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Maupassant et les Corbeaux

Posté par francesca7 le 15 février 2014

 

                                     extrait de : Le  Corbeau et « la Pléiade »

 

                                                                                                      Par Jacques Bienvenu

 

 téléchargement (7)      Il convient de donner un rappel des événements qui jalonnent l’incroyable histoire de la mystification d’Adrien Le Corbeau. C’est à la fin de l’année 2000, que je publiais un article intitulé  « Le canular du Corbeau », dans la revue Histoires littéraires, Dans cet article, je montrais que les souvenirs de Madame X fréquemment cités dans « la Pléiade » et attribués à Hermine Lecomte du Noüy étaient des faux.   

         Toutefois, à la publication de cet article Louis Forestier, l’éditeur de Maupassant dans « la Pléiade », n’a pas cru à la dénonciation des faux comme l’atteste la réédition ultérieure de 2003 des contes et nouvelles. A la fin de cette année 2003 je complétais ma démonstration dans un article publié dans L’Angélus intitulé « Le retour du Corbeau » dans lequel j’ajoutais des preuves irréfutables et je  révélais notamment que le faussaire connu en France sous le nom d’Adrien Le Corbeau était d’origine roumaine. Cette fois il devenait impossible de nier la vérité. Dès lors, M. Forestier dans un moment d’inquiétude a juste  signalé dans l’édition de 2004 l’existence de mon premier article et maintenu l’ensemble de ses textes dans l’édition de 2005.Compte tenu de cette résistance opiniâtre de l’éditeur de Maupassant, je donnais un article dans ma revue l’Angélus, intitulé «  Le triomphe du Corbeau dans la Pléiade ». Enfin je publiais un dossier complet de cette affaire en annexe du « Dictionnaire Maupassant » de Sandrine de Montmort  publié aux éditions Scali en 2007. J’y  précisais, à l’aide de documents inédits, les raisons profondes de l’identification de Madame X à Hermine Lecomte du Noüy. 

        Or, en mars 2008, coup de théâtre ! Voici que dans la nouvelle édition des contes de « la Pléiade », Louis Forestier comprend enfin ! Il se décide à éliminer toutes les références aux écrits d’Adrien Le Corbeau ! 

        Voyons,  à présent, comment l’éditeur scientifique de Maupassant a effectué ses modifications. Jusqu’à cette date il écrivait dans ses notes sur Le Horla (tome II, p.1617):

Pierre Borel (Le Destin tragique de Guy de Maupassant, p.31) est le seul à affirmer que Guy voyait son double au temps où il fréquentait Chatou et Bezons. On sait ce que valent, souvent, les affirmations de ce critique. Il pourrait s’agir du démarquage hâtif d’une observation faite plus tard par Hermine Lecomte du Noüy (dans ses souvenirs fréquemment cités, parus dans La Grande Revue, octobre 1912)”. « Savez-vous, qu’en fixant longtemps mes yeux sur ma propre image réfléchie dans une glace, je crois parfois perdre la notion du moi? En ces moments-là, tout s’embrouille dans mon esprit et je trouve bizarre de voir là cette tête, que je ne – reconnais plus. Alors il me paraît curieux d’être ce que je suis, c’est-à-dire  quelqu’un .Et je sens que si cet état durait une minute de plus je deviendrais complètement fou. »

 Ce texte me paraît clairement poser les limites d’une expérience qu’on tire trop vite vers celle du double, thème fantastique par excellence.

