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Les premiers réverbères de Rouen

Posté par francesca7 le 13 octobre 2013

 

(D’après « Revue de la Normandie », paru en 1864)

Ainsi que beaucoup d’améliorations et de découvertes utiles, les réverbères sont nés de la nécessité, imaginés pour éclairer le désordre des rues et pour le combattre, cependant que jusqu’au commencement du XVIe siècle, jamais, en France, on n’avait songé à l’éclairage des rues pendant la nuit. Particulièrement affectée par des violences nocturnes le devant à un contexte âpre, tant sur le plan social que politique, la ville de Rouen fait figure de précurseur en matière d’éclairage, puisqu’il faudra attendre 1667 pour que Paris généralise un tel système.

Les premiers réverbères de Rouen dans HUMEUR DES ANCETRES images-16Qu’on se figure donc, durant les longues nuits d’hiver, la vieille cité rouennaise plongée dans une obscurité complète ; ses rues étroites et tortueuses ; ses porches nombreux, repaires habituels des vagabonds et des voleurs ; puis, grouillant et robant, une multitude en guenilles que le désœuvrement et la misère poussent toujours à mal faire ; les boutiques n’avaient pas alors de devantures vitrées dont le reflet aurait pu diminuer l’obscurité de la rue ; dans ces temps-là, dès la fin du jour, toute boutique était close, et l’on continuait la veillée derrière les planches épaisses qui lui servaient de fermeture.

Aussi, quand la lune ne donnait pas sa clarté, nos rues étaient si sombres, si mal hantées et si peu sûres, qu’il y avait danger à les parcourir sans armes ; les femmes surtout n’auraient pu s’y aventurer sans s’exposer aux plus grossières attaques ; en effet, le soir, les jeunes seigneurs et les jeunes bourgeois aimaient à courir les rues pour y promener leur désœuvrement ; et quand, après une journée passée dans les tavernes à jouer aux dez et aux cartes, à petuner et à boire, ils sortaient la tête échauffée, il n’était mauvais tours auxquels ils ne fussent disposés, et malheur à qui se trouvait sur leur chemin.

A cette époque, les longs soupers étaient en grand usage ; ils se prolongeaient très avant dans la soirée ; mais comme les carrosses étaient encore inconnus, les nobles, aussi bien que les bourgeois et les manants, rentraient à pied chez eux ; les seigneurs se faisaient escorter de leurs valets, portant devant eux des torches allumées ou de grosses lanternes en bois et corne ; les bourgeois faisaient porter de simples lanternes ; mais bourgeois et manants sortaient rarement le soir, même pour vaquer aux soins les plus vulgaires, sans tenir à la main ce meuble important : ce qui, soit dit en passant, donnait une certaine activité à l’industrie des futaillers-tourneurs-lanterniers ; car il se faisait une si grande consommation de ces lanternes, que les statuts de la corporation leur consacrent un article spécial dans lequel il est dit « que le bois des lanternes sera levé de bois de quartier, encorné de bonne corne qui ne soit point percée, et clouée de bons clous de bonne étoffe. »

On comprend mieux encore combien il était nécessaire d’éclairer sa marche le soir, quand on se rend compte de l’état des rues à l’époque dont nous parlons ; car les immondices et les cloaques infectaient la ville, et le défaut de police, en ce point, ne fut pas la moindre cause des maladies qui décimèrent les habitants durant plusieurs siècles.

 dans VILLAGES de FRANCESans parler des crimes nombreux qui se commettaient à la faveur des ténèbres, que d’aventures signalèrent ces nuits sombres ? Que d’enlèvements, que d’intrigues, que de vengeances et que de duels cet état de choses protégea ; que de fois de paisibles habitants attardés chez des parents ou des amis furent effrayés, en regagnant leur demeure, par ces cris, si fréquents alors : au meurtre ! à l’assassin ! ou bien par le bruit des épées qui se croisaient non loin d’eux, entre des coureurs de tavernes se battant pour des ribaudes ; d’autres fois, c’était un cadavre gisant au milieu de la rue, et que tout-à-coup ils découvraient, ou percé de coups, ou portant sur son visage le signe évident du mal qui l’avait tué ; car, on le sait du reste, la peste faisait alors tant de victimes qu’il ne se passait pas un matin qu’on n’en découvrît quelques unes, tant dans les rues que sous les tréteaux des regrattières !

A ces désordres habituels des rues, l’échiquier de Normandie, devenu sédentaire sous Louis XII et bientôt créé parlement par François Ier, tenta d’opposer des mesures de police ; mais les temps étaient difficiles ; en vain, par des arrêts de 1508 et 1513, fut-il interdit « de porter masques, nez ou barbes, ou autres choses pouvant déguiser le visage, » parce que « ces gens masquez et embastonnez se rendaient de maison en maison, soubz prétexte de jouer aux dez, et troublaient le repos public » ; rien n’y pouvait faire, et le mal augmentait de jour en jour.

La disette vint encore augmenter la gravité de la situation et ajouter un nouvel élément aux causes ordinaires du désordre ; durant les années 1521 et 1522, la récolte du blé fut telle, que littéralement on peut dire que le pauvre peuple mourut de faim, aussi bien dans les campagnes que dans les villes ; de là des émigrations continuelles et une affluence considérable de mendiants, qui venaient à Rouen dans l’espoir d’y pouvoir vivre plus facilement qu’ailleurs. C’était là, pour la ville, un surcroît d’embarras pendant le jour, mais aussi le danger et le désordre dans les rues étaient bien plus grands encore pendant la nuit.

Dans l’espoir de porter remède à un tel état de choses, le parlement rendit, à la date du 29 janvier 1521, un arrêt qui peint trop bien la situation pour que nous n’en donnions pas ici les termes : « Aulcuns compaignons, y est-il dit, tant de Rouen que de Darnetal, Carville, Bourdeny, le Vivier, Saint-Aubin et autres paroisses près la ville, s’étant mis parles champs et chemins, par bandes et tourbes, détroussent les laboureurs et marchands qui apportent du blé à la halle, les rançonnent et les pillent

« (…) Pour à quoi remédier la Court ordonne que, comme aux dites communes, y a grand nombre et multitude de gens oisifs et vagabonds qui n’ont maître, ni adveu, vivant mal chacun jour,

Le lieutenant du bailly bien accompagné de gens de la cinquantaine et sergentz de la ville, se transportera aux dites paroisses, s’enquerrera en chacune maison quel nombre de gens y a « vivant sous les maîtres, quels gens et serviteurs en sont partis, comme ils vivent et où ils sont ou peuvent être, prendra leurs noms, par écrit, saisira tous les basions qu’il trouvera ès maisons, comme « piques, demi-piques, javelines, hallebardes, goulpes, espieux, haches d’armes, couleuvrines à main et à crochet, arcs, arbalestres, etc., qu’il déposera à l’hôtel commun pour les rendre en temps et lieu. »

Cet arrêt, non plus que beaucoup d’autres rendus dans de semblables circonstances, ne reçut qu’une exécution bien incomplète, et souvent le parlement dut y rappeler le bailli et les enquêteurs. En essayant de rétablir l’ordre dans la banlieue, le parlement espérait, du même coup, diminuer les embarras de la ville ; mais d’autres épreuves lui étaient réservées ; la peste suivit de près la disette, qui l’avait engendrée, et la désolation devint générale.

Cependant de nouvelles calamités devaient s’ajouter encore à celles-là. Luther venait de se séparer de l’Eglise et de lever l’étendard de la révolte contre elle ; déjà la théorie nouvelle, portée par de zélés prédicants, avait franchi la frontière et se répandait en France avec une, rapidité que les circonstances expliquent facilement : profitant habilement des nombreux abus qui signalèrent cette époque malheureuse, et mettant à profit la misère du peuple et son mécontentement légitime par l’état de souffrance dans lequel il était plongé, les zélateurs de la réforme pénétrèrent à Rouen. Bientôt la ville fut inondée de petits livres composés par Martin Luther ; et bientôt aussi ces petits livres donnèrent lieu à des querelles et à de bruyantes controverses qui devaient amener, par la suite, de lamentables conséquences.

Mais pour ne parler que du désordre des rues, et ne point oublier que nous ne recherchons ici que l’origine des réverbères, bornons-nous à dire que cette propagande vint mettre le comble à l’émotion populaire, déjà si vivement surexcitée par toutes les autres causes que nous avons indiquées. Cependant le parlement, qui ne pouvait voir, en 1523, les tentatives de Martin Luther du même oeil que l’ont pu voir les légistes des XVIIIe et XIXe siècles, crut qu’il lui suffirait de déployer contre ses adhérents toutes les rigueurs de la justice.

