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    « La restauration est une opération qui doit garder un caractère exceptionnel. Elle a pour but de conserver et de révéler les valeurs esthétiques et historiques du monument et se fonde sur le respect de la substance ancienne et de documents authentiques. Elle s’arrête là où commence l’hypothèse, sur le plan des reconstitutions conjecturales, tout travail de complément reconnu indispensable pour raisons esthétiques ou techniques relève de la composition architecturale et portera la marque de notre temps. » citation Charte de Venise, art. 9, ICOMOS, 196.

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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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Avallon et sa vallée des merveilles

Posté par francesca7 le 31 décembre 2013

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Avallon, perché sur un promontoire granitique isolé entre deux ravins, occupe un site pittoresque au-dessus de la vallée du Cousin. La ville ne manque pas d’attraits avec sa ceinture murée, ses jardins et ses maisons anciennes. C’est aussi un excellent point de départ pour la visite de l’Avallonnais et du Morvan.

On a retrouvé sur une monnaie celte, le nom gravé d’Aballo, qui peut être rapproché du mot saxon signifiant « pomme » : Apfel, apple. 

8617 Avalonnais qui ont adopté Vauban (né à St Léger) comme un des leurs : sa statue par Bartholdi trône au bout de la promenade des Terreaux. 

Puissamment fortifié, Avallon devint au Moyen Age une des « clés » de la Bourgogne. En 1432, alors que Philippe le Bon se trouve en Flandre, Jacques d’Espailly, surnommé Forte-épice, parvient à la tête d’une bande d’aventuriers du Nivernais, à se rendre maître des châteaux de la basse Bourgogne. Il va même jusqu’à menacer Dijon. Les Avallonnais, tranquilles dans leurs murailles, dorment sans inquiétudes quand, par une nuit de décembre, Forte épice surprend la garde, escalade les remparts, et enlève la ville. Le duc de Bourgogne, alerté, revient en hâte. Il fait diriger une « bombarde » contre la cité ; les boulets de pierre ouvrent dans la muraille une large brèche par laquelle se précipite l’armée bourguignonne. Mais l’assaut est repoussé. Exaspéré, Philippe le Bon envoie chercher chevaliers et arbalétriers. Forte épice se sachant perdu disparaît par une des poternes qui ouvrent sur la rivière, abandonnant ses compagnons dans sa fuite.

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Une ville fortifiée – le tour des remparts.

Depuis l’hôpital, bâtiment du début du 18ème siècle, suivre la rue Fontaine Neuve dominée par la tour des Vaudois ; le bastion de la Côte Gally surplombe un terre-plein propice à la promenade, au-dessus du ravin du ru Poto. Par la rue du Fort Mahon, on rejoint le bastion de la Petite Porte, après la tour du Chaître (1454) et la tour Gaujard. En suivant en contre-haut le ravin des Minimes, on voit la tour de l’Escharguer – bien conservée – puis la tour Beurdelaine, la plus ancienne, construite en 1404, par Jean sans Peur, renforcée en 1590 par un bastion couronné d’une échauguette en encorbellement.

 

L’église Saint Lazare – au 4ème siècle, un édifice fut fondé ici sous le vocable de Notre Dame. D’un sanctuaire du 10ème siècle subsiste une crypte sous le chœur actuel. A cette époque, l’église reçut du duc de Bourgogne, Henri le Grand frère de Hugues Caper, le chef de St Lazare, insigne relique à l’origine d’un culte. Dès la fin du 11ème siècle, l’affluence des pèlerins était telle qu’il fut décidé, en accord avec les moines constructeurs de Cluny, d’agrandir l’église. Consacré en 1106 par le pape Pascal II, le sanctuaire dut vite trop petit et on reporta la façade à une vingtaine de mètres en avant pour allonger la nef.  

 

220px-Avallon_005 dans VILLAGES de FRANCELes portails – La façade était autrefois flanquée au Nord d’une d’une tour-clocher au pied de laquelle était percé le portail Nord ; le clocher incendié puis ruiné plusieurs fois, s’écroula à nouveau en 1633, écrasant dans sa chute ce petit portail et une partie de la façade. Il fut remplacé en 1670 par la tour actuelle l’intérêt de la façade réside dans les deux portails qui subsistent. Les voussures du grand portail, composées de 5 cordons sculptés – le  dernier très incomplet – sont remarquables : angelots, vieillards musiciens de l’Apocalypse, signes du zodiaque et travaux des mois, feuilles d’acanthe et de vigne y alternent. Remarquez les élégantes colonnettes à cannelures en hélice et les colonnes torses alternant avec les colonnes droites. Le tympan et le linteau du petit portail portent encore leurs sculptures malheureusement mutilées ; on croit reconnaître l’Adoration de la Chevauchée des Mages, leur Visite à Hérode puis la Résurrection et la Descente aux limbes. Quant au décor des voussures, il est d’inspiration végétale : guirlandes de roses épanouies, giroflées, arums stylisé.  A droite, dans le prolongement de la façade, vestiges de l’ancienne église St Pierre qui servit d’église paroissiale jusqu’à la Révolution. Sa nef abrite des expositions temporaires. A gauche du chevet, une terrasse permet d’en détailler les sculptures et de dominer la vallée du Cousin, par-delà le parc des Chaumes.

 

Intérieur – La façade lors de son déplacement, s’est trouvée orientée en biais par rapport à l’axe de la nef qui suit, par paliers successifs, la déclivité du sol (le chœur se trouve 3 m plus bas que le seuil). Dans le bas-côté Sud : statues en bois peint (17ème siècle), sainte Anne et la Vierge (15ème siècle) et un St Michel terrassant le dragon en pierre (14ème siècle).

 

Au Musée de l’Avallonnais

220px-Avallon-Mus%C3%A9e_de_l%27Avallonnais_%284%29 dans YonneFondé en 1862, le musée est installé dans l’Ancien Collège. La section de préhistoire, particulièrement riche, présente les collections de l’abbé Parat, archéologue du 19ème siècle qui entreprit de nombreuses fouilles dans les grottes de la Cure et de l’Yonne (grosses d’Arcy et de St Moré, camp de Cora) ; ses travaux furent complétés par les découvertes effectuées de 1946 à 1963 par A. Leroy-GOURHAN. La période gallo-romaine est illustrée par des éléments uniques ; les statues du sanctuaire de Montmartre (Vault de Lugny), la mosaïque des Chagniais (St Germain des Champs), une excepitonnelle collection de monnaies romaines et médiévales. De l’époque mérovingienne, remarquer le mobilier du cimetière de Vaudonjon auquel doit prochainement s’ajouter celui du site de Bierry les Belles Fontaines. La section des Beaux-Arts privilégie les artistes régionaux : collection de pièces d’orfèvrerie réalisées de 1919 à 1971 par l’artisan décorateur Jean Desprès ; sculpture et P. Vigoureux ; peintures d’Antoine Vestier (Petite fille au perroquet 1790). On voit également la célèbre série du Miserere de Georges Rouaults et les premiers tableaux qu’il a peints pour le musée en 1895 (Stella Matutina et Stella Vesperina, où se lit très nettement l’influence de son maître Gustave Moreau).

 

Un site à visiter : http://www.museeavallonnais.com/

 

Ce sont des générations d’érudits locaux, collectionneurs et donateurs, souvent fort engagés dans la politique pour la République, qui ont rassemblé les collections du musée. Ils se sont réunis dans une société d’études, symbole de la curiosité, de la vitalité intellectuelle et économique d’Avallon et ont permis la vie du musée. 

Proche de l’impressionnante Tour de l’Horloge, le musée remonte l’histoire du pays avallonnais, et celle des artistes anonymes du Moyen Age aux sculpteurs et peintres des 19ème  et 20ème  siècles, avec les oeuvres de G. Rouault, P. Vigoureux, G. Loiseau-Bailly ou J. Després.

