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    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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La Têt des Pyrénées

Posté par francesca7 le 18 août 2013

La Têt des Pyrénées dans COURS d'EAU-RIVIERES de France 250px-tet_villefranche-de-conflent

La Têt est un fleuve des Pyrénées. Le régime de ce cours d’eau des Pyrénées est tributaire de l’enneigement et de la fonte des neiges au printemps, et secondairement des pluies automnales. Si son débit est souvent faible, la Têt peut connaître des crues spectaculaires et son débit atteindre un record de 3 600 m3⋅, comme lors de l’aiguat d’octobre 1940.

Son débit a été observé sur une période de 32 ans (1973-2004), à Rodès, petite localité des Pyrénées-Orientales, située au pied du barrage de Vinça et donc assez éloignée de son embouchure dans la mer. Le bassin versant du fleuve y est de 974 km2, c’est-à-dire 63 % de sa totalité (qui vaut 1 400 km). Les débits suivants ne sont donc pas les débits naturels, car fortement influencés par la mise en service du barrage en 1976. On distingue trois périodes annuelles au niveau du barrage de Vinça. La première période ou période de remplissage va du 1er avril au 30 juin. Du 1er juillet au 30 septembre se déroule la deuxième période ou période de déstockage, qui permet de soutenir le débit du fleuve en été, et aussi de fournir de l’eau pour l’irrigation des cultures. Enfin, du premier octobre au 31 mars, c’est la période d’attente : le barrage est presque vide et est prêt pour l’écrêtement de crues éventuelles.

La Têt présente des fluctuations saisonnières typiques d’un régime à dominante nivale incontestable. On y distingue en effet deux périodes de crue. Les hautes eaux de fin d’automne portent le débit mensuel moyen à 10,2 m3⋅/s, en décembre, et sont suivies d’une légère baisse de débit jusqu’à 8,56 m3⋅/s en février. Suit alors une deuxième montée du régime aboutissant à un second sommet – de loin le plus important – en mai (22,7 m3⋅/s). Il est dû à la fonte des neiges. Par après, dès le mois de juin, s’amorce une décrue rapide suivie des basses eaux d’été qui mènent le débit moyen à son étiage du mois d’août avec une moyenne mensuelle de 7,49 m3⋅/s, ce qui reste assez élevé, il est vrai. Au total, les oscillations saisonnières paraissent ainsi fort peu importantes, mais les fluctuations sont bien plus prononcées sur de plus courtes périodes.

Pour se faire une idée de l’importance de ces débits de crue, on peut les comparer à ceux du Loing, affluent important de la Seine, en amont de Paris, dont les crues sont renommées et furent longtemps redoutées, mais rivière quelque peu régularisée actuellement. Le QIX 5 du Loing vaut 150 m3⋅/s(contre 240 pour la Têt) et son QIX 20 se monte à 220 m3⋅/s (moins que les 360 de la Têt). Comme on le constate, les crues de la Têt sont nettement supérieures à celles du Loing en amont de Paris, et ce bien que son bassin soit quatre fois moins étendu, et son débit deux fois moins abondant.

Le débit instantané maximal enregistré durant la période d’observation de 32 ans a été de 533 m3⋅ le 19 mai 1977, tandis que la valeur journalière maximale était de 345 m3⋅ le même jour. En comparant la première de ces valeurs avec l’échelle des QIX du fleuve, il apparaît que cette crue était bien plus importante que la crue cinquantennale calculée (QIX 50), et sans doute très exceptionnelle.

Au total, la Têt est un petit fleuve moyennement abondant, alimenté avant tout par les précipitations, surtout neigeuses, des sommets orientaux des Pyrénées. La lame d’eau écoulée dans son bassin versant est de 323 millimètres annuellement, ce qui est modéré, équivalent à la moyenne d’ensemble de la France tous bassins confondus. Le débit spécifique du fleuve (ou Qsp) atteint 10,2 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.

La Têt prend sa source au pied du pic Carlit, à 2405 m d’altitude, dans la commune d’Angoustrine-Villeneuve-des-Escaldes, traverse d’ouest en est le département des Pyrénées-Orientales, d’abord le Conflent, puis le Roussillon et a son embouchure dans la mer Méditerranée, sur la commune de Canet-en-Roussillon, après avoir traversé la ville de Perpignan.

Son cours est barré, dans sa partie amont, aux Bouillouses (barrage hydro-électrique) et à Vinça (barrage-réservoir).

 

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Sur les berges de La Virlange

Posté par francesca7 le 18 août 2013

 

Sur les berges de La Virlange dans COURS d'EAU-RIVIERES de France telechargement-41 petite rivière baignant la commune de Saugues en Haute-Loire, passait pour être le repaire de moules d’eau douce abritant de véritables perles de joaillerie dont la nacre, si elle n’égalait pas celle de l’Orient, suscitait quelques vocations d’amateurs en quête d’une pêche miraculeuse

La Virlange longe le territoire de la commune de Saugues depuis Esplantas jusqu’au moulin de Pouzas où elle se jette dans l’Ance. Elle est ainsi mentionnée par le Père Louvreleul : « Il y a, en Gévaudan, une petite rivière nommée Virlange, qui vient du pied de la Margeride, près de Chanaleilles, et passe par Ombret, dans laquelle, quand elle est fort basse, on trouve de dans laquelle, quand elle est fort basse, on trouve de véritables perles avec leur nacre, durant l’espace d’une lieue, savoir, depuis le village des Plantats, jusqu’au dessous de la ville de Saugues. »

Audigier, dans son Histoire d’Auvergne, rapporte quant à lui qu’ « on voit quelque chose qui n’est guère moins surprenant sur les frontières de l’Auvergne, du côté de Saugues. Près d’un lieu, nommé Plantat, coule un ruisseau dans lequel on trouve des huîtres que les paysans et les bergers ramassent en été pour en faire un mets assez délicieux. Ils ne vont à cette pêche que lorsque l’eau est fort basse. On découvre dans ces huîtres des perles de la grosseur d’un pois. Toutes donneraient quelque perle, si on ne les ouvrait point avant qu’elles fussent achevées de former. Si la coquille est ouverte avant que la perle ait commencé à se former, on trouve au milieu une figure ronde toute noire ; si elle a quelque commencement, cette couleur noire devient de la couleur de blanc d’oeuf, et lorsqu’elle est dans sa perfection, elle prend la figure et la couleur des véritables perles. Un gentilhomme du voisinage, dans la longueur du temps, en avait ramassé un grand nombre dont il fit un collier qui fut estimé cinquante pistoles à Montpellier. »

L’Annuaire de Pasquet (1835), nous révèle qu’ « une espèce de coquillage fluviatile, l’unio pictorum, se pêche dans la Virlange ; il renferme des perles qui, lorsqu’elles sont d’une belle eau, ont autant de prix pour les joailliers que celles qui viennent de l’Inde. » Divers auteurs, Legrand d’Aussy dans son Voyage en Auvergne, et Payan Dumoulin dans le Bulletin de la Société d’Agriculture du Puy, ont parlé de ce coquillage et des perles qu’il produit. Ce mollusque, d’abord appelé unio pictorum, puis unio margaritifera et enfin aujourd’huimargaritana margatifera, en attendant qu’on lui cherche plus tard un autre nom, se trouve en assez grande abondance dans l’Ance, moins commun dans la Virlange, et extrêmement rare dans la Seuge. La reproduction en est assez longue, et la cupidité des naturels, par des recherches continues, en a singulièrement diminué le nombre. Sa chair ne semble pas comestible, car pour avoir ouvert seulement quelques-uns de ces coquillages, les mains gardent une odeur tenace de nauséabonde fétidité.

