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Les premiers réverbères de Rouen

Posté par francesca7 le 13 octobre 2013

 

(D’après « Revue de la Normandie », paru en 1864)

Ainsi que beaucoup d’améliorations et de découvertes utiles, les réverbères sont nés de la nécessité, imaginés pour éclairer le désordre des rues et pour le combattre, cependant que jusqu’au commencement du XVIe siècle, jamais, en France, on n’avait songé à l’éclairage des rues pendant la nuit. Particulièrement affectée par des violences nocturnes le devant à un contexte âpre, tant sur le plan social que politique, la ville de Rouen fait figure de précurseur en matière d’éclairage, puisqu’il faudra attendre 1667 pour que Paris généralise un tel système.

Les premiers réverbères de Rouen dans HUMEUR DES ANCETRES images-16Qu’on se figure donc, durant les longues nuits d’hiver, la vieille cité rouennaise plongée dans une obscurité complète ; ses rues étroites et tortueuses ; ses porches nombreux, repaires habituels des vagabonds et des voleurs ; puis, grouillant et robant, une multitude en guenilles que le désœuvrement et la misère poussent toujours à mal faire ; les boutiques n’avaient pas alors de devantures vitrées dont le reflet aurait pu diminuer l’obscurité de la rue ; dans ces temps-là, dès la fin du jour, toute boutique était close, et l’on continuait la veillée derrière les planches épaisses qui lui servaient de fermeture.

Aussi, quand la lune ne donnait pas sa clarté, nos rues étaient si sombres, si mal hantées et si peu sûres, qu’il y avait danger à les parcourir sans armes ; les femmes surtout n’auraient pu s’y aventurer sans s’exposer aux plus grossières attaques ; en effet, le soir, les jeunes seigneurs et les jeunes bourgeois aimaient à courir les rues pour y promener leur désœuvrement ; et quand, après une journée passée dans les tavernes à jouer aux dez et aux cartes, à petuner et à boire, ils sortaient la tête échauffée, il n’était mauvais tours auxquels ils ne fussent disposés, et malheur à qui se trouvait sur leur chemin.

A cette époque, les longs soupers étaient en grand usage ; ils se prolongeaient très avant dans la soirée ; mais comme les carrosses étaient encore inconnus, les nobles, aussi bien que les bourgeois et les manants, rentraient à pied chez eux ; les seigneurs se faisaient escorter de leurs valets, portant devant eux des torches allumées ou de grosses lanternes en bois et corne ; les bourgeois faisaient porter de simples lanternes ; mais bourgeois et manants sortaient rarement le soir, même pour vaquer aux soins les plus vulgaires, sans tenir à la main ce meuble important : ce qui, soit dit en passant, donnait une certaine activité à l’industrie des futaillers-tourneurs-lanterniers ; car il se faisait une si grande consommation de ces lanternes, que les statuts de la corporation leur consacrent un article spécial dans lequel il est dit « que le bois des lanternes sera levé de bois de quartier, encorné de bonne corne qui ne soit point percée, et clouée de bons clous de bonne étoffe. »

On comprend mieux encore combien il était nécessaire d’éclairer sa marche le soir, quand on se rend compte de l’état des rues à l’époque dont nous parlons ; car les immondices et les cloaques infectaient la ville, et le défaut de police, en ce point, ne fut pas la moindre cause des maladies qui décimèrent les habitants durant plusieurs siècles.

 dans VILLAGES de FRANCESans parler des crimes nombreux qui se commettaient à la faveur des ténèbres, que d’aventures signalèrent ces nuits sombres ? Que d’enlèvements, que d’intrigues, que de vengeances et que de duels cet état de choses protégea ; que de fois de paisibles habitants attardés chez des parents ou des amis furent effrayés, en regagnant leur demeure, par ces cris, si fréquents alors : au meurtre ! à l’assassin ! ou bien par le bruit des épées qui se croisaient non loin d’eux, entre des coureurs de tavernes se battant pour des ribaudes ; d’autres fois, c’était un cadavre gisant au milieu de la rue, et que tout-à-coup ils découvraient, ou percé de coups, ou portant sur son visage le signe évident du mal qui l’avait tué ; car, on le sait du reste, la peste faisait alors tant de victimes qu’il ne se passait pas un matin qu’on n’en découvrît quelques unes, tant dans les rues que sous les tréteaux des regrattières !

