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Les fontaines qui auraient des pouvoirs de guérison

Posté par francesca7 le 26 octobre 2013

(Source :  http://www.lamontagne.fr)

Les fontaines qui auraient des pouvoirs de guérison dans LEGENDES-SUPERSTITIONS l-gende-fontaines-courbefy_790871-300x225

Depuis des siècles, les bonnes fontaines de Courbefy sont sollicitées pour leur pouvoir de guérison. Des croyances loin d’avoir disparu, en témoignent les multiples dévotions sur place.

Le chemin tout en descente est particulièrement escarpé. Mais les nombreux va-et-vient entretiennent naturellement le passage.

Les trois bonnes fontaines de Courbefy sont là, en pleine forêt, distantes de quelques centaines de mètres. Une curieuse atmosphère envahit les visiteurs dès lors qu’ils découvrent les lots de vêtements séchés et décolorés pendus à une croix. Des pantalons, des chaussures, des chaussettes, une casquette… Autant d’indices qui témoignent du nombre impressionnant de personnes venues ici solliciter les pouvoirs des bonnes fontaines. « Chaque année, le nombre de visiteurs est phénoménal », confirme Bernard Guilhem, maire délégué de Saint-Nicolas-Courbefy. « Les gens viennent de loin pour faire des dévotions. Certains viennent avec des bouteilles afin de prendre de l’eau dans les sources. Ce sont souvent des guérisseuses qui les envoient ici ».

Des papiers griffonnés
Chaque bonne fontaine a ses propres pouvoirs : la première guérirait des convulsions et des rhumatismes, la seconde protégerait les animaux et la troisième est réservée au mal de dents et aux amours.

Chacune est abritée par une petite construction en pierre. Une boîte aux lettres métallique est accrochée aux murs. À l’intérieur, les demandes de guérison se chevauchent. Un simple coup d’oeil sur ces bouts de papier griffonnés donne l’impression de violer l’intimité des visiteurs venus avant nous. Tant de malheurs humains sont contenus dans ces boîtes aux lettres… Impossible de savoir s’il y a vraiment eu des miracles.

Mais les croyances sont toujours très ancrées et pas un jour ne passe à Courbefy sans que des personnes viennent, de plus ou moins loin, pour se recueillir dans la discrétion qu’offre la forêt. La commune prend d’ailleurs un soin particulier à entretenir les accès et à baliser les chemins pour orienter les visiteurs s’aventurant dans le secteur.

Dédiées à saint Eutrope, ces bonnes fontaines ont été bénies par l’évêque de Limoges il y a quelques années après avoir été longtemps ignorées par les représentants du monde catholique. Ce geste permit de consacrer la  » reconnaissance  » de cet endroit mystique. Un symbole important qui ne fait que rajouter de la crédibilité aux yeux des pratiquants.

Aujourd’hui encore, les bonnes fontaines de Courbefy sont vénérées bien au-delà du Limousin. Malgré l’appréhension qu’elles suscitent lorsqu’on les découvre au milieu des bois, ces fontaines empreintes de mystères symbolisent à elles seules des croyances profondément ancrées dans le monde rural. Des pratiques qui n’ont jamais véritablement disparues.

Franck Jacquet
La Montagne

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LA REINE DES POISSONS

Posté par francesca7 le 26 octobre 2013


 LA REINE DES POISSONS dans LEGENDES-SUPERSTITIONS telechargement-61

Il y avait dans la province du Valois, au milieu des bois de Villers-Cotterets, un petit garçon et une petite fille qui se rencontraient de temps en temps sur les bords des petites rivières du pays, l’un obligé par un bûcheron nommé Tord-Chêne, qui était son oncle, à aller ramasser du bois mort, l’autre envoyée par ses parents pour saisir de petites anguilles que la baisse des eaux permet d’entrevoir dans la vase en certaines saisons. Elle devait encore, faute de mieux, atteindre entre les pierres les écrevisses, très-nombreuses dans quelques endroits.

Mais la pauvre petite fille, toujours courbée et les pieds dans l’eau, était si compatissante pour les souffrances des animaux, que, le plus souvent, voyant les contorsions des poissons qu’elle tirait de la rivière, elle les y remettait et ne rapportait guère que les écrevisses, qui souvent lui pinçaient les doigts jusqu’au sang, et pour lesquelles elle devenait alors moins indulgente.

Le petit garçon, de son côté, faisant des fagots de bois mort et des bottes de bruyère, se voyait exposé souvent aux reproches de Tord-Chêne, soit parce qu’il n’en avait pas assez rapporté, soit parce qu’il s’était trop occupé à causer avec la petite pêcheuse.

Il y avait un certain jour dans la semaine où ces deux enfants ne se rencontraient jamais… Quel était ce jour ? Le même sans doute où la fée Mélusine se changeait en poisson, et où les princesses de l’Edda se transformaient en cygnes. Le lendemain d’un de ces jours-là, le petit bûcheron dit à la pêcheuse : « Te souviens-tu qu’hier je t’ai vue passer là-bas dans les eaux de Challepont avec tous les poissons qui te faisaient cortège… jusqu’aux carpes et aux brochets ; et tu étais toi-même un beau poisson rouge avec les côtés tout reluisants d’écailles en or.

— Je m’en souviens bien, dit la petite fille, puisque je t’ai vu, toi qui étais sur le bord de l’eau, et que tu ressemblais à un beau chêne-vert, dont les branches d’en haut étaient d’or…, et que tous les arbres du bois se courbaient jusqu’à terre en te saluant.

— C’est vrai, dit le petit garçon, j’ai rêvé cela.

— Et moi aussi j’ai rêvé ce que tu m’as dit : mais comment nous sommes-nous rencontrés deux dans le rêve ?…»

En ce moment, l’entretien fut interrompu par l’apparition de Tord-Chêne, qui frappa le petit avec un gros gourdin, en lui reprochant de n’avoir pas seulement lié encore un fagot.

— Et puis, ajouta-t-il, est-ce que je ne t’ai pas recommandé de tordre les branches qui cèdent facilement, et de les ajouter à tes fagots ?

— C’est que, dit le petit, le garde me mettrait en prison, s’il trouvait dans mes fagots du bois vivant… Et puis, quand j’ai voulu le faire, comme vous me l’aviez dit, j’entendais l’arbre qui se plaignait.

— C’est comme moi, dit la petite fille, quand j’emporte des poissons dans mon panier, je les entends qui chantent si tristement, que je les rejette dans l’eau… Alors on me bat chez nous !

— Tais-toi, petite masque ! dit Tord-Chêne, qui paraissait animé par la boisson, tu déranges mon neveu de son travail. Je te connais bien, avec tes dents pointues couleur de perle… Tu es la reine des poissons… Mais je saurai bien te prendre à un certain jour de la semaine, et tu périras dans l’osier… dans l’osier !

300px-Vig%C3%A9e-Lebrun_Marie_Antoinette_1783 dans LEGENDES-SUPERSTITIONSLes menaces que Tord-Chêne avait faites dans son ivresse ne tardèrent pas à s’accomplir. La petite fille se trouva prise sous la forme de poisson rouge, que le destin l’obligeait à prendre à de certains jours. Heureusement, lorsque Tord-Chêne voulut, en se faisant aider de son neveu, tirer de l’eau la nasse d’osier, ce dernier reconnut le beau poisson rouge à écailles d’or qu’il avait vu en rêve, comme étant la transformation accidentelle de la petite pêcheuse.

Il osa la défendre contre Tord-Chêne et le frappa même de sa galoche. Ce dernier, furieux, le prit par les cheveux, cherchant à le renverser ; mais il s’étonna de trouver une grande résistance : c’est que l’enfant tenait des pieds à la terre avec tant de force, que son oncle ne pouvait venir à bout de le renverser ou de l’emporter, et le faisait en vain virer dans tous les sens. Au moment où la résistance de l’enfant allait se trouver vaincue, les arbres de la forêt frémirent d’un bruit sourd, les branches agitées laissèrent siffler les vents, et la tempête fit reculer Tord-Chêne, qui se retira dans sa cabane de bûcheron.

Il en sortit bientôt, menaçant, terrible et transfiguré comme un fils d’Odin ; dans sa main brillait cette hache scandinave qui menace les arbres, pareille au marteau de Thor brisant les rochers.

