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L’ex-prostituée la Païva

Posté par francesca7 le 11 janvier 2014

  inaugure fastueusement son hôtel sur les Champs-Élysées

La petite juive moscovite, ex-prostituée, demi-mondaine et cousine de Bismarck par alliance, inaugure une demeure aussi chargée qu’elle est fardée. 

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Depuis plusieurs semaines, le Tout-Paris ne parle que de ça : le palais érigé sur les Champs-Élysées par « la Païva », cette aventurière qui s’est fait épouser par le richissime cousin de Bismarck. Le 31 mai 1867, elle pend la crémaillère. Il faut absolument en être. Écrivains, journalistes, aristocrates, hommes du monde et du demi-monde se bousculent devant la grille d’entrée. Jack Lang arrive dans la foulée des frères Goncourt. Tous s’extasient en découvrant le luxe tapageur de l’hôtel particulier de style Renaissance italienne conçu par l’architecte Pierre Magnin. Le mauvais goût de la décoration confine au génie. Valérie Damidot a trouvé son maître…

« Un Louvre du c… »

La Païva, 48 ans, accueille ses invités en haut d’un immense escalier en onyx jaune, unique au monde, gardé par une statue en marbre représentant Virgile. À l’intérieur, ce n’est que luxe et volupté, digne d’une ancienne cocotte. Chacun s’extasie sur la salle de bains de style mauresque, dont la pièce maîtresse est une baignoire taillée dans un bloc d’onyx jaune (encore !) de 900 kilos. Les robinets sont, forcément, en or incrusté de pierres précieuses. Une deuxième baignoire en argent est dotée d’un troisième robinet pour faire couler… lait ou champagne. Chaque pièce est surchargée en peintures, sculptures et fresques. Dans leur journal, les frères Goncourt dénoncent un « Louvre du c… » avec « ces peintures faites et encore à faire, destinées à figurer la fortune de la courtisane, commençant à Cléopâtre et finissant à la maîtresse de la maison aumônant des égyptiaques ». Ils dénoncent encore « la surcharge de son mauvais goût Renaissance ». 

C’est l’heure pour les invités de passer à table. La méchanceté des deux frères trace un joli portrait de leur hôtesse : « Je la regarde, je l’étudie. Une chair blanche, de beaux bras et de belles épaules se montrant par-derrière jusqu’aux reins, et le roux des aisselles apparaissant sous le relâchement des épaulettes ; de gros yeux ronds ; un nez en poire avec un méplat kalmouk au bout, un nez aux ailes lourdes ; la bouche sans inflexion, une ligne droite, couleur de fard, dans la figure toute blanche de poudre de riz. Là-dedans des rides, que la lumière, dans ce blanc, fait paraître noires, et, de chaque côté de la bouche, un creux en forme de fer à cheval, qui se rejoint sous le menton qu’il coupe d’un grand pli de vieillesse. Une figure qui, sous le dessous d’une figure de courtisane encore en âge de son métier, a cent ans et qui prend, par instants, je ne sais quoi de terrible d’une morte fardée. »

Rousse incendiaire

Cette femme qui assomme Paris sous un luxe indécent est née en 1819 à Moscou dans une misérable famille juive d’origine polonaise. Elle s’appelle alors Esther Lachmann. À 17 ans, ses parents lui font épouser Antoine Villoing, un petit tailleur français installé en Russie. Le temps de lui faire un enfant, elle l’abandonne pour suivre un amant jusqu’à Paris. Sur les conseils de sa copine de trottoir Zahia, elle prend le nom de Thérèse. Ambitieuse, elle se taille une excellente réputation de prostituée, à l’ombre de l’église de Notre-Dame-de-Lorette. Sa chance, c’est d’être remarquée par le célèbre pianiste Henri Herz, qui tombe raide dingue de cette rousse incendiaire. Il lui loue un appartement, l’habille, la couvre de bijoux. Il lui fait rencontrer Liszt, Wagner, Théophile Gautier, Émile de Girardin. Le gratin culturel de l’époque. L’hétaïre et le pianiste ont bientôt une petite fille dont ils se débarrassent rapidement chez les parents d’Herz.

