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la Corse et ses Légendes

Posté par francesca7 le 10 octobre 2013

la Corse et ses Légendes dans Corse images-12

De l’origine des noms « Corsica » et « Cyrnos » 

Bien des légendes existent sur l’origine du nom donné à l’île de Corse. Parmi les plus tenaces, celle qui veut que les Grecs l’aient appelée Kallistê (en grec ancien Καλλίστη / Kallístê), et dont on sait aujourd’hui qu’elle est fausse.

Des historiens ont écrit :

  • « De vieux auteurs l’assurent et, dans la légende qu’ils nous ont transmise, une réalité précise apparaît sans doute. Une femme de la côte de Ligurie, voyant une génisse s’éloigner à la nage et revenir fort grasse, s’avisa de suivre l’animal dans son étrange et longue course. Sur le récit qu’elle fit de la terre inconnue qu’elle venait de découvrir, les Liguriens y firent passer beaucoup de leurs compagnons. Cette femme s’appelait Corsa, d’où vint le nom de Corse. C’est la légende éponyme que nous retrouvons à l’origine de toutes les cités antiques ; mais elle est de formation récente, car le premier nom de l’île est Cyrnos et non pas Corsica.

Vue de KarystosLa difficulté n’était point pour embarrasser les vieux chroniqueurs, grands amateurs de merveilleux et habitués à ne douter de rien. Il y a d’autres légendes, et plus prestigieuses, sinon moins fantaisistes. Un fils d’Héraclès, Cyrnos, aurait colonisé la Corse en lui donnant son nom. Giovanni della Grossa croit que la Corse a été peuplée par un chevalier troyen, appelé Corso ou Cor, et une nièce de Didon, nommée Sica, que Corso a bâti les villes de l’île et leur a donné les noms de ses fils et de son neveu, Aiazzo, Alero, Marino, Nebbino. C’est ainsi que la Grande-Bretagne a eu son Brut, la France son Francus et que la Corse a son Corso, neveu d’Enée ».

  • « L’île de Corse, nommée Cyrnos par les Grecs, était baignée au nord par la mer de Ligurie (Ligusticum mare), à l’est par la mer Tyrrhénienne, au sud par le détroit Taphros ou Gallicum qui la séparait de la Sardaigne (Sardinia), à l’ouest par la mer Ibérique ».

Plus loin, dans son étude sur l’occupation de l’île, Xavier Poli écrit : « L’unique texte sur lequel nous pouvons nous appuyer, pour avancer que les Libyens ont occupé la Corse, est tiré de la Phocide de Pausanias, qui écrivait au iie siècle de notre ère : « A peu de distance de la Sardaigne il est une île appelée par les Grecs Cyrnos et par les Libyens qui l’habitent Corsica ». Une partie non minime de la population, écrasée dans une sédition, passa de cette île dans celle de Sardaigne et se tailla dans la montagne un territoire où elle s’établit. Les Sardes nomment ces émigrés du nom qu’ils ont apporté de leur pays, Corses ».

« La légende est plus précise, Sardus fils d’Hercule et fondateur mythique de la Sardaigne aurait eu un frère Cyrnos. À la tête d’une nombreuse armée de Libyens, l’un et l’autre auraient quitté l’Afrique pour venir s’installer, le premier en Sardaigne, le second en Corse, donnant leurs noms aux deux îles ».

Selon Ptolémée « L’île de Cyrnos, qui est aussi appelée Corsica (variantes : Corsa, Corsi, Corsia), est bornée au nord et à l’ouest par la mer de Ligurie, à l’est par la mer Tyrrhénienne, au sud par la mer qui la sépare de l’île de Sardaigne … ».

Et Xavier Poli de conclure : « C’est de Chalcis, principale ville de l’Eubée, que partit la plus ancienne colonie que la Grèce envoya vers l’Occident ; elle alla fonder Cumes entre le XIe et VIIIe siècles av. J.-C.. Nous savons qu’un des points du territoire de Carystos, une des plus jolies villes de l’Eubée, portait le nom de Cyrnos. Il semblerait donc vraisemblable que Corsica fut baptisée Cyrnos par les colons de Cumes ; mais il convient aussi de dire que Cyrnos est un nom propre d’homme que nous trouvons dans Hérodote et dans Stobée ».

  • Pour sa part, dans son ouvrage Histoire de la Corse depuis les temps les plus anciens jusqu’à nos jours édité en 1839, Camille De Friess-Colonna exprime : « Aucun historien n’a jusqu’à ce jour donné une étymologie satisfaisante des noms de Cyrnos et de Corse. Les uns assurent que Cyrnos était un fils d’Hercule, qui donna son nom au pays que nous connaissons. Les autres, et Samuel Bochard est de ce nombre, prétendent que le nom de Cyrne voulant dire, en langue phénicienne, couvert de forêts, ce nom dut être imposé à la Corse d’aujourd’hui par les voyageurs phéniciens, qui furent frappés de la richesse de ses forêts.

220px-Porto-Vecchio_port_de_commerce dans LEGENDES-SUPERSTITIONSQuant au nom de Corse, il y a également des historiens qui veulent qu’il ait été donné à la Corse par Corsus, fils d’Hercule ; Bochart le fait dériver d’un mot phénicien, qui voudrait dire cornue, nom qui lui aurait été imposé à cause des nombreux promontoires qui s’avancent en pointe dans la mer, et des pics élevés qu’on aperçoit de loin, avant de l’atteindre. Filippini rapporte deux versions, que nous croyons devoir transcrire ici, pour faire voir jusqu’où peut aller la manie des étymologies. Voici la première : une femme de Ligurie, appelée Corsica, ayant suivi un taureau qui se rendait à la nage dans une terre inconnue, fut rejointe par ses parents, qui, étant arrivés sur ses traces dans un pays de très belle apparence, et où les pâturages étaient excellents, s’y établirent et appelèrent ce pays Corsica, du nom de la femme qui les y avait attirés. La seconde est qu’un neveu d’Enée appelé Corsus, ayant enlevé une nièce de Didon, appelée Sica, s’enfuit dans l’île à laquelle il donna le nom de Corsica. ».

 

Publié dans Corse, LEGENDES-SUPERSTITIONS | Pas de Commentaire »

L’institutrice

Posté par francesca7 le 8 octobre 2013


par

Louise Colet

~ * ~

Description de cette image, également commentée ci-après

Louise Colet


DANS l’institutrice nous ne comprendrons pas la maîtresse de pension, type fort distinct de celui que nous allons analyser. La maîtresse de pension a presque toujours de quarante à soixante ans : elle est plutôt l’administrateur que le professeur de l’établissement qu’elle dirige. Elle en soigne les revenus mieux que les études ; et il est plus utile et plus productif pour elle d’être une bonne ménagère qu’une femme instruite. Pour la surveillance des leçons, elle s’en repose sur les sous-maîtresses à ses gages ; pour les leçons, sur les maîtres du dehors. L’instruction, les talents d’agrément, seraient donc pour la maîtresse de pension des superfluités véritables, souvent même elle se dispense de mettre l’orthographe. Comme il est parfaitement inutile qu’un directeur de théâtre soit un auteur dramatique, il n’est pas nécessaire qu’une maîtresse de pension soit une femme savante ou une femme d’esprit. Les exemples en font foi. Mais passons à l’institutrice spécialement consacrée à faire l’éducation des jeunes filles qui ne quittent pas leur famille.

Pour nous garder d’être systématique, soit dans nos critiques soit dans nos éloges, nous diviserons en trois fractions ce type d’institutrice, qui, examiné d’une manière absolue, nous porterait à de fausses appréciations. Il y a, selon nous, l’institutrice de vocation, l’institutrice ambitieuse, et l’institutrice par dévouement. Toutes les institutrices du monde ont de vingt-cinq à trente-cinq ans : jamais moins, rarement plus.

Jusqu’à vingt-cinq ans, l’institutrice de vocation est sous-maîtresse dans la pension où elle a été élevée. Presque toujours c’est la fille de ces petits marchands ou de ces minces bourgeois parisiens qui disent à leurs enfants, lorsqu’ils ont atteint l’âge de raison : « Travaillez comme nous avons travaillé nous-mêmes. » Alors l’institutrice de vocation se consacre à l’enseignement, comme elle se ferait lingère, modiste, ou demoiselle de comptoir.


Elle est dans la nécessité de se choisir un état, et son instinct la pousse à devenir institutrice. Elle sait juste assez de grammaire, de géographie, d’histoire, de piano, de dessin, de mots estropiés d’anglais et d’italien pour se présenter avec assurance aux mères insouciantes qui confient aveuglément à une étrangère la direction de l’esprit et du coeur de leurs filles. Avec ces teintures superficielles de toutes choses, l’institutrice de vocation se dit en état de faire une éducation complète. Convaincue naïvement de ce qu’elle vaut, sans orgueil comme sans modestie, elle étale hardiment son savoir universel ; on y croit, on en essaie, bientôt on en doute : l’élève n’apprend rien, mais l’institutrice de vocation se retranche sur le peu d‘aptitude ou d’application de son écolière ; elle propose des maîtres étrangers pour stimuler l’élève indolente ou étourdie. D’abord deux leçons par semaine, et seulement pour les arts d’agrément, suffiront, dit-elle. Mais bientôt la mère, enchantée des progrès inattendus de sa fille, accorde des maîtres tous les jours, non-seulement pour les arts d’agrément, mais encore pour les langues, pour l’histoire, pour tout ce que l’institutrice proteste toujours connaître à fond. Dès lors elle n’est plus qu’une surveillante en réalité fort inutile, mais dont on ne pourrait se passer, car l’institutrice de vocation se prête à tout ; elle excelle dans les ouvrages à l’aiguille, fait des bourses et des bonnets grecs pour monsieur, des collerettes et des chiffons pour madame, ajuste les robes de bal pour mademoiselle, la coiffe au besoin, brode à la veillée un meuble de tapisserie pour le salon, fait la lecture, écrit les billets d’invitation, règle les comptes, surveille les domestiques, se multiplie, devient une espèce de factotum, et n’a plus que le titre d’institutrice. 

