La rivière d’Étel
Posté par francesca7 le 16 octobre 2013
La rivière d’Étel ou ria d’Étel (en breton Stêr an Intel) est un petit fleuve côtier du Morbihan (France), qui coule dans un aber (ou ria), c’est-à-dire que sa vallée profonde est envahie par la mer à marée montante. Elle constitue une petite baie parsemée d’ilots, dont l’embouchure se situe dans l’océan Atlantique au niveau de la ville d’Étel et de celle de Plouhinec.
La rivière d’Étel prend sa source près du village de Penhoët, dans l’est de la commune de Languidic, dans le Morbihan, à environ 100 m d’altitude. Sous le nom de Rion, le cours d’eau se dirige tout d’abord vers l’ouest, jusqu’au sud de Languidic, puis oblique alors vers le sud ; il se nomme alors rivière du Pont-Roc’h.
Au niveau de Nostang, la rivière s’élargit peu à peu et l’influence de la marée commence à se faire sentir. Peu après avoir rejoint la rivière de Landévant et le chenal du Ster en Istrec à Locoal, l’aber de la rivière débute : la rivière d’Étel s’élargit fortement. La rivière est franchie entre Belz et Plouhinec par le pont Lorois et se jette dans l’océan Atlantique après la ville d’Étel. Son embouchure est caractérisée par la barre d’Étel, un banc de sable à la position mouvante.
Au total, la rivière d’Étel mesure 35,1 km. Son aber recouvre 22 km² et pénètre à l’intérieur des terres sur 15 km.
La rivière d’Étel est rejoint par un petit affluent, la rivière du Sac’h (également orthographiée « Sach »), juste au nord de la ville d’Étel.
Du fait des volumes d’eau particulièrement importants qui sont déplacés par les marées, la ria est le siège de courants violents.
À l’embouchure de la ria se trouve la barre d’Étel, un banc de sable sous-marin formé par le croisement des courants et dont la position est variable. Cette barre rend la navigation difficile. Elle a été à l’origine du drame qui s’est déroulé le 3 octobre 1958, causant la mort de neuf personnes lors d’une expédition organisée par Alain Bombard pour tester un nouveau type de radeau de survie. Un rouleau provoqué par la barre a retourné le radeau de Bombard. Le canot de sauvetage Vice-Amiral Schwerer II, qui s’était porté à son secours, a chaviré aussi. Quatre personnes ont péri parmi les occupants du radeau de survie et cinq parmi les sauveteurs, dont Émile Daniel, patron du canot de sauvetage2. En 2008, une exposition commémorant le cinquantenaire de ce drame s’est tenue au musée des Thoniers d’Étel.
L’élevage des huîtres a commencé dans les années 1890 avec l’arrivée du chemin de fer. Il s’agissait tout d’abord uniquement d’huîtres plates, puis à partir de la fin des années 1940, commença l’élevage d’huîtres creuses d’origine portugaise. L’huître creuse japonaise sera introduite en 1970, après l’épizootie de 1970.
Il y a actuellement 75 entreprises de conchyliculture dans la ria, pour la plupart familiales, qui produisent environ 3 000 tonnes d’huîtres par an.
Un ensemble mégalithique de 3 000 m2 a été découvert en 2006 sur le site de Kerdruelland à Belz, en bordure de la rivière, par une équipe de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives).
Une chapelle du XIe siècle est située sur l’île de Saint-Cado.
Un seul pont traverse la ria d’Étel, il s’agit d’un pont suspendu nommé « Pont-Lorois » situé dans la partie sud et qui relie les villages de Kergo et Kergouric (commune de Plouhinec). La voie de circulation routière sur ce pont est la route départementale D781.
Ce pont en a remplacé un autre qui avait été détruit par une tempête en 1895.
Afin de tester un nouveau type de canot de sauvetage, Alain Bombard, en compagnie de six volontaires, tente le 3 octobre 1958 de franchir à bord de son canot de survie de sa conception la barre d’Étel, grande lame à l’embouchure de la ria formée par la conjonction de la marée montante, le flot et les eaux qui s’écoulent de la rivière. Le canot se retourne alors, suivi peu après du Vice Amiral Schwerer II, le bateau de sauvetage présent sur zone. Le bilan est lourd : neuf morts dont quatre parmi les occupants du canot de survie et cinq parmi les marins sauveteurs de la station d’Étel ; Émile Daniel, patron du canot de sauvetage, en fait partie. Par la suite, un des canots de sauvetage de la station d’Étel a été baptisé « Patron Émile Daniel » en sa mémoire. Ce canot a été en service de 1962 à 2003 ; une association œuvre à sa conservation au titre de la sauvegarde du patrimoine maritime.
En 2008, le musée des Thoniers et la ville d’Étel ont organisé une exposition commémorant le cinquantenaire de ce drame.
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