Le Finistère, la Bretagne à l’état brut
Posté par francesca7 le 22 septembre 2013
À l’époque antique le Finistère était habité par le peuple gaulois armoricain des Osismes (Celtes). Après la conquête romaine le territoire relevait de la province de Gaule lyonnaise. Le chef-lieu des Osismes fut installé à Vorgium (l’actuelle Carhaix). À la fin du iiie siècle fut construit à Brest un castrum pour se protéger des pirates scots, saxons et frisons. Un siècle plus tard, il fera partie du système de défense et de contrôle de la Manche mis en place par le gouvernement impérial, le Tractus Armoricanus et Nervicanus.
Le territoire des Osismes aurait été concédé aux Bretons par l’empereur Maximus à la fin du ive siècle. Augmenté de celui des Coriosolites, il formera la Létavie, bientôt appelée Nouvelle Bretagne ou Petite Bretagne. Ce berceau de la Bretagne continentale fut divisé en deux royaumes, la Cornouaille et la Domnonée qui avaient leurs correspondants insulaires. Ces royaumes doubles d’un côté à l’autre de la Manche étaient vraisemblablement régis par les mêmes dynasties à l’origine. Le Broërec (l’actuel département du Morbihan) se détacha de la Cornouaille et le Léon se détacha du royaume de Domnonée.
Le royaume de Cornouaille devint un comté sous l’influence franque avant de se fondre dans le domaine ducal de Bretagne lors de l’accession de la dynastie comtale au trône ducal en 1066.
Le Léon reste sous l’autorité de ses vicomtes, quoique fort écornée par les ducs Pierre Mauclerc et Jean le Roux. Les Rohan héritent du Léon par mariage. Le titre de prince de Léon est encore porté aujourd’hui par le fils de l’actuel duc Josselin de Rohan (c’est bien sûr un titre de courtoisie).
Le département est créé à la Révolution française, le 4 mars 1790 en application de la loi du 22 décembre 1789, à partir de la partie la plus occidentale de l’ancienne province de Bretagne. Il comprend l’ouest de l’évêché de Cornouaille, l’intégralité du Léon et le tiers ouest du Trégor, ainsi qu’un petit bout du Broërec ou Vannetais : communes de Rédené, Arzano et Guilligomarc’h situées à l’est de Quimperlé. Par ailleurs le département s’est agrandit en 1857, aux dépens du département voisin du Morbihan, en annexant la commune de Locunolé. Ce sera l’unique modification territoriale du département, après sa création, bien que d’autres communes réclameront en vain leur rattachement au Finistère pour des raisons à la fois géographiques, linguistiques et historiques. Ce sera notamment le cas des communes de l’ancienne sénéchaussée de Gourin : Gourin, Le Faouët, Guiscriff etc., qui dépendaient sous l’Ancien Régime de l’évêché de Cornouaille. La création du département ne s’est pas fait sans heurts, notamment pour le choix du chef-lieu, les deux villes de Landerneau et de Quimper s’étant toutes les deux portées candidates.
Le coup d’État du 2 décembre 1851 de Napoléon III est largement soutenu dans le Finistère, département catholique, conservateur et monarchiste ; il fait même partie des quatre départements où aucun opposant n’est arrêté.
A l’extrémité ouest de la France, le Finistère offre un littoral sauvage magnifique et un arrière-pays rural typique de la Bretagne.
De ses paysages de carte postale de la Pointe du Raz à sa mystérieuse forêt de Huelgoat, le département breton dévoile une nature authentique et préservée.
Prendre l’air du large sur Ouessant ou à Bénodet, déambuler dans les ruelles de Locronan ou dans le Vieux-Quimper ou encore s’offrir une balade aux Monts d’Arrée et assister à la fête de la mer de Brest seront autant de façons de découvrir l’âme finistérienne. Mais il faudra certainement plus d’un séjour pour voir tout ce que réserve le Finistère. Amoureux du Finistère ? |
Les habitants du Finistère sont les Finistériens. Le Finistère était déjà peuplé au néolithique comme en atteste la présence de nombreux mégalithes et menhirs. Entre le ive et le viie siècle il y eut plusieurs vagues migratrices des Bretons insulaires vers l’Armorique suite à la désorganisation de l’Empire romain et aux invasions des Saxons et des Angles. Ils se mêlèrent aux populations locales présentes sur place. Par la suite la population du Finistère demeura isolée des autres populations à cause de son particularisme linguistique et de la position du Finistère à l’extrémité d’une péninsule. La francisation des Finistériens et le désenclavement de la péninsule grâce aux moyens modernes de transport contribueront à faciliter le brassage ethnique avec les habitants d’autres régions.
Beaucoup de Finistériens ont été obligés de s’expatrier pour trouver un travail à partir des années 1850. La région parisienne ainsi que les grandes villes de l’ouest de Rennes et de Nantes et les ports du Havre et Toulon ont constitué les destinations favorites. Aujourd’hui les Finistériens tendent à vouloir revenir de plus en plus souvent dans leur département d’origine. La région parisienne où les prix de l’immobilier sont élevés attire de moins en moins.
La majeure partie de la population vit dans les villes. Le taux d’urbanisation de la population atteint en effet 73 %. Brest compte environ 210 000 habitants pour son agglomération et Quimper environ 80 000 habitants. La population se concentre dans les zones proches du littoral tandis que l’intérieur des terres (régions des monts d’Arrée et des montagnes Noires) est largement sous-peuplée et a vu sa population fortement décliner au cours du siècle dernier en raison d’un important exode rural. Le département compte 893 914 habitants au 1er janvier 2009. Il est l’un des plus peuplés de France et se classe à la 24e place pour le nombre d’habitants.
Évolution de la population |
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1800 |
1806 |
1821 |
1831 |
1836 |
1841 |
1846 |
1851 |
1856 |
439 046 |
452 895 |
483 095 |
524 396 |
546 955 |
576 068 |
612 151 |
617 710 |
606 552 |
Évolution de la population, suite (1) |
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1861 |
1866 |
1872 |
1876 |
1881 |
1886 |
1891 |
1896 |
1901 |
627 304 |
662 485 |
642 963 |
666 106 |
681 564 |
707 820 |
727 012 |
739 648 |
773 014 |
Évolution de la population, suite (2) |
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1906 |
1911 |
1921 |
1926 |
1931 |
1936 |
1946 |
1954 |
1962 |
795 103 |
809 771 |
762 514 |
753 702 |
744 295 |
756 793 |
724 735 |
727 847 |
749 558 |
Évolution de la population, suite (3) |
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1968 |
1975 |
1982 |
1990 |
1999 |
2009 |
2010 |
- |
- |
768 929 |
804 088 |
828 364 |
838 687 |
852 418 |
893 914 |
897 628 |
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Le paysage du Finistère est profondément marqué par son patrimoine religieux. La campagne est parsemée de croix et de chapelles. Les bourgs possèdent des églises renfermant bien souvent des trésors.
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