Jean Constantin, l’ambianceur
Posté par francesca7 le 3 octobre 2013
Jean Constantin (né en 1923 à Paris, mort en 1997 à Noisy-le-Grand) est un auteur-compositeur-interprète de chansons françaises. Il apprend seul à jouer du piano en écoutant du jazz et en s’aidant de quelques méthodes. Cet autodidacte aime autant l’écriture que la scène. Il signe des chansons qui sont devenues des standards ainsi que de nombreuses musiques de films. Il est notamment l’auteur des paroles de la chanson Mon manège à moi, interprétée par Édith Piaf.
Marié à la chanteuse et comédienne Lucie Dolène, dont la voix surprenante est connue du grand public dès 1962 lors de la ressortie du film Blanche-neige et les sept nains de Walt Disney. Jean et Lucie sont les parents des chanteurs Olivier Constantin, Virginie Constantin (choriste pour Laurent Voulzy entre autres) et du percussionniste François Constantin (musicien notamment de Véronique Sanson, Dany Briant et Richard Bona).
En 1959, il signe la musique d’un des films emblématiques de la Nouvelle Vague, Les Quatre Cents Coups de François Truffaut. Juliette Gréco enregistrera une version chantée du thème principal du film, Comment voulez-vous ? (paroles de Jean Constantin).
Outre Les Quatre Cents Coups, il écrit de nombreuses musiques de film, notamment Bonjour sourire, Flash-back, La Française et l’amour.
On trouve aussi Jean Constantin, mais cette fois-ci en tant qu’acteur, au générique des films : Candide ou l’optimisme au XXe siècle, et Le Caïd de Champignol (de Jean Bastia, avec Jean Richard et Michel Serrault). En 1959, dans Le Baron de l’écluse de Jean Delannoy, il interprète le rôle du Prince Sadokan aux côtés de Jean Gabin et Micheline Presle.
Mort de Jean Constantin, chanteur-compositeur.
Il s’appelait vraiment Jean Constantin, il était né à Paris le 9 février 1923. Sa mère était Suisse, comptable, son père chef d’atelier dans la mécanique. Très tôt, il montre un intérêt pour le piano. Malgré des cours de classique, c’est plutôt le jazz qui l’attire, et il fait ses premiers pas de musiciens dans ce dans ce registre.
Il est remarqué par Bruno Coquatrix lors d’un concours de jeunes talents à L’Alhambra: Constantin, qui a oublié son texte, s’est lancé dans des improvisations qui ont mis la salle dans sa poche. Il débute à l’Olympia avec quatre chansons » Pathé Marconi lui fait enregistrer un premier disque, à l’époque des 25 centimètres.
Jean Constantin a plusieurs cordes à son arc: il écrit pour lui, et pour les autres. Sur une musique de Norbert Glanzberg, il signe Mon manège à moi, sur les paroles – succintes- du jeune Nougaro, il compose Où sont passées mes pantoufles. Souvent, il est l’auteur des paroles et de la musique comme dans Mets deux thunes dans l’bastringue , un petit chef d’oeuvre de la musique populaire des années 50, illustré, entre autres, par Lucienne Delyle ou Renée Lebas. Truffaut lui commande la musique des 400 coups. C’est aussi lui qui a tricoté Mon truc en plume pour Zizi Jeanmaire. A côté de ses talents d’habilleur sur mesure, Jean Constantin poursuit une carrière de chanteur. Il est une sorte de chaînon entre Bobby Lapointe, Dario Moreno et le Gainsbourg de l’époque couleur café. Ses chansons relèvent de la fantaisie la plus pure, du Pacha («chacha cha du shah») au Ton thé t’a-t-il ôté ta toux, mais musicalement, ça se tient: entre salsa, jazz et »bastringue.Il a derrière lui les meilleurs musiciens de Paris, sur scène ou sur disque. La voix est bougonne et musicale, ironique et chaude. Les enregistrements en public permettent de comprendre comment ses élucubrations pouvaient faire se tordre une salle d’Olympia en Bobino, en passant par les cabarets, foisonnant à l’époque. Salvador Dali, séduit par ses incongruités, lui aurait proposé une rente à vie.
Passé de Pathé Marconi à Vogue, Jean Constantin vend beaucoup de 45 tours » Sur les pochettes en couleur, sa rondeur, sa ligne de cheveux reculant d’année en année (quand il ne rase pas tout), sa moustache surtout, font merveille. Et puis c’est le reflux de popularité. Constantin reste à l’affiche, mais dans des salles de plus en plus petites. Où le public est toujours là mais pas forcément les médias. Jean Constantin livrait déjà un combat contre la maladie quand Vogue sortit, il y a deux ans, un CD de compilations qui permettait de le remettre à sa vraie place: vrai loufoque et vrai ambianceur.
Il est mort jeudi à l’hôpital de Créteil (Val de Marne) .
Article http://www.liberation.fr
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.