Marcel Amont, longue consécration
Posté par francesca7 le 4 août 2013
Les journaux titrent « Marcel AMONT, la révélation de l’année ». La consécration a été longue à venir, mais tout va alors très vite; il signe son premier contrat de disque dans la foulée et obtiendra le Grand Prix de l’Académie Charles Cros en compagnie de Juliette GRECO et d’un autre « débutant » nommé Serge GAINSBOURG; il fait aussi ses débuts au cinéma avec Brigitte BARDOT dans le film de Pierre GASPART HUIT « La mariée est trop belle » (1957) .
(Quelques années plus tard, il tournera en vedette avec Dany ROBIN dans « Conduite à gauche »).
Les portes de l’Olympia lui sont désormais grandes ouvertes; on l’y verra terminer la première partie de Georges BRASSENS, puis des célèbres PLATTERS.
Outre ses propres chansons, la jeune vedette devient l’interprète des plus grands paroliers et compositeurs – AZNAVOUR , DELANOË , SALVADOR, BRASSENS, LEMARQUE – ainsi que des jeunes MOUSTAKI, NOUGARO, Michel LEGRAND; mais aussi des auteurs de talent moins connus du grand public : DREJAC, DATIN, VIDALIN, POPP; et plus tard Maxime LE FORESTIER, Alain SOUCHON, Julien CLERC, Gilles VIGNEAULT , CAVANNA, Jacques LANZMANN, DABADIE, LEBEL, LEMESLE…
La radio passe régulièrement ses chansons poétiques ou fantaisistes « Escamillo », « Julie », « Quand on est amoureux », » La chanson du grillon », » L’amour en mer », « Les amoureux de Peynet ».
En 1961 premier gros succès populaire avec « Come Softly to Me » devenu en français « Tout doux toux doucement » et c’est en 1962 que l’immense succès de « Bleu blanc blond » – précédant de peu « Le mexicain »- l’installe définitivement au rang de grande vedette populaire.
Au cours des décennies qui suivront, quelques jalons dans la carrière de cet infatigable « voyageur de commerce en chanson française »: les albums « Nos chansons de leurs vingt ans » et « Fantaisie sur des airs d’opérettes » (où l’on trouve « La leçon de solfège » -du « PETIT DUC »- en calypso et « La veuve joyeuse » en slow, « Chansons des Îles et d’ailleurs », « Sukiyki » (souvenir du Japon), « Au bal de ma banlieue », « Le clown », « Maria et le pot au lait », « Tu connais pas Mireille », « Le monsieur qui volait », etc…
Fort de son expérience et de la force de ses trente trois ans, Marcel AMONT se sent les épaules assez solides cette même année 62 pour relever le défi d’un one-man-show; il en rêve depuis l’époque où, assis sur un strapontin au « poulailler », il ne se lassait pas de venir applaudir Yves MONTAND au Théâtre de l’Etoile.
Et ce sera Bobino à guichets fermés pendant trois mois.
Sa vocation d’homme de scène à caractère surtout visuel et son don des langues lui ouvrent une carrière internationale. Si bien que même pendant de nombreuses années dites « yé-yé », il travaillera beaucoup plus à l’étranger qu’en France; pays francophones mais aussi Allemagne, Hollande, Japon, Espagne, URSS et surtout Italie (où on fredonne encore sa chanson « Viva le donne »). Il a enregistré dans huit langues !!!
1965 – Cette fois-ci, en tête d’affiche, Marcel AMONT remporte à l’Olympia un immense succès. Une innovation: dans la mise en scène, il fait évoluer autour de lui des danseuses. C’était la PREMIÈRE FOIS qu’on voyait cela en France dans un tour de chant.
Claude FRANCOIS saura s’inspirer de cette idée et la porter à une sorte de perfection.
Marcel déclare volontiers: « Je suis avant tout un homme de scène. J’ai été comédien, acrobate, j’aime le one man-show ».
Et tout en courant le monde, il prépare avec ses musiciens une rentrée fracassante à Paris.
En effet, 1970 sera une année qui compte dans sa carrière. La formule inaugurée en 1965 a été élargie et peaufinée. Toute la troupe en scène participe à l’action: les choristes dansent, danseuses et musiciens chantent. Ballets, sketches, chansons se succèdent.
Marcel a bien mérité du surnom de « metteur en scène de la chanson » que lui a donné Henri SALVADOR.
Après cinq semaines de triomphe à l’Olympia, il promènera pendant des années à travers le monde ce spectacle de deux heures de chansons made in France.