En général, l’institutrice de vocation se place dans les familles à fortune aisée, mais peu brillante ; elle coopère aux calmes distractions de ces intérieurs placides rarement troublés par les passions, où règne l’ordre, la propreté, la parcimonie, où l’on reçoit régulièrement à dîner les vieux parents et les vieux amis une fois par semaine, aréopage appelé à juger

 hebdomadairement les succès de l’élève, que l’institutrice fait valoir avec une minutieuse complaisance. Dans ces réunions intimes, l’institutrice est un personnage important : elle accompagne la romance, joue par monts et par vaux la contredanse, organise les charades, sert le thé et coupe la brioche. Dans ses heures de solitude, l’institutrice de vocation relit scrupuleusement quelque traité d’éducation ; elle s’en acquitte par routine comme un prêtre lit son bréviaire ; elle se tient ainsi en haleine dans l’exercice de ses devoirs, et remplit son esprit de sentences de pédagogues, semences fort stériles qui ne font germer que l’ennui dans les jeunes têtes où elle les jette à tout propos.

En somme, c’est une assez bonne créature que l’institutrice de vocation. Elle est sans esprit, sans imagination, mais possède une certaine rectitude de jugement, qui la fait assez adroitement naviguer dans les flots de familles diverses, parmi lesquelles elle passe d’année en année. Elle suit son petit bon homme de sillon sans broncher aux écueils. Elle a une sorte de droiture de coeur qui n’est pas exempte de finesse, mais où la probité domine ; un peu par calcul peut-être, car l’institutrice de vocation, ayant embrassé l’enseignement comme un état, se conduit avec régularité pour ne pas manquer de place.

L’institutrice de vocation a des moeurs ; elle ne se compromet jamais avec les fils de la maison, les frères ou les cousins de son élève ; mais elle accepte de préférence les bonnes grâces des vieux oncles célibataires. Alors elle rêve modestement un mariage raisonnable ; mais elle le rêve honnêtement, sans intrigues préalablement coupables.

L’institutrice de vocation est en général petite, d’un demi-embonpoint, d’une figure sans distinction, fraîche et avenante. Elle a dans sa mise plus de propreté que d’élégance ; elle affectionne la couleur marron pour l’hiver, le rose pour l’été ; elle n’achète jamais plus de deux robes et de deux chapeaux par an ; elle a un esprit parfait d’économie, même un peu d’avarice, passion innée qui grandit à mesure qu’elle vieillit. Elle place à la caisse d’épargne tous ses émoluments, et ne donne à ses parents que

 les rognures des cadeaux qu’elle reçoit pour sa fête et au premier de l’an. Après trente-cinq ans, l’institutrice de vocation qui a fait son petit pécule se marie avec quelque employé des postes ou d’un ministère. Elle devient alors une docte ménagère, une mère pédante et rigide, si elle a des enfants. Ou quand elle a pris son parti de rester vieille fille, elle achète un fonds de pensionnat, comme on achète une étude de notaire avec une clientèle toute faite, et s’y prélasse le reste de ses jours. Alors son plaisir est de faire bonne chère, d’avoir un caniche et un perroquet, de tourmenter ses pensionnaires, de torturer ses sous-maîtresses, s’exerçant à infliger à son tour ces milliers d’infimes persécutions dont elle a été longtemps victime.

Avez-vous vu dans quelque élégante pension à la mode, ou dans une des royales maisons de la Légion-d’Honneur, à Saint-Denis, par exemple ; avez-vous vu une des ces pâles demoiselles, rêveuses, ennuyées, dégoûtées de la vie à vingt ans, se promenant seule dans une sombre allée de ces jardins où près d’elle d’autres allées sont si bruyantes et si animées par les jeux de ses heureuses compagnes ? Cette grande demoiselle pâle et triste, triste de dépit et non de douleur, c’est le type naissant de l’institutrice ambitieuse.

Fille de quelque général, ou de quelque fournisseur de l’empire ruiné par la restauration ; parfois enfant mystérieux d’un haut personnage et d’une grande dame, elle n’a pu donner à son père que le titre d’oncle, à sa mère que celui de tante. Elle a vu son enfance entourée d’un luxe imprudent. Pour elle, toutes les prodigalités du grand monde ont été introduites dans l’enceinte d’une pension. En naissant elle a eu des parures et des bijoux, une femme de chambre, esclave soumise à tous ses caprices les plus tyranniques. Enfant elle a été nourrie de bonbons et de confitures, selon son vouloir ; on alterait ainsi sa santé avant qu’elle fût fortifiée. Plus tard, même régime pour son esprit : au lieu des livres de saine poésie, de pure morale, les romans à passions factices sont venus fausser son coeur avant qu’il ne se fût éveillé.

Ainsi a grandi l’enfant loin de toute famille, gâtée, empoisonnée par le luxe, qui corrompt tout, même l’âme virginale d’une jeune fille ; par le luxe qui lui a donné inconsidérément de l’or pour enchaîner à ses fantaisies des subalternes complaisants. Et, lorsqu’à dix-huit ans, la pauvre fille déjà blasée sur ces jouissances de toilettes, de fêtes, de distractions mondaines, que ses compagnes ne voient qu’en rêve ; lorsqu’à dix-huit ans elle croit toucher enfin à cet empire d’élégance et de domination frivole que tout lui a fait présager, visites mystérieuses de parents millionnaires qui viennent chaque mois la demander au parloir, chuchoteries des autres pensionnaires sur les grands événements qui la concernent ; eh bien ! lorsqu’elle attend que ce monde où son esprit romanesque lui assigne une si haute place s’ouvre pour elle, un jour la pauvre fille est sèchement appelée par la maîtresse de pension, qui jusqu’alors l’avait traitée avec des égards obséquieux : on lui annonce tout à coup, durement, sans préparation, que ceux qui payaient sa pension sont morts ou ruinés, et qu’elle doit songer à se pourvoir d’un état dans le monde ; on ajoute, en forme de consolation, que ses talents lui seront une ressource qu’elle ne doit pas négliger.

A ce coup inattendu, à ce congé cruel, la jeune fille pâle, pâlit plus encore ; mais elle se souvient de situations semblables à la sienne dans les romans qu’elle a lus ; elle se pose en héroïne, elle se roidit contre le malheur et s’éloigne d’un oeil sec, sans donner un regret à cet asile de l’insouciance et de la jeunesse, où elle n’a pas vécu en paix, elle qui n’a pas eu d’enfance, pas de rêves de jeunes filles, pas de fraîches espérances ; mais des vanités, des ambitions dévorantes qui se voient tout à coup si misérablement avortées.

Le monde s’ouvre à elle, elle l’embrasse avidement ; elle est seule, sans fortune, sans protection : mais elle est libre, elle a un esprit aventureux que rien n’effraie, elle a des grâces affectées qui séduisent toujours dans un monde de suprême affectation, elle a cette beauté maladive qui va à sa destinée, qui doit l’aider à en triompher, pense-t-elle, en lui attirant cet intérêt qu’inspirent les airs de langueur indéfinissables.

Dans cette société brillante et pervertie, où hier encore elle se disait : « Je serai reine ! » elle connaît les plus riches et les plus puissants : longtemps elle a été leur égale, elle n’ira pas aujourd’hui mendier leur aumône ; mais elle se présentera à eux comme une soeur dépouillée qu’ils ne doivent pas laisser voir dans son dénûment à ceux qui ne sont pas des leurs. Elle est accueillie, recherchée, on s’arrache la victime, jeune, belle, mystérieuse ; c’est bientôt un être exceptionnel : elle est fière, elle n’accepte rien comme don, mais comme échange. Elle devient demoiselle de compagnie dans quelque grande maison, mais sur un pied d’égalité. C’est un être pétri d’élégance, d’idées creuses, de dehors gracieux, de câlineries de chatte, un mélange de hauteur et de souplesse, une petite créature qui fait parfois fureur, qui devient par aventure une femme à la mode, une chose dont, comme un meuble nouveau, une maîtresse de maison pare son salon avec vanité. Elle chante brillamment avec des airs de tête passionnés, un peu en actrice ; elle en a tous les instincts vaniteux, désordonnés ; mais elle les musèle hypocritement, elle doit tenir son rang dans le monde, et voilà ce qui l’empêche de se livrer au théâtre, vocation bien décidée de cette nature maniérée. Elle parle à tous une poésie mystique admirablement fastidieuse ; elle cite Byron en anglais, Kloopstok en allemand ; elle se pose devant tous comme vivant d’idéalités ; tandis que son esprit ulcéré par les mécomptes, recherche avec ardeur le positif du luxe, le réel des jouissances mondaines.

Habile par intuition, elle dirige ses plans d’attaque contre les natures malléables, les héritiers présomptifs d’un grand nom et d’une grand fortune, écoliers encore imberbes, que la demoiselle pâle enlace de ses séductions de couleuvre ; ou bien elle s’attaque à ses connaisseurs émérites en beauté qui ont traversé l’empire en aimant par convention deux ou trois femmes alors citées, ces admirateurs consacrés du beau sexe, qui font des folies de sang-froid, avec préméditation, pour faire croire à un reste de jeunesse. Mais lorsqu’elle échoue dans ce noviciat d’intrigues, comprenant à vingt-cinq ans qu’elle a perdu la magie de son prisme de victime, de demoiselle de compagnie romanesque et brillante, elle se transforme en institutrice ambitieuse.

Il lui faut alors une grande maison, d’où l’esprit de famille soit exclu, où le monde ait fait invasion complète, où les enfants soient gardés près de leurs parents, non pour qu’on y développe avec plus de sollicitude leur esprit et leur coeur, mais pour qu’on les dresse en naissant à ces airs stéréotypés, à ces manières conventionnelles que la nature n’indique pas et dont on fait le suprême bon ton.

