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Histoire et catastrophe en Ariège

Posté par francesca7 le 28 juillet 2013


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Avec une économie qui n’évoluait guère et une population qui croissait sans cesse, la survie quotidienne en Ariège était souvent problématique. Le Code forestier et les procès sur les forêts privées avaient ôté aux habitants de la montagne une grande partie de leurs moyens de subsistance. Il ne leur restait qu’une terre ingrate et mal cultivée. À la première mauvaise récolte, c’était la catastrophe. Les années 1815-1816 et 1836-1837 furent terribles ; maires et préfets signalaient sans cesse que les habitants n’avaient plus rien à manger, qu’on avait donné les dernières pommes de terre au bétail qui mourait de faim, qu’on ne mangeait plus que « les herbes des montagnes ». On craignait les émeutes. Les paysans descendaient de la montagne pour aller mendier dans les villes, même lointaines, certains même volaient pour aller en prison et enfin manger. La misère atteignit son sommet en 1845 avec la maladie de la pomme de terre qui était devenue l’alimentation de base. Un flot de mendiants ariégeois envahit alors l’ensemble des Pyrénées.

Histoire et catastrophe en Ariège dans Ariège le-vernet

Cette disette chronique amenait une véritable misère physiologique. L’étude des motifs d’exemption de 1819 à 1826 a montré que l’Ariège était le département français le plus touché par les maladies des os et que le goitre y était six fois plus fréquent qu’ailleurs. Allié à un manque total d’hygiène, cet état de choses rendait les épidémies épouvantables : un Pradois sur sept mourut de la typhoïde en 1838 et le choléra fit ici en 1854 les plus grands ravages de France, avec quasiment un dixième des décès nationaux. Plusieurs villages de haute Ariège perdirent entre 15 et 20 % de leur population.

L’industrie métallurgique qui avait tant animé les Pyrénées ariégeoises était sur le déclin. Des méthodes archaïques l’empêchaient de supporter la concurrence des autres bassins industriels, le prix du fer baissait, les forges « chômaient » de plus en plus souvent ; bientôt elles s’arrêteraient, une à une.

On essaya de régler le problème des usages forestiers par les « cantonnements ». On partagea les domaines ; une partie, libérée des usages, restait au propriétaire d’origine (en général les forêts pour les forges), l’autre devenait en compensation propriété des usagers, donc des communes (souvent les vacants pour le bétail). Entre 1830 et 1860, les grands domaines de la montagne ariégeoise furent ainsi cantonnés, ce fut souvent contre le gré des usagers qui perdaient un usage précieux pour une propriété qui ne leur offrait guère que l’impôt foncier à payer. Ailleurs, les procès s’éternisèrent entre communes et administration forestière.

 dans Ariège

Alors, on s’en alla. Pays rural, réfractaire aux mutations industrielles, l’Ariège ne connaissait pas le développement urbain qui eût pu absorber sa propre émigration et elle se vida. À partir de 1846, la diminution fut régulière. On quittait la montagne mais, encore un temps, la population de la plaine augmenta :le terroir était plus riche et, producteur avant tout de céréales, il n’avait pas été touché par la maladie de la pomme de terre. L’arrondissement de Pamiers connut son maximum en 1851. Mais ce n’était que répit. Avec les ravages de l’épidémie de choléra de 1854, le déclin fut irréversible. Le département perdit globalement 8 % de sa population dans la décennie 1846-1856. La décennie suivante vit une stagnation, avec une reprise notable des migrations saisonnières, puis la baisse s’affirma, lentement mais sûrement, de 1866 à 1886. Après quoi, ce fut la chute vertigineuse.

Extrait du livre La vie en Ariège au XIXe siècle  – ch.1 

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La pression du 18ème siècle en Ariège

Posté par francesca7 le 28 juillet 2013

 

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En Ariège, le milieu du XIXe siècle est une période cruciale pour la montagne ariégeoise. C’est le moment où tous les équilibres s’effondrent, où la misère est à son comble et provoque l’hémorragie de l’émigration. C’est le moment aussi où les Ariégeois entrent en politique.