En conséquence, le 9 mars 1523, il rendit et fit publier l’arrêt suivant : « Veu par la cour la requête du procureur général, ensemble la déclaration de N.&nbsp S. P. le Pape, et examen fait sur ce par la faculté de théologie en l’université de Paris, et tout ce que le procureur général a mis et produit à la fin de sa requête,

« Veu et considéré à grande et meure délibération,

« Dit est, que tous et chacun les livres qui faits et composés ont esté, intitulez sous le nom du dit Martin Luther, comme scandaleux, contenant contes et choses dampnées et reniées, contraires aux saints conciles et déclarations de l’Eglise, seront publiquement ars et bruslez devant l’église Notre-Dame de Rouen ; enjoint et commande la Court à toutes personnes ecclésiastiques, laïques et autres de quelqu’état et condition qu’elles soient, en temps qu’il y en aura en la vicomtée Rouen, de apporter et mettre devant le greffier de la Cour tous et chacun des livres qu’ils auront intitulés et nommés du dit Luther, et ce de dans huit jours sous peine de prison et pugnition arbitraire, etc. »

Mais ni cet arrêt, ni les rigueurs extrêmes qui furent bientôt déployées tant contre les propagateurs de l’hérésie que contre ceux qui semblaient y prêter l’oreille, ne devaient parvenir à en arrêter les progrès. Pour échapper aux poursuites dont ils étaient l’objet, les prédicants avaient organisé, dans différents quartiers de la ville, des conciliabules secrets où se réunissaient tous les adhérents. On s’y rendait en silence et avec circonspection ; mais la sortie était beaucoup moins calme. Surexcités par des discours enthousiastes, les réformateurs se répandaient dans les rues, et par leurs bruyantes provocations molestaient les bourgeois paisibles. C’était à chaque instant des cris d’alarmes et des rixes sanglantes qui jetaient l’effroi dans les familles et qui faisaient dire au parlement, dans un arrêt du 3 décembre 1522 : « Que tout estoit au plus grand désordre et confusion qu’il peut estre porté. »

Dans des circonstances aussi graves, le parlement, le bailli et les échevins se concertèrent pour aviser au plus pressé. On se réunit à l’Hôtel de Ville, et l’on y adopta diverses mesures de police, tant pour arrêter les progrès de la peste que pour comprimer le désordre des rues. On organisa le guet de nuit.

L’organisation du guet de nuit était sans doute une mesure très urgente et très nécessaire ; mais on comprit bientôt qu’il y avait autre chose à faire. Depuis 1521, plusieurs arrêts du parlement, en constatant « que le nombre des aventuriers, des marauds, des gens oisifs et des vagabonds ne faisait que s’accroître, et que les mauvaises rencontres du soir devenaient chaque jour plus dangereuses », avait ordonné « que ès maisons où y a fenestres, de 6 maisons en 6 maisons, les demeurants ou tenants seraient tenus avoir et mettre une lanterne, et dedans icelle chandelle allumée. »

Ce ne fut donc pas seulement en 1552, comme on l’a dit à tort, que l’on eut, à Rouen, la première idée des réverbères ; car, assurément, ces lanternes placées de six maisons en six maisons ne pouvaient manquer d’amener bientôt une organisation meilleure de l’éclairage des rues. En effet, ces premiers essais n’ayant répondu qu’à peu près aux nécessités du moment, le parlement, à la date du 9 juillet 1524, rendit l’arrêt suivant :

« Veu l’avis et délibération faite en l’hôtel commun…

« Et afin d’éviter le bruit et le danger des boutefeux, que l’on dit estre espartys en grand nombre par le royaulme ;

« La court ordonne premièrement : en ensuivant ce qui déjà a esté ordonné et commencé de faire, que ès maisons où il y a fenestres sur rue, de six maisons en six maisons, les demeurants ou tenants lesdictes maisons seront tenus, chacun en leur tour, selon le rolle qui en sera faict, avoir et tenir lanternes, et dedans icelles une chandelle qu’ils allumeront à l’heure de dix heures du soir et jusques à quatre heures du matin. Et si faire se peult, mettront lesdites lanternes en une corde qui sera mise au parmy [travers] de ladite rue, de fenestre en aultre, à ce que lesdites lanternes et chandelles puissent rendre plus grande clarté. »

Voilà, assurément, un second pas de tait, et cette fois le réverbère est trouvé. Mais malgré l’utilité si bien constatée d’éclairer les rues, il s’écoulera encore plus d’un siècle et demi avant que cette mesure reçoive sa consécration. Durant tout le XVIe siècle, mais seulement quand les circonstances l’exigent, quand la paix publique est menacée, les rues sont éclairées ; le calme se fait-il, tout rentre dans les ténèbres. C’est ainsi que dans les années 1550, 1552, 1559, et plus tard, au temps de la Ligue, on trouve des arrêts du parlement ordonnant d’allumer les lanternes au parmy des rues. En 1559, le danger étant devenu plus grand, l’es assemblées des protestants plus tumultueuses, il fut ordonné « à chacun habitant de mettre une lanterne ou fallot à sa maison, qui porte telle lumière sur les rues, que l’on puisse « voir et connaître les personnes qui passent. »

Cependant l’usage des lanternes et l’éclairage des rues ne s’établit pas encore ; il semble même que la tradition s’en perdit vers la fin du XVIe siècle, car il ne paraît plus alors que ce moyen primitif d’éclairer les rues ait été employé. On voit même avec étonnement, durant toute la première moitié du XVIIe siècle, si agitée pourtant et si troublée par tant de causes diverses, les rues de Rouen retomber dans la plus profonde obscurité.

1-11Ni les troubles causées par la mort d’Henri IV, ni les menées de la duchesse de Longueville, ni les intrigues de la Fronde, qui rendirent nos rues si tumultueuses, rien ne put rappeler à la nécessité d’éclairer les rues. On était tellement habitué à cette obscurité, que l’on n’y pensait pas. On comptait sur la surveillance de la cinquantaine et sur celle des enquêteurs et des sergents, et quant aux excursions nocturnes, on les faisait la lanterne à la main. Et pourtant, que de scènes sanglantes, que d’attaques de toutes sortes contre les personnes et contre les propriétés. Pas de nuit, en effet, pendant laquelle des garnements, armés d’espées ou d’armes à feu, n’attaquassent femme, fille ou propriété. Les portes défoncées, les domiciles violés, les rixes continuelles, les vols, les bruyantes promenades par bandes, telles sont les causes qui occupent le siège du bailliage criminel pendant toute cette année 1658, que nous avons prise au hasard comme point de comparaison entre le XVIe et le XVIIe siècle.

Il en devait être encore longtemps ainsi, et si, quelques années plus tard, en 1667, après qu’un sieur de la Reynie eut organisé, à Paris, l’éclairage des rues, on se souvint à Rouen des essais du XVIe siècle, et si on les appliqua de nouveau, ce fut encore au moyen de la corde placée au parmy de la rue et aux dépens des propriétaires ou habitants des maisons désignées à tour de rôle.

Cela dura jusqu’en 1697 ; mais cette année Louis XIV donna un édit sur la police des lanternesqui rendait la mesure obligatoire et la mettait à la charge des villes. Après l’enregistrement de cet édit par le parlement et sa présentation à l’Hôtel de Ville, au mois d’août de la même année, les maire et les échevins nommèrent une commission pour en préparer l’exécution.

La commission, après le toisé des rues, reconnut qu’il fallait pour la ville de Rouen huit cents lanternes, et l’on déploya une si grande activité, que le 16 décembre 1697 toutes furent placées. On avait planté soixante-deux poteaux en bois de chêne de vingt-cinq pieds de long, dont trois pieds en terre ; on avait posé cent guichets en chêne pour serrer les cordes, sept cents poulies seulement avaient été d’abord jugées nécessaires. En outre, les échevins avaient fait acheter douze petites clochettes d’un même timbre, que des agents étaient chargés d’agiter dans les douze sections de la ville pour annoncer l’heure d’allumer.

C’était encore un grand pas de fait, puisque l’éclairage des rues était maintenant réglementé et rendu obligatoire pendant l’hiver, mais il y avait beaucoup à faire encore. La façon des réverbères était bien uniforme, mais le système d’éclairage n’était guère amélioré. Ce n’était plus des lanternes en bois, il est vrai, mais c’était toujours une chandelle qui brûlait dedans. Disons tout de suite, cependant, que l’on employait des chandelles des quatre à la livre, et que, du 16 décembre 1697 au 15 mars 1698, il en fut brûlé 16 400 livres.

Afin d’obtenir l’éclairage au meilleur marché possible, on le mit en adjudication au rabais, en deux articles ; le premier article, l’entretien et la suspension des 800 lanternes, fut adjugé pour l’année 1703, par le prix de 840 livres, et le second, la fourniture des chandelles des quatre à la livre et de première qualité, fut accordé par le prix de 30 livres les 100 livres. L’éclairage commençait le 22 octobre de chaque année, et devait durer jusque vers les 20 ou 25 mars suivant.

Une difficulté s’éleva entre les échevins et le lieutenant-général de police ; les échevins prétendaient que, puisque c’était eux qui faisaient les frais de l’éclairage, c’était devant eux que devaient se faire les adjudications ; le lieutenant-général, en s’appuyant sur l’édit de 1697, soutint le contraire. On plaida longtemps sur ce point, et ce ne fut qu’en 1701 que la question fut tranchée par le Conseil d’état au profit du lieutenant-général de police.

Les lanternes restèrent à l’état primitif jusqu’en 1768 ; à cette époque, on y apporta quelques améliorations ; en 1770, on en changea un peu la forme et enfin, en 1779, les réverbères à l’huile remplacèrent définitivement les anciennes lanternes. Nous pourrions ajouter ici bien des détails sur les briseurs de lanternes, sur les garnements qui se plaisaient à les éteindre à coups de pierres.

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Les remparts de saint Malo

Posté par francesca7 le 13 octobre 2013


Les remparts de saint Malo dans Bretagne 220px-Saint-Malo_mairieTout visiteur de Saint-Malo se doit d’en faire le tour par les anciens remparts.

L’édification de ceux-ci a commencé en 1144, sous l’impulsion de l’évêché d’Aleth transférant ses assises sur le rocher, la configuration du lieu permettant une meilleure défense. L’histoire attribue toutefois l’essentiel de sa construction au 13ème et 14ème siècle.

