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    !!!!
    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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  • > Archives pour le Lundi 28 octobre 2013

L’Aveugle de Gautier

Posté par francesca7 le 28 octobre 2013

L’aveugle

Un aveugle au coin d’une borne,
Hagard comme au jour un hibou,
Sur son flageolet, d’un air morne,
Tâtonne en se trompant de trou,

Et joue un ancien vaudeville
Qu’il fausse imperturbablement ;
Son chien le conduit par la ville,
Spectre diurne à l’oeil dormant.

Les jours sur lui passent sans luire ;
Sombre, il entend le monde obscur,
Et la vie invisible bruire
Comme un torrent derrière un mur !

Dieu sait quelles chimères noires
Hantent cet opaque cerveau !
Et quels illisibles grimoires
L’idée écrit en ce caveau !

Ainsi dans les puits de Venise,
Un prisonnier à demi fou,
Pendant sa nuit qui s’éternise,
Grave des mots avec un clou.

Mais peut-être aux heures funèbres,
Quand la mort souffle le flambeau,
L’âme habituée aux ténèbres
Y verra clair dans le tombeau !

 

 

L'Aveugle de Gautier dans POESIE FRANCAISE theophilegautiercaricature

Caricature de TH. GAUTIER

Théophile GAUTIER   (1811-1872)

Théophile Gautier, né à Tarbes le 30 août 1811 et mort à Neuilly-sur-Seine le 23 octobre 1872, est un poète, romancier et critique d’art français.

Né à Tarbes, Théophile Gautier est cependant parisien dès sa première enfance. Il fait la connaissance du futur Nerval au Collège Charlemagne et s’intéresse très jeune à la poésie. En 1829 il rencontre Victor Hugo qu’il reconnaît pour son maître et participe activement au mouvement romantique comme lors de la fameuse bataille d’Hernani, le 25 février 1830. Il évoquera avec humour cette période en 1833 dans Les Jeunes-France.

Il publie en 1831-1832 ses premières poésies qui passent inaperçues mais il se distingue de ses amis romantiques par ses préoccupations formalistes fustigeant les visions moralistes ou utilitaires de la littérature dans la célèbre préface à son roman épistolaire Mademoiselle de Maupin (1835). Il écrit aussi ses premières nouvelles comme La Cafetière (1831), dans une veine fantastique qu’il approfondira dans d’autres œuvres (Le Roman de la momie, 1858).

En 1836, à la demande de Balzac, il donne des nouvelles et des critiques d’art au journal La Chronique de Paris. Il collabore ensuite intensément à d’autres journaux, en particulier La Presse d’Émile de Girardin : certains de ces textes seront regroupés plus tard en volumes (Les GrotesquesSouvenirs littéraires…). Il publie aussi des poèmes (La Comédie de la Mort, 1838) et s’essaie au théâtre (Une larme du diable, 1839). En mai 1845, il accomplit un grand voyage au-delà des Pyrénées dont il rapporte un carnet d’impressions (Voyage en Espagne) et de nouveaux poèmes (España, 1845). D’autres voyages en Algérie, en Italie, en Grèce, en Égypte, nourriront aussi diverses publications.

En 1852, paraît Émaux et Camées, recueil de vers qu’il enrichit jusqu’en 1872 et qui fait de son auteur un chef d’école : Baudelaire dédie Les Fleurs du mal au « poète impeccable » et Théodore de Banville salue le défenseur de « l’art pour l’art », précurseur des Parnassiens à la recherche du beau contre les épanchements lyriques des romantiques et valorisant le travail de la forme (« Sculpte, lime, cisèle » écrit Gautier dans son poème L’Art, dernière pièce de : Émaux et Camées, édition de 1872).

Il continue à publier des articles ou des poèmes mais aussi une biographie d’Honoré de Balzac ou des œuvres de fiction comme son roman de cape et d’épée Le Capitaine Fracasse (1863). Il est nommé bibliothécaire de la princesse Mathilde et fréquente les salons littéraires du Second empire mais aussi le milieu de l’art, s’intéressant aux musiciens (il écrit sur Berlioz, Gounod, Wagner… et élabore le livret du ballet Giselle) comme aux peintres (Eugène Delacroix, Édouard Manet, Gustave Doré…).