Il semble qu’on peut s’estimer heureux quand, après avoir éventré une centaine de ces mollusques, on est arrivé à trouver trois ou quatre perles seulement. Sur ce nombre, il est rare qu’il y en ait une seule qui soit irréprochable de forme et de couleur. Les plus belles n’ont pas l’orient des perles de l’Inde, leur teinte est pus mate et leur éclat pus éteint.

Il est possible que quelques-unes de ces perles ne soient autre chose que des corps étrangers, introduits par accident entre les valves du mollusque, qui les recouvre de nacre, afin que ses tissus ne soient point blessés à leur contact, lorsqu’il peut les expulser. Les coquillages chez lesquels on a le plus de chance d’en trouver sont ceux qui ont été meurtris et déformés par le pied des animaux traversant la rivière, ou par tout autre accident. On rencontre de ces perles à toutes les périodes de transformation : les unes noires et irrégulières, les autres rougeâtres, d’autres enfin finement arrondies et d’un blanc laiteux. L’acharnement déployé à cette pêche à la fin du XIXe siècle, aussi peu fructueuse que rémunératrice, semblait faire prévoir qu’une époque viendrait où il ne resterait de ce mollusque guère autre chose que le souvenir. Et dans les faits, cette espèce est aujourd’hui en voie de disparition.

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le langage et la raison des animaux

Posté par francesca7 le 17 août 2013


le langage et la raison des animaux dans FAUNE FRANCAISE corbeau2x-300x240Le sujet d’une émission raisonnée chez l’animal n’est point nouveau. Dans l’antiquité, on croyait à leur âme : ainsi de Platon et Flavius Josèphe qui ont cru au langage et à la raison des bêtes. Saint Basile lui-même dit dans son Homélie du Paradis terrestre, dont il fait une belle description, qu’il était peuplé de bêtes qui s’entendaient entre elles et qui parlaient sensément.

Nous pourrions citer bien d’autres auteurs, mais cela nous mènerait trop loin. Dupont de Nemours a cherché à comprendre et à traduire la langue de quelques animaux et surtout le chant des oiseaux ; et, bien que ses opinions soient hasardées, elles doivent du moins fixer l’attention sur une foule de faits curieux, car il est certain que les animaux, vivant en société ou en famille, doivent avoir quelques moyens de s’entendre et de se communiquer leurs idées.

C’est, selon cet observateur curieux, une erreur de croire que les oiseaux répètent toujours le même son. II assure que le croassement des corbeaux ne comprend pas moins de vingt-cinq mots différents, que voici :

Cra, cré, cro, cron, cronon.
Grass. gress, gross, gronss, grononess.
Crac, crea, crae, crona, groness.
Crao, creo, croe, crone, gronass.
Craon, creo, croo, crono, gronoss.

« Si nous pensons, ajoute Dupont, qu’avec nos dix chiffres arabes, qui sont dix lettres, dix mots, en les combinant deux à deux, trois à trois, quatre à quatre, on forme les chiffres diplomatiques de 100, de 1000, de 10000 caractères, et si on les combinait de cinq à cinq, on en ferait un chiffre de 100000 caractères, ou de plus de mots que n’en a aucune langue connue, on aura moins de peine à comprendre que les corbeaux puissent se communiquer leurs idées. Leurs vingt-cinq mots suffisent bien pour exprimer là, droite, armé, froid, chaud, partir, je t’aime, moi de même, un nid, et une dizaine d’autres avis qu’ils ont à se donner, selon leurs besoins. »


A propos du chant des oiseaux, Dupont continue ainsi : « Cette énergique accentuation du discours tient à la surabondance de l’amour. Les oiseaux ne peuvent trouver cette force énorme dans leurs muscles, si frêles, que par un excès de vie dont les éléments donnent à leur amour une extrême ardeur. En pareil cas, il ne suffit pas d’aimer, il faut ajouter à la pensée même par les intonations et le rythme. C’est ce qui fait nos poètes et ce qui rend nos oiseaux musiciens. »
Le chien n’emploie que des voyelles, et quelquefois, mais seulement dans la colère, les deux consonnes g et z. Le chat emploie les mêmes voyelles que le chien, et de plus six consonnes, m, n, g, r, v, f. Les araignées emploient deux voyelles et deux consonnes, puisqu’elles prononcent les mots tak et tok.

Le coq parle la langue de ses poules, mais, de plus, il chante sa vaillance et sa gloire. Le chardonneret, la linotte, la fauvette, chantent leurs amours. Le pinson chante son amour et son amour-propre ; le serin, son amour et son talent réel. Le mâle alouette chante un hymne sur les beautés de la nature, et déploie toute sa vigueur lorsqu’il fend les airs et s’élève aux yeux de la femelle qui l’admire. L’hirondelle, toute tendresse, toute affection, chante rarement seule, mais en duo, trio, en quatuor, en sextuor, en autant de parties qu’il y a de membres dans la famille sa gamme n’a que peu d’étendue et pourtant ce petit concert est plein de charmes.

Le rossignol a trois chansons : celle de l’amour suppliant, d’abord langoureuse, puis mêlée d’accents d’impatience très vive, qui se termine par des sons filés, respectueux, qui vont au cœur. Dans cette chanson, la femelle fait la partie en interrompant le couplet par des sons très doux, auquel succède un oui timide et plein d’expression. Elle fuit alors, mais les deux amants voltigent de branche en branche, le mâle chante avec éclat très peu de paroles rapides, coupées, suspendues par des poursuites qu’on prendrait pour de la colère : aimable colère !… C’est sa seconde chanson, à laquelle la femelle répond par des mots plus courts encore : Ami, mon ami.

Enfin on travaille au nid : c’est une affaire trop grande, on ne chante plus. Le dialogue continue, mais il n’est que parlé, et on y distingue à peine le sexe de ces interlocuteurs. C’est après la ponte que, perché sur une jeune branche voisine de celle qui porte sa famille, un peu au-dessus d’elle, battant la mesure par le petit mouvement qu’il imprime au rameau, et quelquefois par un léger mouvement des ailes, il distrait sa compagne des soins pénibles de l’incubation par les charmes d’une harmonie indicible.

Les deux couplets suivants rappelleront peut-être les vers de Du Bartas, qui essaya par des onomatopées bizarres de figurer le chant de l’alouette : du moins ceux-ci rendent en partie ce qu’en musique on appelle motif : c’est tout ce qu’il était possible de faire.

Dors, dors, dors, dors, ma douce amie,
Amie, amie,
Si belle et si chérie ;
Dors en aimant,
Dors en couvant,
Ma belle amie,
Nos jolis enfants,
Nos jolis, jolis, jolis, jolis, jolis,
Si jolis, si jolis, si jolis
Petits enfants.
(Un silence)Mon amie,
Ma belle amie,
A l’amour,
A l’amour ils doivent la vie.
A tes soins ils devront le jour.
Dors, dors, dors, dors, ma douce amie,
Auprès de toi veille l’amour,
L’amour,
Auprès de toi veille l’amour.

Le rossignol cherche la solitude. Cependant on ne trouve point cet oiseau dans l’intérieur des grandes forêts, ni surtout dans les montagnes couvertes de sapins. Cet oiseau sédentaire se tient dans les-bosquets ou sur la lisière des bois.

Un observateur s’est assuré que la sphère remploie par la voix du rossignol n’avait pas moins d’un tiers de lieue de diamètre, lorsque l’air était calme, et Beichstein est parvenu à rendre assez exactement, par les combinaisons de nos lettres, l’effet produit par le rossignol. Beichstein recommande de les siffler et d’essayer de prononcer en sifflant les sons indiqués par les lettres.

Voici la chanson du rossignol dans la langue de ces oiseaux. C’est vraisemblablement l’original rossignolier dont Dupont nous a donné la traduction en français.