Depuis juillet 2011, le musée présente aussi l’unique et exceptionnelle « Collection Yao, Mien et Mun, de Chine, Vietnam, Laos et Thaïlande ».     

 

 

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Ville frontière d’AUXONNE

Posté par francesca7 le 31 décembre 2013

Ville frontière d’AUXONNE dans Côte d'Or 160px-Auxonne_-_Bonaparte_1

Tout témoigne par ici du rôle de place forte tenu par cette ancienne ville frontière : caserne, arsenal, remparts, champ de tir et château fort. Comme pour calmer le jeu, la Saône pacifique s’écoule au bord d’allées ombragées. 

AUXONNE, prononcé Aussonne, le « X » n’étant pas étymologique. Au 17ème siècle, on disait Assona, pour faire le lien avec la Saône, alors appelée Alisontia. 

Pour comprendre : Le Lieutenant Bonaparte – Le régiment d’artillerie d La Fère est en garnison à Auxonne depuis décembre 1787 LORSQUE Bonaparte y entre, au début de juin 1788, en qualité de lieutenant en second. Il a alors 18 ans et suit les cours théoriques et pratiques de l’Ecole royale d’artillerie, avec un désir très vif de s’instruire qui le fait remarquer comme à Valence, sa garnison précédente… Epuisé par les veilles et par les privations auxquelles sa maigre solde le contraignait, il quitte Auxonne le 1er septembre 1789 pour sa Corse natale. Il est de retour à la fin de février 1791, accompagné de son frère Louis dont il devient le mentor, et assiste en spectateur attentif aux événements qui se précipitent à Paris. En avril, il quitte définitivement Auxonne pour rejoindre le régiment de Grenoble. Cinq ans plus tard, il sera nommé commandant en chef de l’armée d’Italie. On connaît la suite.

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On peut y visiter l’Eglise Notre Dame élevée à partir du 12ème siècle, elle est hérissée de gargouilles et de statues. Son transept est flanqué à droite d’une tour romane d’origine. Le porche (16ème siècle) abrite les statues des prophètes refaites en 1853 par le sculpteur Buffet.

 On peu remarquer dans l’absidiole droite une belle Vierge bourguignonne au raisin, de l’école de Claus Sluter (fin du 15ème siècle), sur le 4ème pilier de la nef, à droite, une Chasse de St Hubert, polychrome, peinte au 15ème siècle ; dan la première chapelle du bas-côté gauche, un Christ aux liens du 16ème siècle et un St Antoine ermite ; dans le chœur, un aigle en cuivre servant de lutrin, et des stalles de la même époque. Près de l’église, au centre de la place d’armes et face à l’hôtel de ville, édifice en brique du 15ème siècle, s’élève la stature du « Lieutenant Napoléon Bonaparte » par Jouffroy (1857). 

Voir aussi le Musée Bonaparte, installé dans la plus grosse tour de la forteresse (édifiée par Louis XI plusieurs fois remaniée), il présente des objets personnels du lieutenant et des armes de soldats du futur Empire (futurs, même, puisque Napoléon III n’est pas oublié).

 

 

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LES CHAMPIONS D’AUXERRE

Posté par francesca7 le 31 décembre 2013

 

 

Dès le 1er siècle, c’est une ville importante dont ont témoigné les vestiges découverts récemment lors de fouilles. 

L’influence intellectuelle et spirituelle de la cité au Moyen Age repose en grande partie sur le rayonnement de l’évêque Saint Germain (début du 5ème siècle) et des pèlerinages organisés auprès de son tombeau. Au 12ème siècle, Auxerre est déclarée « ville sainte » par la papauté. La ville a donné le jour à Paul Pert (1833-1886), savant physiologiste et homme d’Etat éminent de la IIIème République , à Marie Noël (1883-1967), poétesse dont les œuvres (Les Chansons et les heures, Chants et psaumes d’automne, Le Cru d’Auxerre) témoignent d’une douloureuse recherche de la paix intérieure, et en 1932, au réalisateur de Cyrano de Bergerac (tourné en partie à Dijon et à Fontenay) Jean-Paul Rappeneau. 

Depuis les années 1980, la ville s’est fait connaître à l’international grâce à son équipe de football, L’AJA.  L’entraîneur, Guy Roux, habitant Appoigny, au Nord d’Auxerre, est parvenu à lui faire réaliser le rare doublé championnat/coupe de France en 1996. le centre d’entraînement est une véritable pépinière de talents, vendus très cher aux grandes équipes européennes (citons Ferrei, Cantona, Boli ou Diomède).

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Quartier de la Marine – Autrefois domaine des voituriers d’eau, il a gardé ses ruelles sinueuses. Prendre la rue de la Marine pour voir les vestiges de la tour d’angle Nord-Est de l’enceinte gallo-romaine, traverser la charmante place St Nicolas, qui porte le nom du patron des Mariniers, pour atteindre la place du Coche d’Eau. Au n°3, maison du 16ème siècle abritant les expositions temporaires du musée du Coche d’Eau. Remonter la rue du Docteur Labosse pour rejoindre la rue Cochois. On gagne le centre ville par la place St Etienne devant la cathédrale puis à gauche par la rue Maison Fort puis Joubert. 

Le centre ville conserve nombre d’intéressantes vieilles demeures, la plupart du 16ème  siècle. La rue Fécauderie (deux maison à colombage possédant un poteau cornier sculpté à l’angle de la rue Joubert, et passage Manifacier) même à la belle place de l’Hôtel de Ville, où figée parmi les passants, se dresse une statue polychrome de Marie Noël en vieille dame. 

Tour de l'Horloge d'AuxerreLa tour de l’Horloge – De style flamboyant cette tour, construite au 15ème siècle, sur les fondations de l’enceinte gallo-romaine, était appelée aussi tour Gaillarde (du nom de la porte qu’elle défendait) et faisait partie des fortifications ; le beffroi et l’horloge symbolisaient les libertés communales accordées par le comte d’Auxerre. L’horloge (17ème siècle) présente un double cadran indiquant sur les deux faces les mouvements apparents du soleil et de la lune. Le cadran astronomique fut célébré par Restif de la Bretonne, qui a vécu plusieurs années de sa jeunesse dans un atelier d’imprimeur au pied de cette tour. 

Si l’on déambule dans le quartier, on peut encore voir l’Eglise St Eusèbe, vestige d’un ancien prieuré, qui conserve une belle tour du 12ème siècle décorée d’arc polylobés. La flèche de pierre est du 15èmese siècle. A l’intérieur, remarquer le chœur Renaissance, la belle chapelle axiale et des vitraux du 16ème siècle Fermé à la visite pour travaux. La plus ancienne maison d’Auxerre, place Robillard, des 14ème et 15ème siècle. Un bel hôtel Renaissance dit « de Crole » à lucarnes et corniche sculptées, rue de Paris. On rejoint les quais de l’Yonne au niveau de la passerelle (vue) par la rue des Boucheries puis la rue Sous-Murs, qui tire son nom des murailles de la cité gallo-romaine qui la bordaient ; maisons après maison. 

La Cathédrale Saint Etienne – Ce bel édifice gothique a été construit du 13ème au 16ème siècle. A cet emplacement, un sanctuaire, fondé vers 400 par saint Amâtre et embelli au cours des siècles suivants, fut incendié à plusieurs reprises. En 1023, Hugues de Châlon entreprit aussitôt après le sinistre la construction d’une cathédrale romane. 