L’institutrice ambitieuse cherche de préférence une élève qui n’ait plus sa mère, et qu’elle puisse former sans autre contrôle que la surveillance paternelle, qu’elle métamorphose en attentions qui lui sont personnelles. Chez un père veuf, l’institutrice ambitieuse trône en souveraine, devient maîtresse de maison, en usurpe l’autorité, en dépasse les tyrannies, et finit parfois par en acquérir la consécration.

L'institutrice dans ARTISANAT FRANCAIS images-31-166x300L’institutrice ambitieuse est trop occupée d’elle-même pour s’occuper sérieusement de son élève : tout ce qu’elle exige d’elle, ce sont des dehors séduisants, un maintien qui lui fasse honneur dans un salon. Si l’écolière est docile, l’institutrice récompense ces grâces naissantes qui découlent d’elle par des complaisances qui annulent l’autorité paternelle et qui plus tard annuleront l’autorité conjugale. Ainsi posée, elle a une extrême recherche dans sa mise, et veut être citée comme un modèle de goût, comme un résumé d’élégance. Elle est prodigue ; car son ambition lui fait voir toujours une fortune assurée en perspective. A quoi lui serviraient ses épargnes ? l’intrigue y suppléera.
madame, elle devient une de ces intrigantes problématiques que le beau monde accueille, qu’il protège, et dont il se sert comme auxiliaire dans l’exploitation de tous les vices occultes et musqués, dont l’expérience lui donne si bien l’entendement ; c’est alors que l’institutrice ambitieuse devient joueuse forcenée.

L’examen de la nature humaine nous offre toujours un côté ridicule ou odieux, mais aussi un côté touchant dont la consolante analyse adoucit l’amertume du moraliste et fait succéder à des peintures railleuses ou mordantes, le tableau réel de nobles et pures vérités. Ainsi nous arrivons avec bonheur à l’institutrice par dévouement, jeune martyre, vertu sublime et cachée, que les ridicules de l’institutrice de vocation et l’esprit d’intrigue de l’institutrice ambitieuse, font trop souvent méconnaître. L’institutrice par dévouement est souvent une jeune fille insouciante et heureuse au sein de sa famille, ignorante de ses talents et de son esprit, et qui ne pense pas qu’ils pourront lui aider un jour à combattre la mauvaise fortune. Ame pure et tendre, toute prête à se dévouer au premier appel, et à sauver par son sacrifice ceux qu’elle aime de la misère et du malheur ; elle, si bien faite pour goûter les joies de la famille, pour les faire naître par sa présence, elle quitte courageusement le toit paternel où elle a été si naturellement heureuse, si doucement aimée ; elle pressent tout ce qu’elle souffrira dans une maison étrangère ; elle répète tout bas ces vers du Dante :

                Tu proverai siccome sa di sale
Lo pane altrui, e com’ è duro calle
Lo scendere e ‘l salir per l’altrui scale
(1).

 

Mais elle se résigne. Être utile, voilà sa destinée, destinée sévère, où l’imagination doit s’éteindre, où le coeur doit être étouffé ; mais où la conscience puise de saintes consolations dans la certitude d’avoir bien fait.

On choisit toujours pour l’institutrice par dévouement, ou elle cherche elle-même avec soin, une famille honorablement placée dans le monde et rigoureusement honnête, imposant par ses bonnes moeurs, par la considération de la fortune et du rang, par tous les dehors qui donnent ou attirent l’estime ; mais la position ne change point les individus, et souvent dans ces familles si bien famées, il se rencontre des natures difficiles, des âmes froides ou irritables, dont le contact est une souffrance de chaque jour pour l’institutrice par dévouement. En général les grandes et nobles familles où elle est admise ont l’esprit de régularité et d’orgueil de leur caste, elles offrent une hospitalité polie, mais glaciale, à cette pauvre enfant qui aurait besoin de retrouver une seconde famille dans cette famille étrangère, et d’être consolée par une bienveillante affection de la perte de toutes ces tendresses qui entourèrent son enfance. Dans le nouvel état que le malheur lui a fait, elle est traitée avec considération, elle s’attire le respect par le soin scrupuleux qu’elle met à remplir tous ses devoirs ; on lui adresse régulièrement des éloges, on lui donne, à des époques fixes de l’année, des cadeaux élégants, preuves d’une satisfaction réelle, mais est-ce tout pour cette âme, si noble, si aimante et si jeune encore, quoique le malheur l’ait vieillie prématurément ? Est-ce tout qu’une position honorablement acquise par son travail et qui lui permet de secourir sa famille indigente ? A ces avantages positifs ne devrait-il pas se joindre pour ce coeur si tristement éprouvé, quelque consolante amitié qui l’empêchât de se souvenir qu’elle n’est qu’une étrangère dans cette riche famille à laquelle elle a voué sa jeunesse, son esprit, ses talents, souvent même son coeur, et qui ne lui donne en échange de tous ces jeunes trésors, qu’une existence confortable, mais décolorée, que de l’or et pas une heure de douce intimité.

 


Mais lorsque passé trente-cinq ans elle n’a pu s’enrichir par quelque riche mariage habilement et forcément amené, en désespoir de cause elle se décide à se faire chanoinesse ; chaperonnée du titre de 

L’institutrice par dévouement accepte son sort tel que la Providence le lui a fait ; elle a la résignation des âmes sensibles et fières qui pouvaient espérer beaucoup de la vie et qui n’y trouvant que des déceptions, se résignent sans se plaindre. Son coeur ne se dessèche pas, son imagination ne s’éteint point ; mais elle refoule en elle-même tous ses désirs sans espoir, toutes ses illusions qui tombent et meurent une à une dans la sphère où elle vit. Elle est belle, aimante, enthousiaste, pleine de coeur et d’intelligence, elle aurait aimé, elle se serait attiré l’amour au sein de sa famille ; mais dans cette famille étrangère où le malheur l’a jetée, qui l’aimera, qui se dévouera à l’aimer d’amour. Est-ce le frère de son élève ? ce jeune homme ardent, passionné, qui commence la vie et qui éprouve, comme à son insu, pour la jeune et belle institutrice un intérêt tout-puissant. Mon Dieu ! elle a bien compris à son regard, à sa parole, à ses douces et involontaires attentions pour elle, que lui du moins ne la traitait pas comme un être inférieur, comme une étrangère qu’on emploie et qu’on paie. Mais la pauvre enfant n’ose se livrer à cette pensée, à cet espoir, elle a trop d’orgueil pour vouloir d’un amour qui ne serait qu’un mystère, qu’une intrigue cachée ; elle sent qu’elle est digne d’être aimée avec bonheur et courageusement, et cet amour tremblant de jeune homme qu’un regard de sa mère fait pâlir, qui s’épouvante d’une réprimande, qui cède à de vaniteuses réflexions de rang et de fortune, souvent faites avec cruauté devant elle, et dont elle saisit tristement le sens ; cet amour qui d’abord fut, pour sa vie monotone et grave, une suave espérance, devient une sorte d’humiliation dont son âme est froissée.

telechargement-41 dans LITTERATURE FRANCAISEQue de luttes dans cette pauvre âme sans appui, qui s’effraie de ses rêves, qui les combat et qui ne parvient à les vaincre qu’à force de souffrance et de dévouement ! Que de fois sa tâche lui paraissant trop rude, elle fut tentée de fuir cette maison où elle est utile, où ses talents sont appréciés ; mais où l’on ne donnerait pas une larme à son absence ! Que de fois se souvenant des baisers de sa mère, de la tendresse de son père, elle a pensé à revenir vers eux, en s’écriant : « Vivons, aimons et souffrons en famille, l’isolement de la jeunesse est impossible à mon coeur ! » Mais la même voix qui lui dicta son sacrifice a étouffé ce cri de l’âme, elle s’est souvenue de l’indigence qu’elle avait adoucie, du bien-être qu’elle répandait chaque jour sur les siens, en travaillant, en s’immolant sans relâche, et, fortifiée par la lutte, elle la continue malgré ses blessures.

– Est-il rien de plus douloureux, de plus saint que le spectacle de cette jeune femme ! Elle perd sa beauté dans les veilles laborieuses de l’étude, dans des douleurs muettes et souvent raillées par ceux qui les causent. Elle plie son esprit, vif, élevé, profond, aux étroites règles d’un enseignement formulé ; elle fait descendre son imagination poétique et hardie, à l’intelligence naissante d’un enfant ; sa passion pour les arts n’est plus qu’une science utile dont elle doit enseigner les éléments, mais oublier les inspirations ; enfin cette âme passionnée et tendre qui rêva tous les sentiments, qui les eût tous ressentis si elle avait pu s’ouvrir au monde, heureuse et confiante ; cette âme fermée à toute jouissance par une main de fer, par celle de la nécessité, s’isole, s’assombrit et finit par perdre sa foi dans le bonheur dont elle était digne et qu’elle n’a pas trouvé.

Lorsque l’institutrice par dévouement ne meurt pas à la peine après dix ans de labeurs, de souffrance et de résignation ; après les dix plus belles années de sa vie si tristement dépouillées de joies de famille, des illusions du coeur, de l’amour, de l’enthousiasme, de toutes ces brûlantes visions si hâtivement dissipées pour elle ; après ces dix années de jeunesse fanée dans l’isolement de l’âme le plus cruel de tous, si l’institutrice par dévouement a encore quelques débris de sa famille, elle revient auprès d’un vieux père dont elle est l’honneur, ou d’une mère infirme qu’elle console par sa tendresse, qu’elle distrait par son esprit, ou bien encore auprès d’une jeune soeur mariée dont elle soigne et élève les enfants avec amour. Goûtant ainsi en se dévouant encore un simulacre de ces joies maternelles dont la réalité lui fut refusée, elle ne rougit point d’être vieille fille, car elle a su aimer, et sans son dévouement, la plus céleste des vertus humaines, elle serait épouse et mère : le ridicule n’atteint pas les vies qui sont sublimes par leurs actes.