Tiouou, tiouou, tiouou, tiouou,
Shpetiou tokoua,
Tio, tio, tio, tio,
Kououtio, kououtio, kououtio, kououtio,
Tsii, tsii, tsii, tsii, tsii, tsii, tsii, tsii, tsii, tsii,
Kouorortiou, Tskoua pipistkouisi,
Tso, tso, tso, tso, tso, tso, tso, tso, tso, tso, tso, tso, tsirrhading !
Tsisi si tosi si si si si si si si,
Tsorre tsosrre tsorse tsorrchi ;Tsatn, tsatn, tsatn, tsatn, tsatn, tsatn, tsatn,tsi.
Dlo dlo dlo dla dlo dlo dlo dlo dlo
Kouioo trrrrrrrrtzt.
Lu lu lu ly ly ly lil li li li
Kouio didl li loulybi.
Ila guour guour, koui kouio !
Kouio, kououi kououi kououikoui koui koui koui
Ghi, ghi, ghi.
Gholl gholl gholl gholl ghia hududoi.
Koui koui horr ha dia dia dillhi !
Hets, hets, hets, hets, hets, hets, hets, hets, hets,
hets, hets, hets, hets, hets, hets.
Touarrho hostehoi.
Kouia kouia kouia kouia kouia kouia kouia kouiati ;
Koui koui koui io io io io io io io koui
Lu lyle lolo didi io kouia.
Higuai guai guay guai guai guai guai guai kouior tsio tsiopi.

Jeunes lecteurs, chantez, égayez-vous en accompagnant les oiseaux qui s’ébattent au printemps.

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le duc Eudes IV de Bourgogne

Posté par francesca7 le 17 août 2013

Ne se considérant pas comme battu bien que défait le 25 juillet 1261 par Michel VIII Paoléologue, le dernier empereur latin de Constantinople, Baudouin II de Courtenay, donne en 1265 le royaume de Thessalonique (Grèce) à Hugues IV, duc de Bourgogne, contre la promesse de participer à une croisade nécessaire au recouvrement de l’empire

Dernier empereur latin de Constantinople (empire éphémère né de la prise de Constantinople en 1204 suite à la quatrième croisade), Baudouin II, après une résistance éperdue, après des appels désespérés aux souverains chrétiens restés sourds, vit en effet Michel VIII Paléologue s’emparer de ses Etats et en forcer la capitale en 1261. Baudouin dut fuir ; mais il ne se considérait pas pour battu et ne désespérait pas de chasser l’usurpateur byzantin. Il visita les princes d’Europe, leur exposant la nécessité du recouvrement de l’empire de Constantinople, cherchant au total à organiser une croisade. Hugues IV, duc de Bourgogne, se laissa convaincre et manifesta son intention prochaine de prendre la croix.

Michel VIII Paléologue

Michel VIII Paléologue

C’est alors que, pour l’encourager dans cette sainte entreprise, Baudouin lui promit quantité d’argent et lui donna par acte passé à Paris en janvier 1265, pour lui et ses successeurs, le royaume de Thessalonique (l’un des Etats apparus au lendemain de la quatrième croisade) ainsi que plusieurs baronnies à condition de tenir le tout en fief de l’empire. A la vérité, Baudouin ne donnait que la peau de l’ours, restait à l’aller chercher ; peut-être le duc Eudes IV de Bourgogne, petit-fils de Hugues IV, s’en rendit-il compte ; toujours est-il que lorsqu’il hérita en 1316 du titre de roi de Thessalonique à la mort de son frère Louis, il n’entreprit pas le voyage pour aller prendre possession de sa nouvelle couronne, et vendit ses droits à Philippe Ier de Tarente, qui fut le dernier à porter ce titre.

La transcription de l’acte passé en janvier 1265 et consigné sur un parchemin jauni que possèdent les archives de la Côte-d’Or, stipule que Baudouin « considérant et véant le bien, l’onor, le porfit et l’avancement qui nos puet venir en l’empire de Romanie dou noble baron Hugue, duc de Borgoigne, nos por ce si donons et otroions au devantdit duc et a ses hoirs perpétuelment le roialme de Salonique et les apartenences ou toutes les droitures et les raisons qui apartienent au devantdit roialme, et li donons la baronie d’Amnes et les apartenences, et li donons encore par desus ce une des autres plus granz baronies qui soit en l’empire, cele que il mieuz amera, et se il amoit mieuz a avoir la baronie de Mauditon et la baronie de Laliet et de la Marguerie o toutes leur apartenences que la devantdite grant baronie, si volons que il les ait en leu de cele grant baronie desus dite ».

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Baume les messieurs et ses abbés

Posté par francesca7 le 12 août 2013

Baume les messieurs et ses abbés dans Jura baume_les_messieurs_depuis_belvedere-225x300Bâti sur un joli site, à la rencontre de trois vallées, parmi lesquelles la magnifique reculée du crique de Baume, ce village est connu pour son abbaye dont les vestiges sont for intéressants. Une belle vue s’offre sur ce site depuis le balvédère aménagé au pied de l’église de Granges sur Baume.

Moines et Messieurs – L’abbayes de Baume a été fondée au 6ème siècle par le moine irlandais saint Colomban. Elle est soumise à la règle bénédictine. Un de ses titres de gloire est d’avoir fourni, en 910, les douze religieux qui ont créé l’illustre abbaye de Cluny. Peu à peu, comme à St Claude, la vie monastique se relâche. A partir du 16ème siècle, les humbles moines du début ont fait place à des chanoines nobles. Ces hauts « Messieurs » se hâtent de corriger le nom de leur maison ; de Baumes les Moines, il devient Baume les Messieurs. La vie de l’abbaye se termine en 1790 par la dispersion de ses biens en vente publique.

Au 17ème siècle, Baume a compté parmi ses abbés Jean de Watteville, un des personnages les plus extraordinaires du temps s’il faut en croire les Mémoires de saint Simon, et dont les nombreuses aventures sont encore enrichies par la légende.

Watteville suit d’abord la carrière des armes. Maître du cap du régiment de Bourgogne dans la campagne du Milanais, il tue en duel un gentilhomme espagnol au service de la reine d’Espagne. Obligé de fuir, il se cache à Paris. Un sermon sur l’enfer, entendu par hasard dans une église, le convertit. Le soudard se fait capucin, puis chartreux à l’abbaye de Bonlieu. La vie monacale devient vite insupportable à Watteville. Surpris par le prieur alors qu’il franchit le mur pour s’enfuir, il l’abat d’un coup de pistolet, prend le large et après maintes aventures, franchit les Pyrénées. Nouveau duel : un grand d’Espagne reste sur le terrain. Fuite à Constantinople. L’ancien moine se fait mahométan, met ses talents militaires à la disposition du Grand Turc, devient pacha puis gouverneur de Morée.

Après plusieurs années passées sous le turban, entouré d’un harem amplement fourni, notre homme s’abouche avec les Vénitiens qu’il a reçu mission de combattre : si on lui assure l’absolution du pape pour ses crimes passés et l’abbaye de Baume comme bénéfice, il est prêt à livrer ses troupes. Le marché est conclu et exécuté. Le pacha, re-tonsuré, même ses moines comme des soldats. Une anecdote le montre toujours impétueux. Pour atteindre, de Crançot, le fond du cal, on utilisait une série d’échelles. Un jour, Watteville les fait remplacer par un escalier, taillé dans le roc, qu’on a continué d’appeler Echelles de Crançot. Voyant ses religieux prendre mille précautions pour ne pas se rompre le cou, sur ces degrés abrupts et glissants, l’abbé, impatienté, fait venir sa mule, l’enfourche et lui fait descendre les marches, tandis qu’il couvre d’injure les poltrons.

