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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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La fête des Bals populaires de nos ancêtres

Posté par francesca7 le 21 septembre 2013

 

Après que la Terreur eût cessé une fois Robespierre exécuté, la France, qui par tant de blessures avait versé son sang, respira et sourit à l’heure nouvelle : tout le monde avait soif d’oubli et de plaisir, et les bals publics connurent un engouement inouï, Paris seule en comptant 644 pendant cette période ardente et folle que furent les dernières années de la Convention et du Directoire.

La fête des Bals populaires de nos ancêtres dans AUX SIECLES DERNIERS images-1

La Révolution, on le comprend sans peine, ne favorisa guère les divertissements chorégraphiques. Les bals furent même supprimés par la municipalité parisienne pendant le carnaval de l’année 1790. Cependant le peuple ne se résigna pas à y renoncer, même en pleine période de la Terreur.

Grétry, alors plus que quinquagénaire mais qui était resté un grand promeneur et un infatigable badaud, raconte dans ses Mémoires que, passant un jour sur la place de la Révolution, qui s’appelle aujourd’hui la place de la Concorde, il entendit un orchestre. Il s’approcha et aperçut des jeunes gens et des jeunes filles qui dansaient. Au même moment, un bruit sourd retentit. C’était le couperet de la guillotine qui s’abattait et tranchait une tête d’aristocrate. Les joyeux ébats des danseurs n’en furent pas troublés, mais Grétry, qui avait une âme très sensible, se retira très ému par ce dramatique contraste.

Robespierre exécuté, la Terreur cessa brusquement, et la France, qui par tant de blessures avait versé son sang, respira et sourit à l’heure nouvelle, qui était celle de la pitié. Tout le monde avait soif d’oubli et de plaisir. Ceux qui avaient vu la mort de près, et ils n’étaient que trop nombreux, ceux mêmes qui avaient perdu des parents, des amis, et ne demandaient que des occasions de se distraire, de revivre, et d’échapper à l’obsession de tant de souvenirs douloureux et importuns. On a observé, à toutes les époques, chez tous les peuples, cet état d’âme, après les plus horribles calamités. L’homme a tout prix veut être heureux, et la joie fleurit même sur les tombes.

On dansait partout : à la Modestie, rue des Filles-Saint-Thomas ; chez le citoyen Travers, rue de la Loi, aujourd’hui rue de Richelieu, n°1238 (l’entrée coûtait cinq livres par cavalier) ; chez le professeur de danse Dolat, rue de la Loi également, vis-à-vis l’arcade Colbert ; au Bal de Calypso, chez Maloisel, faubourg Montmartre, 109 et 110 ; à l’Hôtel de la Chine, rue Neuve-des-Petits-Champs. Au-dessus de la porte de l’ancien cimetière Saint-Sulpice un transparent rose portail cette enseigne : Bal des Zéphirs, et au Bal des Tilleuls, installé dans le jardin des Carmes, l’orchestre était adossé au mur de la sacristie sur les marches de laquelle on distinguait encore des traces de sang.

images-21 dans HUMEUR DES ANCETRESLa bonne société, aussi avide de plaisir que la mauvaise, se réunissait dans les vastes salons del’hôtel Longueville, où le fameux Hullin tenait le bâton de chef d’orchestre, et à l’hôtel Richelieu, rue d’Antin. Dans ce dernier bal, assez suspect au gouvernement et taxé de réactionnaire — car la danse alors avait une opinion politique et on conspirait avec les jambes — papillonnaient, minaudaient et coquetaient, muscadins et muscadines, incroyables et merveilleuses. Très assidument y venaient Mme Hamelin, que l’on avait surnommée Terpsichore, Mme Récamier, dans la fleur de sa jeunesse et de sa beauté, Mme Tallien, Joséphine de Beauharnais, future impératrice, et sa fille Hortense, qui allait être reine. Un jour ou plutôt une nuit le Comité de Salut public fit cerner cet hôtel séditieux. On s’empara d’un certain nombre de jeunes gens qui essayaient de se soustraire aux dures lois de la conscription, et, en fait de danse, on les envoya en administrer une aux Autrichiens.

