La Lanterne Magique : film de Georges Méliès en 1903
Posté par francesca7 le 30 novembre 2013
La Lanterne Magique : film de Georges Méliès en 1903. Film d’époque, muet et non colorisé.
La lanterne magique, film complet - Deux clowns batifoler avec une lanterne magique qui devrait passer d’abord les images, puis crée danseurs. Vous pouvez regarder La lanterne magique en ligne dans le câble TV ou cinéma au Canada/France avec son original en Anglais. Vu sur Cine Canal, ce film entier a été présenté dans le cinéma canadien ou français en 1903. L’édition Blu-Ray et DVD édition du film complet a été vendue peu de temps après sa sortie officielle dans les salles françaises.
Le titre de l’un de ses films, l’homme orchestre (1900), définit parfaitement Georges Méliès. Dessinateur, peintre, caricaturiste, magicien, fantasmagore, directeur du théâtre Robert-Houdin, décorateur, homme de théâtre, écrivain, acteur, technicien, producteur, réalisateur visionnaire de 520 films entre 1896 et 1913. C’est le pionnier légendaire du fameux « spectacle cinématographique ».
Artiste complet, le cinéma a permit à Méliès d’utiliser tous ses talents, manuellement et intellectuellement. « J’aime passionnément l’art extrêmement intéressant auquel je me suis entièrement consacré ; il offre une telle variété de recherches, exige une si grande quantité de travaux de tous genres, et réclame une attention si soutenue, que je n’hésite pas, de bonne foi, à le proclamer le plus attrayant et le plus intéressant de tous les arts, car il les utilise à peu près tous » Méliès.
Il a construit son œuvre sur la fantaisie et l’imagination et a fait entrer le cinéma dans l’ère de l’attraction. L’apparente naïveté de son univers répond en réalité à un système d’une cohérence incroyable qui rend l’expérience de la projection unique et emporte à chaque vision le spectateur dans un monde subjectif et merveilleux.
« Vous qui épatez tout le monde avec vos trucs, vous allez voir quelque chose qui pourrait bien vous épatez vous-même ! » Antoine Lumière (à Georges Méliès).
Après avoir participé à une projection des frères Lumière, fin 1895, Méliès décide d’acquérir le fameux appareil. Dès 1896, il projette dans son spectacle des « photographies animées » à l’aide du Kinétographe. Il commence par présenter des bandes d’Edison, puis des films qu’il réalise lui-même dans le plus pure style Lumière (scènes de vie quotidienne). Lorsqu’il découvre par accident les possibilités du « truc de substitution par arrêt de la caméra », la magie et le cinéma se rejoignent automatiquement. Il applique pour la première fois ce procédé en 1896 dans le film Escamotage d’une dame chez Robert-Houdin : un numéro classique des prestidigitateurs. Plus besoin de trappe, ni d’armature, de fil invisible et de journal en caoutchouc ; il suffit d’arrêter la manivelle le temps que la dame sorte… Illusionniste avant tout, Méliès conçoit ses films à trucs comme de véritables numéros de scène pour son théâtre de magie où ils sont régulièrement projetés (avant le Cinématographe, les séances se terminaient souvent par des projections d’ombres chinoises ou de lanterne magique). Les thèmes cinématographiés sont donc ceux du théâtre d’illusions, mêlés de quelques emprunts aux spectacles de lanterne magique dont Méliès était également amateur. La cinématographie n’était pour lui qu’une autre manière de pratiquer l’illusionnisme. Il voulait rendre le genre féerique plus spectaculaire par l’utilisation de procédés spécifiquement cinématographiques.
Si, à partir de 1897, Méliès cesse de montrer des grands trucs dans son théâtre-salon, il en réalise l’exacte équivalent sur pellicule dans son théâtre cinématographique. Les vues magiques de Méliès sont le prolongement naturel de son activité magique sur scène. De nombreux thèmes et éléments qui composent les spectacles de magies au théâtre se retrouvent dans ses vues filmées : corps démembrés, fantômes, astronomes au chapeau pointu, fées, démons et sorcières moyenâgeux, disparitions, substitutions… Méliès devient donc ciné-illusionniste, cinémagicien, figure matricielle du spectacle cinématographique. Dans l’esthétisme mélièsienne des trucages, il faut arriver à ce que les spectateurs « puissent sembler » se trouver devant l’enregistrement quasi documentaire d’une succession de sketchs magiques. Le spectateur doit croire qu’une vue n’est qu’un numéro enregistré, mais dont les trucages lui sont compréhensibles qu’au théâtre. C’est aussi dans cette perspective qu’il faut voir les nombreuses adaptations cinématographiques de numéros conçus par d’autres illusionnistes (l’armoire des frères Davenport, Escamotage d’une dame de Buatier de Kolta…).
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