En 1215, Guillaume de Seignelay fit réaliser une cathédrale gotique, dont le chœur et les verrières étaient achevés en 1234. en 1400, c’est au tour de la nef, des collatéraux, des chapelles et du croisillon Sud. Dernier élément, la tour Nord, vers 1525. en façade, de style flamboyant, la façade est encadrée de deux tours aux contreforts ouvragés ; la tour Sud reste inachevée. La façade est ornée de 4 étages d’arcatures surmontées de gâbles. Au-dessus du portail central, légèrement en retrait, une rosace de 7 m de diamètre s’inscrit entre les contreforts. Les célèbres sculptures des 13èmer et 14ème siècle ont été mutilées au 16ème lors des guerres de Religions et la tendre pierre calcaire a souffert des intempéries. Au portail de gauche, les sculptures des voussures retracent la vie de la Vierge, de St Joachim et de Ste Anne ; le registre restant du tympan représente le couronnement de la Vierge. Les médaillons du soubassement traitent différentes scènes de la Genèse. 

Le portail de droite est du 13ème siècle. Le tympan divisé en 3 registres, et les voussures sont consacrés à l’enfance du Christ et à la Vie de St Jean-Baptiste. Au registre supérieur des soubassements sont représentées 6 scènes des amours de David et de Bertsabée – 8 statuettes placées entre les pinacles symbolisent la Philosophie (à droite avec une couronne) et les Sept Arts libéraux. A droite du portail, un haut-relief représente le Jugement de Salomon. Des deux portails latéraux, celui du Sud, du 14ème siècle, consacré à St Etienne, est le plus intéressant. Le portail Nord est dédié à St Germain.

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Querelles de clochers en villages de Bourgogne

Posté par francesca7 le 31 décembre 2013

 

 

explo_2_21232_1_photo1_gL’église par exemple de DOMPIERRE EN MORVAN (Dompierre-en-Morvan était anciennement nommée Domus Petrus au XIIème siècle) est une des plus remarquables des environs. Bâtie en forme de croix latine, elle se compose de constructions de diverses époques. Le sanctuaire éclairé par une baie ogivale à meneaux est du 16ème siècle. Le chœur, du 12ème, porte une grosse tour surmontée d’un toit pyramidal qui abrite trois cloches (850 kg, 500 kg, 50 kg). Sur côté Nord on peut voir une chapelle gothique. La nef est du 16ème siècle. On remarque dans le portail le style de la Renaissance. Dans cette église, sont classés à titre définitif, depuis le 1er décembre 1913, deux vitraux datant de la fin du 14ème siècle et la statue en pierre de saint Pierre assis, du 15ème. 

En même temps (1887) que la construction d’un groupe scolaire, se pose aussi le problème « urgent » du clocher de l’église. Un projet de restauration déposé il y a 40 ans n’a pu être exécuté faute de ressources… voici le contenu :

« Le 3 avril 1887, le conseil municipal, considérant en effet que le clocher, depuis longtemps, menace ruine et qu’un accident imprévu peut hâter sa chute laquelle aurait des conséquences très graves, qu’il est en danger permanent pour les toitures environnantes ; que, d’après un examen sérieux fait par un architecte, il est évident que la flèche du clocher n’est susceptible d’aucune réparation utile, est d’avis (…) que les plans et devis dressés en vue des travaux soient approuvés. Le conseil, considérant que, de son côté, la commune n’a rien à affecter à cette dépense, mais qu’elle possède une réserve de bois communaux âgée de 17 ans, évaluée approximativement à 10 000 F (de l’époque), délibère : 

Mons le préfet est prié de bien vouloir autoriser la vente de la coupe (quart en réserve) que la commune de Dompierre possède au hameau de Courcelotte, et dont le produit sera destiné à couvrir les dépenses qu’entraîneront la reconstruction du clocher et l’élargissement des rues du hameau de Courcelotte ». 

Depuis une époque très reculée, le hameau de Courcelotte, considéré comme le plus pauvre de la commune et situé à proximité de l’essentiel des bois communaux, bénéficie d’affouages. Tous le sans, une coupe affouagère est évaluée et distribuée par feu, aux seuls habitants de ce hameau. Cet avantage en nature, toujours en vigueur aujourd’hui, a de tout temps été conservé avec vigilance ; « Touchez-pas à mon bois ! ». En mars 1890, le conseil municipal reprend la question du clocher, en sommeil pendant la construction du groupe scolaire, et constate à nouveau qu’il est extrêmement urgent de commencer les travaux projetés précédemment. La coupe de réserve a été vendue en 1888 et a rapporté une somme de 10 100 F, largement suffisante pour la reconstruction du clocher (9 335 F). Le reste sera consacré, comme prévu, à l’amélioration des rues de Courcelotte. 

Cette décision raisonnable pourrait satisfaire tout le monde, mais elle est âprement contestée par les habitants de Coucelotte. Ceux-ci comptent bien utiliser la totalité de la somme à leur profit ; avec le problème de l’école de Genouilly, c’est la deuxième pomme de discorde qui tombe dans le panier du maire. Protestations, réclamations et pétitions qui remontent jusqu’au ministère concerné, lequel donne raison au hameau (19 juillet 1890), bloquent la décision du conseil. Dans l’intérêt général de la commune, celui-ci ne peut accepter cet état de fait … 

La pression continua de monter…

En février 1894, une nouvelle pétition exige l’amélioration des chemins de Courcelotte et « que le hameau puisse être érigé en section spéciale, de manière à posséder des biens propres et avoir une représentation distincte au conseil municipal ». 

En réponse, « le conseil, considérant que le sectionnement de ce hameau entendu comme les pétitionnaires le réclament, amènerait la désorganisation de la commune, ne croit pas devoir s’arrêter sur cette question qu’il juge inopportune et à l’unanimité, est d’avis de la rejeter ».

Le 7 mars 1895, comme la situation est toujours bloquée, la majorité du conseil (quatre voix contre trois) abandonne le projet de reconstruction du clocher de Dompierre. Les trois conseillers désavoués expriment alors leur indignation en ces termes…

« (..) Mais reculer la difficulté n’est pas la résoudre, et dans le cas actuel, c’est l’aggraver. C’est pourquoi les soussignés estiment que la décision prise par la majorité du conseil est une désertion et un abandon des intérêts qui leur sont confiés, et peut avoir une conséquence matérielle et pécuniaire dont ils sont, selon nous, loin de se douter. Quant à nous, soussignés, sans cesser de considérer la commune comme un seul être collectif où les recettes et les dépenses doivent être (comme elles l’ont d’ailleurs toujours été jusqu’alors) communes dans un intérêt et un but également commun ; que toute autre interprétation est inique et despotique, et contraire aux principes égalitaires de la Révolution qui a supprimé les privilégiés et les parias. 

(…) Avant l’approbation de cette délibération, nous aurions peut-être prié M. le sous-Préfet, qui connaît moins que nous le milieu où nous nous agitons stérilement, d’user de la haute autorité morale auprès de nos honorables collègues et les engager à s’affranchir de toute autre préoccupation que l’intérêt général ; nous nous bornerons simplement auprès de nos concitoyens à décliner toute responsabilité résultant de la décision prise par la majorité de leurs mandataires ». 

images (1)En avril 1897, les habitants de Courcelotte poussent la provocation jusqu’à couper et s’approprier sans autorisation, les arbres qui se trouvaient sur le pâtis communal à proximité du hameau. « après une discussion assez vive, et après entente avec les représentants du hameau de Courcelotte et les autres représentants de la commune, le conseil fixe l’estimation des arbres et la somme pour chaque habitant qui a pris part au partage… » 

Le 30 novembre 1897, M. le maire démissionne à cause « des difficultés et des divisions existant tant au sien du conseil municipal que dans celui de la population elle-même ; constatant l’inutilité de ses efforts pour le bien de tous… » 

En juin 1898, le conseil remanié approuve les nouveaux plans et devis de reconstruction du clocher. En juillet, il votre les fonds nécessaires pour faire face à la dépense. Ces travaux seront financés par l’emprunt et par une subvention d’Etat. La situation e débloque. La réfection du clocher ne commencera toutefois que deux ans plus tard, en 1900, avec en prime l’obligation de refaire les toitures et les enduits de l’église qui se sont dégradés pendant tout ce temps. Comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, le 21 juin 1900, « M. le maire est heureux d’annoncer que l’affaire (somme produite par la vent d’une ocupe de vois en 1888), soumise aux habitants de Courcelotte sous forme de référendum, a été approuvée par la totalité d’entre eux, et il invite l’assemblée à ratifier les conditions de l’accord. 