Quand Louis XIV envahit la Comté, Watteville, qui a mesuré les chances françaises, offre ses services au roi. Par sa faconde, son habileté, ses intrigues, il fait capituler, sans coup férir, les dernières résistances (Gray, Ornans, Nozeroy) et contribue à transformer la campagne de 1668 en promenade militaire. Après la paix de Nimègue (1678) rentré dans son abbaye, il y mène la vie de grand seigneur. Cette vie agitée se termine en 1702 à l’âge de 84 ans.

En ce qui concerne l’Abbaye de Baume-les-Messieurs, son développement est assez mal connu mais son importance est déjà grande à la fin du xie siècle alors que l’église abbatiale3 (qui sera remaniée par la suite) est érigée sous les abbatiats de Bernard Ier (1067-1083) et Alberich (1104-1139). Au XIIe Baume, protégée par les comtes de Bourgogne, contrôle huit prieurés et soixante-cinq églises, surtout dans le sud-ouest du diocèse de Besançon mais aussi à Dole, Quingey et Besançon. Riche entre autres de possessions de vignes sur les coteaux du Jura, d’exploitations de sel à Lons-le-Saunier ou encore de moulins sur les rivières comme la Seille, l’abbaye reste prospère jusqu’au xve siècle malgré des conflits avec l’ordre clunisien. Baume-les-Moines (c’est son nom jusqu’au xviiie siècle) doit faire soumission à Cluny, elle est même réduite au rang de prieuré de Cluny en 1147 par le pape Eugène III. L’empereur Frédéric Barberousse accepte cette soumission en 1153 mais obtient plus tard le rétablissement de son rang d’abbaye et Baume portera de 1157 à 1186 le titre d’« abbaye impériale ». Après les conflits d’autorité religieuse, la papauté réitère en 1189-1191 la soumission de Baume à Cluny en accordant quelques points de satisfaction à l’abbaye comme son rang éminent dans l’ordre clunisien ou une certaine liberté dans le choix de ses abbés et la confirmation en 1202-1204 du titre d’abbaye : L’abbaye toujours à la recherche d’une plus grande autonomie aura aussi par la suite des différends avec l’archevêque du diocèse de Besançon. Elle devient cependant l’une des plus importantes abbayes de Franche-Comté du XIIe au xvie siècle.

Tombée en commende, elle décline ensuite et évolue vers une abbaye aristocratique réservée à de « nobles chanoines ». Elle est sécularisée par une bulle papale de 1759 qui la transforme en collégiale et le lieu change de nom : Baume-les-Moines devient alors Baume-les-Messieurs (En 1763 Jean-Joseph Expilly la nomme encore « Baume-les-Moines »).

320px-L%27abbaye_de_Baume-les-Messieurs dans JuraLes revenus de l’abbaye sont encore en place dans la deuxième moitié du XVIIIe s. comme la dîme dont se plaignent les habitants de Velesme (aujourd’hui Velesmes-Essarts près de Quingey, dans le département du Doubs) dans les Cahiers de doléance en 1789 « nous sommes les seuls qui payons aux abbés de Baume une dîme d’une gerbe et demie par journal de grains dont nos terres sont emplantées ».

L’abbaye disparaît à la Révolution.

L’église Saint Pierre fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862. Certains autres bâtiments bénéficient de protections aux monuments historiques : Le logis abbatial bénéficie d’une inscription depuis le 26 septembre 1929, les façades et toitures des bâtiments de l’ancienne abbaye d’une inscription depuis le 8 mars 1933, l’étage supérieur et le rez-de-chaussée des bâtiments de l’ancienne abbaye d’une inscription depuis le 2 août 1933.

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baumes les Dames, jadis Balmea

Posté par francesca7 le 12 août 2013

 

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bien située dans un élargissement verdoyant de la vallée du Doubs, Baume les Dames vit en partie de petites industries (imprimerie, mécanique, meuble s, industrie alimentaire). Là sont fabriquées les célèbres pipes Ropp.

 La cité vit naître les frères Grenier ; Edouard, le poète (1819-1901) et Jules, le peintre (1817-1883) dont la maison natale se trouve rue Barbier au n°1 . C’est à Baume les Dames que le physicien Jouffroy d’Abbans (1751-1832) expérimenta pour la première fois en 1778, un bateau à vapeur. Un monument, élevé près du pont du Doubs, commémore l’événement.

 Comme Baumes les Messieurs, Baume les Dames, jadis Balmea, Balma, Palma puis Baume les Nonnes, doit son nom à un vieux mot celtique qui signifie grotte et à une ancienne abbaye de bénédictines ; sur la place de la République, une voûte permet d’accéder dans son enceinte et d’y voir l’église abbatiale restaurée ; l’abbaye fondée au 7ème siècle a l’emplacement d’un château, serait le lieu où sainte Odile, aveugle et chassée d’Alsace par son père, vécut et retrouve la vue par le baptême. Au 18ème siècle, les « chanoinesses » de Baume les Dames représentaient la fleur de l’aristocratie ; elles devaient témoigner, pour être admises, de 16 quartiers de noblesse.

Baume-les-Dames, anciennement, Baume-les-Nonnes, apparait pour la première fois au xe et xie siècles dans une charte d’Hugues Ier de Bourgogne et dans deux bulles des papes Célestin II et Innocent II3.

Blason : Coupé, au 1 d’azur, chargé d’un lion naissant d’or, brochant sur un semé de billettes du même ; au 2 d’or, chargé d’une main de carnation vêtue de gueules, mouvante d’une nuée du flanc sénestre, d’azur, et tenant une palme de sinople.

En 1040 est rédigé acte de donation de l’archevêque de Besançon, Hugues Ier, par lequel il y décrit la ville de Baume-les-Dames. Bâtie sur le versant du mont saint-Léger et descendant jusqu’à la plaine. La partie haute (qui sera détruite vers le milieu du xiie siècle par le duc Berthold) comprend l’église Saint-Léger tandis que la partie basse s’articule autour du monastère et du sanctuaire consacré à la vierge. Au nord se dressait l’église Saint-Martin, au sud-est l’église Saint-Sulpice et celle de Saint-Pierre. Par ce document Hugues Ier confirme aussi la possession de quatorze églises des environs au bénéfice de Baume.

En 1173 un traité est conclu en l’abbaye de Baume-les-Dames entre Aymon, prieur de Chaux, et Othon, comte palatin de Bourgogne, quatrième fils de l’empereur Frédéric Barberousse. Par cet acte ils s’associent chacun pour moitié dans la terre du prieuré. Cette opération sera à l’origine de la composition de la seigneurie de Clerval qui sera échangée en mars 1365 par les ducs de Bourgogne au profit des comtes de Montbéliard

La ville de Baume-les-Dames est située en plein cœur d’une vallée verte et pittoresque. Elle bénéficie d’un échangeur autoroutier sur l’A36, d’une gare ferroviaire et du canal du Rhône au Rhin, ce qui est propice au tourisme. Un pôle touristique nouvellement aménagé, lui permet d’ailleurs d’accueillir les vacanciers dans un cadre agréable, grâce au camping, aux 30 habitations légères de loisirs, à l’aire de camping-cars et à la halte fluviale.

