4, Rue du Château
58120 Château-Chinon
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Fax. 03 86 60 67 53
Courriel : musees@cg58.fr
Le musée du Costume, également appelé musée du Costume et des Arts et Traditions populaires du Morvan, est un musée possédant le label « Musée de France » et situé à Château-Chinon (Ville) .
Il permet de découvrir l’évolution de la mode française de la fin du xviiie siècle jusqu’au milieu du xxe siècle.
Créé en 1992, le musée abrite une collection d’environ 5 000 pièces. La plupart de ces pièces provienne de la collection Jules Dardy léguée en 1970 à la municipalité de Château-Chinon. D’autres sont issues de dons fait par des particuliers.
On y retrouve des vêtements de tous sexes et toutes catégories sociales, tous d’origine française :
- costumes régionaux du Morvan,
- costumes régionaux du Nivernais et d’autres provinces françaises,
- costumes dits « de mode de Paris ».
On trouvera ainsi un costume d’Arlequin et des robes à panier datant du xviiie siècle, des robes en mousseline du Premier Empire, des robes à crinoline du Second Empire, des robes à tournurede la Troisième République, des robes courtes des Années folles.
Des tenues folkloriques et typiquement morvandelles sont également présentées, ainsi que de nombreux accessoires, tels que des sacs, des éventails, des chaussures, des chapeaux ou des couvre-chefs.
Les différents costumes sont proposés au visiteur selon une approche historique, artistique et ethnologique
Les acquisitions effectuées ces dix dernières années amènent à un constat réjouissant puisque plus de 400 pièces de toute nature ont intégré les collections du musée, c’est considérable ! Cette mise en lumière montre d’abord la qualité des vêtures collectées et la générosité des donateurs. Au musée du Costume le don est affectif, habité du souvenir de la personne qui a porté ce vêtement, très majoritairement féminin. C’est plus la mémoire d’un être cher qui se « réincarne » au musée qu’un habit qui est proposé, jamais vendu. Certains contributeurs participent aussi de manière anonyme à l’enrichissement des collections et il n’est pas rare de retrouver un carton devant la porte, comme autrefois un bébé placé devant la porte du couvent Ste Claire. Il appartient au musée de lui redonner vie.
Pour les plus importants, ces dons proviennent des familles Guyot, Auscaler, de Hennezel-Parseval, Casson, Chevalier, de Hennezel d’Ormois, ou depuis la Belgique, la famille Brunko ; que l’ensemble des donateurs–petits ou grands- soient ici remerciés. Cependant, les « blancs » de cette collection sont nombreux et se comblent grâce à la complicité avisée de l’Association des Amis du Musée du Costume ou du Conseil Général qui acquièrent les pièces haute couture, indispensables aux présentations. Carven, Pierre Cardin, Courrèges, Emanuel Ungaro ou Christian Lacroix et quelques autres vont bientôt ponctuer de manière permanente la mise en scène d’une nouvelle séquence sur la haute couture française.
■ Présentation générale du Musée du Costume :
L’hôtel particulier de la famille Buteau-Ravizy, datant du 18ème siècle, abrite depuis 1992, un important ensemble de costumes riche de quelque 5 000 pièces dont la majorité provient de la collection Dardy acquise par la Ville de Château-Chinon. Sur une surface de 1 500 m2, on peut y découvrir les diverses évolutions de la mode française entre la fin du 18ème siècle et le milieu du 20ème.
Conçue dans un esprit à la fois théâtral et pédagogique, la présentation ménage une approche non seulement historique, artistique et ethnologique, mais aussi sociologique. Ainsi la succession des robes à panier du 18ème siècle, robes de mousseline transparentes du Ier Empire, robes à crinoline du second, robes à tournure de la IIIème République, robes courtes des années folles, constituent non seulement un catalogue de formes, mais aussi le support d’une réflexion sur l’image de la femme et de la féminité.
De même la confrontation des costumes nobles et bourgeois aux vêtements des classes plus modestes permet d’opposer la variété des uns à la modestie et à l’uniformité des autres, de mieux saisir leur différence, accentuée par le contraste des fines étoffes de soie et des grosses toiles de chanvre et de laine. Cette collection originale comporte également de nombreux accessoires : sacs, éventails, chaussures, chapeaux, coiffes.
A elles seules, ces dernières présentent un large panorama de la richesse d’invention et du talent des brodeuses du 18ème siècle à nos jours.
En 1902, on a pu lire dans « Le Morvan » d’Emile Blin : « il y a une trentaine d’années, Château-Chinon possédait un musée comprenant une riche et intéressante collection de numismatique, de zoologie et de minéralogie. Ces collections furent dispersées lors de la reconstruction de la sous-préfecture en 1897 ». En 1927, un comité animé par Joseph Pasquet, installe un musée dans l’ancienne chapelle Saint Romain. Avec la guerre, l’exode et l’Occupation, les collections furent déposées dans les sous-sols du palais de justice (actuelle mairie). En 1943, monsieur de la Tocquenaye légua la collection Blasini au Département.
En 1970, monsieur Dardy légua à son tour, contre une rente annuelle, 1243 objets, dont 650 pièces de costumes régionaux et dits de « mode de Paris » des XVIIIe , XIXe et XXe siècles. 1983 est l’année de l’acquisition de 1100 nouvelles pièces de la collection Dardy, avec l’aide du Fonds régional d’Acquisition pour les musées.
