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    !!!!
    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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L’Aveugle de Gautier

Posté par francesca7 le 28 octobre 2013

L’aveugle

Un aveugle au coin d’une borne,
Hagard comme au jour un hibou,
Sur son flageolet, d’un air morne,
Tâtonne en se trompant de trou,

Et joue un ancien vaudeville
Qu’il fausse imperturbablement ;
Son chien le conduit par la ville,
Spectre diurne à l’oeil dormant.

Les jours sur lui passent sans luire ;
Sombre, il entend le monde obscur,
Et la vie invisible bruire
Comme un torrent derrière un mur !

Dieu sait quelles chimères noires
Hantent cet opaque cerveau !
Et quels illisibles grimoires
L’idée écrit en ce caveau !

Ainsi dans les puits de Venise,
Un prisonnier à demi fou,
Pendant sa nuit qui s’éternise,
Grave des mots avec un clou.

Mais peut-être aux heures funèbres,
Quand la mort souffle le flambeau,
L’âme habituée aux ténèbres
Y verra clair dans le tombeau !

 

 

L'Aveugle de Gautier dans POESIE FRANCAISE theophilegautiercaricature

Caricature de TH. GAUTIER

Théophile GAUTIER   (1811-1872)

Théophile Gautier, né à Tarbes le 30 août 1811 et mort à Neuilly-sur-Seine le 23 octobre 1872, est un poète, romancier et critique d’art français.

Né à Tarbes, Théophile Gautier est cependant parisien dès sa première enfance. Il fait la connaissance du futur Nerval au Collège Charlemagne et s’intéresse très jeune à la poésie. En 1829 il rencontre Victor Hugo qu’il reconnaît pour son maître et participe activement au mouvement romantique comme lors de la fameuse bataille d’Hernani, le 25 février 1830. Il évoquera avec humour cette période en 1833 dans Les Jeunes-France.

Il publie en 1831-1832 ses premières poésies qui passent inaperçues mais il se distingue de ses amis romantiques par ses préoccupations formalistes fustigeant les visions moralistes ou utilitaires de la littérature dans la célèbre préface à son roman épistolaire Mademoiselle de Maupin (1835). Il écrit aussi ses premières nouvelles comme La Cafetière (1831), dans une veine fantastique qu’il approfondira dans d’autres œuvres (Le Roman de la momie, 1858).

En 1836, à la demande de Balzac, il donne des nouvelles et des critiques d’art au journal La Chronique de Paris. Il collabore ensuite intensément à d’autres journaux, en particulier La Presse d’Émile de Girardin : certains de ces textes seront regroupés plus tard en volumes (Les GrotesquesSouvenirs littéraires…). Il publie aussi des poèmes (La Comédie de la Mort, 1838) et s’essaie au théâtre (Une larme du diable, 1839). En mai 1845, il accomplit un grand voyage au-delà des Pyrénées dont il rapporte un carnet d’impressions (Voyage en Espagne) et de nouveaux poèmes (España, 1845). D’autres voyages en Algérie, en Italie, en Grèce, en Égypte, nourriront aussi diverses publications.

En 1852, paraît Émaux et Camées, recueil de vers qu’il enrichit jusqu’en 1872 et qui fait de son auteur un chef d’école : Baudelaire dédie Les Fleurs du mal au « poète impeccable » et Théodore de Banville salue le défenseur de « l’art pour l’art », précurseur des Parnassiens à la recherche du beau contre les épanchements lyriques des romantiques et valorisant le travail de la forme (« Sculpte, lime, cisèle » écrit Gautier dans son poème L’Art, dernière pièce de : Émaux et Camées, édition de 1872).

Il continue à publier des articles ou des poèmes mais aussi une biographie d’Honoré de Balzac ou des œuvres de fiction comme son roman de cape et d’épée Le Capitaine Fracasse (1863). Il est nommé bibliothécaire de la princesse Mathilde et fréquente les salons littéraires du Second empire mais aussi le milieu de l’art, s’intéressant aux musiciens (il écrit sur Berlioz, Gounod, Wagner… et élabore le livret du ballet Giselle) comme aux peintres (Eugène Delacroix, Édouard Manet, Gustave Doré…).

Il meurt en 1872 laissant l’image d’un témoin de la vie littéraire et artistique de son temps dont les conceptions artistiques ont compté et dont l’œuvre diverse est toujours reconnue.

 

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L’Agrippine de Cyrano

Posté par francesca7 le 28 octobre 2013

Agrippine

Alors que dans ton sein mon Portraict fut tracé, 
Le Portraict de Tibere en fût-il effacé ? 
Ou des-accoustumé du visage d’un traistre, 
L’as-tu veû sans le voir et sans le reconnoistre ?
Je t’excuse pourtant, non, tu ne l’as point veû, 
Il estoit trop masqué pour estre reconnû ; 
Un homme franc, ouvert, sans haine, sans colere, 
Incapable de peur, ce n’est point là Tibere ; 
Dans tout ce qu’il paroist, Tibere n’est point là : 
Mais Tibere est caché derriere tout cela ; 
De monter à son Thrône il ne m’a poursuivie 
Qu’à dessein d’espier s’il me faisoit envie ; 
Et pour peu qu’à son offre il m’eût veû balancer, 
Conclurre aveuglément que je l’en veus chasser : 
Mais quand il agiroit d’une amitié sincere, 
Quand le ressentiment des bien-faits de mon Pere, 
Ou quand son repentir eust mon chois appellé
A la possession du bien qu’il m’a vollé, 
Sçache que je préféré à l’or d’une Couronne 
Le plaisir furieux que la vengeance donne ; 
Point de Sceptre aux despens d’un si noble courroux, 
Et du voeu qui me lie à venger mon Espoux. 
Mais bien loin qu’acceptant la suprême Puissance 
Je perde le motif d’une juste vengeance : 
Je veux qu’il la retienne, afin de maintenir 
Agrippine et sa race au droict de le punir ; 
Si je l’eusse accepté, ma vengeance assouvie 
N’auroit peû sans reproche attenter sur sa vie, 
Et je veux que le rang qu’il me retient à tort 
Me conserve tousjours un motif pour sa mort. 
D’ailleurs c’est à mon fils qu’il remettoit l’Empire ; 
Est-ce au nom de subjet où ton grand coeur aspire ? 
Penses-y meurement, quel que soit ton dessein, 
Tu ne m’espouseras que le Sceptre à la main. 
Mais adieu, va sonder où tend tout ce mystere, 
Et confirme tousjours mon refus à Tybere.

 

L'Agrippine de Cyrano dans POESIE FRANCAISE 180px-gravure-cyrano2Savinien de CYRANO DE BERGERAC    

Hercule Savinien Cyrano, dit Cyrano de Bergerac, est un écrivain français, né à Paris le 6 mars 1619 et mort à Sannois le 28 juillet 1655.

Cyrano de Bergerac est né à Paris. Il n’est donc pas gascon : le « Bergerac » dont il prend le nom est une terre possédée par sa famille, dans la vallée de Chevreuse sur les rives de l’Yvette, àSaint-Forget en région parisienne. Ce poète et libre-penseur, contemporain de Boileau et Molière, aime à signer ses écrits de noms plus ou moins imaginaires qu’il rattache au sien. C’est de1638 que daterait l’ajout de « de Bergerac », peut-être lorsqu’il rejoint les cadets de Gascogne.

L’écrivain est surtout connu aujourd’hui pour sa comédie Le Pédant joué, pour son Histoire comique des États et Empires de la Lune, première partie de l’Autre Monde, et particulièrement pour avoir inspiré à Edmond Rostand le personnage central de sa pièce Cyrano de Bergerac, qui reprend certes des éléments de la biographie du poète du grand siècle, mais s’en écarte également par des aspects non négligeables.