Le jeune roi des forêts, victime de Tord-Chêne, — son oncle, usurpateur, — savait delà quel était son rang, qu’on voulait lui cacher. Les arbres le protégeaient, mais seulement par leur masse et leur résistance passive…

En vain les broussailles et les surgeons — s’entrelaçaient de tous côtés pour arrêter les pas de Tord-Chêne, celui-ci a appelé ses bûcherons et se trace un chemin à travers ces obstacles. Déjà plusieurs arbres, autrefois sacrés du temps des vieux druides, sont tombés sous les haches et les cognées.

Heureusement, la reine des poissons n’avait pas perdu de temps. Elle était allée se jeter aux pieds de la Marne, de l’Oise et de l’Aisne, — les trois grandes rivières voisines, leur représentant que si l’on n’arrêtait pas les projets de Tord-Chêne et de ses compagnons, les forêts trop éclaircies n’arrêteraient plus les vapeurs qui produisent les pluies et qui fournissent l’eau aux ruisseaux, aux rivières et aux étangs ; que les sources elles-mêmes seraient taries et ne feraient plus jaillir l’eau nécessaire à alimenter les rivières ; sans compter que tous les poissons se verraient détruits en peu de temps ; ainsi que les bêtes sauvages et les oiseaux.

Les trois grandes rivières prirent là-dessus de tels arrangements que le sol où Tord-Chêne, avec ses terribles bûcherons, travaillait à la destruction des arbres, — sans toutefois avoir pu atteindre encore le jeune prince des forêts, — fut entièrement noyé par une immense inondation, qui ne se retira qu’après la destruction entière des agresseurs.

Ce fut alors que le roi des forêts et la reine des poissons purent de nouveau reprendre leurs innocents entretiens.

Ce n’étaient plus un petit bûcheron et une petite pêcheuse, — mais un Sylphe et une Ondine, lesquels, plus tard, furent unis légitimement. 

Nous nous arrêtons dans ces citations si incomplètes, si difficiles à faire comprendre sans la musique et sans la poésie des lieux et des hasards, qui font que tel ou tel de ces chants populaires se grave ineffaçablement dans l’esprit. Ici ce sont des compagnons qui passent avec leurs longs bâtons ornés de rubans ; là des mariniers qui descendent un fleuve ; des buveurs d’autrefois (ceux d’aujourd’hui ne chantent plus guère), des lavandières, des faneuses, qui jettent au vent quelques lambeaux des chants de leurs aïeules. Malheureusement on les entend répéter plus souvent aujourd’hui les romances à la mode, platement spirituelles, ou même franchement incolores, variées sur trois à quatre thèmes éternels. Il serait à désirer que de bons poëtes modernes missent à profit l’inspiration naïve de nos pères, et nous rendissent, comme l’ont fait les poëtes d’autres pays, une foule de petits chefs-d’œuvre qui se perdent de jour en jour avec la mémoire et la vie des bonnes gens du temps passé.

Issu des Chansons et légendes du Valois : Les Filles du feu, de Gérard de Nerval éditions Michel Lévy frères, 1856 (pp. 155-169).

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La légende d’un Moine copiste

Posté par francesca7 le 26 octobre 2013

Frère Odilon, moine copiste passé
maître dans l’art de la satire glissée
au coeur de ses enluminures

(D’après « La Revue septentrionale », paru en 1911)

 La légende d'un Moine copiste dans LEGENDES-SUPERSTITIONS telechargement-51

 

 

 

La légende prétend que certains moines copistes prenaient quelques libertés avec leur art : ainsi de frère Odilon, de l’abbaye d’Ouche, s’adonnant très tôt et par effraction à cette activité et qui, une fois la technique maîtrisée, aurait pris un malin plaisir à représenter au sein de ses œuvres des personnages importants de la contrée, les poussant à sa guise vers le Paradis ou l’Enfer, audace dont son supérieur se formalisa bientôt…

« Le travail du copiste est une oeuvre méritoire qui profite à l’âme, tandis que la travail des champs ne profite qu’au ventre. » L’auteur de cette maxime est le vénérable Alcuin, qui fonda à Tours l’école de scribes d’où sortit, en son temps, la réforme de l’écriture. Il en résulta un grand progrès parmi les chancelleries à demi sauvages des chefs barbares qui s’étaient partagé les dépouilles de l’Empire, et s’efforçaient de se rattacher de leur mieux aux traditions romaines. Inconsciemment, ils en avaient brisé la chaîne de leurs propres mains : mais bientôt ils aperçurent clairement la nécessité d’en ressouder les anneaux.

L’Eglise seconda l’impulsion donnée par Alcuin : chargée de diriger les âmes, elle comprit vite de quelle utilité pourrait lui être l’art du copiste dans l’accomplissement de sa mission. Aussi, s’attacha-t-elle de bonne heure à entretenir dans les couvents des scribes bien dressés à copier les Saintes Ecritures, et à les enluminer. Nombre de prescriptions les concernaient : « S’il faut copier les Évangiles, le Psautier ou le Missel, on n’y emploiera que des hommes soigneux ou d’un âge mûr : les erreurs dans les mots peuvent en introduire dans la foi. On aura de bons textes catholiques dans les monastères, afin de ne pas faire de demandes à Dieu en mauvais langage. »

La profession de scribe fut donc très honorée au Moyen Age. Mais, bizarrerie du hasard ! il arriva que les scribes étaient, en général, d’assez mauvais garnements. Heureusement pour eux, leur travail était agréable à Dieu : sans quoi, bien peu eussent gagné le Paradis. On citait volontiers l’histoire du docteur Marianus, un copiste d’un couvent écossais : isolé des autres moines pour travailler mieux, et plus, il fonda à Regensbourg le monastère de Saint-Pierre des Bénédictins. Un soir, la lumière étant venue à lui manquer, comme il continuait d’écrire dans les ténèbres, les trois doigts de sa main que le travail de la plume ne tenait pas occupés se mirent aussitôt à resplendir comme trois chandelles, et toute la chambre en fut éclairée.

250px-Jean_Mi%C3%A9lot%2C_Brussels dans LEGENDES-SUPERSTITIONSEn ces temps reculés de la légende, il advint au prieur de l’abbaye d’Ouche d’éprouver des craintes terribles pour le salut de l’âme de frère Odilon, copiste de l’abbaye. Frère Odilon était certainement, parmi les gens de son espèce, un des plus habiles. Enfant trouvé recueilli par les moines, il avait d’abord servi au chœur de la chapelle. Là, ses grands yeux bleus furent frappés de l’éclat et de la beauté des missels où l’officiant lisait des choses incompréhensibles pour lui. Les miniatures représentant Dieu le Père, assis sur son trône céleste, environné des anges, des archanges, des séraphins, dans toute la splendeur de sa gloire, ravissaient d’aise l’âme du pieux enfant.

Lorsque sur la page de parchemin il voyait le Christ au front saignant sous la couronne d’épines, au flanc percé d’une large blessure d’où jaillissait un flot rouge, le chagrin gagnait sa petite âme, et l’eau du cœur lui montait aux yeux. Par exemple, quand le missel lui montrait l’image de la Vierge, il tombait en extase devant les atours de cette princesse du ciel, dont l’expression douce et tendre suffisait à le réconforter, lorsqu’il avait commis quelque peccadille qui lui avait valu un sermon ou des coups de férule.

Ceci décida de sa vocation ; il résolut dans sa petite tête d’enluminer des parchemins, de copier des livres saints. Mais au lieu d’en demander la permission au prieur, il s’avisa de profiter d’une absence du copiste pour s’introduire dans sa cellule. Là, il trouva en abondance du parchemin, des pinceaux, des plumes d’oie, et des encres de toutes les couleurs, objets de ses plus ardentes convoitises. Ce ne fut pas long : en un tour de main, il eut barbouillé de rouge et bleu une page commencée. Il était si absorbé dans sa besogne, qu’il n’entendit pas la porte s’ouvrir. Le copiste entra, vit l’abominable gâchis dont son travail était victime, et allongea au gamin surpris une de ces taloches qui font époque dans la vie d’un enfant de chœur. Il ajouta qu’il allait en référer au prieur, et que l’in pace suffirait à peine à la punition d’un pareil forfait.

