La merveilleuse visite Tourné en bretagne
Posté par francesca7 le 24 octobre 2013
FILM de 1974 de Marcel CARNE
SYNOPSIS : Un matin, le recteur d’un petit village Breton découvre le corps d’un jeune inconnu gisant nu sur la grève. Alu presbytère où on l’a transporté, l’inconnu retrouve ses esprits et déclare qu’il est un ange tombé du ciel. Précisément la nuit de la Saint Jean.
le dernier film de fiction de Marcel Carné LA MERVEILLEUSE VISITE (1974) est, une fois de plus introuvable. Peu vif à l’époque, jamais diffusé à la télévision, il vous faudra dénicher la VHS épuisée sortie par TF1 Vidéo en 1995 si vous désirez le voir.
Basé sur un livre assez rare de H.G Wells, l’auteur de La Guerre des Mondes, La Merveilleuse visite est « l’histoire d’un ange arrivant sur la Terre et se heurtant, malgré sa bonne volonté, à l’incompréhension, puis à l’hostilité et enfin à la haine, alors qu’il n’était que douceur et pureté ». Marcel Carné une fis de plus a tellement eu du mal à trouver un producteur pour financer ce film qu’il mit trois ans à le faire. Il travailla avec Didier Decoin, le fils du réalisateur Henri Decoin et Rober Valey, à l’adaptation du livre.
Pour l’ange il envisagea de donner ce rôle à l’acteur Hiram Keller qui venait de jouer dans le Satyricon de Fellini mais ce fut finalement Gilles Kohler, qui ancien coverboy qui joua dans Bilitis et l’Arme Fatale, qui fut choisi pour ce qui sera sa première apparition à l’écran. Le tournage fut particulièrement épique pour des causes multiples, principalement du aux producteur Jacques Quintard puis Roger Delpey. Lire ce que raconte Marcel Carné dan son autobiographie, Ma Vie à Belles Dents aux éditions l’Archipel, dans laquelle il ne mâche pas ses mots. Après un bon accueil du film à sa présentation au Marché du film à Cannes ainsi qu’aux premières organisées dans quelques ville,s le film sortit dans quelles salles à Paris avant d’être retiré de l’affiche subitement par le distributeur Gaumont. Bien évidemment le fil m s’était fait étrillé par les critiques comme Henri Chapier ou Baroncelli qui écrivit : « si l’innocence peut être une source de fraîcheur, elle peut être aussi une source d’affection et de puérilité ».
Le film reçut divers pris à l’étranger dont celui du film Fantastique à Hollywood en 79.
A découvrir le film plus de 30 ans après, on ne peut s’empêcher d’être gêné par l’acteur principal qui apparaît beaucoup trop typé (blond, androgyne, efféminé…) Ce qui n’est pas un problème en soi bien évidemment, mais en l’occurrence Gilles Kohler n’a aucun charisme et semble se balader dans le film tel un ingénu béat. Une fois que l’on fait abstraction de cette erreur de casting, le film parvient à nous toucher par une naïveté propre au Merveilleux revendiqué par Carné. Ce qui en fait comme quasiment tous les films de Carné un film à déconseiller aux cyniques, aux esprits rationnels, à ceux qui analysent toujours avant de ressentir une émotion. Il faut se laisser emmener par cette histoire d’un ange qui veut faire le bien et ne rencontre qu’incompréhension. D’ailleurs comment ne pas y voir un rapport avec la propre relation de Carné avec le milieu du cinéma ? Cette incompréhension qu’il subira toute sa vie et ce trop plein de sensibilité qu’il tenta de masquer derrière un visage tyrannique sur les plateaux.
Alors, bien sur le film est loin d’être parfait mais les acteurs dans l’ensemble sont assez convaincants avec une mention spéciale à Roland Lesaffre à la fin du film, le montage est rythmé, la musique d’Alan Stivell sert bien l’histoire tout comme les extérieurs du film en Bretagne qui mettent en valeur les falaises de la Pointe du Van à Pen-Hir, de Sizun ou du village de Saint Génole.
Soulignons également la qualité poétique de certains dialogues du film ainsi que l’une des plus belles séquences du film lorsque l’Ange emmène la servante Délia sur les rochers tandis que la lumière d’un Bleu-Nuit enveloppe la scène d’un onirisme rarement vu chez Carné. Et puis comment ne pas citer la fin du film, qui rappelle le film Jonathan Livingston, le Goéland sorti l’année précédente (1973) qui est assez bouleversante, l’Ange pour échapper à la vindicte populaire tombe en arrière d’une falaise et se transforme en goéland . et l’on pense à ce que disait Carné à la sortie du film devant le succès de films à l’époque où la violence et le sexe étaient roi : « Est-ce qu’il y a en France des gens encore capable de rêver ? «
Source : Pariscope 27/11/1974)
Distribution
- Gilles Kohler : Jean, l’ange
- Roland Lesaffre : Ménard, le bedeau
- Lucien Barjon : le recteur
- Pierre Repecaud : l’enfant
- Debra Berger : Delia
- Jean-Pierre Castaldi : François Mercadier, le fiancé de Delia
- Yves Barsacq : le docteur Jeantel
- Jacques Debary : le patron du bistrot
- Tania Busselier : Lucette, la serveuse
- Mary Marquet : la duchesse
- William Berger : l’homme à la moto
- Charles Bayard
- Bernard Bireaud
- Hermano Casanova
- Martine Ferrière
- Jean Gras
- Jean Le Mouël
- Bernard Musson
- Louis Navarre : le photographe
- Jeanne Pérez
- Marcel Rouzé
- Andrea Tagliabue
- Patrice Pascal : jeune homme au bistrot
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