Le répertoire de ces années là, ainsi que des années suivantes, comprendra « Samba d’été », « Monsieur », « L’amour à vol d’oiseau », « C’est aujourd’hui dimanche », « Benjamin le Bienheureux », « Le marathon », « La galère », « Viennois », « Pour traverser la rivière », « Pauvre Crésus », « Quand Jeanne est malade », « A Prague à Santiago », « Oloron Sainte-Marie », « Y a toujours un peintre », « La musique est de retour »…
Avec, bien sûr, ce nouveau gros succès populaire « L’amour ça fait passer le temps » (THOMAS, RIVAT et VINCENT) disque d’or en 1971 et ces merveilleux cadeaux de Georges BRASSENS que sont « Le chapeau de Mireille » (Paroles et musique), « Une petite Eve en trop » et « Le vieux fossile » (textes qu’il mettra en musique).
Sans oublier, côté coeur et mémoire, toutes les chansons en béarnais qui, depuis « Chanson de la Vallée d’Aspe du Béarn et des Pyrénées » (1962 !), continuent à lui tenir à coeur; en particulier « Marcel AMONT canta los poetas gascons » où il met en musique les poètes de son pays d’origine.
En 1972, le grand réalisateur de télévision Jean-Christophe AVERTY lui consacre toute une émission « Amont Tour » dont le succès est tel qu’il récidive avec « Amont Coeur » qui sera la première réalisation télévisée en couleurs qui représentera la France au Festival International de Montreux.
En 1975, arrêt quelques mois à Paris pour la création aux Bouffes Parisiens de sa comédie musicale « Pourquoi tu chanterais pas » qui lui vaut les honneurs de la critique; mais, très curieusement, après les succès d’antan, ce genre semble ne plus attirer le public (« Starmania » ne viendra que quelques années plus tard).
Peu importe. Toujours la valise à la main, courant de gare en aérodrome, arpentant les scènes du monde entier de Séoul à Bogota et de Papete à Ljubljana, Marcel, passionné d’aviation, fait une partie de ses tournées aux commandes de son petit avion de tourisme – il passera son brevet de vol aux instruments à Dallas en 68, son brevet de montagne dans les années 70 – titulaire de plus de 2000 heures de vol, Jacqueline AURIOL lui remettra la Coupe du Meilleur Pilote de Tourisme.
En 1978, déjà père de deux enfants, saturé d’aventure(s) et de voyages, Marcel à décidé de changer de vie et, pour la première fois, a convolé en justes noces avec Marlène. Un fille, puis un fils, finiront de transformer la longue période de tumultueux célibat en une vie faite de joies familiales et d’activités artistiques sensiblement différentes.
Sa carrière sera désormais moins orientée vers les succès immédiats propres au monde des variétés actuelles que vers la réalisation de projets qui lui tenaient à coeur, comme « La Hesta » à Pau (spectacle occitan filmé et retransmis par FR3 dans toute l’Europe et… jusqu’en Chine !); ou la mise sur pied de grands spectacles, surtout dans les pays francophones; ou, en juillet 92, le passage en vedette de la semaine française de Tokyo, suivi d’une magnifique tournée en Asie du Sud-Est.
Janvier 1989: L’Olympia. Vingt ans après…
« Tant qu’on me réclamera et que j’en aurai envie, je continuerai » affirme le (toujours) bondissant vétéran; au menu, de la scène, de la scène et encore de la scène. Bien sûr, ses morceaux de bravoure anciens les plus populaires mais aussi des chansons et des sketches inédits qu’il refuse d’enregistrer ou même de voir diffusés à la télé ou à la radio pour en laisser la primeur aux spectateurs de ses concerts: « The cow-boy of the black mountain », « Demain j’arrête de fumer », « Le Duke, le Count, le King », « Je n’ai jamais vu le Mexique », « Une chanson », « Le jardinier »…
Parmi ses moments de repos en famille, incapable d’inactivité totale, Marcel AMONT a trouvé le temps d’enquêter pendant trois ans et d’écrire un livre où il raconte ce qu’il sait de l’art et la manière de faire les chansons « ces courants d’air qu’on attrape avec des filets à papillons »:
LE LIVRE DE MARCEL AMONT « UNE CHANSON, QU’Y A-T-IL A L’INTERIEUR D’UNE CHANSON ? »
Marcel Amont, de son vrai nom Marcel Jean-Pierre Balthazar Miramon, est un chanteur et un acteur français qui connut un succès considérable durant les années 1960 et 1970, né le 1er avril 1929 à Bordeaux.
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