Le conseil, considérant que l’accord intervenu entre la commune t le hameau de Courcelotte (…) est de nature à satisfaire l’intérêt général, et par conséquent à rétabli la bonne harmonie entre la commune t le hameau, a l’unanimité,

  1. Accepte, au profit de la commune, (…) la somme de 2 500 F (offerte par Courcelotte) sur le produit de la coupe de réserve vendue en 1888,
  2. S’engage à faciliter aux habitants de Courcelotte l’emploi du reste en demandant l’établissement d’un projet de réparations à exécuter aux chemins, puis et lavoirs du hameau, et en appuyant ce projet auprès de l’administration ».

A la satisfaction générale, les travaux « urgents » concernant l’église (reconstruction de la flèche du clocher, réfection de certaines toitures et de tous les enduits des murs) sont exécuté au cours de l’année 19000. Ils seront réceptionnés définitivement en février 1902. 

Ce siècle commence bien…. 

MAIS….. COUP DE FOUDRE….. (témoignage de R.Devry)

Le clocher est détruit par la foudre, le 8 juin 1956.

Ce jour là en fin d’après-midi, le temps est clame, sans une goutte d’eau, au loin l’orage commence à gronder. Soudain une boule de feu, accompagnée d’un formidable coup de tonner, illumine le ciel, et la foudre tombe sur le clocher dégageant des courants électriques de tous côté sur  de grandes distances ; toutes les installations électriques des maisons avoisinantes sont détruites. Dans certaines maison toutes proches, des objets posés sur le rebord des fenêtres traversent les pièces et se retrouvent projetés contre les portes. 

D’autre part, la commune reçoit la visite de M. de sous-Préfet de Montbard, d’origine algérienne, celui-ci croyant à un attenta, se réfugie à l’abri de sa voiture, dans laquelle son chauffeur attend, et de ce fait n’est même pas allé voir l’état de l’église… 

téléchargement (1)Les dégâts sont considérables, le clocher est découvert, la charpente disloquée, la nef à ciel ouvert, plusieurs tonnes de pierres se sont écrasées à l’intérieur, bisant les dalles du sol, les bancs, les candélabres, une partie de la statue de saint Pierre, enfin les vitraux sont soufflés. Une véritable vision d’apocalypse ! Curieusement, à l’extérieur, le monument aux morts est intact, le courant électrique suivant le grillage a démoli les pierres de taille qui se trouvent en avant du monument ; des blocs de 150 à 200 kg ont été projetés à quatre ou cinq mètres de hauteur avant de retomber dans la rue. 

L’estimation des dégâts est évaluée à une dizaine de millions de francs anciens ; la commune n’étant pas très bien garantie par son assurance, la reconstruction, qui durera trois ans, se fera grâce à des subventions et surtout par des dons très nombreux. 

(Extrait du registre de délibérations)

« En raison de la visite de M. le Sous-Préfet de Montbard, le conseil municipal s’est réuni à la mairie, le 8 juin 1956, à 16 heures….

Alors que la séance se termine, éclate un coup de foudre d’une violence extraordinaire, il est près de 18 heures. Une lumière aveuglante emplit la mairie ; l’ampoule électrique éclate, un couvercle du combiné de téléphone est projeté à travers la pièce. Les conseillers assis sous le combiné sont projetés en avant. La foudre est tombée sur l’église et a provoqué une véritable catastrophe. Les ardoises du clocher et les tuiles de l’église ont été soufflées et sont retombées dans un rayon de plusieurs centaines  de mètres. La charpente du clocher est ébranlée et le mur Ouest de la base du clocher s’est écroulé. En tombant, il a percé la voûte de la nef qui s’est effondrée à l’intérieur. Par bonheur, le chœur, partie la plus ancienne de l’édifice, et les vitaux classés ont peu souffert. Toutes les maisons du voisinage ont été touchées. Les citres ont été brisées par dizaine (à remarquer que les débris sont tous tombés à l’extérieur) ; les compteurs électriques sont détruits ainsi que l’installation téléphonique. Plus tard, de la fumée s’échappant d’un arêtier du clocher, les pompiers de Précy sous Thil interviennent pour écarter tout danger d’incendie… »

 

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Les FORGES de la Bourgogne

Posté par francesca7 le 30 décembre 2013

 

 

Le second âge de fer. C’est M.Pierre-Marie-Eugène CHAMPION Dubois de Nansouty qui créa les forges de Précy sous Thil vers 1830 ; il en était le propriétaire ; notre Champion est le neveu du général que nous avons évoqué. Citons également un des fils du fondateur des forges, Charles-Marie-Etienne, qui après y avoir travaillé quelque temps, fut aussi un brillant général mais surtout l’initiateur de l’observatoire météo du Pic du Midi de Bigorre.

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Les forges ont commencé de fonctionner vers 1834, en réduisant d’abord des minerais trouvés à proximité (Aisy sous Thil) dans un, puis deux hauts fourneaux au charbon de bois. 

En 1836, le minerai de fer (sorte de roche rougeâtre) était extrait des mines de Thostes et Beauregard exclusivement. Il était amené aux forges de Précy par des attelages puis par un petit train, en 1860. Ce minerai était chauffé à très haute température dans quatre hauts fourneaux pour séparer la fonte de la roche. La fonte liquide coulait et refroidissait dans des moules. On obtenait de grosses barres de fonte amenées ensuite aux forges de Maisonneuve et Rosée pour être transformées en fer marchand.

En 1840, quatre hauts fourneaux de grande capacité, au coke, sont élevés à Aisy pour exploiter au mieux l’excellent minerai de Thostes. Ces usines au coke étaient uniques et les plus importantes de Côte d’Or ! 

Malheureusement, en 1848 ce fut la crise et MM. De Nansouty furent évincés par leurs actionnaires ; la superbe machine était en place, mais n’avait encore rien rapporté. Reprise en 1850 par la société des forges de Châtillon Commentry, l’usine et les mines ont été très prospère jusqu’à la guerre de 1870. Le site de Rosée fut abandonné. 

Le canal de Bourgogne est achevé en 1832. Le fer est transporté avec des voitures à chevaux jusqu’à Pont Royal. Les résidus étaient déposés en tas ; ils ont été utilisés pour l’élargissement de la route de Rouvray à Saulieu. 

Les forges employaient plus d’une centaine de personnes à temps complet ; les ingénieurs, le directeur, les ouvrier (mineurs – charretiers, ouvriers des hauts fourneaux). Mais il devait y avoir en plus beaucoup de personnes à temps partiel, surtout pour l’extraction du minerai et le transport. Ce personnel venait des villages de Précy, Aisy, Montigny saint Barthélemy et Thostes. 

Selon la conjoncture, le nombre d’emplois était très variable ; jusqu’à 325 ouvriers à Maisonneuve, 85 mineurs à Thostes et 70 à Beauregard ! 

