Création de postes de Cardinaux femmes
Posté par francesca7 le 12 novembre 2013
Des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent au sein de l’Église pour demander la création de cardinaux laïcs, de sexe féminin.
Le prochain consistoire, qui se déroulera en février prochain, pourrait nommer un ou plusieurs cardinaux de sexe féminin. C’est leSunday Times qui l’affirme et propose la candidature de la théologienne irlandaise, Linda Hogan. Une provocation ? Ce n’est pas certain. En effet, la pourpre cardinalice a longtemps été un titre honorifique qui, jusqu’en 1917, n’était pas réservé aux prêtres ou aux évêques. Le dernier laïc à l’obtenir fut Théodulfe Mertel, fait cardinal en 1858 par Pie IX. On sait par ailleurs que plusieurs papes furent depuis tentés de nommer cardinaux des femmes ou des laïcs. Ainsi, Paul VI l’envisagea pour le philosophe Jacques Maritain et, plus récemment, Jean-Paul II pour mère Teresa de Calcutta.
Un thème d’autant plus d’actualité que ce sont les jésuites, l’ordre dont provient le pape François, qui l’ont soulevé. Le premier fut en 1994 l’évêque congolais Ernest Kombo, durant le synode d’Afrique. Le très respecté Carlo Maria Martini, également jésuite, était de son vivant favorable à la création d’un diaconat féminin. Une mesure qui aurait ouvert la voie à la création de cardinaux femmes. Plus récemment, James Keenan, théologien jésuite américain, a dressé une liste de possibles « cardinales », dans laquelle figure Linda Hogan, mais également la théologienne nigériane Teresa Okure et la religieuse australienne Maryanne Loughry. Plus près de Rome, Lucetta Scaraffia, éditorialiste de l’Osservatore Romano, a soutenu que l’octroi de la barrette cardinalice à des femmes représenterait « un signal fort et significatif, le genre de geste que nous nous sommes habitués à attendre du pape François. »
« Théologie de la femme »
Le souverain pontife lui-même n’a pas caché son souhait de créer une « théologie de la femme ». Et en juillet dernier, il a déclaré : « Le rôle de la femme dans l’Église ne se limite pas à la maternité et à la famille. Il est plus important que ça : c’est l’icône de la Vierge et la Madone est plus importante que les apôtres ! »
On sait néanmoins le pape François totalement opposé à l’ordination de femmes. Techniquement, il devrait donc changer deux articles du droit canonique de 1983. L’article 350, qui réserve le cardinalat aux hommes ordonnés prêtres. Et l’article 351, qui donne à chaque cardinal une église de Rome en régence. À moins qu’il ne crée, aux côtés des trois ordres – évêques, prêtres et diacres -, un ordre laïc ouvert aux femmes. Ce que préconisait le cardinal Martini. Une modification du code canonique qui, selon les experts, ne pose pas de grands problèmes doctrinaux ni juridiques.
La mixité du conclave est, peut-être, pour demain.
Article paru sur Lepoint.fr
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