Dans la rue de Provence et en face de la rue Laffitte s’élevait l’hôtel Thelusson, qui avait été bâti par un des grands architectes du dix-huitième siècle, Ledoux. Après la Terreur on y ouvrit un bal qui devait être le plus célèbre de tous et aussi le plus royaliste, le Bal des Victimes. Pour obtenir le droit d’y assister on devait avoir eu un de ses parents guillotiné, et comme c’était alors une sorte de distinction, bien des gens se l’attribuaient qu’on aurait fortement gênés en leur demandant des explications précises et des preuves incontestables.

Quoi qu’il en soit, aux bals de l’hôtel Thelusson, fréquentés par ceux qu’on nommait les cadenettes, les peignes retroussés, les oreilles de chien, il fallait, sous peine de passer pour un intrus, saluer « à la victime » en imitant le mouvement saccadé de la tête qui s’engageait dans la lunette de la guillotine, et il fallait aussi porter les cheveux coupés ras sur la nuque, comme le bourreau les coupait aux condamnés à mort.

Les classes élevées, les royalistes de la veille ou du lendemain, n’avaient pas, on le pense bien, le monopole de ce plaisir un peu fatigant qui consiste à sautiller et à tourner en cadence, sur des airs plus ou moins connus. Il existait d’innombrables bals de barrières, et on y voyait des danseurs plébéiens, qui portaient, en guise de protestation, la carmagnole bleue, le gilet blanc, le pantalon à raies rouges, le bonnet de drap bleu bordé de rouge, c’est-à-dire, avec quelque modification, l’ancien costume du jacobin, du lape-dur, mais ce costume semblait déjà démodé et archaïque, comme les idées qu’il représentait.

Donc, à cette époque de transition et d’attente qui n’était plus la Révolution et qui préparait l’Empire, tout le monde, jeunes et vieux, nobles et plébéiens, dansait. Mais que dansait-on ? De moins en moins, sauf dons quelque coin de province, lemenuet et la gavotte, qui avaient fin l’inconvénient de réduire au rôle de spectateurs la plupart de ceux qui assistaient à un bal. Cependant le maître de ballet Gardel composa, sur un air de Grétry dans l’opéra-comique de Panurge, une nouvelle gavotte, qui eut un très grand succès. Mme Hamelin et un jeune négociant de Bordeaux, Trenis, la dansaient à ravir.

Comme le menuet, la pavane et le rigaudon n’étaient plus à la mode. On les avait remplacés par la contredanse, d’origine anglaise, et passablement compliquée mais très gracieuse et pleine d’entrain et de vie, avec ses tours et retours et ses quadrilles. Elle s’exécutait à quatre ou à huit personnes. Plus animée que le menuet, elle avait sur lui l’avantage de ne pas être unduo. Vers 1797, une danse nouvelle fit ses débuts dans le monde. Venait-elle d’Allemagne, de Suisse, ou tout simplement de Provence ? Il est à peu près impossible de le savoir exactement. On est mieux renseigné sur l’époque où elle commença la conquête des Parisiens et surtout des Parisiennes.

La Correspondance des Dames ou le Journal des Modes et des Spectacles de Paris, rédigé par Lucet et publié en 1797, nous montra la valse, « dansée au bal de Mercy par une femme coiffée à l’Aspasie, avec bandelettes nacarat, et habillée d’une simple robe de mousseline, d’un spencer et d’un châle nacarat, et par un jeune homme en habit puce et pantalon de nankin ». Ce jeune homme nankin et cette femme nacarat, sont les premiers valseurs français dont l’histoire ait gardé le souvenir. Peu de temps après que la Correspondance des Dames les avait signalés l’un et l’autre, sans les nommer, à l’admiration des mondains et des mondaines, un journal de modes, plus répandu que celui de Lucet, écrivait : « Le bon genre, c’est une danse allemande dont nos Françaises raffolent. »