A ces désordres habituels des rues, l’échiquier de Normandie, devenu sédentaire sous Louis XII et bientôt créé parlement par François Ier, tenta d’opposer des mesures de police ; mais les temps étaient difficiles ; en vain, par des arrêts de 1508 et 1513, fut-il interdit « de porter masques, nez ou barbes, ou autres choses pouvant déguiser le visage, » parce que « ces gens masquez et embastonnez se rendaient de maison en maison, soubz prétexte de jouer aux dez, et troublaient le repos public » ; rien n’y pouvait faire, et le mal augmentait de jour en jour.

La disette vint encore augmenter la gravité de la situation et ajouter un nouvel élément aux causes ordinaires du désordre ; durant les années 1521 et 1522, la récolte du blé fut telle, que littéralement on peut dire que le pauvre peuple mourut de faim, aussi bien dans les campagnes que dans les villes ; de là des émigrations continuelles et une affluence considérable de mendiants, qui venaient à Rouen dans l’espoir d’y pouvoir vivre plus facilement qu’ailleurs. C’était là, pour la ville, un surcroît d’embarras pendant le jour, mais aussi le danger et le désordre dans les rues étaient bien plus grands encore pendant la nuit.

Dans l’espoir de porter remède à un tel état de choses, le parlement rendit, à la date du 29 janvier 1521, un arrêt qui peint trop bien la situation pour que nous n’en donnions pas ici les termes : « Aulcuns compaignons, y est-il dit, tant de Rouen que de Darnetal, Carville, Bourdeny, le Vivier, Saint-Aubin et autres paroisses près la ville, s’étant mis parles champs et chemins, par bandes et tourbes, détroussent les laboureurs et marchands qui apportent du blé à la halle, les rançonnent et les pillent

« (…) Pour à quoi remédier la Court ordonne que, comme aux dites communes, y a grand nombre et multitude de gens oisifs et vagabonds qui n’ont maître, ni adveu, vivant mal chacun jour,

Le lieutenant du bailly bien accompagné de gens de la cinquantaine et sergentz de la ville, se transportera aux dites paroisses, s’enquerrera en chacune maison quel nombre de gens y a « vivant sous les maîtres, quels gens et serviteurs en sont partis, comme ils vivent et où ils sont ou peuvent être, prendra leurs noms, par écrit, saisira tous les basions qu’il trouvera ès maisons, comme « piques, demi-piques, javelines, hallebardes, goulpes, espieux, haches d’armes, couleuvrines à main et à crochet, arcs, arbalestres, etc., qu’il déposera à l’hôtel commun pour les rendre en temps et lieu. »

Cet arrêt, non plus que beaucoup d’autres rendus dans de semblables circonstances, ne reçut qu’une exécution bien incomplète, et souvent le parlement dut y rappeler le bailli et les enquêteurs. En essayant de rétablir l’ordre dans la banlieue, le parlement espérait, du même coup, diminuer les embarras de la ville ; mais d’autres épreuves lui étaient réservées ; la peste suivit de près la disette, qui l’avait engendrée, et la désolation devint générale.

Cependant de nouvelles calamités devaient s’ajouter encore à celles-là. Luther venait de se séparer de l’Eglise et de lever l’étendard de la révolte contre elle ; déjà la théorie nouvelle, portée par de zélés prédicants, avait franchi la frontière et se répandait en France avec une, rapidité que les circonstances expliquent facilement : profitant habilement des nombreux abus qui signalèrent cette époque malheureuse, et mettant à profit la misère du peuple et son mécontentement légitime par l’état de souffrance dans lequel il était plongé, les zélateurs de la réforme pénétrèrent à Rouen. Bientôt la ville fut inondée de petits livres composés par Martin Luther ; et bientôt aussi ces petits livres donnèrent lieu à des querelles et à de bruyantes controverses qui devaient amener, par la suite, de lamentables conséquences.

