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Aux monts et lacs, le lac de Pareloup

Posté par francesca7 le 8 janvier 2014

 

 

Pareloupiles

Le lac de Pareloup est la 9e plus grande retenue d’eau artificielle de France et la deuxième du sud de la France. Il appartient à la région des monts et lacs du Lévézou, lieux à vocation agricoles notamment d’élevage bovins comme tout l’Aveyron et dans une certaine mesure touristique.

Les rives de la retenue sont très découpées (130 km) et dégagent de nombreuses péninsules et deux îles (au large de la presqu’île de Routaboul et Le Coutal).

Étant dans une cuvette, des côtes généralement peu escarpées dégagent de vastes plages sableuses ou vaseuses qui font parfois (lorsque le marnage est à son minima) plusieurs dizaines de mètres de large.

Le Lac de Pareloup se trouve dans un couloir aérien desservant l’Aéroport de Rodez-Aveyron. Ainsi, nombreux sont les appareils effectuant leurs rotations afin de s’incliner face à une des pistes de l’aéroport au niveau de ce secteur.

Construit dans les années 1950, le barrage a créé une retenue qui a noyé la cuvette appelée « la cuvette du Vioulou ». Des fermes(Caussanel) et des moulins y furent engloutis.

Depuis le début des années 1980, le tourisme s’intensifie et l’été les estivants font tripler la population: nombreux campings, résidences secondaires, hôtels, activités nautiques motorisées ou pas, patrimoine bâti et naturel diversifiés …

En 1993, la vidange de la retenue (la première depuis 1961) a permis de remettre à jour de nombreux vestiges. Le plus connu est le « pont des 15 arches » sur lequel passe une route ancienne de Pont-de-Salars à Salles-Curan pour traverser le Vioulou. Ce pont bien que noyé pendant quarante ans était encore intact. La présence de vestiges archéologiques, comme la voie romaine (Caussanel) et des outils préhistoriques, donne au lieu un intérêt particulier.

La vidange a permis grâce à une retenue de déterminer la composition piscicole du lac: 15 espèces de poissons ont été identifiés, en majorité du gardon (45 %), de la brème (36 %), du brochet (5,5 %), du sandre (5,16 %) et de la perche commune (5,16 %).

Le lac est prisé des touristes, et les politiques locales d’aménagement du territoire ont développé l’activité touristique en y créant de nombreuses infrastructures. Les routes qui longent plus ou moins les rives desservent deux plages publiques (Notre-Dame-d’Aures-Pareloup, commune d’Arvieu et Vernhes, commune de Salles-Curan), trois ports (Notre-Dame-d’Aures-Pareloup, Vernhes et Salles-Curan), des campings innombrables et centres nautiques. Bien que les plages publiques soit surveillées par des sauveteurs, nombreux sont les estivants qui préfèrent les plages comme celle du Caussanel ou de Saint-Martin des Faux.

Image illustrative de l'article Lac de PareloupLe lac de Pareloup ou retenue de Pareloup se trouve dans l’Aveyron, entre Rodez et Millau sur le plateau du Lévézou à 805 m d’altitude.

D’une superficie d’environ 1 290 hectares, c’est une retenue artificielle résultant de la construction du barrage de Pareloup par EDF dans les années 1950.

Elle est prisée des pêcheurs et des estivants pour les nombreuses activités (baignade, bateau et pêche) qui s’y pratiquent, qui ne sont pas sans poser quelques problèmes environnementaux.

Publié dans LACS DE FRANCE | Pas de Commentaire »

Au château de Versailles et son mensonge

Posté par francesca7 le 7 janvier 2014

 
 
Dans leur haine contre le grand siècle et Louis XIV, les philosophes se faisaient arme de tout ce qui leur tombait sous la main. Ne croyant pouvoir accumuler assez de griefs contre le Roi Soleil, ils imaginèrent de l’accuser d’avoir ruiné la France par ses constructions magnifiques et surtout par celle de Versailles, en qui semble se résumer et revivre la gloire tout entière du XVIIe siècle. S’enracina, au détriment des 153 millions attestés par les comptes, le chiffre avancé par Mirabeau de 1,2 milliards et par Volney de 4 milliards…

280px-Vue_aérienne_du_domaine_de_Versailles_par_ToucanWings_-_Creative_Commons_By_Sa_3.0_-_073Au moment où le philosophe de Genève, Rousseau, prenait pour devise de ses paradoxes et de ses erreurs ces mots fameux dont toute sa vie fut le plus solennel démenti : Vitam impendere vero (donner sa vie à la vérité), on ne devait guère s’attendre à voir les vérités historiques mieux respectées que les vérités morales. Vite un mensonge énorme et doublement énorme fut lancé dans la circulation, et grâce à la légèreté de l’esprit français il fit à pas de géant son chemin et il est venu jusqu’à nous, triomphant sur toute la ligne.

Ce double mensonge consiste à dire, d’abord que Louis XIV, dans un moment d’humeur ou de regret, livra aux flammes les mémoires qui auraient révélé à la postérité le chiffre exact des dépenses extraordinaires et extravagantes entraînées par les nombreuses et magnifiques constructions de son règne, entre autres celles de Versailles.

Singulière manière d’apurer des comptes que de les… brûler ! Mais, — chose étrange ! — ces comptes anéantis, ces comptes que Louis XIV seul connaissait et voulait oublier, dont il n’existait ni double, ni la moindre trace, les voilà qui — comme le phénix de la fable — ressuscitent de leurs cendres et Saint-Simon, le premier, nous en donne le total exact, total que reproduisent en l’aggravant, et La Fare, et La Baumelle, et l’abbé de Saint-Pierre, et Duclos, et Voltaire, et Mirabeau, et Volney, et Dulaure, et Lemontey, et Montyon, etc.

En vain, en 1801, Guillaumot, ancien architecte du roi, et alors directeur de la manufacture des Gobelins, publia-t-il un ouvrage bien propre à dissiper le préjugé qu’avait adopté la nation tout entière ; ce mensonge était devenu si cher, si indispensable — en quelque sorte, — à tous les esprits, que ce livre, qui contenait de grandes vérités, fut présenté au public comme la production d’un esprit faible et sottement crédule. Plusieurs écrivains, l’académicien Lemontey à la tête, contestèrent hautement l’authenticité du document produit par Guillaumot, dont les révélations précieuses et impartiales furent traitées de rapsodies. Son livre tomba donc dans l’oubli, et le préjugé, sorti vainqueur de la lutte, n’en fut que plus profondément enraciné.

Or, voici quel était le document publié par Guillaumot ; c’était un manuscrit qu’il avait trouvé dans les archives de France, et dont l’auteur, nommé Marinier, était commis de Mansart et fils d’un commis principal des bâtiments, sous l’administration de Colbert. Certes, personne n’était mieux en état que Marinier de faire connaître le montant réel des dépenses, puisqu’il avait puisé à la source véritable les renseignements qu’il donnait. Son témoignage était d’autant moins récusable, qu’il avait dédié son ouvrage à Mansart, son chef suprême, lequel était en mesure d’en vérifier l’exactitude.

Des retards empêchèrent le travail de Guillaumot de paraître avant la Révolution de 1789 ; ce ne fut qu’en 1801 qu’il le livra à l’impression. Pièces en mains, Guillaumot affirmait qu’en 1690, la dépense totale des bâtiments entrepris par Louis XIV dépassait à peine cent cinquante-trois millions ; il y avait loin de ce chiffre à celui de un milliard deux cent millions donné par Mirabeau et de quatre milliards produit par Volney en l’an III de la République. Le total publié par Guillaumot était exact, parce que cet auteur partait de l’année 1664. Pour que la dépense réelle atteigne cent cinquante-sept millions, il faut partir de 1661, année où commencèrent réellement les travaux de Versailles.

D’ailleurs Guillaumot appuyait ses calculs, non seulement sur les données certaines du manuscrit rédigé d’après les Etats au vrai, mais encore sur les mémoires arrêtés par la Cour des Comptes. N’importe, pour le parti philosophique et révolutionnaire, Guillaumot ne devait être et ne fut qu’un radoteur de par Lemontey.

Nous parlions tout à l’heure d’un double mensonge ; il est plus que double, il est triple : le premier, en effet, consiste à dire que Louis XIV a livré aux flammes les mémoires constatant les dépenses de son règne en bâtiments ; qu’ainsi il devenait impossible de préciser le taux réel de ces dépenses.

Second mensonge : tout en admettant que des doubles ont pu être conservés et qu’ils existent, Lemontey et ses partisans ont avancé que ces registres ne contiennent que les dépenses acquittées sur les fonds des bâtiments, et nullement celles auxquelles il était pourvu sur les fonds que le roi lirait de diverses caisses particulières, et notamment des caisses provinciales, — d’où ils ont conclu qu’il était inutile de compulser ces registres, puisqu’ils ne pouvaient donner le chiffre de la dépense totale.

