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comment Pétain s’est tiré une balle dans le pied

Posté par francesca7 le 13 décembre 2013

 

Procès de Riom :  Le 19 février 1942 s’ouvre cette affaire où Blum, Daladier et Gamelin comparaissent pour avoir « trahi les devoirs de leur charge ».

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L’accusation elle-même est approximative, mais Pétain souhaite se dédouaner de la débâcle française et pense que cette audience désignera les responsables de la déroute française. Pour parvenir à ses fins, Pétain annonce le 16 octobre 1941 la création d’un « conseil de justice politique » qui aura la « charge de donner son avis sur les questions que le président jugera utile d’évoquer devant lui ». À ce stade, le chef de l’État possède les instruments nécessaires pour organiser le jugement de n’importe quelle personnalité politique. C’est ainsi que le maréchal Pétain juge déterminant de punir les ministres qui, selon lui, ont causé la débâcle de la France. Pétain prétexte que les entreprises menées par le Front populaire entre 1936 et 1937 (semaine de 40 heures et nationalisation des usines d’armes, entre autres) ont affaibli la défense nationale, tandis qu’il est reproché à Daladier d’avoir déclaré la guerre à l’Allemagne nazie alors que la France n’était pas prête.

Au sujet du procès, l’imprudence, voire la naïveté, de Pétain réside dans le fait qu’il a permis à d’excellents orateurs comme Daladier et Blum de pouvoir se défendre. « Nous sommes dans la tradition de ce pays. (…) Nous n’avons pas interrompu la chaîne, nous ne l’avons pas brisée ; nous l’avons renouée et nous l’avons resserrée. (…) Et, par une ironie bien cruelle, c’est cette fidélité qui est devenue une trahison. » Les deux protagonistes ne manqueront pas d’arguments et, effectivement, ce procès tourne au ridicule et sert de tribune aux « accusés ». L’éloquence de Léon Blum associée à la ténacité et aux attaques incessantes d’Édouard Daladier, qui s’en prend directement à Pétain, met le régime de Vichy dans une situation extrêmement embarrassante.

Les 150 journalistes présents sont ébranlés par l’attitude de Daladier, dont la pertinence et l’intensité des propos transforment rapidement ce procès en un terrain glissant pour les collaborationnistes. La censure fut très présente tout au long du procès puisque Pétain imposa à la presse de ne pas diffuser la moindre information susceptible de remettre en question la politique menée par le régime de Vichy. Néanmoins, la presse internationale présente sur place donne une résonance particulière aux arguments des « accusés », qui, au final, deviendront les accusateurs. Les magistrats ont laissé Blum et Daladier critiquer ouvertement les agissements de Pétain et ce procès contre la République est devenu en fin de compte celui de Pétain.

Daladier et Blum, symbole de la résistance

L’excellente défense d’Édouard Daladier et de Léon Blum fut en définitive une incitation à ne pas s’accommoder de la présence de l’ennemi. La presse parisienne et collaborationniste ne mâcha pas ses mots : « Au lieu d’abattre les salauds, on leur a donné une tribune. » L’homme de Riom fait taire celui de Munich, ses entreprises demeurent nombreuses, mais on retiendra ses diverses initiatives vis-à-vis de l’Allemagne nazie passant d’une tentative de conciliation à une politique d’opposition se traduisant notamment par sa tentative de réarmement de la France, son refus de collaborer. Daladier, surnommé le « Taureau du Vaucluse », fut l’un des premiers à avoir cru en l’industrie américaine. C’est lui aussi qui critiqua publiquement le maréchal Pétain et qui apporta une crédibilité politique sur le territoire français pour exhorter la résistance.

Léon Blum, dans un tout autre style, se montra tout aussi convaincant et embarrassa également le régime de Vichy. Hitler souhaitait que ce procès témoigne de la responsabilité de la France dans cette guerre, alors que Pétain désirait mettre en lumière les responsabilités des responsables politiques face à cette « impréparation à la guerre », mais seulement à partir de 1935. Et c’est justement cette restriction dans le temps qui discrédite totalement le Maréchal et qu’utilise Léon Blum dans sa défense. En effet, Pétain fut nommé ministre de la Guerre dans le gouvernement Doumergue en 1934 et endossa donc la responsabilité de la défense nationale sur cette période. Sa vision archaïque de l’armée, sa foi inébranlable en la ligne Maginot et les Ardennes ainsi que son désintérêt à l’égard de l’aviation et des chars ne stimulèrent pas la production militaire française. Face à ce constat, Léon Blum n’eut aucune difficulté à retourner la faute sur Pétain, qui, à la suite de ses choix stratégiques, desservit grandement ses successeurs.