Le directeur habitait l’ancienne maison de M. Blondeau père, aux forges. Le château de Vitry était l’habitation des ingénieurs et des chefs d’équipes. Dans la maison qui fait face à celle de M.Pichenot logeaient les célibataires ; on l’appelait la caserne. Toutes les maisons,  gauche ont été construites à cette époque (en montant la côte de Maison Neuve). Les forges ont été installées à Précy, au bord du Serein, pour utiliser la force motrice de l’eau. 

Dans les mines de Thostes, les mineurs extrayaient le minerai de fer en creusant des galeries souterraines au pic et  à la pelle ; le minerai était chargé sur des wagonnets et roulé à l’air libre. Les galeries sont maintenant (en partie)  effondrées.

Ces mines distinctes fournissaient deux types de minerai complémentaires ; celui de Thoste, friable, siliceux et celui de Beauregard, en roche, calcaire. Le mélange des deux minerais contient naturellement les fondants nécessaires à la réduction et fournit près de 50 % de fer. Pour chauffer les hauts fourneaux, on utilisait du coke en provenance de Rive de Giers (Loire) ; il arrivait par péniches sur le canal de Bourgogne, à Pont Royal. Il était amené du port à Précy par les tombereaux qui avaient transporté les barres de fer. Elles étaient ensuite emportées par péniches.

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Les forges cessèrent de fonctionner vers 1880, l’exploitation n’étant plus rentable, le minerai s’étant appauvri. Effectivement, la production des mines cessa en 1878, le minerai rentable était épuisé. Ce fut le constat du maitre-mineur Jean Marie Gueux qui conduisait l’extraction depuis 1836, avec une grande compétence. Le dernier haut fourneau en activité à Maisonneuve (et en Côte d’Or) s’éteignit en 1882. 

Sur un journal des forges datant de 1843 (apporté par François Pichenot) nous avons relevé :

-          Un manœuvre gagnait ; 1,25 F par jour.

-          Un maçon : 2 F par jour.

Il y avait des puddleurs, des lamineurs, des aides-puddleurs, des manoeuvres, des réchauffeurs, des dégrossisseurs, des ragaucheurs, des redresseurs, des leveurs d’aviot, des botteleurs. 

Parmi les noms figurant sur ce registre de comptes, on retrouve beaucoup de noms connus encore actuellement.

 

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Thorey-sur-Ouche et le Tombeau de P.POT

Posté par francesca7 le 30 décembre 2013

 

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Thorey-sur-Ouche est une commune française, située dans le département de la Côte-d’Or en région Bourgogne.

 Thorey-sur-Ouche se situe entre Bligny-sur-Ouche (5 km) et le hameau de Pont-d’Ouche (3 km) sur la D33. L’Ouche traverse la localité du Sud vers le Nord. La ligne de chemin de fer touristique de la Vallée de l’Ouche (CFVO), qui reprend l’emprise de l’ancien chemin de fer d’Épinac, passe à l’ouest de l’Ouche.

La commune de Thorey possède quatre éléments remarquables concernant son histoire :

  • Un château ; si ce dernier date du xixe siècle et appartient actuellement à la famille Villeroy de Galhau, il est construit sur l’emplacement d’un château plus ancien dont subsistent deux tourelles du xvie siècle remaniées au xixe siècle (l’une à l’est et l’autre à l’ouest du château actuel), un pigeonnier du xvie siècle, et les soubassements d’un bâtiment fort en contre-bas sous l’actuel château à l’ouest.
  • Une chapelle, que l’on appelle église et dont l’intérieur a été aménagé au xviiie siècle.
  • Un pont du xixe siècle sur l’Ouche entre le village et la Cure.
  • Une croix médiévale située dans le cimetière actuel.

 

 

Philippe Pot (1428 - 1493), seigneur originaire de La Roche et de Thorey-sur-Ouche, diplomate, chevalier de la Toison d’or, Grand sénéchal de Bourgogne. ll est né en 1428 au château de la Rochepot, il est le petit-fils de Régnier Pot, chambellan du duc de Bourgogne Philippe le Hardi, croisé et chevalier de la toison d’Or. Son parrain est Philippe le Bon, héritier du duché. Cela lui vaut d’être élevé à la cour de Dijon, puis d’être élevé au rang de premier conseiller du duc. Il participa à presque toutes les affaires diplomatiques de son époque.

Philippe Pot fut inhumé dans l’abbaye de Cîteaux dans la chapelle Saint Jean-Baptiste, sous un magnifique tombeau. Ce mausolée, représente Philippe Pot en gisant de grandeur naturelle, porté sur les épaules de huit pleurants de pierre noire. Il a été saisi comme bien national le 4 mai 1791. Il devait être transporté dans l’église Saint-Bénigne de Dijon, transformée en musée, où il n’arriva jamais.

Après une éclipse de plus de quinze ans, Charles Richard de Vesvrotte le racheta le 9 septembre 1808 pour 53 francs à un entrepreneur. Il le fit installer dans le jardin de l’hôtel de Ruffey. Après la vente de l’hôtel en 1850 par Alphonse Richard, 2e comte de Vesvrotte, le tombeau fut déposé dans la crypte de l’hôtel d’Agrain, 18, rue Chabot-Charny à Dijon, puis dressé dans le parc du château de Vesvrotte.

En 1886 l’État revendique la propriété du tombeau devant le tribunal de première instance de Dijon le 10 février 1886. Mais la cour d’appel de Dijon le 9 août 1886, reconnaît la propriété du tombeau au comte Armand de Vesvrotte, et lève la saisie le 3 mars 1887. Acquis finalement en 1889, par l’intermédiaire de l’expert Charles Mannheim, il demeure aujourd’hui au Louvre. Une réplique du tombeau est exposée dans la chapelle du château de Châteauneuf-en-Auxois.

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 Son tombeau est une sculpture en calcaire polychrome rehaussée d’or et de plomb, mesurant 181 cm de hauteur, pour 260 cm de largeur et167 cm de profondeur. Il est constitué d’une dalle sur laquelle repose un gisant à l’effigie de Philippe Pot, de taille naturelle, représenté en armure. La dalle est portée par huit pleurants, sculptés en pierre noire, quatre de chaque côté. Chacun des pleurants tient un blason illustrant les huit quartiers de noblesse de Philippe Pot.

Sur la dalle, Philippe Pot est revêtu d’une armure, les mains jointes, et est accompagné d’un chien couché à ses pieds. Bien que la scène semble reproduire une procession de mise en terre, le gisant a les yeux ouverts et les mains jointes en prière. En réalité, les miniatures du Moyen Âge indiquent que les morts n’étaient pas revêtus d’une armure mais d’un suaire cousu. Le corps était placé sous un dais et ne reposait pas sur une plaque.

Thorey-sur-Ouche et le Tombeau de P.POT dans Bourgogne 300px-Tomb_of_Philippe_Pot%2C_Right_Side_-_Louvre%2C_Room_10L’œuvre est exécutée en 1477 et 1483 pour le compte de Philippe Pot (1428-1493), grand sénéchal de Bourgogne. Son auteur n’est pas connu ; le tombeau est traditionnellement attribué à Antoine le Moiturier. Il est érigé dans la chapelle Saint-Jean-Baptiste de l’abbatiale de Cîteaux.

À la Révolution française, l’œuvre est saisie comme bien national ; elle est destinée au musée devant être établi dans l’église Saint-Bénigne de Dijon. Elle disparait toutefois : après avoir été vendue en 1791 aux Dijonnais Dardelin et Duleu, elle devient propriété de Jean François Pasquier de Messanges. La collection de celui-ci est vendue aux enchères en 1808. Le tombeau est alors acquis par Charles Richard de Vesvrotte pour la somme de 53 francs.

