Les premiers contes de Noëls
Posté par francesca7 le 25 décembre 2013
La nuit de Noël est celle du merveilleux, des prédictions, des lumières symboles d’espérance et des contes faits à la veillée. Au fil des ans et des hommes qui les ont racontés, ces contes ont évolué, passant progressivement de Dieu à l’homme.
Les premiers contes de Noëls
Les premiers contes de Noël étaient colportés par les troubadours au Moyen Âge. Les anciens les racontaient ensuite à la veillée, notamment avant la messe de minuit. Ces contes médiévaux, liés à l’Histoire sainte et à la nativité, sont souvent inspirés des Évangiles apocryphes. Que racontent ces jolies légendes ? Des histoires d’animaux au grand cœur et des récits effrayants sur les envies meurtrières du roi Hérode… On y décrit comment le rossignol a pu endormir l’enfant Jésus dans sa crèche grâce à son chant aussi doux que celui de Marie ; comment le rouge-gorge s’est roussi le jabot en battant des ailes pour empêcher le feu de s’éteindre ; comment une araignée a tissé sa toile vite, vite, à l’entrée d’une grotte où s’était réfugiée la Sainte Famille pour que les soldats d’Hérode n’aient pas l’envie d’y entrer ; comment du blé semé a poussé et mûri en un seul jour pour que le paysan puisse répondre aux soldats, sans mentir, qu’il n’avait pas vu passer d’enfant depuis les semailles…
Du premier Noël aux Noëls miraculeux
Ensuite, progressivement, les contes de Noël ont inscrit le merveilleux dans le quotidien : on racontait les miracles qui survenaient la nuit de Noël, les trésors cachés qui se découvraient, assurait-on dans de nombreuses régions, au moment de l’offertoire de la messe de minuit, le don de la parole dont les ânes et les bœufs se trouvaient pourvus cette nuit-là et qu’il ne fallait surtout pas surprendre (ça porterait malheur !), les morts qui reviennent, l’espace de quelques heures, se réchauffer ou dîner à la table des vivants… Dans de nombreuses provinces françaises, les familles laissaient d’ailleurs pour ceux de l’autre monde un peu de pain et de beurre sur la table avant de partir pour la messe de minuit.
Noël dans le cœur de l’homme
À partir de la fin du XVIIIe siècle, les contes de Noël racontent moins la naissance de l’Enfant Jésus ou les miracles de cette nuit magique. Ils évoquent plutôt ce que Noël met alors de bonté et de merveilles dans le cœur des hommes. Le conte de Noël se développe au XIXe siècle au point de devenir un genre littéraire qui va se maintenir jusqu’à l’Entre-Deux-Guerres. Chaque année à Noël, les journaux et revues, tant pour adultes que pour enfants, vont publier le leur. Elles en demandent la rédaction à un journaliste, un romancier pour la jeunesse ou parfois à un écrivain de renom. On y découvre ainsi comment un homme dur peut retrouver la tendresse de son enfance (L’étrange Noël de M. Scrudge), comment rien n’est perdu en ce jour d’espérance (Les deux sapins de l’église Sainte-Aurélie, de Jean Variot), comment la pauvreté s’efface derrière l’amour ou la charité (Quand un mendiant devient père Noël, Les petits souliers…). Même un conte « dur» comme La petite fille aux allumettes d’Andersen sauve la noirceur du monde par la lumière de l’au-delà.
Évoquons aussi le souvenir de Charles Dickens : il avait écrit des contes de Noël tellement beaux qu’un industriel anglais, bouleversé à leur lecture, décida de donner tous les ans un jour de congé à ses employés pour Noël. Cela semble bien peu aujourd’hui, mais c’était beaucoup à l’époque : la magie de Noël avait joué son rôle…
Texte : Marie-Odile Mergnac
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