 Observons au passage que le critique niait la  problématique du double dans Le Horla en s’appuyant sur le texte du faussaire ! Dans l’édition de 2008, (même page) l’éminent spécialiste supprime l’extrait des souvenirs de Madame X qu’il remplace par le texte de Maupassant beaucoup plus sûr, il est vrai, que celui d’Adrien Le Corbeau. Voici la transformation de l’édition 2008 (p.1617) : 

Pierre Borel (Le Destin tragique de Guy de Maupassant, p.31) est le seul à affirmer que Guy voyait son double au temps où il fréquentait Chatou et Bezons.On sait ce que valent, souvent, les affirmations de ce critique. Il faut se reporter au texte du conte  (p.931) qui sur ce point concorde avec la première version : «  Je ne vis rien d’abord, puis, tout à coup, il me sembla qu’une page du livre resté ouvert sur ma table venait de tourner toute seule. Aucun souffle d’air n’était entré par ma fenêtre. Je fus surpris et j’attendis. Au bout de quatre minutes environ, je vis, oui,  je vis, de mes yeux une autre page se soulever et se rabattre sur la précédente, comme si un doigt l’eut feuilletée. Mon fauteuil était vide, semblait vide. »

Ce texte me paraît clairement poser les limites d’une expérience qu’on tire trop vite vers celle du double, thème fantastique par excellence. 

     Or, Louis Forestier tronque  volontairement la dernière phrase qui est : 

 Mon fauteuil était vide, semblait vide ; mais je compris qu’il était là, lui, assis à ma place, et qu’il lisait. 

            Il est certain qu’avec la dernière phrase ainsi censurée, le texte n’a plus rien à voir avec la question du double. Décidemment, le travail du faussaire aura été contagieux ! C’est vraiment tragique !  Par ailleurs,  M. Forestier a retiré les  deux pages du texte de Madame X citées dans les notes de La Mère Sauvage. M. Pierre Danger se voit ainsi  gratifié d’une immense citation à la place des écrits du faussaire. Le nom de Pierre Danger est orthographié Pierre « Dangé ». Un pseudo de plus dans cette histoire de faussaires. 

           Mais ceci n’est rien. Dans l’introduction du tome I des contes de Maupassant l’éditeur de Maupassant citait avant ses rectifications un passage du texte de Le Corbeau :  «  Il me semblait vraiment que mon âme se fut, en quelque sorte, dissoute dans cet élément trouble qui me baignait et qu’elle flottait au-dessus de ma tête. »(P.LIX). Dans l’édition 2008 (toujours p.LIX), Louis Forestier supprime le texte du Faussaire et le remplace par un texte de Maupassant . Il  remplace aussi  la note n°4 qui mentionnait Le canular du Corbeau par :  Sur l’eau, P. 57-58.  Le problème est que juste une ligne après, l’éminent professeur oublie de supprimer une citation du faussaire : «  Savez-vous qu’en fixant longtemps mes yeux sur ma propre image réfléchie dans une glace, je crois perdre la notion du moi ». On reconnaît une partie du passage cité  de Madame X dans les notes du Horla ! De plus l’éditeur renvoie ce passage cité page LX  en note à : Ibid.,P. 684.qui est la référence aux souvenirs de Madame X et non à Sur l’eau. J’ajoute  à titre documentaire que son édition était tellement infestée par les faux écrits de Madame X, qu’il en a oublié, par exemple, un long passage à la page 1623 du tome I nouvelle édition 2008 où il cite encore  selon ses propre termes Hermine Lecomte du Noüy dans La Grande Revue du 25 mars 1913.

 

Tentons cependant d’être positif. Que M. Forestier ait enfin compris au bout de huit années que les articles de Madame X étaient faux et qu’il les élimine peu à peu, même très grossièrement, dans « la Pléiade », il faut s’en réjouir. Tout de même,  il est des choses inacceptables. Dans la nouvelle édition de 2004 Louis Forestier avait ajouté en note ( n°4) après avoir cité l’article du faussaire la référence de mon article : 

On a émis l’hypothèse que cet article serait l’œuvre d’un  faussaire   (voir : « Le canular du Corbeau », Histoires littéraires, octobre-décembre 2000, n° 4.) 

