Etre maître Braconnier
Posté par francesca7 le 20 octobre 2013
Le braconnage désigne la chasse ou la pêche illégale.
Il se définit donc par rapport à la législation, et relativement à la règlementation qui l’applique ; concernant le permis de chasse ou pêche, les dates et lieux de chasse autorisées, et les listes d’espèces autorisées à la chasse/pêche (avec des tailles et âge à respecter le cas échéant).
La portée des effets du braconnage diffère selon qu’il concerne les espèces dites sédentaires, ou grandes migratrices (dans ce dernier cas, le braconnage dans une région ou un pays peut affecter la survie de la population de l’espèce dans un autre pays, ainsi que les services écosystémiques qu’elle rend). Avec des variations selon les lieux et les époques, il existe une large gamme de raisons au braconnage ; de l’alimentation de survie à la vente commerciale de poisson (dont civelle), viande, viande de brousse, peaux, corne, ivoire, carapaces ou trophées (dans ces derniers cas, les cadavres sont souvent simplement laissés sur place). La fragmentation forestière et le développement des réseaux routiers et de nouveaux moyens de transport (avion, hélicoptères, bateaux motorisés, quads) ont augmenté les surfaces braconnées, l’accès aux zones protégées et parfois l’ampleur du braconnage.
À l’origine, selon le Littré, le mot « braconnier » désignait celui qui dirige les chiens (braques).
Au xxe siècle, une partie du braconnage s’est internationalisé, et il est devenu plus technologique (pour le transport, la recherche de l’animal, l’armement, la revente, etc.). À une certaine époque, seule la noblesse anglaise possédait le droit de chasser avec des Lévriers. Les gens de condition inférieure ont alors croisé des Lévriers avec des chiens de travail pour créer le Lurcher. C’est le chien de braconnier par excellence.
Le roman de Garin-le-Loherain, qui date du douzième siècle, nous montre le roi Pépin créant un maître-braconnier. A coup sûr, cette nomination serait plaisante si l’on supposait au mot braconnier le sens défavorable qui s’y attache aujourd’hui.
Il faut donc savoir que, dans l’origine, ce nom fut donné simplement aux valets qui soignaient, pour la chasse au chien d’arrêt, les chiens braques, si connus pour la finesse de leur odorat. Tout grand chasseur avait des braconniers dans ses équipages comme il avait des fauconniers, des loutriers, des louvetiers et des perdrisseurs.
Les braconniers abusèrent-ils des facilités qui leur étaient offertes de chasser à leur profit sur les terres du maître ? Les premiers chasseurs clandestins jugèrent-ils que l’usage du chien braque leur pouvait être d’un précieux usage ? Toujours est-il que le mot braconnier, détourné de son sens primitif, ne s’applique plus qu’aux chasseurs de contrebande, gens sans aveu, qui trouvent dans le vol déguisé du gibier de coupables moyens d’existence.
Si le braconnier pris au XIXe siècle en flagrant défit est ordinairement quitte pour quelques jours de prison, la législation ancienne m’en usait pas avec autant de douceur à son égard.
« Ceux qui chasseront aux grosses bêtes, dit une ordonnance du roi François Ier, et icelles prendront, pour la première foys seront condamnés à l’amende de 250 livres tournois ; ceux qui n’auront pas de quoy payer seront battus de verges jusqu’à effusion du sang ; la seconde foys seront battus de verges autour des forests et garennes où ils auront délinqué, et bannis, sur peine de la hart, de quinze lieues alentour des dites forests et garennes ; la tierce foys seront mis aux galères, ou battus de verges et bannis perpétuellement de nostre royaulme et leurs biens confisquez. »
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