Enfin, troisième mensonge : tous les auteurs qui, depuis plus la fin du XVIIIe siècle, ont écrit sur les dépenses des bâtiments du temps de Louis XIV, se sont accordés à dire que la valeur relative de l’argent, au XVIIe siècle et à la fin du Image illustrative de l'article Château de VersaillesXIXe, est dans la proportion de 1 à 2. Or, comme il est établi par des documents publics, dont le témoignage est irrécusable, que les dépenses du grand règne, en bâtiments, n’ont pas atteint deux cent quinze millions du temps, et que cette somme, quoique doublée, n’a point paru répondre à la longue durée et à l’immensité des travaux entrepris par Louis XIV, on n’a pas manqué d’en conclure que les registres des bâtiments étaient loin de donner le chiffre exact de la totalité des dépenses.

Avant de répondre à ces assertions complètement erronées et mensongères, et de leur répondre par l’éloquence et la calme sagesse des chiffres, il est utile et intéressant de montrer la véritable source des accusations dont Louis XIV a été l’objet de la part de certains hommes, en rapportant les termes mêmes dans lesquels ces accusations odieusement ridicules ont été formulées depuis Saint-Simon jusqu’à Dulaure et consorts.

Le duc de Saint-Simon a servi de guide et de modèle à la plupart des écrivains qu’a offusqués la gloire de Louis XIV. On sait aujourd’hui à quoi s’en tenir sur la valeur historique des Mémoiresde ce bourgeois gentilhomme qui, à toute la vanité d’un parvenu, joint l’envie mesquine d’un esprit étroit. On a surfait son génie ; il avait plus de haine que de style et surtout de talent réel pour écrire l’histoire. Les Mémoires de Saint-Simon sont, non seulement suspects, mais visiblement entachés d’ignorance des faits ou de mauvaise foi.

Du reste, cet écrivain n’avait pas la prétention d’être cru sur parole ; car, dans un acte de franchise, ou dans un moment d’inadvertance, il déclare lui-même à ses lecteurs qu’il ne s’estnullement piqué d’être impartial. En parlant de Marly et de Versailles, Saint-Simon tombe dans une double contradiction qui suffît à faire juger que la logique n’était pas son fort. Ainsi, il écrit de Marly, une des merveilles du siècle de Louis XIV : « Telle fut la fortune de ce repaire de serpents et de charognes, de crapauds et de grenouilles, uniquement choisi pour n’y pouvoir dépenser. Tel fut le mauvais goût du roi en toutes choses. »

Ce langage est, non seulement de mauvais ton, mais il a surtout le tort essentiel d’être obscur, et peut présenter deux sens contraires. Ainsi, quand Saint-Simon a dit que Marly avait été uniquement choisi par Louis XIV, pour n’y pouvoir dépenser, il semblerait, d’abord, qu’il a voulu insinuer que le monarque n’avait été déterminé â donner la préférence à cet emplacement, que parce qu’il se trouvait, par un tel choix, réduit à la nécessité de ne pas y dépenser beaucoup d’argent. « Dans ce cas, — dit judicieusement Ossude dans Le siècle des beaux-arts et de la gloire, — le raisonnement du censeur aurait été en défaut ; car, de ce que l’emplacement choisi était ingrat, il aurait fallu, en bonne logique, conclure qu’il eût été indispensable d’en venir à de grandes dépenses, si l’on eût voulu en faire un lieu charmant.

« N’a-t-il, au contraire, usé de cette expression que dans un sens ironique ? On serait porté à le croire pour son honneur, puisque, sans cela, il se fût contredit lui-même, en disant que Versailles, tel qu’on l’a vu de son temps, n’a pas coûté Marly, et qu’on n’avance rien de trop au sujet de ce dernier château, en comptant par milliards. » La vérité est que les dépenses des bâtiments, parcs et jardins de Marly, ne se sont pas élevées à treize millions sous le règne de Louis XIV. Or, ces douze à treize millions du temps, forment environ le cinquième des frais qu’a entraînés la construction du château de Versailles, avec ses accessoires immédiats.

Ces deux assertions de Saint-Simon ont été les sources où ses successeurs ont puisé tous leurs dires, en les aggravant à mesure et en en formant cette terrible avalanche dont il faut enfin tirer la mémoire de Louis XIV qu’ils avaient voulu y ensevelir atout jamais. Élève de Saint-Simon, La Fare a écrit ses mémoires sous l’inspiration de la haine et de la vengeance, — les deux plus mauvais guides que puisse suivre un historien. A l’en croire, « Louis XIV, dont l’autorité était sans bornes, s’en est servi pour tirer de ses peuples tout ce qu’il en pouvait tirer, pour le dépenser en bâtiments aussi mal conçus que peu utiles au public. »

Au tour de La Beaumelle maintenant. Il nous assure que Mme de Maintenon s’est opposée, autant qu’il a dépendu d’elle, à la construction de la chapelle actuelle du château de Versailles, et cela par des motifs d’intérêt public, par un sentiment de commisération pour le peuple que la guerre de 1688 avait surchargé d’impôts. La non construction de celte chapelle eût-elle singulièrement allégé le fardeau supporté par le peuple ? Commencée en 1699, année qui vit la cessation des hostilités, elle ne fut terminée qu’en 1712, avec tous ses accessoires. La dépense totale n’a pas atteint deux millions et demi du temps, qui répartis sur treize années, donnent à peine deux cent mille livres par an. En se chargeant de ces nouveaux frais, le gouvernement royal a-t-il sérieusement obéré le trésor public ?

Quant à l’abbé de Saint-Pierre, ce rêveur éveillé, loin d’avoir exagéré les dépenses relativement à Versailles, il est resté au-dessous de la vérité. Il porte les frais de construction et d’embellissement de Versailles à quarante millions, somme qui n’est pas la moitié de ce qu’a coûté le château avec ses dépendances. Du reste, le paragraphe où se trouve consignée l’erreur de l’abbé renferme un trait de satire qui compense en mauvais voir ce qui manque en argent. Le voici : « Si le roi avait mis à bâtir Saint-Germain le quart de quarante millions qu’il dépensa, depuis, à Versailles, il aurait été fort loué, au lieu qu’il fut fort blâmé de lever sur son peuple une aussi grande somme pour embellir un lieu que la nature n’avait pas, à beaucoup près, aussi embelli que Saint-Germain. Ce fut, entre ses entreprises, une faute très considérable faite contre le bon sens. »

Arrive Duclos dont les Mémoires secrets n’ont paru que longtemps après sa mort. On eût rougi, ou regardé comme trop dangereux de les publier, même sous Louis XV, protecteur de l’écrivain ; il fallait une révolution telle que celle de 1789. pour qu’ils fussent produits au grand jour. Pour savoir à quoi nous en tenir sur la valeur et l’autorité de ces Mémoires, il faut lire et méditer ces lignes qui les terminent : « Quelle que soit ma façon de voir et de penser, je ne prive pas le lecteur de la faculté de porter un jugement différent du mien. »

C’est heureux. Duclos n’était rien moins qu’impartial, comme on peut facilement s’en convaincre en parcourant ses Mémoires ; ses expressions sont toujours d’une rudesse qui va jusqu’à l’insolence et parfois la dépasse, et dans ces moments-là il n’outrage pas moins la langue et la logique que les individus et les choses. Selon lui, — par exemple — c’est « la répugnance de Louis XIV pour Paris qui a coûté des milliards au royaume, pour les bâtiments du superbe et triste Versailles, qu’on nommait alors un favori sans mérite, assemblage de richesses et de chefs-d’œuvre de bon et de mauvais goût. » On pourrait faire observer — en passant — que chef-d’œuvre et mauvais goût sont deux termes qui s’excluent mutuellement, deux choses qui impliquent contradiction, deux idées qui se lient mal, ou plutôt qui ne se lient pas du tout.

On sait ce qu’il faut penser des milliards dont parle Duclos qui, en cette circonstance, a été d’une insigne mauvaise foi : car, on ne saurait admettre l’ignorance dans un écrivain savant, qui s’est vanté d’avoir mis à contribution les bibliothèques, les archives, tous les dépôts publics, pour arriver plus sûrement à la découverte de la vérité. Or, il existait de son temps un document de haute importance et d’une grande publicité. C’étaient les comptes-rendus de l’administration des finances, par Mallet, premier commis de ce ministère, sous Desmarets. Les calculs et les résultats de ce livre sont officiels, puisque l’ouvrage a été fait par l’ordre et sous les yeux du contrôle général des finances. Eh bien ! les comptes-rendus ne portent qu’à cent cinquante-cinq millions huit cent cinquante-deux mille livres les dépenses faites par Louis XIV en bâtiments, depuis le commencement des travaux jusqu’à 1688, espace de temps pendant lequel a eu lieu la presque totalité des dépenses qu’a entraînées la construction de Versailles.