Le tour des remparts est sans doute la première attraction touristique de Saint-Malo. Ces remparts ceignent entièrement la ville et on peut en faire le tour virtuellement sur le site de l’office du tourisme malouin.

Le château de Saint-Malo, qui héberge aujourd’hui la mairie, a été construit par les ducs de Bretagne puis aménagé et modernisé par Siméon Garangeau, disciple de Vauban. Par ailleurs son donjon abrite actuellement le musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin. Intégré à la partie nord de l’enceinte par la porte Saint-Thomas, il s’en sépare – au sud-est de la porte Saint-Vincent- par une interruption, cette dernière correspondant à l’ancienne douve qui l’isolait du reste de la ville.

Au centre de la Cité historique se dresse la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo, dédiée à saint Vincent de Saragosse, repérable à son clocher dominant les toits.

Sur le tour des remparts – mais au aussi dans la ville – on trouve disséminées les statues de Jacques Cartier, Duguay-Trouin, Surcouf , Chateaubriand ou de Mahé de la Bourdonnais.

Comme autres points d’attraction permanents aux abords des remparts, le Fort National, au nord de la Cité historique, est accessible à marée basse, tout comme le fort du Petit Bé, et la tombe de Chateaubriand sur l’île du Grand Bé.

1060px-S1_mal0 dans VILLAGES de FRANCE

De l’enceinte médiévale de la ville, il ne reste, outre la portion comprise dans le château, que la Grand’Porte avec ses deux belles tours ornées de mâchicoulis (15e siècle), la partie dite des Petits Mursentre la tour Bidouane (XVe siècle) et le gros bastion de La Hollande (17e siècle). Une table d’orientation a été mise en place en 2007 sur la plate-forme supérieure de la tour Bidouane.
Les trois quarts de l’enceinte ont été remplacés entre 1708 et 1744 lors de quatre agrandissements successifs qui ont permis à l’intra-muros de passer de 16 à 24 hectares et de gagner de nouveaux quartiers construits sur l’ancien port avec les actuelles portes Saint-Vincent et de Dinan ou vers la mer (porte Saint-Thomas et place Vauban).
Une dernière rectification fut réalisée vers le milieu du XIXe siècle entre le fort La Reine (XVIIe-XVIIIesiècles) et le cavalier des Champs-Vauverts (XVIe-XVIIe siècles).

remparts-saint-malo-p105022Les remparts furent restaurés au 15ème et 16ème siècle et divers ouvrages fortifiés y furent ajoutés au 17ème siècle, après qu’un incendie eut ravagé la ville en 1661. 8 Portes et 2 poternes en permettent l’accès : la Porte de Dinan venant de la cale, la Porte Saint-Louis face au bassin Vauban, la Grande Porte, monumentale, entourée de 2 tours imposantes, édifiée en 1582 et menant droit à la cathédrale, la Porte Saint-Vincent située au pied du château et la Porte Saint-Thomas ouvrant sur la plage de Paramé. Ces dernières sont plus récentes, datant respectivement de 1709 et 1737. Plus petites et faisant face à la mer, la Porte des Champs Vauvert, des Bés et Saint-Pierre s’ouvrent au pied des Petits Murs, partie la plus ancienne des remparts (12ème siècle). La poterne d’Estrées et celle Aux Normands ouvrent au Nord et à l’Ouest.

 

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LE MYSTERE DE CARNAC

Posté par francesca7 le 13 octobre 2013


en compagnie de son ami Maxime du Camp, Gustave Flauber (1821-1880) parcourt à pied les côtes bretonnes et normandes, de la Loire à la Seine, au printemps de 1847. L’auteur de Madame Bovary encore influencé par le romantisme ambiant, consigne ses impressions dans un recueil intitulé Par les Champs et par les grèves, œuvre publiée après sa mort. Il ne se prive pas d’ironiser sur le mystère des « cailloux » de Carnac.

LE MYSTERE DE CARNAC dans Bretagne 220px-thumbnail« Voilà donc ce fameux champ de Carnac qui a fait écrire plus de sottises qu’il n’a de cailloux ; il et vrai qu’on ne rencontre pas, tous les jours, des promenades aussi rocailleuses ; Mais, malgré notre penchant naturel à tout admirer, nous ne vîmes qu’une facétie robuste, laissée là par un âge inconnu pour exciter l’esprit des antiquaires et stupéfier les voyageurs ; On ouvre, devant, des yeux naïfs et, tout en trouvant que c’est un peu commun, on s’avoue cependant que ce n’est pas beau. Nous comprîmes donc parfaitement l’ironie de ces granits qui, depuis les Druides, rient dans leurs barbes de lichens verts à voir tous les imbéciles qui viennent les visiter. Il y a des gens qui ont passé leur vie à chercher à quoi elles servaient ; et n’admirez-vous pas d’ailleurs cette éternelle préoccupation du bipède sans plumes, de vouloir trouver à chaque chose une utilité quelconque ?

[…] Il y a un Karnak en Egypte, s’est-on dit, il y en a un en Basse Bretagne, nous n’entendons ni le copte, ni le breton ; or, il est probable que le Carnac d’ici descend du Karnak de là-bas, cela est sûr, car là-bas, ce sont des sphinx alignés, ici ce sont des blocs, des deux côtés, de la pierre ; D’où il résulte que les Egyptiens (peuple qui ne voyageait pas) seront venus sur ces côtes (dont ils ignoraient l’existence), y auront fondé une colonie (car ils n’en fondient nulle part) et qu’ils y auront laissé ces statues brutes (eux qui en faisaient de si belles), témoignage positif de leur passage (dont personne ne parle). »                *

Gustave Flauvert.

Ce n’est pas pour rien que Carnac signifie « lieu où il y a des monticules de pierres ». Ici poussent les pierres, et avec elles les légendes. Entrez dans un univers de landes et de menhirs.

Site mégalithique

Les alignements de Carnac sont situés en Bretagne, dans le Morbihan. Ce site mégalithique exceptionnel s’étend sur plus de 4 kilomètres. Il est constitué d’environ 4 000 pierres levées, que ce soient des menhirs ou dolmens, et se découpe en plusieurs alignements placés d’ouest en est : Ménec, Toul-chigan, Kermario, Manio, Kerlescan et petit Ménec. Une curiosité frappe l’œil : dans chaque alignement, les menhirs sont placés par ordre décroissant de grandeur. Les pierres pèsent 1 à 2 tonnes en moyenne, mais il y en a de beaucoup plus lourdes.

Légendes de pierres

Pourquoi toutes ces pierres dressées, méticuleusement alignées et par ordre décroissant ? De nombreuses légendes tentent de résoudre le mystère des alignements de Carnac, et la plupart associent les menhirs à la fertilité. La plus célèbre est la légende de saint Cornély, pape à Rome de 251 à 253, qui d’un signe de croix aurait transformé des soldats romains en menhirs pour leur échapper. Et il est vrai que ces pierres brutes, rangées sur plusieurs lignes, évoquent étonnamment une armée en bataille.

Culte religieux ou observatoire astronomique ?

Deux théories s’opposent pour expliquer les alignements de Carnac.

Théorie du culte religieux : Au début du XXe siècle, James Miln et Zacharie Le Rouzic entreprennent des fouilles archéologiques sur le site. Ils veulent démontrer que les alignements sont liés à des cultes sacrés. Ils établissent ainsi les origines des alignements ; érigés au Néolithique entre le Ve et le IIe millénaire av. J.-C. par des tribus sédentarisées, ils constitueraient un culte voué aux morts et seraient en réalité un gigantesque tombeau collectif. Les files de menhirs indiqueraient le chemin vers un espace sacré : les enceintes.

Théorie de l’observatoire astronomique : Selon certains chercheurs, les alignements de Carnac seraient un immense observatoire astronomique. Certains grands menhirs, comme le Géant du Manio, permettraient à certaines périodes de l’année de calculer la position des astres.

Musée de la Préhistoire

Créé par James Miln et Zacharie Le Rouzic, ce musée expose une riche collection préhistorique, avec plus de 6 600 objets provenant d’une centaine de sites archéologiques du Morbihan. 10 place de la Chapelle, 56340 Carnac. Tél. : 02 97 52 22 04.

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Depuis le village de Carnac, prendre la D196 pour rejoindre les alignements du Ménec. Continuer en direction de Kerlescan pour gagner les alignements de Kermario et de Kerlescan. Pour les alignements du Petit Ménec, tournez à gauche sur la D186 après Kerlescan, puis empruntez le premier chemin forestier à droite.

Depuis 1991, le site est fermé au public en été afin de préserver la lande qui pousse autour des pierres. Même si vous ne pouvez pas circuler entre les alignements, cela ne vous empêche pas de les admirer.

 

Où manger dans les environs

Pour déguster de délicieuses galettes au blé noir, poussez jusqu’à Quiberon, où une crêperie et son feu de cheminée vous attendent. La Closerie de Saint-Clément, 36 rue Saint-Clément, 56170 Quiberon. Tél. : 02 97 50 40 00.

 

Les mégalithes de la région de Carnac, sur la côte ouest de la Bretagne, sont les plus vieux monuments connus d’Europe ; ils sont antérieurs à Stonehenge, en Angleterre, de plus de deux mille ans. Alors que ce dernier site se présente comme un ensemble unique, propice au mysticisme qui fait sa célébrité, il paraît modeste en comparaison de l’ampleur mégalithique du site français.

