Clamecy est situé au coeur du joli pays des Vaux d’YONNE, véritable charnière entre le Morvan, le Nivernais et la basse Bourgogne. La vieille ville domine le confluent de l’Yonne et du Beuvron. Aménagements d’une plage sur l’Yonne, tourisme nautique et activités culturelles variées font de cette cité une station d’intérêt.
Le nom de Clamecy – Les sources de l’appellation ne sont pas très claires : il peut s’agir d’un personnage gallo-romain ; Clamicius ou d’un rapport un peu enterré avec la racine klam, « pierre ». A tout prendre, il suffit d’apprécier les suaves sonorités du vocable.
Les Clamecycois répartis entre « l’Yonne promeneuse et le Beuvron baguenaudant » (R.Rolland).
A découvrir : Bûches perdues et évêché retrouvé – On comprend mal l’existence d’un évêché à Clamecy, compte tenu de l’importance des évêchés voisins, Auxerre, Nevers et Autun. Il faut remonter aux Croisades pour en avoir l’explication. Parti pour la Palestine en 1167, Guillaume IV de Nevers y contracta la peste et mourut à St Jean d’Acre en 1168. dans son testament, il demandait à être enterré à Bethléem et léguait à l’évêché de ce lieu un de ses biens de Clamecy, l’hôpital de Pantemor, à condition que celui-ci serve de refuge aux évêques de Bethléem, au cas où la Palestine tomberait aux mains des infidèles. Lorsque s’effondra le royaume latin de Jérusalem, l’évêque de Bethléem vint se réfugier à Clamecy dans le domaine légué par le comte. De 1225 à la Révolution, cinquante évêques in partibus se succédèrent ainsi.
Le flottage à bûches perdues – Ce mode de transport du bois, qui remonte au 16è siècle, a fait la fortune pendant près de trois siècles, du port de Clamecy. Les bûches, coupées dans les forêts du haut Morvan, étaient empilées sur le bord des rivières et marquées suivant les propriétaires. Au jour dit, on ouvrait les barrages retenant l’eau des rivières et non jetait les bûches dans « le flot » qui les emportait en vrac vers Clamecy. C’était le flottage à « bûches perdues ». Le long des rives, des manœuvres régularisaient la descente et à l’arrivée des barrages arrêtaient le vois, c’était le « tricage ». A l’époque des hautes eaux, les bûches étaient assemblées et formaient d’immenses radeaux appelés « trains » qui descendaient par l’Yonne et la Seine jusqu’à Paris, afin d’être utilisés pour le chauffage. Dès la création du canal du Nivernais, on préféra à ce mode de transport celui par péniches. Le dernier flot à bûches perdues eu lieu en 1923.
Au xviie siècle, de nouvelles communautés religieuses s’installent à Clamecy : les Récollets, dont l’église est consacrée en 1636, puis les sœurs de la Providence.
La Révolution est bien accueillie à Clamecy. La ville est cependant agitée par une émeute de flotteurs au printemps de 1792. Fouché vient à Clamecy du 15 au 17 août 1793 ; il y poursuit notamment l’entreprise de déchristianisation. Clamecy connaît la Terreur, avec son lot d’arrestations arbitraires et plusieurs exécutions. En 1800, la ville devient siège d’une sous-préfecture, d’un tribunal de première instance et d’une justice de paix. En 1815, la ville subit l’occupation étrangère.
Au cours du xixe siècle, l’activité du flottage du bois diminue progressivement, concurrencée par l’usage du charbon. Aussi les flotteurs de Clamecy provoquent-ils régulièrement des grèves. On suppose que les flotteurs, qui conduisaient leurs trains de bois à Paris, ramenaient à Clamecy les idées politiques de la capitale. Lorsque Louis-Napoléon Bonaparte fait le coup d’État du 2 décembre 1851, une partie des Clamecycois, assistés par des habitants des communes environnantes, provoque du 5 au 7 décembre une insurrection, qui fait plusieurs morts. La révolte est durement réprimée par le pouvoir et quantité d’émeutiers sont condamnés à la prison ou à la déportation.
Sous le Second Empire est menée une politique de travaux, avec la construction d’un palais de justice et d’un nouvel hôtel de ville, comportant une halle, de 1859 à 1860. La ligne de chemin de fer de Clamecy à Auxerre est inaugurée en 1870. Au début de la Troisième République, en 1876, est fondée une société savante, la Société Scientifique et Artistique. La même année est créé un musée. L’activité du flottage s’achève, avec le départ du dernier demi train de bois pour Paris en 1876. Le dernier flot de bûches est lancé en 1923. Au début du xxe siècle, les travaux d’embellissement se poursuivent, avec le comblement d’un bras du canal, source d’insalubrité, à l’emplacement duquel est tracée l’avenue de la République. L’immeuble de la caisse d’épargne est bâti à partir de 1907. Plus de deux cents Clamecycois meurent pendant la Première Guerre mondiale, ce qui creuse un déclin démographique déjà amorcé depuis le début du xxe siècle. La ville regagne cependant des habitants dans les années 1920 et 1930. Une nouvelle faïencerie est créée. L’église Notre-Dame-de-Bethléem est construite en béton armé de 1926 à 1927. La Société des Produits Chimiques de Clamecy, qui a succédé en 1927 à l’usine de carbonisation du bois, est alors un employeur important.