Mais le petit Odilon pleura si fort, lui manifesta un si poignant repentir, et lui expliqua si bien avec quelle ardeur il désirait l’imiter, que touché de ses instances, un peu flatté aussi de l’admiration naïve que témoignait l’enfant pour les oeuvres sorties de ses mains, le copiste s’apaisa et finit par promettre de lui apprendre les règles de l’écriture.

Odilon travailla avec passion. II devint rapidement aussi fort que son maître, et, lorsque celui-ci mourut, il fut appelé à le remplacer. Vous eussiez été émerveillé à le voir dans sa cellule, assis à son écritoire, éclairé par une belle lumière que tamisaient les petits carreaux en losange de sa fenêtre. Autour de lui sont disposés des encriers, remplis d’encres noires, rouges, bleues, vertes, argent et or. Sous sa main, une feuille de délicat vélin, préparée avec amour et d’une blancheur éblouissante. Tantôt sa plume, tantôt son pinceau courent, volent sur son parchemin qu’ils ont l’air d’effleurer comme une aile. Et lorsque frère Odilon relève la tête et la penche de côté afin d’examiner son travail avec le recul voulu, vous ne pourriez vous empêcher de pousser des cris d’admiration devant le petit chef-d’œuvre qui vient de sortir de ses mains

Ce n’est pas lui qui se tromperait d’une lettre en recopiant un texte ! D’abord, il connaît l’importance de son rôle ; il sait qu’il travaille à perpétuer et à élargir la foi. Et puis, s’il manquait à sa tâche, la bonne Vierge, à laquelle il a voué une affection particulière et qui semble toujours lui sourire sur les belles images qu’il en fait, serait à coup sûr très fâchée contre lui : cela il ne le veut à aucun prix !

Le prieur du couvent d’Ouche était enchanté d’avoir un copiste aussi parfait, en tant que copiste. Mais en tant que moine, frère Odilon ne valait certainement pas la corde pour le pendre, et cela causait le tourment du prieur. Odilon avait la malencontreuse manie de glisser dans ses enluminures les portraits des moines de l’abbaye, des personnages importants de la contrée : la ressemblance était toujours frappante.

Il eût été le diable qu’il ne l’aurait pas plus adroitement attrapée. II représentait sous la figure d’anges ou de bienheureux voués au Paradis, les personnes qui lui plaisaient ; mais quand il en voulait à quelqu’un, il vous le plaçait bel et bien en Enfer, souffrant de supplices atroces qu’il inventait avec une luxuriante imagination, ou encore il en mettait la tête sur le corps crochu d’un démon.

Le prieur lui-même, qui l’avait molesté plusieurs fois pour son inconduite, avait bénéficié pour sa peine d’une place d’honneur à la droite de Satan ! C’était intolérable. Enfin, récemment, ne s’était-il pas avisé de donner à Marie-Madeleine les traits d’une tavernière bien connue dans le pays ? Il en était résulté un scandale affreux dans le couvent. Avec cela, frère Odilon buvait parfois plus que de raison. Il avait un faible pour certain petit vin blanc du pays qui montait à la tête, et quand on lui reprochait ses beuveries : « Ne dois-je pas, répondait-il, enluminer ma trogne aussi bien que mes missels ? »

Et un large rire épanouissait sa face de bon vivant. Car au fond, c’était le meilleur enfant du monde, et nul n’avait la force de lui en vouloir. Cependant, le Diable guettait son âme. Un beau jour, le Méchant crut l’occasion favorable, et frère Odilon trépassa. Tout effaré de cette aventure, le pauvre scribe arriva devant le tribunal suprême. Satan était tellement sûr de se le voir adjuger, qu’il lui avait déjà fait préparer une place sur un gril de faveur.

moine-copisteDevant ces terribles préparatifs, l’âme de frère Odilon pâlit autant que peut pâlir une âme. Pour toute défense, il se borna à regarder la bonne Vierge d’un air navré, en lui disant : « O Reine du Ciel pour qui je réservais mes encres les plus brillantes lorsque j’avais à retracer votre auguste visage, vous que j’aimais à contempler dans mes rêves, je ne vous verrai donc plus jamais ! »

Alors la Vierge sourit miséricordieusement, et sur son ordre, tandis que dans l’un des plateaux de la balance où devaient être pesées les bonnes et les mauvaises actions de frère Odilon, les diablotins entassaient frénétiquement péché sur péché ; dans l’autre, les anges déposèrent une à une les lettres qu’il avait tracées.

La pauvre âme suait d’angoisse en voyant que le tas des péchés grossissait autant que le tas des lettres ! Voilà que les diables ont fini : les anges ont cessé de leur côté. Il y a autant de péchés que de lettres, et l’âme va être condamnée…

Quand, en secouant sa robe, un ange laissa tomber une lettre restée par mégarde dans un pli de l’étoffe : il la plaça dans la balance qui pencha en faveur du moinillon. Frère Odilon avait écrit une lettre de plus qu’il n’avait commis de péchés, et l’œuvre du copiste est si agréable à Dieu, que cette lettre suffit pour lui mériter son pardon.

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Roman de gare (film extrait)

Posté par francesca7 le 24 octobre 2013

 

Roman de gare est un film policier réalisé en 2006 par Claude Lelouch sous le pseudonyme d’Hervé Picard, avec Dominique Pinon, Fanny Ardant et Audrey Dana.

 

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L’écrivaine à succès Judith Ralitzer fait paraître son nouveau roman à succès, très différent du précédent. Précédemment (les intrigues se recoupent vers la fin du film), Huguette est laissée sur la route par son compagnon. Elle se fait dépanner par Pierre Laclos, dont le rôle est trompeur pour le spectateur. Il passe par les apparences pour un dangereux évadé et prétend mentir en lui disant qu’il est nègre littéraire de Judith Ralitzer. Après avoir trompé son entourage à la façon de Prête-moi ta main, il rejoint Judith pour qui il travaille effectivement. Il lui annonce sa démission et sa volonté de se faire connaître, avant de disparaître mystérieusement. Huguette reconnaît sa famille dans le nouveau roman de Judith, comprend qu’elle ne l’a pas écrit et tente de lui faire avouer le meurtre de Laclos. Mais est-il vraiment mort ?

  • Titre original : Roman de gare
  • Réalisation : Claude Lelouch
  • Scénario : Claude Lelouch et Pierre Uytterhoeven
  • Costume : Marité Coutard
  • Photographie : Gérard de Battista

Extrait : Image de prévisualisation YouTube

Pourquoi ce stratagème ? A qui voulait l’entendre, le réalisateur s’en est expliqué : blessé par la médiocre réception de ses derniers films, s’estimant victime d’une profonde injustice critique, il aura voulu démontrer que le pseudo-premier film d’un inconnu avait plus de chance de gagner l’estime de la critique que le nouvel opus du cinéaste maudit qu’il estime être devenu.

L’explication vaut ce qu’elle vaut. On est toutefois enclin à penser qu’elle aurait gagné en crédibilité si le cinéaste avait poussé le jeu jusqu’au bout, la révélation de la manigance la rendant nécessairement suspecte de nourrir habilement la promotion du film. Allons plus loin : la victimisation dont le réalisateur a le sentiment d’être l’objet relève d’un sentiment sans doute compréhensible mais fondamentalement erroné : cinéaste des « trente glorieuses », parangon d’un divertissement populaire fondé sur l’optimisme, la gentillesse et le romanesque, Claude Lelouch est tout simplement passé de mode dans une société où la crise des valeurs, l’accroissement des inégalités et le cynisme ambiant produisent un tout autre cinéma.

FLASH-BACK

Voilà pourquoi, à rebours de ce que prétend son auteur, la principale raison d’apprécier Roman de gare, son nouveau film, est qu’on y retrouve les qualités d’un bon film de Claude Lelouch, aussi noir prétend-il être. Car Roman de gare est un film sombre, un polar qui fait de la dissimulation et de la manipulation son principal objet. Il s’ouvre donc logiquement au Quai des Orfèvres, où Judith Ralitzer (Fanny Ardant), un écrivain à succès, est interrogée et suspectée du meurtre d’un proche. Un flash-back suit cette ouverture mystérieuse, qui va prendre le spectateur par la main pour passer avec lui en revue les protagonistes de cette affaire, et surtout le perdre dans un réseau de fausses pistes et de retournements de situation.