Pour poursuivre son ascension mondaine, Thérèse abandonne son pianiste pour se rendre à Londres, où elle croque les nobles anglais avec l’appétit d’une Carla du temps de sa splendeur. À 30 ans, elle regagne Paris pour épouser, trois ans plus tard, Albino-Francesco, marquis Araújo de Païva, son mari de Moscou ayant eu la bonne idée de mourir entre-temps. Du marquis, elle garde le titre, mais pas l’homme. Elle enchaîne alors les amants fortunés qu’elle s’ingénie à mettre sur la paille avec leur consentement extasié. Elle remplit à merveille son rôle de demi-mondaine. Elle atteint son Graal en se faisant épouser par le comte Guido Henckel von Donnersmarck, cousin de Bismarck et propriétaire de nombreuses mines.

La voilà devenue suffisamment riche pour tenir la promesse qu’elle s’était faite quelques années auparavant. Celle de se bâtir « la plus belle maison de Paris » à l’endroit où un de ses amants de passage l’avait jetée de son fiacre. C’est chose faite pour 10 millions de francs-or. Une véritable fortune pour l’époque. L’hôtel existe toujours au 25, avenue des Champs-Élysées.

 

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Magellan et son esclave Henrique

Posté par francesca7 le 11 janvier 2014

Ils sont les premiers hommes à faire le tour du globe.

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Né en Malaisie et ramené au Portugal, Henrique boucle le tour du monde quand il y revient 10 ans plus tard avec son maître.

Le 28 mars 1521, après 19 mois de navigation marqués par la faim, la soif, les maladies, les tempêtes, les combats, les mutineries et les désertions, la flotte de Magellan arrive en vue d’une île inconnue. Deux pirogues s’approchent, le navigateur portugais appelle son esclave malais Henrique acheté à Malacca en 1511 pour servir d’interprète. Dans son journal de bord, le marin italien Antonio Pigafetta note : « Nous avons vu s’approcher deux longs bateaux qu’ils appellent ballanghai, remplis d’hommes, et dans la largeur, il y avait leur roi assis sous un auvent fait de tapis. Et quand ils sont venus à côté du navire du capitaine, ledit esclave (Henrique) s’est adressé au roi, qui l’a parfaitement compris. » Ce roi qui parle malais dit s’appeler Humabon et régner sur l’île de Cebu. Magellan l’interpelle : « Avez-vous un compte bancaire ouvert au nom de Cahuzac sur votre île ? » 

À ce moment, Henrique a-t-il réellement bouclé le tour du globe ? Selon Magellan, son esclave est originaire de Malacca (Antonio Pigafetta le fait plutôt naître à Sumatra), il le ramène au Portugal en naviguant vers l’ouest. Puis après un séjour ibérique de sept ans, Magellan le rembarque pour son tour du monde en mettant toujours le cap à l’ouest. Quand donc Henrique s’adresse au roi Humabon dans sa langue, on peut conclure, comme certains historiens, qu’il a effectué le tour de la planète. Sauf que la langue malaise est parlée sur une très vaste zone englobant la Malaisie et les Philippines, entre autres. L’île de Cebu est à plusieurs milliers de kilomètres de la patrie natale d’Henrique… 

Tour du monde

Description de cette image, également commentée ci-aprèsChargé par le roi d’Espagne d’atteindre le Nouveau Monde et les Moluques par la route occidentale, Magellan quitte le port de Sanlúcar de Barrameda le 20 septembre 1519. Il commande une escadre de 5 navires avec 237 hommes à bord. Convaincu de la rotondité de la Terre, il veut rallier les îles aux Épices en mettant le cap à l’ouest. Après plusieurs mois de navigation émaillés de drames, la flotte contourne l’Amérique du Sud, puis se lance à l’assaut du gigantesque Pacifique. À ce moment, le navigateur n’a plus que trois navires sous ses ordres. L’un s’est échoué et un autre a fait demi-tour, harcelé par le chanteur Antoine voulant lui vendre des lunettes Atol… Durant trois mois et demi de navigation dans le Pacifique, pas une terre en vue ! À croire que Magellan fait exprès de rater toutes celles qui parsèment le grand océan. Le désespoir et le scorbut commencent à s’abattre sur les équipages. 

