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    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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Colette et la côte cancalaise

Posté par francesca7 le 24 août 2013


 Le blé en herbe - . Colette

Initiation amoureuse sous le signe de la mélancolie


Colette et la côte cancalaise dans Bretagne 200px-sidoniegabriellecolette

Roman paru en 1923.Eveil de l’ amour pour deux adolescents. Philippe et Vinca passent, comme d’ habitude, leurs vacances en Bretagne, près du bord de mer, au rythme des marées. Le paysage est magnifique et propice aux confidences, loin des oreilles indiscrètes. Ce sont des amis d’ enfance, très proches, et, jusqu ‘à l’été dernier, rien ne les séparait, ils vivaient une relation amicale simple, sans complications, ils se disaient tout, n’ avaient pas de secrets l’ un pour l’ autre. . .Mais cette année, âgés de 16 et 15 ans, ils découvrent tous deux, qu’ une certaine gène s’installe entr’eux.. Philippe voit Vinca d’ une autre façon, et le trouble le saisit devant la jeune fille. Le dialogue se complique et leur relation commence à en souffrir. La confusion dans laquelle ils se trouvent tous deux, les renvoie à eux-mêmes, à des sentiments plus ou moins avouables, qui, malgré leur amour profond, les obligent à une certaine réserve l’ un vis-à-vis de l’ autre. Et c’ est ainsi que ce nouveau comportement pousse Philippe à cacher à Vinca la rencontre faite sur la plage, et qui l’ entraine à une vie de mensonges et de tromperies qui entâchera leur amour.

Extraits.

 Toute leur enfance les a unis, l’ adolescence les sépare. L’ an passé, déjà, ils échangeaient des répliques aigres, des horions sournois; maintenant le silence, à tout moment, tombe entre eux si lourdement qu’ ils préfèrent une bouderie à l’ effort de la conversation. Je n’ ai donc jamais su ce qu’ elle pensait? Tais-toi, méchant, tais-toi. . . Qu’ est-ce que tu m’ as fait. . .Vinca et moi, un être juste assez double pour être deux fois plus heureux qu’ un seul, un être qui fut Phil-et-Vinca va mourir ici, cette année.. Il n’ imaginait pas qu’ un plaisir mal donné, mal reçu, est une oeuvre perfectible

« Leur humeur d’adolescents était vieillie par l’amour prématuré, le secret, le silence et l’amertume des séparations.« 

Je crois que cette phrase est un bon résumé de la relation de Vinca et Philippe. La fin du roman transmet le passage de l’enfance à l’adolescence quand une amitié se transforme en amour. Ils ont compris dans ce point que leurs relations ont dépassé cette amitié pure et simple et qu’un autre saison de leur vie est prête à commencer.

«    Une villa au bord de la côte cancalaise, où deux familles liées par l’amitié se retrouvent chaque année pour les vacances d’été. Les « enfants »: Phil (16 ans) et Vinca (15 ans), aux yeux de pervenche. « L’amour, grandi avant eux, avait enchanté leur enfance et gardé leur adolescence des amitiés équivoques. Moins ignorant que Daphnis, Philippe révérait et rudoyait Vinca en frère, mais la chérissait comme si on les eût, à la manière orientale, mariés dès le berceau… » Et puis, Phil rencontre inopinément, dans les dunes, la mystérieuse « dame en blanc », locataire d’une villa voisine qui ne tarde pas à l’envoûter… Suit le récit d’une double initiation amoureuse qui est aussi un adieu à l’enfance – sa pureté ou son inconscience, une initiation amoureuse marquée du sceau de la mélancolie et qui laisse un arrière-goût un peu amer: « un peu de douleur… un peu de plaisir… » Ce n’est que cela… 

cancale_-_photographie_de_la_houle_en_1896 dans FONDATEURS - PATRIMOINE

Côte Cancalaise 1896

   C’est très joliment écrit. Colette a des accents d’une sensualité frémissante pour décrire le trouble naissant entre Phil et Vinca, les couleurs changeantes de la mer et la caresse du vent sur la peau des baigneurs. C’est magnifique bien sûr, mais cela me laisse sur ma faim… Je me prends à penser que, compte tenu des sentiments en jeux, ce livre aurait dû brûler de toute l’intransigeance passionnée de l’adolescence… Et puis, non… « Le blé en herbe » m’a procuré deux jours de lecture très agréables, mais il ne m’a pas fait vibrer. D’où une cote éminemment subjective et qui peut paraître sévère pour un livre aux qualités indéniables. »