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Agrippine

Cyrano, décrit par maints auteurs comme homosexuel, devient probablement, vers 1640, l’amant de l’écrivain et musicien D’Assoucy, avant de rompre brutalement en 1650. Lorsque leur relation se transforme en amère rivalité, Cyrano adresse des menaces de mort à D’Assoucy, qui l’obligent à quitter Paris. La querelle prend alors la forme d’une série de textes satiriques : Cyrano écrit Contre Soucidas(anagramme du nom de son ennemi) et Contre un ingrat, tandis que D’Assoucy contre-attaque avec la Bataille de Cyrano de Bergerac avec le singe de Brioché sur le Pont-Neuf.

En 1653, à bout de ressources, il accepte la protection du duc d’Arpajon, qui l’aide à publier l’année suivante chez Charles de Sercy ses Œuvres diverses et La Mort d’Agrippine.

Cyrano est blessé, en 1654, par la chute d’une poutre en bois alors qu’il entrait dans la maison de son protecteur, le duc d’Arpajon. On ignore s’il s’agit d’une tentative délibérée contre sa vie ou simplement d’un accident, de même qu’il est impossible de déterminer si sa mort est ou non la conséquence de cette blessure, ou d’une raison non précisée. Abandonné par le duc d’Arpajon, il trouve refuge chez Tanneguy Renault des Boisclairs. Le 23 juillet 1655, il se fait transporter à Sannois, dans la maison de son cousin Pierre de Cyrano, trésorier général des offrandes du Roi, où il meurt chrétiennement, selon le certificat de décès délivré par le curé de la paroisse, le 28 juillet, à l’âge de 36 ans. Il est inhumé dans l’église de Sannois.

Le personnage de théâtre

Cyrano a inspiré Edmond Rostand pour créer le personnage central de sa pièce Cyrano de Bergerac. Les écrits de Cyrano indiquent, certes, qu’il possédait un nez anormalement grand, ce dont il était très fier. Même s’il est vrai que c’était également un poète populaire ainsi qu’une fine lame qui s’est battue dans de nombreux duels et qui aurait battu cent hommes à la porte de Nesle, ses capacités furent enjolivées par Rostand, dramaturge de Cyrano de Bergerac. Le modèle pour le personnage de la Roxane de la pièce de Rostand, était Catherine de Cyrano, la cousine de Cyrano, qui vivait avec sa tante au couvent des Filles de la Croix, où celui-ci fut soigné pour les blessures consécutives à la chute de la poutre. Toutefois, l’intrigue de la pièce impliquant Roxane et Christian de Neuvillette est presque totalement fictive, le vrai Cyrano n’ayant pas rédigé les lettres d’amour du baron à sa place.

 

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Des Asperges aux sous-bois

Posté par francesca7 le 28 octobre 2013

(D’après « La Joie de la maison », paru en 1902)

 Des Asperges aux sous-bois dans FLORE FRANCAISE 220px-oued_mellah_asparagus_albus_st65

Fervent adepte de l’asperge, plante délicate que le célèbre Brillat-Savarin honorait de l’appellation « impératrice des légumes », le centenaire Fontenelle n’avait qu’une aversion : qu’on la lui serve avec force sauce, cependant qu’il ne l’aimait qu’à l’huile ou au vinaigre, rehaussée de fines herbes hachées

« Chaque arrivée de saison nouvelle amène une sorte de mélancolie, parce qu’elle suit la fin de la saison précédente, et que c’est un pas de plus sur le chemin de la vie. Mais la nature bienveillante pour l’homme lui ménage toujours quelque adoucissement à sa peine, et, sous une forme ou sous une autre, lui apporte quelque plaisir de compensation. Quand vient le printemps, c’est le renouveau des tendres feuillages d’un vert naissant qui récrée nos regards ; et pour le gourmet, c’est aussi le retour de ce légume exquis, délicat, d’un goût si fin, qu’on appelle l’asperge, régal sans pareil pour le palais d’un galant homme… »

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Ainsi s’exprimait un philosophe gastronome du XVIIIe siècle, Fontenelle, en parlant de la plante délicate qu’il adorait et que Brillat-Savarin appelait l’ « impératrice des légumes » et aussi « le plus aimable des Térianthes ». Il l’aimait passionnément, il prétendait qu’elle était pour lui, non seulement un manger de prédilection, mais aussi un agent de bonne santé. Il se peut. Comme il a vécu cent ans, le doux égoïste, ignorant de toute infirmité, l’asperge est peut-être pour quelque chose dans sa longévité ; mais il faut dire aussi, qu’indifférent, cuirassé d’incertitude, ménager de ses émotions, ce poisson d’eau tiède, comme l’appelait Rivarol, a vu très probablement se prolonger son existence, à l’infini, parce qu’il eut l’esprit de ne pas en user les ressorts, et qu’il la consomma en économe, presque en avare.

C’est pour lui que se cultivèrent les premières asperges d’Argenteuil, un coin de prédilection, une terre de Chanaan, pour ce légume, qui s’y plaît et y prospère. Tous les ans, Fontenelle en recevait les premières bottes, alors que les asperges, encore pâles, sont dans la primeur de leur délicatesse. Il réunissait alors à sa table, toujours bien servie, quelques amateurs choisis, des gourmets d’élite, dignes d’apprécier la saveur du légume virginal. Parmi eux, le cardinal Dubois, qui était une fourchette sérieuse. Le repas se faisait gaiement, arrosé de vins généreux. Mais il y avait un nuage annuel à ces agapes de printemps, un nuage qui se reformait chaque année. Le cardinal n’aimait les asperges qu’à la sauce au beurre, une hollandaise bien liée, tandis que Fontenelle les préférait à l’huile et au vinaigre, avec fines herbes hachées. D’ordinaire, on divisait donc les pousses précieuses en deux parts : la moitié était servie chaude, avec la sauce, l’autre moitié froide, avec l’huile.

Or, il arriva qu’un jour, au moment de se mettre à table, Dubois, toujours très exact, n’était pas arrivé. Le maître de la maison commençait à s’impatienter, il prévoyait des sauces tournées, des rôtis rissolés et durcis, lorsque soudain la porte s’ouvrit et l’intendant du cardinal, tout de noir habillé, s’avança et dit :

– Messieurs, n’attendez pas mon maître, il ne viendra pas…
– Pourquoi ? fit Fontenelle très étonné.
– Parce qu’il a rendu son âme à Dieu.

Il y eut un petit moment d’émotion, une émotion qui, d’ailleurs, ne se prolongea guère : « Messieurs, reprit alors Fontenelle d’une voix grave, puisqu’il en est ainsi, rien ne s’oppose plus à ce que nous nous mettions à table. » Puis, descendant à la cuisine, il cria à son chef : « Maintenant, tu sais, toi ! fais refroidir toutes tes asperges. Plus de sauce, tu entends bien… plus de sauce !… mais toutes à l’huile ! »

L’origine de l’asperge se perd dans la nuit des temps. Les Grecs et les Romains la connaissaient et en appréciaient les mérites. Pour les Grecs, c’était une friandise.. Pour les Romains, un aliment recherché, mais point rare, car l’asperge poussait un peu partout, à l’état sauvage ou par culture. Les cultures d’asperges les plus renommées de l’antiquité étaient à Ravenne, une terre où ce légume se complaisait et s’engraissait dans des proportions singulières. Trois asperges de Ravenne, dans la bonne saison, suffisaient amplement pour donner le poids d’une livre. C’est Pline, le naturaliste, qui l’affirme. Nous obtenons aujourd’hui de belles et bonnes asperges par la culture, mais nous ignorons ces « monstres ». C’est, d’ailleurs, La Quintinie, le jardinier de Louis XIV, au potager de Versailles, qui, le premier, établit des couches pour la culture artificielle de l’asperge, qu’il réalisa en toutes saisons, ainsi que cela se pratique encore aujourd’hui par des procédés analogues.