Il meurt en 1872 laissant l’image d’un témoin de la vie littéraire et artistique de son temps dont les conceptions artistiques ont compté et dont l’œuvre diverse est toujours reconnue.

 

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L’Agrippine de Cyrano

Posté par francesca7 le 28 octobre 2013

Agrippine

Alors que dans ton sein mon Portraict fut tracé, 
Le Portraict de Tibere en fût-il effacé ? 
Ou des-accoustumé du visage d’un traistre, 
L’as-tu veû sans le voir et sans le reconnoistre ?
Je t’excuse pourtant, non, tu ne l’as point veû, 
Il estoit trop masqué pour estre reconnû ; 
Un homme franc, ouvert, sans haine, sans colere, 
Incapable de peur, ce n’est point là Tibere ; 
Dans tout ce qu’il paroist, Tibere n’est point là : 
Mais Tibere est caché derriere tout cela ; 
De monter à son Thrône il ne m’a poursuivie 
Qu’à dessein d’espier s’il me faisoit envie ; 
Et pour peu qu’à son offre il m’eût veû balancer, 
Conclurre aveuglément que je l’en veus chasser : 
Mais quand il agiroit d’une amitié sincere, 
Quand le ressentiment des bien-faits de mon Pere, 
Ou quand son repentir eust mon chois appellé
A la possession du bien qu’il m’a vollé, 
Sçache que je préféré à l’or d’une Couronne 
Le plaisir furieux que la vengeance donne ; 
Point de Sceptre aux despens d’un si noble courroux, 
Et du voeu qui me lie à venger mon Espoux. 
Mais bien loin qu’acceptant la suprême Puissance 
Je perde le motif d’une juste vengeance : 
Je veux qu’il la retienne, afin de maintenir 
Agrippine et sa race au droict de le punir ; 
Si je l’eusse accepté, ma vengeance assouvie 
N’auroit peû sans reproche attenter sur sa vie, 
Et je veux que le rang qu’il me retient à tort 
Me conserve tousjours un motif pour sa mort. 
D’ailleurs c’est à mon fils qu’il remettoit l’Empire ; 
Est-ce au nom de subjet où ton grand coeur aspire ? 
Penses-y meurement, quel que soit ton dessein, 
Tu ne m’espouseras que le Sceptre à la main. 
Mais adieu, va sonder où tend tout ce mystere, 
Et confirme tousjours mon refus à Tybere.

 

L'Agrippine de Cyrano dans POESIE FRANCAISE 180px-gravure-cyrano2Savinien de CYRANO DE BERGERAC    

Hercule Savinien Cyrano, dit Cyrano de Bergerac, est un écrivain français, né à Paris le 6 mars 1619 et mort à Sannois le 28 juillet 1655.

Cyrano de Bergerac est né à Paris. Il n’est donc pas gascon : le « Bergerac » dont il prend le nom est une terre possédée par sa famille, dans la vallée de Chevreuse sur les rives de l’Yvette, àSaint-Forget en région parisienne. Ce poète et libre-penseur, contemporain de Boileau et Molière, aime à signer ses écrits de noms plus ou moins imaginaires qu’il rattache au sien. C’est de1638 que daterait l’ajout de « de Bergerac », peut-être lorsqu’il rejoint les cadets de Gascogne.

L’écrivain est surtout connu aujourd’hui pour sa comédie Le Pédant joué, pour son Histoire comique des États et Empires de la Lune, première partie de l’Autre Monde, et particulièrement pour avoir inspiré à Edmond Rostand le personnage central de sa pièce Cyrano de Bergerac, qui reprend certes des éléments de la biographie du poète du grand siècle, mais s’en écarte également par des aspects non négligeables.