Aussi, loin de chercher à se marier à quarante ans, sachant ce qu’elle a valu, ce qu’elle aurait mérité, elle ne songe pas à arranger sa vie selon le monde, elle la laisse couler au gré de la Providence, et souvent la Providence lui envoie des joies compensatrices pour les joies de sa jeunesse perdue.

Nous avons dessiné les portraits des divers caractères d’institutrice ; en terminant cet article nous éloignons notre pensée de l’institutrice peu digne de ces nobles fonctions. Mais nous voulons rappeler à l’estime et à l’admiration publiques, ce modèle de l’institutrice parfaite, cette femme rare et par l’esprit et par le coeur, qui vient de retracer dans un livre échappé ce semble à l’âme et à la plume de Fénelon, tous les devoirs, toutes les qualités dont elle-même avait été le touchant  exemple. Mademoiselle Sauvan est l’auteur de ce livre que l’Académie française a couronné et qui a une sorte de fraternité de grâce et de sagesse éclairée avec l’Éducation des Filles ; – une femme seule pouvait deviner toutes ces qualités exquises qui sont nécessaires dans l’institutrice, pour agir sur les jeunes âmes confiées à ses soins. Il y a dans notre article assez de critiques, assez de traits qui paraîtront frondeurs, pour qu’on nous pardonne de le terminer par un éloge.

Madame LOUISE COLET.


(1) Tu sauras combien le pain d’autrui a d’amertume, et combien il est dur de monter et de descendre l’escalier étranger.

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Être porteur de journeaux

Posté par francesca7 le 8 octobre 2013

 Être porteur de journeaux dans ARTISANAT FRANCAIS telechargement-31

Les gens imaginent que c’est un métier de jeunes, d’étudiants ou de gens peu qualifiés. Ils auraient un choc s’ils nous voyaient. Dans mon équipe, il y a un journaliste au chômage, un ex-architecte dont le cabinet a fait faillite, une secrétaire de direction, un ancien agent d’assurances… Tous ont la cinquantaine, comme moi ­ la moyenne d’âge est de 42 ans. Tous sont surqualifiés. Mais n’arrivent pas à retrouver du travail dans leur branche. On est trop vieux pour le marché. Pour livrer des journaux la nuit, il faut savoir lire, compter et avoir le permis de conduire. J’ai une maîtrise de biologie et un Capes. Après mes études, j’ai enseigné en collège pendant cinq ans. Puis je me suis arrêtée pour élever mes trois enfants. A 48 ans, j’ai dû chercher du travail en urgence. Le salaire de mon mari ne suffisait plus, les enfants étaient grands et on ne touchait plus les allocations. C’était en cours d’année scolaire, impossible de réintégrer l’Education nationale. J’ai fait les petites annonces. Après plusieurs échecs (j’étais trop vieille pour les gardes d’enfants, ou pour les cours à domicile), je suis tombée sur ce job de porteur. Mettre des journaux dans des boîtes aux lettres de 3 h 30 à 7 h 30 du matin. Pas sorcier. Et ça me permettait d’être de retour à la maison pour réveiller mes enfants. Je me suis dit : « Allons-y pour quelques semaines, au pire quelques mois. En attendant mieux. »

«Cela fait cinq ans que je livre les quotidiens la nuit. Je me suis formée à l’informatique, j’ai postulé à de nombreux jobs. Mais l’âge, toujours, est un obstacle. Je sais maintenant que je finirai ma carrière ici. Mais je ne suis pas la plus à plaindre. A mi-temps, avec mon demi-smic, j’ai assez pour compléter le salaire de mon mari. D’autres sont obligés de cumuler deux mi-temps. Et la plupart ont carrément un plein temps en plus. Ils font la sieste le midi dans leur voiture, tellement ils sont crevés.

«Quand on est porteur, on est détraqué du sommeil. Je me couche vers 22 h 30, me lève à 2 heures du matin, me recouche vers 8 h 30 et m’astreins à me lever au plus tard vers 11 heures. Ça demande une discipline de fer. En vacances ou le dimanche, impossible de retrouver un rythme normal. C’est un travail d’homme. A cause de la nuit, du côté «décalé» socialement, du risque d’agressions. Dans ma boîte, sur cent personnes, on n’est que six femmes.

«Il y a quand même des bons côtés. D’abord, une incroyable solidarité. Les coups tordus, les pousse-toi de là que je m’y mette, ça n’existe pas. Entre gens de la nuit, on se serre les coudes. Et puis, la nuit, il y a une liberté qu’on n’a pas le jour. Mes deux cents journaux, je les livre dans l’ordre qui me plaît, sans patron sur le dos. C’est un travail qui occupe peu l’esprit, on peut penser à ce qu’on veut. Je regarde les étoiles, je rêve. Ma zone de livraison, dans le centre de Paris, est plutôt agréable. Chaque jour, au lever du soleil, les couleurs des façades sont différentes. C’est féerique, et on est les seuls à profiter du spectacle.

«Je me suis habituée à cette vie. Le seul qui ne s’y fait pas, c’est mon dernier fils. Il avait 16 ans quand j’ai commencé le portage, et il en a déduit que les études étaient inutiles. Depuis, il refuse de travailler. A 21 ans, il a raté son bac deux fois. Quand je lui fais la morale, il répond : « Maman, toi t’as fait des études et ça t’a servi à rien. »».

article de MILLOT Ondine paru sur http://www.liberation.fr

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Narrant la journée d’une porteuse de journaux, une journaliste de l’Intransigeant nous révèle en 1925 la rudesse et le pittoresque de ce petit métier, exigeant de celle qui l’exerçait d’arpenter des rues qu’elle connaissait par cœur et de donner inlassablement de la voix pour attirer l’attention des lecteurs – (D’après « L’Intransigeant », paru en 1925)

« Mais non, c’est pas mauvais. Si je vends mon cent de première, j’aurai gagné 8fr.65. Si je vends mon cent de troisième, j’aurai fait mes 6 francs. Bien souvent, en même temps que ma troisième d’Intran, j’arrive à écouler un cent de Paris-Soir. Une vingtaine de francs dans mon après-midi. Je ne me plains pas. Mais il faut du courage. »

Elle ne manque pas de courage, la vieille femme qui me crie ces choses à l’oreille, écrit Nancy Geroge, du journal l’Intransigeant. La cour de l’Intran bruit d’un travail forcené. Le papier sort. Les autos partent. Les cyclistes chargés d’idées, de faits à répandre dans Paris. C’est la première. Nous, les camelots, hommes et femmes, nous attendons, pressés, à la file, notre cent ou plusieurs, selon notre clientèle. Nous sommes les truchements de cette expansion. Par notre infime canal, la pensée pénètre les replis de la ville immense, par nous, le rythme du vaste monde imprègne les existences les plus humbles et les plus cachées.

La vieille avec qui je travaille aujourd’hui reçoit et paie 11fr.35 son cent quotidien, ce qui forme un paquet assez lourd. A son autre bras est enfilée l’anse d’un cabas plein de choses assez mystérieuses, il y a un quignon de pain qui sort un peu.

A l’entrée du métro Sentier – ô miracle du cœur, élévation dans la misère –, ma vieille abandonne pour deux sous pièce, dix feuilles à une vieille plus vieille encore, au terme de l’âge et de l’infortune, chenue, voûtée et qui la guette pour en recevoir ce bienfait. La misérable va chevroter sonIntran jusqu’au soir. Si elle parvient à gagner ces vingt sous, c’est son dîner et son lit à l’asile, afin de ne pas mourir et sans autre espérance. Regardez bien les vieilles qui vendent les journaux au portail du métro, à l’entrée des théâtres.

Nous nous engouffrons dans le sépulcre qui nous assomme de son odeur, et, tout en dévalant l’escalier, j’observe que ma vieille halète un peu, déjetée par son fardeau dont à grand’ peine elle consent à me confier une part.

Elle parle, heureuse de parler. Sa voix, qu’elle force, dans le grondement qui nous emporte aux entrailles de Paris, me détaille ses luttes de vieille veuve, seule dans la vie, et son emphysème. Nous remontons au jour place Martin Nadaud et, tout de suite, une autre expression de Paris nous surprend. La hâte est moins féroce, moins brutal le commerce. Dirait-on pas que devant la mairie du 20e les arbres sont plus frais que ceux des boulevards ?

La vieille va déjà, de son pas lourd et cependant vivace. Elle m’explique que, depuis huit ans qu’elle fait sa tournée, elle a ses habitués. D’aucuns paient le mardi, d’autres le samedi, quelques-uns tous les jours, elle sait tout ça : pas besoin de carnet.

L’Intran – tous les dix pas elle crie son cri, d’un timbre rauque qui lui tire la bouche au coin. Les tenancières de petits cafés, le cordonnier, la mercière et de vieux concierges trouvant leur porte sur rue, ou leur fenêtre, tendent la main par-dessus des pots de lilas. L’Intran – elle crie, elle marche, fatiguée mais infatigable, et parfois se retrempe au sourire d’un enfant qui, sur l’ordre de sa mère, tend sa petite main serrant quatre sous.

Rue de Bagnolet, enfin, nous trouvons un moment de repos dans un débit où la porteuse prend son café, debout devant le zinc. A la façon amène dont on la sert et dont on l’interpelle, j’aperçois tout à coup le secret de sa vaillance, et celui des vies besogneuses. L’habitude sur elles étend son calme, égrène ses intervalles. Il y a une harmonie à prendre tous les jours, recrue de la même fatigue, au même débit, son café servi par le même garçon, avec le même sourire à l’identique brocart. Une consolation… une musique intérieure.