Le verdict

Le 16 octobre 1941, Pétain rend son verdict, une situation qui créa la polémique puisque le procès officiel ne commença qu’en février 1942 : les poursuites contre Paul Reynaud et Georges Mandel sont abandonnées, mais ils seront tout de même incarcérés arbitrairement au fort du Portalet, avant d’être enlevés par les Allemands. Ils ne seront jamais remis à la France, malgré les protestations officielles de Pétain pour qui cette affaire était du ressort de l’État français et non de l’occupant. Les cinq autres accusés, dont Blum et Daladier, sont inculpés et condamnés à la peine maximale, la détention à vie dans une enceinte fortifiée. En effet, avant même le début du procès de Riom, le maréchal Pétain avait annoncé à la radio qu’il condamnerait lui-même les coupables. « J’ai décidé d’user des pouvoirs que me donne l’acte unique constitutionnel pour juger les responsables de notre désastre. » Le Maréchal fait ici référence à l’article 4 de l’acte constitutionnel n° 7 lui autorisant le droit de « prononcer toute réparation civile, toutes amendes, et appliquer les peines suivantes à titre temporaire ou définitif : privation des droits politiques ; mise en résidence surveillée en France ou aux colonies ; internement administratif ; détention dans une enceinte fortifiée ».

Ce procès a été voulu par Pétain, indépendamment de l’Allemagne, mais la mascarade de Riom traverse le Rhin et parvient aux oreilles d’Hitler, qui met immédiatement la pression sur les décideurs français alors que Mussolini en rajoute. « Ce procès est une farce typique de la démocratie. » Le Duce souligne un aspect fondamental de ce procès puisqu’à travers ce dernier Daladier et consorts ont pu s’exprimer librement et sans détour. Le procès sera finalement abandonné en raison d’un « nécessaire supplément d’information », soit un motif tout aussi obscur que l’accusation. Le 21 mai 1943, le procès fut définitivement interrompu.

article de  LAURENT LEGRAND sur http://www.lepoint.fr

 

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La Fête du Train au Pays de Meursault (21)

Posté par francesca7 le 13 décembre 2013

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La 3ème édition, en 2013, de cet événement créé en 2008 accueillera des modèles uniques sur une surface de 2 5000 m². Pour rendre au mieux l’atmosphère ferroviaire, l’espace a été organisé en quatre quais. Tout au long du week-end, les visiteurs «voyageurs » pourront découvrir les clubs et les modèles sur le quai « Réseaux », ainsi que les entreprises sur le quai « Artisans », acquérir du matériel ou en échanger sur le quai « Bousier » et consulter les revues spécialisées sur le quai « Culturel ».

L’Orient Express entre en gare / Les 14-15 décembre 2013, les portes du centre sportif Saint Nicolas s’ouvriront sur  « la fête du train au pays des Grands Noms », exposition de modélisme ferroviaire qui attire un public passionné et nombreux.

Une des principales attractions de cette manifestation sera la présentation d’objets de la Compagnie des Wagons  Lits en partenariat avec la Cité du Train de Mulhouse. Celle-ci n’a pas hésité à délocaliser près de 80 pièces pour l’occasion. La reconstitution grandeur nature de l’intérieur d’un compartiment wagon-lit et d’un wagon restaurant avec leur mobilier (luminaires, vaisselle, affiches…) plongera le visiteur dans l’atmosphère des romans d’Agatha Christie.

Autre fait marquant, cette exposition sera l’occasion de dévoiler de nouveaux modèles réduits qui seront commercialisés en 2014. Amateurs ou néophytes, ne manquez pas ce rendez-vous unique et exceptionnel !

Les 14 et 15 décembre 2013, les portes du Centre Sportif Saint-Nicolas de Meursault
s’ouvriront à nouveau sur : « La Fête du Train au Pays des Grands Noms »

 Bien plus qu’une exposition ordinaire ou pluridisciplinaire, Meursault s’oblige à vous offrir un week-end d’exception…

… pleinement consacré à L’UNIVERS DU TRAIN !

téléchargement (1)

Nombreux sont les passionnés de modélisme ferroviaire à avoir manifesté leur intérêt et leur volonté de créer en exclusivité pour notre exposition des projets ambitieux !