Quant à Voltaire, il a partagé l’erreur commune de son temps, relativement aux dépenses de Versailles. Dans l’article XXVIIIe de ses Fragments sur l’histoire, il porte les frais de construction de Versailles seulement à plus de cinq cent millions.

Au château de Versailles et son mensonge dans CHATEAUX DE FRANCE 700px-Versailles_Plan_Jean_Delagrive

L’heure de la Révolution a sonné ; le fougueux Mirabeau — dans sa dix-neuvième lettre à ses commettants — reprend le mensonge, l’agrandit et l’élève à des proportions boursouflées comme son style même. Laissons-le parler : « Le maréchal de Belle-Isle, en examinant les bordereaux de dépense des bâtiments, sous Louis XIV, s’était arrêté d’effroi après avoir compte jusqu’à douze cent millions de frais pour Versailles seulement, et il n’avait osé sonder jusqu’au fond cet abîme. » Ceci avait été dit à quelques électeurs ; vint Volney qui le répéta dans son cours d’histoire à l’école Normale de Paris, en l’an III. Volney avait cru devoir, dès la première leçon, prévenir ses élèves, que l’histoire est une des sources les plus fécondes des erreurs et des préjugés des hommes, et il fut fidèle à son programme.

Son cours — tissu de diatribes — contient des assertions du genre de celle-ci : « Ce sont les palais du Louvre, de Versailles, et la multitude de temples dont est surchargée la France, qui ont aggravé nos impôts et jeté le désordre dans nos finances. Si Louis XIV eût employé en chemins et canaux les quatre milliards six cents millions qu’a coûté son château, déjà en dégât, la France n’eût vu ni la banqueroute de Law, ni ses conséquences reproduites parmi nous. »

Après Volney, nous rencontrons Dulaure qui n’est que l’écho de ses devanciers ; passons donc et venons à Lemontey, auteur d’un Essai historique sur l’établissement monarchique de Louis XIV. C’est dans ce livre que le mensonge est présenté sous une forme d’autant plus dangereuse qu’elle est perfide. « Au roi qui avait pris le soleil pour devise — dit Lemontey — il fallait une demeure qui surpassât les anciennes merveilles du monde. On raconte qu’il avait atteint douze cent millions, lorsque par un sentiment de honte, il jeta au feu tous les comptes du château de Versailles ; mais, il n’en poursuivit pas moins jusque dans sa vieillesse la construction de ce monstrueux labyrinthe de pierres… Aux portes du palais de Versailles, les serviteurs du roi couverts de ses livrées, mendiaient publiquement. Nous savons par des mémoires du temps, que des essaims de pauvres assiégèrent le nouveau palais, et le nombre en fut si prodigieux, qu’on craignît la contagion pour la ville. Le roi humilié arma des soldats suisses contre ce peuple d’indigents qui était son ouvrage, et employa pour l’extirper des mesures violentes et inhumaines. »

Lemontey, en assurant en 1818, que le château de Versailles avait coûté bien au-delà de douze cent millions, ne peut nullement être excusé sur la présomption de bonne foi, parce qu’il connaissait si bien les Comptes-rendus de Desmarets, rédigés par Mallet, qu’il les cite dans son ouvrage comme un livre bon à consulter. Quant à la misère qui, sur la fin du règne de Louis XIV, affligea les classes les plus pauvres de la société, elle provenait des malheurs de la guerre, et surtout des fléaux du ciel. Les gelées extraordinaires du terrible hiver de 1709, non seulement détruisirent tout espoir de récolte dans la généralité des provinces, mais encore s’étendirent jusque sur les arbres qui périrent en grande partie. « Cette misère fut grande, dit Voltaire, mais elle a été fort exagérée. »

Les mémoires de Dangeau, dont pour bonne raison Lemontey supprime le témoignage, réduisent le peuple d’indigents à soixante pauvres que Louis XIV fit conduire à l’hôpital général. Telles sont les mesures violentes et inhumaines auxquelles ce prince eut recours. Chose curieuse ! étrange contradiction ! Lemontey qui a puisé ses allégations dans deux auteurs fort peu dignes de foi, Delaplace et La Beaumelle, se soufflette ainsi lui-même sur leur joue : « Tout lecteur sensé ne voit qu’avec indignation ces recueils d’impostures dont le public est surchargé, et La Beaumelle, auteur du roman des mémoires de Mme de Maintenon, mériterait d’être châtié, si le mépris dont il abuse ne le sauvait de la punition. »

Passons aux chiffres. Nous pouvons affirmer que, quand même Louis XIV aurait livré aux flammes les mémoires constatant les dépenses de son règne en bâtiments, il ne devenait pas pour cela impossible de préciser le taux réel de ces dépenses. En effet, Lemonley lui-même a publié dans ses écrits, que les archives de l’ancienne maison du roi renferment un grand nombre de registres, du temps de Louis XIV, où ont été inscrites, jour par jour, les dépenses de ce prince, en bâtiments. Les ouvrages publiés postérieurement par Waysse de Villiers (Tableau descriptif et pittoresque de la ville, du château et du parc de Versailles), Peignot (Documents authentiques et curieux sur Versailles) et Eckard (Recherches historiques et biographiques sur Versailles), ont confirmé la vérité de ce récit.

Donc, Louis XIV n’a point brûlé les Comptes originaux de Versailles. Mais quand bien même — nous le répétons — il en aurait été ainsi, c’eût été à tort qu’on en aurait conclu qu’il n’y avait pas moyen de connaître le chiffre réel des dépenses du monarque, en bâtiments : car les écrivains politiques et les historiens ont toujours pu consulter les Comptes-rendus du trésor et lesMémoires arrêtés par la Cour des Comptes, lesquels fixent ce chiffre de la manière la plus authentique.

Lemontey, et avec lui plusieurs écrivains ont avancé que les registres dont il vient d’être parlé ne contiennent que les dépenses acquittées sur les fonds des bâtiments, et nullement celles auxquelles il était pourvu sur les fonds que le roi tirait de diverses caisses particulières, et notamment des caisses provinciales : d’où ils ont conclu qu’il était inutile de compulser ces registres, puisqu’ils ne pouvaient donner le chiffre de la dépense totale. D’abord, cette assertion était purement gratuite de leur part, car ils l’appuyaient pas de l’ombre même d’une preuve. On serait donc autorisé à nier un fait qui ne repose que sur une supposition vague, dénuée de fondement. Mais, il y a une observation essentielle à faire, et cette observation seule suffira pour détruire la fiction de ces écrivains.

La Cour des Comptes vérifiait, chaque année, les mémoires de dépense des bâtiments ; elle arrêtait définitivement le chiffre total des frais de construction, qui avaient eu lieu l’année précédente. Peu lui importait que les dépenses eussent été acquittées sur les fonds tirés du trésor public ou sur ceux provenant des caisses provinciales. Son unique mission était de constater la dépense totale. Eh bien, ainsi que l’a remarqué Guillaumot, le chiffre résultant de la vérification de la Cour des Comptes, a toujours été identiquement le même que celui contenu dans les Comptes rendus du trésor. Or, cette concordance entre les versements faits par le Trésor et le chiffre de dépense totale arrêté par la Cour des Comptes, prouve invinciblement que le roi ne tirait aucune somme des caisses particulières, étrangères à ses bâtiments, pour solder les frais des grandes constructions de son règne.

Venons enfin à la troisième erreur qu’il n’importe pas moins de combattre et de détruire que les deux premières. Tous les auteurs qui, depuis un siècle, ont écrit sur les dépenses des bâtiments du temps de Louis XIV, se sont accordés à dire que la valeur relative de l’argent, au dix-septième siècle et de nos jours, est dans la proportion de 1 à 2. Or, comme il est établi par des documents publics, dont le témoignage est irrécusable, que les dépenses du grand règne, en bâtiments, n’ont pas atteint deux cent quinze millions du temps, et que cette somme, quoique doublée, n’a point paru répondre à la longue durée et à l’immensité des travaux entrepris par Louis XIV, on n’a pas manqué d’en conclure que les registres des bâtiments étaient loin de donner la chiffre exact de la totalité des dépenses.