Colette s’appelait Sidonie Gabrielle Colette, mais on disait Colette. Elle était née en 1873 d’un papa militaire. Et dans un monde bien misogyne, elle sut préserver la plupart du temps la liberté de sa vie. Croit-on que ce 19ème siècle put être aussi moderne! Colette fit tant de choses. Elle aima des hommes, elle aima des femmes. Elle écrivit, bien sûr, romans, commentaires et articles, mais elle présenta également des numéros de music-hall plutôt suggestifs. On peut s’en étonner, mais cela ne l’empêcha pas d’être élue membre de l’Académie royale de langue et de littératures françaises de Belgique puis plus tard, membre de l’académie Goncourt . Lorsqu’elle mourut, en 1954, l’Eglise lui refusa les obsèques religieuses, pour sa «mauvaise vie», mais la France elle, lui offrit des funérailles nationales. Elle repose au Père Lachaise. 

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Esnest Renan et la Bretagne

Posté par francesca7 le 24 août 2013

Esnest Renan et la Bretagne dans Bretagne 220px-ernest_renan_1876-84Ernest Renan et Tréguier

 Dans sa vieillesse, le philosophe jette un regard sur ses jeunes années. Il a presque soixante ans quand, en 1883, il publie ses Souvenirs d’enfance et de jeunesse, l’ouvrage par lequel il est le plus connu à l’époque contemporaine. On y trouve cette note lyrique, ces confidences personnelles auxquelles le public attache une grande valeur chez un homme déjà célèbre. Le lecteur blasé de son temps découvre qu’il existe un monde non moins poétique, non moins primitif que celui des Origines du Christianisme et qu’il existe encore dans la mémoire des hommes sur la côte occidentale de la France. Ces souvenirs sont pénétrés de la magie celtique des vieux romans antiques tout en possédant la simplicité, le naturel et la véracité que le xixe siècle apprécie alors si fortement. Mais son Ecclésiaste, publié quelques mois plus tôt, ses Drames philosophiques, rassemblés en 1888, donnent une image plus juste de son esprit, même s’il se révèle minutieux, critique et désabusé. Ils montrent l’attitude qu’a envers un « socialisme instinctif » un philosophe libéral par conviction, en même temps qu’aristocrate par tempérament. Nous y apprenons que Caliban (la démocratie), est une brute stupide, mais qu’une fois qu’on lui apprend à se prendre en main, il fait après tout un dirigeant convenable ; que Prospero (le principe aristocratique, ou, si l’on veut, l’esprit) accepte de se voir déposé pour y gagner une liberté plus grande dans le monde intellectuel, puisque Caliban se révèle un policier efficace qui laisse à ses supérieurs toute liberté dans leurs recherches ; qu’Ariel (le principe religieux) acquiert un sentiment plus exact de la vie et ne renonce pas à la spiritualité sous le mauvais prétexte du changement. En effet, Ariel fleurit au service de Prospero sous le gouvernement apparent des rustres innombrables. La religion et la connaissance sont aussi impérissables que le monde qu’elles honorent. C’est ainsi que, venant du plus profond de lui-même, c’est l’idéalisme essentiel qui a vaincu chez Renan.

Renan était reconnu de son vivant, à la fois par les habitants de sa région trégorroise comme par toute la Bretagne, y compris par ses ennemis, comme un grand intellectuel breton. Il parlait le breton dans sa jeunesse et n’en perdit pas l’usage.