Du point de vue du nombre de pierres dressées à Carnac, de leur taille et de leur poids. Il y a, à Stonehenge, quatre-vingts pierres ; à Carnac, quatre mille. La plus lourde pierre de Stonehenge pèse 46 tonnes ; à Carnac, le Grand Menhir Brisé (Roche aux Fées) est le bloc le plus imposant jamais traité et charrié dans l’Europe ancienne. Avant qu’il ne se brise en quatre morceaux – vraisemblablement lors d’un tremblement de terre en 1722, il mesurait 19,8 mètres de haut et pesait plus de 319 tonnes. Selon des recherches récentes, il servait de point d’observation pour l’étude des phases de la lune ; mais selon la plupart des avis, son emplacement près d’un tertre funéraire, lui donnait la fonction de garder ; les morts. Or, comparativement, l’énorme Roche aux Fées n’est qu’un petit morceau, de l’ensemble mystérieux de Carnac.

Carnac est l’un des mystères les plus durables de l’archéologie, écrit Evan Hadingham, spécialiste britannique de ce site comme de Stonehenge. Les immenses questions irrésolues qu’il pose sont aussi palpitantes que celles des pyramides. Après deux cents ans, pour le moins, d’investigation scientifique, le secret de Carnac demeure en grande partie inviolé.

Vue de la ville depuis le tumulus Saint-MichelL’un de ses mystères a néanmoins été percé, il y a peu. Pendant des siècles, les historiens croyaient que ces mégalithes avaient été élevés par les Celtes de Gaule pour leurs prêtres, les druides. Bien qu’on ait eu l’intuition, dès le milieu du XVIIIe siècle, que Carnac fût pré-celtique, il a fallu attendre 1959 pour que les scientifiques puissent dater ces mégalithes en utilisant la méthode de datation au carbone 14 ; ils seraient de 4 3 00 av J. C ; les plus anciens, dont le ténébreux couloir funéraire de Kercado près de Carnac, remonteraient à 4 650 av J.C. Après une autre forêt se trouvent les  alignements de Kerlescan (lieu de la crémation), vers l’Est, sur à peine 365 mètres. Ces treize rangées parallèles, de 540 pierres, paraissent s’arrêter net à Kerlescan.

Le dernier et plus petit alignement, qui comprend cent pierres, se trouve au Petit Ménec.  Curieusement, bien que ces pierres nous renvoient si loin en arrière, on ne trouve aucun témoignage écrit important à leur sujet avant le XVIIIe siècle. Cette lacune n’a fait qu’encourager les affabulations folkloriques et les croyances mythiques sans nombre, qui ont été répétées avant que nous ayons quelques certitudes historiques.  À commencer par la légende de Corneille, saint patron de Carnac et protecteur de son bétail, ancien pape. L’histoire raconte qu’il fuyait devant les légions romaines et se dirigeait vers sa Bretagne natale, avec un chariot attelé de bœufs ; il arriva sur une colline, au nord de l’actuel Carnac, et là, se voyant encerclé par l’armée romaine, il réalisa le miracle de changer les soldats en autant de pierres.

Ainsi, les rangées de granit ne seraient autres que ces soldats romains, chacun différent des autres, pétrifiés à jamais.  La plupart des savants du XVIIIe siècle étaient presque unanimes à penser, tout comme de nombreux scientifiques, jusqu’à la datation au carbone 14, que les grands menhirs étaient de l’époque de César. Pour eux, c’était là l’œuvre des druides.  De nombreuses théories excentriques vont des plus matérialistes (ces rangées de menhirs ont été bâtis par les Romains comme pare vents pour leurs tentes), aux plus vulgaires (c’étaient des voies le long desquelles officiaient des prostituées), en passant par celles relevant du sport (c’était un terrain de criquet ou de golf) et les inévitables extravagances sur les extraterrestres (encore une piste d’atterrissage pour leurs navettes) jusqu’à une époque récente, tout comme dans le cas du Géant de Cerne Abbas, les mégalithes de Bretagne ont été intégrés à d’anciens rites de fertilité. À Cruz Moquen, les femmes levaient leurs jupes en face des dolmens, dans l’espoir de tomber enceintes. Et dans un autre rituel, au soir du Premier Mai, les femmes sans enfants glissaient, nues jusqu’à la taille, le long des pierres inclinées du Grand Menhir Brisé.

 

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Le Travail des enfants aux Forges.

Posté par francesca7 le 12 octobre 2013


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Les enfants sont également mis à contribution. Par un courrier du 19 décembre 1837, M. le ministre du Commerce demande la création de commissions d’arrondissement pour connaître la condition des enfants occupés dans les fabriques ; cette enquête est menée à l’aide d’un questionnaire en 10 points :

  1. Depuis quel âge les enfants sont-ils reçus dans les fabriques ?
  2. Quels sont les salaires qui leur sont attribués ?
  3. Quelle économie résulte, pour le fabricant, de la substitution des enfants à des ouvriers adultes ?
  4. Quelle est la durée de leur travail ?
  5. Sont-il s soumis à des travaux de nuit ?
  6. Les enfants des deux sexes sont-ils confondus dans les mêmes métiers ?
  7. Appartiennent-ils le plus souvent aux ouvriers eux-mêmes occupés dans les fabriques et dans quelle proportion ?
  8. Quel est leur degré d’instruction ? Suivent-ils les écoles ? les suivent-ils le jour, le soir ou le dimanche ?
  9. Quel est l’état de la moralité des enfants ?
  10. Sont-ils l’objet de mauvais traitements de la part des maîtres ou de ceux qui les emploient ?

Le Travail des enfants aux Forges. dans ARTISANAT FRANCAIS 320px-Laval-sepia_07.2001

Dans une lettre adressée au maire de Précy sous Thil, M. de Nansouty expose la situation en ces termes (ADCO – 10 M 10) :

« Forge de Maisonneuve, le 22 janvier 1838

Monsieur le Maire,

Mon fils, sachant l’intérêt que j’apporte, malheureusement presque en pure perte, aux choses qui ont rapport aux enfants employés dans nos forges et à leur progrès religieux et moral, a attendu mon retour pour me communiquer la lettre qui vous a été adressé à leur sujet le 18 Xè (décembre) dernier par M. le sous-préfet et m’a chargé d’y répondre.

L’ayant donc consulté et les employés sur les questions matérielle, j’ai l’honneur de vous transmettre la réponse aux divers chefs de cette lettre en ce qui regarde les enfants employés dans notre fabrique.

  1. On y reçoit les enfants à l’âge de 12 ou 13 ans et dorénavant autant qu’il se pourra après leur première communion.
  2. Le salaire des premières années de ces enfants est de 15 francs et selon qu’ils sont bons ouvriers et que leurs forces augmentent, ce salaire croît en proportion ainsi dans cette première condition un enfant de 16 ans peut avoir 20 ou 25 F ; 18, 30 ou 35  F ; à 20 ans cela peut aller à 40 F.
  3. Par le genre de travail de notre fabrique, c’est moins par économie que l’on emploi des enfants que parce que le travail qu’on leur donne (en majeur partie le redressement du fer) est plus approprié à leur taille où celle des hommes faits ne conviendrait pas et avec beaucoup de fatigue ne feraient pas aussi bien soit par taille trop grande ou défaut de l’agilité et de la légèreté de l’enfance pour les autres travaux accessoires.
  4. La durée de leur temps de travail est de 12 heures sur quoi il n’y a de travail réel que de 7 à 9 heures.
  5. Alternativement, ils ont une semaine de travail de jour et une semaine de travail de nuit.
  6. Les garçons seuls sont admis à l’atelier.
  7. Ils appartiennent le plus souvent aux ouvriers employés à la forge comme fils ou frères. Les deux tiers sont de cette classe et sur l’autre tiers, une bonne moitié se compose d’enfants trouvés (au sujet desquels je ferai plus bas une remarque). Si par cette proportion l’on entend celle des enfants (par rapport) aux ouvriers adultes, nos deux forges de Rosey et Maisonneuve se compensant, les enfants en forment à peu près moitié ; Maisonneuve a plus d’adultes et moins d’enfants, Rosey a plus d’enfants et moins d’adultes ; chacune selon la nature du travail de l’usine.
  8. Leur instruction dans l’état actuel ne peut être que faible et demeurer à ce qu’ils en apportent en entrant à l’usine, le travail empêchant presque toute suite à ce qu’un enfant de la campagne en peut posséder à 12 ans si les parents y ont mis quelque zèle, c’est-à-dire un peu de lecture et presque point d’écriture. Si les parents ont été pauvres ou négligents, elle est nulle et reste nulle car le travail étant d’une semaine, de 6 heures du matin à 6 heures du soir, le repas et le sommeil occupent la soirée et la nuit.