Description de cette image, également commentée ci-aprèsLes qualités de l’asperge sont connues. La principale est d’activer les sécrétions normales du corps humain et d’être utilement diurétique – ce qui équivaut à dépurative – et essentiellement rafraîchissante. Elle a un inconvénient qui est d’infliger un parfum désagréable à ce que Sganarelle, le « médecin malgré lui » de Molière, appelait le « superflu de la boisson ». Broussais prétendait que ce légume agissait directement sur le cœur, pour lequel il était un calmant précieux.

Voilà bien des qualités précises, au regard des reproches vagues adressés à l’ « impératrice des légumes ». Un grand amateur d’asperges, à l’image de Pétrone, François Ier, Voltaire, Fontenelle et quelques autres personnages d’une distinction qui n’est pas à dédaigner, disait :

– Je suis convaincu que l’asperge est un légume excellent, et que tout le mal qu’on en dit est pure calomnie…
– A quoi voyez-vous cela ?… lui répondait-on.
– A quoi je vois cela ?… à une raison bien simple, c’est que je l’aime beaucoup !

Et il en dressait une montagne sur son assiette, en riant de tout cœur.

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Les récoltes d’août au 4ème siècle av.JC

Posté par francesca7 le 28 octobre 2013

(D’après De Re rustica de Palladius Rutilius, écrit vers le IVe siècle avant J.-C.)

Les récoltes d'août au 4ème siècle av.JC dans FLORE FRANCAISE 250px-Green_field

Du labourage des champs maigres, des apprêts de la vendange, de la rupture des mottes de terre des vignes dans les pays froids

On commence, à la fin du mois l’août, vers les calendes de septembre, à labourer les terrains plats, humides et maigres. On prépare maintenant avec activité les travaux de la vendange dans les pays voisins de la mer. On brise aussi, à présent, les mottes de terre des vignes dans les pays froids.

Comment on répare un vignoble maigre et chétif
Avez-vous un vignoble maigre et des souches plus chétives encore, semez-y, à cette époque, trois ou quatre boisseaux de lupins par arpent, et brisez les mottes de terre. Quand ces lupins seront venus, vous les retournerez en terre, et ils engraisseront parfaitement vos vignes. Le fumier ne convient pas aux vignobles, parce qu’il nuit à la qualité du vin.

De l’épamprement, de l’extirpation de la fougère et du caret
On épampre maintenant la vigne dans les pays froids ; mais, dans les pays secs et brûlants, on met les raisins à l’ombre afin que l’ardeur du soleil ne les dessèche point, si toutefois le peu d’étendue des vignobles ou la facilité de se procurer des ouvriers le permet. On peut également, ce mois-ci, arracher le caret et la fougère.

De la nécessité de brûler les prairies
Mettez à présent le feu aux prairies, afin de réduire à leurs racines les brins qui montent trop vite, et de faire succéder à l’aridité une végétation vigoureuse.

Des raves, des navets, des radis et des panais

Semez encore, à la fin de ce mois, des raves et des navets dans les pays secs, de la manière indiquée ci-dessus. Semez-y également des raiforts que vous consommerez en hiver. Ennemis du tuf et du gravier, ils aiment, comme les raves, une terre grasse, ameublie et longtemps remuée. Ils se plaisent sous un ciel nébuleux, et demandent à être semés sur de grands espaces fouis profondément. Les meilleurs sont ceux qui viennent dans les sables. On les sème immédiatement après la pluie, à moins qu’on ne soit à même de les arroser. Dès qu’ils sont semés, on les recouvre de terre à l’aide d’un léger sarcloir. Deux setiers, ou quatre, suivant quelques-uns, remplissent un arpent. Couvrez ces semences de paille : le fumier les rendrait fongueuses. Elles acquièrent un goût plus délicat quand on les arrose souvent d’eau salée.

On regarde comme les femelles des raiforts ceux qui, moins âcres, ont les feuilles plus larges, plus lisses et d’un beau vert. Vous en recueillerez la graine. On croit qu’ils grossissent davantage lorsqu’on en arrache toutes les feuilles en ne leur laissant qu’une tige mince, et qu’on les couvre souvent de terre. Si vous voulez en adoucir l’âcreté, détrempez-en la graine pendant un jour et une nuit dans du miel ou dans du passum. Les raiforts, ainsi que les choux, n’aiment pas les vignes : semés autour d’un cep, ils s’en éloignent par antipathie. On sème encore les panais ce mois-ci.

Des arbres à écussonner, et des abeilles
On écussonne aussi à présent les arbustes. Presque tout le monde greffe maintenant le poirier, et le citronnier dans les terrains entrecoupés d’eaux vives. Les frelons incommodent, ce mois-ci, les ruches : il faut les pourchasser et les détruire. On fait aussi, à cette époque, tout ce qu’on a omis en juillet.

220px-sources_de_la_bueges_2 dans FLORE FRANCAISEDe la découverte de l’eau
Si vous manquez d’eau, vous devez maintenant chercher à en découvrir. Voici comment vous pourrez y parvenir. Dans l’endroit où vous voulez trouver de l’eau, étendez-vous tout du long, avant le lever du soleil, le menton appuyé contre terre et les yeux tournés vers l’orient. Si vous voyez alors se lever, sous la forme d’un nuage, une vapeur légère qui répande une espèce de rosée, marquez la place à l’aide de quelque souche ou de quelque arbre du voisinage ; car il y a de l’eau cachée dans tout lieu sec où se manifeste un tel phénomène.

Vous observerez aussi la nature du terrain, afin de pouvoir juger de la quantité d’eau plus ou moins grande qu’il renferme. L’argile donnera des veines maigres et d’un goût peu agréable ; le sablon mouvant produira aussi un filet d’eau d’un mauvais goût, trouble, et qui se perdra dans des couches profondes ; la terre noire donnera goutte à goutte une très petite quantité d’eau provenant des pluies et de l’humidité de l’hiver ; mais cette eau sera d’un goût parfait. Le gravier donnera des veines médiocres et incertaines, mais d’une douceur remarquable ; le sablon mâle, le sable et le carboncle, des veines sûres et intarissables. Celles des roches rouges sont bonnes et copieuses.

Vous examinerez si les eaux découvertes ne fuient pas à travers des crevasses ou des excavations souterraines. Au pied des montagnes et dans les roches siliceuses les eaux sont abondantes, fraîches et salubres ; dans les terrains plats, elles sont saumâtres, lourdes, tièdes et désagréables. Si, par hasard, elles ont bon goût, c’est une preuve qu’avant de couler sous terre elles sortent d’une montagne. Du reste, elles acquerront, même dans les plaines, la douceur des eaux des montagnes, si elles sont ombragées d’arbustes.

Voici d’autres indices propres à éclairer vos recherches (on peut s’y fier, lorsqu’il n’y a point de mares dans l’endroit, et que l’eau n’y séjourne ou n’y passe point habituellement) : ce sont les joncs déliés, le saule des forêts, l’aune, l’agnus-castus, le roseau, le lierre et les végétaux aquatiques. Vous creuserez l’endroit où se trouveront ces indices jusqu’à cinq pieds de profondeur sur trois de large ; et, vers le coucher du soleil, vous mettrez dans cette fosse un vase d’airain ou de plomb propre et graissé dans l’intérieur, l’orifice tourné vers le fond de la fosse. Ensuite vous étendrez sur les bords une claie de baguettes et de branchages, et vous recouvrirez le tout de terre. Le lendemain, en ouvrant la fosse, si vous trouvez que le vase sue en dedans ou que l’eau en dégoutte, n’en doutez pas, cet endroit renferme de l’eau.