Quelques citations extraites de l’ouvrage de l’universitaire Jean BalcouRenan et la Bretagne :

  • « Il est certes évident qu’un Renan breton n’est pas tout Renan. » (p. 9) ;
  • « Qu’Ernest Renan soit un des auteurs les plus importants de la culture française, nul ne le contestera. Qu’il ait, avec deux autres Bretons, Chateaubriand et Lamennais, orienté le romantisme, un historien de la littérature comme Thibaudet l’avait déjà établi en démontrant que le xixe siècle tout entier reposait sur cette assise granitique. » (p. 10) ;
  • « (…) il y a dans l’œuvre de Renan la permanence d’une musique bretonne et celtique. » ;
  • « (…) à travers le destin d’un homme exceptionnel confronté à la modernité, et qui fait cette modernité, nous touchons, par-delà l’Histoire, à ce qu’il faut bien appeler une nouvelle matière de Bretagne. » ;
  • « (…) j’étais, je suis patriote et je ne me désintéresserai jamais de la Grande patrie française ni de la Petite patrie bretonne. » (p. 27) ;
  • « (…) nous autres Bretons, nous sommes tenaces… En cela, j’ai été vraiment breton. ».

 

Ernest Renan (1823-1892) est, à juste titre, l’écrivain breton le plus connu avec Chateaubriand. Maître à penser de son temps, il écrit deux des œuvres clés du 19ème siècle : LA VIE DE JESUS (1863) qui est une bombe, et l’AVENIR DE LA SCIENCE, rédigé dès 1848 mais publié en 1890. Il est aussi l’écrivain providentiel de Tréguier et de la Bretagne. Elève doué du collège ecclésiastique de Tréguier, il est attiré à Paris par l’abbé Dupanloup. Il passe sept ans au séminaire, où il traverse une effroyable crise spirituelle, intellectuelle et morale ; ses connaissances en hébreu, l’influence de la philosophie allemande, son impossibilité à croire et à obéir à une vérité imposée, sa difficulté à prier, l’arrêtent eu seuil d’un engagement définitif. Il consacre sa vie à l’histoire critique et rationnelle du christianisme. Dès lors il s’exile et, en 1883, publie les Souvenirs d’enfance et de jeunesse. Il revient au pays et, de 1885 à sa mort, passe l s mois d’été à Rosmapamon en Louannec, près de Perros Guirec, qui devient le lieu de rendez-vous de l’intelligentsia bretonne : Le Braz, Luzel, Le Goffic et Barrès qui en ramena ses HUIT JOURS CHEZ M.Renan, y séjournèrent.

 

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Statue de Renan à Tréguier

Voici un Extrait de SOUVENIR D’ENFANCE ET DE JEUNESSE de Esnest Renan – 1883 chez Gallimard :

« C’est dans ce milieu que se passa mon enfance, et j’y contractai un  indestructibel pli. Cette cathédrale, chef d’œuvre de légèreté, fol essai pour réaliser en granit un idéal impossible, me faussa tout d’abord ; les longues heures que j’y passais ont été la cause de ma complète incapacité pratique. Ce paradoxe architectural a fait de moi un homme chimérique, disciple de Saint Tudwal, de saint Iltud et de Saint Cadoc, dans un siècle où l’enseignement de ces saints n’a plus aucune application. Quand j’allais à Guingamp, ville plus laïque, et où j’avais des parents dans la classe moyenne, j’éprouvais de l’ennui et de l’embarras. Là, je ne me plaisais qu’avec une pauvre servante, à qui je lisais des contes. J’aspirais à revenir à ma vieille ville sombre, écrasée par sa cathédrale, mais où l’on sentait vivre une forte protestation contre tout ce qui est plat et banal. Je me retrouvais moi-même, quand j’avais revu mon haut clocher, la nef aiguë, le cloître et les tombes du XVème siècle qui y sont couchées ; je n’étais à l’aise que dans la compagnie des morts, près de ces chevaliers, de ces nobles dames, dormant d’un sommeil calme, avec leur levrette à leurs pieds et un grand flambeau de pierre à la main […]. Le digne patron des avocats est né dans le minihi de Tréguier, et sa petite église y est entourée d’une grande vénération. Ce défenseur des pauvres, des veuves, des orphelins, est devenu dans le pays le grand justicier, le redresseur de torts. En l’adjurant avec certaines formules, dans sa mystérieuse chapelle de Saint Yves de la Vérité, contre un ennemi dont on est victime, en lui disant : « Tu étais juste de ton vivant, montre que tu l’es encore », on est sûr que l’ennemi mourra dans l’année ».