Mais pour ne parler que du désordre des rues, et ne point oublier que nous ne recherchons ici que l’origine des réverbères, bornons-nous à dire que cette propagande vint mettre le comble à l’émotion populaire, déjà si vivement surexcitée par toutes les autres causes que nous avons indiquées. Cependant le parlement, qui ne pouvait voir, en 1523, les tentatives de Martin Luther du même oeil que l’ont pu voir les légistes des XVIIIe et XIXe siècles, crut qu’il lui suffirait de déployer contre ses adhérents toutes les rigueurs de la justice.

En conséquence, le 9 mars 1523, il rendit et fit publier l’arrêt suivant : « Veu par la cour la requête du procureur général, ensemble la déclaration de N.&nbsp S. P. le Pape, et examen fait sur ce par la faculté de théologie en l’université de Paris, et tout ce que le procureur général a mis et produit à la fin de sa requête,

« Veu et considéré à grande et meure délibération,

« Dit est, que tous et chacun les livres qui faits et composés ont esté, intitulez sous le nom du dit Martin Luther, comme scandaleux, contenant contes et choses dampnées et reniées, contraires aux saints conciles et déclarations de l’Eglise, seront publiquement ars et bruslez devant l’église Notre-Dame de Rouen ; enjoint et commande la Court à toutes personnes ecclésiastiques, laïques et autres de quelqu’état et condition qu’elles soient, en temps qu’il y en aura en la vicomtée Rouen, de apporter et mettre devant le greffier de la Cour tous et chacun des livres qu’ils auront intitulés et nommés du dit Luther, et ce de dans huit jours sous peine de prison et pugnition arbitraire, etc. »

Mais ni cet arrêt, ni les rigueurs extrêmes qui furent bientôt déployées tant contre les propagateurs de l’hérésie que contre ceux qui semblaient y prêter l’oreille, ne devaient parvenir à en arrêter les progrès. Pour échapper aux poursuites dont ils étaient l’objet, les prédicants avaient organisé, dans différents quartiers de la ville, des conciliabules secrets où se réunissaient tous les adhérents. On s’y rendait en silence et avec circonspection ; mais la sortie était beaucoup moins calme. Surexcités par des discours enthousiastes, les réformateurs se répandaient dans les rues, et par leurs bruyantes provocations molestaient les bourgeois paisibles. C’était à chaque instant des cris d’alarmes et des rixes sanglantes qui jetaient l’effroi dans les familles et qui faisaient dire au parlement, dans un arrêt du 3 décembre 1522 : « Que tout estoit au plus grand désordre et confusion qu’il peut estre porté. »

Dans des circonstances aussi graves, le parlement, le bailli et les échevins se concertèrent pour aviser au plus pressé. On se réunit à l’Hôtel de Ville, et l’on y adopta diverses mesures de police, tant pour arrêter les progrès de la peste que pour comprimer le désordre des rues. On organisa le guet de nuit.

L’organisation du guet de nuit était sans doute une mesure très urgente et très nécessaire ; mais on comprit bientôt qu’il y avait autre chose à faire. Depuis 1521, plusieurs arrêts du parlement, en constatant « que le nombre des aventuriers, des marauds, des gens oisifs et des vagabonds ne faisait que s’accroître, et que les mauvaises rencontres du soir devenaient chaque jour plus dangereuses », avait ordonné « que ès maisons où y a fenestres, de 6 maisons en 6 maisons, les demeurants ou tenants seraient tenus avoir et mettre une lanterne, et dedans icelle chandelle allumée. »

Ce ne fut donc pas seulement en 1552, comme on l’a dit à tort, que l’on eut, à Rouen, la première idée des réverbères ; car, assurément, ces lanternes placées de six maisons en six maisons ne pouvaient manquer d’amener bientôt une organisation meilleure de l’éclairage des rues. En effet, ces premiers essais n’ayant répondu qu’à peu près aux nécessités du moment, le parlement, à la date du 9 juillet 1524, rendit l’arrêt suivant :

« Veu l’avis et délibération faite en l’hôtel commun…

« Et afin d’éviter le bruit et le danger des boutefeux, que l’on dit estre espartys en grand nombre par le royaulme ;