« Nous ne mangions que du vieux biscuit tourné en poudre, tout plein de vers et puant de l’ordure d’urine que les rats avaient faite dessus après avoir mangé le bon, et buvions une eau jaune infecte », écrit Pigafetta. Le 6 mars, enfin, une vigie signale une terre. C’est l’île de Guam aux Mariannes, où le navigateur se ravitaille rapidement. Dix jours de mer plus tard, les Espagnols pénètrent enfin dans les eaux des Philippines. La première île qu’ils aperçoivent est celle de Samar. Plusieurs pirogues viennent à leur rencontre. Depuis le pont, Henrique interpelle les indigènes en malais. Pas de réponse. Ils ne comprennent pas. La flotte espagnole poursuit sa route jusqu’à la fameuse île de Cebu, atteinte le 28 mars, où Henrique parvient enfin à se faire comprendre.

Dix-huit survivants

Pour les pointilleux, l’esclave malais de Magellan n’a pas bouclé entièrement le tour de la planète en arrivant à Cebu. Reste à savoir s’il n’a pas poursuivi sa route jusqu’à chez lui après la mort de Magellan, survenue le 27 avril 1521 sur l’île de Mactan. En effet, après ce triste événement, les trois navires espagnols retournent à Cebu, où le roi Humabon leur fait un très mauvais accueil. Ils doivent rapidement lever l’ancre, abandonnant derrière eux Henrique qui a rallié l’ennemi. L’esclave malais est-il resté vivre sur l’île de Cebu ou bien l’a-t-il quittée pour rejoindre sa patrie ? Nul ne le sait.

Les trois navires, placés sous le commandement de Juan Sebastián Elcano, poursuivent l’expédition. Ils finissent par embarquer les épices tant convoitées, affrontent encore de nombreuses épreuves. Finalement, après 17 mois d’errance, le Victoria, seul navire rescapé, jette l’ancre en Andalousie. À coup sûr, les 18 marins survivants, sur les 237 au départ, ont accompli un tour du monde. Ils ont mis 1 078 jours. Vingt fois plus que les 45 jours réalisés par le Maxi Banque populaire V de Loïck Peyron. Minables…

 

 

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Louis XVII, l’évadé du Temple

Posté par francesca7 le 11 janvier 2014

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Est-il bien mort en 1795, où est-il inhumé ? Malgré l’analyse ADN, on n’en a pas fini avec la disparition du petit roi.

On pensait en avoir fini avec le mystère de l’évadé du Temple et du petit roi caché, définitivement résolu, en 2000, par les travaux de Philippe Delorme. Après avoir contacté la noblesse française, l’historien avait cette année-là publié une enquête historique et scientifique, basée sur une étude d’ADN du coeur de l’enfant mort au Temple et autopsié par le docteur Pelletan. Un médecin qui avait soustrait le petit coeur sur la dépouille qui lui avait été présentée comme celle de Louis-Charles, fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette, puis qui l’avait roulé dans du son, avant de le placer dans son mouchoir. En comparant l’ADN de l’organe desséché à celui des descendants de la reine, les analyses génétiques, réalisées par les laboratoires de Louvain et de Muenster, établirent que ce coeur était celui d’un enfant apparenté à Marie-Antoinette, en lignée féminine. Dès lors, on pensa la troublante énigme enfin résolue. Et on en déduisit que le coeur conservé à Saint-Denis était bien celui de Louis XVII. C’était sans compter sur la hargne des tenants de l’exfiltration et de la survie de Louis XVII, qui, un temps anéantis par les révélations de Delorme, allèrent faire renaître l’énigme de ses cendres, à grand renfort d’arguments.