Si le travail est de nuit, il est plus fatigant, le repas en rentrant et le repos jusqu’à trois heures environ occupent ( ?) le temps où les écoles sont ouvertes. Quelques enfants avides d’apprendre ont essayé de suivre l’école la semaine de nuit, ils n’ont pu y résister longtemps. Ils n’apprenaient pas et ne se reposaient pas. Il faudrait une salle d’école et un maître consacrant ( ?) une heure et demie chaque soir avant d’entrer en tournée et autant à la suite pour ceux sortant de tournée, c’est à dire du travail. Cela a été essayé dette année durant quelques mois, à Rosey où le nombre d’enfants et même d’ouvriers et la bonne volonté du maître d’école à se rendre sur les lieux et à la forge même a facilité la chose. Si les enfants n’ont point fait leur première communion, la difficulté est extrême pour leur exactitude nécessaire aux instructions ; le travail en souffre et les compagnons des enfants qui s’absentent en sont surchargés. (Un enfant de 7 ans, fort à la vérité, vient en ce moment de remplacer un frère, trois fois par semaine  pendant les deux heures de catéchisme). Il serait donc bien à propos que non seulement le maître d’école mais encore M. le curé, le dimanche, emploient ( ?) ces heures consacrées à l’instruction. Le curé, trouvant les enfants avec l’habitude de s’assembler le dimanche, continuerait une instruction forcément trop superficielle pour les matières morales et religieuses à la portée des enfants et qu’ils oublient trop vite. Cette réflexion et ce désir mènent  naturellement à déplorer que les heures de travail et de repos privent également – facile de pouvoir avoir, le dimanche, à l’heure de la sortie et de la rentrée au travail, le sacrifice divin – les ouvriers adultes comme les enfants de toute espèce de prière et d’office religieux à moins d’un zèle rare et que l’on ne peut guère attendre d’ouvriers fatigués. Ils vivent ainsi sans culte et sans Dieu, devenant machines comme leurs mécaniques selon la remarque de l’auteur du Paupérisme. Que l’on me pardonne cette digression. La moralité des enfants et des ouvriers, leurs économies, en devant diminuer l’influence trop proche du cabaret, y gagneraient beaucoup.

  1. La moralité des enfants sans être ce que l’on désignerait ainsi que celle des adultes dont les discours influent sur les enfants qui les entourent au travail, est loin d’être nulle. Elle offre pour ainsi dire une moyenne. Un peu d’aide profiterait ( ?) beaucoup et quelques enfants ont offert des traits à remarquer.
  2. La nécessité force à placer les enfants sous l’autorité des chefs de four et maîtres ouvriers dont la grossièreté abuse quelque fois de sa force ; on ne peut pas dire cependant que cela aille jusqu’aux traitements absolument mauvais. Cet article est d’ailleurs l’objet de la surveillance des employés ; par exemple il y a peu, qu’ici, un maître fut mois à l’amende pour avoir corrigé un enfant en lui versant ( ? illisible) au lieu d’au sur le corps. Un autre, à Rosey, en encouru 14 F d’amende, c’est à dire un tiers ou un quart de  son gage mensuel pour en avoir frappé un jusqu’à le rendre malade un jour ou deux. Une femme ou une mère réclamerait des punitions plus fortes, les employés les jugent suffisantes. L’autorité peut décider ;

A Maisonneuve, le nombre des enfants employés à l’usine est de 16.

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A Rosey, le 25.

Généralement, ils sont gais, forts et bien portants et si les parents les nourrissent bien comme le permet le gage même le plus faible, ils ne se plaignent ni n’ont l’air de supporter un travail au-dessus de leurs forces. Généralement leur travail paraît leur plaire. Mais qui penserait ( ?) à une plainte contre l’avidité des nourrices à qui sont confiés les enfants trouvés. J’ai commencé à m’entendre à ce sujet avec M. le Préposé à leur soin résidant à Saulieu, mais la difficulté est grande pour s’opposer à l’abus. Je crois le gage de 15 F par mois suffisant pour entretenir (avec économie) un enfant de 12 à 16 ans placé en sus dans une famille établie et quelque peu nombreuse. Lorsque le gage croît et arrive à 25 F par exemple, il doit être possible de mettre quelque chose à la Caisse d’Epargne pour le jeune homme quoiqu’encore enfant et soumis à la puissance paternelle ou bien de son nourricier ; presque toujours celui-ci abuse et traite l’enfant comme un bétail qui lui rapport et sur lequel il fait le plus de gain possible. Ile nourrit parce qu’il lui faut bien des jours pour rapporter son mois mais il le vêt et le raccommode le moins qu’il peut.

320px-Mill_Children_in_Macon_2 dans HUMEUR DES ANCETRESEn ce moment, à Rosey un enfant trouvé, modèle de labeur et d’intelligence, âgé de 18 ans, petit et délicat, gagne jusqu’à 30 F par mois. Le nourricier le laisse en haillons prétendant que l’enfant mange ses trente francs et lui coût au-dessus. Et à côté de ce modèle d’activité, l’enfant, modèle de désintéressement, refuse de quitter celui qui l’a nourri petit et l’a pris comme enfant et préfère lui abandonner son gain plutôt que d’économiser ailleurs.

En vous priant, Monsieur le maire d’excuser cette lettre trop longue et qui me laisse pourtant encore le désir de vous entretenir ainsi que M. le sous-préfet, je vous prie de recevoir l’expression de ma plus haute considération.

 

 

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Les Pigeonniers de Bourgogne

Posté par francesca7 le 12 octobre 2013

 

Ils nous sont restés et leur grande variété est remarquable. Selon son importance, chaque ferme devait approvisionner la table du seigneur en pigeonneaux. Considéré par certains comme un privilège, l’entretien d’un grand colombier serait plutôt un fléau lorsque les milliers de volatiles qu’il contient s’abattent sur les jardins et les champs !

Les Pigeonniers de Bourgogne dans Bourgogne telechargement-42

Pigeonnier à Epoisses (21)

Le pigeonnier est un bâtiment ou une partie de bâtiment servant à loger les pigeons domestiques. Dans sa forme la plus modeste, il peut être abrité par une partie du grenier, d’une grange ou être un petit édicule dans la cour de la ferme. Quand il est en forme de tour, on le nomme colombier. Il comprend alors une charpente formée d’un poteau central et d’une échelle tournante permettant d’atteindre les nichoirs, cavités en brique, en bois ou en poterie appelées boulins. Un dispositif empêche les prédateurs de pénétrer dans le pigeonnier, les nichoirs étant de plus fixés en hauteur. Le sol de la volière est généralement carrelé pour faciliter le ramassage des déjections (la colombine). Un rez-de-chaussée peut abriter une petite pièce (cellier, poulailler, laiterie, remise à outils, etc.). Les pigeonniers sont plus fréquents, bien que parfois moins monumentaux, dans les zones de culture céréalière où l’enfermement des pigeons domestiques était obligatoire au moment des moissons (les pigeons sauvages étaient alors chassés).

Sous l’Ancien Régime, le droit de posséder un colombier était un privilège seigneurial. Il faisait souvent partie d’un château ou d’une abbaye, et était intégré aux bâtiments agricoles ou isolés en plein champ.

Après la Révolution, la propriété d’un colombier reste le signe d’un statut social élevé. Jusqu’au 19e siècle qui nous a laissé la majorité des pigeonniers encore existants, on élevait les pigeons pour leur chair et pour le riche engrais naturel que constituent la colombine.

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La présence de colombiers n’est pas attestée en France avant la conquête romaine par César. L’élevage des pigeons était alors une passion à Rome. Le colombarium romain, généralement rond, avait son intérieur recouvert d’un enduit blanc de poudre de marbre. Varron, Columelle et Pline l’Ancien ont écrit des ouvrages sur l’élevage des pigeons et la construction des colombiers.

L’intérieur du colombier, espace imparti aux pigeons, est divisé en nichoirs appelés boulins. Chaque boulin est le logement d’un couple de pigeons. Ces boulins peuvent être en pierre, brique ou torchis et installés lors de la construction du colombier ou être en poterie (pots couchés, tuiles canal, diverses cases), en osier tressé en forme de panier ou de nid. C’est le nombre de boulins qui indique la capacité du pigeonnier. Celui du château d’Aulnay avec ses 2 000 boulins et celui de Port-d’Envaux avec ses 2 400 boulins de terre cuite sont parmi les plus vastes.

Au Moyen Âge, la possession d’un colombier à pied, construction séparée du corps de logis (ayant des boulins de haut en bas), était un privilège du seigneur haut justicier. Pour les autres constructions, le droit de colombier variait suivant les provinces. Elles devaient être en proportion de l’importance de la propriété, placées en étage au-dessus d’un poulailler, d’un chenil, d’un four à pain, d’un cellier… Généralement lesvolières intégrées à une étable, une grange ou un hangar, étaient permises à tout propriétaire d’au moins 50 arpents (environ 2,5 hectares) de terres labourables, qu’il soit noble ou non, pour une capacité ne devant pas dépasser suivant les cas 60 à 120 boulins.

Produisant un excellent engrais (la colombine), les pigeons étaient vus comme une catastrophe par les cultivateurs, en particulier au moment des semailles. Il était donc nécessaires d’enfermer les pigeons dans le colombier lors des semis agricoles, en obstruant les ouvertures du colombier.

180px-Epoisses_-_Chateau_-_Pigeonnier_-_Interieur_3 dans FAUNE FRANCAISELe pigeonnier devint, après la Révolution la partie emblématique de l’habitat paysan puisque sa construction signifiait la fin des droits seigneuriaux, celui-ci étant jusqu’alors réservé aux seules maisons nobles. Il était soit directement accolé à la maison soit indépendant d’elle. Toujours de dimension considérable, puisqu’il était censé ennoblir l’habitat, il s’élevait sur deux étages, le dernier étant seul réservé aux pigeons. Pour protéger ceux-ci d’une invasion de rongeurs, son accès était toujours protégé par un revêtement de carreaux vernissés qui les empêchait d’accéder à l’intérieur.

De nos jours, des pigeonniers modernes sont installés dans les espaces verts des villes pour éviter les nidifications sur les fenêtres et les abords d’immeubles. Munis de casiers supports des nids qui sont numérotés pour le suivi des pontes et de perchoirs indépendants, ils servent ainsi à lutter contre le bruit, les fientes ou la détérioration des plantes florales. Des « pigeonniers contraceptifs » ont été créés en 1990 par la Société Protectrice des Oiseaux de Ville et la SREP Société de Régulation et d’entretien de Pigeonnier: la stérilisation manuelle des œufs évite la prolifération des pigeons.