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Henri Queffélec à l’Ile de Sein

Posté par francesca7 le 24 août 2013

 

Henri Queffélec à l’Ile de Sein dans BretagneHENRI QUEFFÉLEC : Beaucoup de Français ont vu le film Dieu a besoin des hommes, adapté d’un roman que j’avais écrit sous l’occupation allemande et publié au lendemain de la guerre : Un recteur de l’île de Sein. Le titre avait été suggéré à Jean Delannoy par le scénariste Jean Aurenche, qui avait du trouver la formule chez un orateur chrétien du dix-neuvième siècle. Il m’a toujours semblé, pour différentes raisons spirituelles, excellent. Et aussi parce qu’il se rapporte à une histoire sénane … et même si l’on doit murmurer, après une visite à l’île, que Dieu a aussi besoin des femmes.

Extrait d’un article publié en janvier 1971 dans la revue Connaissance de la Mer, reproduit dans le n° 125 (novembre 1997) de L’Echo des Iles.

EXTRAIT Ils piquaient droit sur l’île, mais ils ne la voyaient pas encore. Quel miracle cette île ! Combien il avait raison M. Pennanéach, le dernier curé, de soutenir que tous les enfants de l’île devraient porter, comme second prénom, celui de Moïse sauvé des eaux. L’île de Sein, ni plus ni moins que la corbeille de Moïse, avait été protégée par Dieu. Elle eût dû mille fois couler sous la mer. Elle défiait les éléments, cette petite chose plate, ce récif maigre et venteux, elle était dans la mer comme Jonas dans la baleine, comme Daniel dans la fosse aux lions. C’était miracle qu’une fois pour toutes, un beau jour, les flots ne déferlent pas dessus, ne l’arrachent, ne l’entraînent pas dans les abîmes, et le miracle, à chaque instant, se poursuivait. Derrière l’horizon, dans cette mer qui ne semblait plus être que le flot et le flot, l’île vivait, l’île était heureuse. Ce n’était même pas la vie obtuse des marins dans des soutes, mais la vie hardie et salée du pont et du plein air. Chaque fenêtre ouvrait sur le ciel, la porte de chaque maison ouvrait sur la terre ; les vents, les pluies, le soleil, les oiseaux, existaient pour l’île.

pp. 51-52

 

Île de Sein – Henri Queffelec

280px-lile_de_sein_vue_du_phare dans LITTERATURE FRANCAISELe lundi, après la pêche, Thomas partit pour l’extrémité occidentale de l’île, face à la chaussée de Sein, et, tandis que tombait la nuit de septembre et que les étoiles, une à une, comme des yeux d’oiseaux, trouaient le ciel, puis dix par dix, cent par cent, comme des écailles de sardine dans un panier vide, ou des poissons surpris par le reflux dans une flaque de la grève, – à voix haute, tout en marchant, il récitait des prières.

La mer avait fini de descendre, qu’on entendait frapper les récifs dans des heurts rythmés et vaillants, ou glisser contre des bancs de pierre. Des alouettes de mer hardies comme des guerriers se dressaient sur des roches, regardaient, sautillaient, plongeaient en avant. Les grèves étaient autant de beaux jardins de goémons et d’algues et sentaient bon la mer nouvelle. Dans un carré de terrain que bossuaient quelques dalles, le cimetière des pestiférés, il entra s’agenouiller et prier pour les morts. Une croix de pierre, ensevelie dans l’herbe d’un talus, tendait la tête vers la poitrine de l’homme et il la baisa lentement.