Au delà de la Barrière, les verts lavés et tendres de la campagne s’étagent jusqu’au bord du ciel. Des nuages rapides y courent, nous présageant un caprice du temps. Et le long de la rue de la Py, au bout de laquelle les arbres de la rue Belgrand font perspective ; dans les sinuosités de la rue Pelleport, à ruisseau central, où quelque vieil hôtel est caché par les arbres de son jardin, décelé par un portail aux deux boules de pierre ; rue Ramus dont les portes entrebaîllées nous dévoilent des espaces inattendus, filée de poireaux, têtes de salades, bouffée de senteur rurale, nous cheminons.

La vieille envoie son cri, qui résonne dans la rue tranquille. Elle distribue ses feuilles, roule parfois l’une d’elles en tampon dans l’orifice d’une boîte aux lettres, rite ordinaire avec la calme assurance d’une qui gagne sa vie, en accomplissant une fonction sociale.

C’est fini, le cent est vendu, sauf dix journaux qui lui restent sur le bras. Ces « bouillons » lui font de la peine. Par l’avenue du Père Lachaise, nous regagnons la mairie du 20e. La vieille se tait. Une pluie s’abat sur les marronniers, avec le bruit doux d’un papier qu’on froisse, de la cheminée du four crématoire s’élèvent des tourbillons d’une symbolique fumée.

La porteuse s’engouffre dans le métro. Elle sera tout juste à cinq heures dans la cour de l’Intran, pour la troisième, la sportive sur papier porteur qu’elle paie 14 francs le cent. De retour place Martin Nadaud, par le métro encore, elle va, jusqu’à la nuit, chanter aux citadins leur chanson vespérale : L’Intran

Moi, je suis bien lasse : je ne vendrai pas la troisième, je quitte la vieille pour venir vous conter son travail.

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Le Huchier au Moyen-âge

Posté par francesca7 le 8 octobre 2013

Fabrication des meubles

Par 
Eugène Viollet-le-Duc

Les huchiers, au XIIIe siècle, fabriquaient des portes, des fenêtres, des volets, des coffres, bahuts, armoires, bancs. Cet art équivalait à celui de menuisier. Défense leur était faite de prendre des ouvriers tâcherons. Ils étaient compris dans la classe des charpentiers, c’est qu’en effet les meubles, à cette époque, aussi bien que la menuiserie, étaient taillés et assemblés comme de la charpenterie fine. Les bois étaient toujours employés de fil, assemblés à tenons et mortaises, chevillés en bois ou en fer. Les collages n’étaient employés que pour les panneaux, les applications de marqueterie, de peaux ou de toiles peintes ; quant aux moulures et à la sculpture, elles étaient taillées en plein bois, et non point appliquées.

Pour éviter les longueurs et rendre nos descriptions des moyens de fabrication plus vives et plus claires, nous nous supposons introduits dans un atelier de menuiserie en meubles, d’un huchier, vers la fin du XIIIe siècle, et nous rendons compte du travail des ouvriers.

Le Huchier au Moyen-âge dans ARTISANAT FRANCAIS telechargement2

Fig. 1 et 2

Jacques le huchier nous fit voir d’abord, derrière son atelier, une assez grande pièce remplie de bois de chêne refendu, disposé là pour sécher, en nous faisant observer qu’il n’emploie que du merrain emmagasiné depuis plusieurs années, en ayant le soin de remplacer le vieux par du neuf, afin de conserver toujours la même provision. De ces bois, les uns sont carrés comme du chevron plus ou moins gros, les autres sont refendus en planches d’un à deux pouces d’épaisseur pour les encadrements et panneaux.

Quand il a quelque ouvrage de choix à exécuter, Jacques nous dit qu’il soumet les panneaux à l’action de la fumée pendant plusieurs semaines, en les suspendant au-dessus de l’âtre de la cheminée. Jacques n’a et ne peut avoir qu’un apprenti ; son fils et son neveu complètent l’atelier. Ils sont donc trois ouvriers ; lui, Jacques, ordonne, s’occupe de ses bois dont il a grand soin, va chez les seigneurs ou les bourgeois pour prendre les commandes, et travaille aussi de ses mains ; c’est un habile homme. Il nous montra un banc à barre, servant de coffre (fig. 1), et dont toutes les pièces, terminées, étaient prêtes à être assemblées. « Vous voyez, nous dit Jacques, les quatre montants principaux, ceux du dossier A plus élevés que ceux du devant B pour recevoir la barre C. Je fais toujours mes assemblages de barres à doubles tenons D avec embrèvement, car j’ai remarqué que ces barres sont sujettes à se désassembler ; je les renforce à l’assemblage, cela perd un peu de bois, mais les personnes à qui je les fournis ne me les renvoient jamais pour être réparés. On s’appuie sur ces barres ; les valets peu soigneux tirent dessus pour reculer ou avancer les bancs, et si elles ne sont pas solidement assemblées et chevillées, elles ont bientôt quitté les montants. Deux tenons valent mieux qu’un, car ils sont tous deux serrés par les doubles mortaises. Vous voyez aussi que je donne de la force à mes bois là où je suis obligé de pratiquer des mortaises, puisque celles-ci affaiblissent les pièces. Maintenant, nos seigneurs ne veulent plus de ces meubles massifs comme ceux que l’on faisait autrefois ; ils veulent être commodément assis, se plaignent quand ils trouvent sous leur main des arêtes vives.

Il faut nous soumettre à ces exigences, et, sans nuire à la solidité, je diminue autant que je puis la force du bois entre les assemblages, soit par des adoucis, des chanfreins ou quelques colonnettes. Remarquez cet appui E, comme il permet de poser le bras sans fatigue, et comme je l’assemble par de bons doubles tenons pour réunir le grand montant A au petit B. Devant mon banc, j’ai une suite de panneaux F serrés entre deux traverses et des montants. J’en fais autant par derrière ; puis, sur les côtés, j’ai des joues H qui portent les tasseaux I recevant le couvercle K qui sert de siège. Le bord des joues L affleure la tablette à charnières. Ces charnières (fig. 2) sont forgées avec soin ; on les pose avec des clous rivés sur le coffre, et les bords du fer sont fraisés pour ne point accrocher les habits des personnes qui s’asseoient. C’est une précaution assez inutile, car personne ne s’assied sur un banc sans coussins. J’ai vu un temps, qui n’est pas très-éloigné, où les couvercles des bancs servant de coffres étaient ferrés avec des pentures saillantes sur le dessus du couvercle ; mais on ne veut plus de ces lourdes ferrures sur les meubles ; déjà on nous demande de les dissimuler autant que possible, et on arrivera à nous demander de les supprimer entièrement. — Vous regardez ces sculptures qui décorent les montants et la barre. C’est mon neveu qui les exécute, et j’espère en faire un imagier ; d’ici à quelque temps il entrera en apprentissage chez l’imagier Belot, l’un des meilleurs de Paris et que je vous engage à visiter.

Tous les jours on nous demande de la sculpture sur les meubles, et on ne veut plus entendre parler de ces incrustations d’ivoire, d’étain, de cuivre ou d’argent que l’on aimait beaucoup jadis. Cependant les seigneurs et les bourgeois riches qui exigent de la sculpture sur les bois des meubles les plus ordinaires n’y mettent pas un prix raisonnable, et nous sommes obligés ou de travailler pour rien, ou de nous contenter d’une exécution grossière. Puis les imagiers prétendent que nous empiétons sur leurs privilèges, et si nous avons recours à eux, ils se font si bien payer, qu’il ne nous reste pas de quoi payer le bois. » Jacques nous fit voir alors dans un coin de son atelier une assez grande armoire prête à être livrée. Sur notre observation que ce meuble paraissait être de forme ancienne, bien qu’il fût neuf, Jacques nous dit qu’il était destiné à l’abbaye de ***, qu’il devait renfermer des reliquaires et vases sacrés, que l’abbé avait exigé que ce meuble fût couvert de peintures et dorures afin de s’accorder avec l’ancien mobilier du sacraire, exécuté il y a plus d’un siècle. « J’ai eu grand’peine, continua le huchier, à faire cette armoire, on ne veut plus de ces meubles dont la fabrication exige beaucoup de temps et de soin ; aujourd’hui on est pressé, et personne ne consent à attendre un meuble pendant un an, car il n’a pas fallu moins de temps pour terminer celui-ci ; encore, les peintures ne sont-elles pas achevées ; le peintre imagier de l’abbé a plus d’ouvrage qu’il n’en peut faire.