Et à la même époque la nouvelle danse avait son poète, « son premier poète ». Vigée la célébrait dans une pièce de vers qui a pour titre : Ma Journée, et qui est aussi curieuse que peu connue :

L’orchestre enfin soupire une molle cadence.
On attendait la valse, et la valse commence,
Ce ne sont plus ces pas, ces bonds impétueux,
La scène va changer. En marchant deux à deux,
Du parquet lentement, on mesure l’espace :
Mais déployant soudain sa souplesse et sa grâce
Au signal qu’on reçoit, qu’on donne tour à tour,
De vingt cercles pressés on décrit le contour…

Vigée, moraliste plus encore que poète, ajoute en note : « Je conçois que les mères se permettent la valse, mais je suis encore à deviner comment elles la permettent à leurs filles. »

Sous le Consulat et l’Empire, les bals publics furent moins nombreux que sous le Directoire, mais on vit sévir avec autant d’intensité ce qu’un ballet de Gardel avait appelé la Dansomanie. Dès qu’un homme, pas trop âgé, et une femme jeune encore, se trouvaient en présence l’un de l’autre, ils éprouvaient l’irrésistible besoin de sautiller ensemble, tantôt sur un pied, tantôt sur l’autre. Les orchestres surgissaient de partout. C’était une belle époque pour les cornistes, flûtistes, violonistes, etc., et elle n’était pas mauvaise non plus pour les bottiers. Un mondain usait plus d’une paire d’escarpins par semaine. II est vrai que la danse menait à tout. Ceux qui y excellaient étaient à peu près sûrs d’avoir l’appui des femmes.

La plupart des bals publics, en ce temps-là, empruntaient leurs noms à Rome ou à la Grèce. Il y avait, par exemple, le bal du Colisée, boulevard du Temple ; celui del’Athénée des Etrangers, rue Neuve-Saint-Eustache, où on n’était admis que par invitations ; celui du Cirque des Muses, rue Saint-Honoré, au 91 ; le Jardin de Paphosfréquenté principalement par les grisettes. « On entre là, dit l’auteur d’un curieux livre publié en 1801, Paris à la fin du dix-huitième siècle, on entre là, pour quinze sous par personne, et une fois entré les billets peuvent s’employer en rafraîchissements, c’est-à-dire qu’on peut boire et manger jusqu’à concurrence de quinze sous sans faire de nouvelles dépenses. »

220px-PrideandPrejudiceCH3Le Jardin du Hanovre ou des Capucines, boulevard des Capucines et rue d’Antin, appartenait à la même catégorie que le Jardin de Paphos. La danse y était le plus apprécié, mais non pas l’unique divertissement. On y admirait en 1806 la Puce savantele Sacrifice de Jephtél’Ane savantla Clémence de Napoléonle Fils dénaturéle Tigre du Bengale. Tout cela forme un singulier assemblage, mais nos ancêtres n’étaient pas difficiles. On dansait aussi au Jardin Turc, boulevard du Temple, à ce Jardin Turc où plus tard, vers 1835, le chef d’orchestre Jullien fera exécuter la célèbre valse de Rosita, connue aussi sous le nom de « valse de Jullien » avec accompagnement de coups de canon.

Aucun de ces établissements n’étalait autant de luxe que Frascali, au coin du boulevard Montmartre et de la rue Richelieu. Là, le fameux glacier Garchi avait fait installer des salons pompéiens éclairés par des statues qui portaient des candélabres. Au-dessus d’un jardin minuscule une terrasse dominait le boulevard. Ce jardin, quelque petit qu’il fût, avait une cascade et des rochers. Ces rochers étaient en bois recouvert de toile, mais ils produisaient tout de même leur effet.

Au-dessus de la porte extérieure, une lanterne, figurant un soleil, éclairait une façade bleue et rose, où des amours et des génies jouaient avec des guirlandes de fleurs. « Frascati, disait un guide de 1806, est le temple de la frivolité, et pour être à la mode il faut le visiter. » En 1812, la vogue abandonna complètement ce temple pour se porter à un établissement voisin, chez Tortoni, à qui elle devait être beaucoup plus fidèle.