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Agrippine

Cyrano, décrit par maints auteurs comme homosexuel, devient probablement, vers 1640, l’amant de l’écrivain et musicien D’Assoucy, avant de rompre brutalement en 1650. Lorsque leur relation se transforme en amère rivalité, Cyrano adresse des menaces de mort à D’Assoucy, qui l’obligent à quitter Paris. La querelle prend alors la forme d’une série de textes satiriques : Cyrano écrit Contre Soucidas(anagramme du nom de son ennemi) et Contre un ingrat, tandis que D’Assoucy contre-attaque avec la Bataille de Cyrano de Bergerac avec le singe de Brioché sur le Pont-Neuf.

En 1653, à bout de ressources, il accepte la protection du duc d’Arpajon, qui l’aide à publier l’année suivante chez Charles de Sercy ses Œuvres diverses et La Mort d’Agrippine.

Cyrano est blessé, en 1654, par la chute d’une poutre en bois alors qu’il entrait dans la maison de son protecteur, le duc d’Arpajon. On ignore s’il s’agit d’une tentative délibérée contre sa vie ou simplement d’un accident, de même qu’il est impossible de déterminer si sa mort est ou non la conséquence de cette blessure, ou d’une raison non précisée. Abandonné par le duc d’Arpajon, il trouve refuge chez Tanneguy Renault des Boisclairs. Le 23 juillet 1655, il se fait transporter à Sannois, dans la maison de son cousin Pierre de Cyrano, trésorier général des offrandes du Roi, où il meurt chrétiennement, selon le certificat de décès délivré par le curé de la paroisse, le 28 juillet, à l’âge de 36 ans. Il est inhumé dans l’église de Sannois.

Le personnage de théâtre

Cyrano a inspiré Edmond Rostand pour créer le personnage central de sa pièce Cyrano de Bergerac. Les écrits de Cyrano indiquent, certes, qu’il possédait un nez anormalement grand, ce dont il était très fier. Même s’il est vrai que c’était également un poète populaire ainsi qu’une fine lame qui s’est battue dans de nombreux duels et qui aurait battu cent hommes à la porte de Nesle, ses capacités furent enjolivées par Rostand, dramaturge de Cyrano de Bergerac. Le modèle pour le personnage de la Roxane de la pièce de Rostand, était Catherine de Cyrano, la cousine de Cyrano, qui vivait avec sa tante au couvent des Filles de la Croix, où celui-ci fut soigné pour les blessures consécutives à la chute de la poutre. Toutefois, l’intrigue de la pièce impliquant Roxane et Christian de Neuvillette est presque totalement fictive, le vrai Cyrano n’ayant pas rédigé les lettres d’amour du baron à sa place.

 

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Des Asperges aux sous-bois

Posté par francesca7 le 28 octobre 2013

(D’après « La Joie de la maison », paru en 1902)

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Fervent adepte de l’asperge, plante délicate que le célèbre Brillat-Savarin honorait de l’appellation « impératrice des légumes », le centenaire Fontenelle n’avait qu’une aversion : qu’on la lui serve avec force sauce, cependant qu’il ne l’aimait qu’à l’huile ou au vinaigre, rehaussée de fines herbes hachées

« Chaque arrivée de saison nouvelle amène une sorte de mélancolie, parce qu’elle suit la fin de la saison précédente, et que c’est un pas de plus sur le chemin de la vie. Mais la nature bienveillante pour l’homme lui ménage toujours quelque adoucissement à sa peine, et, sous une forme ou sous une autre, lui apporte quelque plaisir de compensation. Quand vient le printemps, c’est le renouveau des tendres feuillages d’un vert naissant qui récrée nos regards ; et pour le gourmet, c’est aussi le retour de ce légume exquis, délicat, d’un goût si fin, qu’on appelle l’asperge, régal sans pareil pour le palais d’un galant homme… »

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Ainsi s’exprimait un philosophe gastronome du XVIIIe siècle, Fontenelle, en parlant de la plante délicate qu’il adorait et que Brillat-Savarin appelait l’ « impératrice des légumes » et aussi « le plus aimable des Térianthes ». Il l’aimait passionnément, il prétendait qu’elle était pour lui, non seulement un manger de prédilection, mais aussi un agent de bonne santé. Il se peut. Comme il a vécu cent ans, le doux égoïste, ignorant de toute infirmité, l’asperge est peut-être pour quelque chose dans sa longévité ; mais il faut dire aussi, qu’indifférent, cuirassé d’incertitude, ménager de ses émotions, ce poisson d’eau tiède, comme l’appelait Rivarol, a vu très probablement se prolonger son existence, à l’infini, parce qu’il eut l’esprit de ne pas en user les ressorts, et qu’il la consomma en économe, presque en avare.

