Les surprises de la Cinémathèque
Posté par francesca7 le 22 août 2013
L’institution de Bercy possède quelques objets mythiques du 7e art. Suivez le guide.
En apparence, ce n’est qu’une simple boîte en bois. Elle attire pourtant à la Cinémathèque française, où elle est conservée, certains des meilleurs directeurs de la photographie américains, qui viennent ici en pèlerinage. Il s’agit de la première caméra de Georges Méliès, mise au point par le grand réalisateur en 1896. »Méliès prétendait qu’il l’avait entièrement construite, ce qui est inexact », entame le conservateur scientifique Laurent Mannoni. C’est en réalité chez un opticien londonien que le cinéaste récupère le mécanisme de base, un projecteur de film. Après avoir pris soin de gommer le nom de son concepteur, il change l’optique et enferme le tout dans un boîtier étanche à la lumière. »Comparée à celle des frères Lumière, la caméra ainsi créée était un vieux clou qui faisait un bruit de mitraillette », poursuit Laurent Mannoni. Un jour que le réalisateur tourne sur la place de l’Opéra, la pellicule se bloque. Le temps de relancer le mécanisme, l’omnibus filmé avant la panne avait disparu au profit d’un corbillard. Au visionnage, il semblait que la métamorphose s’était opérée par magie. Ainsi, sans le savoir, Méliès venait d’inventer les effets spéciaux qui seront la signature de toute son oeuvre, et dont la mode se répand à travers le monde.
Grâce à un don de sa veuve, la caméra atterrit en 1938 à la Cinémathèque, dont les archives sont alors conservées près du Palais-Royal. En 1940, les nazis réquisitionnent le lieu, raflant tout, excepté cet objet à l’aspect vieillot. »Un véritable miracle », se réjouit aujourd’hui Laurent Mannoni, qui l’a découvert à son arrivée en 1994. Depuis, la caméra a reçu de prestigieuses visites. Avant de réaliser son dernier film « Hugo Cabret »,qui évoque la vie de Méliès, Martin Scorsese, accompagné de son accessoiriste, est venu l’étudier pour en réaliser une copie conforme.
Dons.
Collectionnant de mythiques objets de l’histoire du cinéma (une partie des engrenages des « Temps modernes » de Chaplin, le robot de « Metropolis »de Fritz Lang, une robe de Martine Carol dans « Lola Montès » de Max Ophüls…), la Cinémathèque a bénéficié de nombreux dons, grâce au charisme de son fondateur, Henri Langlois. Unique directeur d’une cinémathèque à avoir reçu un oscar, il avait tissé des liens d’amitié avec nombre de réalisateurs. C’était le cas d’Alfred Hitchcock, qui lui adressa un surprenant colis à la fin du tournage de « Psychose ». Il contenait, sans un mot pour l’accompagner, l’effrayante tête de cire qui apparaît dans la scène finale. Aujourd’hui encore, les dons se poursuivent. A la mort de Claude Chabrol, en 2010, sa veuve, Aurore, a offert nombre de photos et de scénarios annotés de la main du prolifique réalisateur.
un site www.cinematheque.fr.
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