Mettez aussi dans cette fosse un vase de terre sec et non cuit, et recouvrez-le de la même manière. Le lendemain, s’il y a une veine d’eau, il sera dissous par l’humidité dont il aura été imprégné. Une toison de brebis, également déposée dans la fosse et recouverte de même, vous indiquera qu’il y a là beaucoup d’eau, si elle dégoutte quand on la pressera le lendemain. Cet endroit renfermera encore de l’eau, si, après avoir mis dans la fosse recouverte une lampe allumée et pleine d’huile, vous la trouvez éteinte le lendemain, quoiqu’elle n’ait pas manqué d’aliments. De même, si vous vous faites du feu quelque part, et que le sol échauffé exhale une fumée épaisse et nébuleuse, vous saurez qu’il y a de l’eau dans cet endroit. Quand ces découvertes seront confirmées par des indices certains, creusez un puits pour tâcher de découvrir la source ; s’il y en a plusieurs, réunissez-les en une seule. Au reste, c’est particulièrement au pied des montagnes et du côté du nord qu’il faut chercher les eaux, parce que nulle part elles ne sont plus abondantes ni meilleures.

Des puits
Quand vous creuserez des puits, vous examinerez s’il n’y a pas de danger pour les ouvriers, parce que la terre exhale ordinairement une odeur de soufre, d’alun et de bitume qui empoisonne l’air, saisit vivement l’odorat, et asphyxie, à moins qu’on ne se retire promptement. En conséquence, avant qu’ils ne descendent au fond, vous y placerez une lampe allumée : si elle ne s’éteint pas, il n’y aura aucun danger à craindre ; si elle s’éteint, vous abandonnerez un lieu rempli d’exhalaisons mortelles.

170px-William-Adolphe_Bouguereau_%281825-1905%29_-_At_The_Fountain_%281897%29Si néanmoins vous ne pouvez pas trouver d’eau ailleurs, vous creuserez des puits à droite et à gauche jusqu’au niveau du liquide, et, dans l’intérieur, vous pratiquerez des soupiraux ouverts de chaque côté en forme de narines, par où s’échapperont les vapeurs délétères ; ensuite vous soutiendrez les parois des puits au moyen d’une maçonnerie. La largeur d’un puits doit être en tous sens de huit pieds, sur lesquels la maçonnerie en prendra deux. Celle-ci sera étayée d’espace en espace avec des pièces de bois, et construite en pierre de tuf ou en caillou. Si l’eau est limoneuse, vous la corrigerez en y jetant du sel. Si, en creusant le puits, la terre, trop friable, vient à s’échapper ou à se détacher par le contact de l’eau, vous la maintiendrez de tous côtés avec des planches droites soutenues par des traverses, afin que l’éboulement n’écrase pas les travailleurs.

De l’essai de l’eau
Voici la manière d’essayer l’eau nouvelle. Vous en verserez dans un vase d’airain bien net ; si elle n’y fait point de taches, c’est une preuve qu’elle est bonne. Elle l’est également, lorsqu’après avoir bouilli dans un vase d’airain, elle n’y dépose ni sable ni limon. Elle sera aussi de bonne qualité, si elle peut cuire promptement des légumes, ou si elle est transparente, dégagée de mousse et exempte de toute espèce de souillure. Quand les puits sont sur une hauteur, on peut en faire jaillir l’eau par en bas, comme celle d’une fontaine, en perçant la terre jusqu’à son lit, si la vallée le permet.

Des aqueducs
Pour amener l’eau d’un lieu dans un autre, on a recours à des ouvrages de maçonnerie, à des canaux de bois, à des tuyaux de plomb ou d’argile. Si elle passe dans un canal en maçonnerie, vous le consoliderez pour qu’elle ne fuie pas à travers les joints. La largeur en sera proportionnée au volume d’eau. S’il traverse un terrain plat, vous lui donnerez une pente insensible d’un pied et demi sur soixante ou cent pieds de longueur, pour faciliter l’écoulement. S’il rencontre une montagne, vous dirigerez l’eau sur ses flancs, ou vous la ferez passer par des souterrains construits au niveau de la source. Si c’est une vallée, vous élèverez des piliers ou des arcs jusqu’à la hauteur du plan que l’eau doit suivre, ou bien vous la ferez descendre dans la vallée au moyen de tuyaux de plomb, qui lui permettront de remonter ensuite quand elle l’aura traversée.

Lorsque, suivant la méthode la meilleure et la plus avantageuse, vous conduirez l’eau dans des tuyaux d’argile, donnez-leur deux doigts d’épaisseur, en les rétrécissant par une de leurs extrémités, afin qu’ils puissent s’emboîter sur la longueur d’un palme, et bouchez-en les joints avec un mastic de chaux vive et d’huile. Mais, avant de l’y introduire, passez-y de la cendre chaude mêlée d’un peu d’eau, pour remplir les fissures des tubes. La pire des méthodes est d’employer des tuyaux de plomb : ils rendent l’eau dangereuse à boire, parce que le frottement produit de la céruse qui nuit à la santé. Un bon agronome construira ses réservoirs de manière que le plus petit filet lui procure de l’eau en abondance.

Du verjus confit dans du miel
Versez deux setiers de miel bien battu sur six de verjus, et faites confire ce mélange aux rayons du soleil durant quarante jours.

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La Maison de l’Histoire de France

Posté par francesca7 le 27 octobre 2013

                                                                                                               La Maison de l'Histoire de France dans CHATEAUX DE FRANCE 220px-H%C3%B4tel_de_Clisson

S'aurait pu être l'Hôtel de Souvise

Riche d’une histoire multi-millénaire inscrite dans son paysage et dans ses bâtiments, forte d’une recherche historique reconnue, la France se dote d’une nouvelle institution nationale au service de ce domaine de la connaissance : la Maison de l’histoire de France

La Maison de l’histoire de France a l’ambition de mettre l’histoire au cœur de la société, de montrer toutes ses facettes et de faire réfléchir et débattre sur les épisodes fondamentaux de l’histoire de notre pays, dans une approche ouverte sur les enjeux européens et internationaux.

S’appuyant sur tous les champs de la recherche historique, lieu de débat et de questionnement, cette Maison aura à cœur de créer des passerelles entre les historiens, les chercheurs et le grand public, dont la demande d’histoire ne se dément pas.

Installée au cœur de Paris, dans le quadrilatère des hôtels de Rohan-Soubise, aux côtés des Archives nationales, elle y prépare pour 2015 l’ouverture d’espaces d’exposition. Une galerie des temps, créative et didactique, embrassera l’histoire de France depuis le peuplement du territoire jusqu’à nos jours ; une programmation culturelle dense permettra au public d’élargir et d’approfondir ses connaissances.

Grâce à une stratégie numérique de grande ampleur, le visiteur aura accès à un vaste ensemble de ressources sur l’histoire de France. Il pourra découvrir le réseau des lieux d’histoire – musées, centres d’archives, bibliothèques, sites, monuments… –, pour lesquels la Maison souhaite jouer le rôle de tête de réseau, avec l’objectif de mettre en valeur toute action tendant à la diffusion de la connaissance historique.

Site Web : www.maison-histoire.fr
Facebook : www.facebook.com/maisonhisto…

hotel_de_soubise_-_exterior_view dans Paris

La Maison de l’Histoire de France était un projet d’institution muséale dédié à l’histoire de France, voulu par le président de la RépubliqueNicolas Sarkozy. Elle devait s’implanter dans les locaux affectés aux Archives nationales, et notamment dans l’hôtel de Soubise.