Une longue clarté rouge pâle, un peu dorée, vibrait à l’occident du ciel, sous les étoiles, et se reflétait sur la mer en ciselures d’un rouge glauque. Des récifs, dans le calme du soir, adoptaient des postures d’animaux pacifiques, de miettes mélancoliques et douces de la terre. […]

Déchiquetée par les éléments, composée de morceaux et de pièces, l’île existait néanmoins dans sa souveraine indépendance. Il n’y avait rien de commun entre elle et cette mer qui fermait ses rivages. Elle se détachait plus nettement des eaux que de la plaine le village fortifié. Le soleil giclait sur elle, bondissait d’elle sur la mer et de la mer sur elle ; nul vallon n’enserrait le vent, qui drainait sur l’île les odeurs du large pour emporter dans sa fuite le parfum des algues et des feux ; tout alentour, des récifs fraternels la protégeaient, l’annonçaient ou le prolongeaient ; elle était l’astre central d’une constellation d’îlots et de rocs. […]

Longue et pleine de présences humaines, elle s’étirait sur la mer, on le savait bien, comme une oasis. Point d’arbres, cependant, pas de sapins ni de chênes, de hêtres ni de rhododendrons. Aucune pousse d’arbre n’eût tenu contre le vent, l’île n’était fleurie que par ses goémons, fermement collés à la pierre et, la moitié du jour, abrités sous les eaux. N’importe. Il n’y avait point de commune mesure entre l’île et les dangers au milieu desquels la Providence l’avait bâtie ou laissée.

Elle n’affectait pas la forme d’un péril, elle était faite, elle aussi, de terre chrétienne.

Henri Queffelec. Un recteur de l’île de Sein. (Omnibus)

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LA VIE de Salaün surnommé LE FOU

Posté par francesca7 le 24 août 2013


LA VIE de Salaün surnommé LE FOU dans BretagneL’œuvre du dramaturge Tanguy MALMANCHE

 Malmanche  produisit beaucoup de pièces, écrites en breton et en français, sans que ce soit des traductions exactes, aux sujets les plus divers, nous citerons :

- La Vie de Salaün qu’ils nommèrent Le Fou – Buez Salaun Lesanvet ar Foll, suivi du Conte de l’Ame qui a faim – Marvaill ann ene naounek, qui fut joué pour la première fois, le jour de la Toussaint 1901, chez l’auteur au manoir du Rest, avec comme interprètes: Tanguy MALMANCHE (Jean MAREC) ; Marie ROUS (La Mère) ; Urien COANT (L’Ankou), avant d’être joué à l’Athénée Saint-Germain à Paris en 1905.

 » Suivant la croyance populaire, les Trépassés viennent, durant la Nuit des Morts visiter leurs anciennes demeures et y revivre au milieu des leurs, de l’existence terrestre. Aussi est-il d’usage, même dans les plus pauvres logis, de leur préparer bonne chère et bon feu. »

En 1938 le poète estimait que son œuvre La Vie de Salaün était profane, pas conforme à la légende pieuse :  » Mon Salaün ne vaut que du point de vue de l’Art, et non de celui de la religion. Représenté au Folgoët, il serait incompris de la masse des pèlerins et n’intéresserait que les curieux. Et je m’en voudrais, pour ma part, de contribuer ainsi à la Tourisfication des fêtes religieuses de la Bretagne, que je déplore si amèrement. « 

. La Vie de Salaün qu’ils nommèrent Le Fou fut adapté au cinéma en 1952, sous le titre Mister ar Folgoat, dans lequel l’écrivain Jarl PRIEL tenait le rôle de ce simple d’esprit mystique.

- Les Païens

 - Ar Baganiz suivi de Gurvan le Chevalier Etranger – Gurvan, Ar Marc’hek Estranjour. Pour Les Païens l’action se passe à Kerlouan en 1681, région où les gens de la côte vivaient du blé de la mer – Ed ar mor (expression désignant le goémon et les épaves). Gurvan faillit être représenté par une artiste qui avait ouvert dans son manoir de Mesléan (Gouesnou), un salon littéraire, Magda TARQUIS, avec « sa voix d’or  » elle aurait représenté Azilis l’épouse de Gurvan, le rôle de l’ermite devait être tenu par le poète SAINT-POL ROUX demeurant à Camaret. Le compositeur et amiral Jean CRAS10 avait commencé d’écrire une véritable partition de drame musical, mais il ne put mener à terme son travail. Il s’en alla le 14 septembre 1932 emporté par une maladie foudroyante. Il ne subsiste que  » Deux chansons   ».