« La court ordonne premièrement : en ensuivant ce qui déjà a esté ordonné et commencé de faire, que ès maisons où il y a fenestres sur rue, de six maisons en six maisons, les demeurants ou tenants lesdictes maisons seront tenus, chacun en leur tour, selon le rolle qui en sera faict, avoir et tenir lanternes, et dedans icelles une chandelle qu’ils allumeront à l’heure de dix heures du soir et jusques à quatre heures du matin. Et si faire se peult, mettront lesdites lanternes en une corde qui sera mise au parmy [travers] de ladite rue, de fenestre en aultre, à ce que lesdites lanternes et chandelles puissent rendre plus grande clarté. »

Voilà, assurément, un second pas de tait, et cette fois le réverbère est trouvé. Mais malgré l’utilité si bien constatée d’éclairer les rues, il s’écoulera encore plus d’un siècle et demi avant que cette mesure reçoive sa consécration. Durant tout le XVIe siècle, mais seulement quand les circonstances l’exigent, quand la paix publique est menacée, les rues sont éclairées ; le calme se fait-il, tout rentre dans les ténèbres. C’est ainsi que dans les années 1550, 1552, 1559, et plus tard, au temps de la Ligue, on trouve des arrêts du parlement ordonnant d’allumer les lanternes au parmy des rues. En 1559, le danger étant devenu plus grand, l’es assemblées des protestants plus tumultueuses, il fut ordonné « à chacun habitant de mettre une lanterne ou fallot à sa maison, qui porte telle lumière sur les rues, que l’on puisse « voir et connaître les personnes qui passent. »

Cependant l’usage des lanternes et l’éclairage des rues ne s’établit pas encore ; il semble même que la tradition s’en perdit vers la fin du XVIe siècle, car il ne paraît plus alors que ce moyen primitif d’éclairer les rues ait été employé. On voit même avec étonnement, durant toute la première moitié du XVIIe siècle, si agitée pourtant et si troublée par tant de causes diverses, les rues de Rouen retomber dans la plus profonde obscurité.

1-11Ni les troubles causées par la mort d’Henri IV, ni les menées de la duchesse de Longueville, ni les intrigues de la Fronde, qui rendirent nos rues si tumultueuses, rien ne put rappeler à la nécessité d’éclairer les rues. On était tellement habitué à cette obscurité, que l’on n’y pensait pas. On comptait sur la surveillance de la cinquantaine et sur celle des enquêteurs et des sergents, et quant aux excursions nocturnes, on les faisait la lanterne à la main. Et pourtant, que de scènes sanglantes, que d’attaques de toutes sortes contre les personnes et contre les propriétés. Pas de nuit, en effet, pendant laquelle des garnements, armés d’espées ou d’armes à feu, n’attaquassent femme, fille ou propriété. Les portes défoncées, les domiciles violés, les rixes continuelles, les vols, les bruyantes promenades par bandes, telles sont les causes qui occupent le siège du bailliage criminel pendant toute cette année 1658, que nous avons prise au hasard comme point de comparaison entre le XVIe et le XVIIe siècle.

Il en devait être encore longtemps ainsi, et si, quelques années plus tard, en 1667, après qu’un sieur de la Reynie eut organisé, à Paris, l’éclairage des rues, on se souvint à Rouen des essais du XVIe siècle, et si on les appliqua de nouveau, ce fut encore au moyen de la corde placée au parmy de la rue et aux dépens des propriétaires ou habitants des maisons désignées à tour de rôle.

Cela dura jusqu’en 1697 ; mais cette année Louis XIV donna un édit sur la police des lanternesqui rendait la mesure obligatoire et la mettait à la charge des villes. Après l’enregistrement de cet édit par le parlement et sa présentation à l’Hôtel de Ville, au mois d’août de la même année, les maire et les échevins nommèrent une commission pour en préparer l’exécution.

La commission, après le toisé des rues, reconnut qu’il fallait pour la ville de Rouen huit cents lanternes, et l’on déploya une si grande activité, que le 16 décembre 1697 toutes furent placées. On avait planté soixante-deux poteaux en bois de chêne de vingt-cinq pieds de long, dont trois pieds en terre ; on avait posé cent guichets en chêne pour serrer les cordes, sept cents poulies seulement avaient été d’abord jugées nécessaires. En outre, les échevins avaient fait acheter douze petites clochettes d’un même timbre, que des agents étaient chargés d’agiter dans les douze sections de la ville pour annoncer l’heure d’allumer.