Ce raisonnement, dit Ossude, aurait pu être juste et concluant, si l’hypothèse admise eût été vraie ; mais, il ne sera pas difficile de faire voir combien peu il est solide, en démontrant que l’hypothèse repose sur une base vicieuse ou plutôt tout à fait erronée. Les écrivains dont le système est ici combattu, ont dit : « La valeur du marc d’argent, sous Louis XIV, était de vingt-six livres ; elle est aujourd’hui de cinquante-deux francs : donc, ce qui coûtait, au dix-septième siècle, cent livres, ne doit se payer, de nos jours, que deux cents francs. »

« Ce calcul ne manquerait pas de justesse, si la masse du numéraire, en circulation sous Louis XIV, eût été la même qu’actuellement. Mais, il y a aujourd’hui [Ossude écrivait en 1838], en France, six à sept fois plus d’espèces monnayées qu’au dix-septième siècle. Les impôts, il y a cent cinquante ans, ne s’élevaient pas annuellement à cent millions, et pendant vingt à vingt-cinq années, ils ont fort peu dépassé cette somme ; tandis que de nos jours, ils offrent une masse de plus d’un milliard.

« Cette première considération prouverait, seule, que la proportion de 1 à 2, établie par les écrivains précédents, est inadmissible, puisqu’elle est contraire à l’évidence des faits. Personne, en effet, n’ignore que, dans tout pays, le taux des denrées et des marchandises est toujours en proportion de la masse monétaire en circulation. Mais, voici des preuves matérielles qui viennent à l’appui du raisonnement.

« D’après les chroniques et les statistiques du temps, sur la fin du dix-septième siècle, le prix des bonnes terres, semées en blé, variait de cent cinquante à cent soixante dix livres l’arpent. La location de ces mêmes terres ne rapportait que cinq à six livres également par arpent. Le prix du septier de blé, en temps ordinaire, était de cinquante sous et trois livres. La location des chambres, à Paris, offrait pour taux annuel commun, vingt à vingt-cinq livres. Enfin, le salaire des ouvriers était à peine de sept à huit sous par jour…

« Toutes ces données, qui sont certaines, ne permettent pas de douter que, vers le milieu du dix-septième siècle, le rapport de la valeur de l’argent à cette époque, comparée à celle de nos jours, était dans la proportion de un à huit. Cependant, comme sur le déclin de ce siècle, ou au commencement du siècle suivant, la valeur de l’argent avait subi des altérations, il convient de prendre une moyenne proportionnelle pour toute la durée du grand règne, et de supposer que les dépenses faites alors se trouvent avec celles qui se feraient maintenant, dans la proportion de un à six. Il résulterait de cette base définitivement arrêtée, que les dépenses de Louis XIV, en bâtiments, lesquelles se sont élevées, dans l’espace de cinquante-cinq années, à près de deux cent quinze millions, valeur du dix-septième siècle, représentent environ un milliard trois cent millions de notre monnaie actuelle. »

Ce qui donnerait une dépense d’à peine 24 millions de notre monnaie, par an.

SOURCE(D’après « Erreurs et mensonges historiques » (Tome 3), paru en 1876) - Coût  de la construction du château de Versailles : enjeu révolutionnaire et travestissement historique

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VISITE au château de CORMATIN en Saône et Loire

Posté par francesca7 le 7 janvier 2014

 


180px-Saône-et-Loire_(septembre_2012)_105Voici un château que l’on peut qualifier de royal : conçu par un architecte des bâtiments d’Henri IV, inspiré de la décoration du palais du Luxembourg, certaines de ses salles dorées rendant hommage à Louis XIII, qui l’a d’ailleurs fréquenté. Son entretien diligemment mené en fait une attraction « souveraine » qui connaît un grand succès.

Entre Tournus et Cluny, au cœur de la Bourgogne du Sud, le château de Cormatin vous attend au milieu de ses jardins et de ses pièces d’eau. 

Les marquis d’Huxelles l’ont fait construire au début du XVIIe siècle pour témoigner de leur puissance et de leur prestige: larges douves, tourelles, haut socle à bossages, canonnières et pont-levis, le château était fait pour impressionner. Il y réussit encore aujourd’hui.

Situé en Saône et Loire à 13 km au nord de Cluny, au long de la Grosne… et d’une portion de la voie verte.

La somptueuse décoration Louis XIII de l’aile Nord est l’œuvre du marquis Jacques du Blé (fils d’Antoine) et surtout de son épouse Claude Phélipeau, qui y vécu plus longtemps… Intimes de Marie de Médicis, habitués du salon littéraire des Précieuses, ils voulurent recréer dans leur résidence d’été la sophistication de la mode parisienne.

La visite du château

Elevé au lendemain des guerres de Religion, de 1605 à 1616 par le gouverneur de Chalon, Antoine du Blé d’Huxelles, Cormatin revêt une architecture sobre aux lignes rigoureuses, caractéristiques de l’époque. Dessiné vraisemblablement par Jacques II Androuet du Cerceau, le château présentait à l’origine trois ailes en équerre ; l’aile Sud s’écroula en 1815 lorsqu’on tenta d’y installer une fabrique de tissu. Les façades illustrent le style « rustique français » prôné par Du Cerceau : refus des ordres antiques (sauf pour les deux portes monumentales de la cour), haut soubassement d e pierre, chaînages des angles et des encadrements de fenêtres.. Les larges fossés en eau et les imposants pavillons d’angle à échauguettes et canonnières lui donnent une apparence défensive, confirmée par les traces d’un mur-rempart (détruit à la fin du 17è siècle), qui fermait la cour d’honneur.

L’aile Nord du château possède un rare escalier monumental à cage unique (1610) dont les trois volées droites, flanquées de vigoureux balustres, tournent autour d’un vide central. V’est le plus ancien et le plus vaste spécimen de ce type (23 m de haut), succédant aux escaliers Renaissance à deux volées séparées par un mur médian.

VISITE au château de CORMATIN en Saône et Loire dans CHATEAUX DE FRANCE 320px-Cabinet_Ste_C%C3%A9cile_CormatinLes ors, peintures et sculptures qui couvrent murs et plafonds témoignent d’un maniérisme érudit où tableaux, décor et couleurs sont chargés d’un sens allégorique. Réalisée en pleine révolte protestante (1627-1628, siège de la Rochelle), l’antichambre de la marquise (fille et sœur de ministres) est un hommage au roi Louis XIII représenté en jeune cavalier au-dessus de la cheminée ; les lambris rouges cramoisis (couleur d’autorité) célèbrent les activités et les vertus du monarque. La chambre de la marquise possède un magnifique plafond à la français or et bleu, symbole de fidélité ; le grand tableau de Vénus et Vulcain, œuvre de la seconde école de Fontainebleau, illustre les feux de l’amour (point trop brûlants), et les corbeilles de fleurs et de fruits des boiseries la fécondité. Au boudoir et à la garde robe succède le cabinet des Curiosité (dit aussi des Miroirs), qui abrite un des plus anciens plafonds « à ciels », mis à la mode par Marie de Médicis.

Dans le studiolo de Jacques du Blé, dit cabinet de Ste Cécile, pièce réservée à la lecture et à la méditation, l’opulente décoration baroque est dominée par un intense bleu de lapis-lazuli et de riches dorures, dont l’éclat permettait de refléter la lumière des bougies, si nécessaire à l’étude.

Dans la chambre du marquis, dix grands tableaux de Stradanus (fin 16 è s) représentent des empereurs romains à cheval. La chambre du marquis

A l’époque de Jacques du Blé, la pièce était tendue de tapisseries sur le thème des travaux d’Hercules. On peut y voir aujourd’hui une superbe tapisserie de Bruxelles représentant Méléagre partant à la chasse au sanglier avec Atalante et recevant l’aide de Castor et Pollux (1658). C’est le peintre Charles Le Brun qui avait composé les huit tableaux de l’histoire de Méléagre, transposés en tapisseries à la demande du surintendant des finances, Nicolas Fouquet. 
Sur les murs de la chambre, sont également présentés dix tableaux (fin XVIe siècle, attribués à Stradanus) représentant les empereurs romains à cheval.

Ils ont une provenance illustre puisqu’ils faisaient partie de la collection des Gonzagues à Mantoue. Ils ont été donnés à la veuve de Jacques du Blé par le duc de Mantoue, Charles de Gonzagues-Nevers pour les services rendus par son mari pendant la guerre de succession et la campagne militaire du Montferrat (1628).

Les salles 1900

A la fin du XIXe, le propriétaire est Raoul Gunsbourg, directeur de l’Opéra de Monte-Carlo. Il restaure le château en respectant les décors du XVIIe siècle. Cependant, il s’amuse à concevoir lui-même des appartements pour ses invités dans les parties du château qui n’avaient plus de décor. Très éclectique dans ses choix, il crée des ambiances romaines, Louis XIV, Renaissance, gothiques, byzantines, etc. Il n’hésite pas à démembrer des meubles anciens pour composer des cheminées, armoires ou buffets dans le style choisi…

À l’étage, le salon-bibliothèque permet d’évoquer les célèbres chanteurs et compositeurs, qui séjournaient à Cormatin pendant les étés de la Belle Epoque, Caruso, Chaliapine, Litvine, Jules Massenet, etc.

