La Faune du Finestère
Posté par francesca7 le 26 septembre 2013
L’isolement dû à l’insularité a favorisé l’émergence d’espèces endémiques, caractérisées par leur relatif nanisme. Si les chevaux nains d’Ouessant, race caractérisée par son nanisme, ont disparu, l’île possède toujours, même si elle a été menacée de disparition, sa propre race ovine, le mouton noir d’Ouessant, considérée comme la plus petite espèce de moutons au monde. Une association « Les Amis du mouton d’Ouessant » cherche à pérenniser la race.
« Il existait jadis une race de moutons nains. Elle tend à disparaître, comme a disparu une race également naine de chevaux. (…) Pendant l’hiver, ils sont libres. Pendant les quelques mois de la récolte, comme on ne peut pas les parquer comme à Molène dans un îlot, on les entrave. Ce sont les gamins qui ont mission d’aller les changer de place. Seulement les gamins, ça oublie. Alors de temps en temps on retrouve un mouton étranglé. Ces moutons en liberté, comment s’y reconnaître ? Chaque famille a une marque déposée, enregistrée à la mairie, une combinaison de trous dans l’oreille, et chacun reconnaît les siens. Ceux qui n’ont pas de marque sont présentés trois fois de suite au printemps, à la sortie de la messe. Si l’on ne retrouve pas leur propriétaire, on les vend au profit du bureau de bienfaisance. L’hiver, le vent cavalcade sur la falaise. Alors, on a fabriqué des abris à moutons : à hauteur de mouton, un noyau de pierres avec trois petits murs rayonnant en étoile. Selon la direction du vent, les moutons se tassent, pour dormir sous la lune, dans l’un ou l’autre des trois crans. »
Autrefois, les moutons étaient laissés en liberté du 15 juillet au 15 mars, puis le troupeau était parqué dans la presqu’île d’Ar Lan jusqu’à la Saint-Michel, pour éviter que ces animaux ne ravagent les champs avant les récoltes. Chaque année encore, au début du mois de février, tous les moutons de l’île d’Ouessant rentrent au bercail. Deux foires aux moutons sont organisées pour que les propriétaires viennent les récupérer, l’une à Pors Gwen pour les moutons de la moitié sud de l’île, l’autre dans le nord de l’île.
L’insularité a aussi favorisé le maintien d’espèces disparues ou en voie de disparition sur le continent. Ouessant est ainsi devenu le sanctuaire de l’abeille noire : cette espèce, qui avait presque disparu de France, est bien conservée dans l’île, milieu préservé des pollutions et des pesticides et à l’abri du varroa. Cette race d’abeilles a presque disparu du continent, remplacée par l’abeille jaune. L’association « Conservatoire de l’Abeille Noire Bretonne » protège, sauvegarde et développe cette race d’abeilles et vise à la réintroduire dans tout le Grand Ouest français.
Par ailleurs, Ouessant et l’archipel de Molène abritent une colonie de phoques gris, qui est la plus méridionale d’Europe, principalement à la Pointe de Cadoran, sur la côte nord d’Ouessant, ce qui s’explique par les forts courants marins qui homogénéise la température de l’eau de mer, qui ne dépasse guère 15 degrés, les phoques gris ne supportant pas une température plus élevée.
Ouessant est aussi une terre d’accueil pour observer à l’automne les migrations des oiseaux sibériens et de nombreuses espèces exotiques, parmi lesquelles le pouillot à grands sourcils, le gobe-mouche nain, le bécasseau tacheté, la grive mauvis, le goéland à bec cerclé, le pipit de Richard, le chevalier grivelé, le phragmite des joncs, le traquet motteux, le grand gravelot, les sternes, les pétrels, les puffins et les fous de bassan.
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