Après avoir fait disparaître cette note, un chercheur correct aurait pu au moins reconnaître que le « ON » ne s’était pas trompé et en donner référence. Bien entendu, il n’en est rien. L’honnêteté intellectuelle n’est pas le fort de l’éditeur de Maupassant. C’est avec la plus grande discrétion que ces modifications se sont accomplies. Enfin,  pour être tout à fait complet sur le sujet, signalons que plusieurs mois après les vastes changements opérés dans « la Pléiade », paraissait un article qui nous apprenait en outre qu’Adrien Le Corbeau avait déjà publié des prétendus souvenirs sur Maupassant dans un journal roumain, souvenirs beaucoup moins élaborés, il est vrai, que ceux de La Grande Revue mais qui en reprenaient certains passages.

téléchargement (8)L’art de Maupassant est fait d’équilibre entre le récit des péripéties, les descriptions limitées et fonctionnelles, et le jeu entre discours direct / discours indirect / discours indirect libre. Il est aussi marqué par l’utilisation de phrases plutôt courtes avec une ponctuation expressive et de paragraphes eux aussi plutôt courts, voire très courts, qui donnent une mise en page aérée. La langue, quant à elle, est soutenue dans le récit et dynamique dans le discours direct, recherchant même le pittoresque en transcrivant les paroles des personnages populaires. Son aversion naturelle pour la société ainsi que sa santé fragile le portent vers la retraite, la solitude et la méditation. Il voyage longuement en Algérie, en Italie, en Angleterre, en Bretagne, en Sicile, en Auvergne, et chaque voyage est pour lui synonyme de volumes nouveaux et de reportages pour la presse. Il fait une croisière sur son yacht privé, nommé « Bel-Ami », d’après son roman de 1885. Cette croisière, où il passe par Cannes, Agay et Saint-Tropez lui inspire Sur l’eau. Il y aura un « Bel-Ami II ». De ses voyages, il garde une préférence pour la Corse ; il place même le paysan corse au-dessus du paysan normand, car hospitalier… Quoi qu’il en soit, cette vie fiévreuse, ce besoin d’espaces, et souvent pour oublier la maladie qui l’accapare, ne l’empêchent pas de nouer des amitiés parmi les célébrités littéraires de son temps : Alexandre Dumas fils lui voue une affection paternelle. Guy tombe également sous le charme de l’historien-philosophe Taine rencontré à Aix-les-Bains.

S’il reste ami avec Zola et Tourguéniev, en revanche l’amitié de Maupassant avec les Goncourt dure peu : sa franchise et son regard acéré sur la comédie humaine s’accommodent mal de l’ambiance de commérage, de scandale, de duplicité et de critique envieuse que les deux frères ont créée autour d’eux sous l’apparence d’un salon littéraire à la manière du xviiie siècle… La brouille avec les Goncourt commence à propos d’une souscription pour un monument à la gloire de Flaubert.

En 1887, son frère Hervé est interné une première fois, et retombe malade en fin d’année. En août 1889, il est de nouveau interné à l’asile de Lyon-Bron. Il y meurt en novembre.

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BLAISE PASCAL et ses discours

Posté par francesca7 le 15 février 2014

 

 

Premier discours de Blaise Pascal

Pour entrer dans la véritable connaissance de votre condition, considérez-la dans cette image.

Un homme est jeté par la tempête dans une île inconnue, dont les habitants étaient en peine de trouver leur roi, qui s’était perdu ; et, ayant beaucoup de ressemblance de corps et de visage avec ce roi, il est pris pour lui, et reconnu en cette qualité par tout ce peuple. D’abord il ne savait quel parti prendre ; mais il se résolut enfin de se prêter à sa bonne fortune. Il reçut tous les respects qu’on lui voulut rendre, et il se laissa traiter de roi.

Mais comme il ne pouvait oublier sa condition naturelle, il songeait, en même temps qu’il recevait ces respects, qu’il n’était pas ce roi que ce peuple cherchait, et que ce royaume ne lui appartenait pas. Ainsi il avait une double pensée : l¹une par laquelle il agissait en roi, l’autre par laquelle il reconnaissait son état véritable, et que ce n’était que le hasard qui l’avait mis en place où il était. Il cachait cette dernière pensée et il découvrait l’autre. C’était par la première qu’il traitait avec le peuple, et par la dernière qu’il traitait avec soi-même.

