Lac artificiel de Serre-Ponçon
Posté par francesca7 le 22 septembre 2013
Le lac de Serre-Ponçon, véritable petite mer intérieure avec un balisage nautique de 300 balises environ gérées par le SMADESEP, offre aujourd’hui cinq plages publiques surveillées et près de 500 postes de mouillage publics.
Le barrage de Serre-Ponçon
Les crues dévastatrices de la Durance, en 1843 et 1856, ont conduit à des études de faisabilité d’un barrage. La trop grande perméabilité des sols a cependant nécessité d’attendre l’émergence de nouvelles techniques. Un ingénieur d’origine moscovite, Ivan Wilhem, propose plusieurs projets à partir de 1909.
Après la seconde guerre mondiale, EDF, société publique nouvellement créée, assuma la maîtrise d’ouvrage du projet, dont la maîtrise d’oeuvre fut confiée au bureau d’étude Coyne et Bellier. La très grande épaisseur de sédiments en fond de vallée interdisant de fonder un barrage-voûte, c’est un barrage en remblai qui est retenu. L’usine hydroélectrique eut pour architecte Jean de Mailly aidé de Jean Prouvé. Les travaux débutèrent en 1955. La mise en eau de la retenue s’effectua à partir de novembre 1959 pour s’achever en mai 1961. Environ 1500 personnes furent déplacées et leurs villages - Savines, Ubaye, Rousset – inondés. Le village de Savines fut reconstruit et le nouveau Savines-le-Lac inauguré en 1962. Le concepteur du barrage, André Coyne, entretemps décédé, n’a ainsi pas pu voir s’achever le plus haut barrage en remblai de France.
La mise en eau et l’évacuation des habitants inspirèrent en 1958 le film L’Eau vive de François Villiers, d’après un scénario de Jean Giono. La chanson éponyme « L’Eau vive », chantée par Guy Béart est devenue un classique de la chanson française.
Le lac de Serre-Ponçon est le troisième lac artificiel d’Europe par sa superficie, après le lac de l’Alqueva situé au Portugal et le lac du Der-Chantecoq situé dans la Marne et la Haute-Marne. Il est le deuxième lac artificiel d’Europe pour sa capacité.
Le barrage en remblai est large de 650 mètres à sa base. La crête, haute de 123 mètres, est large de 9,35 mètres et longue de 600 mètres1. On peut estimer son volume à 14 millions de mètres cubes1, dont deux millions pour le noyau étanche. Il est conçu pour résister à une secousse de magnitude 7 sur l’échelle de Richter, et peut évacuer un débit de crue maximal de 3440 m3 par seconde1 (la crue du 14 juin 1957 culmine à 1700 m3/s).
Le bassin versant du lac est de 3 600 km2 et la capacité maximale de la retenue de 1,272 km3. L’altitude maximale du lac est de 780 mètres mais elle peut descendre à 722 mètres à l’étiage.
Construction
Les travaux commencent après creusement de deux galeries souterraines de 900 m de long et 10,5 m de diamètre, rive gauche, destinées à dévier la Durance durant les travaux (mises en œuvre le 29 mars 1957).
Le barrage lui-même est construit à partir d’avril 1957. Il comporte un noyau d’argile assurant son étanchéité. Il fut construit au rythme de 50 t d’argile et de 20 000 m³ de remblais par jour. Trois mille ouvriers travaillent sur le chantier, qui fonctionne de deux heures du matin à dix heures du soir (l’arrêt de quatre heures étant nécessaire pour l’entretien des machines). La fermeture des vannes est ordonnée le 16 novembre 1959, et le réservoir est finalement rempli le 18 mai 1961.
Parce que le barrage de Serre-Ponçon retient l’un des plus vastes lacs artificiels d’Europe, l’éventualité de sa rupture fait courir un risque à toute la vallée de la Durance et jusqu’à la basse vallée du Rhône. Selon le type de rupture, l’onde de submersion de plusieurs mètres de haut recouvrirait toute la vallée de la Durance jusqu’à son confluent avec le Rhône, puis inonderait la basse vallée de celui-ci. Toute la Camargueserait recouverte d’eau, et Avignon inondée. L’onde refluerait aussi dans les vallées adjacentes : Luye, Buëch, Jabron, Vanson, Verdon,Bléone, et dans la vallée du Rhône sur une vingtaine de kilomètres en amont du confluent, sans être stoppée par l’usine-écluse d’Avignon.
Pour parer à ce risque, des inspections décennales ont lieu. Mi-septembre 1971, on utilisa la soucoupe plongeante de la Calypso, SP-350, pour inspecter le barrage sans devoir le vider. Cette inspection décennale d’un barrage sous eau à l’aide d’un sous-marin était une première mondiale. La soucoupe était pilotée par Albert Falco. 12 plongées d’une durée totale de 16 heures 30 furent effectuées.
La « loi d’aménagement de Serre-Ponçon et de la Basse-Durance » du 5 janvier 1955 marque la volonté du législateur d’associer l’irrigationà l’hydroélectricité. Ainsi, à partir de la retenue, un canal, géré par EDF conduit la plus grande partie de l’eau de la rivière vers des barrages-usines successifs situés tout au long de la vallée, et permet l’irrigation. Le « grand canal EDF » suit la Durance, sur l’une ou l’autre rive, sur plus de 100 kilomètres, et ne la quitte qu’à la hauteur de la « trouée de Lamanon », dans le nord des Bouches-du-Rhône, pour se diriger vers l’Étang de Berre.
Le lac de Serre-Ponçon est un lac artificiel dans le sud des Alpes françaises à la limite des départements des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence. Il a été créé par l’établissement d’un barrage sur la Durance, 2 km en aval de son confluent avec l’Ubaye. Il est le deuxième lac artificiel d’Europe par sa capacité (1,272 milliard de mètres cubes) et le troisième par sa superficie (28,2 km2).
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