Créée début 2011 sous la forme d’une association de préfiguration, présidée par Jean-François Hébert, elle devint un établissement public administratif au 1er janvier 20121, dont la présidente était Maryvonne de Saint-Pulgent.

L’objectif initial était de transférer à l’établissement le musée des Archives nationales ; compte tenu de la polémique engagée, les deux institutions devaient ensuite se partager le site. Comme le musée des Archives nationales, la maison de l’Histoire de France devait présenter, d’une part, un parcours permanent autour de documents emblématiques, d’autre part, des expositions régulières, des colloques et des conférences. Elle devait également regrouper plusieurs musées d’histoire ou d’histoire de l’art.

Le projet était critiqué par de nombreux historiens. Il avait également soulevé des protestations au sein des Archives nationales.

220px-Non_%C3%A0_la_Maison_de_l%27Histoire_de_FranceLa ministre de la Culture, Aurélie Filipetti, annonça en août 2012 que le projet était abandonné, conformément aux engagements pris parFrançois Hollande dans son programme de campagne pour l’élection présidentielle de 2012.

La proposition de créer un musée de l’histoire venait de Nicolas Sarkozy candidat à l’élection présidentielle. Elle fut approfondie par le gouvernement, dès le 20 novembre 2007, date de la lettre de mission du ministre de la défense et du ministre de la culture, qui confiait la rédaction d’un rapport à un conservateur de patrimoine, Hervé Lemoine. Ce rapport, rendu en avril 2008, préconisait le choix du site des Invalides2. Certains historiens, comme Nicolas Offenstadt, Christophe Charle, Robert Descimon, Gérard Noiriel, etc. s’étaient alors inquiétés de l’orientation « patriotique et centralisatrice » du musée qui apparaissait dans les deux rapports. D’autres avaient publié dansLe Monde en 2010 une tribune qualifiant la Maison de l’histoire de France de « projet dangereux ».

Lors de son discours de vœux au monde de la culture à Nîmes, le 13 janvier 2009, Nicolas Sarkozy regrettait « qu’il n’y a aucun grand musée d’histoire digne de ce nom » et relançait son souhait de créer un musée de l’Histoire de France, « qui pourrait d’ailleurs être une fédération de musées et des monuments, qui travailleraient en réseau et collaboreraient avec de grandes institutions étrangères. Un musée doté d’un centre, situé dans un endroit symbolique. Il me semble que cette initiative renforce aussi l’identité qui est la nôtre, l’identité culturelle ».

Jean-Pierre Rioux fut alors chargé d’un rapport d’expertise pour le choix des lieux, parmi l’hôtel de Soubise, celui des Invalides, leschâteaux de Versailles, Vincennes et Fontainebleau, auxquels lui-même ajoute les sites des batailles de Bouvines, Valmy et Verdun, l’Hôtel des Monnaies, le Palais de Chaillot et le Grand Palais.

Par décret en conseil de ministre du 11 février 2010, Hervé Lemoine, auteur du premier rapport sur la question, fut nommé directeur, chargé des archives de France.

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A Dole et ses Montgolfières

Posté par francesca7 le 27 octobre 2013

Ce mastodonte de 41 mètres de haut qui peut embarquer 32 passagers a été imaginé et conçu par Olivier Cuenot, dirigeant de la société Cameron Balloons France, basée à Dole.

Z-750 : c’est son nom est à ce jour la plus grosse montgolfière homologuée au monde. Avec une capacité de 32 passagers (plus deux pilotes) elle n’a pas d’équivalent : le précédent record s’établissant à 28 passagers.

Avec des mensurations très impressionnantes, l’engin ne devrait pas passer inaperçu dans le ciel de Touraine. Car c’est là-bas qu’elle a élu domicile depuis qu’elle a été livrée à son propriétaire, il y a quelques semaines. Olivier Cuenot, chef d’entreprise installé à Dole est le concepteur de cette montgolfière gigantesque. Commande lui a été passée en octobre dernier par un client désireux de faire voyager dans le ciel un grand nombre de personnes.

A Dole et ses Montgolfières  dans Jura Montgolfiere

Après quelques mois de calculs, de dessins et de démarches d’homologation, le travail de fabrication a pu débuter en janvier dans les ateliers de la société Cameron Balloons à Bristol en Angleterre. Pour un premier vol d’essai en juin. Pour l’entreprise doloise, c’est évidemment une belle réussite. « C’était un beau défi », se félicite Olivier Cuenot dont le parcours professionnel s’avère très atypique.

Originaire d’Arc-et-Senans (Doubs), il a été amené à découvrir le vol en montgolfière par son père, photographe amateur, désireux de prendre de la hauteur pour ses prises de vue. « Il a passé son brevet de pilote, moi aussi », se souvient-il. C’était en 1989. C’est ainsi que la passion est née. « Je suis ensuite devenu instructeur. Puis en 2001, le leader mondial de la fabrication de ballons lui demande s’il est intéressé pour s’investir et devenir son représentant en France. Olivier accepte.

« Les 3 ou 4 premières années, nous faisions cela, mon épouse et moi, à la maison, à Monnières. Mais assez vite la place manque. L’entreprise s’installe à Dole, rue Émile-Zola puis Avenue Pompidou, l’année dernière. Aujourd’hui, la société est prospère. L’activité s’organise autour de la vente de montgolfières, de la réparation des ballons, d’une école de pilotage et de baptêmes de l’air.

Pour répondre à la demande très importante l’été, le couple fait appel à des saisonniers. « Je pense que nous allons créer un emploi de permanent l’année prochaine », se félicite le patron heureux du bel envol de son entreprise.

Image de prévisualisation YouTube

Cameron Balloons France :
renseignements et réservations pour les baptêmes de l’air au 06 73 46 75 19 ou 03 84 82 45 35.

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à la Petite Ecurie du roi

Posté par francesca7 le 27 octobre 2013

(Source : Le Figaro)

à la Petite Ecurie du roi dans CHATEAUX DE FRANCE 220px-des_cylindres_hemispheres_colonnes_segmens_ou_portions_de_spheres_cones_etc._geometrie_pratique_t._1_pl._39-203x300Un lieu inconnu au coeur même de Versailles ? On n’ose y croire. D’autant qu’il ne s’agit pas de quelque modeste édifice accolé aux dépendances du bâtiment, mais d’une construction du grand Jules Hardouin-Mansart lui-même : l’ancienne Petite Ecurie du roi. A l’intérieur : une admirable collection de sculptures et de moulages historiques d’après l’antique.

En termes savants, on appelle cela une gypsothèque. Un endroit où 5000 chefs-d’œuvre se tiennent sagement en rangs serrés, tous siècles mélangés, où la mythologie côtoie la religion et l’histoire, où les bustes des grands hommes regardent vers les nymphes. C’est l’un des plus beaux endroits de Versailles, le plus onirique aussi, et le plus secret. Fermé au public depuis trente ans, il va être possible de le visiter sur réservation. Mais avant même son ouverture, nous l’avons photographié : voici un Versailles jamais vu.

La longue histoire de cette gypsothèque est superbe. Si l’on y voit tant de chefs-d’œuvre, c’est qu’elle réunit trois fonds importants : la collection de moulages du Louvre, celle de l’Ecole des beaux-arts et celle de l’Institut d’art et d’archéologie qui dépend de la Sorbonne. Il y a là des pièces très anciennes qui attestent du goût de Louis XIV pour l’antique. C’était un dogme pour le roi que la perfection des anciens : on ne peut, comme l’écrira La Bruyère, les égaler qu’en les imitant. Colbert impose aux pensionnaires de l’Académie de France à Rome leur stricte copie. Si bien que peu à peu affluent à Paris les moulages de plâtre et, à Versailles, les répliques de pierre ou de marbre. Ces copies favorisent la mainmise de l’Etat sur les arts et sont la règle dans les manufactures, celle des Bâtiments du roi et celle des Meubles de la Couronne : ainsi, rien ne s’oppose à l’étatisation générale du monde artistique. Mais les collections royales s’enrichissent de manière spectaculaire, on en a ici la preuve.