Pour plus de renseignements sur le complexe touristique de la ville de Baume-les-Dames, cliquez ici

Les falaises baumoises agrémentent le cadre verdoyant et préservé de la vallée du Doubs et donnent l’occasion aux adeptes de sensations fortes de pratiquer l’escalade. L’escalade à Baume-les-Dames, un des sites d’escalade les plus importants du Doubs, est garante d’un moment de plaisir riche en émotions dans ces lieux pittoresques. Rocher de Sous Buen : 130 voies de 4 à 8. Endroit idéal pour les familles ou les débutants car il y a beaucoup de voies de niveau 4 à 6. Orientation : Sud – Sud/Sud/Est – Est suivant les voies Fente de Babre : 25 voies mixtes Terrain d’Aventure (de A0 à A1) et escalade libre (de 4 à 7b+). Orientation : Ouest Attention : le site est sensible ! L’escalade y est interdite du 15 février au 15 juin (arrêté préfectoral de protection de biotope). Roche de Beaumerousse : 61 voies de 4a à 8. Falaise adaptée pour les familles et les débutants. Orientation : Sud/Sud/Ouest (ombragé l’été) Rocher de Lonot : 16 voies de 5b à 7a. Orientation : Nord (agréable pour escalader au frais en été) Rocher du Quint : 170 longueurs de 5a à 9. Falaises adaptée aux grimpeurs confirmés. Orientation: Sud/Sud/Ouest Falaise de Joland : 13 voies de 6b à 9. Orientation: Sud/Sud/Ouest (ombragé l’été) Un topo faisant l’inventaire des sites est en vente à l’Office de Tourisme.

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A Arc et Senans

Posté par francesca7 le 12 août 2013

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A proximité des bords de la Lou se dressent les bâtiments de l’ancienne Saline royale d’Arc et Senans, l’un des plus curieux ensembles monumentaux style classique et rares témoignages de l’architecture industrielle du 18ème siècle.

 Une ville idéale du 18ème siècle – En 1773, un arrêté du Conseil du Roi décide qu’une saline serait créée, à Arc et Senans, pour exploiter les eaux saumâtres de Salins, amenées par des conduites en bois ; le choix de cet emplacement avait été déterminé par la proximité de la forêt de Chaux qui pouvait fournir le bois de chauffe nécessaire à la préparation du sel. Claude Nicolas Ledoux (1736-1806) inspecteur général des Salines de Lorraine et de Franche Comté et déjà architecte célèbre est chargé d’en dresser les plans. Il n’avait pas encore réalisé les pavillons de l’enceinte parisienne dite des Fermiers Généraux – et notamment les rotondes de la Villette et du Parc Monceau, mais les hôtels particuliers bâtis sur ses plans avaient fait connaître l’ampleur et l’audace de ses vues. Pour Arc et Senans, il édifia, de 1774 à 1779, la Saline royale, son œuvre majeure, selon un plan semi-circulaire. Les bâtiments de la saline comprenaient à la fois les ateliers de travail et les habitants du personnel. Tous ont subsisté, ils forment un ensemble impressionnant, parfaite illustration de tout un courant philosophique qui a parcouru l’Europe durant le siècle des Lumières. Dès le début, elle n’assure pas le rendement escompté : 40 000 quintaux annuels au lieu de 60 000. L’essor des nouvelles techniques, en particulier les forges et une pollution du puits d’Arc par une fuite d’eau salée, provoquèrent une fermeture de la saline en 1895.

320px-arc_et_senans_jardin_03 dans JuraLorsque Claude Nicolas Ledoux établira le projet d’une cité idéale, il se servira de saline existante comme élément central de la Cité idéale de Chaux. En 1804 paraît son traité. « De l’architecture sous le rapport des arts, de la législation et des mœurs » qui présent très largement ce projet. Une partie des bâtiments abrite un Centre Culturel de Rencontre ; la fondation Claude Nicolas Ledoux qui organise de nombreuses manifestations.

 Saline Royale – Afin d’approvisionner la saline en « petites eaux » depuis les puits de Salins-les-Bains, un saumoduc (canalisation pour la saumure) fut construit. Il formait une double canalisation en sapin, longue de 21,5 kilomètres, qui traversait collines, routes et forêts, en suivant le cours de la Furieuse et de la Loue. Cette canalisation était enterrée afin de la rendre moins vulnérable aux dégâts du temps, du gel et des pillards.

Afin de le sécuriser plus fortement, 10 postes de garde furent construits le long du tracé du saumoduc, formant ainsi le « chemin des gabelous ». L’écoulement et la teneur en sel de la saumure étaient mesurés à chaque poste, et les résultats étaient relevés chaque samedi et portés à la saline. Les gabelous étaient à l’époque des douaniers responsables du commerce du sel, et donc responsable de la gabelle. Ils devaient faire face à des « faux-sauniers », qui perçaient les canalisations afin de récupérer une partie du liquide chargé de sel.

Le saumoduc suivait la déclivité du terrain (143 mètres de dénivelé), et était formé par des troncs de sapins taillés en forme de crayons pour s’emboîter facilement, et dont le cœur avait été évidé à l’aide d’une tarière. Les sapins furent choisis du fait de leur grande taille, et aussi du fait de la relative tendreté de leur cœur. Ces troncs de sapins évidés étaient appelés « bourneaux ». L’emboîtement des troncs évidés entre eux devait être solidifié grâce à l’usage de « frettes » en fer. Malgré les nombreux travaux effectués sans interruption sur le saumoduc, de nombreuses fissures apparaissaient, cause de nombreuses fuites (les coûteux travaux étaient effectués sur l’une des canalisations pendant que l’autre assurait le transport de la saumure). Elles étaient estimées à 30 %. Ainsi, des 135 000 litres de saumure envoyés quotidiennement depuis Salins, une partie non négligeable était perdue. À partir de 1788, les conduits en bois étaient progressivement remplacés par des conduits en fonte. On trouve encore aujourd’hui le long de ce chemin le poste de la Petite Chaumière, le deuxième après Salins-les-Bains.

L’activité périclita, car le rendement n’était pas celui escompté. La concurrence du sel marin acheminé par chemin de fer et la pollution du puits alimentant le village d’Arc amenèrent la fermeture de la saline en 1895, ce qui favorisa sa ruine. Un incendie se déclara en 1918 dans la maison du directeur et dans la chapelle suite à la tombée de la foudre.

En 1923, les Beaux-Arts émettent le vœu de voir classés aux monuments historiques de la région le pavillon central et le portail d’entrée. Après une longue instruction, une décision favorable est rendue le 30 novembre 1926 par la commission des Monuments. La société des Salines de l’Est, alors à l’époque propriétaire de la saline, ne voit pas d’un bon œil cette proposition. Le 29 avril 1926, une partie des bâtiments sera dynamitée. En sus, de nombreux arbres séculaires de l’esplanade furent rasés.

Le 10 juin 1927, le département du Doubs fait l’acquisition de la saline et entreprend sa restauration en 1930.

La saline a abrité durant l’année 1938 un camp de réfugiés républicains espagnols. De même, en octobre 1939, suite au début de la Seconde Guerre mondiale, une batterie de DCA est installée dans la cour et des troupes du génie logent dans les bâtiments.

C’est le 20 février 1940 que l’arrêté classant la saline et son mur d’enceinte aux monuments historiques est publié au journal officiel.

En juin 1940, la saline passe côté allemand et des troupes continuent d’y séjourner. À la suite d’une requête formulée quelques mois plus tard par les Allemands, un Centre de Rassemblement des tziganes et nomades de la région est installé dans la saline par les autorités françaises de mai 1941 à septembre 1943.

Il y eut ensuite une vaste campagne de presse menée par des artistes, journalistes et écrivains de la région afin d’alerter l’opinion publique et les autorités de l’urgence de sauvegarder ce site.

En 1965, Marcel Bluwal utilisa la maison du directeur comme décor pour la tombe du Commandeur dans son adaptation télévisée de Dom Juan de Molière. Michel Piccoli incarnait Don Juan etClaude Brasseur interprétait Sganarelle.

Depuis 1973, la saline royale, Institut Claude-Nicolas Ledoux, est membre du réseau européen des centres culturels de rencontre. (40 membres en Europe aujourd’hui)

En 1982, la saline fut placée dans la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

Depuis le 27 juin 2009, les Salines de Salins-les-Bains ont rejoint la saline royale sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

Aujourd’hui, largement ouverte au public, elle abrite, entre autres :

  • dans le bâtiment des Tonneliers, le musée Ledoux présente par de nombreuses maquettes, des œuvres à la rondeur futuriste, dont beaucoup ne furent jamais réalisées.
  • dans les bâtiments des sels, des expositions temporaires

La ligne Besançon – Bourg-en-Bresse passe juste à côté de la saline. La gare d’Arc-et-Senans se trouve à quelques dizaines de mètres.