 

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Le Petit Versailles de Bourgogne

Posté par francesca7 le 12 octobre 2013


 

Nous sommes au temps du roi Louis XV et au château de Bierre les Semur, c’est celui des Marc-Antoine Chartraire de Montigny, père et fils. Marc-Antoine I occupe la fonction de trésorier général des Etats de Bourgogne jusqu’en 1750. Son fils aîné, Marc-Antoine II, hérite de l’adite charge, à sa majorité, en 1770. Très riches, ils sont grands amateurs de fêtes somptueuses et de chasse.

A partir de 1740, Marc-Antoine I entreprend d’importants travaux sur son domaine de Bierre les Semur ; agrandissement du château et de ses dépendances, aménagement du parc, de jardins à l’anglaise et à la française, murs de 7 km entourant le tout !

 

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Après 1770, l’œuvre entreprise est poursuivie par Marc-Antoine II, avec la reconstruction complète de l’église, la ferme du Hameau, l’ermitage, le temple de l’amour… Surnommé « le trésorier sans compter », il ne recule devant aucune dépense ! Mécène et plutôt bon employeur, le personnage est apprécié. A la Révolution, il n’est pas inquiété et sera même le premier maire de Dijon élu.

Ce n’est tout de même pas la vie de château pour tout le monde comme le montre cette description de 1767 ; « une maison couverte en pailles consistante en une chambre à feu, de deux teqs a pourceaux joignants ladite maison, d’une grande avec deux écuries sous le même faîte derrière ladite maison, d’un four entre lesdits bâtiments, et d’une petite chambre dans ladite cour avec un four le tout couvert en pailles et en assez mauvais état plus un petit jardin derrière l’une desdites écuries, et une hâte de cheneviere joignant les dites maisons et jardin (…) situés au village dudit bierres…)

 

Bierre les Semur

 

Bierre-lès-Semur est un petit village français, situé dans le département de la Côte-d’Or et la région de Bourgogne. La commune s’étend sur 8,3 km² et compte 94 habitants depuis le dernier recensement de la population datant de 2006. Avec une densité de 11,4 habitants par km², Bierre-lès-Semur a connu une hausse de 9,3% de sa population par rapport à 1999. Entouré par les communes de Montigny-Saint-Barthélemy, Roilly et Flée, Bierre-lès-Semur est situé à 52 km au Nord-Est d’Autun la plus grande ville à proximité. Situé à 356 mètres d’altitude, La Rivière Le Serein, le Ruisseau de Champboulin, leRuisseau du Larrey sont les principaux cours d’eau qui traversent la commune de Bierre-lès-Semur.
La commune est proche du parc naturel régional du Morvan à environ 2 km.

Le maire de Bierre-lès-Semur se nomme monsieur Bernard JOUVENOT. Aujourd’hui le seul petit commerce qui fasse encore vivre ce petit village est simplement un café dénommé : L’Orée du Bois…

 

 

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Le 1er service postal en Bourgogne

Posté par francesca7 le 12 octobre 2013

 

  Jean Focard (1689-1769) habitant d’Aisy sous Thil en Cote d’Or, nous apprend qu’en « l’an 1734, on fit un grand chemin au finage d’Aisy de Vitteaux tirant à Rouvray. L’an 1735, on continua d’y travailler toujours. Tous ces ouvrages-là font beaucoup de peine au petit peuple ».

Il s’agit de remplacer l’ancienne route romaine de Dijon à Paris (vert) au parcours accidenté et infestée de brigands tapis notamment dans les forêts de Saint Seine l’Abbaye par un itinéraire moins périlleux (rose) reliant le chemin de la diligence à Rouvray passant par Précy sous Thil, Vitteaux, Sombernon…

 

Le 1er service postal en Bourgogne dans ARTISANAT FRANCAIS maschine_zum_ubersetzen_der_diligencen_auf_eisenbahnwaggons

 Cette heureuse initiative est due à Marc-Antoine Chartraire, compte de Montigny, Charigny et (surtout) de Bierre fort intéressé par un nouveau grand chemin carrossable pour se rendre de Dijon à son château de Bierre les Semur.

En ce début de siècle des lumières, la situation est des plus lamentables ; Marc-Antoine dont nous reparlerons met plusieurs jours pour aller à Dijon, Point d’aisy n’a plus de pont : Le Serein   est traversé à gué, par bac ou sur des planches jetées sur quelques grosses pierres provenant probablement du vieux pont romain qui, faute d’entretien, s’est écroulé et n’a jamais été reconstruit. En cas de crue importante, il faut passer par Vic pour franchir la rivière !

Ainsi, entre 1734 et 1743, Marc-Antoine ordonne l’aménagement de sa route et comme celle-ci est royale, il fait appel à la corvée royale pour tous ces travaux ! En financier avisé, il achète, à Précy, les terrains bordant ce nouveau chemin et y installe d’abord une hôtellerie avec relais de poste ; le relais de Maison-Neuve.

Jean Focard écrit encore qu’en « l’an 1742, le 20 mars, on a commencé la levée dudit point de Précy. Il y avait 120 ouvriers de bras avec des brouettes à bras pour faire ladite levée. L’an 1743 l’on a construit une maison appelée la Maison-Neuve, au proche de Précy pour la grande poste qui a commencé à passer le premier juillet de l’an 1743. La poste était de quatre chelles avec trois chevaux à chaque chelle et deux courriers à cheval par chelle dont elle continuera par chaque semaine ».

Autrement dit, se met en place un service postal constitué de quatre chaises de poste attelées chacune de trois chevaux, chaque chaise étant conduit par deux cavaliers.

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Écureuil en France

Posté par francesca7 le 12 octobre 2013


L’écureuil roux d’Europe.Écureuil en France dans FAUNE FRANCAISE americanredsquirrel-300x199

Le nom Écureuil est originaire:

  • Du nom grec Skiouros, ce qui signifie: Celui qui s’assied à l’ombre de sa queue.

L’origine du nom  Skiouros provient de la composition de deux mots Grecs, Skia qui veut dire ombre, et du mot oura, qui veut dire queue.

Ce nom a été donné par le poète Grec Oppien, qui en observant ce petit animal, avait remarqué cette position assise si caractéristique chez l’écureuil roux, et le baptisa  ainsi, celui qui s’assied à l’ombre de sa queue.

  • Du nom latin Sciurus, ce qui signifie: Écureuil.

L’origine du nom latin Sciurus est dérivé du mot grec Skiouros.

Sciurus s’est transformé en latin populaire sous le nom de Sciurulus.

  • Origine du nom Écureuil en français

Le nom latin Sciurulus a donné naissance au mot escurel pour devenir écureuil.

L’évolution du nom français au cours des années et des différentes régions, a été écrit et prononcé de différentes manières: escurel,  escureil, escuirueil ,escureul ,écureui equeurieu, escureur, esquires, escorieul.

L’espérance de vie du petit roux est d’environ 5 à 7 ans dans son milieu naturel.

A la mue d’automne, afin de mieux se protéger du froid, ses oreilles s’ornent de fins pinceaux de poils, qu’il perd en partie avec la mue du printemps,

279px-Goldmantelziesel dans FAUNE FRANCAISEMis à part le lynx, c’est le seul mammifère européen qui possède des poils aux extrémités des oreilles.

La période de reproduction, qui peut varier en fonction de la rudesse de l’hiver, et des différentes régions peut commencer de mi décembre à fin mars.

Les écureuils peuvent avoir plusieurs portées par an en fonction du climat et de la nourriture disponible, les portées sont en général de 2 en France. La période de gestation est d’environ 38 jours.

Une portée comporte en moyenne 3 à 4 petits pouvant aller jusqu’a 7. Les petits sont sevrés entre 7 et 11 semaines et leur maturité sexuelle est d’environ 8 à 10 mois.

les petits naissent nus et aveugles.

Le nombre de petits, de portée, de semaines de sevrage est directement lié à la quantité de lait dont dispose la mère, donc de la nourriture et de l’eau disponible dans son environnement proche.

Les petits de la dernière portée (sevrés fin août début septembre) sont moins bien armés pour affronter l’hiver et subissent jusqu’à 70% à 80% de perte dès la première année.

Mais pourtant dans certains cas, ce sont les individus de la première portée qui peuvent subir d’avantage de perte. Ces périodes sont souvent liées aux périodes caniculaires que les individus de la deuxième portée ne connaissent pas en tant que juvéniles.

 

 

Espèce classée en France dans les espèces menacées d’extinction, figurant sur la liste de l’arrêté ministériel ci-après:

Arrêté du 23 avril 2007 NOR: DEVN0752752A  fixant la liste des mammifères terrestres protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection, mais il est aussi protégé par la convention de Berne en annexe 3.

Depuis plus d’un siècle l’homme pille les ressources naturelles de la planète sans se préoccuper de ce qu’il l’entoure. Aujourd’hui, nous savons, et ça avec quasi-certitude, que 25% de la faune sauvage ne verra pas le jour au siècle prochain.

A chaque fois que l’on regarde un animal sauvage, il faut se dire qu’il y a une chance sur 4 pour que nos petits enfants, voire nos enfants, le voient disparaître alors qu’aujourd’hui l’on considère que c’est encore un animal commun.

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Le statut de l’écureuil roux est déjà critique, alors qu’il est vrai que dans certains secteurs on peut en voir relativement facilement. Imaginer que le hérisson d’Europe a le même statut sur la liste noire des espèces menacées d’extinction que l’écureuil roux, incroyable alors qu’on en voit partout écrasé le long des routes, n’est ce pas ? Et bien votre étonnement est peut être la raison de sa perte.