L’autre source de la gypsothèque de Versailles est l’Ecole des beaux-arts. Les moulages étaient accumulés dans les salles entourant la vaste cour vitrée aménagée par Duban au XIXe siècle. Ils seront en partie saccagés en mai 1968, comme les témoignages d’un enseignement académique honni, et couverts de graffitis, dont certains seront laissés bien visibles lors de la restauration des moulages. On a en effet estimé qu’ils faisaient partie de l’histoire des œuvres et de celle de l’enseignement des arts. Ce fonds témoigne d’une fascination pour l’art romain et les grands modèles venus d’Italie, bien avant ceux de la Grèce que les archéologues ne mettent au jour qu’à la fin du XVIIIe siècle.

C’est d’abord l’art grec classique puis l’art grec archaïque, révélé par les fouilles de Délos, d’Olympie et de Delphes, qui sont connus à une époque où le voyage en Grèce reste encore rare. Ce n’est qu’autour de 1930 que ces moulages seront un temps exposés au Louvre sur les paliers de l’escalier de La Victoire de Samothrace, où Debussy les vit et où la Colonne des danseuses de Delphes lui inspira une ode. Comme le souligne Jean-Luc Martinez, conservateur général du patrimoine et responsable de la gypsothèque du Louvre à Versailles : « La présence dans les mêmes murs des moulages et des marbres originaux montre l’importance que revêtaient alors ces plâtres, parfois présents dans les salles en complément des originaux. » Aujourd’hui, plus aucun musée ne se permettrait cette confusion.

700px-Versailles_Plan_Jean_Delagrive dans CHATEAUX DE FRANCE

Versailles et ses jardins

 

Les moulages retrouvent donc avec la gypsothèque de Versailles leur vocation première : être un conservatoire de formes et de civilisations disparues. Le cadre qui les abrite est l’un des plus beaux bâtiments du XVIIe siècle français. Construite par Hardouin-Mansart en 1678, la Petite Ecurie témoigne de la science de l’architecte pour la maîtrise des volumes et de l’espace. Il faisait, disait-on, preuve de promptitude dans la conception, de rapidité dans l’exécution. Il avait la réputation d’être hardi sur les chantiers, docile juste ce qu’il fallait devant le roi, doué pour imaginer l’accord qui « va de soi » entre le beau et l’utile. Les volumes grandioses qu’il a su donner à la Petite Ecurie allaient la désigner pour accueillir la gypsothèque en 1970. Puis il fallut aménager les galeries dans l’intention d’y recevoir un public désireux de découvrir l’originalité comme l’importance historique et artistique de l’ensemble. Les visiteurs qui le voudront pourront désormais voir les moulages présentés sur 2500 mètres carrés, révélant l’importance de ces œuvres dans l’affirmation de l’art exemplaire qu’est le classicisme français.

Louis XIV, collectionneur d’antiques
Amateur passionné, le roi avait rassemblé un magnifique ensemble de statues antiques. Elles sont à nouveau réunies à Versailles le temps d’une exposition, qui, selon Catherine Pégard, présidente de l’Etablissement public du château de Versailles, évoque « un style associé à un lieu de pouvoir ». Elle ajoute : « La passion de Louis XIV pour la collection fut une aubaine magnifique pour les plus grands artistes dont les chefs-d’œuvre allaient parfois surpasser leurs modèles antiques. » Versailles, nouvelle Rome, telle était l’ambition du souverain pour qui l’Antiquité était la référence suprême. L’exposition, qui rappelle cette référence, réunit plus de 200 œuvres parmi lesquelles les antiques les plus illustres, de retour à Versailles pour la première fois depuis la Révolution. L’antique, c’est d’abord un ensemble de peintures et de sculptures qui sont les témoignages recherchés des brillantes civilisations disparues.

Louis XIV, comme tous les souverains d’Europe, cherche à les acquérir (Vénus pudique, dite aussi Vénus Médicis, un titre qui souligne sa prestigieuse provenance) ou à les faire copier (Bacchus enfant). Ces statues sont ensuite installées à Versailles dans les grands appartements et les jardins. Elles donnent l’image d’une Antiquité recomposée à la gloire du roi, mais elles jouent aussi le rôle de modèles pour les créateurs appelés à collaborer au grand chantier versaillais. Quant aux peintures, leur faculté persuasive les rend précieuses : le mythe du héros et du Roi-Soleil, auquel Versailles va vouer son hymne immense, sera forgé à des fins politiques (François Lemoyne, L’Apothéose d’Hercule). Durant ce long siècle dédié au classicisme inspiré de l’antique, à peine entend-on un murmure qui, contre le consensus général, réhabilite l’imagination aux côtés de la raison et soutient que « la poésie est plus vraie que l’histoire ». Celui qui l’affirme s’appelle Nicolas Poussin.

Image illustrative de l'article Petite ÉcurieRenseignements pratiques : 
La réservation est ouverte 14 jours avant la date de la visite, au musée du Louvre ou au 01.40.20.51.77. Prochaines dates de visite : samedi 23 février 2013 à 14 h et samedi 23 mars 2013 à 14 h.

« Versailles et l’antique », château de Versailles (galerie basse, salles d’Afrique et de Crimée), jusqu’au 17 mars 2013. La scénographie de l’exposition est de Pier Luigi Pizzi, catalogue sous la direction d’Alexandre Maral et de Nicolas Milovanovic (Editions Artlys).

Le rapport entre le Roi-Soleil et l’antique est également évoqué dans Le Figaro Histoire du mois de décembre consacré à Louis XIV (132 p., 6,90 €) article de : Véronique Prat Le Figaro

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Château François Ier à Villers-Cotterêts

Posté par francesca7 le 27 octobre 2013

 

 (Source : L’Union Aisne)

Château François Ier à Villers-Cotterêts dans CHATEAUX DE FRANCE 220px-villers-cotterets_-_chateau_francois_ier_-_staircase_-_4Château Renaissance édifié par François Ier entre 1532 et 1540 et où le monarque signa l’ordonnance de Villers-Cotterêts instaurant l’usage du français dans les actes officiels et jetant les bases de l’état civil, ce magnifique témoin de l’art architectural de cette époque devra-t-il sa sauvegarde à l’association des Amis du Château François Ier, qui a déjà tenu sa première assemblée générale et se lance dans la phase de recrutement ?

Ils ont 23 ans tous les deux et ont décidé de consacrer une partie de leur avenir à sauver le patrimoine du passé. L’« agrégatif » Vincent Rousseau et le juriste Stéphane Mascitti connaissent le château François-1er depuis qu’ils sont tout petits et son évolution ne leur plaît pas. « J’ai connu des jours meilleurs », regrette ainsi le premier, son ami d’enfance faisant remarquer à quel point la nature a repris ses droits aux abords du bâtiment.

Ils ont décidé de prendre les choses en main en créant une association : Les Amis du château François-Ier. Elle compte, annoncent-ils, déjà une quinzaine de membres et les deux étudiants abordaient, pendant ces vacances de Noël, la phase de recrutement, tout en se lançant aussi dans la prise de contact. « On sait qu’il y a eu des choses de faites », précise le président, Vincent Rousseau, qui veut justement mieux savoir qui fait quoi en rencontrant, notamment, les représentants de la municipalité et de la Société historique régionale de Villers-Cotterêts, avec laquelle ils veulent travailler « en synergie ». Plus tard, il devrait être question de collecter des fonds.