Le grand tableau « Ronde antique » de Feyen-Perrin a été exposé au Salon des Beaux-Arts de 1863. Gunsbourg l’a acquis à Paris vers 1910 et Matisse l’aurait vu peu avant, au moment où il élaborait son tableau « La Danse » (1909).

 On visite aussi les cuisines et dans l’aile Ouest, aménagée à la fin du 19è siècle et au début du 20ème, la chambre au lit napolitain de l’actrice Cécile Sorel. Le château est classé monument historique depuis 1995.

Sans oublier le Parc : Le domaine comporte un parc de douze hectares avec parterres fleuris, grand labyrinthe de buis et potager à l’ancienne.   Il offre de belles vues sur les façades extérieures du château. Du haut de la volière, la vue d’ensemble permet de comprendre la parabole, très typique du 17ème, qu’exprime le plan du parc : le parterre est un aperçu du paradis, avec au centre la fontaine de la vie. Dans un triangle, le pommier planté évoque le fruit défendu et le paradis perdu ; le labyrinthe représente l’errance et les difficultés. De l’extérieur à l’intérieur, les sept allées figurent les sept ciels et donc l’idée d’élévation pour parvenir au septième. Un arrêt dans l’agréable potager complète cette verdoyante flânerie.

C’est une propriété privée qui est ouverte au public. Il est accessible par la ligne no 7 du réseau Buscéphale (les autocars départementaux de Saône-et-Loire)

 dans Saône et Loire

Le jardin des Cinq Sens est aussi jardin de l’esprit

Le « Songe de Poliphile » (1499) et ses cinq jardins magiques, où le héros s’aventure à la recherche de la Sagesse, demeure à l’âge baroque le texte de référence des créateurs de jardins. Le plan, les proportions, les couleurs, les plantes, les statues et les inscriptions, tout doit concourir à faire du jardin la trame d’une méditation sur la place de l’homme dans la création divine.
Le parterre, au pied des appartements d’honneur, figure le paradis terrestre avec Adam et Eve, le pommier de la Connaissance, la fontaine de vie, etc.
Le labyrinthe symbolise les épreuves de la vie humaine après la faute originelle et la volière-belvédère (O. de Mercey, architecte) est la récompense céleste offerte à ceux qui ont su vaincre les difficultés… Sa coupole de fer forgé (Michel et J.Y. Bouillot, ferroniers – 1990) est formée de cœurs enlacés pour rappeler que le paradis est l’union des âmes dans l’amour de Dieu…
Gravée en lettres d’or à l’entrée du jardin, une citation de Nietzsche incite à la réflexion : « C’est nous que doivent traduire et la pierre et la plante pour que nous puissions nous promener en nous-même ».

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L’histoire du Comté de Bourgogne

Posté par francesca7 le 6 janvier 2014

 

 

     L'histoire du Comté de Bourgogne dans Bourgogne 220px-Karel_Dujardin_-_Woman_Milking_a_Red_CowL’histoire du Comté est un patrimoine partagé depuis des siècles par tout un territoire. L’histoire du Comté exprime le lien des hommes à leur terre. Si son élaboration obéit à des gestes, à des traditions communes à tout un territoire, chaque meule nous parle de sa fruitière, de sa micro-région, de sa saison, du savoir-faire particulier de son maître-fromager et de son affineur. L’histoire du Comté est ici un sujet de conversation inépuisable. Il est le fruit d’un travail dont chacun peut juger… de la manière la plus agréable qui soit.

L’histoire du Comté nous a été transmis par un grand nombres d’ouvrages littéraires. Des textes en latin du début du millénaire attestent en Séquanie (Franche Comté) et en Helvétie (Suisse) la production de fromages appréciés à Rome.

1264 / 1280 : Première trace écrite de « fructeries » dans 6 textes attestant d’une production fromagère à Déservillers et Levier. On ignore si le terme de « fructerie » désignait une coopérative laitière. C’est l’origine de l’histoire du Comté.
1380 : on parle de « fromage à grande forme », ce qui implique la nécessité de travailler une grande quantité de lait qui ne peut être produite que par un système coopératif ou un grand propriétaire.

Image illustrative de l'article Comté (fromage)XVème siècle : « Abolition des chartres ». Un mouvement de révolte des paysans aboutit à l’abolition des droits seigneuriaux et à la mise en place d’une démocratie locale et d’institutions qui existeront jusqu’à la révolution. Fabrication de fromages de grandes formes d’après la technique élaborée auparavant par les grands propriétaires terriens (laïcs ou religieux). C’est une étape importante de l’histoire du Comté.

Fin XVIème siècle : développement du marché du fromage dû à la croissance des villes. Les « Rouliers » « Grandvalliers », développent le commerce vers Lyon. Ces paysans de la région de St Laurent-en-Grandvaux deviennent voituriers à l’automne et sillonnent la France. La production n’est plus uniquement destinée à l’autoconsommation mais aussi au commerce.

1678 : après la conquête de la Franche-Comté par Louis XIV, le pays est dépeuplé et de nombreux Suisses de la région de Gruyère viennent et apportent la technique de la caillette — auparavant, on utilisait probablement des plantes pour le caillage du lait. On parle alors de « vachelin, façon gruyère ».

XVIIIème siècle : augmentation importante de la population et descente des fruitières vers le Revermont (environ 700 fruitières réparties sur la zone montagneuse en 1780) puis vers la plaine.

XIXème siècle : construction de bâtiments fonctionnels pour la fabrication et l’affinage (chalets modèles) pour remplacer la fabrication chez le particulier qui était de mise dans de nombreuses fruitières.

1850 : l’apparition du chemin de fer, facilitant les échanges, provoque une crise économique et une chute du prix des céréales. Les paysans abandonne la polyculture pour l’herbe. L’histoire du Comté s’accélère…

1880 : début de l’appellation « Gruyère de Comté » et de son histoire officielle dans les textes pour insister sur la provenance régionale. Le Comté devient un élément identifiant de sa région. Il y a 1800 fruitières à cette époque avec une fabrication souvent saisonnière.

1882-1905 : crise agricole et industrielle qui provoque d’importantes modifications : modernisation du matériel (machine à vapeur, électricité), création des écoles de laiterie, sélection de nouvelles races laitières, apparition des maisons d’affinage…
1914 : il existe environ 500 fruitières. Pendant la guerre de nombreux fromagers viennent de Suisse remplacer les hommes partis au front. En 1919, dans le Doubs, plus de la moitié des fromagers étaient suisses.

1924 : on commence à parler de « Comté ».
1952 : définition de l’aire de production du Comté.
1958 : création de l’AOC Comté, étape fondamentale de l’histoire moderne du Comté.
1963 : création du CIGC. Dans les années 1960-70, on assiste à une diminution importante du nombre des fruitières du fait de nombreux regroupements. Actuellement, leur nombre s’est stabilisé vers 170.

 

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La galette des Rois et la part du pauvre

Posté par francesca7 le 6 janvier 2014

galette-des-rois1 Le premier dimanche de janvier, on tire les rois, on couronne pour un jour celui qui a trouvé la fève dans sa galette. Mais d’où vient cette coutume ? Et d’où vient le mot fève pour un petit objet qui n’en a ni la forme ni la consistance ?

Le premier dimanche de janvier, jour des rois

Les magasins commencent à proposer des galettes des rois dès la mi-décembre. Autrefois, ce fameux gâteau ne se partageait et ne se mangeait que le premier dimanche de janvier, jour anniversaire de l’adoration des Rois mages devant l’enfant Jésus, dans la crèche. Fêter les rois, c’était se souvenir de ces rois d’il y a deux mille ans et de leur longue marche depuis la Perse. 

De quand date la galette ?

On ne sait pas au juste depuis combien de temps existe la galette des rois. Au moins depuis 1311, car elle est évoquée cette année-là dans un texte rédigé à Amiens. Elle a la forme ronde du soleil, puisque Jésus est décrit comme la lumière de Dieu donnée aux hommes. On devenait roi ou reine d’un jour, la fève et la galette étant en quelque sorte le dernier cadeau du cycle de Noël, depuis le début de l’Avent jusqu’à l’Épiphanie. 

Et la fève ?

Si elle porte ce nom, c’est parce qu’on plaçait à l’origine une véritable fève, un haricot blanc ou un pois chiche dans le gâteau. Les premières fèves en porcelaine ne sont apparues qu’après le Second Empire, en 1875. Au départ, elles étaient fabriquées selon des modèles en nombre restreint, évoquant la chance (trèfle, fer à cheval), la richesse (voiture), l’amour (roi ou dame de cœur), le pouvoir (reine, couronne, château) ou, bien sûr, la vertu (Enfant Jésus). 

