La GASTRONOMIE en France
Posté par francesca7 le 8 septembre 2013
La gastronomie est l’ensemble des règles (fluctuantes, selon pays, classes sociales et modes) qui définissent l’art de faire bonne chère.
Selon l’Académie française, « faire bonne chère », qui signifiait « faire bon accueil », fut utilisé dès le xixe siècle au sens de « faire un bon repas » — un bon repas étant un élément d’un bon accueil. Dans ce sens, « chère » comprend tout ce qui concerne la quantité, la qualité et la préparation des mets.
Cet « art » englobe ceux, créatifs dans certains cas, consistant à recueillir, adapter ou inventer des recettes, à sélectionner des produits, à préparer des plats, des mets et à les déguster.
Un gastronome est un gourmand avisé, fort d’une culture de table ET est littéralement « l’art de régler l’estomac ».
Le terme est attesté de façon isolée dès le xviie siècle. Il renvoie à un poème grec perdu d’Archestrate (ive siècle av. J.-C.), poème mentionné dans le Banquet des sophistes, traité culinaire rédigé par le grec Athénée. L’article de l’Encyclopédie qui traite de ce sujet s’appelle « Art de la gueule ». Le terme gastronomie apparaît pour la première fois dans le titre d’un poème de Joseph Berchoux en 1801, Gastronomie ou l’homme des champs à table. Le dérivé gastronome est devenu d’un usage courant depuis la parution de l’ouvrage de Brillat-Savarin, Physiologie du goût.
Selon Brillat-Savarin: « La gastronomie est la connaissance raisonnée de tout ce qui a rapport à l’homme en tant qu’il se nourrit. Son but est de veiller à la conservation des hommes, au moyen de la meilleure nourriture possible ». Au xxie siècle, le sens de ce terme a progressivement évolué vers « La gastronomie est la connaissance raisonnée de tout ce qui a rapport à la bonne chère ».
AU 20ème siècle, Son objectif étant de « satisfaire les papilles » plus que de répondre à un besoin vital, la gastronomie suit ou édicte des règles variables d’un pays à l’autre et dans le temps. Elles sont basées sur des techniques culinaires éventuellement très élaborées et des principes de dégustation faisant aller au-delà du plaisir immédiat, principes extrêmement variables selon les pays et les civilisations.
- Les techniques culinaires sont, pour l’essentiel, celles de la cuisine ordinaire, mais exécutées à la perfection (choix des produits, température et temps de cuisson, assaisonnements), et demandent pour certaines un long apprentissage.
- La notion de dégustation varie avec le contexte (convivialité joyeuse ou réunion d’experts s’érigeant en juges). De façon courante, il s’agit d’apprécier et de pouvoir analyser les accords de saveurs, les nuances de préparation, les harmonies entre mets et boissons d’accompagnement, la présentation même des mets, la qualité du service. Le « gastronome averti », parfois autoproclamé tel, est supposé capable de juger du respect des traditions ou de l’intérêt des innovations.
L’exercice de la gastronomie requiert donc un savoir, tant pour préparer que pour déguster et, en principe, le sens de la convivialité.
On affirme que l’art de préparer un repas gastronomique est celui du cuisinier, et que l’art de le bien déguster est celui du gastronome. La gastronomie peut paraître un luxe, en raison du coût élevé de certains aliments et des prix de la restauration de haut niveau (cuisiniers maitrisant des techniques précises, élaborant des mets composés de produits de haute qualité gustative, éventuellement inédits).
Des convives fortunés voyageant à travers le monde, pouvant s’attarder à table et ayant la curiosité d’une littérature spécialisée, se constituent une culture gastronomique étendue plus facilement que les gourmets aux moyens financiers limités, qui peuvent, néanmoins, se considérer comme tout autant gastronomes.
La gastronomie concerne aussi des produits simples et des recettes de tous les jours, qui peuvent, autant que les mets luxueux, participer à l’éducation gustative et à l’entraînement à la dégustation. Celui qui s’applique à déguster avec attention un plat simple, en mémorisant ses sensations, dans des conditions de « luxe, calme et volupté » », témoigne d’un comportement de gastronome, contrairement à celui qui mange ce même plat distraitement, simplement pour se nourrir, combler sa faim ou s’attabler par convention.
Les règles de la gastronomie varient selon les classes sociales, les nations, les régions, les époques et les modes.
Les différences sont, ou furent, liées aux ressources alimentaires locales, les classes aisées ayant en principe une culture de table plus vaste. Cela fut sensible au « temps des paroisses ». Les principes socioculturels, en particulier religieux, sont particulièrement importants dans certains univers.
S’il existe une gastronomie que l’on peut dire « mondiale », au temps du fooding, les habitudes gastronomiques locales, régionales et nationales demeurent assez solidement ancrées.
Il n’y a d’ailleurs pas contradiction entre l’attachement aux traditions et aux recettes locales et la curiosité envers l’inédit. De nombreux amateurs de bonne chère sont ouverts aux diverses cultures de table et apprécient ce qui vient d’ailleurs : la seule lecture d’innombrables cartes de restaurants, à Paris, Londres, Moscou ou Tokyo, le proclame. Cette ouverture s’est surtout avérée à partir du xixe siècle, lorsque les gourmets ont découvert d’autres terroirs que ceux de leur province, d’autres habitudes alimentaires que celles de leur ville ou de leur bourg.
Les diverses cultures gastronomiques asiatiques, fort différentes les unes des autres, ne sont d’évidence pas celles de l’Occident où l’on s’attable de façons fort diverses de part et d’autre des frontières. Cela malgré la relative uniformisation de la haute gastronomie, de plus en plus indifférente aux terroirs : les grands chefs privilégient en principe les produits locaux mais font, pour l’essentiel, leur marché au loin étant donné les facilités des transports, les nouvelles possibilités de conservation, etc. La plupart de ces chefs voyagent beaucoup, font des stages, puis dirigent des restaurants à l’étranger.
Les religions ont leur importance, bien que les gastronomes reconnus ou se voulant tels n’y fassent que prudemment référence : les gourmets de confession musulmane ou juive ne partagent pas forcément les préférences des gastronomes chrétiens, bouddhistes, etc., en raison des interdits religieux plus ou moins respectés et des habitudes communautaires.
L’origine sociale, l’éducation et les ressources financières jouent également beaucoup. Déguster des caviars et les différencier, par exemple, n’est pas à la portée de tous en 2009.
Les différences gastronomiques dépendent aussi de principes techniques et artistiques. La cuisine évolue comme les sciences et d’autres arts, avec lesquels elle peut avoir des relations ; on évoque souvent la gastronomie moléculaire (Hervé This,Pierre Gagnaire) depuis le début du XXIe siècle.
Le répertoire gastronomique dit « moderne » propose des préparations s’écartant de celles de la cuisine dite « traditionnelle ».
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