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Goûter au charme des vacances en 1900

Posté par francesca7 le 21 septembre 2013


 Goûter au charme des vacances en 1900 dans HUMEUR DES ANCETRES telechargement-2

Dans une chronique de 1907 aux senteurs estivales, Henri d’Alméras aborde la question de la nécessité, pour le bon équilibre physiologique de ses contemporains, de prendre quelques semaines de vacances loin du tumulte quotidien et du rythme de vie effréné que la société moderne impose, le départ annuel pour un havre de paix, qu’il soit campagne, ville d’eaux, mer ou montagne, marquant le début d’une période d’insouciance et de liberté

Les distributions des prix ont mis en liberté les détenus scolaires et leurs parents. La montagne ou la mer vont les reposer de leurs travaux. Ces départs annuels pour la campagne, pour la ville d’eaux, pour la plage de l’Océan ou de la Méditerranée, étaient autrefois l’exception : ils sont aujourd’hui la règle. Pourquoi ? Sans doute parce que les habitudes de luxe se répandent chaque jour davantage, mais aussi, mais surtout, parce que le nombre des gens qui se portent bien diminue sans cesse.

La vie, pour bien des raisons, est plus agitée et plus débilitante. Toujours pressés, entraînés irrésistiblement vers un but qui semble se dérober à notre poursuite, nous sommes en proie à une fièvre, à une trépidation, qu’on ne connaissait pas il y a à peine un demi-siècle. Aller vite, boire l’obstacle, supprimer le temps et la distance, c’est pour la plupart d’entre nous une nécessité, un devoir ou un plaisir morbide. Des trains endiablés, des automobiles plus rapides que l’ouragan, nous emportent.

Nous nous perchons sur des roues qui auraient remplacé avantageusement pour Mercure – sauf dans ses tournées célestes – les ailes qu’il portait aux talons. Nous poussons des rugissements devant une tablette d’acajou, avec des rondelles, de caoutchouc posées sur les oreilles. Nous dépendons d’une quantité de machines, ivres de mouvement, et nous devenons nous-mêmes, peu à peu, des machines qui fonctionnent toute la journée. Qui connaît, en l’an de grâce 1907, la douceur du repos ? Qui peut, au milieu de ce tourbillon, s’arrêter un instant, rêver, s’écouter vivre ?

Ces habitudes qui nous plaisent ou que nous subissons ne vont pas sans de graves inconvénients. Les nerfs trop tendus se détraquent. Nos activités forcenées sont suivies de terribles prostrations. Il faut chaque année, pendant les vacances, apaiser par le grand air, par la vue des larges horizons, par le calme des champs, l’organisme surmené. Août et septembre sont les mois réservés à ces indispensables rafistolages.

Partir, a dit le poète, c’est mourir un peu. Non, partir c’est revivre, c’est aller vers du nouveau, vers des paysages que nous ne connaissons pas ou que nous avons oubliés, vers des monuments qui rempliront notre âme de beauté, vers des étrangers qui seront peut-être des amis ! Nous ignorons ce que va nous procurer de joie ou de douleur le hasard des grandes routes, mais serions-nous des Français si nous n’avions pas trop d’illusions ?

Même pour ceux qu’une dure destinée a avertis de l’inutilité d’espérer et qui ont perdu cette divine force de résurrection qu’est la jeunesse, une villégiature, bien choisie, promet de vifs plaisirs. Qui ne les a pas rêvés, prévus et éprouvés ?

296px-Les_enfants_endormis_%28par_Evariste_Carpentier%29 dans HUMEUR DES ANCETRESOn a passé – je parle ici des fortunes moyennes, qui forment la grande majorité des touristes – on a passé une année, une longue année, dans un appartement étroit, privé d’air et de lumière, dans un triste bureau ou une noire boutique qui ressemble à une cave. On a peiné, la plume à la main, penché sur la table de travail, cherchant des mots qui ne viennent pas et refaisant la page commencée. Dans la petite ville de province, médisante et hostile, on a subi avec dégoût la monotonie d’une plate existence, et l’espionnage des voisins, et l’assaut quotidien des venimeux commérages. Pendant dix mois on a vu les mêmes visages, noté les mêmes gestes, entendu les mêmes propos insignifiants. Du matin au soir on a été absorbé par ses affaires, par le rude combat qu’est de nos jours toute carrière, toute industrie.

