seigneur l’a ressuscité et l’a rendu à sa mère, la veuve. Si tu as péché, repens-toi et le Seigneur te ressuscitera et te rendra à l’Eglise ta mère.
Le troisième mort est Lazare. C’est un genre de mort affreux, on l’appelle habitude mauvaise. Car c’est une chose que de pécher mais c’est une autre que de prendre l’habitude de pécher. Celui qui pèche et se corrige aussitôt revient bien vite à la vie, il n’est pas encore enchaîné par l’habitude, il n’est pas enterré. Mais celui qui s’habitue à pécher, il est au tombeau et on peut dire de lui « il sent déjà »car sa mauvaise réputation se répand comme une odeur infecte. Tels sont tous les pécheurs accoutumés au crime, et perdus de mœurs. Tu dis à et homme: « garde-toi de faire le mal. » Mais comment peut-il t’entendre, lui qui est si enfoncé dans la terre, rongé par la corruption, écrasé sous le poids de ses mauvaises habitudes ? Et cependant, même pour celui-là, pour le ressusciter, le Christ n’a pas manqué de puissance.
Nous avons connu et vu, nous voyons chaque jour des hommes quitter leurs mauvaises habitudes et vivre mieux que ceux qui les blâmaient.
Tu avais cet homme en horreur. Mais voici la soeur même de Lazare (si toutefois c’est elle qui répandit des parfums sur les pieds du Seigneur, qui essuya de ses cheveux, après les avoir lavés de ses larmes), elle a été plus pleinement ressuscitée que son frère; elle fut délivrée de la masse énorme de ses mauvaises habitudes. C’était une pécheresse trop célèbre et c’est d’elle que le Seigneur a dit : beaucoup de péchés lui sont remis, parce qu’elle a beaucoup aimé (Lc. VII, 47).
Nous voyons, nous connaissons beaucoup de tels pécheurs; donc que nul ne désespère, que nul n’ait trop espérance en soi. Désespérer est mal, c’est mal aussi de trop compter sur soi. Ainsi donc ne désespère pas, mais choisis bien tes motifs de confiance.
X Saint Augustin
In Joannem, XLIX, 3 ; P.L., 35, 1747-1748
in La Cigogne n° 12.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.