Voyez comme ces faces de volets sont unies ; on croirait voir du marbre poli. Mon grand-père a fait beaucoup de ces meubles peints et dorés pour les églises et les appartements des seigneurs, et c’est à lui que je dois de savoir les fabriquer. Les volets sont composés d’ais parfaitement secs, collés ensemble sur leur rive avec de la colle de fromage ; il faut beaucoup de peine et de soin pour la bien assembler . Ces ais tiennent ainsi entre eux, sans grains-d’orge, par la seule force de la colle ; car les grains-d’orge ont l’inconvénient de paraître toujours à la surface du panneau et les font fendre le long des joints. Quand tous les ais d’un panneau sont bien collés et secs, il faut racler sa surface avec un fer tranchant, mais peu à peu ; autrement on éraille le fil du bois, et on n’obtient pas une surface unie. Après cela, on tend sur les panneaux une peau de cheval, d’âne ou de vache, non encore tannée, mais bien macérée et dépouillée de son poil ; la peau est collée au panneau avec cette même colle de fromage. Ceci fait, il faut laisser sécher doucement, sous presse, et ne point se hâter de toucher aux panneaux, car si la peau n’est pas parfaitement desséchée, elle fait coffiner les panneaux.

images-1 dans ARTISANAT FRANCAISEn été, il faut compter un mois au moins pour que ces apprêts soient secs et en état d’être employés. Alors, dans un lieu frais mais non humide, on passe, sur la peau ainsi tendue sur les ais, trois couches de plâtre bien broyé, que l’on fait chauffer dans de l’eau avec de la colle de peau ; entre chaque couche, il faut laisser s’écouler un temps assez long pour que le plâtre sèche parfaitement. Après quoi, on racle doucement la surface et on la dresse avec un fer plat et tranchant ; ce travail exige une main exercée, car si l’ouvrier appuie sur un point plus que sur un autre, il se produit des bosses et des dépressions ; il faut recommencer l’opération ; encore ne réussit-elle jamais comme la première fois. Les couches de plâtre applanies au fer, il faut les polir avec de la prêle jusqu’à ce que la surface devienne brillante comme du marbre. Ceci terminé, on passe sur le plâtre une première couche de peinture bien broyée avec de l’huile de lin, puis une seconde. C’est sur ce fond que l’imagier trace et peint les figures ou les ornements, qu’il applique les feuilles d’or ou d’argent, au moyen d’une colle faite de clair de blanc d’œuf battu sans eau ; s’il veut brunir l’or ainsi appliqué et lui donner un certain relief, ce qui est fort plaisant aux yeux, il superpose jusqu’à trois feuilles d’or battu, en ayant le soin de coller chacune d’elles ; puis, quand l’ouvrage est bien ferme, mais non encore complètement desséché, il brunit doucement l’or ou l’argent avec une pierre d’agate polie et arrondie en forme de dent de loup. Il rehausse sa peinture et cerne la dorure par un trait de couleur brune détrempée dans un vernis composé d’huile de lin et de gomme laque que l’on a fait cuire à un feu doux. S’il veut donner du brillant à la peinture, il passe sur toute sa surface une couche de ce même vernis fait avec le plus grand soin dans un pot neuf et bien propre. Quant aux parties sculptées du meuble sur lesquelles on ne peut tendre de la peau, on se contente de passer les couches de plâtre sur le bois, puis on répare avec de petits outils de fer et on polit avec de la prêle, comme je viens de le dire tout à l’heure. Ces meubles sont fort beaux, très-riches, brillants et propres ; ils décorent mieux les salles et les chambres que nos meubles de bois sculpté, souvent grossièrement peints ; mais cela est passé de mode aujourd’hui, et on n’emploie plus guère ce genre de fabrication que chez les écriniers, pour les litières, pour les selles de chevaux, les écus et quelques petits coffres de voyage. »

Jacques nous fit voir ensuite une huche d’une dimension énorme, telle qu’un âne eût pu y être enfermé. Sur ce que nous étions ébahis de voir pareille huche, Jacques nous dit : « Vous vous émerveillez, messieurs, mais on nous demande aujourd’hui des huches de cette taille ; nos seigneurs et même nos bourgeois et bourgeoises ne trouvent jamais les huches assez grandes pour serrer leurs besognes. Levez le couvercle, et vous trouverez en dedans plusieurs coffres faits pour la place. Si la huche est bien travaillée, les coffres le sont mieux encore. Vous allez me demander comment on peut sortir ces coffres ? Or remarquez que le devant de la huche est divisé en deux ventaux, retenus par une feuillure, un loqueteau et le moraillon attaché au couvercle ; ouvrant les ventaux, vous tirez les coffres à votre plaisir.

Lire la suite ici…. 

 

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le miel de Paris

Posté par francesca7 le 7 octobre 2013

 

La capitale compte aujourd’hui près de 300 ruches. Un investissement nécessaire pour perpétuer la pollinisation.

le miel de Paris dans FLORE FRANCAISE images-7

« Si l’abeille disparaissait du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre. » À l’heure où scientifiques et écologistes tirent la sonnette d’alarme, la phrase d’Albert Einstein n’a jamais autant été d’actualité : de 50 à 90 % des abeilles ont disparu de la surface de la Terre en à peine vingt ans. Pour tenter de remédier à cette inquiétante disparition qui nuit à la pollinisation, plusieurs villes de France et de plus en plus de particuliers s’investissent. Rien qu’à Paris, on compte environ 300 ruches. Sur les toits de l’Opéra Garnier, à l’Assemblée nationale, dans les jardins de Matignon, au Luxembourg ou encore au-dessus du restaurant La Tour d’argent… Le toit de la rédaction du Point n’échappe pas à la règle, avec ses trois ruches installées par la société Mugo. Le grand spécialiste des abeilles, Jean Riondet, auteur du Rucher durable (Ulmer, 2013), nous explique en quoi ce regain d’intérêt pour l’espèce est fondamental à notre survie. 

Le Point.fr : Paris compte aujourd’hui près de 300 ruches. Comment expliquez-vous cette recrudescence ?

Jean Riondet : En fait, il y a toujours eu des ruches dans les grandes villes, mais naturelles, donc on y faisait peu attention. Depuis quelques années, on a banni l’utilisation de produits phyto-sanitaires ou toxiques dans les jardins publics, et certains ont même reçu un label pour leur gestion écologique. Il faut le dire : les abeilles se sentent mieux en ville. Les parcs renouvellent les plantes au gré des saisons, les hivers sont relativement plus doux, et les abeilles sont pratiquement insensibles à la qualité de l’air… Leur mortalité y est moins importante qu’à la campagne. Parallèlement à cette réalité biologique, les citadins ont trouvé avec les abeilles une façon agréable de participer à l’agriculture. Ils n’ont pas besoin de terre, ni de terrain, et l’élevage est sans contrainte puisqu’il s’agit de s’en occuper une fois par mois. 

Pourquoi est-ce important de protéger les abeilles ?

220px-Wiki_miel dans ParisParce que 80 % des espèces végétales ont besoin des abeilles pour être fécondées. Or, de 50 à 90 % des abeilles ont disparu de la surface de la Terre en à peine vingt ans. À moyen terme, si personne ne réagit, nous pouvons tirer un trait sur les fruits et les légumes. Dans la région lyonnaise, où je vis, des agriculteurs se mettent d’accord avec des apiculteurs du coin, font l’effort de raisonner sans les pesticides et participent à la pollinisation.

L’apiculture séduit de plus en plus de particuliers. Est-ce une bonne chose ?

Étant bien souvent consommateurs de miel eux-mêmes, ils sont les meilleurs vecteurs de la communication sur les abeilles. Les Parisiens sont nombreux aujourd’hui à vouloir installer une ruche sur leur balcon ou sur les toits.

Quels conseils leur donner ?

À Paris, la ruche doit être située à 5 mètres minimum de son voisin, et à plus de 25 mètres d’un hôpital ou d’une école. Néanmoins, si elle est protégée par un mur ou un grillage d’au moins deux mètres de hauteur au dessus de l’entrée, ces règles sont annulées. Ce qui signifie que vous pouvez en installer à peu près partout. L’important est de conserver de bonnes relations avec ses voisins en les tenant au courant de la vie de la ruche, de se former et de s’entraîner avant de se lancer, en compagnie d’un apiculteur. Ce n’est pas un jeu. Pour commencer, il est peut-être mieux d’acheter une colonie douce. Il faut aussi savoir que, depuis janvier 2010, les apiculteurs doivent obligatoirement déclarer leur rucher chaque année.

REGARDEZ la récolte du miel sur la terrasse du « Point » :

http://www.lepoint.fr/insolite/video-paris-fait-son-miel-21-09-2013-1733729_48.php#xtor=EPR-6-[Newsletter-Quotidienne]-20130922

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Forêt chatillonnaise (21)

Posté par francesca7 le 7 octobre 2013

 

Forêt chatillonnaise (21) dans Bourgogne telechargement-8

L’Office national des forêts vous propose dès cet été de découvrir le chant des oiseaux de la forêt de Châtillon, non pas avec un guide mais avec un GPS.

Cela vous est sans doute déjà arrivé, lors d’une balade en forêt : un oiseau vous offre un concert de pépiements mais impossible de savoir de quelle espèce il s’agit. Ni même à quoi il ressemble, vu qu’il se perche sur la cime des arbres.

Et une fois revenu chez soi, plus moyen de se souvenir de son chant, pour déterminer si c’était un rouge-gorge ou un pinson. Frustrant.

L’Office national des forêts (ONF) s’est occupé de ce problème en créant un circuit, sur le thème des chants d’oiseaux, près de l’étang des Marots, au cœur de la forêt de Châtillon. Un parcours à effectuer sans panneaux ou fiches explicatives mais avec un GPS.

Laissez-vous guider

« Il fonctionne comme le GPS de votre voiture, en indiquant le chemin à suivre dans la forêt, témoigne Paul Brossault, guide à l’ONF. Quand vous passez devant un arbre, il se déclenche automatiquement. Vous entendez le chant de l’oiseau et sur l’écran, sa photo s’affiche. Vous pouvez aussi lire des explications plus détaillées. Et nous avons inclus des anecdotes de Buffon, nous sommes dans son pays quand même ! »

Allons-le tester sur le terrain. Après quelques minutes d’initialisation, un oiseau s’affiche sur la carte du GPS, pour indiquer notre position.

Bernard, chargé par ses amis de dompter le GPS, les entraîne sur le parcours. Quelques mètres plus loin, il fronce les sourcils : l’oiseau-repère s’est égaré. Heureusement, le petit groupe ne court pas ce risque, le parcours étant délimité naturellement par la densité de la forêt. Le GPS retrouve finalement ses repères et se déclenche à proximité d’un gros chêne. Le chant du rouge-gorge retentit et tout le monde se groupe auprès de Bernard pour suivre les explications. Explications qui ne tardent pas à disparaître, sous les doigts maladroits du retraité. « Les jeunes se débrouillent mieux avec ça, plaisante-t-il. Ils bidouillent ces machines et arrivent toujours à s’en sortir ! » Il réussira tout de même à afficher la fiche du rouge-gorge avant de poursuivre le parcours.

 dans Côte d'OrDeuxième énigme : une silhouette de rouge-gorge a été cachée parmi les frondaisons, il faut la découvrir. Tête en l’air, chacun scrute la cime des arbres, en vain.

