l’Abbaye bénédictine de CHARLIEU (42)
Posté par francesca7 le 4 novembre 2013
Fondée vers 870 et rattachée à Cluny vers 930, l’abbaye dut transformée en prieuré un siècle plus tard. Au 12ème siècle, elle bénéficia de la collaboration des architectes et des artistes de Cluny qui reconstruisirent l’église et ajoutèrent le narthex, ainsi que de l’aide de Philippe Auguste, son protecteur, qui la fit fortifier.
Le Narthex est l’Edifice rectangulaire de 17 m de longueur sur 10 m de largeur environ. Il comprend deux salles superposées, volutées d’arêtes, dans l’une desquelles a été placé un sarcophage gallo-romain, trouvé au cours de fouilles. A l’Est, le mur est constitué par la façade occidentale de l’ancienne élise St Fortuné, consacrée en 1094, qui comporte un portail, dont le tympan, encadré de trois voussures à arêtes vives, figure le Christ en majesté : deux baies géminées à voussures séparées à l’extérieur par un palier flanqué d’une colonnette cannelée à chapiteau corinthien : au dessus, deux figures affrontées.
L’abbaye-forteresse ne résista pas à la tourmente révolutionnaire. Le prieuré bénédictin, où vivaient encore deux moines, fut sécularisé en mars 1789. Les bâtiments et l’église Saint Fortuné, « la plus parée des filles de Cluny », furent en grande partie démolis. Les fouilles attestent de la succession de deux églises du 9ème siècle, du 10ème, et légèrement désaxée, d’une abbatiale du 11ème siècle. Cette dernière présentait une nef de quatre travées flanquées de collatéraux, un transept et un chœur à absidioles orientées. De Saint Fortuné (ce nom est-il bien adaptés ?) ne subsistent que le narthex et la première travée dont les chapiteaux sont typiques du Brionnais.
La façade Nord du narthex s’ouvre par un grand portail du 12ème siècle, à l’éblouissante décoration sculptée. Le tympan figure le Christ en majesté dans une mandorle, soutenue par deux anges et entourée des symboles des quatre évangélistes ; sur le linteau sont représentés la Vierge assistée de deux anges et les douze apôtres ; aux impostes des piédroits apparaissent, mutilés, à gauche, le roi David et Boson, roi de Bourgogne et de Provence, à droite, Saint Jean Baptiste et l’évêque Robert, fondateur de l’abbaye.
Au-dessus de l’archivolte, on ne peut manquer l’agneau pascal à la toison très fouillée. Aux voussures et sur les colonnes, qui encadrent la porte, s’allient les motifs géométriques et floraux dont la luxuriante décoration d’inspiration orientale, est un héritage des croisades ; dans le tympan du petit portail à droite (du 12ème aussi) s’inscrit la scène des Noces de Cana : à l’archivolte est représentée la Transfiguration du Christ, au linteau le Sacrifice de l’Ancien Testament.
LE CLOITRE : Il a été édifié au 15ème siècle, en remplacement de l’ancien, roman. Un vieux puits subsiste, adonné à la galerie Ouest. Dans la galerie Est, six arcades massives reposent sur des colonnettes jumelées dont les chapiteaux présentent une ornementation fruste et feuilles d’acanthe, d’oiseaux et de motifs géométriques. La salle capitulaire – Elle date du début du 16ème siècle. Ses ogives reposent sur un pilier rond portant un lutrin sculpté dan la masse.
LA CHAPELLE DU PRIEUR : Elle a été édifiée à la fin du 15ème, le carrelage de terre cuite a été reconstitué sur le modèle ancien. La chapelle est surmontée d’un clocheton couvert de lamelles de bois. Les deux salles suivantes constituent le musée Armand CHARNAY.
AU PARLOIR : Cette belle salle voûtée du début du 16ème siècle abrite un musée lapidaire où, à côté d’anciens chapiteaux du prieuré, on remarque deux bas-reliefs ; l’un, carolingien du 10è s. représente Daniel dans la fosse aux lions : l’autre du 12è représente l’Annonciation dans un ensemble de quatre arcades accolées. La cave : voûtée de deux berceaux en plein cintre abrite un musée d’Art religieux comportant un bel ensemble de statues en bois polychrome du 15è au 18ème siècle, don tune Vierge à l’Oiseau provenant de l’église d’Aiguilly, près de Roanne, et une Vierge à l’Enfant, toutes deux gothiques du 15ème siècle.
