Les pies-grièches à tête rousse
Posté par francesca7 le 1 septembre 2013
En sud-Morvan
Elles arrivent fin avril et repartent fin août. Un court séjour chez nous en Morvan, juste le temps pour le couple de construire un nid constitué, entre autres, de tiges sèches et de racines, le plus souvent situé sur la partie terminale d’une longue branche, et d’élever ses quatre à six petits nés mi-juin avant de reprendre en famille son envol pour l’Afrique équatoriale. C’est que la pie-grièche à t^te rousse aime la chaleur. Pas la peine, donc d’espérer la rencontrer dans le Haut-Morvan. Trop froid, trop humide. Et trop boisé.
« la pie-grièche à tête rousse fréquente chez nous essentiellement les vergers et les bocages assez denses avec des alignements d’arbres et des vieux chênes au milieu des prairies pâturées où elles peuvent nicher et trouver des perchoirs pour guetter leurs proies, gros insectes principalement ou même petits campagnols que certaines accrochent aux fils barbelés pour les dépecer ou les garder en réserve pour plus tard » explique Cécile Détroit, ornithologue à la Société d’histoire naturel d’Autun (SHNA). C’est donc sur les bordures du Morvan où les températures sont plus clémentes et les paysages plus ouverts que l’on a le plus de chance d’observer ce passereau au bec de rapace, à tête rousse comme son nom l’indique, avec un large masque noir autour des yeux et un dos plutôt sombre qui contraste avec un ventre très clair.
« La Bourgogne est une région privilégiée pour cette espèce qui est en déclin en France » indique Cécile Détroit. Depuis 1981, la pie-grièche à tête rousse bénéficie de mesures de protection. Cependant, la fragmentation des milieux bocagers qui isolent les populations, la disparition des arbres isolés qui la prive de ses sites de nidification et de ses postes de chasse ainsi que l’utilisation de produits phytosanitaires qui éliminent ses proies sont autant de menaces pour l’espèce.
La Pie-grièche à tête rousse bénéficie d’une protection totale sur le territoire français depuis l’arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire. Il est donc interdit de la détruire, la mutiler, la capturer ou l’enlever, de la perturber intentionnellement ou de la naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids, et de détruire, altérer ou dégrader son milieu. Qu’elle soit vivante ou morte, il est aussi interdit de la transporter, colporter, de l’utiliser, de la détenir, de la vendre ou de l’acheter.
Un plan national de sauvegarde est en cours d’écriture pour déterminer les actions à mettre en œuvre pour la conservation de l’espèce. En Bourgogne, l’Epob (étude et protection des oiseaux en Bourgogne à coordonner la rédaction d’un plan régional d’action auquel la SHNA participe avec la responsabilité des études sur le Morvan. « L’objectif est de dresser un inventaire des populations, améliorer les connaissances sur les densités, détecter les milieux favorables et proposer des actions » explique Cécile. « Il s’agit de passer le secteur au peigne fin. Nous lançons une invitation à tous les naturalistes, et plus généralement à tous ceux qui aiment la nature, à participer à ce week-end. On n’a pas besoin de connaissances particulières ; chaque équipe est constituée d’un spécialiste qui dirige l’observation ».
Une merveilleuse occasion de découvrir la nature morvandelle et de partager d’intenses moments.
Contact : shna.cecile@orange.fr
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