Un palpitant au parcours rocambolesque

Qu’est-ce qui prouve, en effet, que le coeur étudié est bien celui de Louis XVII ? Bien qu’il soit identique pour tous les individus d’une même lignée maternelle, un code génétique mitochondrial n’est pas unique. Dans des cas exceptionnels, des personnes peuvent avoir le même profil ADN mitochondrial (transmis par la mère) sans avoir le moindre degré de parenté. Ce coeur peut donc être aussi bien celui de Louis XVII que celui d’un Habsbourg ou d’un parfait inconnu. Surtout, le parcours rocambolesque de ce petit palpitant, un temps conservé dans un bocal d’alcool, a connu de bien curieuses vicissitudes, changeant plusieurs fois de main avant d’être placé, en 1975, dans la crypte royale de la basilique de Saint-Denis, où sont enterrés ses parents et une grande partie des rois de France. Comment attester sérieusement que ce précieux viscère, qui a été volé, perdu, retrouvé sur du sable, est celui de l’enfant du Temple ? Louis-Charles a eu un frère aîné, Louis-Joseph, décédé en juin 1789, à huit ans, d’une tuberculose et dont le coeur a, lui aussi, été conservé. De là à imaginer une inversion, il n’y a qu’un pas. Et c’est dans cette brèche que se sont engouffrés les « survivantistes », pour qui la mort au Temple est une trop mauvaise fin pour une histoire aussi passionnante.

Le coeur du premier dauphin, profané en 1793

Louis XVII, l'évadé du Temple dans AUX SIECLES DERNIERSPour Laure de la Chapelle, présidente du Cercle d’études historiques pour la question Louis XVII (CEHQ) et juriste de formation, le coeur analysé en 2000 ne peut être que celui de Louis-Joseph. Philippe Delorme réfute cette thèse, après l’avoir un temps envisagée. À chaque étape de son périple, depuis la tour du Temple jusqu’à la crypte de Saint-Denis, la relique a fait l’objet de procès-verbaux officiels, de certificats d’authenticité, de déclarations sur l’honneur et d’actes notariés. Pour que l’échange ait été possible, il aurait fallu que le coeur du frère aîné de Louis XVII ait été disponible. Or, celui-ci a été profané par les révolutionnaires en 1793 avec les autres coeurs royaux du Val-de-Grâce. Il réapparaît en 1817, entre les mains du maire du 12e arrondissement (l’actuel 5e), qui le remet à son légitime destinataire, Louis XVIII. Le roi entend réunir les deux coeurs, en vue de les transporter à Saint-Denis. Celui de Louis-Charles échoue à l’archevêché de Paris, avant d’être remis aux Bourbons espagnols. Celui de Louis-Joseph disparaît sans laisser d’adresse. Aucun document historique ne prouve que les deux coeurs se sont retrouvés côte à côte, et qu’il peut donc y avoir eu substitution. Quel intérêt Pelletan ou ses héritiers auraient-ils eu à agir ainsi ? Le coeur qui a été analysé dans les deux laboratoires n’a pas été embaumé, contrairement aux usages royaux. Pelletan s’est contenté de le placer dans un bocal rempli d’eau et d’alcool, comme une vulgaire curiosité anatomique. Or, celui de Louis-Joseph, comme tous les coeurs princiers conservés au Val-de-Grâce, a probablement été embaumé comme le voulait la tradition.