N’oublions pas que le Hérisson comme l’écureuil roux ont été très longtemps persécuté suite à leurs classements dans cette fameuse liste des animaux  »NUISIBLES ».

Pour quelle raison me direz-vous? Pas étonnant dans un système qui à l’époque (jusque dans les années 1980) avait chargé les seuls chasseurs, de la gestion de la faune sauvage!

Le moindre prétexte pour tirer un coup de feu était le bon, normale les périodes de chasse sont si courtes! Alors que le classement d’une espèce dans cette liste permet de faire le carton toute l’année et ceci sans le moindre repris! Pire, l’état payait pour la mise à mort. Les chasseurs étaient devenus des chasseurs de primes!

Le problème est qu’aujourd’hui le mal est fait, et que les mauvaises habitudes persistent. Bien d’autres espèces sont aujourd’hui menacées d’extinction ou en passe de le devenir. Attendrons-nous que ces animaux soient en voie d’extinction pour pouvoir enfin lever le glas sur des dizaines d’année de tyrannie animalière? 

La disparition de l’écureuil serait une catastrophe, son cas est unique. Imaginez c’est le seul animal qui soit mammifère, rongeur, arboricole, et 100 % diurne. Cet animal s’est parfaitement adapté à son environnement, il plante les essences d’arbre qui lui sont nécessaire et est capable de manger les plantes les plus toxiques de son environnement. 

Il est temps de lui venir en aide car les menaces qui pèsent sur lui sont nombreuses. 

Un site pour information : http://grifouniou.free.fr/sosecu2/page.2.htm

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Pascal Paoli, général de la Corse

Posté par francesca7 le 10 octobre 2013


Pascal Paoli, général de la Corse dans Corse 220px-paoliEn 1757, les Matra, appuyés par Gênes, et Colonna de Bozzi, allié de la France, soulèvent une révolte. Pascal Paoli, alors élu général de la Nation, les écrase. Il crée une marine qui lui permet de soumettre le Cap Corse en 1761 et de s’emparer de Capraia en 1767, mais échoue cependant dans sa tentative de prendre d’assaut les villes côtières génoises.

En 1756, les Français signent le traité de Compiègne qui accorde à Gênes des subsides et des troupes pour occuper Ajaccio, Calvi et Saint-Florentjusqu’en mars 1759. En 1758, Pascal Paoli fonde l’Île-Rousse. Quatre ans plus tard, il fait adopter le drapeau à la tête de Maure et crée une monnaie. Le 6 août 1764 est signé le second traité de Compiègne. Les troupes françaises s’engagent alors à tenir garnison dans les trois villes déjà occupées ainsi qu’à Bastia et à Algajola pendant quatre ans. En 1765, Corte devient la capitale de la Corse, et une université y est créée.

Bien que Pascal Paoli continue à correspondre avec le duc de Choiseul dans l’espoir d’assurer l’indépendance de la Corse, le 5 mai 1768, par le traité de Versailles, Gênes cède à la France la souveraineté sur l’île. Peu de temps après le Général tient le discours suivant à la consulta de corte:

« Braves Corses, courageuse jeunesse, mes chers et généreux compatriotes!

Toutes les Nations qui furent zélés pour leur liberté, comme l’est la nôtre, éprouvèrent des vicissitudes qui ont éternisé leur nom. On a que des peuples, non moins courageux, non moins puissants que nous, ont détruit la haine et fait échouer par leur fermeté les desseins démesurés de leur ennemis. Si pour maintenir la liberté, il ne fallait rien de plus que de désirer, certainement tout le monde en jouirait. Mais ce précieux joyau ne peut s’acquérir que par la vertu et le courage qui font triompher de tous les obstacles. La condition et les prérogatives d’un peuple libre sont trop considérables pour pouvoir en donner une juste idée; aussi sont-elles l’objet de l’étonnement et de l’envie de tous les hommes. Maintenant, intrépide jeunesse, voici le moment le plus critique.

Si nous ne nous forçons de braver le danger qui nous menace, c’est fait de notre réputation et de notre liberté. En vain jusqu’à ce jour nous nous sommes consolés par la considération de notre héroïsme. En vain nos ancêtres et nos chefs se sont donnés tant de pénibles soins; en vain ils ont répandu tant de sang d’une manière si glorieuse. Non, fameux et magnanimes défenseurs, qui avez sacrifié votre vie pour nous obtenir et conserver notre liberté, ne craignez pas que vos descendants vous faillent rougir de honte. Ils sont fermement résolus de suivre vos glorieuses traces, et de mourir plutôt que de porter le joug.

On nous fait craindre d’avoir à mesurer nos armes contre celles des Français; c’est ce que nous ne pouvons nous imaginer. Jamais nous ne croirons que le Roi Très-Chrétien, après avoir été médiateur dans notre différend avec les Génois, devienne aujourd’hui notre ennemi, et que Sa Majesté s’unisse assez étroitement à la République de Gênes pour vouloir soumettre un peuple également libre et plein de grandeur âme. Néanmoins au cas que la chose fût aussi réelle qu’elle parait être, et que le plus grand des monarques du monde s’armât pour faire la guerre à une nation si faible et si peu nombreuse, nous devons tout Portrait par William Beechey (1753-1839)espérer de notre courage. Persistons fermement dans la généreuse résolution de vivre et de mourir indépendants. Ce discours ne s’adresse point aux âmes lâches et timides. S’il s’en trouvait de telles parmi nous, nous les renoncerions pour nos compatriotes.

Tous les dignes Corses sont animés du plus beau feu, du plus intrépide courage, du zèle le plus ardent pour la liberté. Je compte autant de héros que de Corses. Voici l’occasion de vous montrer dignes de vous. Des troupes étrangères ont débarqué sur nos côtes pour risquer leur vie en sauveur d’une République tyrannique. Craindrions-nous de sacrifier la nôtre pour notre liberté et notre conservation. Généreuse jeunesse, chacun de nous est convaincu qu’il ne peut survivre à la perte de là liberté, à la ruine de la patrie. Jurons-tous de défendre l’une et l’autre jusqu’à la dernière goutte de notre sang. II n’est pas aisé de vaincre un peuple libre, et rien n’est impossible aux âmes nobles et magnanimes »

 

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l’Histoire de la Corse

Posté par francesca7 le 10 octobre 2013


l’Histoire de la Corse dans Corse 220px-corsica_prehistory_casteddu_daraghjuLes traces des premières occupations humaines datent du IXe millénaire avant l’ère chrétienne, notamment sur le site dit A Teppa di U Lupinu à Santo-Pietro-di-Tenda (Haute-Corse). La présence de plusieurs groupes humains est attestée au VII-VIe millénaire, au nord comme au sud de l’île. Il s’agit de groupes de chasseurs-cueilleurs et certainement pêcheurs, se nourrissant entre autres du lapin-rat (pika endémique du genre Prolagus) et également de coquillages. De cette époque ont été datés plusieurs sites et notamment celui de l’Araguinna Sennola, près de Bonifacio. Ce site, dont les fouilles ont commencé en 1966, a révélé un squelette féminin datant de -6500. À ce premier peuplement, dont on suppose aujourd’hui qu’il s’agissait avant tout de simples fréquentations épisodiques de groupes en provenance du littoral italien, succède une véritable colonisation de l’île avec la venue de communautés agropastorales néolithiques. L’arrivée de ces populations villageoises débute vers 5700 avant J.-C.

D. Binder et J. Guilaine font remarquer dans leur rapport Radiocarbone et processus de la néolithisation en Méditerranée centrale et occidentale que « dans la zone tyrrhénienne (Sardaigne,Corse, Latium, Toscane, Ligurie), les premiers horizons néolithiques dans la première moitié du VIe millénaire montrent généralement des styles céramiques structurés du Cardial et de l’Impressa ». La datation au carbone 14 a en effet donné de 5750 à 5350 av. J.-C., soit des dates contemporaines des autres sites italiens en Méditerranée.

Ce « néolithique ancien cardial » a été identifié en divers endroits comme à Saint-Florent, Vizzavona ou Filitosa et à Aleria (site de Terrina). Le premier néolithique en Corse appartient à la grande culture céramique de type Cardial ou Impressa (Gabriel Camps, 1988). Ce premier Néolithique est diffusé à travers toute l’île et a des caractéristiques très proches de la facies toscane méridionale, dite de Pienza. Gabriel Camps conclut : « C’est donc avec la Toscane voisine que la Corse présente [...] les plus grandes ressemblances », il insiste sur « la primauté des relations entre la Toscane et la Corse. » Cette primauté des relations remonte sans nul doute déjà au mésolithique et explique les dernières découvertes qui permettent de conclure sur cette période, sur le premier peuplement de la Corse : dès le néolithique, les Corses seraient une population venu de la péninsule italienne, dont la langue aurait été proche des parlers de Toscane et de Ligurie (sous-groupe dit tyrrhénien). Cette variante aurait été ensuite successivement influencée par la Sardaigne en ce qui concerne la Corse du Sud (dont la population aurait été proche des Ibères), puis par les Ligures (ou Celto-Ligures) pour toute l’île mais surtout la Corse septentrionale.

Les anciens parlers en Corse, avant l’occupation romaine, avaient donc probablement un fonds commun proto-toscan (ou proto-etrusque) avec diverses influences de peuples méditerranéens(Ibères, Ligures, Celtes, Peuples de la mer) et ont ensuite été profondément romanisés. Ils ne constituent au plus qu’un lointain substrat au corse moderne (et sa variante du Nord de la Sardaigne, le gallurais) qui est une langue très proche du toscan archaïsant. L’interjection répandue Ajo ! en est sans doute un reliquat.