Enfin, voici le moment du départ, si attendu. Les cœurs, plus joyeux, libérés des tracas quotidiens, des ennuyeux entourages, s’élancent vers l’avenir. Les malades vont vers la guérison, les chasseurs vers les régions giboyeuses, les jeunes filles vers le mariage qui surgira près d’une source, dans un salon d’hôtel – c’est encore là une variété de chasse et la plus passionnante – et tous, avec les mêmes espoirs, avec la même confiance, vers la distraction et le repos.

Nous sommes, à tout âge, des enfants que peu de chose afflige et que peu de chose console. Or, je ne sais rien pour ma part qui parle au cœur et à l’esprit autant qu’un beau paysage, et qui endorme aussi bien des douleurs qui semblaient inguérissables.

Joyeuse ou triste, chaque âme a son idéal. Il en est que la mer effraye et que remplissent d’une mélancolie invincible son écrasante majesté et sa plainte éternelle. Elle a quelque chose de colossal qui nous dépasse. On la sent lointaine et indifférente. La montagne, au contraire, humble coteau ou cime alpestre, a mille beautés de détail, mille beautés familières, qui se mettent à notre portée et nous pénètrent d’une émotion très douce.

C’est pour nous, semble-t-il, que le ruisseau roule et bondit dans son lit de gravier. Son murmure berce nos rêveries. Ce bois de sapins ou de châtaigniers nous accueille comme un ami. Il nous offre, pour nous reposer des fatigues de la route, la fraîcheur de ses ombrages. Le siège de mousse, au pied de cet arbre plein de chants d’oiseaux, on dirait que c’est pour nous qu’il a été placé là.

Près de l’enfant qui les garde, des vaches nous regardent avec une curiosité presque sympathique. La verdure des prés, traversée par mille filets d’eau, encourage la promenade et la rend plus douce.

Au milieu de ces paysages intimes, dans ce cadre délicieux, dans ce silence impressionnant que troublent à peine le bêlement d’un mouton, la voix d’argent d’une clochette, on se sent une âme nouvelle, épurée et rajeunie. Pendant que les heures coulent lentement, sur le bord de la source ou dans l’ombre du bois, que deviennent nos projets stériles, nos vaines ambitions ! Ils sont comme noyés dans cette atmosphère de paix et de sérénité. Nous les retrouverons demain, hélas ! avec les nécessités de la vie quotidienne. Ce n’est qu’un répit qu’ils nous accordent. Savourons-le.

Rien ne vaut, pour les cœurs meurtris et désabusés, ces stations d’été, ignorées par les guides, et qui permettent la solitude et le recueillement. C’est là, loin des vanités tapageuses, qu’on se recrée et qu’on se retrempe.

Un joli site, inconnu aux touristes mondains, des prés, des bois, des ruisseaux dont on ne parle pas, des hôtels sans prétention mais dont la table familière se garnit chaque jour de truites et d écrivisses, des braves gens très simples qu’on n’a pas trop renseignés sur la beauté de leur pays et sur le profit qu’ils en tireraient en écorchant les voyageurs : voilà la villégiature que je vous souhaite. Heureux qui sait en apprécier les bienfaits et qui peut en goûter le charme.