Une kyrielle de faux dauphins

Dès 1795, année de la mort de Louis XVII, des rumeurs font courir le bruit que le dauphin, remplacé dans sa geôle, aurait été libéré du Temple. Ce mythe de la survie du jeune prisonnier se développe tout au long de la première moitié du XIXe siècle. Il est favorisé par la restauration de la monarchie en France, par le goût romantique pour les histoires de conspiration ainsi que par les conditions d’isolement total imposées au dauphin. De quoi semer le doute sur l’identité du petit prisonnier, atteint de la scrofule par manque d’hygiène, vivant accroupi, à demi muet, la tête rasée et pratiquement méconnaissable. De nombreux faux dauphins, suffisamment crédibles pour réunir autour d’eux une cour d’adeptes, vont hanter la France, dont les plus célèbres sont certainement Naundorff, Richemont, Hervagault et un métis du nom d’Eleazar Williams ayant vécu en Amérique. Aujourd’hui encore, la lignée des Naundorff, descendants de Wilhelm Naundorff – le moins folklorique de tous -, continue de revendiquer l’héritage de la couronne de France, bien que déboutée par des tests ADN qu’elle avait demandés sur les restes de son aïeul.

Et si c’était le fils de Madame Poitrine ?

Derrière tous ces prétendants, on trouve une ribambelle de pistes, sans l’approche d’une preuve, qui évoquent des points de chute potentiels pour le petit roi évadé. Il y a la piste « auvergnate », avec le Velay, où plusieurs familles sont persuadées d’être les rejetons du dauphin. Une autre, tout aussi fantaisiste, évoque une survie de Louis XVII dans une ferme de Saulx-les-Chartreux, dans l’Essonne, et même à Saint-Domingue. 

De toutes ces pistes, une histoire méconnue du public a intrigué Didier Audinot, spécialiste des énigmes : celle de deux lettres signées Louis-Charles, datées du 27 mars 1867 et dont l’auteur, âgé de 87 ans, prétendait être le véritable Louis XVII. L’une avait été envoyée au directeur du journal Le Figaro, la seconde au Grand Journal, une gazette qui avait publié une étude sur les usurpateurs. La première, acquise en 1972 par un collectionneur, faisait suite à un article sur le décès du comte de Ligny-Luxembourg, l’un des prétendus dauphins recensés. L’auteur avance que le comte de Ligny-Luxembourg n’est autre que le frère de lait du premier dauphin, décédé en 1789. Louis avait, en effet, une nourrice, Madame Poitrine, qui alimentait d’autres enfants en sevrage. Si on s’en tient à cette hypothèse, l’un de ses fils aurait été éduqué à la manière de Louis XVII pour, à un moment donné, prendre sa place, pendant ou après l’enfermement dans le Temple. Par la suite, cette doublure aurait abusé des connaissances acquises et serait devenue l’un des faux prétendants, en l’occurrence le comte de Ligny-Luxembourg. L’auteur mystérieux de ces deux missives se présentait comme un pauvre vieillard, oublié du monde. Il est clair qu’il ne supportait pas la concurrence, imposée par une bonne quarantaine de faux dauphins !

Les enveloppes qui auraient permis d’en identifier la provenance ont été perdues. Quant à l’envoi imminent de ses Mémoires, accompagnés prétendument de pièces authentiques, on l’attend toujours. Seule la lettre autographe, celle du Figaro, fut soumise à une expertise graphologique. On la compara aux devoirs effectués par le dauphin au début de sa détention. Et curieusement, les deux écritures semblaient se confondre, tant par l’orthographe que par la forme des lettres et la manière dont elles ont été rédigées. Le vrai Louis XVII a-t-il fini sa vie obscure, sous les cocotiers, à la veille… de la désastreuse guerre de 1870 ? Après plus de deux cents ans, la disparition de Louis XVII fait toujours fantasmer. Chaque année, un livre est publié sur le sujet et un prétendant au trône de France se manifeste. Souvent des personnes de naissance inconnue ou nées sous X.

L’enfant du cimetière Sainte-Marguerite

 dans AUX SIECLES DERNIERSLe 10 juin 1795, à 21 heures, un cortège d’une trentaine d’âmes quitte la prison du Temple en direction du cimetière Sainte-Marguerite, affecté aux inhumations des guillotinés. Dans le cercueil de bois blanc se trouve l’enfant mort deux jours plus tôt. D’après le témoignage du fossoyeur, Pierre Bertrancourt, surnommé Valentin, qui a procédé à l’enterrement, le corps du gamin a été jeté dans une fosse commune, avant d’en être exhumé, pour être réinhumé dans un cercueil de plomb, contre le mur de fondation de l’église. 

