le Château de Bussy Rabutin
Posté par francesca7 le 6 octobre 2013
par sa riche et originale décoration intérieure, ce château constitue une curiosité révélatrice des états d’âme de son étonnant propriétaire. Situé à mi-pente d’une colline au voisinage d’Alise Ste Reine (21). A 6 kmg de Venarey les Laumes.
Tout dans le château rappelle le destin de Roger de Rabutin : « nous pénétrerons dans un château rempli d’emblèmes qui peignent l’amour trompé dans son espoir et l’ambition malheureuse dans ses projets ». (A.L Milin) Le château de Bussy-Rabutin ou château de Bussy-le-Grand est un château du xiie siècle et xive siècle de style Renaissance, à Bussy-le-Grand, en Côte-d’Or en Bourgogne. Le château est classé Monument Historique en 1862, le domaine est classé monument historique le 29 mars 2005 et le château est labellisé Maisons des Illustres. Propriété de l’état depuis 1929 avec une centaine d’autres monuments, il est géré et animé par le centre des monuments nationaux du Ministère de la Culture.
LES MESAVENTURES DE ROGER DE RABUTIN : L’art de la plume, si favorable à Madame de Sévigné, sa cousine, causa bien des ennuis à Roger de Rabutin, comte de Bussy (1618-1693), que Turenne, égratigné par ses scies, décrivait au roi comme « =le meilleur officier de ses armées, pour les chansons ». S’étant compromis, en compagnie de libertins, dans une orgie au cours de laquelle il improvisa et chanta des couplets tournant en ridicule les amours du jeune Louis XIV et de Marie Mancini, il fut exilé en Bourgogne par ordre du roi. Rejoint dans sa retraite pas sa tendre compagne, la marquise de Montglat, il composé, pour la divertir, une Histoire amoureuse des Gaules, chronique satirique des aventures galantes de la cour. Ce libelle conduisit son auteur tout droit à la Bastille où il séjourna un peu plus d’un an avant d’être autorisé à retourner en exil dans ses terres (en 1666), mais célibataire cette fois, la belle marquise s’étant montrée fort oublieuse. Sa fille, veuve de Coligny, le rejoindra plus tard.
Le château de Bussy-Rabutin fait cohabiter plusieurs époques. La cour d’honneur est entourée de galeries au décor typique de la première Renaissance française et la toiture est en ardoise. La riche et originale décoration intérieure est quant à elle, l’oeuvre intégrale de l’écrivain Roger de Bussy-Rabutin.
Ce château fort du 15ème siècle fut racheté à la Renaissance par les Comtes de Rochefort, lesquels firent abattre le mur qui fermait la cour (la courtine) transformèrent les quatre tours de défense en tours d’habitation et dotèrent les ailes d’une décoration raffinée. La façade est du 17è. Commencé par le grand-père DE Roger de Rabutin, le rez de chaussée date du règne de Louis XIII, alors que les parties supérieures évoquant le premier style Louis XIV furent terminées en 1649.
A l’intérieur du château, toute la décoration des appartements, cage dorée où l’exilé exhale sa nostalgie de l’armée, de la vie de cour, son ressentiment envers Louis XIV et se tenace rancune amoureuse, a été conçue par Bussy Rabutin lui-même.
- le Cabinet des devises (ou salle à manger)
Encastrés dans la boiserie, panneaux figuratifs ou allégoriques et savoureuses devises composées par le maître de maison forment un assemblage imprévu. Des vues de châteaux et monuments dont certains n’existent plus figurent sur les panneaux supérieurs. Sur la cheminée, portrait de Bussy Rabutin par Lefèvre, élève de Lebrun. Le mobilier est Louis XIII.
- l’Antichambre des hommes de guerre
Les portraits de 65 hommes de guerre célèbres, de Du Guesclin jusqu’à notre hôte, « maistre de camp, général de la cavalerie légère de France », sont disposés sur deux rangs tout autour de la pièce. Quelques-unes de ces toiles sont des originaux, la plupart des copies exécutées au 17ème siècle. L’ensemble n’en présente pas moins un intérêt historique indéniable. Les boiseries et les plafonds sont décorés de fleurs de lys, de trophées, d’étendards et des chiffres enlacés de Bussy et de la marquise de Montglat. Sur les panneaux du bas, entre les croisées, observer deux devises qui évoquent la légèreté de la maîtresse infidèle.
- la Tour Dorée
l’exilé s’est surpassé dans la décoration de décoration de cette pièce où il avait installé son bureau (il s’y est fait représenté en empereur romain). Entièrement couverte de peintures, elle occupe le premier étage de la tour Ouest. Les sujets empruntés à la mythologie et à la galanterie de l’époque sont accompagnés de quatrains et de distiques ravageurs. Sous le plafond à caissons richement décoré, une série de portrait (copies) des grands personnages des règnes de Louis XIII et de Louis XIV couronne l’ensemble.
- La Chapelle
La galerie des rois de France mène à la tour Sud qui abrite un petit oratoire orné d’un beau mobilier (retable de pierre du 16è siècle représentant la Résurrection de Lazarre et une Visitation du 18ème siècle en pierre polychrome et en costumes bourguignons).
Jardins et parcs. Un part de 34 ha, étagé en amphithéâtre avec de beaux escaliers de pierre, compose une magnifique toile de fond aux jardins attribués à Le Nôtre, aux statues (17è au 19è siècle) aux fontaines et aux pièces d’eau.
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