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La Bourgogne capétienne, terre des moines

Posté par francesca7 le 21 septembre 2013

La Bourgogne capétienne, terre des moines dans Bourgogne 220px-sculpture_-_saint_germain_lauxerrois

Saint Germain

La Bourgogne est une terre d’élection du monachisme. Au IXe siècle, malgré quelques foyers actifs de vie religieuse comme l’abbaye de Saint-Germain d’Auxerre et des fondations d’abbaye dont, parmi les plus célèbres, celles de Sainte-Marie de Vercellacus (Saint-Père sous Vézelay) pour les moniales (Vézelay) et des Saints-Pierre-et-Paul de Pothières pour les moines, (858-859), dues à la générosité de Girart de Roussillon, comte de Vienne, et de son épouse Berthe, les abbayes qui ont souffert des invasions en Bourgogne connaissent le déclin. Le renouveau arrive avec la fondation en 909 de l’abbaye de Cluny due à la donation d’une villa, simple rendez-vous de chasse, du duc d’Aquitaine Guillaume le Pieux au moine Bernon pour qu’un « monastère régulier y soit construit en l’honneur des apôtres Pierre et Paul » et placée sous la protection immédiate du Saint-Siège. Après des débuts difficiles, avec à sa tête une succession de grands abbés (Mayeul,Odilon de Mercœur, Hugues, beau-frère du duc de Bourgogne Robert Ier), l’abbaye accroît au XIe siècle son influence et atteint son apogée au XIIe siècle. À ce moment, près de 1500 monastères sont placés sous son autorité. L’influence de Cluny, à la fois spirituelle, économique, politique, artistique et intellectuelle, se répand dans toute l’Europe. Une grande impulsion de construction marque la Bourgogne et le moine Raoul Glaber d’écrire en ce début du XIe siècle que la Bourgogne se couvre du manteau blanc des églises.

Accordant la primauté à la liturgie et à la somptuosité de l’office divin, les bénédictins de Cluny, grands bâtisseurs, mettent en chantier de nombreux édifices. La Bourgogne voit Cluny poser les bases d’un art roman où les bénédictins donnent leur pleine mesure. L’art roman bourguignon, jusqu’alors influencé par les canons architecturaux venus de l’Italie du Nord, et d’abord appliqués par Guillaume de Volpianopour Saint-Bénigne à Dijon, fait éclater son propre style. L’église Saint-Philibert de Tournus, projet de l’abbé Wago, chef d’œuvre de cet art roman méridional, est avec Saint-Vorles de Châtillon-sur-Seine l’exemple du premier âge roman. Le style propre de Cluny apparaît d’abord dans la construction de l’immense église abbatiale, Cluny III, la plus vaste du monde chrétien jusqu’à l’édification de la Basilique Saint-Pierre. Construite en 1088 par l’abbé Hugues de Cluny, victime de la Révolution, il ne reste aujourd’hui de Cluny III que le haut clocher, dit de « l’Eau bénite » et la tour carrée « de l’Horloge ». Cet art roman bourguignon, manifestation artistique de l’élan spirituel qui marque le siècle, irradie toute la Bourgogne à partir de Tournus et de Saint-Bénigne. La pureté de cet art des maîtres bâtisseurs sous influence clunisienne peut encore s’apprécier en Brionnais, en Mâconnais, en Charolais ; Chapaize, Paray-le-monial, la Basilique Saint-Andoche de Saulieu, Semur-en-Brionnais, La Charité-sur-Loire, Brancion en sont des exemples.

Le temporel prenant le pas sur la préoccupation spirituelle, l’ordre de Cluny entre en décadence. En réaction à sa puissance, des candidats à la vie monastique en quête de pénitence et d’austérité arrivent en Bourgogne. Robert de Molesmes puis Bernard de Clairvaux et ses moines blancs trouvent les conditions pour y fonder leur vie communautaire. L’abbaye de Cîteaux fondée en 1098 par Robert de Molesmes deviendra, grâce au charisme de Bernard de Clairvaux, le berceau de l’ordre de Cîteaux. Les moines blancs font de cet ordre le nouveau foyer de la régénération de la vie monastique en Image illustrative de l'article Abbaye de PontignyBourgogne. En un siècle, il devient le plus puissant d’Europe avant de connaître à son tour, à partir du XIIIe siècle, une décadence progressive.Les cisterciens font considérablement avancer les technologies de leur temps et le patrimoine de pierre qu’ils ont légué à la Bourgogne met en valeur leur conception du monde spirituel, temporel et artistique. Pour traduire leur idéal de pauvreté, ils vont s’emparer des formes nouvelles de l’art gothique venues d’Ile de France et privilégier la sobriété des lignes architecturales dont la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay et Pontigny ont fait les premiers essais. L’abbaye de Fontenay donne un bon exemple de la remarquable architecture qu’ils ont légué à la Bourgogne.

