Posté par francesca7 le 2 août 2013
Cet aphorisme peut s’appliquer dans le sens propre comme dans le sens figuré, c’est-à-dire aux maladies morales comme aux infirmités physiques, aux malheurs privés comme aux calamités publiques
Pour remédier aux unes, il faut avoir recours aux gens qui savent allier le courage avec la présence d’esprit, et pour les autres, c’est aux hommes de science spéciaux qu il faut s’adresser.
De même que tout chirurgien n’hésitera pas à couper un membre malade pour préserver les autres membres et, par cela même l’existence, ainsi lorsque l’ordre public est menacé ou lorsqu’il s’agit de conjurer un grand malheur, il ne faut pas hésiter à prendre des moyens énergiques et qui paraissent quelquefois empreints d’une certaine cruauté. Le poète Ovide a exprimé celte pensée en ces termes :
Immedicabile yuIdus
Ense recidendum, ne pars sincera trahatur. |
dont voici la traduction : Il faut appliquer le fer dans une blessure incurable, pour que les parties intactes ne soient pas gangrenées.
Corneille a dit à peu près la même chose dans ce vers : « Il faut ne craindre rien, quand on a tout à craindre. »
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Posté par francesca7 le 2 août 2013
On juge de tout par comparaison
Ce proverbe est très ancien ; on le rencontre chez presque tous les peuples, même chez les Orientaux, exprimé de la même façon. En français, il a un sens un peu ironique ; car nous entendons par ces mots qu’il ne faut pas trop s’étonner de voir un demi-savant paraître un phénix aux yeux des ignorants et un homme de médiocre capacité avoir sur les gens bornés une influence souvent très-marquée. On juge de tout par comparaison. Ainsi, auprès des gens instruits, un demi-savant n’est qu’un ignorant ; mais, placez le même homme dans un cercle d’ignorants, il sera écouté comme un oracle.
Le poète Érasme cite ce proverbe dont voici la traduction latine : In regione caecorum, rex est luscus. Les Latins l’ont aussi traduit d’une autre façon, en disant : Inter caecos regnat strabus, ce qui veut dire : Le borgne règne entre les aveugles. Nos pères disaient : En pays d’aveugles, bienheureux qui a un œil.
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Posté par francesca7 le 2 août 2013
L’argent prêté vous fait bien souvent des ennemis quand il s’agit de le rendre
Il est fâcheux de dire qu’en prêtant de l’argent à un ami, on s’expose à s’en faire quelque jour un ennemi, car tout le monde n’est pas assez riche pour faire le sacrifice de l’argent prêté.
Une personne qui veut puiser dans votre bourse vous accable, en général, de bonnes paroles. A-t-elle obtenu ce qu’elle désirait ? Elle évite votre présence et, quand vous lui parlez de remboursement, elle fait promesses sur promesses ; puis les réalise le plus tard possible et presque toujours à regret. Il est, en effet, très singulier que l’argent qu’on a eu tant de plaisir à prêter, coûte aux autres tant de peine à rendre. On a fait autrefois trois vers qui dépeignent bien la situation du débiteur récalcitrant :
L’argent dans notre bourse entre agréablement,
Mais le terme venu que nous devons le rendre,
C’est lors (alors) que les douleurs commencent à nous prendre. |
Cette répugnance a existé dans tous les temps. Ce proverbe paraît être pris à cette pensée de Plaute (Trinummus, IV, acte 4, scène 3) :
Si quis mutuum quid dederit,
Cum repetit, inimicum amicum beneficio invenit suo |
dont voici la traduction : « Si vous redemandez l’argent que vous avez prêté, vous trouverez souvent que d’un ami votre bonté vous a fait un ennemi. » Un auteur ancien a dit ces paroles :Plusieurs évitent de prêter non par dureté, mais dans la crainte qu’on ne les trompe sans scrupule. Effectivement, la mauvaise foi des emprunteurs fait que la bonne volonté des prêteurs se ralentit et l’on peut répéter ces vers avec un de nos poètes :
Justes humains me sera-t-il permis
De ne rien prêter à personne ?
Ce que je prête, je le donne.
Et qui pis est, j’en fais des ennemis. |
Les Anglais disent : Qui prête son argent à son ami perd au double, c’est-à-dire l’argent et l’ami. Il parait qu’en Espagne les prêteurs ne sont pas mieux traités qu’ailleurs, car voici comment on exprime la même idée : Qui prête, ne recouvre ; s’il recouvre, non tout ; si tout, non tel ; si tel, ennemi mortel.
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