Sur décision du Président Mitterrand, le musée reçut, en 1986, un ensemble de tenues issues de l’Elysée. Voisin du musée du Septennat, il est installé sur 1500 mètres carrés dans l’ancien hôtel particulier du XVIIIe siècle, à l’époque propriété de la famille Buteau-Ravizy, appelé aussi pavillon Sainte-Reine, et acquis en 1967 par la municipalité pour devenir le musée des Arts et Traditions populaires du Morvan. A l’époque, les costumes sont prêtés par monsieur Dardy et on peut aussi y voir des pièces archéologiques, des œuvres d’art et des minéraux. On avait également prévu la reconstitution d’une chaumière, dans les jardins.
La collection présente un potentiel de 5000 pièces et concerne tout ce qui peut être porté : habits, mais aussi accessoires, tels que bourses, tabatières, éventails, cannes, manchons, boutons, destinés à parfaire les toilettes et à les rendre plus précieuses. Tous les âges de la vie sont parcourus par les présentations de tenues, féminines et masculines, de la fin du XVIIIe siècle, jusqu’au milieu du XXe siècle. Toutes les circonstances et les milieux sociaux sont évoqués et mis en valeur par une muséographie particulièrement bien réalisée. Le maître d’œuvre des transformations est l’architecte Fernier.
Depuis l’ouverture du musée le 4 avril 1992, la volonté des responsables de la conservation du patrimoine de la Nièvre est de proposer périodiquement des expositions temporaires sur des thèmes ciblés comme celui du corset, de la tradition hongroise ou celui des poupées Barbie.
Le musée procède encore à certaines acquisitions et reçoit des dons comme les deux robes proposées par mesdames Payen et Lamiraux ou le remarquable landau d’osier du XVIIIe siècle offert par monsieur et madame Plancq. La dernière donation a été faite par madame Gabrielle Guyot et comprend une cinquantaine de vêtements féminins des années 1950-1980.
Le costume et les hommes
La présentation des costumes dépasse, évidemment, le simple défilé de pièces remarquables. On comprend vite que le vêtement va au-delà de la simple nécessité que l’homme a eue de se protéger, d’avoir une seconde peau. Il devient « l’habit » ou le costume qui donne une autre image de soi-même et adresse un message à nos semblables. Il devient connivence et complicité pour traduire un pouvoir, une différenciation sociale ou une reconnaissance entre individus de même caste ou de même activité. L’habit peut « faire le moine » et exprimer une personnalité, une extravagance, une révolte ou une provocation. Dans le silence de ce musée, on peut mieux comprendre ce que « costume veut dire », et ceci d’autant mieux qu’il a évolué avec les nécessités du moment et les mentalités de ceux qui l’ont porté.
L’implantation de cette maison dans la capitale du Morvan pourrait laisser entendre qu’elle est réservée au folklore. Si une place est réservée à la tradition, l’essentiel des pièces mises en scène nous projette heureusement vers d’autres sociétés. En conclusion, on peut citer le conservateur du musée de l’époque qui a pu écrire à propos de l’esprit du musée : « Le concept général que j’ai tenu à développer est que le costume et le fait de se vêtir sont des phénomènes de l’unique genre humain. Que s’habiller est un acte culturel et social. Les premiers hommes se vêtaient déjà, et pas seulement pour se protéger du froid… Il n’y a pas d’homme sans société et pas de société sans costume. Aussi, à partir des collections existantes du musée j’ai tenté d’exprimer cette idée qui s’inscrit dans une globalité historique. »
Jules Dardy : Alsacien par les ancêtres de son père et Morvandiau par sa mère, le petit Jules naît à Château- Chinon en 1911. Il passe son enfance entre l’atelier de menuiserie où son père, amateur d’art, restaure aussi des objets anciens, et l’atelier de couture où, à l’étage, sa mère évolue entre « les odeurs et les crissements d’étoffe », les rubans et les dentelles. Après l’Armistice de 1918, il amasse toute pièce aux formes et aux couleurs insolites, qu’il doit malheureusement abandonner dans le Nord, où ses parents s’étaient installés.
A Paris, il fréquente l’école des Arts décoratifs et produit de nombreuses créations pour tissus, papier peint… Il exerce ses talents de peintre avec bonheur. Il rencontre Maurice Leloir, auteur de “ l’Histoire du Costume ”, et participe à des expositions au Grand Magasin du Louvre en même temps qu’il constitue sa collection. Après la Libération, il séjourne dix ans en Algérie, séduit par la lumière qui l’incite à peindre, à dessiner et à photographier. De retour en métropole, il partage son temps entre Paris et Château-Chinon où il préside le célèbre groupe folklorique des Galvachers dont il va recréer les costumes.
« Rêves d’Orient, sur les traces des marchands : Ouvrage féminin autant que privilège impérial chinois par excellence, les travaux et le commerce de la soie ont aujourd’hui une histoire millénaire. La route qui porte son nom a d’ailleurs constitué l’unique fil reliant Orient et Occident jusqu’à sa disparition progressive à la fin du XVe siècle. Relayé par les armateurs occidentaux, ce vecteur à lecture croisée où voisinent diplomatie, commerce, philosophie et religion, a permis d’entretenir les imaginaires créatifs respectifs. Au fil de la soie, trois espaces pour découvrir au musée du costume de mi-juin à mi-novembre les objets de la soie et de ses travaux, ceux des enjeux et de l’épopée marchande, enfin, ceux des rêves d’Orient du monde occidental. » Exposition temporaire, du 16 juin au 5 novembre 2006.
Texte Conservation des Musées et du Patrimoine de la Nièvre
http://www.ot-chateauchinon.com/index.php?/fr/Musees/musee-du-costume.html