12 espèces à découvrir

Le groupe repart à la découverte des geais, roitelets, mésanges, grives, pics et autres pigeons ramiers qui nichent dans les bois. Un panel d’oiseaux minutieusement choisi par l’ONF.

« Pendant deux années, j’ai parcouru ce coin de forêt pour repérer les oiseaux territoriaux, reprend Paul Brossault. Autrement dit, ceux qui défendent leur territoire et n’en bougent pas. J’ai sélectionné une douzaine d’espèces plutôt communes et déterminé leurs territoires respectifs. »

Si la balade des chants oiseaux ne vous a pas suffi, des chemins de randonnée permettent de faire le tour des étangs des Marots et de la forêt domaniale.

http://www.bienpublic.com

 

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Lac de Saint-Ferréol

Posté par francesca7 le 7 octobre 2013


Lac de Saint-Ferréol dans LACS DE FRANCE lac_de_saint-fereol_1

Lac situé dans la Montagne Noire en partie sur Saint-Ferréol, commune de Revel, en Haute-Garonne, une autre partie sur le département du Tarn (commune de Sorèze) et une dernière partie sur le département de l’Aude (commune de les Brunels) en région Languedoc-Roussillon. Un barrage situé au vallon de Vaudreuille sur un verrou rocheux permet de retenir les eaux du lac.

Ce barrage a été construit par Pierre-Paul Riquet entre 1667 et 1672 pour créer une réserve d’eau sur 67 ha et d’une contenance de 6 millions de mètres cube dans le but d’alimenter le Canal du Midi via « la Rigole de la plaine », nom donné au petit canal qui va jusqu’auSeuil de Naurouze.

Au xixe siècle, les vannes du barrage sont refaites à l’identique en bronze. Elles permettent de contrôler le débit d’eau à la sortie du barrage. Ces nouvelles vannes gardent les mêmes caractéristiques que les anciennes mais avec une plus grande capacité

En 1900, après le rachat par l’État du canal du Midi, de nombreuses terres sont revendues comme les 200 hectares boisés autour du lac. Une « Société immobilière de la Montagne Noire » souhaite y faire construire un centre de loisir avec un hôtel, un casino et un lotissement à but touristique. L’accent est mis sur l’attrait touristique de la région avec ses plans d’eau et ses forêts. Mais, le projet est revu à la baisse et le lac devient en 1930 un centre de loisir plus modeste avec des tennis, de la voile et de la natation.

Depuis 1997, le barrage est inscrit au titre des monuments historiques.

Un barrage-masse, le premier d’Europe de cette importance, est édifié avec trois murs : un premier mur en amont de 29,25 m de haut et de 3,90 m d’épaisseur, puis un deuxième mur de 871 mètres de longueur sur 35 mètres de hauteur et 10 m d’épaisseur et enfin un troisième mur en aval de 29,25 m de haut et 2,80 m d’épaisseur. Ces murs sont constitués de granit taillé. Entre chaque mur, un espace de 60 mètres de largeur est rempli des débris de roche et d’argile. De plus, quatre souterrains permettent d’accéder aux vannes et robinets de sortie des eaux

Le Lac de Saint-Ferréol est un lac artificiel français de la Montagne Noire alimenté par la Rigole de la montagne qui reçoit les eaux duLaudot et du Sor grâce à un tunnel de 122 m de long (la « Percée des Cammazes »), situé dans les départements de la Haute-Garonne et duTarn en région Midi-Pyrénées, et du département de l’Aude en région Languedoc-Roussillon. Ce fut le premier grand barrage construit en France

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LAC DE PANNESIERE – CHAUMARD

Posté par francesca7 le 7 octobre 2013


Nièvre) – Le plus grand des lacs morvandiaux se répand sur près de 7,5 km dans un joli site de collines boisées, plus sauvage que celui des Settons. Une route franchit la crète du barrage d’où la vue s’étend sur les ramifications de la retenue tandis qu’à l’horizon se profilent les sommets du haut Morvan.

Le lac de Pannesière est un lieu de pêche (brochets, sandres) et d’activités nautiques (voile, canoë-kayak).

LAC DE PANNESIERE – CHAUMARD dans LACS DE FRANCE 220px-barrage_de_panneciere

Barrage de Pannesière – Construit en 1949, long de 340 m et haut de 50 m, il est constitué de multiples voûtes minces, prolongées sur chaque rive par des digues massives en béton : 12 contreforts prennent appui sur le gond de la gorge. Par sa retenue de 82,5 millions de m3 il régularise le régime des eaux du bassin de la Seine. Une usine hydroélectrique est installée en aval et produit près de 18 millions de kwh par an. Près de la D 944, en aval de l’ouvrage principal, a été édifié un barrage de compensation long de 220 m et composé de 33 voûtes minces. Il permet de restituer à l’Yonne sous un débit constant l’eau turbinée par l’usine au rythme de la demande en courant électrique  et il favorise l’alimentation en eau du canal du Nivernais.

Pour un beau point de vue sur le plan d’eau, rendez-vous à Ouroux en Morvan en direction de Montsauche. De l’église et de la place Centrale, deux rues conduisent au panorama. Revenir sur le lac par Courgernain, prendre à gauche un chemin vicinal vers les Quatre vents. Très sinueux, le chemin offre dans sa descente des vues sympathiques sur le site.

Au pied du barrage de Pannecière, en aval du bassin, dit de compensation, débute la rigole d’Yonne qui achemine l’eau du lac de Pannecière jusqu’au bief de partage au lac de Baye. Au loin, la rigole d’Yonne franchit une nouvelle vallée, grâce à l’aqueduc d’Oussy.

Des explications ici : http://bruno.chanal.perso.sfr.fr/cnc/Lac%20de%20Panneciere.html

 dans LACS DE FRANCELa construction du barrage, lancée par l’État et le département de la Seine, a été décidée suite à d’importantes inondations de la Seine, notammentcelle de 1910. Le lac-réservoir fut déclaré d’utilité publique par un décret du 8 septembre 19297. Des travaux de maintenance ont eu lieu sur le barrage pendant environs un an, ils ont dû se terminer en automne 2012.

Le chantier débuta le 29 septembre 1937 avant de s’interrompre le 2 septembre 1939. Les travaux reprirent en mai 1946 ; ils furent achevés en décembre 1949. Lors des périodes de forte activité, jusqu’à 550 ouvriers travaillaient sur le site8.

Deux hameaux furent engloutis lors de sa mise en eau du lac de barrage : « Pélus » (entièrement) et « Blaisy » (partiellement)7. Si l’on retourne sur les lieux de « Blaisy » ou de « Pélus » lors de la vidange partielle annuelle (ou lors de la vidange complète décennale), on remarque les traces du temps passé : des amas de pierre, l’Yonne et l’Houssière qui retrouvent leur lit et les anciens petits ponts de pierre les enjambant, les chemins qui traversaient les hameaux, etc.

Sa construction nécessita aussi la création de de 16 km de routes, de 6 ponts et d’une cité ouvrière sur le site de Pannecière, puisque qu’elle amena un grand nombre de travailleurs dans une région à l’époque en manque de logements9.

Une usine hydroélectrique gérée par EDF a été mise en place en 19505. Cette usine profite de la chute d’eau créée par le barrage pour produire de l’électricité.

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le Château de Bussy Rabutin

Posté par francesca7 le 6 octobre 2013


par sa riche et originale décoration intérieure, ce château constitue une curiosité révélatrice des états d’âme de son étonnant propriétaire.  Situé à mi-pente d’une colline au voisinage d’Alise Ste Reine (21). A 6 kmg de Venarey les Laumes.

le Château de Bussy Rabutin dans Bourgogne chateau_de_bussy-rabutin_097

Tout dans le château rappelle le destin de Roger de Rabutin : « nous pénétrerons dans un château rempli d’emblèmes qui peignent l’amour trompé dans son espoir et l’ambition malheureuse dans ses projets ». (A.L Milin) Le château de Bussy-Rabutin ou château de Bussy-le-Grand est un château du xiie siècle et xive siècle de style Renaissance, à Bussy-le-Grand, en Côte-d’Or en Bourgogne. Le château est classé Monument Historique en 1862, le domaine est classé monument historique le 29 mars 2005 et le château est labellisé Maisons des Illustres. Propriété de l’état depuis 1929 avec une centaine d’autres monuments, il est géré et animé par le centre des monuments nationaux du Ministère de la Culture.

LES MESAVENTURES DE ROGER DE RABUTIN :   L’art de la plume, si favorable à Madame de Sévigné, sa cousine, causa bien des ennuis à Roger de Rabutin, comte de Bussy (1618-1693), que Turenne, égratigné par ses scies, décrivait au roi comme « =le meilleur officier de ses armées, pour les chansons ». S’étant compromis, en compagnie de libertins, dans une orgie au cours de laquelle il improvisa et chanta des couplets tournant en ridicule les amours du jeune Louis XIV et de Marie Mancini, il fut exilé en Bourgogne par ordre du roi. Rejoint dans sa retraite pas sa tendre compagne, la marquise de Montglat, il composé, pour la divertir, une Histoire amoureuse des Gaules, chronique satirique des aventures galantes de la cour. Ce libelle conduisit son auteur tout droit à la Bastille où il séjourna un peu  plus d’un an avant d’être autorisé à retourner en exil dans ses terres (en 1666), mais célibataire cette fois, la belle marquise s’étant montrée fort oublieuse. Sa fille, veuve de Coligny, le rejoindra plus tard.

Portrait de Roger de Bussy-Rabutin, de son château de Bussy-Rabutin en Bourgogne.