Ne vous imaginez pas que ce soit par un moindre hasard que vous possédez les richesses dont vous vous trouvez maître, que celui par lequel cet homme se trouvait roi. Vous n’y avez aucun droit de vous-même et par votre nature, non plus que lui : et non seulement vous ne vous trouvez fils d’un duc, mais vous ne vous trouvez au monde, que par une infinité de hasards. Votre naissance dépend d’un mariage, ou plutôt de tous les mariages de ceux dont vous descendez. Mais d’où ces mariages dépendent- ils ? D’une visite faite par rencontre, d’un discours en l’air, de mille occasions imprévues.

Vous tenez, dites-vous, vos richesses de vos ancêtres, mais n’est-ce pas par mille hasards que vos ancêtres les ont acquises et qu’ils les ont conservées ? Vous imaginez-vous aussi que ce soit par quelque loi naturelle que ces biens ont passé de vos ancêtres à vous ? Cela n’est pas véritable. Cet ordre n’est fondé que sur la seule volonté des législateurs qui ont pu avoir de bonnes raisons, mais dont aucune n’est prise d’un droit naturel que vous ayez sur ces choses. S’il leur avait plu d’ordonner que ces biens, après avoir été possédés par les pères durant leur vie, retourneraient à la république après leur mort, vous n’auriez aucun sujet de vous en plaindre.

Ainsi tout le titre par lequel vous possédez votre bien n’est pas un titre de nature, mais d’un établissement humain. Un autre tour d’imagination dans ceux qui ont fait les lois vous aurait rendu pauvre ; et ce n’est que cette rencontre du hasard qui vous a fait naître, avec la fantaisie des lois favorables à votre égard, qui vous met en possession de tous ces biens.

Je ne veux pas dire qu’ils ne vous appartiennent pas légitimement, et qu’il soit permis à un autre de vous les ravir ; car Dieu, qui en est le maître, a permis aux sociétés de faire des lois pour les partager ; et quand ces lois sont une fois établies, il est injuste de les violer. C’est ce qui vous distingue un peu de cet homme qui ne posséderait son royaume que par l’erreur du peuple, parce que Dieu n’autoriserait pas cette possession et l’obligerait à y renoncer, au lieu qu’il autorise la vôtre Mais ce qui vous est entièrement commun avec lui, c’est que ce droit que vous y avez n’est point fondé, non plus que le sien, sur quelque qualité et sur quelque mérite qui soit en vous et qui vous en rende digne. Votre âme et votre corps sont d’eux-mêmes indifférents à l’état de batelier ou à celui de duc, et il n’y a nul lien naturel qui les attache à une condition plutôt qu’à une autre.

Que s’ensuit-il de là ? que vous devez avoir, comme cet homme dont nous avons parlé, une double pensée ; et que si vous agissez extérieurement avec les hommes selon votre rang, vous devez reconnaître, par une pensée plus cachée mais plus véritable, que vous n’avez rien naturellement au- dessus d’eux. Si la pensée publique vous élève au-dessus du commun des hommes, que l’autre vous abaisse et vous tienne dans une parfaite égalité avec tous les hommes ; car c’est votre état naturel.

Le peuple qui vous admire ne connaît pas peut-être ce secret. Il croit que la noblesse est une grandeur réelle et il considère presque les grands comme étant d’une autre nature que les autres. Ne leur découvrez pas cette erreur, si vous voulez ; mais n’abusez pas de cette élévation avec insolence, et surtout ne vous méconnaissez pas vous-même en croyant que votre être a quelque chose de plus élevé que celui des autres.

Que diriez-vous de cet homme qui aurait été fait roi par l’erreur du peuple, s’il venait à oublier tellement sa condition naturelle, qu’il s’imaginât que ce royaume lui était dû, qu’il le méritait et qu’il lui appartenait de droit ? Vous admireriez sa sottise et sa folie. Mais y en a-t-il moins dans les personnes de condition qui vivent dans un si étrange oubli de leur état naturel ?

