Expression : A corsaire, corsaire et demi
Posté par francesca7 le 26 janvier 2014
Le mot « corsaire » a été emprunté à l’italien « corsaro » lui même dérivé du latin « cursus », « course ». Le mot « corsaire » est attesté du xve siècle au début du xvie siècle) mais le terme de pirate était encore utilisé comme synonyme à la fin du Moyen Âge, d’où la confusion entre les deux acceptions. On vivait alors la « Guerre en Dentelles » et il est arrivé qu’un capitaine corsaire n’ayant pas le nombre d’hommes suffisant, fasse payer directement au capitaine ennemi la rançon de son navire et de son équipage et même les libère avec promesse de rendre des prisonniers en échange.
Garneray raconte dans ses souvenirs, qu’un capitaine britannique qui s’était rendu sans combattre, montant à bord du navire français pour la reddition, constatait que les Français étaient peu nombreux ; il déclara que s’il avait su, il aurait combattu et que les Français ne l’auraient pas pris. Comme son ton méprisant agaçait le capitaine corsaire français, celui-ci déclara qu’il n’avait qu’à remonter sur son navire et qu’on allait donc combattre. Selon Garneray, le Britannique devint tout pâle et n’insista pas.
L’expression signifie qu’Il faut se montrer plus audacieux que celui qui nous attaque
Effectivement, vis-à-vis d’un homme agressif qui a la dureté et l’audace d’un corsaire, il faut se montrer encore plus agressif et plus audacieux, opposant ainsi à cette espèce de corsaire un autre corsaire et demi.
Le mot corsaire nous est venu de l’espagnol corsario, qui lui-même dérive de corsa, course, mot italien et provençal en même temps. Cette expression s’appliqua d’abord aux vaisseaux des pirates du nord de l’Afrique qui, partant des Etats barbaresques, couraient sur la mer Méditerranée, après les vaisseaux des chrétiens non pour les convertir à l’islamisme, mais pour s’emparer des personnes et des cargaisons.
On a donné, par la suite, le nom de corsaires aux brigands qui montaient ces bâtiments, moins grands que d’autres, mais très bons voiliers. Au XVe siècle on écrivait coursaire et l’on peut être à peu près certain que cette locution proverbiale ne devait pas remonter beaucoup au-delà.
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