Dans les rues de Dole en Jura
Posté par francesca7 le 23 octobre 2013
Les origines de la ville sont méconnues. Néanmoins, un autel païen, des dents de sangliers (offrandes), et une nécropole (au Champ noir), mis au jour par l’archéologie, semble attester d’une installation celte près de la Dole actuelle. De même, la toponymie « rue des Arènes » (Amphithéâtre), « Les Commards » (Cirque), « Vieux-marché » (Forum), et l’archéologie, semble confirmer l’existence d’une cité vraisemblablement réaménagée par les romains, à l’emplacement de la vieille-ville actuelle. En effet, les fouilles réalisées au xixe siècle, mettent au jour bon nombre de tuileaux à rebord, de pierres et de pavés, des meubles, des armes, des monnaies du haut-Empire, des médailles de l’empereur romain Claude et de Victorin, une statuette de Pomone (divinité étrusque), des ossements, des piliers cannelés sur lesquels sont représentés Romulus et Rémus, les vestiges d’une terrasse ou passait la via Agrippa, une tombe gravée d’un éléphant et de l’inscription pontia praeposita de dola (« Pontia, gouverneur de Dole »), ainsi qu’une monnaie de Marseille, retrouvée à Goux, représentant, sur un côté, la co-fondatrice Ligure de Marseille, Gyptis.
Cette hypothèse est toutefois remise en cause par des relevés aériens, effectués à partir de 1976, révélant un peuplement rural. Quoi qu’il en soit le site est habité de longue date.
D’ailleurs, plusieurs évènements se déroulent dans la région doloise, lors de la domination romaine. En effet, en 293, l’empereur romain Constance Chlore, y fait installer une colonie de Chamaves, peuple germain issu de l’actuel Overijssel (Pays-Bas), et en 355, des hordes de Germains envahissent et pillent les environs de Dole. Dans le même temps, un premier temple chrétien, sous le vocable de Saint-Étienne, est érigé sur le site du Plumont.
Au ve siècle, les Burgondes, d’origine germanique, s’installent dans la région. À la même époque, les chapelles chrétiennes de Saint-Ylie (alors Sayens), sous le patronage de Saint-Martin, et d’Azans, sous celui de Saint-Germain, sont édifiées. Cette dernière sert d’église paroissiale à Dole, jusqu’au début du xiie siècle, où est érigée la chapelle Saint-Georges.
En 501, le roi burgonde Gondebaud procède à la division de la région en pagi (cantons), restructurés en 556, pour donner naissance à cinq pagi dont celui d’Amaous. Il désignerait le canton des Chamaves, mentionnés plus haut. Gondebaud fait de Dole la capitale de ce pagus, qui devient un comté jusqu’au xe siècle. Le comte d’Amaous, chargé de l’administration, de la justice et de l’armée, ont pour lieutenants les seigneurs de Neublans, qui prennent dès lors le nom de Dole. Le comté, se divise en trois prévôtés, à la tête desquels sont placés des barons assesseurs.
Dole devient le siège d’un archiprêtré au viie siècle, puis d’un archidiaconé au siècle suivant.
Au viiie siècle, les bénédictins fondent un monastère, à Jouhe, et un oratoire, sous le vocable de Notre-Dame, sur le Mont-Roland.
Au ixe siècle, une église, placée sous le patronage de Saint-Hilaire, est édifiée à Saint-Ylie, à l’endroit où avaient été posées un peu plus tôt, les reliques dudit saint; ainsi qu’un prieuré à Saint-Vivant. Dans le même temps, une horde de normands, menée par Hasting, ravage la région.
Dole, sous les premiers comtes de Bourgogne
En 986, le comté de Bourgogne est fondé. Il faut attendre le xie siècle et Conrad II le Salique, pour que les comtes, circulant entre Gray, Poligny et Quingey, se fixent, développent et érigent en capitale Dole.
En 1092, la chapelle de Saint-Ylie est reconstruite.