C’est pour lui que se cultivèrent les premières asperges d’Argenteuil, un coin de prédilection, une terre de Chanaan, pour ce légume, qui s’y plaît et y prospère. Tous les ans, Fontenelle en recevait les premières bottes, alors que les asperges, encore pâles, sont dans la primeur de leur délicatesse. Il réunissait alors à sa table, toujours bien servie, quelques amateurs choisis, des gourmets d’élite, dignes d’apprécier la saveur du légume virginal. Parmi eux, le cardinal Dubois, qui était une fourchette sérieuse. Le repas se faisait gaiement, arrosé de vins généreux. Mais il y avait un nuage annuel à ces agapes de printemps, un nuage qui se reformait chaque année. Le cardinal n’aimait les asperges qu’à la sauce au beurre, une hollandaise bien liée, tandis que Fontenelle les préférait à l’huile et au vinaigre, avec fines herbes hachées. D’ordinaire, on divisait donc les pousses précieuses en deux parts : la moitié était servie chaude, avec la sauce, l’autre moitié froide, avec l’huile.

Or, il arriva qu’un jour, au moment de se mettre à table, Dubois, toujours très exact, n’était pas arrivé. Le maître de la maison commençait à s’impatienter, il prévoyait des sauces tournées, des rôtis rissolés et durcis, lorsque soudain la porte s’ouvrit et l’intendant du cardinal, tout de noir habillé, s’avança et dit :

– Messieurs, n’attendez pas mon maître, il ne viendra pas…
– Pourquoi ? fit Fontenelle très étonné.
– Parce qu’il a rendu son âme à Dieu.

Il y eut un petit moment d’émotion, une émotion qui, d’ailleurs, ne se prolongea guère : « Messieurs, reprit alors Fontenelle d’une voix grave, puisqu’il en est ainsi, rien ne s’oppose plus à ce que nous nous mettions à table. » Puis, descendant à la cuisine, il cria à son chef : « Maintenant, tu sais, toi ! fais refroidir toutes tes asperges. Plus de sauce, tu entends bien… plus de sauce !… mais toutes à l’huile ! »

L’origine de l’asperge se perd dans la nuit des temps. Les Grecs et les Romains la connaissaient et en appréciaient les mérites. Pour les Grecs, c’était une friandise.. Pour les Romains, un aliment recherché, mais point rare, car l’asperge poussait un peu partout, à l’état sauvage ou par culture. Les cultures d’asperges les plus renommées de l’antiquité étaient à Ravenne, une terre où ce légume se complaisait et s’engraissait dans des proportions singulières. Trois asperges de Ravenne, dans la bonne saison, suffisaient amplement pour donner le poids d’une livre. C’est Pline, le naturaliste, qui l’affirme. Nous obtenons aujourd’hui de belles et bonnes asperges par la culture, mais nous ignorons ces « monstres ». C’est, d’ailleurs, La Quintinie, le jardinier de Louis XIV, au potager de Versailles, qui, le premier, établit des couches pour la culture artificielle de l’asperge, qu’il réalisa en toutes saisons, ainsi que cela se pratique encore aujourd’hui par des procédés analogues.

Description de cette image, également commentée ci-aprèsLes qualités de l’asperge sont connues. La principale est d’activer les sécrétions normales du corps humain et d’être utilement diurétique – ce qui équivaut à dépurative – et essentiellement rafraîchissante. Elle a un inconvénient qui est d’infliger un parfum désagréable à ce que Sganarelle, le « médecin malgré lui » de Molière, appelait le « superflu de la boisson ». Broussais prétendait que ce légume agissait directement sur le cœur, pour lequel il était un calmant précieux.

