Philippe Clay, chanteur – acteur
Posté par francesca7 le 4 août 2013

Chanteur, comédien, acteur, il vient de s’éteindre à 80 ans.
Philippe Clay n’aurait pas dû être chanteur. Élève du Conservatoire national d’art dramatique, ses débuts dans la carrière de comédien le déçoivent : on ne lui propose que des rôles jouant sur sa longue silhouette maigre et son profil de personnage du Greco. Inscrit par des amis à un concours de chanson, il découvre dans les cabarets de la rive gauche une expression qui le passionne. À une époque de cravate obligatoire sur les scènes de music-hall, il souligne encore l’étrangeté de sa silhouette en n’apparaissant qu’avec un col roulé et un pantalon noirs. Sa connaissance du mime et son âme de comédien s’expriment dans des chansons qu’il incarne avec une liberté décuplée par l’usage du microbaladeur – une première dans le music-hall français.
On le remarque dès 1953 avec Le Noyé assassiné de Charles Aznavour, puis dans Joseph de Claude Nougaro, On n’est pas là pour se faire engueuler de Boris Vian, La Goualante du pauvre Jean, Le Danseur de charleston, Les Voyous… Son personnage, dans lequel on peut trouver rétrospectivement un peu de la morgue de Gainsbourg, du tranchant de Vian et de l’expressionnisme de Brel, compte parmi les plus singuliers de l’époque. Il connaît hélas la mésaventure, alors qu’il est tête d’affiche à l’Olympia, de se faire ravir la vedette par Jacques Brel qui assure sa première partie.
—> Le site de Philippe Clay : http://www.philippeclay.net/
À l’âge de 16 ans, Philippe Clay s’engage dans le maquis. Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, il entre au Conservatoire national d’art dramatique. C’est là qu’il apprend à placer sa voix et acquiert l’art du mime. À cette époque, on le cantonne dans des rôles de grand dégingandé.
En 1947, presque malgré lui — des amis l’ayant inscrit à son insu —, Philippe Clay gagne un concours amateur dans un bar « À la colonne de la Bastille ». Il part pour l’Afrique avec, sous le bras, des chansons signées par Charles Aznavour, alors peu connu. Après avoir rodé son répertoire pendant un an, il rentre à Paris et se produit aux Trois baudets et à la Fontaine des quatre saisons. Il fréquente alors les caves de Saint-Germain-des-Prés et devient l’ami de Jacques Prévert, Boris Vian et Serge Gainsbourg. En 1957, il passe à l’Olympia. De 1957 à 1962, il passe à quatre reprises en vedette à l’Olympia, fait de nombreuses tournées à l’étranger et connaît ses plus grands succès : Les voyous, Festival d’Aubervilliers, Le danseur de charleston. Au cinéma il est Valentin le désossé dans le film French Cancan de Jean Renoir et Clopin, le chef de la cour des miracles, dans le Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy. Après un passage à vide, il renoue en 1971 avec le succès en chantant des chansons comme Mes universités ou La quarantaine en réaction au mouvement de mai 68. Ce répertoire anticontestataire l’avait marqué politiquement à droite, d’autant plus que dans la décennie suivante, il s’était engagé au RPR, le parti fondé par Jacques Chirac.
C’est aussi à lui que l’on doit l’interprétation de La complainte des Apaches, générique de la série Les brigades du Tigre, orchestré par Claude Bolling. Philippe Clay a chanté également Marseille,Le cerisier de ma maison, Je t’aime.
Philippe Clay appartenait au cercle très fermé des comédiens-interprètes de grand talent aux côtés de Serge Reggiani, Mouloudji ou Yves Montand. Son visage anguleux, son allure filiforme qui soulignait sa grande taille (1,90 m), sa façon d’arpenter la scène à grandes enjambées, son art du mime, sa voix puissante et gouailleuse et son sens du comique en faisaient un interprète hors pair.
Philippe Clay, de son vrai nom Philippe Mathevet, est un chanteur et acteur français, né à Paris le 7 mars 1927 et mort à Issy-les-Moulineaux le 13 décembre 2007 d’une crise cardiaque.
Entre deux spectacles ou entre deux disques, il a tourné régulièrement pour le cinéma ou la télévision.
En 1998, il sort un second livre « Mérotte » Editions Anne Carrière (Son premier livre « Mes universités » Editions Robert Laffont, vendu à 50000 exemplaires, évoquait son adolescence et son engagement dans le maquis). Dans « Mérotte », il parle de sa maman, personnage étonnant, et de la vie de famille de son enfance, partagée entre le rire et les passions.
La même année, pour ses 50 ans de carrière, il sort un double CD « 50 ans de carrière, 50 chansons », chez Rym music (Distribution Universal), le seul CD édité avec l’autorisation de Philippe Clay.
2004 : Pour la première fois de sa carrière, Philippe Clay se lance dans l’écriture de textes de chansons. 15 titres nouveaux, dont les musiques sont signées Charles Aznavour, Pankratoff ou Stan Cramer.
2007 : Il a écrit un livre de souvenirs.
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