Thorey-sur-Ouche et le Tombeau de P.POT
Posté par francesca7 le 30 décembre 2013
Thorey-sur-Ouche est une commune française, située dans le département de la Côte-d’Or en région Bourgogne.
Thorey-sur-Ouche se situe entre Bligny-sur-Ouche (5 km) et le hameau de Pont-d’Ouche (3 km) sur la D33. L’Ouche traverse la localité du Sud vers le Nord. La ligne de chemin de fer touristique de la Vallée de l’Ouche (CFVO), qui reprend l’emprise de l’ancien chemin de fer d’Épinac, passe à l’ouest de l’Ouche.
La commune de Thorey possède quatre éléments remarquables concernant son histoire :
- Un château ; si ce dernier date du xixe siècle et appartient actuellement à la famille Villeroy de Galhau, il est construit sur l’emplacement d’un château plus ancien dont subsistent deux tourelles du xvie siècle remaniées au xixe siècle (l’une à l’est et l’autre à l’ouest du château actuel), un pigeonnier du xvie siècle, et les soubassements d’un bâtiment fort en contre-bas sous l’actuel château à l’ouest.
- Une chapelle, que l’on appelle église et dont l’intérieur a été aménagé au xviiie siècle.
- Un pont du xixe siècle sur l’Ouche entre le village et la Cure.
- Une croix médiévale située dans le cimetière actuel.
Philippe Pot (1428 - 1493), seigneur originaire de La Roche et de Thorey-sur-Ouche, diplomate, chevalier de la Toison d’or, Grand sénéchal de Bourgogne. ll est né en 1428 au château de la Rochepot, il est le petit-fils de Régnier Pot, chambellan du duc de Bourgogne Philippe le Hardi, croisé et chevalier de la toison d’Or. Son parrain est Philippe le Bon, héritier du duché. Cela lui vaut d’être élevé à la cour de Dijon, puis d’être élevé au rang de premier conseiller du duc. Il participa à presque toutes les affaires diplomatiques de son époque.
Philippe Pot fut inhumé dans l’abbaye de Cîteaux dans la chapelle Saint Jean-Baptiste, sous un magnifique tombeau. Ce mausolée, représente Philippe Pot en gisant de grandeur naturelle, porté sur les épaules de huit pleurants de pierre noire. Il a été saisi comme bien national le 4 mai 1791. Il devait être transporté dans l’église Saint-Bénigne de Dijon, transformée en musée, où il n’arriva jamais.
Après une éclipse de plus de quinze ans, Charles Richard de Vesvrotte le racheta le 9 septembre 1808 pour 53 francs à un entrepreneur. Il le fit installer dans le jardin de l’hôtel de Ruffey. Après la vente de l’hôtel en 1850 par Alphonse Richard, 2e comte de Vesvrotte, le tombeau fut déposé dans la crypte de l’hôtel d’Agrain, 18, rue Chabot-Charny à Dijon, puis dressé dans le parc du château de Vesvrotte.
En 1886 l’État revendique la propriété du tombeau devant le tribunal de première instance de Dijon le 10 février 1886. Mais la cour d’appel de Dijon le 9 août 1886, reconnaît la propriété du tombeau au comte Armand de Vesvrotte, et lève la saisie le 3 mars 1887. Acquis finalement en 1889, par l’intermédiaire de l’expert Charles Mannheim, il demeure aujourd’hui au Louvre. Une réplique du tombeau est exposée dans la chapelle du château de Châteauneuf-en-Auxois.
Son tombeau est une sculpture en calcaire polychrome rehaussée d’or et de plomb, mesurant 181 cm de hauteur, pour 260 cm de largeur et167 cm de profondeur. Il est constitué d’une dalle sur laquelle repose un gisant à l’effigie de Philippe Pot, de taille naturelle, représenté en armure. La dalle est portée par huit pleurants, sculptés en pierre noire, quatre de chaque côté. Chacun des pleurants tient un blason illustrant les huit quartiers de noblesse de Philippe Pot.
Sur la dalle, Philippe Pot est revêtu d’une armure, les mains jointes, et est accompagné d’un chien couché à ses pieds. Bien que la scène semble reproduire une procession de mise en terre, le gisant a les yeux ouverts et les mains jointes en prière. En réalité, les miniatures du Moyen Âge indiquent que les morts n’étaient pas revêtus d’une armure mais d’un suaire cousu. Le corps était placé sous un dais et ne reposait pas sur une plaque.
L’œuvre est exécutée en 1477 et 1483 pour le compte de Philippe Pot (1428-1493), grand sénéchal de Bourgogne. Son auteur n’est pas connu ; le tombeau est traditionnellement attribué à Antoine le Moiturier. Il est érigé dans la chapelle Saint-Jean-Baptiste de l’abbatiale de Cîteaux.
À la Révolution française, l’œuvre est saisie comme bien national ; elle est destinée au musée devant être établi dans l’église Saint-Bénigne de Dijon. Elle disparait toutefois : après avoir été vendue en 1791 aux Dijonnais Dardelin et Duleu, elle devient propriété de Jean François Pasquier de Messanges. La collection de celui-ci est vendue aux enchères en 1808. Le tombeau est alors acquis par Charles Richard de Vesvrotte pour la somme de 53 francs.
Charles Richard de Vesvrotte installe l’œuvre dans le jardin de l’hôtel de Ruffey. Après la vente de cet hôtel en 1850 par Alphonse Richard de Vesvrotte, le tombeau est déposé dans la crypte de l’hôtel d’Agrain, à Dijon, puis dressé dans le parc du château de Vesvrotte.
En 1886, tandis que le tombeau est sous la garde d’Armand de Vesvrotte, l’État français en revendique la propriété. Cette saisie est contestée par de Vesvrotte, qui intente un procès à l’État ; il remporte ce procès en 1887. En 1889, l’œuvre est achetée par le Musée du Louvre. Elle est exposée dans la salle 10 (sculptures françaises du xve siècle).
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