 » Il est une croyance populaire en Bretagne que celui qui porte la main sur un spectre est empoigné par lui et entraîné dans le royaume des ombres. Jean CRAS, avait de ses doigts aériens, effleuré le blême fantôme… Celui-ci, brutal, se saisit de lui, et l’emporta dans l’Eternité . »

- L’Antéchrist – An Antechrist, pièce sur le personnage de La Fontenelle, brigandqui au temps de la ligue sema la terreur en Bretagne. Dans une lettre adressée à Armand KERAVEL13, daté du 6 août 1950, de la « Baronnie Dives-sur-Mer », Tanguy MALMANCHE explique que sa pièce : « An Antechrist est une pièce de haute Métaphysique traitant des questions physiologiques très délicates ; elle ne peut, et ne doit même pas être mise entre les mains de la jeunesse… »

- Kou le Corbeau suivi de La montre de Landouzan et Suzanne Le Prestre, nouvelles décrivant avec réalisme et un certain humour une vision de cette société bretonne dont l’auteur était imprégné.

En 1903, il créa une revue rédigée en breton Spered ar vro (L’esprit du pays), la revue ne rencontra pas le succès escompté, seuls quatre numéros parurent. François JAFFRENOU dit TALDIR15 (signifiant : front d’acier) collabora à cette revue et suite à sa disparition créa Ar Vro. Dans un courrier daté du 18 juillet 1950, adressé à Armand KERAVEL, il faisait cette remarque : « … il y a quarante cinq ans, j’ai dû suspendre au bout de six mois la publication de ma revue Spered ar Vro, avec 30 abonnés dont une bonne moitié n’étaient pas bretons, parce qu’alors elle s’adressait à un public lettré réellement inexistant … »

Il écrivit Le Memento du Bretonnant, manuel élémentaire et pratique de langue Bretonne, usuel divisé en huit leçons, résumé du Cours pratique de langue bretonne, professé par lui durant l’année 1904-1905, sous les auspices de la Société  » La Bretagne « .

Nous trouvons d’autres pièces « pouvant intéresser un public divers  » :

- La veuve Arzur – An Intañvez Arzur : drame paysan en 4 actes, en version française, traduit en breton.

- La maison de cristal : transposition dans l’époque moderne de la légende de Merlin et Viviane, écrite qu’en français car n’intéressant que la Haute-Bretagne d’après l’auteur.

- La légende de Saint-Tanguy : pièce gaie, transposition également, mettant en scène un vieil amiral, pouvant intéresser un public brestois.

Dans un courrier à Yves Marie RUDEL, daté du 10 mai 1938, concernant un roman de lui, La Tour de Plomb paru en 1934, il fait cette remarque, nous rappelant que cet imaginaire, faisant parti de la culture celtique, est toujours présent : … le dernier exemplaire que j’en possédais m’ayant été emprunté à titre de « prêt celtique » qui est, comme vous savez, restituable dans l’autre monde.

Ses pièces sont peu jouées, elles ne sont pas faciles à interpréter et l’auteur « cet écorché vif des Lettres bretonnes », idéaliste et individualiste, n’en facilitait pas la représentation. Ses ouvrages malheureusement ne se trouvent pas en librairies.

Salaün Ar Foll (né en 1310 près de Lesneven dans le Finistère - mort en 1358) est considéré comme simple d’esprit par ses contemporains, mendiant son pain de ferme en ferme en répétant inlassablement « Ave Maria, itroun guerhès Maria (Oh! madame Vierge Marie!) ». Il vit dans une clairière de la forêt près de Lesneven. Il est appelé « Le fou du bois » (Fol ar c’hoad), car selon la légende, il habite dans le creux d’un arbre, dans la forêt. Il passe toutes ses journées à mendier, après avoir assisté à la messe du matin. Salaün Ar Fol meurt dans l’indifférence en 1358. Peu après, on découvre sur sa tombe un lys sur lequel est écrit en lettres d’or : « AVE MARIA ». En ouvrant sa tombe, on constate que le lys prend racine dans sa bouche. Le miracle attire rapidement les foules. On bâtit une chapelle Basilique Notre-Dame du Folgoët au lieu désormais appelé Le Folgoët, qui sera érigée en collégiale par le duc Jean V en 1423.

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