La bourgogne mérovingienne
Posté par francesca7 le 4 septembre 2013
Le village de Vic sous Thil (21) existait déjà à l’époque mérovingienne comme en témoignent les cercueils en pierre découverts dans les propriétés voisines de l’église. Certains de ces cercueils ont été utilisés pour la construction du clocher du village de Vic.
Au 6ème siècle, l’Auxois se nommait alors Pagus Alesiensis.
Les chartes et écrits les plus anciens citent parmi les villes et villages de la région : Castrum Tilium (château de Thil), Prisciacum (Précy sous Thil), Arcenaium (Arcenay), Motta (La Motte), Nannum-sub-Tilio (Nans sous Thil), Sidolocum(Saulieu), Sinemurum (Semur), Vitellum (Vitteaux).
De nombreux sarcophages mérovingiens ont été découverts aux alentours de Thil notamment à Clamerey où ceux-ci sont visibles à l’entrée de l’église. La dynastie mérovingienne règne sur le royaume des Francs, de Clovis à Charlemagne (481-800).
Les tombes mérovingiennes étaient des sarcophages de plâtre, des cercueils en bois ou parfois des individus en pleine terre. Celles-ci contiennent usuellement de nombreux bijoux de verre, des armes, des restes de vêtements et diverses offrandes. Ce n’est qu’à l’époque carolingienne, que les offrandes furent interdites par l’Église, en tant que pratique païenne.
De façon générale, les études montrent que les gens étaient durant ces périodes en bonne santé et robustes, et n’avaient que rarement des carences alimentaires.
On trouve très peu de tombes d’enfants. À cette époque, les enfants n’étaient baptisés qu’à l’âge de 3 ou 4 ans, lorsqu’on était certain que l’enfant était en bonne santé et allait vivre, car un baptême coûtait fort cher. Les enfants décédés sans être baptisés étaient donc enterrés en tant que non-chrétiens, hors de l’enclos sacré. Les généalogistes ont longtemps cherché à en trouver des descendants ignorés mais aucune certitude n’a pu être mise à jour. Les prétentions des Carolingiens à descendre des Mérovingiens par une fille de Clotaire Ier sont reconnues comme fictives. Plusieurs pistes ont été néanmoins mises en avant par les historiens.
Malgré les guerres et les incessantes luttes de pouvoir, le royaume de Bourgogne aspire également à être une terre de Paix comme en témoigne les nombreuses fondations de monastères. Ce royaume inspire également à conserver ses traditions. Etonnamment, la Bourgogne demeure avec l’Aquitaine d’ailleurs, l’une des régions mérovingiennes les plus romanisées. L’aristocratie cherche à garder ses lois et ses coutumes tout comme son indépendance, une indépendance toutefois grandement remise en cause sous les Carolingiens. Le terme de mérovingien n’est probablement pas le plus convenable pour désigner l’art qui se développa en Gaule du Ve au VIIIe s. Les rois francs, en effet, même s’ils ne demeurèrent pas totalement inactifs dans le domaine artistique, n’y exercèrent jamais un rôle de direction. Cependant, la dénomination ayant été établie par l’usage, il convient de la conserver, d’autant plus qu’elle ne prête à aucune ambiguïté ni sur la période, ni pour la région concernée.
Il est par contre une idée contre laquelle il convient d’emblée de s’inscrire en faux : la prétendue obscurité de l’époque. Très heureusement, nous n’en sommes plus à Augustin Thierry, et, même s’il demeure beaucoup à faire, notamment en ce qui regarde les fouilles, les grands traits de ce moment historique apparaissent déjà avec suffisamment de netteté.
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