On y croise ainsi, entre aire d’autoroute, yacht fatal et ferme montagnarde, une fausse coiffeuse et possible femme de petite vertu d’autant plus paumée qu’elle vient d’être larguée par son mec en rase campagne (Audrey Dana) ; le « nègre » de Judith Ralitzer, qui se fait passer pour un instituteur à moins qu’il ne s’agisse d’un violeur en série récemment échappé de prison (Dominique Pinon) ; une sympathique famille paysanne à laquelle la première va faire croire que le second est son nouveau fiancé, et naturellement Judith Ralitzer dans ses hautes oeuvres.

Tout cela est, de fait, plutôt sombre et manigancé, mais selon la touche Lelouch, à savoir que la noirceur y est d’une joyeuse douceur, que la manigance se prend les pieds dans l’invraisemblance feuilletonesque et que les acteurs sont visiblement heureux de renchérir à la limite de la caricature sur leurs qualités répertoriées, qu’il s’agisse du pathos fatal de Fanny Ardant ou de l’inquiétante étrangeté de Dominique Pinon. Un distrayant plaisir n’est est pas moins au rendez-vous.

Distribution

  • 20269801.jpg-r_120_160-b_1_d6d6d6-f_jpg-q_x-xxyxx dans CINEMA FRANCAIS

    Dominique Pinon

    Dominique Pinon : Pierre Laclos, le nègre littéraire

  • Audrey Dana : Huguette, la « midinette »
  • Fanny Ardant : Judith Ralitzer, écrivain à succès, auteur notamment du Roman de gare
  • Shaya Lelouch : la fille d’Huguette
  • Myriam Boyer : la mère d’Huguette
  • Michèle Bernier : Florence, la sœur de Pierre Laclos
  • Zinedine Soualem : le commissaire
  • Cyrille Eldin : Paul, le « fiancé » d’Huguette, qui la largue sur une aire d’autoroute
  • Gilles Lemaire : le capitaine du bateau Roman de gare
  • Marc Rioufol : le propriétaire du vignoble en Bourgogne
  • Serge Moati : lui-même, présentant l’émission littéraire fictive Tournez la page
  • William Leymergie : la voix de la radio Autoroute info
  • Marine Royer : Patricia
  • Bernard Werber : lui-même, lors de l’émission littéraire Tournez la page

Le film est en sélection officielle, au Festival de Cannes 2007 hors compétition, pour un hommage réservé à Claude Lelouch à l’occasion de ses 50 ans de Cinéma.

William Leymergie, dont on entend régulièrement la voix tout au long du film, en tant qu’animateur de la radio Autoroute infos, était devant la caméra de Lelouch une dizaine d’années auparavant, dans le rôle de « Toureiffel » pour la version « vingtième siècle » des Misérab|es en 1995, puis de « Dufour » pour Hkmoes, femmes, mode d’emploi en 1996.

L’émission littéraire fictive Tournez ìa page animée par Serge Moati a été tournée au Ciné 13, le cinéma de Claude Lelouch à Paris. C’est d’ailleurs dans ce cinéma que Paul Amar a animé pendant plusieurs années l’émission Recto-Verso sur Paris Première.

Le film est illustré par des titres de « Monsieur 100 000 volts », Gilbert Bécaud. Lelouch s’en explique ainsi : « Dans cet univers d’errance, la présence musicale de Bécaud m’a toujours indiqué la direction à suivre. Elle souligne les droits et les devoirs de ceux qui créent. Ce besoin d’être reconnu pour ce que l’on donne, pas pour ce que l’on est ».

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La merveilleuse visite Tourné en bretagne

Posté par francesca7 le 24 octobre 2013

FILM de 1974 de Marcel CARNE

SYNOPSIS : Un matin, le recteur d’un petit village Breton découvre le corps d’un jeune inconnu gisant nu sur la grève. Alu presbytère où on l’a transporté, l’inconnu retrouve ses esprits et déclare qu’il est un ange tombé du ciel. Précisément la nuit de la Saint Jean.

La merveilleuse visite  Tourné en bretagne  dans Bretagne vhs

le dernier film de fiction de Marcel Carné LA MERVEILLEUSE VISITE (1974) est, une fois de plus introuvable. Peu vif à l’époque, jamais diffusé à la télévision, il vous faudra dénicher la VHS épuisée sortie par TF1 Vidéo en 1995 si vous désirez le voir.

Basé sur un livre assez rare de H.G Wells, l’auteur de La Guerre des Mondes, La Merveilleuse visite est « l’histoire d’un ange arrivant sur la Terre et se heurtant, malgré sa bonne volonté, à l’incompréhension, puis à l’hostilité et enfin à la haine, alors qu’il n’était que douceur et pureté ». Marcel Carné une fis de plus a tellement eu du mal à trouver un producteur pour financer ce film qu’il mit trois ans à le faire. Il travailla avec Didier Decoin, le fils du réalisateur Henri Decoin et Rober Valey, à l’adaptation du livre.

Pour l’ange il envisagea de donner ce rôle à l’acteur Hiram Keller qui venait de jouer dans le Satyricon de Fellini mais ce fut finalement Gilles Kohler, qui ancien coverboy qui joua dans Bilitis et l’Arme Fatale, qui fut choisi pour ce qui sera sa première apparition à l’écran. Le tournage fut particulièrement épique pour des causes multiples, principalement du aux producteur Jacques Quintard puis Roger Delpey. Lire ce que raconte Marcel Carné dan son autobiographie, Ma Vie à Belles Dents aux éditions l’Archipel, dans laquelle il ne mâche pas ses mots. Après un bon accueil du film à sa présentation au Marché du film à Cannes ainsi qu’aux premières organisées dans quelques ville,s le film sortit dans quelles salles à Paris avant d’être retiré de l’affiche subitement par le distributeur Gaumont. Bien évidemment le fil m s’était fait étrillé par les critiques comme Henri Chapier ou Baroncelli qui écrivit : « si l’innocence peut être une source de fraîcheur, elle peut être aussi une source d’affection et de puérilité  ».

Le film reçut divers pris à l’étranger dont celui du film Fantastique à Hollywood en 79.

A découvrir le film plus de 30 ans après, on ne peut s’empêcher d’être gêné par l’acteur principal qui apparaît beaucoup trop typé (blond, androgyne, efféminé…) Ce qui n’est pas un problème en soi bien évidemment, mais en l’occurrence Gilles Kohler n’a aucun charisme et semble se balader dans le film tel un ingénu béat. Une fois que l’on fait abstraction de cette erreur de casting, le film parvient à nous toucher par une naïveté propre au Merveilleux revendiqué par Carné. Ce qui en fait comme quasiment tous les films de Carné un film à déconseiller aux cyniques, aux esprits rationnels, à ceux qui analysent toujours avant de ressentir une émotion. Il faut se laisser emmener par cette histoire d’un ange qui veut faire le bien et ne rencontre qu’incompréhension. D’ailleurs comment ne pas y voir un rapport avec la propre relation de Carné avec le milieu du cinéma ? Cette incompréhension qu’il subira toute sa vie et ce trop plein de sensibilité qu’il tenta de masquer derrière un visage tyrannique sur les plateaux.

Alors, bien sur le film est loin d’être parfait mais les acteurs dans l’ensemble sont assez convaincants avec une mention spéciale à Roland Lesaffre à la fin du film, le montage est rythmé, la musique d’Alan Stivell sert bien l’histoire tout comme les extérieurs du film en Bretagne qui mettent en valeur les falaises de la Pointe du Van à Pen-Hir, de Sizun ou du village de Saint Génole.