Voilà bien des qualités précises, au regard des reproches vagues adressés à l’ « impératrice des légumes ». Un grand amateur d’asperges, à l’image de Pétrone, François Ier, Voltaire, Fontenelle et quelques autres personnages d’une distinction qui n’est pas à dédaigner, disait :

– Je suis convaincu que l’asperge est un légume excellent, et que tout le mal qu’on en dit est pure calomnie…
– A quoi voyez-vous cela ?… lui répondait-on.
– A quoi je vois cela ?… à une raison bien simple, c’est que je l’aime beaucoup !

Et il en dressait une montagne sur son assiette, en riant de tout cœur.

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Les récoltes d’août au 4ème siècle av.JC

Posté par francesca7 le 28 octobre 2013

(D’après De Re rustica de Palladius Rutilius, écrit vers le IVe siècle avant J.-C.)

Les récoltes d'août au 4ème siècle av.JC dans FLORE FRANCAISE 250px-Green_field

Du labourage des champs maigres, des apprêts de la vendange, de la rupture des mottes de terre des vignes dans les pays froids

On commence, à la fin du mois l’août, vers les calendes de septembre, à labourer les terrains plats, humides et maigres. On prépare maintenant avec activité les travaux de la vendange dans les pays voisins de la mer. On brise aussi, à présent, les mottes de terre des vignes dans les pays froids.

Comment on répare un vignoble maigre et chétif
Avez-vous un vignoble maigre et des souches plus chétives encore, semez-y, à cette époque, trois ou quatre boisseaux de lupins par arpent, et brisez les mottes de terre. Quand ces lupins seront venus, vous les retournerez en terre, et ils engraisseront parfaitement vos vignes. Le fumier ne convient pas aux vignobles, parce qu’il nuit à la qualité du vin.

De l’épamprement, de l’extirpation de la fougère et du caret
On épampre maintenant la vigne dans les pays froids ; mais, dans les pays secs et brûlants, on met les raisins à l’ombre afin que l’ardeur du soleil ne les dessèche point, si toutefois le peu d’étendue des vignobles ou la facilité de se procurer des ouvriers le permet. On peut également, ce mois-ci, arracher le caret et la fougère.

De la nécessité de brûler les prairies
Mettez à présent le feu aux prairies, afin de réduire à leurs racines les brins qui montent trop vite, et de faire succéder à l’aridité une végétation vigoureuse.

Des raves, des navets, des radis et des panais

Semez encore, à la fin de ce mois, des raves et des navets dans les pays secs, de la manière indiquée ci-dessus. Semez-y également des raiforts que vous consommerez en hiver. Ennemis du tuf et du gravier, ils aiment, comme les raves, une terre grasse, ameublie et longtemps remuée. Ils se plaisent sous un ciel nébuleux, et demandent à être semés sur de grands espaces fouis profondément. Les meilleurs sont ceux qui viennent dans les sables. On les sème immédiatement après la pluie, à moins qu’on ne soit à même de les arroser. Dès qu’ils sont semés, on les recouvre de terre à l’aide d’un léger sarcloir. Deux setiers, ou quatre, suivant quelques-uns, remplissent un arpent. Couvrez ces semences de paille : le fumier les rendrait fongueuses. Elles acquièrent un goût plus délicat quand on les arrose souvent d’eau salée.

On regarde comme les femelles des raiforts ceux qui, moins âcres, ont les feuilles plus larges, plus lisses et d’un beau vert. Vous en recueillerez la graine. On croit qu’ils grossissent davantage lorsqu’on en arrache toutes les feuilles en ne leur laissant qu’une tige mince, et qu’on les couvre souvent de terre. Si vous voulez en adoucir l’âcreté, détrempez-en la graine pendant un jour et une nuit dans du miel ou dans du passum. Les raiforts, ainsi que les choux, n’aiment pas les vignes : semés autour d’un cep, ils s’en éloignent par antipathie. On sème encore les panais ce mois-ci.

Des arbres à écussonner, et des abeilles
On écussonne aussi à présent les arbustes. Presque tout le monde greffe maintenant le poirier, et le citronnier dans les terrains entrecoupés d’eaux vives. Les frelons incommodent, ce mois-ci, les ruches : il faut les pourchasser et les détruire. On fait aussi, à cette époque, tout ce qu’on a omis en juillet.