À partir des années 1960, les formes, les motifs, les couleurs et les matières se sont multipliés à tel point que tout est possible ! L’imagination est laissée libre et des collectionneurs rassemblent désormais des milliers de figurines différentes. 

Enfin, la fève n’était pas autrefois cachée dans la galette mais dans un sac où l’on mélangeait par exemple un haricot noir ou rouge au milieu de haricots blancs, autant au total que de personnes présentes. C’était, comme aujourd’hui, un enfant qui  » tirait les rois  » : il plongeait la main dans le sac et sortait un par un les haricots du sac en nommant les convives. Lorsqu’il sortait la fève noire ou rouge, on s’écriait  » Vive le roi !  » et on fêtait tout le jour celui que le sort avait désigné. Le gâteau n’était partagé qu’ensuite. 

La part du pauvre

galette-des-rois4On dit souvent qu’il faut découper la galette en prévoyant une part de plus qu’il n’y a de convives : c’est la fameuse «  part du pauvre  ». Autrefois en effet, les plus malheureux allaient ce jour-là de porte en porte demander «  La petite part, La petite bouchée, La part du Bon Dieu, Pour l’amour de Dieu  ». Gare à celui qui ne voulait rien offrir ! Les quêteurs chantaient férocement : 

«  Si vous ne voulez rien nous donner, 
Nous irons au jouc aux poules, 
Nous prendrons tous vos chapons.  » (Poitou) 

Ou bien : 

«  Que Dieu vous donne 
Diarrhée mortelle 
Jusqu’à l’autre Noël !  » (Charentes) 

En revanche, les pauvres chantaient un remerciement s’ils étaient bien reçus : 

«  Salut à Messieurs et Dames d’honneur, 
Je vous donne le bonsoir de grand coeur, 
Divertissez-vous bien dedans ce saint jour.  » 

 

 

 

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Le travail à la ferme

Posté par francesca7 le 5 janvier 2014

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La ferme est une exploitation agricole.

La ferme est, au sens propre, une exploitation agricole exploitée sous le régime du fermage. Le gérant et/ou sa gérante est le/la fermier/ère : locataire, il ou elle paie un loyer, le fermage, au propriétaire, qui lui afferme les terres et les bâtiments d’habitation et d’exploitation. Le terme de ferme s’est en fait généralisé pour désigner toute exploitation agricole, quel que soit le statut de l’exploitant, propriétaire ou locataire. La ferme désigne aussi, plus spécifiquement, les bâtiments d’exploitation abritant les machines agricoles, les cheptels animaliers, les produits agricoles et l’habitat. Une exploitation agricole, dans le domaine de l’économie agricole, est une entreprise, ou partie d’une entreprise, constituée en vue de la production agricole et caractérisée par une gestion unique et des moyens de production propres.

Selon les régions, la ferme peut avoir une activité diversifiée (polyculture-élevage) ou au contraire plus ou moins spécialisée dans un domaine particulier (céréaliculture, viticulture, arboriculture fruitière, maraîchage ou horticulture, etc.).

Lorsque la ferme transforme et commercialise elle-même ses produits, tels que du fromage fermier, produits laitiers, volailles, œufs, charcuterie, fruits et légumes, confiture, vin ou cidre, laine…, on parle de « produits fermiers ». A la ferme, la commercialisation se fait en règle générale selon un circuit court (vente directe à la ferme, marché, commerce local).

La vente directe est la vente d’un produit directement du producteur au client,

Du fait de la crise économique, la vente directe du producteur au client devient à nouveau populaire (par exemple : la vente directe de fromage fermier à la ferme). En effet : celle-ci permet de supprimer les intermédiaires qui ont une part non négligeable dans le coût final du produit : services de transport, centrales d’achat, commerciaux, etc.

Par prudence, par conviction ou d’autres raisons, des familles ayant une activité agricole immémoriale n’ont jamais cessé de vendre aux particuliers leurs différentes productions agricoles et notamment les fromages au sein de leur ferme ainsi que sur les marchés de proximité. Ces fermiers n’ont pas fait commerce avec la grande distribution, les centrales d’achat, ou l’industrie agroalimentaire. De par ce fait, la vente directe de fromage fermier ou de produits régionaux dans le milieu agricole, comme elle est nommée aujourd’hui en France, n’est pas une activité nouvelle mais une continuité.

De part sa vocation, la maison Androuet  (http://androuet.com/index.php )a toujours soutenu les tout petits producteurs de fromage fermier, y compris ceux qui font de la vente directe. L’idée étant de favoriser les produits fermiers issus de l’agriculture locale et raisonnée. Aujourd’hui la vente directe de paniers fermiers par le producteur est en plein essor et permet à un plus grand nombre de producteurs de vivre de leur fromages fermiers. Enfin, il est souvent plus intéressant d’acheter du fromage à un fermier que l’on connaît et qui pourra mieux en parler…

Selon les pays, selon les productions auxquelles elles étaient destinées, les fermes ont adopté au fil des siècles une configuration fonctionnelle permettant une vie en autarcie avec utilisation des petits cours d’eau ou des éoliennes pour l’énergie nécessaire au puisage de l’eau.

En Europe et en Asie, certaines fermes étaient fortifiées, voire entourées d’un fossé en eau.

Avant l’adduction d’eau, la ferme était souvent accolée à une rivière, un étang ou, dans les zones argileuses, à une ou plusieurs mares (résultant parfois du trou creusé pour en tirer la terre qui avait servi à élever les murs de terre crue ou à produire le torchis).

Il y avait en France, en 2007, 326 000 exploitations agricoles dites professionnelles (contre 347 000 en 2005 et 397 000 en 1998) sur un total de 507 000 exploitations.

La surface agricole utile (SAU) moyenne par exploitation agricole est passée en France de 42 hectares en 1998 à 71 hectares en 2005 et 78 hectares en 2007.

Pour les exploitations de grande culture, la moyenne est de 116 hectares (+ 17 ha par rapport à 2000).

Pour les élevages de bovins, la moyenne est de 86 hectares (+ 15 ha par rapport à 2000).

images (9)L’affermage est un type de contrat dans lequel le propriétaire (bailleur) d’un bien en confie l’exploitation à un fermier. Celui-ci tire sa rémunération du produit de la ferme et verse au propriétaire un fermage (loyer) dont le montant est convenu à l’avance et indépendant des résultats d’exploitation (le loyer est ferme). Cette notion de risque distingue l’affermage du métayage ou de la régie.

Jadis, un fermier venait quelquefois s’interposer entre le bailleur et son métayer. Il le débarrassait de la charge de contrôler le métayer et de celle de vendre sa part de récolte. Il pouvait aussi rémunérer d’avance le bailleur, lui évitant d’attendre la récolte. Le même système était aussi utilisé pour la perception des impôts (Ferme Générale) et donnait lieu à de profondes injustices. Pendant la Révolution française, bon nombre de fermiers généraux furent guillotinés, Antoine Lavoisier par exemple.

Le site www.bienvenue-a-la-ferme.com permet de localiser les fermes qui accueillent des visiteurs et les fermes qui font de la vente directe.

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Gâteaux de Noël de nos régions

Posté par francesca7 le 5 janvier 2014

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A l’occasion de Noël, il se fait une grande consommation de gâteaux qui, suivant les provinces, portent différents noms. Voyage au coeur du monde des friandises de Noël, des coigneux vosgiens distribués par parrains et marraines aux cuignons picards rappelant la tarte aux pommes, en passant par les galettes saupoudrées de grains en sucre rose et blanc de la Beauce appelées cochelins ou les cornabeux du Berry en forme de cornes.

Dans les Vosges, on réveillonne surtout avec du vin, de l’eau-de-vie et des coigneux, gâteaux à forme particulière, fabriqués exprès pour la fête de Noël. Il est d’usage que les parrains et marraines donnent à leurs filleuls un coigneux à Noël.

C’est un acompte sur les étrennes. Le nom français de cette pâtisserie, dit X. Thiriat dans La vallée de Cleurie, n’existe pas dans le dictionnaire de l’Académie : il varie suivant les pays. A Saint-Amé, on ditqueugna ; à Dommartin, queugno ; à Gérardmer, coïeue ; à Rambervillers,cogneu, le nom de coigneux et ses variantes venant peut-être de l’allemandKuchen, gâteau.

Les Lorrains ont l’habitude de s’entredonner, â l’époque de Noël, des cognés oucogneux, espèces de pâtisseries dont les unes figurent deux croissants adossés et dont les autres, plus longues que larges, se terminent également, à leurs extrémités, par deux croissants.