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CHALON SUR SAONE, centre portuaire

Posté par francesca7 le 21 septembre 2013

CHALON SUR SAONE, centre portuaire dans Saône et Loire 320px-chalon-sur-saone

Centre portuaire, industriel et commercial d’une grande activité, Chalon est aussi la capitale économique d’une riche zone de culture et d’élevage, au cœur d’un vignoble dont certains crus sont dignes de leurs grands voisins. Ses foires sont très suivies et les fêtes du Carnaval attirent une foule considérable. Au carrefour de plusieurs nationales et sur le passage de l’A.6. Cavillomum (son nom d’origine) est fondée à l’époque gallo-romaine sur les bases d’un port éduen.

De l’Empire romain à l’empire Schneider – Sa situation en bordure d’une grande voie navigable, et à un important carrefour de routes fit choisir cette place par Jules César comme entrepôt de vivres au temps de ses campagnes en Gaule. Du Moyen âge on retiendra la foire des sauvagines, marque du rôle de carrefour européen joué par la cité.

LES SAUVAGINES : Châlon doit une part de sa célébrité à ses foires aux « sauvagines », peaux de petits animaux à fourrure tels que renards, fouines ou blaireaux… Elles avaient lieu deux fois par an et duraient un mois, comptant parmi les plus fréquentes d’Europe. Mais si la fourrure a longtemps été chez elle à Chalon, le marché du cuir s’est en grande partie substitué aujourd’hui à cette ancienne activité. La mode du vêtement de cuir, lisse ou craquelé, s’est considérablement développée depuis une trentaine d’années.

La création du canal du Centre (fin 18ème, début 19ème siècle) puis celle des canaux de Bourgogne et du Rhône au Rhin ont encore développé le commerce régional par voie d’eau. A la même époque Chalon vit Joseph Nicéphore Niepce (né en 1765, au 15 de la rue de l’Oratoire) faire preuve d’un génie inventif. Il met au point, avec son frère Claude, un moteur dont le principe est celui du moteur à réaction, le Pyréolophore ». Il imagine aussi une sorte de draisienne, l’ancêtre de la bicyclette. Passionné par la lithographie (gravure sur pierre) il réussit, en 1816 à fixer en négatif l’image obtenue au moyen de la chambre noire, puis en 1822, à obtenir une image positive fixée. Après ces résultats, Niepce élabore vers 1826 un procédé de photogravure  : l’héliographie. L’inventeur de la photographie meurt à Chalon en 1833, six ans avant la consécration officielle de sa trouvaille par Arago.

En 1839, les usines Schneider du Creusot installent au débouché du canal du Centre une importante usine dite « le Petit Creusot », devenue « Creusot-Loire ». Les chantiers navals entreprirent dès lors la construction d’une longue série de bateaux métalliques : torpilleurs sous-marins et contre-torpilleurs. C’est ainsi que 81 torpilleurs furent montés pour le compte de la marine nationale et les marines bulgare et turque, entre 1889 et 1906. Plus tard, les habitants de Chalon sur Saône ont pu voir des submersibles de type SC1 croiser le long des quais de la ville. Cette dernière fabrication destinée à la Bolivie et au Japon ne s’arrêta qu’avec la Seconde Guerre mondiale.