220px-sources_de_la_bueges_2 dans FLORE FRANCAISEDe la découverte de l’eau
Si vous manquez d’eau, vous devez maintenant chercher à en découvrir. Voici comment vous pourrez y parvenir. Dans l’endroit où vous voulez trouver de l’eau, étendez-vous tout du long, avant le lever du soleil, le menton appuyé contre terre et les yeux tournés vers l’orient. Si vous voyez alors se lever, sous la forme d’un nuage, une vapeur légère qui répande une espèce de rosée, marquez la place à l’aide de quelque souche ou de quelque arbre du voisinage ; car il y a de l’eau cachée dans tout lieu sec où se manifeste un tel phénomène.

Vous observerez aussi la nature du terrain, afin de pouvoir juger de la quantité d’eau plus ou moins grande qu’il renferme. L’argile donnera des veines maigres et d’un goût peu agréable ; le sablon mouvant produira aussi un filet d’eau d’un mauvais goût, trouble, et qui se perdra dans des couches profondes ; la terre noire donnera goutte à goutte une très petite quantité d’eau provenant des pluies et de l’humidité de l’hiver ; mais cette eau sera d’un goût parfait. Le gravier donnera des veines médiocres et incertaines, mais d’une douceur remarquable ; le sablon mâle, le sable et le carboncle, des veines sûres et intarissables. Celles des roches rouges sont bonnes et copieuses.

Vous examinerez si les eaux découvertes ne fuient pas à travers des crevasses ou des excavations souterraines. Au pied des montagnes et dans les roches siliceuses les eaux sont abondantes, fraîches et salubres ; dans les terrains plats, elles sont saumâtres, lourdes, tièdes et désagréables. Si, par hasard, elles ont bon goût, c’est une preuve qu’avant de couler sous terre elles sortent d’une montagne. Du reste, elles acquerront, même dans les plaines, la douceur des eaux des montagnes, si elles sont ombragées d’arbustes.

Voici d’autres indices propres à éclairer vos recherches (on peut s’y fier, lorsqu’il n’y a point de mares dans l’endroit, et que l’eau n’y séjourne ou n’y passe point habituellement) : ce sont les joncs déliés, le saule des forêts, l’aune, l’agnus-castus, le roseau, le lierre et les végétaux aquatiques. Vous creuserez l’endroit où se trouveront ces indices jusqu’à cinq pieds de profondeur sur trois de large ; et, vers le coucher du soleil, vous mettrez dans cette fosse un vase d’airain ou de plomb propre et graissé dans l’intérieur, l’orifice tourné vers le fond de la fosse. Ensuite vous étendrez sur les bords une claie de baguettes et de branchages, et vous recouvrirez le tout de terre. Le lendemain, en ouvrant la fosse, si vous trouvez que le vase sue en dedans ou que l’eau en dégoutte, n’en doutez pas, cet endroit renferme de l’eau.

Mettez aussi dans cette fosse un vase de terre sec et non cuit, et recouvrez-le de la même manière. Le lendemain, s’il y a une veine d’eau, il sera dissous par l’humidité dont il aura été imprégné. Une toison de brebis, également déposée dans la fosse et recouverte de même, vous indiquera qu’il y a là beaucoup d’eau, si elle dégoutte quand on la pressera le lendemain. Cet endroit renfermera encore de l’eau, si, après avoir mis dans la fosse recouverte une lampe allumée et pleine d’huile, vous la trouvez éteinte le lendemain, quoiqu’elle n’ait pas manqué d’aliments. De même, si vous vous faites du feu quelque part, et que le sol échauffé exhale une fumée épaisse et nébuleuse, vous saurez qu’il y a de l’eau dans cet endroit. Quand ces découvertes seront confirmées par des indices certains, creusez un puits pour tâcher de découvrir la source ; s’il y en a plusieurs, réunissez-les en une seule. Au reste, c’est particulièrement au pied des montagnes et du côté du nord qu’il faut chercher les eaux, parce que nulle part elles ne sont plus abondantes ni meilleures.