« Je vis en région parisienne, je sais que les gens connaissent Pierrefonds »… Enfant de Villers-Cotterêts, le jeune président enrage de voir que d’autres communes, parfois plus petites, — il cite aussi Vic-sur-Aisne ou Compiègne — tirent parti de leur château mieux que Villers-Cotterêts, selon lui. Car, outre la résidence royale, c’est la ville et son attrait touristique, que ces hommes veulent défendre.

Ils se donnent le but de dynamiser l’économie et « promouvoir la notoriété de la ville à travers son château ». Pour eux, l’état du bâtiment est un handicap. Rénovation et mise en valeur de la bâtisse et du site sont leurs objectifs. Mais, d’abord, pense Stéphane Mascitti, il faut y voir plus clair dans « l’imbroglio juridico-administratif ».

Pourquoi pas des chantiers
En attendant, un « dossier complet » a déjà été préparé en vue de réaliser une brochure « pour mettre tout ça en images », indiquent ces messieurs, évoquant notamment un caisson de tôle recouvrant une partie du bâtiment, menaçant de s’effondrer, ou les fenêtres en mauvais état. « On a fait un appel aux dons », relatent les jeunes gens comptant aussi, par la suite, susciter du mécénat.

Concrètement, ils ont aussi pris les devants en s’assurant la présence d’un ingénieur de Poitiers, indique Vincent Rousseau qui, pour la réalisation de travaux, n’exclut aucune possibilité, envisageant, pourquoi pas, la mise en place de chantier. L’essentiel étant de ne pas traîner car « on approche du moment critique », mais, ce château, « il y a encore moyen de le sauver ! » Elle a déjà tenu sa première assemblée générale et se lance dans la phase de recrutement. Une association est née pour sauver le château.

Image illustrative de l'article Château de Villers-CotterêtsPour en savoir plus sur l’association des Amis du Château François Ier :http://chateaufrancoispremier.wordp… 

 

Appelé « Petit Parc » par opposition au « Grand Parc » ou « Parcq aux Bestes Sauvaiges » créé par Louis XII en 1507, ce parc existait déjà avant que François 1er n’entreprenne la construction du château et il est fort probable que l’enceinte, où subsistent deux échauguettes (dites tourelles Henri II et de Diane), soit antérieure à cette construction.

Les jardins, par contre, furent créés après 1539 par Guillaume Le Moyne, jardinier de Madame de Vendôme : pelouses magnifiques, parterres savamment dessinés, allées couvertes de coudriers embellissaient l’ensemble.

spacer dans CHATEAUX DE FRANCE

L’Allée Royale n’existait pas encore. On doit sa création à Monsieur, frère de Louis XIV, qui chargea Le Nôtre, « Maistre Jardinier du Roy », de dessiner le nouveau parc du château (1665-1667). En 1752, Louis-Philippe d’Orléans la fit prolonger en forêt jusqu’à la route du Faîte.

Le parc du château a conservé les grands traits de sa composition des XVIIème et XVIIIème siècles. Au nord du logis, le parc découvert montre encore la base de son bassin circulaire, encadré de deux boulingrins. A l’arrière-plan, la partie boisée est traversée par la patte d’oie formée par deux allées obliques (aujourd’hui appelées allées du Tir et de la Pépinière). Le fossé du « Saut du Loup » ou « Haha de la Porte Blanche » clôt le parc sans limiter la perspective sur la forêt proche et la splendide montée de l’Allée Royale.

 

 

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Le « château » du Corbusier

Posté par francesca7 le 27 octobre 2013


 

À l’origine, la façade du cabanon devait être recouverte de métal, mais le grand architecte a finalement préféré l’habiller d’un bardage en croûte de pin © DR

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Tout l’été durant, Le Point.fr vous propose de découvrir l’histoire de maisons de vacances. Parfois loufoque. Souvent extraordinaire. Cette semaine, nous faisons étape sur la Côte d’Azur, chez Le Corbusier.

« J’ai un château sur la Côte d’Azur », se plaisait à dire, non sans ironie, Charles Édouard Jeanneret, alias Le Corbusier. Un « château » qui n’est autre qu’un cabanon cubique de 3,66 mètres de côté, dressé face à la Méditerranée, à Roquebrune-Cap-Martin. 

Ce n’est qu’en 1952 que l’architecte, un habitué de cette commune azuréenne, décide d’y construire sa résidence secondaire. Le patron de l’auberge L’étoile de mer, Thomas Rebutato, avec qui il s’est lié d’amitié trois ans plus tôt, lui propose de construire sur un côté de son établissement.

Pièce unique

Selon la légende, le plan de la future maison du Corbusier, minimaliste, fut griffonné en une heure, sur le coin d’une nappe en papier. Pourtant, le moindre détail est pensé à l’extrême avec une règle : pas de superflu, place à l’essentiel. À l’intérieur, une seule pièce où Le Corbusier conçoit un aménagement spartiate autour du Modulor, un système de mesure idéal qu’il a lui-même inventé sur la base du nombre d’or. Le lit, étroit, est sculpté dans le bois avec son oreiller. La table pivote autour d’un pied unique. Deux caisses de bois, dont les poignées permettent une manipulation aisée, font office de tabourets – bas ou à hauteur de table -, selon leur positionnement.

Les placards sont totalement intégrés et le plafond, peint en vert et orange pâle, dissimule aussi des rangements. Les volets intérieurs des deux petites fenêtres, habillés de miroirs, peuvent être utilisés pour se regarder, pour capter la lumière ou encore multiplier les angles de vue sur le paysage. Enfin, pour la toilette et la cuisine, l’architecte installe un petit lavabo en inox, récupéré dans un hôpital.

Bijou d’ingéniosité

Le tout compose un petit bijou d’ingéniosité, recouvert d’un bardage en croûte de pin, à l’esthétique très épurée. La réalisation de la structure du cabanon a été confiée à son menuisier attitré, basé en Corse. L’ensemble des panneaux, taillés dans différentes essences de bois, est ensuite acheminé, par bateau depuis l’île de Beauté, puis par train.

Une fois le « château » achevé, Le Corbusier et son épouse y passent dès lors tous leurs mois d’août. Du cabanon, on accède à une superbe crique protégée où le maître descend se baigner au moins trois fois par jour. En remontant, il se douche au moyen d’un simple tuyau d’arrosage installé sous un grand caroubier. 

Depuis le cabanon, une porte, façon cabine de bateau, lui permet de pénétrer directement dans l’auberge de son ami Thomas Rebutato. En 1957, en échange du lopin de terre offert pour la construction du « château sur la Côte d’Azur », Le Corbusier crée pour lui cinq unités de camping. Des réalisations qui, à l’instar de son propre cabanon, permettent de vivre proche de la nature. 

Roquebrune-Cap-Martin, un havre de paix où l’architecte de renom se retire au soir de sa vie. Là, il s’éteint paisiblement le 27 août 1965, à l’âge de 78 ans, lors d’un bain dans la Méditerranée qu’il disait être son seul véritable point d’attache.

UN SITE A VISITER : http://fcanarelli.free.fr/cabanondecorbu.html

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histoire de la Berthe de La Roche

Posté par francesca7 le 26 octobre 2013


Les légendes d’Ourthe-Amblève – Frédéric Kiesel

histoire de la Berthe de La Roche dans LEGENDES-SUPERSTITIONS 220px-N-Liez_vue-de-larocheLes légendes «accrochées» à des châteaux en ruines sont parfois suspectes. On peut les soupçonner d’avoir été inventées à des fins touristiques, ou d’être nées dans l’imagination d’un rêveur romantique, et non dans la tradition populaire transmise à la veillée de génération en génération.