Le 16 juin 1940, Clamecy est occupé par l’armée allemande, qui reste jusqu’à la libération de la ville le 19 août 1944. Le 18 juin 1940, la commune est le théâtre d’un des crimes racistes de l’Occupant : quarante et un prisonniers de guerre, appartenant aux régiments de tirailleurs africains, sont exécutés après que l’un d’eux ait attaqué un officier allemand. Un quarante-deuxième, blessé, s’échappe mais est repris et exécuté plusieurs jours après. Deux autres tirailleurs sont fusillés par les Allemands à Clamecy, à La Rochette, en juillet.
Après la Seconde Guerre mondiale, l’administration municipale connaît une certaine stabilité, avec notamment le mandat du docteur Pierre Barbier (1959-1977), et surtout celui de Bernard Bardin, qui dure trente et un ans, de 1977 à 2008. Dans les années 1950 et jusqu’à la fin des années 1960, la Société des Produits Chimiques de Clamecy emploie six cents ouvriers et constitue une sorte de ville dans la vill5. Clamecy connaît une certaine reprise démographique dans les années 1970. L’un de ses enfants, Alain Colas, se fait connaître mondialement grâce à ses navigations. La ville se dote d’une salle polyvalente et d’équipements sportifs. Elle maintient sa tradition culturelle et patrimoniale. Un secteur sauvegardé, reconnaissant la valeur du centre ancien, est créé en 1985. Cependant, l’absence de grande industrie contribue à une érosion démographique, qui a notamment pour conséquence la fermeture, en 2008, de la maternité de Clamecy.
Alors que des moyens de transport de bois plus traditionnels (péniches sur le canal du Nivernais, rail), ainsi que l’usage du charbon faisaient péricliter le flottage, l’industrie de transformation du bois est apparue à la fin du xixe siècle, le 1er juillet 1894. La Société des Produits Chimiques de Clamecy (SPCC) a eu une activité importante de carbonisation du bois et d’exploitation des produits chimiques dérivés. Elle employait près de mille personnes dans les années 1950. À partir des années 1960, la concurrence du pétrole condamna rapidement le procédé (comme pour sa voisine, l’usine Lambiotte de Prémery). Dans l’ancienne usine de Clamecy reste actuellement un établissement de chimie de spécialité, nettement plus modeste et intégré au groupe international Rhodia.
L’agroalimentaire, avec l’usine des pains Jacquet, constitue aujourd’hui l’essentiel de l’activité industrielle locale.
Une faïencerie a été fondée à Clamecy sous la Révolution et a fonctionné jusqu’en 1888. Une nouvelle faïencerie a été créée après la Première Guerre mondiale par André Duquénelle. Elle a été dirigée successivement par Roger Colas, père du navigateur Alain Colas, puis par Jean-François Colas, et maintenant par Alexandre Colas. Elle s’est spécialisée dans la production très élaborée de fèves de galettes des rois.
En se promenant dans Clamecy – Les maisons anciennes. Partir de la place du 19 août (parking), sur le parvis de la collégiale, suivre la rue de la Tour, la rue Bourgeoise ; prendre à droite la rue romain-Rolland, puis la rue de la Monnaie (Maison du Tisserand et maison du St accroupi). Par la rue du Grand-Marché, puis la place du Général-Sanglé-Ferrière, rejoindre la place du départ.
Du quai des Moulins de la Ville, jolie vue sur les maisons qui dominent le bief.
Du qui du Beuvron, on découvre le pittoresque quai des Iles.
Du pont de Bethléem qui porte une statue élevée en souvenir des « flotteurs », vue d’ensemble sur la ville et les quais.
En amont, à la pointe de la chaussée séparant la rivière d’un canal, s’élève telle une figure de proue, le buste en bronze de Jean Rouvet, marchand de bois à Paris, l’inventeur du « flottage ».
Une grande statue en bronze de César, L’HOMME DU FUTUR, érigée en 1987
A visiter : l’Eglise Saint Martin – Elle a été édifiée de la fin du 12ème siècle, au début du 16ème (pour la tour). Sur les voussures du portail (mutilées à la Révolution) sont représentés des épisodes de la vie de Saint Martin. A l’intérieur, remarquer le plan rectangulaire et le déambulatoire carré, typiquement bourguignon. Un faux jubé a été construit par Viollet le Duc afin de contenir le fléchissement d’un pilier gauche chœur.
A CLAMECY : UN MUSEE – Musée d’art et d’histoire Romain-Rolland ; Situé dans l’ancien hôtel du duc de Bellegarde (l’entrée vaste et moderne fait croire à un musée national), il abrite des tableaux de l’école française et de maîtres hollandais, de belles faïences de Nevers et Rouen, avec des assiettes révolutionnaires, ainsi qu’une collection archéologique. Une salle est consacrée à l’histoire du flottage des bois ; une autre expose les œuvres de Charles Loups (1892-1962), célèbre affichiste de l’entre-deux guerres qui vécut à Chevroches. Le centre cultuel Romain-Rolland présente dans l’hôtel More de Tannerre (1601) des objets personnels de l’écrivain et différentes éditions de ses œuvres. Dans les caves, expositions temporaires d’art contemporain.