C’était encore un grand pas de fait, puisque l’éclairage des rues était maintenant réglementé et rendu obligatoire pendant l’hiver, mais il y avait beaucoup à faire encore. La façon des réverbères était bien uniforme, mais le système d’éclairage n’était guère amélioré. Ce n’était plus des lanternes en bois, il est vrai, mais c’était toujours une chandelle qui brûlait dedans. Disons tout de suite, cependant, que l’on employait des chandelles des quatre à la livre, et que, du 16 décembre 1697 au 15 mars 1698, il en fut brûlé 16 400 livres.

Afin d’obtenir l’éclairage au meilleur marché possible, on le mit en adjudication au rabais, en deux articles ; le premier article, l’entretien et la suspension des 800 lanternes, fut adjugé pour l’année 1703, par le prix de 840 livres, et le second, la fourniture des chandelles des quatre à la livre et de première qualité, fut accordé par le prix de 30 livres les 100 livres. L’éclairage commençait le 22 octobre de chaque année, et devait durer jusque vers les 20 ou 25 mars suivant.

Une difficulté s’éleva entre les échevins et le lieutenant-général de police ; les échevins prétendaient que, puisque c’était eux qui faisaient les frais de l’éclairage, c’était devant eux que devaient se faire les adjudications ; le lieutenant-général, en s’appuyant sur l’édit de 1697, soutint le contraire. On plaida longtemps sur ce point, et ce ne fut qu’en 1701 que la question fut tranchée par le Conseil d’état au profit du lieutenant-général de police.

Les lanternes restèrent à l’état primitif jusqu’en 1768 ; à cette époque, on y apporta quelques améliorations ; en 1770, on en changea un peu la forme et enfin, en 1779, les réverbères à l’huile remplacèrent définitivement les anciennes lanternes. Nous pourrions ajouter ici bien des détails sur les briseurs de lanternes, sur les garnements qui se plaisaient à les éteindre à coups de pierres.

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Les remparts de saint Malo

Posté par francesca7 le 13 octobre 2013


Les remparts de saint Malo dans Bretagne 220px-Saint-Malo_mairieTout visiteur de Saint-Malo se doit d’en faire le tour par les anciens remparts.

L’édification de ceux-ci a commencé en 1144, sous l’impulsion de l’évêché d’Aleth transférant ses assises sur le rocher, la configuration du lieu permettant une meilleure défense. L’histoire attribue toutefois l’essentiel de sa construction au 13ème et 14ème siècle.

Le tour des remparts est sans doute la première attraction touristique de Saint-Malo. Ces remparts ceignent entièrement la ville et on peut en faire le tour virtuellement sur le site de l’office du tourisme malouin.

Le château de Saint-Malo, qui héberge aujourd’hui la mairie, a été construit par les ducs de Bretagne puis aménagé et modernisé par Siméon Garangeau, disciple de Vauban. Par ailleurs son donjon abrite actuellement le musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin. Intégré à la partie nord de l’enceinte par la porte Saint-Thomas, il s’en sépare – au sud-est de la porte Saint-Vincent- par une interruption, cette dernière correspondant à l’ancienne douve qui l’isolait du reste de la ville.

Au centre de la Cité historique se dresse la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo, dédiée à saint Vincent de Saragosse, repérable à son clocher dominant les toits.

Sur le tour des remparts – mais au aussi dans la ville – on trouve disséminées les statues de Jacques Cartier, Duguay-Trouin, Surcouf , Chateaubriand ou de Mahé de la Bourdonnais.

Comme autres points d’attraction permanents aux abords des remparts, le Fort National, au nord de la Cité historique, est accessible à marée basse, tout comme le fort du Petit Bé, et la tombe de Chateaubriand sur l’île du Grand Bé.