Pourtant, les tours de schiste noir du château de La Roche-en-Ardenne, si solidement ancrées sur l’éperon rocheux qui domine la villette, gardent le souvenir d’une étrange tragédie restée vivante dans la mémoire des habitants de la région. Celle de la blonde Berthe, fille du seigneur du lieu.

Elle était douce et charmante. Sa délicatesse étonnait dans ce rude château. Maint jeune chevalier d’Ardenne, du pays de Liège, de Lorraine ou de Namur en était amoureux. Lorsque les damoiseaux venaient demander sa main à son père, elle était flattée, mais jamais conquise. Seule enfant du comte, veuf depuis plusieurs années, elle hésitait à le quitter, lui et le beau pays d’Ourthe. Quelque chose en elle était resté enfant. Il eut fallu un grand amour pour la décider. Les hommages qu’elle recevait lui étaient agréables, sans la bouleverser.

Pourtant, comme le comte se sentait vieillir, il dit à Berthe:
- Je n’ai jamais voulu, comme tant d’autres pères le font, t’imposer un époux. Mes forces déclinent. Je n’ai pas de fils. Il faut que toi-même et le comté soyez protégés par un chevalier loyal et fort, qui sache vous faire respecter. Puisque ton cœur n’a pas encore parlé, obéissons à la décision des armes. Je te propose d’organiser un tournoi selon les règles de la vraie chevalerie. Le vainqueur, si tu me donnes aujourd’hui ton accord, deviendra ton mari devant Dieu et devant les hommes.

Berthe se rendit à l’avis de son père. Ce qu’il lui avait dit était la raison même. Mais elle restait inquiète. N’aurait-elle pas dû choisir elle-même, plus tôt, parmi ses soupirants, dont plusieurs étaient bien aimables. Le tournoi serait-il vraiment, comme on le disait alors, le «jugement de Dieu» ? N’allait-il pas donner la victoire à un aventurier, ou à un rustre ?

La joute fut annoncée dans tous les châteaux et les villes, des confins de France à ceux d’Allemagne. Nombreux furent les chevaliers qui s’y préparèrent, tant était grand le renom de la beauté et du charme de Berthe de La Roche.

Celle-ci, un jour, se promenait à cheval sur le chemin, au-delà de la chapelle Sainte-Marguerite. Toute à ses pensées anxieuses, elle ne dirigeait pas sa monture, qui trébucha sur une souche. La bête étant déséquilibrée, Berthe serait tombée sur les rochers si, prenant le cheval au mors, une poigne ferme ne l’avait redressé.

C’était celle de Waleran de Montaigu, venu voir de ses yeux la jeune comtesse, objet du tournoi. Distraite, elle ne l’avait pas entendu approcher.

Sauvée d’une chute dangereuse, Berthe regarda Waleran. Jamais elle n’avait vu plus beau chevalier. Waleran avait fière allure, avec dans le regard quelque chose à la fois de hardi et de tendre. Les deux jeunes gens furent éblouis l’un par l’autre. La fraîcheur et la fragilité de Berthe avaient séduit Waleran au premier coup d’œil. Comme elle le remerciait pour son aide, il comprit que jamais il ne se lasserait d’entendre cette jolie voix. Berthe invita Waleran à partager son repas au château. Les jeunes gens s’y parlèrent peu, mais se regardèrent beaucoup. Ils se revirent plusieurs fois et s’avouèrent leur amour.

Comme c’est dommage, dit Berthe. Si je vous avais rencontré plus tôt, mon sort ne dépendrait pas du tournoi.
Ne craignez rien, Berthe, je gagnerai le tournoi.

Ce n’était pas là vaine vantardise ou présomption d’amoureux. Waleran était aussi adroit que brave. Mais une vertu de chevalier lui manqua: la franchise. Il n’osa pas dire à Berthe qu’il était fiancé. Devait-il en être si honteux? Ses fiançailles avec la brune, l’ardente Marie de Salm, étaient le résultat d’un marchandage entre son père et celui de Marie, qu’il n’avait jamais aimée avec passion. Hélas, l’héritière du comté de Salm était violemment éprise du beau Waleran. Elle vit s’espacer les visites de son fiancé, et sentit qu’une gêne remplaçait la tendresse du jeune comte de Montaigu. Elle s’en plaignait à lui, l’interrogeait, mais il répondait évasivement.

Un jour, le boîtier que Waleran portait à son cou s’ouvrit. Une mèche de cheveux blonds en tomba. C’est ainsi que Marie de Salm apprit pour qui battait le cœur de son fiancé.

Dans une scène de violente jalousie, elle le maudit, lui promettant une vengeance terrible. Waleran quitta le château de Salm, à la fois soulagé et inquiet. Mais il ressentait surtout la joie d’avoir retrouvé sa liberté. Entre ses visites à la douce Berthe de La Roche, il se prépara au tournoi.

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Le jour de la grande épreuve, dans un pré richement paré de bannières et de tentes armoriées, toute la jeune noblesse d’Ardenne, de Lorraine, de Liège, du Namurois et même de la lointaine Champagne était présente.

Waleran ne s’était jamais senti plus sûr de lui. Il portait, sous son armure, un petit mouchoir de dentelle blanche que Berthe lui avait donné comme talisman. Il avait désarçonné tous ses adversaires et allait être proclamé vainqueur du tournoi, lorsque le héraut d’armes annonça la venue d’un nouveau chevalier qui refusa de dire son nom. Cuirassé d’acier noir, l’inconnu montait un cheval d’ébène avec l’élégance altière d’un vrai gentilhomme. Mais il semblait frêle à côté de ceux que Waleran avait vaincus. Sans inquiétude, Waleran piqua des éperons et se mit en place pour la joute. Ce fut la plus rude de tout le tournoi. Son ténébreux adversaire esquivait les coups, avec une souplesse diabolique, et jouait de sa monture avec autant d’aisance que s’il s’était agi de ses propres doigts.

Waleran, qui avait déjà nombre de joutes dans les reins, devint nerveux. À la dixième reprise, il lança son beau cheval blanc avec toute la force possible, et alla se jeter sur la lance de son adversaire qui venait de détourner la sienne aussi légèrement que dans une passe au fleuret. Violemment frappé en pleine poitrine, Waleran tomba sur le sol. On le crut mort, et Berthe devint blanche comme la dentelle qu’elle lui avait donnée. Le chevalier était assommé et ses amis le transportèrent, sans connaissance, sur une litière.

Avant le festin qui suivit, Berthe, désespérée, fut unie par mariage au chevalier noir qui refusa d’enlever son heaume, et même d’en lever la visière.

À l’issue du repas, bruyant et somptueux malgré le malaise suscité par l’énigme du sombre chevalier, les jeunes époux furent conduits à la chambre nuptiale. Mais bientôt un cri perça le bruit de la ripaille et de la beuverie qui continuaient dans la grande salle. On se précipita vers le donjon qui dominait l’Ourthe. Le grand voile blanc de la malheureuse épousée y pendait, soulevé par le vent de la nuit.

Le comte de La Roche fit enfoncer la porte de la chambre. Elle était vide. À la lueur des lanternes et des torches, on découvrit, au pied du donjon, Berthe poignardée, sans vie. Le poignard était encore enfoncé dans son cœur. Il portait l’écusson aux deux saumons des comtes de Salm. Marie, déguisée en chevalier, s’était vengée de sa rivale. Et l’on dit que, chaque année, à l’anniversaire de ce tournoi tragique, un orage ébranle toute la région. Entre les éclairs, nombreux sont ceux qui ont cru voir, au donjon, flotter quelques instants le voile blanc de Berthe de La Roche.

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