La Bresse de Bourgogne
Posté par francesca7 le 4 février 2014
Terre de tradition et de gastronomie, la Bresse qui s’étend au Sud de la Bourgogne, est une région attachante, souvent méconnue. Parcourue de nombreux cours d’eau elle offre un bel exemple de bocage. Les paysages sont aisément reconnaissables à la présence combinée de la volaille blanche, des séchoirs à maïs, de belles fermes à pans de bois parfois surmontées de singulières mitres et de moulins endormis. La renommée de ses fleurons, tels le poulet et le chapon de Bresse, contribue à la reconnaissance de l’identité bressane.
Les Bressans sont pour beaucoup d’entre eux des agriculteurs durs au travail et des artisans qui ont conservé quelque peu les habitudes d’une vie difficile et d’une traditionnelle autarcie. Très humide, la région a pris le nom gaulois de « marécage » (racine bracu- ; saltus Brexius au 10ème siècle)
Les influences de la Bourgogne et des régions méditerranéennes ont creusé un fossé entre le Nord et le Sud de la région qui ont connu des destins très différents. L’histoire permet de distinguer la Bresse du Nord, dite Bresse bourguignonne et la Bresse du Sud, appelée Bresse savoyarde…
La Bresse louhannaise ou bourguignonne - La proximité du puissant duché de Bourgogne a éclipsé pendant des siècles les efforts du Nord de la Bresse. Ces « Terres d’Outre Saône – constituant longtemps une zone frontière ont souvent été disputées. Peu fréquentée par la noblesse t longtemps privée d’administrations locales efficaces, la région louhannaise s’est progressivement affirmée grâce à l’essor de ses exploitations agricoles et à la naissance d’une bourgeoisie qui a pris en main la gestion de la ville et de ses environs. A la manière d’un centre culturel, l’écomusée de la Bresse bourguignonne s’applique à mettre ne valeur les points forts de la région.
La Bresse bressane ou savoyarde – Située dans l’actuel département de l’Ain, la Bresse du Sud est beaucoup mieux connue et a largement profité du dynamisme de sa capitale Bourg en Bresse. Contrairement à la partie Nord, elle a connu très rapidement une unité politique amorcée par la famille de Bâgé. La région doit beaucoup à la princesse Marguerite d’Autriche dont l’exceptionnelle réalisation de Brou a considérablement renforcé le prestige et le rayonnement de la capitale Bressane.
Malgré ces différences historiques, l’observateur attentif découvrira une véritable culture bressane. Celle-ci se fonde sur la pérennité des traditions, la renommée de sa production agricole et de sa gastronomie, l’originalité de son habitat rural.
La Révolution française, ennemie du Fédéralisme, ne fera rien pour rassembler en une unité administrative l’ancien territoire bressan que l’on dénomme du reste dans le langage populaire « les Bresses » et non pas la Bresse : la partie septentrionale, la Bresse bourguignonne de l’Ancien Régime, sera divisée en deux portions : l’une, la première Bresse chalonnaise, sera annexée à l’arrondissement de Chalon ; l’autre, la seconde Bresse louhannaise, qui a trouvé, à la fin du XIXe siècle son historien en la personne du sénateur Lucien Guillemaut. Quant à la partie méridionale de la Bresse, l’ancienne Bresse savoyarde, elle deviendra l’arrondissement de Bourg-en-Bresse, chef-lieu du département de l’Ain.
Mais ce n’est point tout; comme si l’on se complaisait à écarteler la Bresse, une languette insérée entre la Bresse de Saône-et-Loire et celle de l’Ain, sera réunie à l’arrondissement de Mâcon, formant ainsi l’embryon d’une Bresse mâconnaise, qui se développera un siècle plus tard. Enfin, le Finage ira grossir le arrondissements de Dole et de Lons-le-Sanuier, dans le département du Jura.
