Histoire de DINAN
Posté par francesca7 le 17 septembre 2013
A l’époque romaine, deux voies importantes s’y croisaient : l’une vers la Normandie et l’autre vers Rennes. Ville haute fortifiée et ville basse portuaire, Dinan a mille ans d’histoire. Dinan devient, dès le 10ème siècle une véritable ville. Un couvent bénédictin s’y installe. Au début du 12ème siècle, une ébauche de système défensif existe, comme en témoignent les écrits d’Idrisi, historien-géographe arabe ; « A Dinan, ville ceinte de murs en pierres » Au début du 14ème siècle, Dinan, qui commerce avec l’Angleterre et les Flandres, est prospère ; artisans et commerçants affluent. Mais la guerre de Succession va stopper ce bal élan. La ville, qui a pris parti pour Charles de Blois, est assiégée par Jean IV, futur duc de Monfort. Les Anglais profitant de cette période troublées, ne cesse de la harceler. Du Guesclin, qui commande la résistance, sort victorieux de son combat contre Thomas de Cantorbéry. Puis, au 16ème siècle, Dinan se rallie à Henri IV. Il faut attendre le 18ème siècle pour voir renaître l’économie de la ville ; les ruelles retentissent alors du bruit de huit cents métiers à tisser. Les toiles s’exportent vers les Antilles et l’Amérique du Sud. Les foires attirent des foules immenses.
Aujourd’hui, Dinan accueille chaque année des milliers de visiteurs. Tous les deux ans est célébrée la Fête dite « des Remparts ». Pendant quarante huit heures, hennins et pourpoints envahissent la cité, pendant que les tournois se déroulent dans le splendide décor médiéval de la vielle ville.
Autour du château de Dinan, un Donjon… rares sont, en France les monuments édifiés au 14ème siècle aussi bien conservés et visitables. C’est Estienne Le Tur, architecte de la tour Solidor, à Saint Servan, qui en établit les plans dans les années 1380, sur l’ordre de Jean IV. Formé de deux tours accolées de 34 mètres de haut, il était autrefois coiffé d’un toit, qui fut remplacé, au 18ème siècle, par une plate-forme d’artillerie. Le donjon, qui abrite aujourd’hui le Musée, remplissait alors la double fonction de forteresse – avec des judas et une salle de guet à chaque étage – et de résidence – avec des fenêtres à meneaux, de grandes cheminées et une chapelle finement décorée, qui possédait une loge chauffée – un ensemble assez austère.
Au Musée, on y découvre la riche histoire de la ville et de ses alentours. Un atelier complet de tisserand, reconstitué avec des métiers du 18ème et du 19ème siècle, côtoie l’importante collection des coiffes originaires de toute la région. Dans la Tour de Coëtquen, construite au 15ème siècle, elle se divise en trois étages, occupés par trois grandes salles voûtées aux murs de 5 mètres d’épaisseur. La salle du bas est une sorte de crypte humide, au sol inégal, où l’on peut voir sept gisants dont celui de Geoffroy Le Voyer, chambellan du duc Jean IV.
La promenade des Petits Fossés : bordée d’arbres, elle a été aménagée au 18ème siècle par Charles Duclot-Pinot sur l’ancienne contrescarpe, un énorme rempart de terre qui protégeait la base des murailles contre les tirs d’artillerie ; on passe devant la TOUR de BEAUFORT (13ème siècle) qui faisait partie de l’enceinte primitive de la ville, puis devant la TOUR DU CONNETABLE (15ème siècle). Entre les deux se dresse le buste de Duclos-Pinot, sculpté par Jehan Duseigneur en 1842.
Dinan donc, organisée autour des paroisses Saint-Malo et Saint-Sauveur où le sanctuaire de la basilique St Sauveur du 12ème siècle est dû à Rivallon le Roux. Ce seigneur de la famille de Dina, qui partit pour les Croisades, avait fait vœu de le construire s’il revoyait Dinan à son retour. Cette construction est très influencée par l’art byzantin, et certains détails ornementaux (dromadaires, lions ailés, sirènes) sont sans équivalent en Bretagne. Au cours du 15ème siècle, l’expansion de la ville rendit nécessaire son agrandissement. Les travaux durèrent cent cinquante ans et aboutirent au plan actuel de l’église, avec ces quatorze chapelles latérales. Elle fut classée basilique le 23 mais 1954. On peut y voir aujourd’hui plusieurs Retables des 17ème et 18ème siècles, une cuve du 12ème siècle dans la chapelle des fonts baptismaux, des chameaux et des dragons sur les chapiteaux des colonnes du mur intérieur, une très belle Vierge au Lys en albâtre, datée du 15ème siècle et provenant des ateliers de Nottingham, mais aussi le Cénotaphe qui contient le cœur de Du Guesclin. Le Maître Autel du chœur (des 17ème et 18ème siècle) est remarquable, tant par son baldaquin monumental que par le réalisme du Christ qui le surmonte. Cet ancien cimetière paroissial fut converti en jardin à l’anglais pendant le 19ème siècle. Depuis cette esplanade, depuis la tour Cardinal (14ème siècle) ou, mieux encore, depuis la Tour Ste Catherine (14ème siècle) – un véritable poste de guet – on a une vue splendide sur le port, le viaduc et la vallée de la Rance. On peut prendre le chemin en lacet qui descend vers le port ; a la Chapelle du Couvent des Catherinettes, on découvrira un retable en trompe l’œil, et l’un des joyaux de la ville ; le chœur des Religieuses, dont le plafond coûté est recouvert de superbes fresques.
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