Dans la première moitié du xiie siècle, le comte Renaud III, fait prendre un véritable essor à la ville : il y construit une solide muraille et un grand pont de pierre, encourage le commerce et l’artisanat, instaure une foire, établit des moulins sur le Doubs, fonde un monastère cistercien, un prieuré de bernardines, une commanderie du Temple, l’hospice Saint-Jacques et donne ses redevances de Dole et Salins à l’abbaye Saint-Étienne de Dijon. Lorsqu’il meurt, en 1148, le comté passe aux mains de sa fille, Béatrice, et de son gendre, l’empereur Frédéric Barberousse, qui en fait une province du Saint-Empire et agrandit le château des comtes d’Amaous.
La dernière descendante de l’empereur, Alix de Méranie, épouse du comte français Hugues de Châlon octroie une charte d’affranchissement à Dole, en 1274. Désormais, la ville, qui était jusqu’alors une seigneurie(Dole) et le siège d’une châtellenie (englobant les villages voisins), se gouverne administrativement et financièrement par elle-même, par l’intermédiaire d’échevins, dirigé par un vicomte-mayeur (maire).
En 1286, cette même princesse fait édifier, à Dole, en complément de la chapelle Saint-Georges, une autre chapelle, sous le vocable de Notre-Dame. Cette dernière devient le siège d’une nouvelle paroisse.
Son fils, Othon IV, écrasé de dettes, vend le comté au roi de France Philippe le Bel, en 1294. Ce dernier installe, à Dole, un atelier de monnaie. En 1304, la femme d’Othon IV, Mahaut d’Artois, obtient du pape Benoît XI, un chapitre de chanoines pour la chapelle Notre-Dame.
En 1314, Philippe le Bel meurt avant que toutes les formes du rattachement soient terminées, par conséquent, la fille d’Ot<hon IV, la reine Jeanne, épouse du roi Philippe le Long, récupère le comté de Bourgogne.
En 1323, elle y fonde un parlement itinérant, en s’inspirant de celui de Paris. À sa mort, en 1330, sa fille, Jeanne de France, hérite le comté, qui est aussitôt uni au duché de Bourgogne de son époux, Eudes IV, qui confirme les franchises des Dolois.
Dole dispose d’un riche patrimoine religieux, que constituent :
- la chapelle collège Saint-Jérôme (xve siècle), Avenue Aristide Briand, inscrite aux monuments historiques, depuis 1998. Elle accueille l’auditorium Karl Riepp, depuis 2008;
- la collégiale Notre-Dame (xvie siècle), Place Nationale, classée aux monuments historiques, élevée au rang de basilique en 1951);
- le couvent des Cordeliers (xvie siècle), Rue des Arènes, classé pour une partie et inscrit pour une autre aux monuments historiques. Il accueille aujourd’hui le palais de justice;
Couvent Cordeliers
- la chapelle de l’hôpital du Saint-Esprit, Allée du Pont roman (xvie siècle), inscrite aux monuments historiques, depuis 1991, aujourd’hui la propriété d’un particulier;
- le couvent des Carmélites (xviie siècle), Rue Mont-Roland, inscrit pour une partie, depuis 1997, et classé pour une autre, depuis 1999, aux monuments historiques;
- le couvent des Dames d’Ounans (xviie siècle), Grande Rue, abrite aujourd’hui le lycée Charles Nodier;
- la chapelle de l’Hôtel-Dieu (xviie siècle), Rue Bausonnet, classée depuis 1928, aux monuments historiques;
- l’oratoire de Truchenne (xviie siècle);
- la chapelle de la maison des orphelins (xviiie siècle), Rue Pasteur, classée depuis 1993, aux monuments historiques;
- la chapelle de l’hôpital de la Charité (xviiie siècle), Grande Rue, classée depuis 1949, aux monuments historiques;
- la loge maçonnique (xviiie siècle), Quai Pasteur et Rue de la Bière, inscrite depuis 2009, aux monuments historiques;
- l’église Saint-Germain d’Azans (xviiie siècle);
- la chapelle du Bon-Pasteur;
- l’église Saint-Fiacre de Goux;
- l’église du Sacré-Cœur de La Bedugue;
- l’église Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Ylie;
- le temple protestant, Rue des Arènes;
- l’église Saint-Étienne;
- l’église Saint-Jean-l’Évangéliste (xxe siècle), Rue Jean XXIII, classée depuis 2007, aux monuments historiques.
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