 La poussée démographique déjà enregistrée au 18èmee siècle, ralentie quelque temps, s’amplifia brutalement au début du 19èmee pour devenir bientôt surpeuplement. Les cinq premières années du siècle virent la population s’accroître de 2,5 % par an. Moins rapide par la suite, l’accroissement fut néanmoins très régulier jusqu’en 1846 : de 196 454 habitants en l’an XII, on arriva à 270 535.

 

La pression du 18ème  siècle en Ariège dans Ariège chateau_lagarde_020

 

La densité était alors de 55 habitants au mètre carré, ce qui était proche de la moyenne française alors que la proportion de superficie cultivable était inférieure à la moyenne nationale. Le surpeuplement était surtout le fait de la montagne et des Prépyrénées ; les cantons de Massat et de Tarascon dépassaient 80 habitants au kilomètre carré. La population survivait grâce à des défrichements intensifs, poussés jusqu’au sommet des montagnes, et grâce aux activités industrielles traditionnelles, mais survivait seulement. Les causes du surpeuplement pyrénéen demeurent difficiles à saisir ; historiens et géographes sont toutefois d’accord pour juger qu’il fut « cause et non conséquence des transformations géographiques et économiques » (F. Taillefer).

 Les migrations saisonnières et l’émigration définitive, déjà connues sous l’Ancien Régime, commencèrent à devenir vraiment importantes dans les années 1820. Elles ralentirent mais n’empêchèrent pas l’accroissement de population. Les premières communes à voir leur population décroître furent celles du front pyrénéen, là où les migrations saisonnières étaient les plus importantes mais devenaient insuffisantes pour compenser la pression démographique : Prades perdit 30 % de ses habitants entre 1831 et 1846, d’autres communes du Séronais ou du canton de Foix à peu près autant. La population globale du département augmentait encore mais, localement, les pertes étaient déjà importantes.

Extrait du livre La vie en Ariège au XIXe siècle – ch.1 

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La Guerre des Demoiselles du 19ème

Posté par francesca7 le 28 juillet 2013

 

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Dans les années 1820, l’ancienne noblesse ariégeoise, rentrée d’émigration sous l’Empire et replacée au premier rang sous la Restauration, et les grands bourgeois enrichis par les biens nationaux et ralliés au régime détenaient les secteurs-clé de l’économie ariégeoise, les forêts et les forges de la montagne, les domaines céréaliers de la plaine, et monopolisaient les collèges électoraux du régime censitaire. L’opposition libérale, menée par des généraux d’Empire, Bertrand Clauzel et Justin Laffitte, se tenait dans la clandestinité.

La Guerre des Demoiselles du 19ème dans Ariège staticmap-300x233

Le paysan de la plaine ariégeoise  vit sans doute son sort amélioré par les innovations techniques de grands propriétaires regroupés depuis 1817 au sein de la Société d’Agriculture : essais de cultures nouvelles, meilleures variétés de céréales, de vignes ou de pommes de terre, nouvel outillage, amendements et prairies artificielles… Rien de tout cela en montagne où la situation devenait dramatique. Le régime seigneurial avait respecté les droits d’usage qui seuls permettaient aux populations de survivre en leur offrant le bois de construction et de fabrication d’outils, le bois de chauffage et le terrain de pacage. Les nouveaux maîtres n’entendaient pas être entravés dans leur exploitation à outrance ; quant aux descendants des anciennes familles qui avaient pu récupérer leurs domaines, déchus eux-mêmes de leurs droits seigneuriaux, ils avaient oublié la responsabilité morale que leurs ancêtres, même les plus durs, avaient eue vis-à-vis de leurs paysans et le respect, plus ou moins sacralisé, des « droits immémoriaux ». D’où des refus d’usages, des délits multipliés et des procès sans fin. Restaient les forêts « domaniales », les forêts royales, usurpées par les communautés villageoises sous la Révolution et dégradées, comme d’ailleurs les forêts privées, par une utilisation séculaire abusive des troupeaux et des charbonniers. Forêts que l’administration forestière entendait récupérer et reconstituer.