Soulignons également la qualité poétique de certains dialogues du film ainsi que l’une des plus belles séquences du film lorsque l’Ange emmène la servante Délia sur les rochers tandis que la lumière d’un Bleu-Nuit enveloppe la scène d’un onirisme rarement vu chez Carné. Et puis comment ne pas citer la fin du film, qui rappelle le film Jonathan Livingston, le Goéland sorti l’année précédente (1973) qui est assez bouleversante, l’Ange pour échapper à la vindicte populaire tombe en arrière d’une falaise et se transforme en goéland . et l’on pense à ce que disait Carné à la sortie du film devant le succès de films à l’époque où la violence et le sexe étaient roi : « Est-ce qu’il y a en France des gens encore capable de rêver ? « 

Source : Pariscope 27/11/1974)

Distribution

  • Gilles Kohler : Jean, l’angela-merveilleuse-visite_portrait_w193h257 dans CINEMA FRANCAIS
  • Roland Lesaffre : Ménard, le bedeau
  • Lucien Barjon : le recteur
  • Pierre Repecaud : l’enfant
  • Debra Berger : Delia
  • Jean-Pierre Castaldi : François Mercadier, le fiancé de Delia
  • Yves Barsacq : le docteur Jeantel
  • Jacques Debary : le patron du bistrot
  • Tania Busselier : Lucette, la serveuse
  • Mary Marquet : la duchesse
  • William Berger : l’homme à la moto
  • Charles Bayard
  • Bernard Bireaud
  • Hermano Casanova
  • Martine Ferrière
  • Jean Gras
  • Jean Le Mouël
  • Bernard Musson
  • Louis Navarre : le photographe
  • Jeanne Pérez
  • Marcel Rouzé
  • Andrea Tagliabue
  • Patrice Pascal : jeune homme au bistrot

 

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Francis Lemarque, une carrière

Posté par francesca7 le 24 octobre 2013


Francis Lemarque, de son vrai nom Nathan Korb, est un auteur-compositeur-interprète et poète français, né à Paris le 25 novembre 1917, et mort le 20 avril 2002 à La Varenne-Saint-Hilaire.

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La seule vidéo de cette chanson de ce MONSIEUR de la chanson Française ! Enregistré lors de l’émission « Succès fous ». Pour info, ceux qui veulent connaitre la version allemande, regardez le film « Les sentiers de la gloire » avec K.Douglas, film culte et magnifique !

Si un chanteur français symbolise la ville de Paris, c’est certainement FRANCIS LEMARQUE. Au cours d’une carrière longue et discrète, il a écrit près d’un millier de chansons dont « À Paris », devenue un standard international, interprété par des dizaines d’artistes à travers le monde. 

Francis Lemarque, une carrière dans CHANSON FRANCAISE biog-248x300Son parcours artistique, entre engagement politique et poésie romantique, est l’oeuvre d’un artiste infatigable, qui a sillonné le monde entier.

25 Novembre 1917, naissance rue de Lappe, dans une famille modeste, il a huit ans, quand il commence à chanter dans les rues il est contraint, dès l’âge de 11 ans, d’aller travailler en usine.

1932 :
Avec son frère Maurice ils forment un numéro de duettistes les FRERES MARC.

Au cours d’une carrière longue et discrète, couronnée par plusieurs Grand Prix du disque de l’académie Charles-Cros, il a écrit et composé près de 400 chansons, dont À Paris, devenue un standard international repris par des dizaines d’interprètes à travers le monde entier, et Quand un soldat, interprétée avec succès par Yves Montand, et dont les paroles engagées lui vaudront les foudres de la censure en 1953.

Le petit Nathan Korb naît dans un petit deux pièces au second étage du 51 de la rue de Lappe à Paris au-dessus du bal des Trois colonnes. Sa mère, Rose, est originaire de Lituanie, tandis que son père, Joseph, tailleur pour dames, est juif polonais. L’enfant grandit avec son frère Maurice et sa sœur cadette Rachel, dans le quartier de la Bastille, bercé par les bals musettes de la rue de Lappe. Avec son frère, il connaît une enfance délurée et joyeuse avant de quitter l’école dès l’âge de onze ans pour travailler en usine. Il gardera tout au long de sa vie un véritable amour pour ce quartier et il fêtera ses soixante-quinze ans au Balajo.

En 1933, son père meurt de la tuberculose. Fasciné par les bals musette depuis son enfance, Nathan et son frère Maurice intègrent après une rencontre en 1934 avec Sylvain Itkine en 1934 le groupe Mars que ce dernier a créé dans l’esprit du Groupe Octobre, affilié à la Fédération des Théâtres ouvriers de France. Il a alors dix-sept ans. Sur les conseils de Louis Aragon, les deux frères créent un duo, Les frères Marc, qui profitera des événements du Front populaire pour se produire dans les usines et se faire connaître. Ils rencontrent Jacques Prévert et Joseph Kosma, qui est un temps leur pianiste. Léo Noël chante en duo avec Francis Lemarque dans les années 1938-1939 pour remplacer Maurice Lemarque, le frère de Francis appelé sous les drapeaux. Ce duo se retrouvera ainsi en tournée avec Pierre Dac, Paul Meurisse, Joseph Kosma…

Description de cette image, également commentée ci-aprèsEn 1940, il est mobilisé et affecté comme « lieutenant-guitariste » aux activités musico-théâtrales de l’armée. En 1940 il passe en zone libre et s’installe à Marseille. C’est là qu’il rencontre Jacques Canetti, qui deviendra par la suite son agent artistique. Il fait quelques tournées en Afrique du Nord dont une semaine de récitals avec le guitariste gitan Django Reinhardt. Sa mère déportée en 1943 meurt à Auschwitz. Fidèle à son idéal communiste, il rejoint le maquis puis s’engage dans le régiment du douzième Dragon.

Après la guerre, Lemarque chante dans des cabarets de Saint-Germain-des-Prés. L’année 1946 sera décisive, deux événements marquent sa vie : il rencontre Ginny Richès qui deviendra son épouse, et il voit pour la première fois Yves Montand sur une scène parisienne. Son style unique bouleverse le jeune Francis qui se met à écrire en pensant à lui. Il fait sa connaissance par l’intermédiaire de Jacques Prévert. Montand, séduit par ses compositions, choisit immédiatement des titres : Je vais à piedMa douce valléeBal petit bal… Leur collaboration durera de longues années pendant lesquelles Francis Lemarque lui écrira près de trente chansons. Il compose la musique du film Playtime de Jacques Tati, sorti en 1967.

Il écrira de nombreuses chansons avec des coauteurs dont Michel Legrand et Georges Coulonges avec qui il a écrit Paris Populi, un spectacle musical qui célèbre la Capitale et son histoire de 1789 à 1944, mettant en scène les combats de Paris pour la liberté. Parmi ses plus grands succès, on relève Marjolaine (1957) dont les mélancoliques paroles sont écrites sur un vieil air du folklore allemand, Der treue Husar.

Francis Lemarque ne se lasse pas d’écrire et de chanter avec un dynamisme exceptionnel. Sa dernière représentation a eu lieu à Viarmes, dans le Val-d’Oise, le 27 janvier 2001 à l’âge de quatre-vingt-trois ans.

Avec Charles Trenet et Henri Salvador, Francis Lemarque a vécu l’une des plus longues et des plus riches carrières de la chanson et nombre de ses titres appartiennent à la mémoire collective de la culture française. Lemarque a été censuré dans les années 1953 avec sa chanson Quand un soldat publiée aux éditions Métropolitaine.

Le thème de Paris et son éternel accordéon revient souvent dans les chansons de Lemarque par des descriptions des quartiers populaires, non sans rappeler Aristide Bruant. Sa carrière sera celle d’un auteur et d’un chanteur profondément attaché au Paris populaire et à la chanson française.

Il s’éteint brutalement en 2002, dans sa quatre-vingt-cinquième année, dans sa maison de La Varenne-Saint-Hilaire. Il repose à côté d’Yves Montand dans le cimetière du Père-Lachaise (44e division) à Paris.

 

 

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Serge Reggiani et ses Amours

Posté par francesca7 le 24 octobre 2013

 

Sergio Reggiani, dit Serge Reggiani né le 2 mai 1922 à Reggio d’Émilie (Italie) et mort le 23 juillet 2004 à Boulogne-Billancourt2, est un comédien et un chanteur français d’origine italienne. Venu du théâtre, au cinéma il tourne sous la direction de plusieurs générations de réalisateurs et s’impose comme une figure marquante du paysage cinématographique en France. Venu tardivement à la chanson, il est considéré comme l’un des grands interprètes de la chanson française. Exigeant dans le choix des auteurs, il chante aussi bien Baudelaire que Moustaki, ou encore Rimbaud, Dabadie ou Vian. Dans les années 1980, il se découvre une passion tardive pour la peinture. Ce qui l’amène en 1991, à exposer pour la première fois. Durant cette décennie, il publie également deux ouvrages autobiographiques.