En 1846 et 1894, des exhumations eurent bien lieu, mais les ossements retrouvés dans la bière étaient ceux d’un enfant de 15 à 18 ans, alors que le dauphin n’avait que 10 ans lorsqu’il est mort. En 1979, une troisième exhumation a eu lieu sans apporter d’élément nouveau quant à l’identité de ce corps. Mais les hypothèses continuent de fleurir : le corps du dauphin aurait été subtilisé et remplacé par celui d’un autre. Et puis, a-t-on cherché au bon endroit ? Au moins quatre témoins se contredisent sur le lieu d’inhumation. Dans ce cas, le corps du dauphin repose toujours quelque part dans l’enceinte du cimetière.

En 2004, pour les besoins d’une étude de la population parisienne sous l’Ancien Régime, la terre du cimetière est retournée, le caveau de l’enfant du Temple ouvert. Étrangement, aucun examen ADN n’a été pratiqué sur les ossements prélevés : enfermés dans des sacs-poubelles, ils ont été mis dans les sous-sols de l’église. Si l’énigme n’a toujours pas été élucidée, l’enquête se poursuit. En juin dernier, le CEHQ Louis XVII a acquis quatre mèches de cheveux provenant de l’exhumation de l’enfant du Temple en 1894. Si l’on retrouve la même signature ADN que celle inscrite dans les gènes de la reine, on aura la preuve que l’enfant du Temple est bien Louis XVII. Affaire à suivre.

À lire L’énigme Louis XVII par Jean-Baptiste Rendu, Larousse, 2011.

Louis XVII, la vérité par Philippe Delorme, Pygmalion, 2000.

Louis XVII, son enfance, sa prison et sa mort par R. Chantelauze, d’après les documents des Archives nationales, 1884. À télécharger sur : www.archive.org/stream/louisxviisonenf00louigoog#page/n6/mode/2up

Essai de bibliographie sur Louis XVII par Lionel Parois, Au passé simple,1992.

Histoires incroyables de l’histoire de France par Didier Audinot, 2008.

 

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origine de la langue française

Posté par francesca7 le 11 janvier 2014

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Le problème de l’origine de notre langue a reçu depuis le XVIe siècle les solutions les plus diverses ; on a tour à tour rattaché le français au grec, au celtique, au germanique, à l’hébreu, à d’autres langues encore. Il semble en réalité que le français dérive du latin importé en Gaule après la conquête de César, et qu’il commence de s’en affranchir après que la chute de l’empire romain et les invasions barbares aient isolé notre territoire des autres contrées européennes.

Quelles sont les caractéristiques de ce latin et la façon dont il avait donné naissance au français ? On reconnut dès l’abord que la langue importée en Gaule par les colons, les marchands ou les fonctionnaires ne pouvait pas être identique au latin des auteurs classiques ; les Latins ne devaient pas plus parler la langue de Cicéron ou de Sénèque que nous ne parlons le français de Voltaire ou de Chateaubriand. On distingua donc du latin littéraire, en partie fixé par la tradition, un latin vulgaire, langue parlée, beaucoup plus libre dans son développement, sans être d’ailleurs, comme on l’a dit trop souvent, la langue du bas peuple, l’argot des soldats ou le patois des colons italiens.

Les origines
On s’est essayé à faire revivre ce lutin vulgaire. Les inscriptions, les textes de lois, les ouvrages techniques, peu sérieux en général de la pureté de la langue, les auteurs comiques et les conteurs, qui ont tenté de reproduire la langue parlée autour d’eux, les grammairiens enfin qui relèvent pour les corriger les habitudes de langage de leurs contemporains out fourni de précieuses indications ; mais ces documente trop peu nombreux ne suffiraient pas à nous permettre une reconstitution même très incomplète du latin vulgaire, ni la comparaison des langues romanes et les conclusions que l’on en peul tirer sur l’état de la langue qui leur a donné naissance ne venait pas suppléer à la pauvreté des autres témoignages.