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Voté en 1827 et appliqué en 1829, le Code forestier supprima quasiment tous les anciens droits d’usage : pacage, affouage (bois de chauffage), maronage (bois de construction), chasse, pêche et cueillette. Ce fut immédiatement une avalanche de procès-verbaux et le désespoir dans les villages tandis que, dans les forêts privées, les maîtres de forge continuaient leurs coupes sans entrave. La révolte éclata sous la forme carnavalesque des « Demoiselles », des hommes déguisés en femmes pour ne pas être reconnus, vêtus d’une longue chemise blanche et le visage noirci. Les « Demoiselles » s’attaquaient aux agents de l’autorité, les gardes forestiers, puis les gendarmes, puis la troupe appelée en renfort, en des opérations nocturnes, ciblées et rapides. Le mouvement commença dans les forêts domaniales du Castillonnais en 1829, il s’étendit à tout le Couserans puis gagna la haute Ariège et même Bélesta. À son apogée de 1829 à 1831, il ne s’éteignit vraiment qu’en 1872.

 Extrait du livre La vie en Ariège au XIXe siècle  – ch.1 

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L’ARC DE TRIOMPHE

Posté par francesca7 le 28 juillet 2013


(D’après Tableau de Paris, par Edmond Texier, paru en 1852-1853)

 

En 1806 Napoléon confie à Chalgrin la construction d’un arc à la gloire des armées françaises. Commencé en 1806, repris en 1825 il n’est achevé qu’en 1836. Sa taille est monumentale, 50 m de haut et 45 m de large. Le 15 décembre 1840, lors de la cérémonie du transfert des cendres de Napoléon le cortège passe sous l’Arc. Le 22 mai 1885 le corps de Victor Hugo est veillé sous l’Arc de Triomphe. Le 14 juillet 1919 les troupes victorieuses défilent sous l’Arc et le 11 novembre 1920 a lieu l’inhumation d’un soldat inconnu mort durant la guerre. Trois ans plus tard une flamme du souvenir est allumée en l’honneur des morts tombés à la guerre.

L'ARC DE TRIOMPHE dans Paris arc-triomphe

Panurge, si j’ai bonne mémoire, fit son entrée dans Paris par la porte Saint-Antoine, et le premier objet qui frappa ses regards, ce fut la tour de la Bastille : une triste entrée en ville et en matière pour un philosophe péripatéticien, qui arrivait en droite ligne du réjouissant royaume de Gargantua.

Nous entrerons, nous, par la porte la plus vaste et la plus monumentale qui soit au monde. De l’aveu de tous les voyageurs, pas un seul de ces nombreux poèmes de pierre qui s’appellent Rome, Naples, Milan, Venise ; Florence, Vienne, Berlin et Saint-Pétersbourg, ne peut offrir un pareil début : l’Arc de triomphe et

les Champs-Élysées. Néron, cet artiste épileptique, n’aurait pas rêvé une plus magnifique avenue pour la ville de marbre et d’or qu’il avait bâtie dans sa tête extravagante et impériale.

Cet arc de triomphe colossal, qui semble la porte d’une ville de géants, est issu d’un décret de Napoléon, lequel décida, en 1806, que cette grande page serait écrite avec le ciseau à la gloire de l’armée française. Mais l’Empire bataillait trop pour trouver le temps de remuer des moellons. En 1814, le chiffre consacré aux constructions n’avait pas dépassé trois millions deux cent soixante-treize mille francs cinquante-six centimes ; or, l’arc triomphal devait absorber trois fois cette somme avant d’être achevé.

La Restauration, qui eut un instant la pensée d’escamoter la construction de l’Empire à son profit, en substituant aux victoires républicaines et impériales la campagne d’Espagne, déboursa, pour son compte, trois millions sept cent soixante-dix-huit francs soixante-huit centimes ; enfin, le gouvernement de Juillet eut la gloire de terminer le monument, en ajoutant aux sommes déjà dépensées trois millions quatre cent quarante-neuf mille six cent vingt-trois francs trente-huit centimes ; l’arc de l’Étoile a donc coûté neuf mil lions sept cent vingt-trois mille quatre cent deux francs soixante deux centimes voilà un vrai compte d’architecte. La gloire et le moellon coûtent cher.