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Le Sage de la Taconnerie

Posté par francesca7 le 10 août 2013


ou les divers aspects de Charles BAUDOUIN

Qui fut, que fut, Charles BAUDOUIN, fondateur en 1924 de l’Institut qui porte aujourd’hui son nom? Certainement un homme d’une grande culture, d’une grande ouverture, mais aussi d’une grande humanité et d’une grande modestie. C’est ce que s’attache à montrer Richard BÉVAND, Analyste Didacticien de l’Institut Charles Baudouin, dans cette conférence présentée à l’Institut National Genevois le 6 octobre 1998 et publié dans Action et Pensée N° 34, juin 1999. (Le style « conférence » a été maintenu pour la publication écrite)

 Le Sage de la Taconnerie  dans LITTERATURE FRANCAISE telechargement-4Par un beau jour de l’an 1915, un jeune voyageur arrive à la gare de Cornavin, après un voyage de 30 heures, de Nancy à Genève; voyageur exténué, sans doute, mais, se disait-il, semblable à « un naufragé qui touche terre tout à coup, qui se sent rendu à lui-même »  et qui pense que « maintenant la vie peut recommencer. » Le voyageur descend à l’hôtel de l’Union – terme combien évocateur ! : il y réserve une chambre au nom de Charles BaudouinCharles Baudouin est alors âgé de 24 ans; il habitera dans le canton de Genève, il y travaillera jusqu’à sa mort, en 1963 (25 août), dans des domaines divers, c’est ce que je vais essayer de montrer.

 

 

Le lendemain de son arrivée, muni d’un guide datant de 1860 – vieux donc de 55 ans, le jeune homme prend le tram 12, circulant du Molard au Rondeau de Carouge. De là, il cherche à repérer la pension « Villa Louisette », à la Chapelle-sur-Carouge, signalée dans la Feuille d’Avis. La pension lui convient et il s’y installe.

Un matin, on lui apporte son petit-déjeuner avec la « Tribune de Genève » dans laquelle il apprend avec surprise que le grand poète suisse Carl Spitteler (1845-1924, Prix Nobel de Littérature en 1919) se trouve non loin de la « Villa Louisette »: à l’occasion de ses 70 ans, il posait dans l’atelier du sculpteur James Vibert, situé aussi à la Chapelle-sur-Carouge. Baudouin, qui possédait déjà une vaste culture littéraire, ne veut pas manquer cette aubaine et, payant d’audace, il va frapper à la porte de l’atelier des Vibert; il y découvre le sculpteur en train de modeler le buste du poète dans de la glaise et son frère, Pierre-Eugène Vibert, graveur, qui dessine le portrait de l’illustre personnage. Baudouin propose à Spitteler de traduire en français son poème « Les Papillons », ce qui lui fut accordé (Baudouin était bilingue); cette traduction plut au grand poète et il lui confia d’autres traductions : Printemps olympien, Prométhée et Epiméthée, Le second Prométhée, toutes œuvres maîtresses du grand poète.

J’ai dit qu’il paya d’audace : tel était en effet Baudouin, convaincu de la nécessité d’une démarche, il passait outre les obstacles pour atteindre son but.

Cette visite eut la conséquence heureuse de permettre à Baudouin de trouver un logis dans la maison qui appartenait au beau-frère de James Vibert, au sculpteur et ciseleur François Bocquet. En effet, le matin du mercredi 16 mai (1917), Baudouin pénétra dans cette maison, un fer à cheval à la main et en compagnie d’un chat noir. Une partie de cette demeure était habitable, l’autre, aux larges baies vitrées, avait servi d’atelier au sculpteur. D’une porte posée sur deux barres de fer, Baudouin fit sa table de travail. Baudouin aimait la simplicité, l’authentique; cet intellectuel avait un côté terrien.

Cette rencontre dévoile deux aspects de Baudouin, le traducteur et le poète – seul un poète peut traduire un poète !

Le traducteur : A part les œuvres déjà citées de Spitteler, Baudouin traduisit de Stefan Zweig Le cœur de l’Europe, de Goethe, Iphigénie en Tauride, d’Alexandre Blok, grand poète symboliste russe, Elégies, traduit du russe en collaboration avec Lucy Dokman, et de Sébastien Castellion, De l’art de douter et de croire, d’ignorer et de savoir, traduction du latin.

Est-ce qu’un bon psychologue n’est pas, par la force des choses, un bon traducteur de sa compréhension de l’autre ?

Le deuxième aspect de Baudouin est celui du poète. Je crois bien que cet mot le résume à lui seul, un être en relation avec sa vie intérieure profonde, ouvert à l’esprit et créateur. En effet, il ne cessa, sa vie durant, de composer des poèmes, jalons des différentes étapes de sa vie. Grand marcheur devant l’Eternel, chaque déplacement enfantait un poème; en voici un, si vous le permettez, où il se décrit : Le poème du vagabond. 

 

Moi aussi j’aimerais être d’une paroisse 
Au lieu d’être toujours un qui passe.

Moi aussi, j’aimerais être un du village
Qui va suivre la messe avec les mêmes gens 
Comme on l’a fait de père en fils depuis des âges 
Bon ou mal an et de l’un à l’autre saint Jean.

Mais cela ne me fut point donné 
Par les cartes de ma destinée.

Les fées penchées sur mon berceau bonnes mauvaises 
En ont autrement disposé tout à leur aise. 
Ce qu’elles m’ont donné,
Ce fut d’être toujours en marge 
Toujours en marche.

Point ici ni point là, point d’ici ni d’ailleurs 
D’être ce juif errant marcheur des vieux chemins, 
un qui ne peut s’asseoir pour boire à nul foyer, 
Mais qui est par le vent houspillé et fouaillé,
Chassé toujours ailleurs, toujours plus loin.

Je vais ma route – et plutôt les bords de la route 
Ou le talus, laissant la route aux gros qui roulent – 
Je sais que de marcher mène bien quelque part 
Et si parfois, d’étape en étape, j’en doute, 
N’importe, et comme on relève le sac, quand même, 
Je rétablis ça d’un coup d’épaule, et je l’aime, 
Ma route, car elle est mon destin et ma part.

 

Baudouin fit partie du groupe littéraire « La Violette », groupe qui publia plusieurs recueils de prose et de vers, d’Henri Mugnier, qui fut un grand ami de Baudouin, de Charles d’Eternod – maniant aussi bien la fraise que la plume (il était médecin-dentiste), d’Henry Spiess, de René-Louis Piachaud, connu pour sa traduction de Coriolan, de Shakespeare et dont les collégiens que nous étions à l’époque entendaient sur la place du Bourg de Four la voix retentissante, potentialisée par d’excessives libations à Bacchus. Sans oublier Jean Violette, qui avait donné son nom à ce groupe.

Mais, je n’ai pas encore dit ce qui avait poussé ce Nancéen, qui avait déjà enseigné la philosophie au collège de Neufchâteau, dans les Vosges, à venir à Genève.