Charles Richard de Vesvrotte installe l’œuvre dans le jardin de l’hôtel de Ruffey. Après la vente de cet hôtel en 1850 par Alphonse Richard de Vesvrotte, le tombeau est déposé dans la crypte de l’hôtel d’Agrain, à Dijon, puis dressé dans le parc du château de Vesvrotte.

En 1886, tandis que le tombeau est sous la garde d’Armand de Vesvrotte, l’État français en revendique la propriété. Cette saisie est contestée par de Vesvrotte, qui intente un procès à l’État ; il remporte ce procès en 1887. En 1889, l’œuvre est achetée par le Musée du Louvre. Elle est exposée dans la salle 10 (sculptures françaises du xve siècle).

 

 

 

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Le poète Charles Cros crée le phonographe avant Edison

Posté par francesca7 le 28 décembre 2013

30 avril 1877.

Le poète Charles Cros crée le phonographe avant Edison

 sans trouver d’investisseur…

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Savant, fantaisiste et poète, Charles Cros est aussi ami de Verlaine et de Rimbaud. Son paléophone est une idée de génie…

Le 30 avril 1877, l’Académie des sciences enregistre un pli cacheté déposé le 18 octobre précédent par un certain Charles Hortensius Émile Cros, 34 ans. Le document décrit un procédé d’enregistrement et de reproduction des phénomènes perçus par l’ouïe. Cet appareil est nommé paléophone par son inventeur. Ce qui signifie : voix du passé. Sans entrer dans les détails, il est constitué d’une membrane vibrante dotée en son centre d’une pointe qui repose sur un « disque animé d’un double mouvement de rotation et de progression rectiligne ». Animée par la membrane, l’aiguille trace un sillon sur le disque, et, inversement, lorsqu’on fait repasser la pointe dans le sillon, la membrane restitue le signal sonore. Le premier enregistrement effectué par l’inventeur vient d’être retrouvé. En tendant l’oreille, on entend : « Moi, ce qui m’embête, c’est que j’ai toujours un compte ouvert à l’UBS« …

Le paléophone est simple et efficace, sauf que Cros ne trouve personne pour financer la fabrication d’un prototype. Il a beau frapper à toutes les portes, macache ! Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Le 10 octobre 1877, l’abbé Lenoir décrit dans La Semaine du clergé l’invention de Charles en la rebaptisant phonographe. De l’autre côté de l’Atlantique, l’article est-il tombé sous les yeux de Thomas Edison, le Steve Jobs du XIXe siècle ? En tout cas, des rumeurs courent bientôt que lui aussi travaille sur une machine à enregistrer les sons. Charles Cros s’en inquiète. On va lui piquer son invention ! Il se précipite à l’Académie des sciences, réclame à hue et à dia qu’elle ouvre son enveloppe pour marquer officiellement son antériorité. L’enveloppe est bien ouverte le 8 décembre, mais deux jours après la première démonstration d’enregistrement d’une voix humaine par Edison. Et le 17 décembre, l’inventeur milliardaire dépose une demande de brevet pour son phonographe. Cros a les crocs. Mais rien n’y fait. Il reste sans voix.

Quasi surréaliste

Charles Cros n’est pas qu’un inventeur. Ami de Verlaine, c’est un poète à l’inspiration quasi surréaliste. C’est un visionnaire. Enfant précoce, il décroche le bac à 14 ans et, à 16 ans, il enseigne déjà l’hébreu et le sanscrit. À 18 ans, il est professeur de chimie à l’Institut des sourds-muets. Son esprit est d’une curiosité insatiable, il avale livre sur livre et retient tout. C’en est presque effrayant. Son imagination est une fontaine bouillonnante d’où s’échappent de nombreuses inventions. Lors de l’Exposition universelle de 1867, il présente un télégraphe automatique. La photographie ne pouvait le laisser indifférent. Il publie un traité sur la solution générale au problème de la photographie des couleurs. Il est persuadé que les minuscules éclats de lumière observés par les astronomes sur Mars et sur Vénus (des reflets du Soleil sur les nuages, en fait) sont produits par de grandes villes. Aussi envoie-t-il une pétition au gouvernement français pour qu’il fasse construire un miroir parabolique capable de transmettre un signal aux Martiens et aux Vénusiens.

Grâce à sa maîtresse, Nina de Villard, qui tient un salon couru rue Chaptal, il se lie avec la bohème de l’époque. Il côtoie Manet, Renoir, Sarah Bernhardt, mais aussi les poètes parnassiens. Cependant, il se sent plus proche des poètes maudits. Comme Verlaine, il fréquente, fin 1871, le légendaire cercle zutiste qui se réunit dans la chambre du pianiste Ernest Cabaner, à l’hôtel des Étrangers (boulevard Saint-Michel, à l’angle de la rue Racine). Il y rencontre le chansonnier et caricaturiste André Gill, le poète et auteur dramatique Léon Valade ou encore le journaliste Camille Pelletan. Un jour, il accompagne Verlaine à la gare du Nord pour accueillir un frêle adolescent débarquant de Charleville : Arthur Rimbaud. Charles Cros tombe sous le charme du jeune poète qu’il invite à séjourner chez lui, rue de Tournon. Mal lui en prend, l’infernal garnement le remercie en se torchant avec une de ses précieuses revues. Cros le fiche à la porte. Le poète inventeur s’immerge dans le cercle des Hydropathes (ceux que l’eau rend malades), le club littéraire fondé par Émile Goudeau en 1878. Il écrit : « Hydropathes, chantons en choeur/ La noble chanson des liqueurs. » Après 1881, les Hydropathes se réunissent au Chat noir de Rodolphe Salis. Cros n’hésite pas à monter sur scène pour réciter ses poèmes, en particulier le fabuleux « Hareng saur ».

Lire la suite ici…. http://www.lepoint.fr/c-est-arrive-aujourd-hui/30-avril-1877-poete-et-inventeur-charles-cros-imagine-le-phonographe-avant-edison-30-04-2012-1456560_494.php

 

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L’origine des Journées du patrimoine

Posté par francesca7 le 28 décembre 2013

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Le 31 décembre 1913 était promulguée la loi sur les monuments historiques. Les Journées du patrimoine, les samedi 14 et dimanche 15 septembre, fêtent le centième anniversaire de cette loi ainsi que leur propre trentième anniversaire. C’est l’occasion, comme tous les ans, de visiter des tas de lieux insolites à travers tout le territoire français.

Douze millions de visiteurs sont attendus pour ce rendez-vous pendant lequel 16.000 monuments et sites publics et privés sont ouverts à la visite. La loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques a donné naissance à un système de dispositifs de protection du patrimoine, du recensement à l’inscription et au classement.

Les Journées portes ouvertes des monuments historiques, grande fête du patrimoine, sont nées en 1984 à l’initiative de l’ex-ministre de la Culture Jack Lang. Elles sont devenues européennes en 1991. Tous les ans, elles sont l’occasion, le plus généralement gratuitement, d’avoir accès à des monuments habituellement fermés au public et aussi d’entrer dans les coulisses, les cours cachées et les recoins secrets d’institutions plus ouvertes.

426176f9ffffd360754b52e71f52c602-Les Journées stimulent, selon les autorités de la Culture, la fréquentation des monuments accessible toute l’année et sensibilisent les citoyens à la protection des monuments. Aujourd’hui, plus de 44.000 immeubles et 132.000 objets sont protégés au titre des monuments historiques. La valorisation du patrimoine implique de nombreuses restaurations. Le public pourra visiter cette année un certain nombre des chantiers en cours, comme celui des toitures de l’abbaye de Corbigny (XVIIIe siècle), dans la Nièvre, avec une démonstration du travail des maîtres charpentiers. Ou assister à une démonstration de taille de pierre par les artisans qui réalisent les dalles commémoratives du parvis de la cathédrale Saint Jean Baptiste de Perpignan (Pyrénées-Orientales).