L’exécution de ce monument, grandiose dans l’ensemble, est assez singulière dans les détails, et nos descendants seront exposés à commettre plus d’une erreur, s’ils veulent juger des costumes et des armes des soldats de la République d’après les messieurs revêtus d’un baudrier qui sont sur le premier

plan. Ils auront quelque peine à se retrouver au milieu de ce mélange de sauvages, de soldats romains et de grenadiers.

Par une combinaison malheureuse, ce sont justement les figures qui, par leur masse et leur proximité du spectateur, sont le plus en vue, dont on s’est plu à voiler la réalité par les mensonges mythologiques. Les canons, les sabres, les fusils… tout l’attirail militaire contemporain est relégué au sommet dans les bas-reliefs.

Les cuirassiers, les lanciers, les dragons qui caracolent dans la frise, apparaissent d’en bas comme des bons hommes de pain d’épices. Il semble qu’on se soit attaché à reléguer dans les nuages tous les pittoresques souvenirs qui font battre le cœur du peuple.

Examinons brièvement les quatre groupes où les figures ont dix-huit pieds de proportions. Des soldats pleins d’énergie marchent au combat ; les uns sont couverts de cottes de mailles, de cuirasses ciselées et de boucliers, les autres sont armés de piques.

Comment reconnaître, au milieu de cette panoplie qui semble avoir été ramassée au hasard dans un cabinet d’antiquaire, ces immortels soldats de la République qui s’en allèrent un beau matin conquérir l’Europe ? Et cependant, à part cette critique, disons tout de suite que c’est là une magnifique composition : il y a, dans ces têtes de pierre, de l’élan et de l’enthousiasme. Le génie de la guerre respire bien toutes les tempêtes déchaînées de la révolution. Malheureusement cela n’a pas de date ; celle de 1792 n’existe que dans le livret officiel.

Le Triomphe nous représente l’Empereur couronné par la Victoire, et ayant à ses pieds une ville vaincue. Au-dessus de lui est la Renommée, et à ses côtés la Musede l’Histoire laquelle semble un peu trop occupée à prendre le croquis de

l’Hippodrome. LeTriomphe a tous les défauts du Départ pour l’armée, mais il n’en a pas la verve et la distinction. Ce Napoléon en peignoir, tenant un sabre romain, est surtout d’un assez triste effet.

La Résistance nous offre un jeune homme tout nu, tenant un coutelas à la main. Il est entre son père et sa femme qui porte sur son sein un enfant mort. Ce jeune homme, il faut bien le dire, représente moins la résistance que l’immobilité. Au-dessus de lui est le Génie de l’Avenir. Ce génie est coiffé d’une touffe immense. La Résistance est le plus faible des quatre groupes.

Le quatrième groupe est intitulé la Paix. Le taureau saute au milieu des moissons, pendant que la femme du soldat laboureur allaite son enfant plein de vie. Un homme nu, coiffé d’un casque romain et qui représente le soldat français, remet l’épée dans le fourreau d’un air assez maussade. Évidemment ce guerrier n’est pas satisfait d’une paix qui repose sur les traités de 1815 ; il songe aux limites du Rhin à jamais perdues. La figure endormie de Minerve domine le groupe.

 

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Paris par les Normands

Posté par francesca7 le 28 juillet 2013

(885-886)

Ce n’est pas sans raison que Charlemagne, à la vue des barques normandes qui venaient sous ses yeux tenter quelque pillage, s’alarmait sur le sort de l’empire. Aussitôt qu’il n’est plus, en effet, les pirates renouvellent sans relâche leurs excursions ; vainement les faibles successeurs du grand empereur achètent-ils la paix, les hommes du Nord, encouragés par les riches rançons qu’ils obtiennent, souvent sans combattre, reviennent jusqu’à ce qu’ils aient enfin reçu pour établissement la province à laquelle depuis ils ont laissé leur nom…

Après avoir pillé Rouen, Nantes, Bordeaux, ils s’aventurèrent dans leurs frêles embarcations vers Paris, Orléans et Toulouse en suivant dans l’intérieur du pays le cours des fleuves. Sur leur passage tout éprouvait la férocité de ces barbares ; les riches abbayes, les hameaux étaient incendiés, les habitants emmenés captifs ou tués impitoyablement, et malgré tant d’excès personne n’osait leur résister : « Nul roi. nul chef, nul défenseur ne se levait pour les combattre. »

La plus célèbre de leurs nombreuses expéditions contre Paris fut celle qui les amena en 885 sur les rives de la Seine. Paris, épuisé par trois invasions successives des Normands, n’occupait plus qu’une île jetée au milieu de la Seine comme un vaisseau échoue au lit du fleuve ; au nord et au midi la cité avait jeté, sur les rivages où s’était autrefois étendue dans toute sa splendeur romaine la Lutèce de Julien, deux ponts, chacun défendu à son entrée par une tour.