1060px-S1_mal0 dans VILLAGES de FRANCE

De l’enceinte médiévale de la ville, il ne reste, outre la portion comprise dans le château, que la Grand’Porte avec ses deux belles tours ornées de mâchicoulis (15e siècle), la partie dite des Petits Mursentre la tour Bidouane (XVe siècle) et le gros bastion de La Hollande (17e siècle). Une table d’orientation a été mise en place en 2007 sur la plate-forme supérieure de la tour Bidouane.
Les trois quarts de l’enceinte ont été remplacés entre 1708 et 1744 lors de quatre agrandissements successifs qui ont permis à l’intra-muros de passer de 16 à 24 hectares et de gagner de nouveaux quartiers construits sur l’ancien port avec les actuelles portes Saint-Vincent et de Dinan ou vers la mer (porte Saint-Thomas et place Vauban).
Une dernière rectification fut réalisée vers le milieu du XIXe siècle entre le fort La Reine (XVIIe-XVIIIesiècles) et le cavalier des Champs-Vauverts (XVIe-XVIIe siècles).

remparts-saint-malo-p105022Les remparts furent restaurés au 15ème et 16ème siècle et divers ouvrages fortifiés y furent ajoutés au 17ème siècle, après qu’un incendie eut ravagé la ville en 1661. 8 Portes et 2 poternes en permettent l’accès : la Porte de Dinan venant de la cale, la Porte Saint-Louis face au bassin Vauban, la Grande Porte, monumentale, entourée de 2 tours imposantes, édifiée en 1582 et menant droit à la cathédrale, la Porte Saint-Vincent située au pied du château et la Porte Saint-Thomas ouvrant sur la plage de Paramé. Ces dernières sont plus récentes, datant respectivement de 1709 et 1737. Plus petites et faisant face à la mer, la Porte des Champs Vauvert, des Bés et Saint-Pierre s’ouvrent au pied des Petits Murs, partie la plus ancienne des remparts (12ème siècle). La poterne d’Estrées et celle Aux Normands ouvrent au Nord et à l’Ouest.

 

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LE MYSTERE DE CARNAC

Posté par francesca7 le 13 octobre 2013


en compagnie de son ami Maxime du Camp, Gustave Flauber (1821-1880) parcourt à pied les côtes bretonnes et normandes, de la Loire à la Seine, au printemps de 1847. L’auteur de Madame Bovary encore influencé par le romantisme ambiant, consigne ses impressions dans un recueil intitulé Par les Champs et par les grèves, œuvre publiée après sa mort. Il ne se prive pas d’ironiser sur le mystère des « cailloux » de Carnac.

LE MYSTERE DE CARNAC dans Bretagne 220px-thumbnail« Voilà donc ce fameux champ de Carnac qui a fait écrire plus de sottises qu’il n’a de cailloux ; il et vrai qu’on ne rencontre pas, tous les jours, des promenades aussi rocailleuses ; Mais, malgré notre penchant naturel à tout admirer, nous ne vîmes qu’une facétie robuste, laissée là par un âge inconnu pour exciter l’esprit des antiquaires et stupéfier les voyageurs ; On ouvre, devant, des yeux naïfs et, tout en trouvant que c’est un peu commun, on s’avoue cependant que ce n’est pas beau. Nous comprîmes donc parfaitement l’ironie de ces granits qui, depuis les Druides, rient dans leurs barbes de lichens verts à voir tous les imbéciles qui viennent les visiter. Il y a des gens qui ont passé leur vie à chercher à quoi elles servaient ; et n’admirez-vous pas d’ailleurs cette éternelle préoccupation du bipède sans plumes, de vouloir trouver à chaque chose une utilité quelconque ?

[…] Il y a un Karnak en Egypte, s’est-on dit, il y en a un en Basse Bretagne, nous n’entendons ni le copte, ni le breton ; or, il est probable que le Carnac d’ici descend du Karnak de là-bas, cela est sûr, car là-bas, ce sont des sphinx alignés, ici ce sont des blocs, des deux côtés, de la pierre ; D’où il résulte que les Egyptiens (peuple qui ne voyageait pas) seront venus sur ces côtes (dont ils ignoraient l’existence), y auront fondé une colonie (car ils n’en fondient nulle part) et qu’ils y auront laissé ces statues brutes (eux qui en faisaient de si belles), témoignage positif de leur passage (dont personne ne parle). »                *

Gustave Flauvert.