En dépit des tendances régionalistes, voire autonomistes du XXe siècle, un avatar nouveau était réservé à la Bresse de Saône-et-Loire : en 1926, le seul arrondissement exclusivement bressan, celui de Louhans, est dépecé par les décrets-lois Poncaré, trois de ses cantons viennent grossir l’arrondissement de Mâcon, alors que les cinq autres, avec le chef-lieu, vont suivre le sort de l’arrondissement de Chalon.
Mais bien que partagée entre trois départements et cinq arrondissements, dont quatre ont leur chef-lieu hors de son propre sol, la Bresse reste, comme le Morvan, qui a subi le même sort, un véritable pays, dont le terroir, profondément racé, conserve encore aujourd’hui sa physionomie propre. ( Extrait de « L’habitation paysanne en Bresse » de G. Jeanton et A. Durafour.
Buguet-Comtour imprimeur à Mâcon.)
Plutôt boisée mais pauvre en pierre, la terre bressane a favorisé la construction de fermes à pans de vois, en pisé ou en torchis ; les mieux conservées arborent fièrement leur cheminée sarrasine. Les constructions postérieures ou monumentales sont en brique sou « carons ». La terre est également utilisée pour les poteries ou la faïence comme en témoigne la célère fabrique de Meillonnas. L’artisanat régional exploite avec bonheur d’autres ressources locales ; ainsi le mobilier bressan doit son succès aux différentes teintes de ois harmonieusement combinées dans sa construction.
Le poulet de Bresse – La renommée de la volaille de Bresse remonte au 17ème siècle. Son succès à fait la fortune de nombreux éleveurs et elle constitue aujourd’hui encore une ressource importante pour la région. Les contraintes du marché ont nécessité de strictes réglementations assorties de l’attribution d’une appellation d’origine contrôlée en 1957 (la seule existant en volaille). Le célèbre poulet à plume blanche est élevé en liberté (minimum 10 m² par poulet) pendant 4 à 5 mois ; il est nourri principalement au grain et termine sa vie dans une épinette (cage fermée) pour un bon engraissement ; les plus recherchés sont les poulardes et surtout les chapons (castrés à 8 semaines) qui sont engraissés plus longtemps et préparés avec un soin particulier.
Visite alentours : Cuiseaux – située dans une enclave verdoyante de la Bourgogne au sein de la Franche Comté, Cuiseaux, à la vocation traditionnellement agricole, est réputée pour ses productions en charcuterie. Longtemps ville frontière très exposée, elle fut fortifiée au 12ème siècle. De son enceinte qui comptait alors 36 tours, elle conserve encore quelques vestiges. La vieille ville et les environs permettent d’agréables promenades, ici parmi des maisons anciennes, là en forêt ou en campagne. Son église, au chœur de son édifice moderne, est intéressant ; outre des statues du 16ème siècle en bois polychrome, il renferme deux tableaux de primitifs italiens. De belles stalles du 15ème siècle en bois sculpté viennent encore l’enrichir. Le bas-côté gauche abrite une statue de Vierge noire du 13ème siècle, très vénérée.
Un écomusée de la Bresse Bourgogne : Pierre de Bresse
Entouré d’un parc de 30 ha, c’est un bel édifice du 17ème siècle en briques claires et à toits d’ardoise. Les douves et son plan en U, flanqué aux quatre angles de tours rondes coiffées de dômes, trahissent sa construction sur l’emplacement d’une maison forte. L’axe de la cour d’honneur a été magnifié au 18ème siècle par une avant-cour encadrée par de bastes communs que cerne une deuxième boucle de douves. L’aile gauche du château (l’escalier du vestibule d’entrée, a la belle rampe en fer forgé, et deux salles restaurées du 18ème et 19ème siècle témoignent des aménagements intérieurs d’époque) abrite l’Ecomusée : sur trois niveaux, des expositions permanentes et temporaires présentent le milieu naturel, histoire, la vie traditionnelle et l’économie actuelle du terroir (plusieurs audiovisuels dont un de 18 mn en fin de parcours).
http://www.dailymotion.com/video/xghjrp
Ecomusée de la Bresse Bourguignonne - Vidéo Dailymotion
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