Importé en Gaule, ce latin se transforma par d’insensibles modifications jusqu’à devenir la langue que nous parlons. Il n’y eut pas de déformation brusque et immédiate dans la bouche des Gaulois, le français ne naquit pas tout d’un coup du latin et la conception ancienne d’une langue mère et d’une langue fille a cédé la place à la notion plus exacte d’un même langage se perpétuant de siècle en siècle, tout en se modifiant sans cesse, et dont nous ne pouvons que par une abstraction distinguer et nommer de noms différents les périodes successives. Il est fort douteux même que l’idiome celtique des Gaulois ait eu sur l’évolution du latin en Gaule une influence décisive.

Dans le français les « celtisants » contemporains ne trouvent plus à revendiquer pour le celtique, avec un assez grand nombre de noms de lieux, que quelques suffixes, une ou deux constructions syntaxiques et peut-être autant de tendances phonétiques. Cela ne suffisait pas à distinguer bien vite le latin parlé en Gaule du latin parlé en Italie ou en Espagne, et d’ailleurs les communications entre les provinces semblent avoir été longtemps actives pour maintenir dans toutes les parties de l’empire romain une sorte de langue commune, identique, au moins pour les traits les plus importants.

Au Ve si-cle, après les invasions barbares et la ruine de l’empire d’Occident, les communications sont interrompues, les provinces s’isolent ; c’est alors que les langues romanes commencent à se développer indépendamment les unes des autres, et c’est là qu’il faut placer la limite, arbitraire, mais nécessaire, entre le latin et le français. Les débuts de notre langue, du Ve au IXesiècle, sont des plus obscurs. Les changements importants survenus pendant cette période paraissent avoir été assez rapides ; non qu’il y ait eu, comme on l’a dit, un bouleversement de la langue à cette époque : le langage étant fait pour être compris d’un grand nombre d’individus et de générations différentes, on conçoit qu’il soit soumis à des changements successifs, non qu’il s’y produise des bouleversements ; mais l’isolement des provinces, l’ignorance, le manque de tradition, l’apport par les envahisseurs de mots et de tours germaniques, ont pu hâter l’évolution du latin. Malheureusement, les documents linguistiques sont rares pour cette période, où les clercs, seuls écrivains, cherchent à imiter le latin classique et évitent de leur mieux d’écrire en ce latin très modifié, qui se parle autour d’eux, qu’ils parlent eux-mêmes et qu’ils appellent « la langue rustique. » II est vrai que leur latin factice est étrangement barbare et n’arrive pas toujours à nous masquer la langue vulgaire.

Le Moyen Age
Au IXe siècle apparaissent les premiers textes français et avec eux nos connaissances se précisent. Nous voyons le français, c’est-à-dire le dialecte de l’Ile-de-France prendre peu à peu le pas sur les autres dialectes du nord de la Gaule, leur disputer le terrain, les pénétrer eux-mêmes profondément jusqu’au moment où, en enrichi et assoupli par l’usage, il devient au XIIe et au XIIIesiècle cette belle langue du Moyen Age, jadis traitée de jargon, encore trop souvent considérée comme une langue incomplète et informe, et que la science contemporaine a réhabilitée.

Mais, dès le XIVe siècle, la ruine de la langue du Moyen Age est commencée et au XVIesiècle elle sera complète. Cette transformation accomplie au XIVe et au XVesiècle, est apparue à quelques-uns comme une véritable révolution. Ici encore des changements vastes et profonds ont pu s’effectuer avec rapidité, mais ils étaient préparés dès longtemps et ne s’imposèrent que peu à peu. C’est ainsi qu’un des traits distinctifs de la langue du Moyen Age, la déclinaison à deux cas (sujet : li murs, complément : le mur) disparaît d’abord sur des points isolés et dès le XIIIe siècle pour ne s’effacer complètement qu’à la lin du XIVe.