Ce n’est pas pour rien que Carnac signifie « lieu où il y a des monticules de pierres ». Ici poussent les pierres, et avec elles les légendes. Entrez dans un univers de landes et de menhirs.

Site mégalithique

Les alignements de Carnac sont situés en Bretagne, dans le Morbihan. Ce site mégalithique exceptionnel s’étend sur plus de 4 kilomètres. Il est constitué d’environ 4 000 pierres levées, que ce soient des menhirs ou dolmens, et se découpe en plusieurs alignements placés d’ouest en est : Ménec, Toul-chigan, Kermario, Manio, Kerlescan et petit Ménec. Une curiosité frappe l’œil : dans chaque alignement, les menhirs sont placés par ordre décroissant de grandeur. Les pierres pèsent 1 à 2 tonnes en moyenne, mais il y en a de beaucoup plus lourdes.

Légendes de pierres

Pourquoi toutes ces pierres dressées, méticuleusement alignées et par ordre décroissant ? De nombreuses légendes tentent de résoudre le mystère des alignements de Carnac, et la plupart associent les menhirs à la fertilité. La plus célèbre est la légende de saint Cornély, pape à Rome de 251 à 253, qui d’un signe de croix aurait transformé des soldats romains en menhirs pour leur échapper. Et il est vrai que ces pierres brutes, rangées sur plusieurs lignes, évoquent étonnamment une armée en bataille.

Culte religieux ou observatoire astronomique ?

Deux théories s’opposent pour expliquer les alignements de Carnac.

Théorie du culte religieux : Au début du XXe siècle, James Miln et Zacharie Le Rouzic entreprennent des fouilles archéologiques sur le site. Ils veulent démontrer que les alignements sont liés à des cultes sacrés. Ils établissent ainsi les origines des alignements ; érigés au Néolithique entre le Ve et le IIe millénaire av. J.-C. par des tribus sédentarisées, ils constitueraient un culte voué aux morts et seraient en réalité un gigantesque tombeau collectif. Les files de menhirs indiqueraient le chemin vers un espace sacré : les enceintes.

Théorie de l’observatoire astronomique : Selon certains chercheurs, les alignements de Carnac seraient un immense observatoire astronomique. Certains grands menhirs, comme le Géant du Manio, permettraient à certaines périodes de l’année de calculer la position des astres.

Musée de la Préhistoire

Créé par James Miln et Zacharie Le Rouzic, ce musée expose une riche collection préhistorique, avec plus de 6 600 objets provenant d’une centaine de sites archéologiques du Morbihan. 10 place de la Chapelle, 56340 Carnac. Tél. : 02 97 52 22 04.

telechargement-5 dans MorbihanAccès

Depuis le village de Carnac, prendre la D196 pour rejoindre les alignements du Ménec. Continuer en direction de Kerlescan pour gagner les alignements de Kermario et de Kerlescan. Pour les alignements du Petit Ménec, tournez à gauche sur la D186 après Kerlescan, puis empruntez le premier chemin forestier à droite.

Depuis 1991, le site est fermé au public en été afin de préserver la lande qui pousse autour des pierres. Même si vous ne pouvez pas circuler entre les alignements, cela ne vous empêche pas de les admirer.

 

Où manger dans les environs

Pour déguster de délicieuses galettes au blé noir, poussez jusqu’à Quiberon, où une crêperie et son feu de cheminée vous attendent. La Closerie de Saint-Clément, 36 rue Saint-Clément, 56170 Quiberon. Tél. : 02 97 50 40 00.

 

Les mégalithes de la région de Carnac, sur la côte ouest de la Bretagne, sont les plus vieux monuments connus d’Europe ; ils sont antérieurs à Stonehenge, en Angleterre, de plus de deux mille ans. Alors que ce dernier site se présente comme un ensemble unique, propice au mysticisme qui fait sa célébrité, il paraît modeste en comparaison de l’ampleur mégalithique du site français.