Que cet avis est important ! Car tous les emportements, toute la violence et toute la vanité des grands vient de ce qu’ils ne connaissent point ce qu’ils sont : étant difficile que ceux qui se regarderaient intérieurement comme égaux à tous les hommes, et qui seraient bien persuadés qu’ils n’ont rien en eux qui mérite ces petits avantages que Dieu leur a donnés au-dessus des autres, les traitassent avec insolence. Il faut s’oublier soi-même pour cela, et croire qu’on a quelque excellence réelle au-dessus d’eux, en quoi consiste cette illusion que je tâche de vous découvrir.

Lire la suite sur : 

220px-Blaise_Pascal_VersaillesBlaise Pascal, né le 19 juin 1623 à Clairmont (aujourd’hui Clermont-Ferrand) en Auvergne et mort le 19 août 1662 à Paris, est unmathématicien, physicien, inventeur, philosophe, moraliste et théologien français.

Enfant précoce, son père l’éduque. Les premiers travaux de Pascal concernent les sciences naturelles et appliquées. Il contribue de manière importante à l’étude des fluides. Il a clarifié les concepts de pression et de vide, en étendant le travail de Torricelli. Pascal a écrit des textes importants sur la méthode scientifique.

À 19 ans1, en 1642, il invente la calculatrice mécanique et après trois ans de développement et 50 prototypes, il la présente à ses contemporains en la dédiant au chancelier Séguier. Dénommée machine d’arithmétique, puis roue pascaline et enfin pascaline, il en construisit une vingtaine d’exemplaires dans la décennie suivante.

Mathématicien de premier ordre, il crée deux nouveaux champs de recherche majeurs : tout d’abord il publie un traité de géométrie projectiveà seize ans ; ensuite il développe en 1654 une méthode de résolution du « problème des partis » qui, donnant naissance au cours duxviiie siècle au calcul des probabilités, influencera fortement les théories économiques modernes et les sciences sociales.

Après une expérience mystique qu’il éprouva à la suite d’un accident de carrosse en octobre 1654, il se consacre à la réflexion philosophique et religieuse. Il écrit pendant cette période Les Provinciales et les Pensées, ces dernières n’étant publiées qu’après sa mort qui survient deux mois après son 39e anniversaire, alors qu’il a été longtemps malade (sujet à des migraines violentes en particulier).

 

 

 

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Marguerite Duras et les prostituées

Posté par francesca7 le 15 février 2014

 

 

 

 

Extrait de : Les prostituées blanches

Dans L’Amant, Marguerite Duras établit enfin le lien ténu qui unit la femme de l’ambassadeur à la jeune fille blanche. Et ce lien passe par la réprobation. En effet, le suicide scandaleux du jeune homme isole la dame, la désigne d’emblée à l’opprobre public, et c’est à elle que s’identifie la jeune fille lorsqu’à son tour elle est en butte au scandale du déshonneur. Elles se rejoignent dans la réprobation populaire parce que toutes deux ont un amant :

« La même différence sépare la dame et la jeune fille au chapeau plat des autres gens du poste. De même que toutes les deux regardent les longues avenues des fleuves, de même elles sont. Isolées toutes les deux. Seules, des reines. Leur disgrâce va de soi. Toutes deux au discrédit vouées du fait de la nature de ce corps qu’elles ont, caressé par des amants, baisé par leurs bouches, livrées à l’infamie d’une jouissance à en mourir, disent-elles, à en mourir de cette mort mystérieuse des amants sans amour. C’est de cela qu’il est question, de cette humeur à mourir. Cela s’échappe d’elles, de leurs chambres, cette mort si forte qu’on en connaît le fait dans la ville entière ».

C’est littéralement et progressivement que le texte procède à l’identification de l’enfant (« la petite prostituée blanche du poste de Sadec » ) et de la femme de l’ambassadeur (« la prostituée de Calcutta » ). Les deux personnages apparaissent tout d’abord séparément dans la formulation conjonctive « la dame et la jeune fille au chapeau plat » pour ensuite se rejoindre dans la locution « toutes les deux », réitérée à trois reprises. La formulation en écho « de même que… de même… » souligne l’identité respective des deux femmes pour mieux mettre l’accent sur leur principale ressemblance (« de même elles sont »). Le pluriel s’efface ensuite devant le singulier lorsqu’il s’agit d’évoquer « la nature de ce corps qu’elles ont, caressé par des amants, baisé par leurs bouches ». Un même corps de prostituée, voilà ce qu’elles ont.