Quand il était à l’armée, Baudouin fut atteint de tuberculose pulmonaire, puis réformé. A la recherche d’un climat favorable à sa santé, il hésitait entre Nice, les Basses-Pyrénées et Genève; il opta pour cette dernière parce qu’il se souvenait que dans cette ville, en 1912, année du deuxième centenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau, avait été fondé un Institut portant précisément le nom de Rousseau – qui deviendra la Faculté de Psychologie de notre Université – et qui paraissait franchement novateur. Il était également attiré par la Suisse parce qu’il savait que l’écrivain et grand pacifiste Romain Rolland qu’il admirait séjournait à Villeneuve, et que Nietzsche, auquel il s’identifiait volontiers avait enseigné à l’Université de Bâle. Baudouin propose à l’Institut Rousseau un cours sur la méthode Coué. Cet Institut avait été fondé et était dirigé par deux psychologues éminents, Pierre Bovet et Edouard Claparède ; ceux-ci ignoraient jusqu’à l’existence de Coué mais ils acceptèrent d’engager Baudouin grâce à une lettre de recommandation de son ancien professeur, le philosophe Paul Souriau.

Quoique fort jeune, Baudouin apporte à Genève une expérience concrète de la suggestion. Alors qu’il était un enfant, il avait été émerveillé de voir le Professeur Bernheim, à Nancy, faire toucher à un sujet un fourneau froid et réagir comme s’il se brûlait les doigts. Cette scène est à l’origine de son intérêt pour la suggestion. Il avait été formé par Emile Coué lui-même, de la nouvelle Ecole de Nancy ; cette Ecole ne croyait pas à l’influence déterminante du suggestionneur sur son sujet : la suggestion était en fait une autosuggestion. Voici comment Coué présentait sa méthode : « …. cette volonté que nous revendiquons si fièrement cède toujours le pas à l’imagination. C’est une règle absolue qui ne souffre aucune exception ….

 

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Les Fables de La Fontaine

Posté par francesca7 le 10 août 2013

 

 

Les Fables de La Fontaine dans LITTERATURE FRANCAISE images-10« Le lièvre et la tortue », « Le rat des villes et le rat des champs », « La cigale et la fourmi » sont, parmi les Fables de La Fontaine, autant de paraboles qui viennent du fond des âges et que l’auteur a su transmettre à la postérité. Plusieurs des récits poétiques que contient le recueil original sont en fait des reprises de fables du « Panchatantra » indien, transcrits en arabe dans « Kalila wa Dimna ». Si l’antique Ésope garde toutefois la paternité objective de la majorité du contenu, l’écrivain français a habillé le tout de telle sorte que 350 ans plus tard, l’inconscient collectif reste persuadé que La Fontaine et ses Fables sont indissociables…

Puisqu’il faut rendre à César ce qui est à César, le génie de Jean de La Fontaine consiste véritablement à s’être approprié l’œuvre d’Ésope et la sagesse des Anciens en leur instillant un style littéraire et poétique accessible. Le recueil des Fablesest ainsi devenu un véritable best-seller. On ne compte plus ses adaptations au cinéma d’animation ! Walt Disney lui-même a puisé dans ces récits pour réaliser nombre de ses dessins animés.

Une synthèse en 243 fables
Si nous ne connaissons pour la plupart d’entre nous que les principales, il faut savoir que le recueil original comporte 243 fables écrites en vers. Un premier jet correspondant aux Livres de I à VI et publié en 1668 est dédié au Dauphin à des fins éducatives. Le deuxième, du livre VII à XI publié en 1678, est dédicacé à Madame de Montespan, maîtresse du roi. Le troisième, livre XII datant de 1694, est adressé au Duc de Bourgogne, petit-fils du roi. Il s’agit en fait d’un travail de réécriture et d’actualisation de toute une culture classique. On y trouve donc en majorité les Fables d’Ésope mais aussi celles d’auteurs latins comme Horace, Tite-Live et même des lettres apocryphes d’Hippocrate. Ainsi, aborder les Fables de Jean de La Fontaine, c’est entrer en communication avec l’essence de la tradition humaniste sans être obligé d’ingurgiter des tonnes d’ouvrages… On trouve aujourd’hui un nombre incalculable d’éditions qui vont de la plus simple impression (éditions de poche) jusqu’à de magnifiques ouvrages de collection richement reliés, annotés et illustrés. Une bibliothèque sans les Fables de La Fontaine a d’ailleurs presque du mal à se concevoir !

Une sobriété de langage
À l’instar du « Roman de Renard », le procédé de la fable utilise à l’origine la personnification de l’animal pour imager implicitement les Grands de ce monde sans les nommer. Ainsi le fabuliste a-t-il en quelque sorte la fonction du « fou du roi », celui qui peut se permettre de critiquer les dérives du pouvoir tout en restant dans l’implicite. Pour exemple, le roi des animaux prend sa réalité dans « Le lion et le rat », message au souverain pour lui rappeler que l’on a toujours besoin d’un plus petit que soi. La leçon vaut d’ailleurs pour toutes les époques. La Fontaine utilise donc une méthode de simplification pour faire passer le message. Non seulement le texte est court mais, le vocabulaire utilisé, simple et direct. À ce sujet, Anatole France explique que La Fontaine, qui employa tant de mots, n’en inventa guère : il est à remarquer que les bons écrivains sont généralement fort sobres de néologismes. Le fond commun du langage leur suffit…

Des leçons de vie et de sagesse
Les « Fables de La Fontaine » contiennent une sagesse toujours d’actualité et applicable au quotidien. Lire et réfléchir autour de « Le lièvre et la tortue » a permis à Geoffrey, un élève en difficulté scolaire, de trouver l’énergie de persévérer dans ses apprentissages, même si son rythme ne correspondait pas à celui de sa classe. Il a suffi que l’enseignant ait pris en compte, grâce à l’aide d’un psychopédagogue, que les capacités intellectuelles de l’enfant n’étaient aucunement en cause. Bien au contraire, puisque lorsque ce professeur a réalisé que Geoffrey avait simplement besoin de plus de temps, le bilan de connaissances de fin d’année s’est avéré positif, au-delà de toute espérance… « La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf » enjoint à l’humilité et aux dangers de vouloir être ce que l’on n’est pas. « Le renard et les raisins » fustige celui qui rationalise en projetant sur l’objet de ses convoitises son propre échec. Ce mécanisme projectif fait d’ailleurs partie – on le sait depuis Sigmund Freud – de la psychogenèse de tout individu… Les Fables de La Fontaine ? Des histoires d’humanisation…

 Article de Corinne Delpierre paru au magazine http://www.psychanalysemagazine.com

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Bibliothèque de nos ancêtres

Posté par francesca7 le 10 août 2013

 

Du XVIIe au XIXe siècle, la population des campagnes put découvrir les récits légendaires de la vieille France grâce à l’initiative de Jean Oudot qui, dès les premières années du XVIe siècle, collecta les contes chevaleresques qui allaient former la célèbre Bibliothèque bleueainsi appelée en référence à la couleur des couvertures

Bibliothèque de nos ancêtres dans LITTERATURE FRANCAISE telechargement-3La Bibliothèque bleue, qui n’est guère connue aujourd’hui que par le souvenir, a joué un fort grand rôle dans l’histoire des lectures populaires et des amusements de l’enfance. Pendant plus de deux siècles, le XVIIe et le XVIIIe, elle a été une encyclopédie toute spéciale des romans, légendes, fabliaux, chansons et satires de notre pays. La couverture bleue qui était la simple parure des divers ouvrages dont elle était d’abord composée, invariablement reproduite, avait fini par donner un nom de couleur à ces ouvrages et à la Bibliothèque elle-même, et ce n’était là qu’un nouvel attrait pour l’imagination des lecteurs naïfs.

Il y a en effet, et cela se sent surtout lorsqu’on est jeune, un langage particulier dans certains mots qui affectent un air de mystère. Qu’est-ce qu’un conte bleu ? Comment une histoire peut-elle être bleue ? Voilà ce que l’enfant demande et ce qui l’étonne. Il s’attache à la recherche de ce problème singulier ; il regarde le récit qui lui est fait comme un récit d’un ordre surnaturel, et un plaisir étrange assaisonne sa lecture.