C’est ainsi encore que l’introduction en français de mots pris au latin des livres, très considérable à celle époque, avait commencé bien avant le XIVe siècle, et remonte dans ses origines aux premiers temps de la langue. Bien avant la Renaissance classique s’était constituée une langue littéraire, dont le développement ne reflétera plus exactement le développement spontané de la langue parlée, avec une syntaxe et un vocabulaire spéciaux et très latinisés, avec une orthographe traditionnelle et à prétentions scientifiques que les siècles suivants nous ont transmise à peine amendée

La Période moderne
L’histoire de la langue depuis le XVIe siècle est restée le domaine des historiens de la littérature. Elle se limite donc à la langue littéraire, et non pas même au développement de cette langue, mais aux caractères particuliers qu’elle revêt chez un autour ou dans un groupe d’écrivains. Enfin, elle dépasse rarement ce qu’il y a de moins profond dans une langue, mais qui est aussi le plus immédiatement utile à l’intelligence d’une œuvre : le vocabulaire ; ce que nous connaissons le mieux de la langue française depuis le XVIe siècle, c’est le lexique, ou plutôt l’usage lexical de quelques auteurs.

Ces travaux lexicographiques sont surtout intéressants pour le XVIe siècle, époque où le vocabulaire français a été fortement modifié : l’étude des littératures anciennes, la nécessité d’exprimer les idées que l’on puisait aux sources classiques, accrut le nombre des mots savants empruntés au latin, pendant que l’extension des relations commerciales, artistiques et politiques avec l’Espagne et l’Italie faisait adopter une foule de mots étrangers ; les violentes protestations de Henri Estienne contre le « français italianisé » n’arrêtèrent pas plus ce mouvement que la satire par Rabelais de la « verbacination labiale de l’escholier limosin » ne diminua les emprunts au latin des livres.

Cette langue très riche, mais un peu trouble, qu’avait élaborée le XVIe siècle, subit ou siècle suivant deux tentatives de réforme et de réglementation. Le lexique s’épure, les règles grammaticales s’établissent, la bonne prononciation s’impose, et surtout, par élimination et régularisation, se constitue la langue classique, pure, noble, simple et un peu sèche, où l’on reconnaît d’ordinaire la plus belle forme de la langue française. Mais ce n’est là qu’une régularisation savante d’une langue déjà artificielle, et nous voilà bien loin du développement libre de la langue parlée. Depuis le XVIe siècle la langue littéraire et la langue parlée ne furent pas sans s’influencer l’une l’autre. Souvent même on distingue peine, dans l’évolution de la langue, ce qui est spontané et ce qui est dû à l’influence des grammairiens. Cette influence réciproque ne fait que grandir au XVIIIe siècle.

Le développement de la culture littéraire, la lecture et l’imitation des œuvres du XVIIe siècle devenues classiques, le progrès du français dans l’enseignement tendent à rapprocher la langue parlée de la langue littéraire. En même temps, la langue écrite devait, pour répondre aux besoins sociaux et aux préoccupations nouvelles, subir, au moins pour le vocabulaire, de profonds changements. La pureté un peu factice du XVIIe siècle disparut comme s’était détruite l’harmonie naturelle du Moyen Age. La langue cesse d’être un moyen d’expression artistique, elle devient pour les savants et les philosophes un moyen d’action ; les termes techniques et les mots étrangers la pénètrent ; la phrase se fait plus vive, moins oratoire, la langue écrite se rapproche de la langue parlée et entre les deux la presse périodique va entretenir de perpétuelles relations.

Le XIXe siècle achève ce travail de fusion. La réaction romantique brise les cadres étroits du lexique classique et « met un bonnet rouge au vieux dictionnaire ». Dans la deuxième moitié du siècle, c’est la syntaxe classique qui se désorganise, taudis que la presse, de plus en plus répandue et d’influence plus considérable, tend sans cesse à vulgariser la langue littéraire et à retenir dans son évolution la langue parlée.

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