Du point de vue du nombre de pierres dressées à Carnac, de leur taille et de leur poids. Il y a, à Stonehenge, quatre-vingts pierres ; à Carnac, quatre mille. La plus lourde pierre de Stonehenge pèse 46 tonnes ; à Carnac, le Grand Menhir Brisé (Roche aux Fées) est le bloc le plus imposant jamais traité et charrié dans l’Europe ancienne. Avant qu’il ne se brise en quatre morceaux – vraisemblablement lors d’un tremblement de terre en 1722, il mesurait 19,8 mètres de haut et pesait plus de 319 tonnes. Selon des recherches récentes, il servait de point d’observation pour l’étude des phases de la lune ; mais selon la plupart des avis, son emplacement près d’un tertre funéraire, lui donnait la fonction de garder ; les morts. Or, comparativement, l’énorme Roche aux Fées n’est qu’un petit morceau, de l’ensemble mystérieux de Carnac.

Carnac est l’un des mystères les plus durables de l’archéologie, écrit Evan Hadingham, spécialiste britannique de ce site comme de Stonehenge. Les immenses questions irrésolues qu’il pose sont aussi palpitantes que celles des pyramides. Après deux cents ans, pour le moins, d’investigation scientifique, le secret de Carnac demeure en grande partie inviolé.

Vue de la ville depuis le tumulus Saint-MichelL’un de ses mystères a néanmoins été percé, il y a peu. Pendant des siècles, les historiens croyaient que ces mégalithes avaient été élevés par les Celtes de Gaule pour leurs prêtres, les druides. Bien qu’on ait eu l’intuition, dès le milieu du XVIIIe siècle, que Carnac fût pré-celtique, il a fallu attendre 1959 pour que les scientifiques puissent dater ces mégalithes en utilisant la méthode de datation au carbone 14 ; ils seraient de 4 3 00 av J. C ; les plus anciens, dont le ténébreux couloir funéraire de Kercado près de Carnac, remonteraient à 4 650 av J.C. Après une autre forêt se trouvent les  alignements de Kerlescan (lieu de la crémation), vers l’Est, sur à peine 365 mètres. Ces treize rangées parallèles, de 540 pierres, paraissent s’arrêter net à Kerlescan.

Le dernier et plus petit alignement, qui comprend cent pierres, se trouve au Petit Ménec.  Curieusement, bien que ces pierres nous renvoient si loin en arrière, on ne trouve aucun témoignage écrit important à leur sujet avant le XVIIIe siècle. Cette lacune n’a fait qu’encourager les affabulations folkloriques et les croyances mythiques sans nombre, qui ont été répétées avant que nous ayons quelques certitudes historiques.  À commencer par la légende de Corneille, saint patron de Carnac et protecteur de son bétail, ancien pape. L’histoire raconte qu’il fuyait devant les légions romaines et se dirigeait vers sa Bretagne natale, avec un chariot attelé de bœufs ; il arriva sur une colline, au nord de l’actuel Carnac, et là, se voyant encerclé par l’armée romaine, il réalisa le miracle de changer les soldats en autant de pierres.

Ainsi, les rangées de granit ne seraient autres que ces soldats romains, chacun différent des autres, pétrifiés à jamais.  La plupart des savants du XVIIIe siècle étaient presque unanimes à penser, tout comme de nombreux scientifiques, jusqu’à la datation au carbone 14, que les grands menhirs étaient de l’époque de César. Pour eux, c’était là l’œuvre des druides.  De nombreuses théories excentriques vont des plus matérialistes (ces rangées de menhirs ont été bâtis par les Romains comme pare vents pour leurs tentes), aux plus vulgaires (c’étaient des voies le long desquelles officiaient des prostituées), en passant par celles relevant du sport (c’était un terrain de criquet ou de golf) et les inévitables extravagances sur les extraterrestres (encore une piste d’atterrissage pour leurs navettes) jusqu’à une époque récente, tout comme dans le cas du Géant de Cerne Abbas, les mégalithes de Bretagne ont été intégrés à d’anciens rites de fertilité. À Cruz Moquen, les femmes levaient leurs jupes en face des dolmens, dans l’espoir de tomber enceintes. Et dans un autre rituel, au soir du Premier Mai, les femmes sans enfants glissaient, nues jusqu’à la taille, le long des pierres inclinées du Grand Menhir Brisé.

 

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