Paul Boiteau, qui rassembla au milieu du XIXe siècle au sein d’un ouvrage quelques légendes parmi les plus connues, confie alors se souvenir des jouissances extraordinaires qui, en son tout jeune âge, le surprenaient devant ces livres d’une littérature si originale et de toutes manières si bien faite pour émouvoir l’âme et plaire à l’esprit des enfants ou des villageois. « Le titre seul, la vue seule d’un conte bleu me ravissait au milieu de je ne sais quel monde qui n’était pas celui des fées, que je distinguais bien, qui était plus humain, plus vrai, un peu moins bruyant, un peu plus triste, et que j’aimais davantage », écrit-il.

Les contes de fées amusent, mais ils ne charment pas ; les contes bleus, qui donnent moins de gaieté, remuent le cœur. On entre peu à peu, avec ces récits, dans le domaine de l’histoire. Ce sont des mensonges ; mais ces mensonges ont, en quelque, sorte, des racines dans la vérité. Il y a des époques peintes, des caractères tracés, et tout un pittoresque naturel dans ces légendes qui n’ont fait défaut à aucun peuple. La vie de nos pères nous apparaît au travers de ces peintures ; nous nous la rappelons sans l’avoir connue, et, tout jeunes, nous apprenons à aimer religieusement les hommes d’autrefois.

La Bibliothèque bleue a obtenu un succès incomparable. C’est Jean Oudot, libraire de Troyes, qui dès les premières années du XVIe siècle, sous Henri IV, eut l’idée de recueillir et de publier successivement, à l’usage des campagnes, les légendes chevaleresques de la vieille France.

Le moment était merveilleusement choisi. La vie ancienne de la France avait cessé et le travail de transformation commençait qui allait, au XVIIe siècle, réduire et limiter tout à fait, dans les mœurs et dans la langue, la part des vieilles mœurs et du vieux langage. Le Moyen Age était enseveli ; le monde nouveau naissait. C’était l’heure propice pour les contes qui parlaient des héros de l’âge anéanti.

La Bibliothèque bleue parut ; elle était composée de volumes qui, presque tous, étaient des in-quarto, d’un format semblable à celui du Messager de Bâle, ou du Messager de Strasbourg, imprimés sur le même gros papier et revêtus de la même couverture bleu foncé.

En 1665, le fils de Jean Oudot, Nicolas, ayant épousé la fille d’un libraire de Paris, vint s’établir rue de la Harpe, à l’image de Notre-Dame, et, devenu libraire parisien, agrandit le cercle de ses entreprises et de ses affaires. De cette époque datent la plupart des publications qui ont fait la fortune de la Bibliothèque.

Lorsque Nicolas fut mort, la veuve Oudot continua son commerce avec habileté. Elle eut divers successeurs qui, comme elle et comme les fondateurs de la Bibliothèque bleue, vécurent des profits de la popularité qui s’était attachée à ces ouvrages. L’un des principaux de ces successeurs est le libraire Garnier, de Troyes. C’est à Troyes surtout qu’on a continué l’impression des volumes détachés de la Bibliothèque bleue dont, au XIXe siècle encore, les campagnes consommaient des milliers d’exemplaires

.

En 1770, un très médiocre écrivain nommé Castillon, songea à publier, en un même corps d’ouvrage, ces contes rajeunis par lui ; il s’avisa malheureusement d’y ajouter des situations nouvelles et des épisodes nouveaux. En 1843 Le Roux de Lincy, sous le titre de Nouvelle Bibliothèque bleue ou Légendes populaires de la France, a publié, en un volume, Robert le diableRichard sans PeurJean de ParisJean de CalaisGeneviève de BrabantJehanne d’Arcet Griselidis. « Bien loin d’imiter Castillon, disait Le Roux de Lincy, je me suis appliqué à reproduire les textes de l’ancienne Bibliothèque bleue. Il faut respecter cette version admise par le peuple ; elle est sacramentelle et nous a conservé la mémoire de nos plus anciennes traditions. En effet, quand on lit le catalogue de Nicolas Oudot, on y retrouve avec plaisir tous ces récits dans lesquels se sont perpétuées les légendes, ou sacrées ou profanes, qui ont été célèbres en Europe pendant le Moyen Age. On doit considérer la Bibliothèque bleue comme étant la dernière forme de cette littérature romanesque si nécessaire à bien connaître quand on veut comprendre la vie privée de nos aïeux. »

La Bibliothèque bleue, entre autres ouvrages, renfermait : l’Histoire des quatre fils Aymon ; Huon de Bordeaux (en deux parties qui se vendent séparément, dit le catalogue) ; l’Histoire de Mélusine ancienne ; l’Histoire de Valentin et Orson ; Les conquêtes du roy Charlemagne ;Fortunatus ; le Roman de la belle Hélène ; l’Histoire de Pierre de Provence et de la belle Magdelone ; Le fameux Gargantua.

Si Peau d’Ane m’était conté,
J’y prendrais un plaisir extrême

a dit le plus habile des conteurs, La Fontaine. Avec l’expression d’un vif regret, Voltaire écrivait quant à lui :

O l’heureux temps que celui de ces fables,
Des bons démons, des esprits familiers,
Des farfadets, aux mortels secourables !
On écoutait tous ces faits admirables
Dans son château, près d’un large foyer.
Le père et l’oncle, et la mère et la fille,
Et les voisins, et toute la famille,
Ouvraient l’oreille à monsieur l’aumônier,
Qui leur faisait descentes de sorcier.
On a banni les démons et les fées ;
Sous la raison les grâces étouffées
Livrent nos cœurs à l’insipidité ;
Le raisonner tristement s’accrédite,
On court, hélas ! après la vérité :
Ah ! croyez-moi, l’erreur a son mérite.

Nous pourrions recueillir ainsi, en faveur des contes, de fort nombreux et fort éloquents témoignages. L’auteur de Don Quichotte, Cervantes, l’ennemi le plus redoutable qui ait croisé la plume contre l’épée de la chevalerie, fait dire à un cabaretier :

« Est-ce qu’il y a une meilleure lecture au monde ? J’ai lu deux ou trois de ces livres, et je puis bien assurer qu’ils m’ont donné la vie ; et non seulement à moi, mais encore à beaucoup d’autres. Car, dans la saison des blés, il vient ici quantité de moissonneurs, les jours de fête, et comme il s’en trouve toujours quelqu’un qui sait lire, nous nous mettons vingt ou trente autour de lui ; et nous nous amusons si bien, qu’il ne peut finir de lire, ni nous de l’entendre. Il ne faut point que je mente : quand j’entends parler de ces terribles coups que donnent les chevaliers errants, je meurs d’envie d’aller chercher les aventures, et je ne m’ennuierais pas d’entendre lire les jours et les nuits. »

Ce cabaretier-là ne dit rien qui ne soit l’exacte vérité, nous explique encore Paul Boiteau. « Et je citerais tel vigneron des vignes de la Franche-Comté qui n’a qu’un livre pour toute bibliothèque, les Aventures des quatre fils Aymon. Ce livre est même le seul volume du village. Au printemps, l’herbe pousse, le soleil luit dans l’herbe, les fleurs sourient au soleil ; cela va bien, on est aux champs ; l’été, la vigne fleurit et porte fruit ; en automne, c’est la vendange et la pressée. Mais l’hiver, dans les longues veillées, là où il n’y a ni chanvreurs, habiles à dire des histoires, comme dans le Berry, ni colporteurs de passage, le vigneron prend son livre dans la huche ; il le lit tout entier ; lu, il le recommence, et il le relit tous les hivers. Le village entier assiste à ses lectures. Je vous assure que dans vingt ans, si le volume n’est pas trop déchiré, on le lira encore, sans ennui, avec une joie toujours aussi vive. »

 

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