Les Normands se présentèrent à la fin du mois de novembre 885 au nombre de quarante mille hommes environ, montant sept cents grandes barques et un nombre si considérable de petites, dit Abbon, qui a raconté le siège de Paris dans un long poème, que la rivière en était couverte dans un espace de deux lieues au-dessous de la ville. Cette armée, conduite par quatre chefs, était commandée par l’un d’eux nommé Sigefroy : d’abord il s’adressa à Gozlin, évêque de Paris, et lui demanda le passage pour lui et ses troupes ; l’évêque et le comte de Paris, Eudes, refusent, et le chef normand se retire en proférant d’horribles menaces.

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Le lendemain, 27 novembre 885, le siège de Paris commença ; les Normands, campés sur la rive du nord, au bas des hauteurs de Montmartre, dirigèrent leurs attaques contre la tour qui de ce côté protégeait l’entrée du pont. Gozlin, l’abbé Ebbles son neveu, le comte Eudes, ces vaillants chefs qui devaient durant treize mois résister aux efforts des Normands, s’y renfermèrent avec les meilleures troupes, les combattants les plus courageux. Un premier assaut fut donné dans lequel les Normands furent repoussés, non pas sans avoir battu à coups de pierres et de flèches l’édifice dont ils voulaient s’emparer.

Le lendemain ils reviennent avec plus d’ardeur encore dès le lever du soleil, et ils trouvent la tour plus forte et plus haute que la veille. Pendant la nuit les assiégés, sans prendre de repos, avaient réparé le dommage causé par les Normands et ajouté de nouvelles constructions. Le succès de cette seconde journée fut vivement disputé ; les assaillants lançaient aux Parisiens des flèches, des pierres, et cherchaient à saper la tour du haut de laquelle les assiégés répandaient de la poix, de la cire fondue, de l’huile bouillante et précipitaient les assiégeants dans le fleuve en s’écriant : « Allez rafraîchir vos brûlures dans la Seine, ses eaux répareront votre chevelure et la rendront plus lisse. »

Vers la fin de la journée, comme les Normands étaient parvenus à ouvrir une brèche, Eudes et Ebbles font une sortie, en tuent trois cents , et rentrent après les avoir encore obligés de reculer. Les Normands, découragés par ces deux tentatives infructueuses, préparèrent des moyens puissants avant d’essayer un troisième assaut. Pendant deux mois ils suspendirent leurs attaques contre Paris ; mais ils mirent à feu et à sang la rive droite de la Seine, profanant les lieux saints, ruinant les principaux édifices, pillant et tuant partout sans miséricorde.

Le 28 janvier 886 ils s’avancèrent vers la tour dont ils voulaient s’emparer, traînant une immense machine en bois montée sur seize roues et portant à chaque étage un bélier manœuvré par soixante hommes ; ils achevaient le dernier étage sous les yeux mêmes des assiégés, quand une pierre lancée par une baliste frappe les deux inventeurs de cette machine et la rend inutile.

Toutefois, sans perdre courage et durant trois jours, ils reviennent à l’assaut ; ils enveloppent la tour de la ville de trois côtés, essaient de rompre le pont par lequel elle communique avec Paris, et avancent sous les murs en lançant des pierres, des flèches, des balles de plomb qui tombent jusque dans la ville. La grandeur du péril appelle tous les citoyens au combat, les cloches sonnent, les trompettes retentissent ; de toutes parts on invoque le nom de saint Germain, le patron de la cité, et on se rend vers le côté que menacent les ennemis.