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Serge Reggiani et Barbara : Leur histoire d’amour secrète enfin dévoilée !

Serge Reggiani et ses Amours dans CHANSON FRANCAISE images-11Serge Reggiani a commencé sa carrière au théâtre en 1941. Il joue ensuite de très nombreux rôles au cinéma sous la direction de Marcel Carné, Jacques Becker, Jean-Pierre Melville et Henri-Georges Clouzot pour qui il fera partie de la tragique aventure L’enfer avec Romy Schneider. Cette oeuvre inachevée a donné lieu à un magnifique documentaire l’année dernière. Il restera l’inoubliable Manda dans le magnifique film de Jacques Becker Casque d’Or avec la non mins inoubliable Simone Signoret. Et puis Reggiani, c’est aussi la musique. Le public le découvre en 1964 lorsqu’il interprète les chansons de Boris Vian. C’est cet album qui séduira la grande Barbara…

France Dimanche est allé à la rencontre de Noëlle Adam. Cette ancienne danseuse a partagé la vie du chanteur pendant plus de 30 ans. Ils se sont d’ailleurs mariés le 21 mars 2003. Il avait 81 ans et elle, 69 ans. Aujourd’hui Noëlle Adam a quitté le bel appartement du XVIe arrondissement de Paris pour un modeste deux-pièces en banlieue. Elle dit souffrir de ses chevilles à cause de ses années de danse et parfois de solitude, mais lorsqu’elle évoque Serge Reggiani, c’est toujours avec la même la même fraîcheur : « Serge est immortel. On ne pourra l’oublier. Je continue d’ailleurs d’apprendre des choses sur lui.« 

C’est alors que Noëlle Adam remonte le temps, et revient aux débuts de chanteur de Serge Reggiani et dévoile cette histoire gardée si longtemps secrète : « J’ai découvert qu’il avait eu une liaison durant deux ans avec la chanteuse Barbara. Je l’ai appris au moment lors de la réalisation du coffret en 2009 [coffret 3 DVD + CD best of : Reggiani – Ses chansons, côté scène, côté coeur, ndr] Leur aventure aurait commencé en 1966 lorsque Barbara lui a demandé de faire la première partie de son tour de chant. Par amour pour elle, Serge s’est séparé de sa femme Annie Noël. Puis, deux ans plus tard, il quittait Barbara alors qu’elle était encore très amoureuse de lui. Ce sont les enfants de Serge et Annie qui m’ont confirmé l’existence de cette liaison. Il m’avait dit qu’elle n’était qu’une relation de travail. Pourquoi a-t-il voulu me cacher cette histoire d’amour ? Cela reste un mystère !« 

Serge Reggiani nous a quittés le 23 juillet 2004. Si aujourd’hui, Noëlle Adam n’a pas refait sa vie, elle n’est pas tout à fait seule : « C’est un homme qui habite aux Etats-Unis, il est fan de moi depuis qu’il a 8 ans. Aujourd’hui, il en a 58 (…) Cela fait des années qu’il m’envoie des lettres très respectueuses accompagnées d’adorables petits dessins (…) Dans ses lettres, il glisse désormais des dollars pour que je puisse m’acheter des fleurs. Il dit m’aimer et vouloir m’épouser. C’est très sérieux pour lui. Cela me fait très plaisir que de l’autre côté de l’océan, quelqu’un pense à moi depuis si longtemps. Et s’il arrêtait, je pense que je serais très peinée.« 

Dans cette interview passionnante, Noëlle Adam révèle également qu’un album photo est en préparation, ainsi qu’un formidable hommage à Serge Reggiani, l’année prochaine.

 sourceNews people

Ses deux livres autobiographiques sont :

* La question se pose, en 1990,
* Dernier courrier avant la nuit, en 1995, recueil de lettres écrites à des personnalités qu’il aime ou qu’il admire.

 

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Balade au lac de Savines

Posté par francesca7 le 23 octobre 2013

 

 

Balade au lac de Savines dans LACS DE FRANCE savines-pont-serre-poncon

SAVINES LE LAC

 

Savines-le-Lac est situé à une trentaine de kilomètres de Gap, Préfecture du département des Hautes-Alpes, au cœur des Hautes-Alpes, en zone périphérique du parc national des Écrins. L’altitude de la commune est comprise entre 718 m (point immergé sous les eaux du Lac de Serre-Ponçon) et 2270 m (près du Pic de Morgon). Le bourg lui-même est entre 782 m et 840 m d’altitude.

Ou Savines-le-Lac est une commune française touristique, située dans le département des Hautes-Alpes et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, sur les rives du Lac de Serre-Ponçon, au pied du massif du Grand Morgon. Ses habitants sont les Savinoises et les Savinois.

Cet ouvrage d’art, un pont d’une longueur de 924 mètres, relie les deux rives du lac. Il est le passage obligé pour traverser le département des Hautes-Alpes et se rendre en Italie via le Col du Montgenèvre.

Dans cet espace géographique, les co-seigneurs de Savines (puis le seigneur unique) exerçaient leurs pouvoirs. Les limites ne coïncident pas avec celles du Canton actuel. Dans ce terroir, plusieurs communautés d’habitants sont, peu à peu, devenues indépendantes, gardant de la dépendance initiale une certaine utilisation comme des pâturages et des bois. De ce fait, les règles et usages communautaires résultent davantage des contraintes montagnardes et de la pesanteur historique que d’une volonté délibérée.

Le «Mandement de Savines», qui couvrait la totalité de la Seigneurie du même nom, érigée en Marquisat par Louis XIV en janvier 1715, comprenait les Communes de Savines, Réallon, Prunières, Puy-Saint-Eusèbe et Saint-Apollinaire. Ces communes possédaient en indivis les montagnes pastorales et les forêts situées sur leur territoire. L’ancienneté du Mandement est attestée par un acte du mois de mai 1235 par lequel il s’allie, vu l’insécurité des temps, aux habitants d’Embrun. Nous connaissons la vie de cette association de communes surtout par les luttes et les procès qu’il a mené pour conserver son originalité et ses propriétés contre ses voisins : Embrun en 1297, Les Crottes pour la forêt de La Magnane, le domaine royal en…1699…1733…etc…

Cependant de nombreuses difficultés ayant surgies entre les communes associées pour la jouissance des pâturages, dès 1885 plusieurs projets de partages furent élaborés. Celui de 1884 n’ayant pas été accepté par toutes les communes, l’affaire fut portée devant le Conseil de Préfecture puis devant le Conseil d’État, qui rendit son arrêté le 9 février 1906. Un accord définitif intervint le 8 octobre 1909 qui règle le litige et fixe les «Statuts Mandementaux», les forêts restent en indivis au sein du Mandement, mais les montagnes pastorales sont attribuées aux communes par tirage au sort.

La commune de Réallon reçoit les montagnes de «Charges» et de «La Baume», les communes de Prunières, Puy-Saint-Eusèbe et Saint-Apollinaire les montagnes de «La Gardette» et Savines les montagnes de «Vieille Selle» et «Reyssas». Ainsi s’explique le fait que Savines-Le-Lac possède des pâturages sur le territoire de la commune de Réallon.

Article rédigé par M. TEISSIER Pierre (Maire de Savines-Le-Lac de 1995 à 2008)

Aujourd’hui

Aujourd’hui, le Syndicat des communes du Mandement de Savines-Le-Lac possède environ 965 ha dans les forêts de Morgon, Sellette et Pré Martin, et la moitié de la forêt de La Magnane d’une superficie d’environ 432 ha, indivise avec la Description de cette image, également commentée ci-aprèscommune de Crots. Ces forêts exploitées et soumises au régime forestier sont gérées avec le concours de l’ONF. La répartition entre les communes des ventes de bois pour ces forêts se fait chaque année, selon la trésorerie disponible de la manière suivante qui n’a pas changée depuis les origines. Savines-Le-Lac 4/12, Réallon 4/12, Prunières 2/12, Puy St Eusèbe 1/12 et St Apollinaire 1/12. Pour la forêt de La Magnane la répartition se décompose ainsi: Crots 12/24, Savines-Le-Lac 4/24, Réallon 4/24, Prunières 2/24, St Apollinaire 1/24 et Puy St Eusèbe 1/24

En sept siècles d’existence, Savines a changé trois fois d’emplacement.

