Les fondeurs du XVI° siècle
Posté par francesca7 le 17 novembre 2013
« En 1524 , dit l’éminent directeur de l’École des Beaux Arts, les administrateurs de l’église Saint-André, de Carrare, confient l’exécution de la grosse cloche de leur église à maître JEAN DOUDENET de Lorraine et à son compatriote , maître DIDIER LAMBERT. Le dôme de Pletrasanta renfermait une autre cloche qui était également l’œuvre des deux artistes lorrains; elle portait en relief la figure du divin Pasteur et la représentation du mystère de la Conception :
« Magister DESIDERIUS LAMBERT et magister JOANNES DOUDENET de Francia faciebant »; telle était l’inscription tracée sur cet ouvrage , avec la date 1525″. « Un troisième fondeur lorrain, NICOLAS DE NANCY, exécuta en 1537 la cloche de la tour de l’horloge, appelée « Torre di Rigobello », à Ferrare. La même année, maître Simon Français reçut un paiement pour le même ouvrage ».Un peu plus loin, dans le même travail, parmi les orfèvres et joailliers, nous remarquons encore un Lorrain : « De 1509 à 1566, dit M. Muntz, je trouve à Rome six orfèvres ou joailliers français. Le plus ancien d’entre eux, Giachetto, figure en 1509 parmi les fondateurs de la corporation de Saint-Éloi ; puis vient « maestro Claudio Francese »ou « Claudio de Lorena », joaillier (1530-1560) ». Etc.
Vers 1533 furent achetées « deux cloches neuves à un fondeur de Huillécourt pour le château de Condé, l’une pour servir à la porterie et l’autre au donjon ». On doit présumer qu’il en est le même que Me ESTIENNE, de Huillécourt », lequel, en 1541, refondit les quatre cloches de la collégiale Saint-Maxe de Bar-le-Duc; en 1547, il refondit encore quatre cloches pour cette église. Le même chapitre fit faire, en 1554, une cloche de couvrefeu, par « Me CLAUDE DIEZ et NICOLAS GRANDJEAN, clochetiers, demeurant à Germainvilliers, sénéchaussée de Bourmont ».
Notre confrère M. le pasteur H. Dannreuther a l’obligeance de nous écrire : « Je trouve sur ma liste de réfugiés lorrains à Genève »BASTIEN BARBAS (au peut-être BARBIER), natif de Chasteau-sur-Mezelle [Châtel-sur Moselle dans les Vosges], diocèse de Thou[Toul] au pays de Lorraine, fondeur de potz de cuyvre et poudrier à pouldre de canon ; reçu habitant de Genève le 16 août 1557″. On peut, ce semble, le classer parmi les fondeurs de cloches lorrains. Sans doute, la fabrication des « potz de cuyvre »et de la poudre à canon fut, à Genève, mieux accueillie que la qualité de fondeur de cloches, instruments-dont les huguenots de 1557 n’avaient que faire.
En 1573, la Mutte de Metz fut refondue par « GASPARD LANNOY, maistre fondeur »; il la fit plus considérable que n’était la précédente (3).Trois ans après, en 1576, la ville de Nancy s’adressa au célèbre JEAN DE CHALIGNY pour fondre le beffroi de SaintEpvre; cette belle cloche, malheureusement sacrifiée lors de la construction de la nouvelle église, vers 1867, portait « Jehan de Challegney ma faict. 1576″. La seconde des cloches de l’église abbatiale de Saint-Mihiel offre la date 1585 et une marque, aux lettres N. B.Il existe, au presbytère d’Herzerange, une cloche, hors d’usage, qui porte pour inscription « GRONGNART me fecit, 1590″. « JEAN DE LAYTRE », dont le nom est bien lorrain , fondit, avec « Me JACQUES, demeurant à Clichy », la grosse cloche de l’église Saint-Epvre, à Nancy, sous le règne du grand duc Charles III ; elle se brisa en 1747.
Par M. LÉON GERMAIN, Membre titulaire. Mémoires de la Société des lettres sciences et arts de Bar le Duc 1887. 1. 2e sér. T. 6
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