Eudes, le vaillant comte de Paris, Robert, son frère, donnent à leurs soldats l’exemple du courage ; les assiégeants, animés par l’opiniâtre résistance qu’on leur oppose, égorgent les prisonniers qu’ils ont faits et jettent leurs cadavres dans les fossés, afin de les combler. « A cette vue le saint prélat (Gozlin), rapporte Abbon, ne peut retenir ses larmes ; il invoque à haute voix la mère du Dieu sauveur : à l’instant un trait volant du haut de la tour apporte à un ennemi le sort que lui souhaitait Gozlin. »

Les Normands essayèrent encore d’incendier le pont et la tour : ils remplirent plusieurs barques de bois, de feuillage, de paille, et, y mettant le feu, ils les abandonnèrent au courant du fleuve, mais elles vinrent se heurter contre les piles en maçonnerie du pont sans l’endommager. « Aussitôt le peuple de Dieu, continue le poète historien du siège de Paris, descend auprès de ces feux ennemis, les plonge dans les eaux, s’empare des barques en vainqueur, et trouve sa joie dans ce qui tout à l’heure faisait sa douleur et ses larmes. »

Cependant les Normands commençaient à douter du succès, ils s’étaient retirés dans leur camp, laissant sur place en face de Paris deux béliers, quand la rupture du pont méridional de la ville, renversé par un débordement subit, sépara de la cité la tour de défense, où douze guerriers se trouvaient alors renfermés. Aussitôt les Normands traversent la Seine, se répandent sur la rive du midi, et attaquent avec énergie la tour à laquelle on ne pouvait plus porter aucun secours.

Abandonnés de leurs concitoyens, en face de ces bandes de barbares qui se renouvellent incessamment pour l’assaut, les douze guerriers ne perdent pas courage et ils résistent avec une admirable fermeté : « Les citoyens voudraient en vain courir à la tour, dit Abbon, ils voudraient porter le secours de leurs armes à ces défenseurs qui, haletants, au nombre de douze, combattent vaillamment sans avoir craint jamais les formidables épées des Normands. Il est difficile, ajoute-t-il, de raconter leurs combats, mais voici leurs noms : Ermenfred, Ervée, Ériland, Odoacre, Ervic. Arnold, Solie, Gozbert, Uvid, Ardrade, Eimard et Gozsuin » ; noms d’intrépides combattants qui méritent d’être en effet conservés dans l’histoire.

Au milieu de l’incendie qu’allumaient les Normands, enveloppés par les flammes et la fumée, ces douze braves combattirent toute une journée. Enfin vers le soir leurs adversaires leur crient : « Guerriers, venez vous remettre à notre foi, vous n’avez rien à craindre. » Ils sortent alors de la tour, espérant se racheter par une rançon ; mais quand leurs ennemis les voient en leur pouvoir, trahissant la parole qu’ils viennent de donner, ils massacrent ces hommes, dont ils n’avaient pu loyalement triompher.

Depuis plusieurs mois, les Parisiens luttaient avec une admirable persévérance contre les Normands ; toujours ils avaient espéré que le roi Charles le Gros viendrait les secourir, mais rien n’arrivait. Les Normands étaient maîtres des deux rives de la Seine ; au loin on n’apercevait que le camp des barbares, et cependant les ressources diminuaient : les maladies, la famine épuisaient les forces des assiégés ; l’un des chefs, le courageux Gozlin, était mort.

Dans cette extrémité, le comte de Paris se dévoua afin d’aller presser l’arrivée du roi ; de grand matin il traverse au galop le camp ennemi et va trouver Charles le Gros. Au mois d’avril, Eudes, de retour de sa mission, paraissait sur les hauteurs de Montmartre : les Normands veulent s’opposer à son passage, le vaillant comte de Paris se jette parmi eux, franchit leurs rangs, et rentre dans la ville. Charles avait promis de prompts secours, mais l’indolent monarque n’arriva que dans les derniers jours d’octobre 886 ; encore n’osa-t-il pas combattre, il préféra payer de sept cents livres d’argent l’éloignement des barbares qui étaient depuis une année devant Paris.

C’est à ce moment que commence l’illustration des Capétiens ; tandis que Charles le Gros se déshonore par sa lâche insouciance, le courage et l’activité du comte de Paris lui gagnent une influence qui prépare l’avènement de sa famille au trône jusqu’alors occupé par les Carolingiens.

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