Des puits
Quand vous creuserez des puits, vous examinerez s’il n’y a pas de danger pour les ouvriers, parce que la terre exhale ordinairement une odeur de soufre, d’alun et de bitume qui empoisonne l’air, saisit vivement l’odorat, et asphyxie, à moins qu’on ne se retire promptement. En conséquence, avant qu’ils ne descendent au fond, vous y placerez une lampe allumée : si elle ne s’éteint pas, il n’y aura aucun danger à craindre ; si elle s’éteint, vous abandonnerez un lieu rempli d’exhalaisons mortelles.

170px-William-Adolphe_Bouguereau_%281825-1905%29_-_At_The_Fountain_%281897%29Si néanmoins vous ne pouvez pas trouver d’eau ailleurs, vous creuserez des puits à droite et à gauche jusqu’au niveau du liquide, et, dans l’intérieur, vous pratiquerez des soupiraux ouverts de chaque côté en forme de narines, par où s’échapperont les vapeurs délétères ; ensuite vous soutiendrez les parois des puits au moyen d’une maçonnerie. La largeur d’un puits doit être en tous sens de huit pieds, sur lesquels la maçonnerie en prendra deux. Celle-ci sera étayée d’espace en espace avec des pièces de bois, et construite en pierre de tuf ou en caillou. Si l’eau est limoneuse, vous la corrigerez en y jetant du sel. Si, en creusant le puits, la terre, trop friable, vient à s’échapper ou à se détacher par le contact de l’eau, vous la maintiendrez de tous côtés avec des planches droites soutenues par des traverses, afin que l’éboulement n’écrase pas les travailleurs.

De l’essai de l’eau
Voici la manière d’essayer l’eau nouvelle. Vous en verserez dans un vase d’airain bien net ; si elle n’y fait point de taches, c’est une preuve qu’elle est bonne. Elle l’est également, lorsqu’après avoir bouilli dans un vase d’airain, elle n’y dépose ni sable ni limon. Elle sera aussi de bonne qualité, si elle peut cuire promptement des légumes, ou si elle est transparente, dégagée de mousse et exempte de toute espèce de souillure. Quand les puits sont sur une hauteur, on peut en faire jaillir l’eau par en bas, comme celle d’une fontaine, en perçant la terre jusqu’à son lit, si la vallée le permet.

Des aqueducs
Pour amener l’eau d’un lieu dans un autre, on a recours à des ouvrages de maçonnerie, à des canaux de bois, à des tuyaux de plomb ou d’argile. Si elle passe dans un canal en maçonnerie, vous le consoliderez pour qu’elle ne fuie pas à travers les joints. La largeur en sera proportionnée au volume d’eau. S’il traverse un terrain plat, vous lui donnerez une pente insensible d’un pied et demi sur soixante ou cent pieds de longueur, pour faciliter l’écoulement. S’il rencontre une montagne, vous dirigerez l’eau sur ses flancs, ou vous la ferez passer par des souterrains construits au niveau de la source. Si c’est une vallée, vous élèverez des piliers ou des arcs jusqu’à la hauteur du plan que l’eau doit suivre, ou bien vous la ferez descendre dans la vallée au moyen de tuyaux de plomb, qui lui permettront de remonter ensuite quand elle l’aura traversée.

Lorsque, suivant la méthode la meilleure et la plus avantageuse, vous conduirez l’eau dans des tuyaux d’argile, donnez-leur deux doigts d’épaisseur, en les rétrécissant par une de leurs extrémités, afin qu’ils puissent s’emboîter sur la longueur d’un palme, et bouchez-en les joints avec un mastic de chaux vive et d’huile. Mais, avant de l’y introduire, passez-y de la cendre chaude mêlée d’un peu d’eau, pour remplir les fissures des tubes. La pire des méthodes est d’employer des tuyaux de plomb : ils rendent l’eau dangereuse à boire, parce que le frottement produit de la céruse qui nuit à la santé. Un bon agronome construira ses réservoirs de manière que le plus petit filet lui procure de l’eau en abondance.

Du verjus confit dans du miel
Versez deux setiers de miel bien battu sur six de verjus, et faites confire ce mélange aux rayons du soleil durant quarante jours.

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