En effet, 60% de nouveaux réseaux et dioramas seront réalisés spécialement pour Meursault.
Cette 3ème édition accueillera cette année des modèles uniques sur une surface totale de 2500 m², soit 500m² de plus qu’en 2010.

Le comité d’organisation perfectionne l’événement et manifeste sa volonté de coller davantage au thème du ferroviaire par la création de « quais » :

  • « Quai réseaux » dioramas, modules, clubs…
  • « Quai artisans » sociétés, entreprises…
  • « Quai boursiers » vente de matériel neuf et de collection
  • « Quai culturel » librairies, exposition de peinture…

 

Ces quais permettront de conduire le visiteur, considéré comme un « voyageur »,
à parcourir un itinéraire de découverte
« une sorte de dégustation d’une appellation à l’autre »

images (5) Ce que vous allez découvrir en 2013…

L’une des originalités de cette exposition sera l’agencement et la présentation d’objets de la Compagnie des wagons-lits (CIWL) en partenariat avec la « Cité du Train » de Mulhouse.

En effet, seront présentés notamment la reconstitution d’un compartiment wagon-lits « Lx » et en partie d’un wagon restaurant (CIWL) avec l’armement (service de table, argenterie, vaisselle, verrerie, luminaires, décoration d’intérieur etc…).

Par ailleurs, nous vous confirmons que la société REE Modèles fera une double opération de communication pour l’exposition de Meursault. En effet, une ou deux nouveauté(s) sera(ont) annoncée(s) en avant-première. La société présentera en exclusivité un prototype de matériel commercialisé en 2014.

Beaucoup d’autres surprises inattendues vous étonneront !

L’exposition permettra de mettre en scène des situations, de faire vivre des émotions pour retrouver l’énergie, la passion d’une époque à nos jours…

Un module ou réseau d’exception sera mis à l’honneur tout le week-end, et un trophée sera décerné.

en savoir plus sur www.fetedutrain-meursault.fr tél. 03 80 21 25 90

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L’eau courante dans les villes aux siècles derniers

Posté par francesca7 le 13 décembre 2013

 

images (3)Aux côtés des ouvrages spectaculaires que sont les aqueducs ou les qanât, la roue hydraulique, la noria, peut sembler de moindre technicité. Si son existence est attestée dès l’époque antique, les ingénieurs musulmans vont la perfectionner; ils vont aussi développer de grandes roues hydrauliques comme celles que l’on peut voir encore à Hama, sur l’Oronte en Syrie; elles sont attestées dès le Xe s. à Cordoue ou à Tolède. Les deux variantes de ces grandes roues à godets – leur diamètre varie entre 6 et 15 m – permettaient de puiser l’eau du fleuve ou de la nappe et de la verser dans des canalisations pour alimenter des bassins ou des fontaines. Si ces grandes roues ont aujourd’hui disparu des rives des fleuves hispaniques – une des grandes roues de Cordoue perdura sur les rives du Guadalquivir jusqu’en 1936 – de nombreux exemples subsistent encore dans la campagne. Le mécanisme désormais réalisé en fer est motorisé et les godets sont en métal mais le processus et la technique sont les mêmes que jadis. La noria associée à un canal d’irrigation – une seguia – permet une élévation de l’eau issue de la nappe phréatique ou d’un fleuve et sa distribution par gravité. Une fois captée et acheminée par des conduits en pierre ou en céramique, l’eau doit être distribuée.

Les textes nous apprennent l’existence de bassins de stockage à l’endroit où les aqueducs arrivaient en ville. À Séville, le bassin le plus important se trouvait à la porte de Carmona. De ce bassin répartiteur, des conduites, le plus souvent en poterie, permettent ensuite d’acheminer l’eau dans les différents quartiers et dans les maisons particulières même si celles-ci disposaient souvent d’un puits pour l’eau potable. Un soin particulier est toutefois donné à l’alimentation des mosquées comme à la desserte de leur salle d’ablutions et des centres du pouvoir. Au XIIe siècle, des conduites particulières alimentent l’alcazar et la grande mosquée en eau. Dans les mosquées, de vastes citernes situées sous la cour, permettent de recueillir les eaux pluviales et de pourvoir en eau les lieux d’ablutions. Des conduites alimentent les bains et les fontaines publiques, éléments clés des aménagements des quartiers.