Dans les Flandres, on donne aux enfants, le jour de Noël, des kéniolles ou coignolles ouquégnolles, gâteaux de forme oblongue, au creux desquels un Enfant-Jésus en sucre est mollement couché, piquant une note rose au sein de la pâte dorée.

Dans le département du Nord, ces mêmes gâteaux sont connus sous le nom de coquilles. Dans certaines villes, les boulangers et les pâtissiers en offrent à leurs clients, à titre d’étrennes, immédiatement après la Messe de minuit.

Dans le pays chartrain et en Beauce, on servait au réveillon des cochelins, petites galettes feuilletées ovales ou losangées, qui étaient saupoudrés de grains en sucre rose et blanc ; ils servaient aussi d’étrennes.

En Normandie, les indigents se pressent, à l’heure du réveillon, à la porte des fermes, en demandant des aguignettes (étrennes) et chantent en chœur ce vieux couplet :

Aguignette, Aguignon,
Coupez-moi un p’tit cagnon ;
Si vous n’volez pas le coper,
Donnez-moi l’ pain tout entier.

Les Aguignettes ! Tout le monde connaît, en Normandie, ces galettes feuilletées, ces gâteaux de deux sous, cousins germains des « cheminaux tout chauds » et des vieilles « nourolles » découpées à l’emporte-pièce et revêtant les formes les plus diverses, suivant les caprices du boulanger. Quelle jolie couleur elles vous ont à la sortie du four et comme elles fleurent le bon beurre frais ! Elles sont surtout succulentes, quand un léger coup de feu leur a donné une teinte d’acajou et qu’elles craquettent sous la dent. Quelles pâtisseries affriolantes que ces Aguignettes d’enfants !

En Berry, explique Laisnel de la Salle dans Croyances et Légendes (tome I), les pains ou gâteaux de Noël étaient de deux sortes : les cornabeux et les naulets.

Les cornabeux ou pains aux bœufs sont confectionnés dans les fermes, et on les distribue aux pauvres dans la matinée de Noël : ces pains sont en forme de cornes ou de croissants. A Argenton, à Saint-Gaultier, etc., les cornabeux sont connus sous le nom de holais. Tous les laboureurs de ces contrées donnent aux pauvres, le jour de Noël, autant d’holais qu’ils possèdent d’animaux de labour, bœufs ou chevaux.

Les naulets sont ces petites galettes que fabriquent les boulangers pour le jour de Noël. On leur donne, autant que possible, la forme d’un petit Jésus, qu’au Moyen Age, on désignait quelquefois sous le nom de Naulet ou Nolet, pour Noëlet (petit Noël), et on lit dans la Bible des Noëls (1857) :

J’ai ouï chanter le rossigneau
Qui chantoit un chant si nouveau,
Si gai, si beau,
Si résonneau ;
Il m’y rompoit la tête,
Tant il preschoit,
Et caquetoit ;
A donc prins ma houlette,
Pour aller voir Nolet.

Nous pourrions citer encore une foule d’autres gâteaux que l’on sert â l’occasion des fêtes de Noël et du jour de l’an ; en Beauce, les nieules, espèce d’échaudées ; en Normandie les nieules, petites gaufrettes un peu semblables aux oublies, pâtisserie légère que fabriquait, à Rouen, la corporation des oubleyeurs-neuliers ; on les voit souvent figurer comme redevances, comme lesoublies, les chemineaux, les fouaces ; en Provence, le calendau et le nougat que l’on sert orné de feuilles vertes ; en Normandie, les craquelins, qu’on appelle bourettes à Valognes, etc.

A ces sortes de gâteaux doit se rapporter le petit pain blanc que, chez nos voisins des Amognes (Nièvre), les parrains et les marraines offraient, naguère encore, aux approches de Noël, à leurs filleuls et que l’on connaissait, dans ces contrées, sous le nom d’apogne cornue.

On pourrait encore ranger dans la catégorie des apognes, l’ai gui l’an de Vierzon (Cher), dont Raynal parle en ces termes dans son Histoire du Berry : « A Vierzon pendant quelques jours des environs de Noël, tous les pâtissiers vendent un petit gâteau de forme bizarre qu’on nomme l’ai gui l’an. »

Raynal ajoute que « dans notre province, comme en beaucoup d’autres, on donne encore les noms de guilanéguilaneu aux aumônes spéciales ou à de certains présents que l’on distribue aux premiers jours de l’an. Les mots guilanéguilaneu signifient, dit-on, gui l’an neuf », les auteurs étant très partagés sur cette étymologie.

En Picardie et au début du XXe siècle encore, les cabaretiers offraient, la veille de Noël, à leurs clients des ceignons ou cuignots, sorte de tarte aux pommes en forme de croissants allongés.

Dans la Flandre flamingante, les gâteaux de Noël se nomment Kerskoeken et représentent un porc ou un sanglier, comme les cougnoux de Namur.

 (D’après « La nuit de Noël dans tous les pays », paru en 1912)

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roi de la galette ou galette des rois !

Posté par francesca7 le 5 janvier 2014

 

Le Point.fr –  Christophe Vasseur

Le Point.fr a élu la  meilleure galette de Paris : c’est le boulanger du 10e arrondissement de la capitale qui remporte la couronne.

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« La cuisine, c’est plus que des recettes », répétait toujours Alain Chapel. C’est déjà pour commencer de bons produits, serait-on tenté d’ajouter. La galette des Rois de Christophe Vasseur, que la rédaction du Point.fr a élue meilleure de Paris (*), regorge de trésors. Le boulanger situé dans le 10e arrondissement de Paris – dans sa boutique Du Pain et des idées – ne lésine pas sur la qualité des matières premières pour confectionner sa « pépite » : notamment une farine de tradition française légèrement jaune pâle, le beurre extra-fin – c’est-à-dire non surgelé – produit depuis 1905 par la coopérative de Pamplie dans les Deux-Sèvres, une belle qualité d’amandes en poudre non émondées, les oeufs bio de la ferme des Beurreries à Feucherolles (Yvelines) près de Paris. Bref, une tonne d’AOC pour quelques centaines de grammes de gourmandise. Assurément les ingrédients de la recette du succès : de la coloration, du goût, du croustillant, de la longueur en bouche. À vos cuillères ! 

La recette de la galette de Christophe Vasseur (4-5 personnes)

Au marché : 

Pâte feuilletée : 150 g de farine, 4 g de sel, 15 g de beurre fondu, 7 cl d’eau, 20 g de beurre sec

Crème d’amande : 75 g d’amandes en poudre, 75 g de beurre, 75 g de sucre, 1 oeuf, 11 g de Grand Marnier, 7 g de rhum

Au fourneau :

Pâte feuilletée : mélanger la farine, le sel, le beurre fondu et l’eau. Pétrir jusqu’à l’obtention d’une boule. Laisser reposer au froid en bac durant 1 heure. Abaisser ensuite la pâte et incorporer un carré de 20 g de beurre sec. Avec un rouleau à pâtisserie, aplatir l’ensemble dans le sens de la longueur de façon à obtenir un rectangle. Plier votre pâte en portefeuille. Laisser reposer au froid pendant 1 heure. Abaisser légèrement une nouvelle fois la pâte. Laisser reposer l’ensemble filmé 24 heures au froid. 

Crème d’amande : blanchir le beurre avec le sucre au batteur. Incorporer la poudre d’amandes avec l’oeuf. Pétrir jusqu’à obtenir une pâte ferme et lisse. Incorporer le rhum et le Grand Marnier en fin de pétrissage.

Progression : sortir votre pâte du réfrigérateur. L’allonger de manière homogène sur un plan de travail. L’abaisser à une hauteur de 2 à 3 mm. À l’aide d’un emporte-pièce, détailler au couteau dans la pâte deux disques pour réaliser votre galette. Garnir à la poche à douille ou à la cuillère votre premier disque avec de la crème d’amande. Mettre la fève. Passer de la dorure (jaune d’oeuf) sur les bords du premier disque pour que cela puisse coller. Refermer avec le second disque. Passer de la dorure sur l’ensemble du second disque. Mettre une heure au froid. Passer une nouvelle fois de la dorure sur l’ensemble du second disque. Dessiner délicatement au couteau les motifs de finition sur votre galette. Toujours avec le couteau faire quatre petites incisions pour permettre à la vapeur d’eau qui va se dégager à la cuisson de sortir. Mettre encore la galette une heure au froid. La mettre au four durant 35 à 40 minutes à 200 °C. Terminer la cuisson durant 10 à 15 minutes à 200 °C, mais avec la porte du four ouverte, c’est ce qu’on appelle le séchage. Laisser refroidir la galette durant 20 minutes avant de la déguster.

Du Pain et des idées, 34, rue Yves-Toudic, Paris, 10e. 02 42 40 44 52.