En 1282, Rodolphe de La Font de Savines prêta hommage au Dauphin des terres du Mandement de Savines. À cette époque, le premier village était situé en rive droite de La Durance, au fond du torrent de Réallon, au lieu-dit « La Paroisse », où se trouvent encore les ruines de l’ancien château des Comtes de La Font de Savines, et celles de la première église paroissiale. Ce premier village fut abandonné sous la Révolution à cause des ravages du torrent de Réallon.

Un bac permettant de traverser la Durance est attesté au xve siècle.

Le second Savines fut détruit le 3 mai 1961 pour les besoins de la construction de la retenue de Serre-Poncon. Il était situé sur la rive gauche de La Durance au lieu-dit « La Charrière ». Il datait des années 1825.

Le nouveau village est ainsi renommé Savines-le-Lac.

La mise en eau de la retenue et l’évacuation des habitants de l’ancien village de Savines inspira en 1958 le film L’Eau vive de François Villiers, d’après un scénario de Jean Giono. La chanson éponyme « L’Eau vive« , chantée par Guy Béart est devenue un classique de la chanson française.

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Dans les rues de Dole en Jura

Posté par francesca7 le 23 octobre 2013

 

Dans les rues de Dole en Jura dans Jura dole_quartier_des_tanneurs

Quartier des Tanneurs

Les origines de la ville sont méconnues. Néanmoins, un autel païen, des dents de sangliers (offrandes), et une nécropole (au Champ noir), mis au jour par l’archéologie, semble attester d’une installation celte près de la Dole actuelle. De même, la toponymie « rue des Arènes » (Amphithéâtre), « Les Commards » (Cirque), « Vieux-marché » (Forum), et l’archéologie, semble confirmer l’existence d’une cité vraisemblablement réaménagée par les romains, à l’emplacement de la vieille-ville actuelle. En effet, les fouilles réalisées au xixe siècle, mettent au jour bon nombre de tuileaux à rebord, de pierres et de pavés, des meubles, des armes, des monnaies du haut-Empire, des médailles de l’empereur romain Claude et de Victorin, une statuette de Pomone (divinité étrusque), des ossements, des piliers cannelés sur lesquels sont représentés Romulus et Rémus, les vestiges d’une terrasse ou passait la via Agrippa, une tombe gravée d’un éléphant et de l’inscription pontia praeposita de dola (« Pontia, gouverneur de Dole »), ainsi qu’une monnaie de Marseille, retrouvée à Goux, représentant, sur un côté, la co-fondatrice Ligure de Marseille, Gyptis.

Cette hypothèse est toutefois remise en cause par des relevés aériens, effectués à partir de 1976, révélant un peuplement rural. Quoi qu’il en soit le site est habité de longue date.

D’ailleurs, plusieurs évènements se déroulent dans la région doloise, lors de la domination romaine. En effet, en 293, l’empereur romain Constance Chlore, y fait installer une colonie de Chamaves, peuple germain issu de l’actuel Overijssel (Pays-Bas), et en 355, des hordes de Germains envahissent et pillent les environs de Dole. Dans le même temps, un premier temple chrétien, sous le vocable de Saint-Étienne, est érigé sur le site du Plumont.

Au ve siècle, les Burgondes, d’origine germanique, s’installent dans la région. À la même époque, les chapelles chrétiennes de Saint-Ylie (alors Sayens), sous le patronage de Saint-Martin, et d’Azans, sous celui de Saint-Germain, sont édifiées. Cette dernière sert d’église paroissiale à Dole, jusqu’au début du xiie siècle, où est érigée la chapelle Saint-Georges.

En 501, le roi burgonde Gondebaud procède à la division de la région en pagi (cantons), restructurés en 556, pour donner naissance à cinq pagi dont celui d’Amaous. Il désignerait le canton des Chamaves, mentionnés plus haut. Gondebaud fait de Dole la capitale de ce pagus, qui devient un comté jusqu’au xe siècle. Le comte d’Amaous, chargé de l’administration, de la justice et de l’armée, ont pour lieutenants les seigneurs de Neublans, qui prennent dès lors le nom de Dole. Le comté, se divise en trois prévôtés, à la tête desquels sont placés des barons assesseurs.

Dole devient le siège d’un archiprêtré au viie siècle, puis d’un archidiaconé au siècle suivant.

Au viiie siècle, les bénédictins fondent un monastère, à Jouhe, et un oratoire, sous le vocable de Notre-Dame, sur le Mont-Roland.

Au ixe siècle, une église, placée sous le patronage de Saint-Hilaire, est édifiée à Saint-Ylie, à l’endroit où avaient été posées un peu plus tôt, les reliques dudit saint; ainsi qu’un prieuré à Saint-Vivant. Dans le même temps, une horde de normands, menée par Hasting, ravage la région.

Dole, sous les premiers comtes de Bourgogne

En 986, le comté de Bourgogne est fondé. Il faut attendre le xie siècle et Conrad II le Salique, pour que les comtes, circulant entre Gray, Poligny et Quingey, se fixent, développent et érigent en capitale Dole.

En 1092, la chapelle de Saint-Ylie est reconstruite.

Dans la première moitié du xiie siècle, le comte Renaud III, fait prendre un véritable essor à la ville : il y construit une solide muraille et un grand pont de pierre, encourage le commerce et l’artisanat, instaure une foire, établit des moulins sur le Doubs, fonde un monastère cistercien, un prieuré de bernardines, une commanderie du Temple, l’hospice Saint-Jacques et donne ses redevances de Dole et Salins à l’abbaye Saint-Étienne de Dijon. Lorsqu’il meurt, en 1148, le comté passe aux mains de sa fille, Béatrice, et de son gendre, l’empereur Frédéric Barberousse, qui en fait une province du Saint-Empire et agrandit le château des comtes d’Amaous.

La dernière descendante de l’empereur, Alix de Méranie, épouse du comte français Hugues de Châlon octroie une charte d’affranchissement à Dole, en 1274. Désormais, la ville, qui était jusqu’alors une seigneurie(Dole) et le siège d’une châtellenie (englobant les villages voisins), se gouverne administrativement et financièrement par elle-même, par l’intermédiaire d’échevins, dirigé par un vicomte-mayeur (maire).

En 1286, cette même princesse fait édifier, à Dole, en complément de la chapelle Saint-Georges, une autre chapelle, sous le vocable de Notre-Dame. Cette dernière devient le siège d’une nouvelle paroisse.

Son fils, Othon IV, écrasé de dettes, vend le comté au roi de France Philippe le Bel, en 1294. Ce dernier installe, à Dole, un atelier de monnaie. En 1304, la femme d’Othon IV, Mahaut d’Artois, obtient du pape Benoît XI, un chapitre de chanoines pour la chapelle Notre-Dame.

En 1314, Philippe le Bel meurt avant que toutes les formes du rattachement soient terminées, par conséquent, la fille d’Ot<hon IV, la reine Jeanne, épouse du roi Philippe le Long, récupère le comté de Bourgogne.

En 1323, elle y fonde un parlement itinérant, en s’inspirant de celui de Paris. À sa mort, en 1330, sa fille, Jeanne de France, hérite le comté, qui est aussitôt uni au duché de Bourgogne de son époux, Eudes IV, qui confirme les franchises des Dolois.