L’enfant a besoin de cette réprobation, elle qui éprouve toujours (comme Marguerite Duras elle-même) une honte, un sentiment de culpabilité, elle qui s’étonne, en quittant la chambre de son amant qu’il n’y ait « personne pour la punir, la battre, la défigurer, l’insulter » 

Duras atteint ici « la source de la fascination et de l’écriture »  étroitement liées par l’amour et la mort, retrouvant ainsi la nature même de l’écrit telle qu’elle l’a toujours conçue :

« Je me suis dit qu’on écrivait toujours sur le corps mort du monde et, de même, sur le corps mort de l’amour. Que c’était dans les états d’absence que l’écrit s’engouffrait pour ne remplacer rien de ce qui avait été vécu ou supposé l’avoir été, mais pour en consigner le désert par lui laissé » 

Marguerite Duras est donc parvenue à se libérer de cette fascination pour Anne-Marie Stretter, et ce par son écriture. Elle a refermé l’écriture sur son sujet – « on n’écrit rien en dehors de soi, ça n’existe pas »  – et a posé son écriture autobiographique comme seule capable de remonter aux origines de l’écrit. Grâce au meurtre de la mère, elle a pu, enfin, dire « je ».

 

images (12)Marguerite Duras, nom de plume de Marguerite Germaine Marie Donnadieu, est une écrivaine, dramaturge, scénariste et réalisatrice française, née le 4 avril 1914 à Gia Dinh (autre nom de Saïgon), alors en Indochine française, morte le 3 mars 1996 à Paris.

Par la diversité et la modernité de son œuvre, qui renouvelle le genre romanesque et bouscule les conventions théâtrales et cinématographiques, elle est un auteur important de la seconde moitié du xxe siècle, quelles que soient les critiques qui aient pu être adressées à son œuvre.

En mai 1987, Marguerite Duras est citée comme témoin au procès de Klaus Barbie mais refuse de comparaître. En juin de la même année, elle publie La Vie matérielle, suivi en septembre par Emily L..

L’Amant devient un projet de film du producteur Claude Berri. À la demande de ce dernier, elle s’attelle à l’écriture du scénario, bientôt interrompu par une nouvelle hospitalisation, le 17 octobre 1988. Souffrant de crise d’emphysème et subissant une trachéotomie, elle est plongée dans un coma artificiel dont elle ne s’éveille que cinq mois plus tard.

Pendant ce temps, le réalisateur Jean-Jacques Annaud est contacté. Il accepte de réaliser le film et se met à en faire l’adaptation. Marguerite Duras sort de l’hôpital en automne 1989 et reprend le projet en cours en rencontrant le cinéaste. La collaboration tourne court et le film se fait sans elle. Se sentant dépossédée de son histoire, elle s’empresse de la réécrire : L’Amant de la Chine du Nord est publié en 1991, juste avant la sortie du film. Duras a désormais des difficultés physiques pour écrire. Cependant, d’autres livres paraissent ; ils sont dictés ou retranscrits. C’est le cas de Yann Andréa Steiner (1992) et d’Écrire (1993). En 1995, paraît l’ultime opus C’est tout, un ensemble de propos recueillis par Yann Andréa, réédité en 1999 dans sa version définitive.

Le dimanche 3 mars 1996, à huit heures, Marguerite meurt au troisième étage du numéro 5 de la rue Saint-Benoît. Elle allait avoir quatre-vingt-deux ans. Les obsèques ont lieu le 7 mars, en l’église Saint-Germain-des-Prés. Elle est enterrée au cimetière du Montparnasse. Sur sa tombe, son nom de plume, deux dates et ses initiales : M D.

 

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