Galette individuelle : 3,90 euros ; 3-4 personnes : 19 euros ; 5-7 personnes : 28 euros ; 8-12 personnes : 39 euros.

REGARDEZ la recette de la galette de Christophe Vasseur : 

http://www.lepoint.fr/gastronomie/video-christophe-vasseur-roi-de-la-galette-02-01-2014-1776154_82.php#xtor=EPR-6-[Newsletter-Matinale]-20140103

 

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les murs de prisons

Posté par francesca7 le 1 janvier 2014

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Un ouvrage dévoile les richesses du patrimoine pénitentiaire français, qui en dit long sur les talents et états d’âme des détenus. Voici un article paru sur  Le Point.fr

image Une cellule à la maison d’arrêt de Brignoles.

Mettons un instant entre parenthèses les rapports pointant les effets délétères de la surpopulation carcérale et la vétusté des prisons françaises. Et ouvrons les yeux sur les trésors laissés par des générations de prisonniers sur les murs des centrales et des maisons d’arrêt. Sur tout ce que l’enfermement et la solitude ont été capables de féconder au-delà des graffitis et tags de protestation. Le visage fabuleusement émancipé de ce monde clos est livré dans un album inédit de 400 pages : Prisons : patrimoine de France*.

« La prison dope l’imaginaire »

Son auteur, le magistrat Étienne Madranges, a visité les cellules, jardins, cachots, donjons, lieux de culte, ateliers, souterrains, etc., de plus de 400 édifices pénitentiaires et immortalisé chaque parcelle du patrimoine artistique découvert, aussi immense que méconnu. « En regardant les 60 000 clichés pris lors de mes visites, je me suis rendu compte que les prisons n’étaient pas seulement des lieux de sanction et de réinsertion, des lieux de souffrance et d’espoir, des parloirs, des cellules et des ateliers, mais aussi des lieux de grande créativité, d’imagination artistique, d’épanouissement intellectuel même », témoigne l’auteur. Après tout, pourquoi l’imaginaire serait-il plus limité ici qu’ailleurs ? « Les détenus n’ont rien d’autre pour les distraire que cette invitation à développer leur art. Paradoxalement, la prison dope leur imaginaire, c’est un lieu de découverte de ses talents artistiques », décrypte Étienne Madranges.

Ce fut même, pour certains détenus, artistes sans le savoir, un tremplin vers une carrière internationale. Mais ces graines d’artistes ne façonneraient pas de tels trésors sans « le formidable investissement de l’ensemble du personnel d’encadrement, des surveillants aux professeurs d’art plastique en passant par les travailleurs sociaux », relève le magistrat. « En faisant ce livre, c’est un hommage que je rends à l’administration pénitentiaire qui rend possible une telle créativité artistique. »

À commencer par l’art plastique, avec l’arbre de poésie de Château-Thierry, les magnifiques voiliers décorant un mur de la prison de Fresnes, ou encore les fresques recouvrant les murs extérieurs de la maison d’arrêt de Valenciennes qui, explique l’auteur, « symbolisent l’image de la prison dans la cité ». D’autres facettes de l’art plastique se reflètent dans les oeuvres street art des couloirs d’établissements pour mineurs ou dans l’assemblage improbable de personnages imaginaires.

Colombes, femmes et humour

Les calendriers et autres signes de comptage des jours qui s’égrènent reflètent les angoisses face au temps qui passe. Des bustes de femme, pudiques et délicats, traduisent le manque affectif ou, peut-être, une invitation au rêve… Les ciels profonds et les colombes en plein vol, la mer et son horizon flirtent avec l’idée d’évasion ou, peut-être, de transcendance. Certains détenus singent leur condition par l’humour teinté d’imaginaire comme ce lapin gendarme qui emmène un lapin détenu dans une cellule.

Parmi les réalisations artistiques les plus surprenantes, Étienne Madranges a déniché une incroyable sculpture faite à l’aide de clés (de prison), oeuvre d’un surveillant mais aussi alchimiste dans l’âme pour oser transmuter le symbole même de l’enfermement en outil de créativité. L’art floral a aussi ses oeuvres très réussies comme les fresques naturelles du jardin de la prison de Saint-Maur ou le musée du bonzaï de Muret.

On a aussi envie de croire que le langage universel de l’art dans la prison crée des passerelles entre les âmes. Ainsi, l’auteur rapporte une anecdote éloquente et pleine d’espoir : « Dans la salle multiconfessionnelle de la prison de Pontoise où chrétiens, musulmans et juifs s’adonnent à leur culte, le tapis de prière a été financé grâce aux dons des paroissiens de la commune voisine. L’emprisonnement favorise le rapprochement oecuménique », sourit l’auteur.

Casser sa pipe

Un chapitre de l’ouvrage est consacré aux anciennes prisons transformées en écoles, en bibliothèques (le plus bel exemple étant Coulommiers), en musées (Nantua ou Fontainebleau), en restaurants (Thionville) et même en « cachots d’hôtes » (en plein coeur de Blois), un lieu idéal pour ceux qui veulent séjourner dans les entrailles du pénitentiaire…

Dans le chapitre « Des prisons musées » qui foisonne d’objets illustrant la vie et la tenue des anciens détenus, on découvre des pipes rompues, en référence à cette dernière pipe que le condamné à mort savourait avant de trépasser. Telle est l’origine de l’expression « casser sa pipe »…

De l’immortalisation de ce « formidable patrimoine national », l’homme et le magistrat se sont trouvés enrichis. « Sur le plan professionnel, cela m’a appris à mieux comprendre l’évolution de personnes enfermées, c’est une façon de les suivre au-delà de leur peine. Le juge ne peut se désintéresser du sort de celui qui a été puni. » Autre source d’enrichissement, celle tirée du « constat qu’il peut y avoir une réinsertion et une prise en charge efficace des détenus dans le domaine de l’art ». Quant à l’homme Étienne Madranges, il a éprouvé « beaucoup d’émotion devant les graffitis de détenus qui pensaient à leur bien-aimée ou s’en remettaient à leur foi à l’époque où la prison était un lieu d’élimination ». Et il a aussi admiré les « ressources dont a fait preuve un détenu qui, faute de pouvoir peindre au couteau, a utilisé des cartes téléphoniques pour exercer son art ». Comme quoi, la puissance de la création transcende les interdits et les contingences de la vie. 

voir la suite ici….

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D’où viennent nos fêtes de la Saint-Sylvestre ?

Posté par francesca7 le 1 janvier 2014

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Pour Le Point.fr, l’ »elficologue » Pierre Dubois revient sur l’origine légendaire des certaines des traditions de fin d’année qui se perpétuent aujourd’hui.

Comment devient-on « elficologue » ? Pierre Dubois date de la tendre enfance sa passion pour les contes, les légendes et leur peuple surnaturel, et localise précisément son origine : dans les forêts d’Ardenne « mystérieuse, brumeuse, infinie » où il a vécu ses premières années. Il y a découvert les nutons, les lutins, la fée Oriande ou Arduina accompagnée de ses deux sangliers. « Ce ne sont pas mes parents qui m’ont raconté ces histoires, je les ai glanées ça et là, raconte Pierre Dubois. Je crois même que c’est le manque d’histoires dont j’ai souffert, puis la nostalgie de la forêt lorsque nous avons déménagé dans le Nord, qui ont aiguisé mon goût du rêve ».

Le mot d’ « elficologue », c’est lui qui l’a inventé, en manière de plaisanterie. « Je me suis inscrit dans la veine de Paul Sébillot et François-Marie Luzel tous ces gens qui, voyant que des pans entiers de culture régionale et orale se perdaient, avaient entrepris de les rassembler et de les écrire ». Lui veut y mettre de la légèreté, passer ces histoires au plus grand nombre, en mêlant le patois à la langue de tous les jours : il sera donc « elficologue », histoire ne pas se prendre trop au sérieux. C’est ainsi qu’il publie trois célèbres encyclopédies sur les êtres féériques. Dans son dernier ouvrage, L’Elféméride, paru aux éditions Hoebeke et illustré par René Hausman, il rassemble par saisons les légendes qui se rapportent aux bêtes, aux fruits, aux éléments naturels, aux gestes rituels : toute une mythologie quotidienne qui continue de vivre aujourd’hui à travers des traditions dont on a, souvent, obligé l’origine. Pour les fêtes de fin d’année, il a accepté d’en raconter quelques-unes au Point.fr.

REGARDEZ. Pierre Dubois raconte l’origine des fêtes de la Saint-Sylvestre : http://www.lepoint.fr/culture/video-d-ou-viennent-nos-fetes-de-la-saint-sylvestre-31-12-2013-1775589_3.php#xtor=EPR-6-[Newsletter-Matinale]-20131231

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