Dole dispose d’un riche patrimoine religieux, que constituent :

  • la chapelle collège Saint-Jérôme (xve siècle), Avenue Aristide Briand, inscrite aux monuments historiques, depuis 1998. Elle accueille l’auditorium Karl Riepp, depuis 2008;
  • la collégiale Notre-Dame (xvie siècle), Place Nationale, classée aux monuments historiques, élevée au rang de basilique en 1951);
  • le couvent des Cordeliers (xvie siècle), Rue des Arènes, classé pour une partie et inscrit pour une autre aux monuments historiques. Il accueille aujourd’hui le palais de justice;

    179px-Couvent-cordeliers-dole dans VILLAGES de FRANCE

    Couvent Cordeliers

  • la chapelle de l’hôpital du Saint-Esprit, Allée du Pont roman (xvie siècle), inscrite aux monuments historiques, depuis 1991, aujourd’hui la propriété d’un particulier;
  • le couvent des Carmélites (xviie siècle), Rue Mont-Roland, inscrit pour une partie, depuis 1997, et classé pour une autre, depuis 1999, aux monuments historiques;
  • le couvent des Dames d’Ounans (xviie siècle), Grande Rue, abrite aujourd’hui le lycée Charles Nodier;
  • la chapelle de l’Hôtel-Dieu (xviie siècle), Rue Bausonnet, classée depuis 1928, aux monuments historiques;
  • l’oratoire de Truchenne (xviie siècle);
  • la chapelle de la maison des orphelins (xviiie siècle), Rue Pasteur, classée depuis 1993, aux monuments historiques;
  • la chapelle de l’hôpital de la Charité (xviiie siècle), Grande Rue, classée depuis 1949, aux monuments historiques;
  • la loge maçonnique (xviiie siècle), Quai Pasteur et Rue de la Bière, inscrite depuis 2009, aux monuments historiques;
  • l’église Saint-Germain d’Azans (xviiie siècle);
  • la chapelle du Bon-Pasteur;
  • l’église Saint-Fiacre de Goux;
  • l’église du Sacré-Cœur de La Bedugue;
  • l’église Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Ylie;
  • le temple protestant, Rue des Arènes;
  • l’église Saint-Étienne;
  • l’église Saint-Jean-l’Évangéliste (xxe siècle), Rue Jean XXIII, classée depuis 2007, aux monuments historiques.

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Dans la Forêt de Chaux (39)

Posté par francesca7 le 23 octobre 2013

 

Dans la Forêt de Chaux (39) dans Jura 220px-Forge-1897

Forge portative

À partir du xiiie siècle elle abrita une population composée de bûcherons-charbonniers, forgerons, laveurs d’écorce… 600 personnes y séjournaient encore au début du xixe siècle.

Les possibilités offertes par les ressources en bois de chauffage de la forêt de Chaux ont déterminé le choix de cet emplacement pour édifier la saline royale d’Arc-et-Senans en 1775.

  • La forêt est classée ZNIEFF de type II (sur un peu plus de 22.509 ha)
  • Une partie du massif est classé Zone de protection spéciale pour les oiseaux
  • 1900 ha du massif sont classés au titre du réseau Natura 2000 pour sa partie dénommée « Vallons forestiers, rivières, ruisseaux, milieux humides et temporairemes de la forêt de Chaux »
  • Une étude (ONF, 2006-2007) ayant montré qu’une partie importante du réseau des ruisseaux a été drainée (après guerre, dans le cadre de travaux dits d’ assainissement des milieux hydromorphes ou qu’ils ont été dégradé par des aménagements divers. Ceci a contribué à diminuer l’inertie hydraulique du milieu et a rendre la forêt plus vulnérables aux sécheresses et donc au dérèglement climatique. L’ONF, avec l’Université de Franche-Comté ont mis en place un plan de restauration des ruisseaux de tête de bassin et de leurs méandres, financé par le Programme-Life, dit « Ruisseaux de tête de Bassin et faune patrimoniale associée » ; les ruisseaux qui avaient été rectifiés et plus ou moins canalisés ont été renaturés, en forçant l’eau à retrouver le cours des anciens méandres, au moyen de techniques douces de génie écologique (conservation des embâcles naturels et poses de bouchons (barrages) et contre-bouchons de terre sur les ruisseaux rectifiés). Ces travaux (2007-2008) ont porté leurs fruits. Le régime hydrique et l’effet tampon ayant été confirmé par une étude piezométrique (écoulement prolongé d’une semaine au printemps, et poches d’eau conservées 3 semaines de plus dans l’année. La faune invertébrée en bénéficie déjà après quelques dizaines de mois.

Flore

Le vaste ensemble feuillu collinéen de Chaux abritent 8 principaux groupements forestiers :

Description de cette image, également commentée ci-après

mousse des bois

la hêtraie-chênaie-(charmaie) médioeuropéenne acidophile à luzule des bois et luzule blanche (Fago-Quercetum) couvre de larges superficies sur les plateaux du massif. Cette formation très frugale se développe sur des sols limoneux très oligotrophes affectés d’engorgements temporaires durant l’hiver et le printemps. Malgré ces conditions difficiles, les stations abritent une futaie mélangée de chênes et de hêtres d’assez bel aspect et de qualité moyenne ;

la chênaie pédonculée-boulaie (Molinio-Quercetum roboris) occupe les zones les plus engorgées des plateaux. Localement, elle couvre des surfaces assez importantes surtout au nord-est du massif. Il s’agit de formations boisées ouvertes, à base de chêne pédonculé, bouleau verruqueux et aulne, dominées au sol par la molinie. Elles proviennent souvent de la recolonisation d’anciens «vides» ou «places vaines» générés par une surexploitation historique (ancienne métallurgie) ; certaines zones comme «la Steppe» situées sur des sols très contraignants, ont résisté aux tentatives de boisements ;

la hêtraie-chênaie-charmaie médioeuropéenne mésotrophe à pâturin de Chaix (Poa chaixii-Carpinetum) relaie la hêtraie-chênaie acidiphile à Luzule en bordure de vallon et dans toutes les situations où le sol s’enrichit sensiblement en sels minéraux ;

la chênaie pédonculée à pâturin de Chaix et crin végétal (Poo chaixii-Quercetum robori) est l’association dominante des fonds de vallon bien alimentés en eau. Elle couvre de grandes surfaces dans la vallée de la Clauge et l’exubérance du crin végétal (herbe à matelas) lui donne localement une physionomie très particulière ;

le chenal parsemé d’îles sableuses de la Clauge accueille une aulnaie alluviale (Alno-Padion) à fougères de composition et d’aspect très originaux ;

des aulnaies marécageuses très diversifiées s’insèrent dans tout le système hydrographique. Elles sont bien développées en bordure de la vallée de la Clauge, des Doulonnes et caractérisent toute une série de vallons marécageux donnant sur la vallée du Doubs. Elles hébergent des espèces animales et végétales très particulières (fougère des marais, groupements à sphaigne, à grands carex ou à molinie bleue et calamagrostis…), elles participent beaucoup à la diversité d’ensemble du massif. L’aulnaie marécageuse à calamagrostis des marais sur tourbe de la forêt de Our constitue un exemple remarquable de ce type de groupement ;

la partie est du massif (forêts de Fourg et de Liesle) correspond à la bordure calcaire du Jura. Dans ces conditions, se développent d’autres formations forestières comme les hêtraies neutrophiles (ou hêtraie-chênaies) (Scillo-Carpinetum). Ce groupement montre une flore herbacée assez diversifiée dont quelques espèces remarquables comme le lys martagon ou l’isopyre faux pygamon.

haselhuhn-01 dans JuraOiseaux 

Dans ce massif où de grandes superficies sont particulièrement propices à la présence d’oiseaux caractéristiques des forêts vieillies, vivent toutes les espèces de pics, l’aigle botté, la gélinotte des bois (photo) et l’engoulevent dans certains secteurs.

Champignons 

La forêt de Chaux a longtemps été réputée pour la cueillette d’espèces nobles de champignons comestibles (girolle, chanterelle en tube, trompette de la mort, cèpe de Bordeaux, etc.). Cette réputation, largement extra-régionale, a provoqué un afflux important de champignoneurs pratiquant d’importantes cueillettes. Le phénomène a pris une telle ampleur que l’Office national des forêts a réglementé la cueillette à 2 kg/personne/jour. Cette réglementation est maintenant obsolète, tant les nappes de champignons se sont raréfiées, en particulier les girolles.

La forêt de Chaux est une forêt située à l’est de la ville de Dole dans le Jura. Elle est l’un des plus vastes massifs de feuillus de France et particulièrement de chênes. Elle est la deuxième plus vaste forêt domaniale de France avec ses 20 493 hectares (environ 28 km de long × 16 km de large), après la forêt d’Orléans. Hors d’une enclave cultivée (communes de La Motte, Les Turots, La vieille-Loye) et si ce n’est la fragmentation par de longues routes et pistes, elle constitue un des rares grands massifs conservé presque d’un seul tenant.

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