Spécialisée dans la métallurgie lourde, Creusot Loire subit de plein fouet la crise sidérurgique de 1984. Cependant d’autres industries se sont implantées depuis les années 1970, dont Kodak (photos), St Gobain, Framatome, L’Air Liquide et Water Queen (leader européen dans la fabrication d’articles de pêche), révélant le dynamisme économique de Chalon.

 dans VILLAGES de FRANCEChalon sur Saône, c’est aussi des Maisons anciennes :

Certaines des nombreuses demeures séculaires du Vieux Chalon présentent un cachet tout particulier et méritent d’être signalées, particulièrement dans le quartier Saint Vincent, où de belles façades à colombage ont été dégagées sur la place du même nom (remarquer également, à l’angle de la rue St Vincent, une statue du saint), dans la rue aux Fèvres, la rue de l’Evêché etc.. ; rue St Vincent carrefours pittoresque à la jonction des rues du Pont et du Châtelet ; rue du Châtelet, au n° 37, belle façade du 17è siècle avec bas-reliefs, médaillons et gargouilles ; Grande Rue : au n° 39, vaste maison du 14ème siècle restaurée.

Cathédrale Saint Vincent :

SANCTUAIRE de l’ancien évêché de Chalon (supprimé en 1790), St Vincent ne présente pas un aspect homogène. Ses parties les plus anciennes remontent à la fin du 11è siècle ; le chœur est du 13è. Sa façade et ses clochers néo-gothiques (1825) lui donnent un air étrange. A l’intérieur, les piliers cantonnés de pilastres cannelés et de colonnes engagées sont dotés pour certains de chapiteaux semblables à ceux d’Autun. Dans la chapelle absidale Nord, remarquez la grande armoire eucharistique contemporaine en bronze doré (1986). Dans le chœur, dais finement sculpté. Dans l’abside, triptyque de 1608 (Crucifixion). Dans la chapelle donnant accès à la sacristie, voûte à cinq clés pendantes et beau vitrail représentant la femme aux douze étoiles de l’Apocalypse. Le bras droit du transept ouvre sur un cloître du 15ème siècle restauré, où se trouvent quatre belles statues en bois ; la cour du cloître a retrouvé son puits. Dans le bas-côté droit, nombreuses pierre tombales et chapelles fermées par des claustras ( grilles de pierre).

L’Hôpital : Seul le bâtiment à degrés d’inspiration flamande date de la construction initiale (1528). Le premier étage, réservé aux religieuses, comprend des pièces lambrissées dont l’infirmerie qui abrite quatre lits fermés de rideaux. Le réfectoire et le couloir des cuisines meublé de vaisseliers remplis d’étains et de cuivres sont particulièrement remarquables. La pharmacie  (1715) présente une collection de pots du 18è siècle classés selon les potions qu’ils contiennent : écorces, racines, bois, feuilles etc.. Les bâtiments s’étendirent à partir du 17è siècle et dès le début du 18ème certaines pièces furent ornées de magnifiques boiseries.

La chapelle, d’architecture métallique (1873) a recueilli des œuvres d’art provenant des parties démolies à l’époque ; boiseries armoriées, chaire du 17è siècle, rare Vierge à l’encrier et verrières Renaissance.

La Tour du Doyenné : Ce beffroi du 15ème  siècle, jadis proche de la cathédrale, puis démonté en 1907, a été réédifié à la pointe de l’île. Du sommet, panorama sur la ville. Non loin, beau tilleul, provenant des pépinières de Buffon.

La Roseraie Saint Nicolas : Des quais, 4 km par les ponts des îles de la Saône, au sud puis la rue Julien Leneuveu, à gauche. Au départ de l’aire de loisirs Saint Nicolas, circuit pédestre de 5 km. Cette prestigieuse roserai (comptant quelque 25 000 plants) dissémine ses parterres au milieu d’immenses pelouses semées de conifères ou de jeunes pommiers.

Puis, l’Eglise Saint Pierre : Construit de 1698 à 1713 dans un style italien, cette ancienne chapelle bénédictine présente une façade imposante (refaite au 19è). A l’intérieur s’ouvrent une vaste nef et un chœur sous coupole peuplés de statues dont certaines sont du 17ème siècle : Saint Pierre et Saint Benoît à l’entrée du chœur, Sainte Anne et la Vierge terrassant le dragon dans le transept. Dans le chœur, stalles sculptées et orgue d’époque Régence surrmonté d’un Saül jouant de la harpe.

 

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