La salle du Chartier : On y accède par un escalier à vis. A l’Est, la grande baie est flanquée de deux petites arcades aveugles et surmontée de belles voussures reposant sur les chapiteaux à feuillages des colonnes engagées. Avant de sortir de l’abbaye, rejoindre la cour pour voir l’hôtel du Prieur….
A L’HOTEL DU PRIEUR qui ne se visite pas. La porte monumentale du 16ème siècle, en anse de panier, est surmontée de créneaux décoratifs et d’un blason de prieur. Le logis du Prieur borde au Sud de la chapelle une élégante cour ornée en son centre d’un puits ancien dont le couronnement est en fer forgé. C’est une construction de 1510 avec deux tours d’angle hexagonales, une charpente en châtaignier, et des toits à longues pentes recouverts de petites tuiles de Bourgogne. Sur la tour située à l’angle Sud-Est de la cour figure le blason des prieurs de la Madeleine.
La tour Philippe-Auguste : Cette imposante tour, de belle pierre ocrée, construite vers 1180 sur l’ordre de Philippe Auguste, qui estimait la place forte de Charlieu « très utile à la couronne », faisait partie du système défensif de l’abbaye.
Puis, en flânant dans la vieille ville de CHARLIEU, on découvrira de nombreuses habitations du 13ème siècle au 18ème. A l’angle de la place et de la rue Grenette par exemple, la maison en pierre du 13ème siècle, présente à l’étage, des fenêtre géminées réunies par une colonnette.
Il y a également l’Eglise Saint Philibert du 13ème siècle. Cette église sans transept possède une nef de cinq travées, flanquée de bas-côtés et un chœur rectangulaire, caractéristique de l’art bourguignon. Elle abrite de beaux objets d’art : chaire en pierre monolithe du 15ème , stalles des 15 et 16ème siècle avec jolis panneaux peints. Dans une chapelle, Vierge du 16ème (Notre Dame de Charlieu). Dans la chapelle Ste Anne à droite du chœur, retable peint sur pierre (15è) représentant la Visitation et la Nativité. Dans la chapelle St Crépin, à gauche du chœur, Pieta du 17ème et statuette de Saint Crépin, patron des cordonniers et des bourreliers, en bois polychrome.
Ancien Hôtel Dieu – Le bâtiment du 18ème siècle, dont on peut apprécier la belle façade sur la rue Jean-Montel, regroupe deux musées : MUSEE DE LA SOIERIE : Il témoigne des traditions de tissage de la soie implantée à Charlieu.
Dans la grande salle à gauche, statue de Notre Dame de Septembre, patronne de la puissante corporation des tisserands, portées chaque année lors de la procession. Un bel échantillonnage des productions locales de soieries (luxueuses robes anciennes, créations personnalisées pour les grandes familles…), accompagnant les imposants métiers à tisser, offre un reflet de l’évolution des techniques depuis le 18ème siècle. L’ensemble du matériel présenté fonctionne en démonstration, comme par exemple un grand ourdissoir vertical du 19è et des métiers à tisser du 20è siècle de plus en plus automatisés. A l’étage, exposition des tissus set des créations de grands couturiers, projection vidéo sur les techniques traditionnelle set actuelle s du tissage de la soie. L’hôtel Dieu où officièrent pendant trois siècles les religieuses de l’ordre de Sainte Marthe, a cessé son activité en 1981. Transformé en musée, il témoigne de l’atmosphère quotidienne d’un petit hôpital de province, de la fin du 19ème siècle aux années 1950. L’apothicairerie a conservé ses boiseries du 18ème où prennent place tiroirs à plantes, flacons de verre « bouchés à l’émeri » et pots en faïences. Faisant suite à la salle d’opérations (instruments de chirurgie) et à la salle de soins, la lingerie conserve de belles armoires régionales. L’une des deux grandes salles des malades a été reconstituée avec son double alignement de lits ceints de rideaux, son décor et ses meubles anciens ; par la fenêtre qui permettait aux malades d’assister de leur lit à l’office, on contemple la chapelle qui abrite un bel autel en bois doré, au devant paré de cuir de Cordoue.
Dans cette même rue Jean-Morel on atteint le n° 32 : La Maison des Anglais du début du 16ème siècle. Montre à l’étage, les fenêtres à meneaux séparées par une niche gothique ; deux échaugruettes flanquent la façade. Si l’on tourne à droite de la rue, au n° 29, maison du 13ème siècle en pierre… Puis la maison Disson, à pans de vois du 15è, à l’angle en vis-à-vis, l’ancien grenier à sel du 14è siècle….
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