Le patrimoine, une notion née avec la Révolution française
Exceptionnellement, on peut voir le travail des ateliers d’art de la Réunion des musées nationaux, à Saint-Denis, où sera proposé un atelier de moulage de statue pour les enfants. La notion de patrimoine est née au lendemain de la Révolution française. Elle est étroitement liée au sentiment d’appartenance à une nation. Dès 1830, François Guizot, ministre de l’intérieur, crée une inspection générale des monuments historiques. Une commission supérieure des Monuments historiques est instituée en 1837 et une première liste des monuments protégés est établie en 1840.

La première loi sur la conservation des monuments et objets d’art ayant un intérêt historique est celle du 30 mars 1887. Elle ne concerne que le patrimoine appartenant à des personnes publiques. Le public est toujours nombreux pour visiter les grandes institutions, comme le Sénat ou l’Hôtel Matignon ou le Palais de l’Elysée, lors des Journées du Patrimoine.

La vision du patrimoine en constante évolution
C’est la loi du 31 décembre 1913 qui a réellement fondé la politique de protection des monuments historiques et institué les pratiques qui forgent la pensée du patrimoine en France. Elle rend possible le classement d’un bâtiment ou d’un objet sans l’accord de son propriétaire, même s’il est privé.

La vision du patrimoine a ensuite évolué, tout le long du XXe siècle, incluant les champs de bataille de la Grande Guerre, puis la protection des abords des monuments classés à partir d’une loi de Vichy, celle du 25 février 1943.

Le patrimoine, ce n’est pas que les antiquités. Des bâtiments du XXe siècle comme ceux d’Auguste Perret sont classés dès 1957, ainsi que ceux de Le Corbusier ou Robert Mallet-Stevens. On peut ainsi visiter la Fondation Le Corbusier, installée dans la Maison La Roche, qui après un an de restauration vient d’ouvrir ses portes, dans le 16e arrondissement de Paris. On peut aussi découvrir les espaces communs et certains appartements de la Cité radieuse à Marseille. Ou encore le Palais idéal du Facteur Cheval à Hauterives (Drôme).

Plus tard, ce sont des ensembles urbains entiers qui sont pris en compte, avec la loi Malraux du 4 octobre 1962 sur les secteurs sauvegardés. Avec la désindustrialisation, ce sont les usines ou les mines qui ont rejoint le patrimoine national. Comme les forges et moulins de Pinsot, dans l’Isère, où on peut voir comment on faisait la farine et l’huile de noix. Enfin, après le patrimoine industriel, scientifique et technique, depuis les années 1990, on s’intéresse au patrimoine immatériel, incluant pratiques, représentations ou savoir-faire.

Le patrimoine matériel et immatériel
Patrimoine industriel mais aussi patrimoine vivant, la clouterie Riverre à Creil (Oise) est la dernière clouterie française en activité. Elle fournit des clous à de nombreux artisans et industriels… et aussi pour la restauration de monuments historiques, avec des machines centenaires. Des visites guidées sont organisées samedi et dimanche. Autre usine labellisée EPV (entreprise du patrimoine vivant), la savonnerie Le Fer à cheval à Marseille.

Les monuments racontent l’histoire en Seine-Saint-Denis, comme l’hôpital Avicenne à Bobigny : inscrit dans la politique coloniale française, il est construit entre 1931 et 1935 en style néo-mauresque, et destiné aux malades maghrébins de la région parisienne avant de s’ouvrir à tous et d’être rattaché, en 1962, à l’Assistance publique / Hôpitaux de Paris. Et l’http://www.journeesdupatrimoine.cul…, près du camp de Drancy, d’où des milliers de juifs furent déportés à Auschwitz.

Patrimoine en devenir, les anciens magasins généraux de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, à Pantin (Seine-Saint-Denis) sont ouverts au public pour le première et la dernière fois avant transformation. Ces énormes entrepôts construits sur le canal de l’Ourq au début des années 1930 ont cessé d’être utilisés au milieu des années 2000 et, investis par les graffeurs, ils sont devenus un spot d’art éphémère. Avant d’être mis en chantier le mois prochain pour devenir des bureaux, ils proposent pendant trois jours des visites, des illuminations et des concerts.

Et s’il fait beau, le patrimoine est aussi naturel. Pour la première fois, l’Arboretum et herbier Roger de Vilmorin, à Verrières-le-Buisson (Essonne) participe aux Journées du patrimoine. Classé Réserve naturelle régionale, il conserve 200 arbres et 200 arbustes. L’herbier retrace quatre siècles de recherche en botanique et en amélioration des plantes.

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Les Monuments transformés : une nouvelle vie aux bâtiments

Posté par francesca7 le 28 décembre 2013

 

 

Une tendance de fond : la nouvelle vie des bâtiments historiques qui, une fois réinventés, abritent désormais des hôtels de luxe.

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Sous la verrière du vieux palais de justice de Nantes, deux avocats devisent autour d’une tasse de café. Ils retrouvent leurs souvenirs entre les colonnades de la salle des pas perdus. Dans une heure, ils iront dîner sous les impressionnantes boiseries de la cour d’assises. Voilà douze ans que la justice ne se rend plus entre les murs de ce monument construit au coeur de la ville en 1852. Après trois ans et plus de 30 millions d’euros de travaux, le palais vient de rouvrir sous la forme d’un hôtel de 142 chambres, géré par la chaîne Radisson Blu.

Châteaux, moulins, abbayes, monastères, citadelles, prieurés, donjons… On ne compte plus les lieux et sites historiques qui jouent désormais la carte de l’hôtellerie de charme et de l’art de vivre à la française. « À une époque où prime l’instantanéité, nos établissements invitent à retrouver le sens de l’authenticité, de la mémoire et de l’intemporalité. Ici, pas de standardisation ou de projet architectural clés en main. Seule l’histoire des lieux dictera l’aménagement et la décoration », explique Aurélien Lecomte, le directeur des Hôtels particuliers, regroupant onze demeures authentiques en France. Depuis l’acquisition en 1969 de l’Hôtel du général d’Elbée sur l’île de Noirmoutier, l’enseigne s’emploie à sauver et faire revivre l’âme de bâtiments classés ou situés dans des sites protégés. « Lorsqu’il n’y a pas de fortune personnelle ou d’aides publiques, l’hôtellerie est le seul moyen économique viable pour transformer et réactiver ces monuments », ajoute-t-il.

Le patrimoine préservé. 

Rouverte l’an dernier sous la bannière Mercure, la chapelle du Gesu, à Poitiers, est une rescapée. Sans l’intervention du groupe Accor, cet ancien lieu de culte datant du XIXe siècle, qui abrita également les archives départementales pendant près d’un demi-siècle, serait tombé en désuétude. « Face aux coûts exorbitants de rénovation et de mise aux normes qui s’annonçaient, ni la mairie ni les collectivités locales n’étaient prêtes à investir », constate Christophe Alaux, le directeur général pour l’Europe de Mercure et MGallery, une collection d’hôtels historiques à qui l’on doit la renaissance de La Cour du corbeau à Strasbourg, un ancien relais de poste du XVIe siècle classé monument historique.

Il y a eu en 2009, sous l’impulsion du ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, une volonté d’animer le patrimoine public à travers la filière hôtelière. Quatre ans plus tard, seuls deux projets subsistent. Le premier, à Versailles, avec l’hôtel du Grand Contrôle (fin du XVIIe siècle), qui, après avoir menacé ruine, accueillera dès le printemps 2014 un hôtel de charme de 23 chambres ouvertes, pour certaines, sur l’Orangerie ou sur la pièce d’eau des Suisses. Et le second, au château de Fontainebleau, avec Les Héronnières (les anciennes écuries de Louis XV), qui, face à une dégradation avancée, devraient lancer, d’ici à la fin de l’année, un appel à candidatures. »Nous avons pris conscience que le parc hôtelier de Fontainebleau était sous-estimé par rapport au potentiel du château et de la destination », confie Jean-François Hébert, le président de l’ancienne demeure de François Ier.