Un véritable capillaire souterrain couvrait ainsi la ville pour satisfaire aux besoins de chacun. Il ne fait par ailleurs guère de doute qu’un corps de métier était chargé des adductions d’eau: les textes postérieurs à la reconquête attestent son existence. Un texte marocain du XIXe siècle, le Kitâb al-Istiqsa, témoigne de la compétence de ces « plombiers » : l’un d’eux interroge un ouvrier sur une fontaine accolée à la madrasa de Salé; il identifie aussitôt l’ouvrage comme mérinide, compte tenu de la composition des mortiers et de la technique mise en œuvre.

Le bon usage de l’eau a généré une abondante littérature juridique. Un « tribunal des eaux » existait à Valence: il était chargé de juger les litiges de distribution entre particuliers. Les traités de vie municipale (hisba) ou les sentences rendues par les cadis témoignent également de cette organisation du partage de l’eau et de son bon usage. Le traité de hisba d’ibn Abdûn, qui décrit l’organisation sévillane au début du XIIe siècle, nous apprend qu’un endroit particulier du fleuve était réservé au puisage de l’eau :

« Il devra être en amont là où le flux [de la marée] ne se fait plus sentir; c’est un lieu exclusivement réservé aux porteurs d’eau et le muhtasib devra veiller à ce que les femmes ne lavent pas leur linge à proximité ni que les bêtes viennent piétiner les berges et rendre ainsi l’eau boueuse. » La propreté de l’eau potable est partout l’objet de mesures de sécurité et d’hygiène assez précises. Aux côtés de la distribution d’eau, la collecte et l’évacuation des eaux usées fait également l’objet de dispositions particulières. L’Islam a hérité du système d’égouts de l’Antiquité ; ce dernier a été maintenu dans ses fondations tant urbaines que rurales. Les fouilles effectuées dans un faubourg occidental de l’agglomération cordouane ont mis au jour un quartier d’habitations du Xe siècle qui révèle un urbanisme orthogonal avec des rues pavées et un système d’égouts collectant les eaux usées. De même, un site de la rive sud du détroit de Gibraltar a révélé un palais de l’an mil, voisin de Sabta, lui aussi muni d’un système complexe de circuit de l’eau qui, après avoir arrosé le jardin et alimenté le bassin central du patio, passait par les latrines avant d’être évacuée. Plus tardivement, la ville mérinide de Chella aux portes de Rabat (Maroc) a révélé pour le XIVe siècle un quartier d’habitations à l’urbanisme régulier et muni d’un circuit de canalisations « d’eau propre » et d’un autre destiné aux eaux usées. Ibn Abdûn nous donne des indications précieuses: les égouts de Séville doivent être obligatoirement couverts; l’auteur signale aussi l’existence d’égoutiers. Ibn ‘Abd al-R’ûf qui témoigne sur la images (4)Cordoue du Xe siècle fait d’ailleurs d’identiques remarques sur les égouts. La distribution de l’eau dans la ville islamique est donc organisée, hiérarchisée ; elle fait l’objet de nombreux contrôles. Cette gestion a permis la création de véritables corps de métier mais elle a aussi créé un droit spécifique dont les textes aident l’historien à mieux comprendre les techniques et la place de l’eau dans les villes médiévales d’al-Andalus.

Enfin, aux côtés de ses usages utilitaires, l’eau sert à l’agrément et au plaisir. Elle est en effet très présente dans les demeures grâce aux fontaines privées ou aux bassins qui ornent les cours et les jardins. Les palais nous en fournissent maints exemples. Une des premières illustrations de la présence de l’eau dans l’architecture est sans nul doute – on l’a vu -la ville palatine de Madînat al-Zahra.

Citons encore pour le XIe siècle le Castillejo de Murcie ou les jardins de la Contratâcion pour le XIIe siècle sévillan ou encore les parterres retrouvés sous le « Patio de las Muñecas » à l’alcázar de Séville. L’Alhambra de Grenade témoigne encore plus sûrement de l’importance de l’eau dans l’architecture. Dans l’Albaicin morisque une semblable hydraulique fut conservée après la reconquête de 1492.

Agnès Charpentier

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