À partir de -5000 le peuplement de l’île s’intensifie avec l’arrivée de migrants vraisemblablement Ligures venus par cabotage par l’archipel toscan. Dès le VIe millénaire, ces nouveaux groupes néolithiques amènent avec eux les céréales et les animaux domestiques (le chien, les ovins, les caprins et les porcins), pratiquent le défrichage; ce qui conduira à l’extinction d’une partie de la faune endémique. De nombreux échanges existent entre Corse et Sardaigne. Ils concernent l’approvisionnement des néolithiques corses en obsidienne et silex sardes, roches utilisées pour confectionner de nombreux outils. Des influences continentales sont aussi décelables. Au IVe millénaire la production lithique et céramique de l’île s’inscrit dans le courant chasséen du néolithique de l’ouest méditerranéen. À la fin du IVe millénaire, une métallurgie du cuivre local apparaît sur le site de Terrina. On peut dire qu’à cette époque existe une véritable société insulaire organisée en villages ayant entre eux un réseau d’échanges et où l’île entretient des rapports commerciaux constants avec ses voisins.

Les vestiges laissés par la préhistoire en font en outre l’un des endroits privilégiés de l’Europe pour l’étude de cette période, et l’île représente aussi la plus grande concentration de statues-menhirs et menhirs de toute la Méditerranée. À noter aussi la présence d’une peinture rupestre sur la commune d’Olmetta, la grotta scritta, datant d’environ 2000 ans avant J-C.

  • Les constructeurs de mégalithes220px-Monument-Solaro dans Corse

Les statues-menhirs qu’on trouve en divers endroits de l’île ; érigées entre -1500 et -800, représentent des guerriers portant épées courtes, ceintures ou baudriers, cuirasses sculptées en bas-relief. Celles-ci semblent monter la garde dans l’attente d’éventuels envahisseurs, comme pour en conjurer la venue. Ces statues-menhirs sont sans doutes autant de conjurations contre cet ennemi que de victoires dans un premier temps remportées sur lui.

Il convient de préciser que la Méditerranée, à cette époque, connut un développement économique important, avec l’expansion du commerce des métaux. Cet essor a sans doute contribué au renforcement des inégalités et a favorisé les actes de piratage. Les populations se sont alors retrouvées contraintes de se protéger, en édifiant des forteresses, à l’image des « castelli » de Corse ou des « nuraghes » (voir culture nuragique) de Sardaigne.

Proto-histoire

L’île est sans doute connue des Phéniciens, auxquels elle devrait son nom de Korsai.qui signifie « couvert de forêts » Les Phéniciens propagent dans leur sillage l’agriculture : la vigne et le vin, l’olivier et l’huile, le blé et le pain ; leur organisation de la cité et l’écriture. Ils exploitent et commercent dans le monde antique les mines de cuivre, de plomb, d’étain, d’argent et de fer.

Les Phéniciens sont considérés comme parmi les meilleurs navigateurs du monde antique de cette époque. Ce sont avant tout des commerçants, non des colons, ils ne s’installent qu’entre terre et mer, sur des îlots, dans des criques protégées, dans l’arrière-pays desquelles ils cultivent ce qui est nécessaire à l’alimentation de leurs comptoirs et au remplissage de leurs entrepôts pour le ravitaillement de leur navires. Malte, les îles Pélages, Utiqueet Motya en Sicile, Tharros et Nora dans le sud-ouest de la Sardaigne sont autant d’étapes sur leur route. Il n’est guère possible qu’ils n’aient abordé les rivages corses, même s’il ne subsiste aucune trace de leur passage sur l’île. Les cités côtières étrusques et ses ports, comme Pyrgi ou Populonia, sont autant de comptoirs pour eux et, pour conserver de bons rapports avec le pays des Tyrréniens, sans doute jugent-ils préférable de leur laisser la prérogative du commerce avec l’île d’Elbe et la Corse dont ils trouvent les produits sur les marchés d’Étrurie.

Les Étrusques entreprennent réellement l’exploitation de la Corse. Ils se sont en effet tacitement partagé la domination de la Méditerranée occidentale avec les Carthaginois (voir Carthage) pour en contrôler le commerce. Aux Carthaginois reviennent la Sardaigne, l’Afrique du Nord et le sud de l’Espagne, aux Étrusques la Corse et le littoral gaulois.

  • Le monde tyrrhénien

Selon Servius (Aen. X, 172), mentionné par Mario Torelli dans son Histoire des Étrusques, il est fait allusion à la fondation de Populonia (du nom du dieu étrusque Fufluns -Bacchus-), grand port et principal centre métallurgique de l’Étrurie, par les Corses, chassés par la suite par les habitants de Volterra. Ceci suggère qu’avant la naissance de l’Étrurie, lors de la période de la culture de Villanova, la population corse et la population de l’Italie centrale face à la Corse doit être sensiblement la même, et que pour le moins ils entretiennent des rapports étroits et se connaissent bien.

Le même texte fait également allusion à une histoire de piraterie sarde et corse dans l’aire tyrrhénienne, et ce durant le premier âge de fer. La barque votive figure dans les bronzes sardes et semble assez populaire dans ces îles de la Méditerranée occidentale. Les échanges commerciaux entre l’Étrurie, la Sardaigne et la Corse semblent avoir été particulièrement intenses à cette période. Sur cette toile de fond viennent s’insérer les Phéniciens, probables médiateurs, et tirant les ficelles des relations commerciales de la région.

220px-PirateLe latrocinium (la piraterie) qui est relaté par les sources anciennes, n’est que l’autre facette du commerce maritime, et semble marquer les relations de deux entités qui d’une part s’affrontent et d’autre font du commerce : d’une part la légendaire occupation corse de Populonia, et d’autre la relative domination étrusque le long de la côte orientale de la Corse à l’époque historique.

Les sources écrites, principalement grecques, sont souvent contradictoires et, en en recomposant le puzzle de bribes éparses qu’elles forment, on parvient à situer la Corse et son histoire dans le monde méditerranéen et particulièrement sa place et son rôle en Méditerranée occidentale, mais on ne sait que relativement peu de chose sur la vie de sa population. C’est davantage grâce aux fouilles archéologiques effectuées dans l’île qu’on peut en avoir une idée plus précise.

L’Antiquité

Les Phéniciens, venus de Tyr, commercent avec la Corse, mais ne s’y arrêtent pas.

Les Grecs de Phocée essaiment en Méditerranée occidentale et fondent vers 600 av. J.-C. une nouvelle Phocée (Marseille), puis, vers 565 av. J.-C.Alalia, sur la côte orientale corse. Quand on dit qu’ils fondent, ce n’est pas le terme exact : les Phocéens avaient pour habitude de fonder un comptoir commercial dans une ville déjà existante. Aussi bien à Phocée/Marseille qu’à Alalia, ils ont trouvé des populations regroupées en agglomération et ayant déjà des productions. Pour preuve, la rapidité avec laquelle les habitants d’Alalia ont maîtrisé les techniques de poterie des Phocéens (un siècle plus tard, ils produisaient des céramiques semblables, ce qui s’explique si l’on se souvient de la présence de Terrina (qui a donné son nom au Terrinien), site se trouvant dans le périmètre de la cité d’Alalia.

Chassés d’Asie Mineure par les Perses en 546 av. J.-C., les Phocéens se réfugient dans leurs comptoirs. Ils contrastent avec la population locale. Ils construisent une cité en dur, introduisent la vigne, l’olivier et le blé, enseignent l’écriture, exploitent les gisement d’argent, de fer et de plomb, tandis que les autochtones se replient sur les hauteurs, le maquis et la forêt pour y vivre de l’agriculture, de la récolte du miel et surtout de l’élevage (chèvre). Cependant, le commerce existe entre les deux.

Après l’invasion de l’île d’Elbe, les Étrusques, venus de Toscane, s’allient aux Carthaginois, héritiers des Phéniciens et maîtres des rivages nord-africains et de la Sardaigne. En 535 av. J.-C., leurs flottes affrontent celle des Phocéens au large d’Alalia. Après cette bataille, une partie des Phocéens émigre pour fonder Élée. La population du comptoir devient largement cosmopolite, et les trois peuples y cohabitent.

Cependant, en 453 av. J.-C., les Syracusains débarquent sur l’île et chassent les Etrusques (ce qui n’est pas le cas à Alalia qui demeure opulente et cosmopolite). Ils aménagent un port dans un golfe du sud de la plaine orientale : Port Syracusain (Porto-Vecchio). Plus tard, vers 280 av. J.-C., les Carthaginois, reviennent prendre la place des Syracusains. Seuls maîtres de l’île et de sa plus grande ville, Alalia, ils déciment la Corse en détruisant nombre d’arbres fruitiers et de plantes comestibles et en interdisant toute agriculture.

220px-Saintdevota

Sainte Devote

Les divisions politiques de l’île 

Au dire de Pline, les Romains divisèrent l’île en 33 civitates, civitas étant une commune étrangère ; cité, municipe ou colonie, elle se composait, en dehors de la ville quand il y en avait une, d’un territoire plus ou moins étendu. Ce territoire renfermait des vici, bourgs, des pagi, villages, des castella ou oppida, réduits fortifiés, des fermes et des grandes propriétés, fundi, villa et prædia. Cette dernière expression s’est conservée et, sous le nom de presa, les Corses désignent la partie cultivée du territoire par opposition à la portion réservée au libre parcours.

 

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