Un marché international. 

De quoi conforter une clientèle en quête de proximité, d’insolite et d’expériences et qui n’en finit pas de chercher à se réinscrire dans le temps, le terroir et les vieilles pierres. « Ici, ce n’est pas la destination qui motivera le voyage, mais le lieu et l’histoire qu’il y a autour », atteste Fabien Bénétreau, directeur associé de Symboles de France. Créée en 1999, la chaîne rassemble aujourd’hui 72 établissements – dont la moitié est classée monument historique ou inscrite à l’Inventaire – et ne compte pas s’arrêter là. En janvier, elle a rejoint le groupement des Hôtels historiques d’Europe, soit 650 membres répartis dans 22 pays, parmi lesquels l’Espagne, l’Italie, l’Autriche, l’Irlande, la Norvège, la Suisse et la Pologne.

Le marché – en majeure partie hexagonal – s’ouvre de plus en plus à l’international. Ce phénomène n’a pas échappé aux groupes hôteliers. Après avoir acquis le superbe couvent Santa Paula, à Grenade, en Espagne, le groupe hôtelier Marriott vient ainsi de ressusciter le bâtiment historique de la Banque de France à Boulogne Billancourt, près de Paris. A Marseille, Intercontinental ouvrira, fin avril, un nouvel hôtel 5 étoiles au coeur de l’hôtel-Dieu. La vie de château ne fait que commencer.

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Le Paon était un met au Moyen Age

Posté par francesca7 le 26 décembre 2013

 

 
220px-Peacock_served_in_full_plumage_(detail_of_BRUEGHEL_Taste,_Hearing_and_Touch)Chez nos vieux romanciers, le paon est qualifié du titre de noble oiseau, et sa chair y est regardée comme la nourriture des amants, et comme la viande des preux. Il y avait très peu de mets alors qui fussent aussi estimés.

Le paon eut tous les honneurs dans les jours brillants de la Chevalerie. Plusieurs grandes familles, parmi lesquelles celle des Montmorency, avaient placé son effigie, en cimier, sur leur heaume. Aux cours d’amour de nos provinces méridionales, la récompense que recevaient les poètes ayant remporté le prix était une couronne faite de plumes de paon, qu’une dame du tribunal portait elle-même sur leur tête.

Un de nos poètes du XIIIe siècle, voulant peindre les fripons, dit qu’ils ont autant de goût pour le mensonge, qu’un affamé en a pour la chair de paon. Enfin les rois, les princes et grands seigneurs, donnaient très peu de festins d’appareil où le paon ne parût comme le plat distingué. La coutume, dans ces sortes d’occasions d’éclat, était de le servir rôti ; mais on le servait entier avec tous ses membres, et même avec ses plumes.

Selon Platine de Crémone, auteur qui énonça les mêmes principes que ceux que Brillat-Savarin publiera deux siècles plus tard, « au lieu de plumer l’oiseau, il faut l’écorcher proprement, de manière que les plumes s’enlèvent avec la peau ; il faut lui couper les pattes, le farcir d’épices et d’herbes aromatiques, lui envelopper la tête d’un linge, et le mettre à la broche. Pendant qu’il rôtit, vous arroserez continuellement le linge avec de l’eau fraîche, pour conserver son aigrette. Enfin, quand il sera cuit, rattachez les pattes, ôtez le linge, arrangez l’aigrette, rappliquez la peau, étalez la queue, et servez ».

« Il y a des gens, ajoute Platine, qui, au lieu de rendre à l’animal, lorsqu’il est rôti, sa robe naturelle, poussent l’ostentation de magnificence jusqu’à le faire couvrir de feuilles d’or. D’autres emploient, pour réjouir les convives, un moyen plaisant. Avant que le paon soit rôti, ils lui emplissent le bec de laine imprégnée de camphre. En le plaçant sur la table, on met le feu à la laine, et l’oiseau alors semble un petit volcan qui vomit des flammes ». Au reste, ce n’étaient point les écuyers-servants qui avaient l’honneur de poser le paon sur la table. Cette cérémonie glorieuse regardait les dames ; ordinairement elle était déférée à celle d’entre elles que distinguait le plus sa naissance, son rang, ou sa beauté. Suivie d’un certain nombre d’autres femmes, accompagnée d’instruments de musique, cette reine de la fête entrait ainsi en pompe dans la salle du festin, portant en main le plat d’or ou d’argent dans lequel était l’oiseau. Le paon

Là, au bruit des fanfares, elle le portait devant le maître du logis, si ce maître était d’un rang à exiger un pareil hommage ; ou devant celui des convives qui était le plus renommé pour sa courtoisie et sa valeur. Quand le banquet se donnait après un tournoi, et que le chevalier ayant remporté le prix du combat se trouvait à la table, c’était à lui, de droit, qu’on déférait l’honneur du paon. Son talent alors consistait à dépecer l’animal avec assez d’adresse pour que toute l’assemblée pût y goûter. Le Roman de Lancelot, dans un repas qu’il suppose donné par le roi Arthus aux chevaliers de la Table-Ronde, représente le monarque découpant lui-même le paon ; et il le loue d’avoir fait si habilement ses distributions que cent cinquante convives, qui assistaient au festin, apprécièrent.

Le Paon était un met au Moyen Age dans AUX SIECLES DERNIERS 262px-Peacock_courting_peahenSouvent l’enthousiasme qu’excitait tant de gloire dans le chevalier tranchant, enflammait tout à coup son courage. Il se levait ; et, la main étendue sur l’oiseau, faisait à haute voix un vœu d’audace ou d’amour, capable d’augmenter encore l’estime qu’avait inspirée pour lui ses hauts faits. Par exemple, il jurait de porter, dans la plus prochaine bataille, le premier coup de lance aux ennemis ; de planter le premier, en l’honneur de sa mie, son étendard sur le mur d’une ville assiégée. Quant à la formule du serment, elle était conçue en ces termes : « Je voue à Dieu, à la Vierge Marie, aux dames, et au paon, de… »

Le vœu du premier preux étant achevé, on présentait successivement le plat aux autres convives, qui tous, chacun à leur tour, faisaient un serment du même genre. Mais, comme en pareille circonstance, les têtes s’échauffent aisément, et qu’alors on se pique toujours d’outrepasser ceux qui parlent avant nous, il devait résulter, de ce moment d’effervescence, les promesses les plus téméraires, et souvent les plus extravagantes. Les romanciers et les historiens en offrent des exemples nombreux. Cette cérémonie portait le nom de Vœu du paon.

Quant à cette sorte d’aliment, on y a renoncé peu à peu. En 1560, Champier marque beaucoup de surprise d’en avoir vu en Normandie, près de Lisieux, des troupeaux considérables : « On les y engraisse avec du marc de pommes, dit-il, et on les vend aux marchands de poulaillers, qui vont les vendre dans les grandes villes pour la table des gens riches ». Champier était Lyonnais, avait étudié à Orléans, et était attaché au service de François Ier. La manière dont il parle des paons, l’étonnement que lui causèrent ceux de Normandie, donnent à penser qu’on n’en mangeait déjà plus dans le Lyonnais, dans l’Orléanais, ni à la Cour. Cependant de Serres écrivait encore en 1600 que « plus exquise chair on ne peut manger ». Mais rien n’indique où de Serres avait mangé du paon.

(D’après « Histoire de la vie privée des Français depuis l’origine de la nation jusqu’à nos jours », paru en 1782)

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