Le château de Bussy-Rabutin fait cohabiter plusieurs époques. La cour d’honneur est entourée de galeries au décor typique de la première Renaissance française et la toiture est en ardoise. La riche et originale décoration intérieure est quant à elle, l’oeuvre intégrale de l’écrivain Roger de Bussy-Rabutin.

Ce château fort du 15ème siècle fut racheté à la Renaissance par les Comtes de Rochefort, lesquels firent abattre le mur qui fermait la cour (la courtine) transformèrent les quatre tours de défense en tours d’habitation et dotèrent les ailes d’une décoration raffinée. La façade est du 17è. Commencé par le grand-père DE Roger de Rabutin, le rez de chaussée date du règne de Louis XIII, alors que les parties supérieures évoquant le premier style Louis XIV furent terminées en 1649.

A l’intérieur du château, toute la décoration des appartements, cage dorée où l’exilé exhale sa nostalgie de l’armée, de la vie de cour, son ressentiment envers Louis XIV et se tenace rancune amoureuse, a été conçue par Bussy Rabutin lui-même.

 dans CHATEAUX DE FRANCE-          le Cabinet des devises (ou salle à manger)

Encastrés dans la boiserie, panneaux figuratifs ou allégoriques et savoureuses devises composées par le maître de maison forment un assemblage imprévu. Des vues de châteaux et monuments dont certains n’existent plus figurent sur les panneaux supérieurs. Sur la cheminée, portrait de Bussy Rabutin par Lefèvre, élève de Lebrun. Le mobilier est Louis XIII.

-          l’Antichambre des hommes de guerre

Les portraits de 65 hommes de guerre célèbres, de Du Guesclin jusqu’à notre hôte, « maistre de camp, général de la cavalerie légère de France », sont disposés sur deux rangs tout autour de la pièce. Quelques-unes de ces toiles sont des originaux, la plupart des copies exécutées au 17ème siècle. L’ensemble n’en présente pas moins un intérêt historique indéniable. Les boiseries et les plafonds sont décorés de fleurs de lys, de trophées, d’étendards et des chiffres enlacés de Bussy et de la marquise de Montglat. Sur les panneaux du bas, entre les croisées, observer deux devises qui évoquent la légèreté de la maîtresse infidèle.

-          la Tour Dorée

l’exilé s’est surpassé dans la décoration de décoration de cette pièce où il avait installé son bureau (il s’y est fait représenté en empereur romain). Entièrement couverte de peintures, elle occupe le premier étage de la tour Ouest. Les sujets empruntés à la mythologie et à la galanterie de l’époque sont accompagnés de quatrains et de distiques ravageurs. Sous le plafond à caissons richement décoré, une série de portrait (copies) des grands personnages des règnes de Louis XIII et de Louis XIV couronne l’ensemble.

-          La Chapelle

La galerie des rois de France mène à la tour Sud qui abrite un petit oratoire orné d’un beau mobilier (retable de pierre du 16è siècle représentant la Résurrection de Lazarre et une Visitation du 18ème siècle en pierre polychrome et en costumes bourguignons).

Jardins et parcs. Un part de 34 ha, étagé en amphithéâtre avec de beaux escaliers de pierre, compose une magnifique toile de fond aux jardins attribués à Le Nôtre, aux statues (17è au 19è siècle) aux fontaines et aux pièces d’eau.

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Histoire du château de La Clayette (saône et loire)

Posté par francesca7 le 6 octobre 2013

Histoire  du château de La Clayette (saône et loire) dans CHATEAUX DE FRANCE 280px-chateau_de_la_clayette_saone-et-loireJean de Lespinasse, damoiseau, reconnaît tenir en fief du roi de France « le grand étang dit de La Claete, avec le moulin attenant au dit étang », en 1307. Le 1er septembre 1368, Philibert de Lespinasse reconnaît quant à lui tenir en fief de Jean, fils du roi de France, « la place ou lieu de son étang de La Claete, situé près de la maison forte dudit lieu avec toutes les appartenances de cette place » (première mention d’un petit château, non compris dans le fief, sans doute sur terre de Bourgogne) 

Vers 1380, le château, « qui n’estait qu’une maison basse fut rebasti à neuf. Le sieur Lespinace feit faire le donjon muny de quatre grosses tours rondes et deux corps de logis entre deux, avec la chaussée de l’étang. Tout lequel bâtiment fut fait en un an depuis une fête de Toussaint jusqu’à l’autre. Tel bâtiment mesurant la chaussée despleut au sieur de la Bazolle du nom et armes de Damas. Pour doncques saouler son despit il laschoit l’eau de son estang, et par la ravine et l’impétuosité d’icelle ruinait le nouveau étang de La Clayette. A quoi le sieur de l’Espinasse remédia par le dit bastiment. » (St-Julien de Balleure, 1581). 

A la mort de Philibert, vers 1394, ses petits-fils Hugues et Philibert (sa fille Jeanne ayant épousé Jean de Chantemerle) furent, par arrêt du Parlement de 1394, déclarés adjudicataires « comme plus offrans et derniers enchérisseurs. » 

Il existait au château, dès 1420, une chapelle particulière dédiée à saint Jean l’Evangéliste et à St Etienne ; embellie, elle fut consacrée, le 14 juin 1448, par l’évêque de Mâcon, Jean Macet. D’après une visite épiscopale de 1746, elle était située dans une tour : « ladite chapelle est en forme de tour, bien carrelée en carreaux de terre, éclairée de trois vitraux, peinte en plusieurs endroits. Contre la muraille qui fait face à l’autel est un tableau représentant la Sainte Trinité. On entre dans la dite chapelle, voûtée à voûte forte, par une espèce de corridor destiné pour les domestiques … » (1) 

(1) « Il s’y trouve de remarquables fresques peintes sur la voûte, également du XVe s., représentant un concert d’anges aux instruments de musique variés qui permirent d’en authentifier l’époque. Les visages sont d’une grande finesse accentuée par des coloris de grande douceur, d’une tonalité à peine orangée s’alliant à un mauve léger. Ces anges, importants par leur nombre, présentés en deux sortes de cercles forment un tout glorifiant le Christ. » (Ces fresques ont été reproduites par le peintre fresquiste Léon Raffin pour le Musée des Monuments Français du Palais de Chaillot) (M. B. Marcelle de Beaumont, Le château de La Clayette, Vieilles maisons françaises, juillet 1965). 

A la mort d’Alice de Chantemerle (1632), épouse de Jacques de Brèche, Paul de Damas est héritier testamentaire. Les propriétaires du château se succédèrent à un rythme accéléré (7 en 90 ans) : Claude-Anthoine Palatin de Dyo (1700) ; Hector de Fay, marquis de la Tour-Maubourg (acquéreur en 1712) ; Pierre Larcher (acquéreur le 20 décembre 1718) ; Joachim de Pay (acquéreur le 17 Juillet 1720) ; et enfin, le 4 novembre 1722, acquisition du château, avec la seigneurie, par Bernard de Noblet, pour une somme de 165.000 livres, plus 1800 de « pot-de-vin ». 

Bernard de Noblet devint « comte de La Clayette et baron de Trémont », il est dit également « marquis de Noblet, comte de Chénelette ». En 1736, un décret érigea en Comté, à son bénéfice, la baronnie de La Clayette, dont le château est demeuré jusqu’à ce jour dans la même famille. 

Pendant la Révolution le château servit de résidence à la gendarmerie et aux prisonniers de guerre, d’entrepôt ; on l’utilisait également aux fêtes républicaines ; cette occupation le sauva du pillage et du saccage ; mais surtout, « si les biens ne furent pas aliénés, ce fut, dit-on, grâce à l’intervention d’Antoine de La Métherie (incarcéré à Marcigny à cause de sa modération) ». Pour manifester leur reconnaissance, les de Noblet lui donnèrent en jouissance le domaine de Curbigny et la maison de Gueurce, entourée d’un grand jardin … » 

Description 

Château magnifiquement situé, à l’extrémité Ouest du grand étang, clos par une digue qui permet d’accéder facilement du château à la rive Sud. Le château proprement dit se compose de bâtiments du XVIIIe siècle flanqués de minces tours rondes couronnées de mâchicoulis, accolés à un édifice médiéval malheureusement fort « embelli » au siècle dernier. 

 dans Saône et LoireLes communs, avec leur poterne fortifiée, leurs longs bâtiments parallèles flanqués de tours et d’échauguettes, ont été mieux sauvegardés et ont très belle allure. Ils s’alignent en deux rangées le long d’une cour intérieure, directement plantée sur l’étang qui borde cet ensemble sur ces trois faces. Le bâtiment oriental est cantonné d’une grosse tour ronde, coiffée d’une toiture domicale et flanquée elle-même d’une tourelle ronde d’escalier. La poterne, dominée par une tour carrée, s’ouvre dans le bâtiment de l’ouest. Echauguette d’angle sur chaque face des bâtiments qui regarde l’étang. 
« La voûte de la chapelle est décorée d’intéressantes fresques du XVe siècle représentant des anges musiciens. » 

Documentation 

– Mouterde (Abbé H.), La Clayette … de l’origine à la Révolution, Paray-le-Monial, Imp. Nouvelle, 1931. 
– Merveilles des châteaux de Bourgogne et de Franche-Comté, coll. Réalités. 
– Menand (Jean), Châteaux de Saône-et-Loire, p. 18. 
– Soulange-Bodin (H.), Les châteaux de Bourgogne, p. 118. 
- La Clayette et les Chantemerle, par Pierre de Saint-Julien de Balleure, « De l’origine des Bourgongnons et antiquité des estats de Bourgongne, plus des antiquités d’Autun, de Chalon, de Mascon, de l’abbaye et ville de Tournus, 1581. » 

Source : Fiche établie par Mme Oursel en 1970, inventaire du patrimoine, La Clayette, château (AD71). 

 

 

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