Laïta, la rivière du Pouldu
Posté par francesca7 le 19 juillet 2013
(En bretagne)
L’Ellé et l’Isole constituent les principaux affluents de la Laïta. Un peu en aval des deux autres elle reçoit les eaux du Dourdu, un cours d’eau long de 10,2 km qui prend sa source à Mellac et traverse la ville de Quimperlé. Plus loin en aval, elle reçoit les eaux du ruisseau Le Frout, long de 7,7 km, qui traverse la forêt de Carnoët et celles du ruisseau du Quinquis, long de 4,6 km. Mais sur le plan hydrologique il serait plus judicieux de considérer la Laïta comme la partie maritime du cours de l’Ellé, cette rivière constituant le plus important des tributaires. En effet le bassin versant de l’Ellé a une surface de 608 km² à Quimperlé contre 224 km² pour l’Isole. Si l’on additionne la longueur de la rivière Ellé et de l’estuaire de la Laïta on obtient un fleuve d’une longueur de 76 km selon le SANDRE. La Laïta draine une surface de 832 km² à son point de départ à Quimperlé et de 917 km² à son embouchure au port du Pouldu.
La Laïta est le nom de l’estuaire formé par l’Ellé et l’Isole après leur confluence. C’est un nom d’origine bretonne, Laita. On l’appelle aussi, à son embouchure, la rivière du Pouldu.
La Laïta est un fleuve côtier soumis à la marée qui prend naissance à Quimperléau point de confluence de l’Ellé et de l’Isole. Le fleuve coule dans une vallée qui a été creusée par l’action conjointe des eaux de l’Ellé et de l’Isole. La vallée a été envahi par la mer à la fin de la dernière glaciation suite à la remontée du niveau marin. Aujourd’hui, elle constitue une ria ou un aber. La Laïta serpente depuis Quimperlé en direction du sud vers l’Océan Atlantique. Elle s’y jette au port du Pouldu après un parcours légèrement sinueux de 17 kilomètres. Son tracé sert de frontière naturelle entre les départements du Finistère et du Morbihan. Les rives du fleuve sont boisées et accidentées. Sa rive droite est notamment en partie occupée par la forêt domaniale de Carnoët (sur une longueur d’environ 6 km). L’entrée de la ria est rendu difficile d’accès à cause d’un banc de sable sous-marin mouvant. En effet, lorsque le vent souffle de Sud ou d’Ouest une barre se forme rendant la navigation dangereuse.
Le nom Laïta ou Laita n’apparait pour la première fois dans des écrits officiels qu’en 1825, sur le cadastre de Quimperlé. Dans les écrits datant d’avant la Révolution française, la rivière qui coule de Quimperlé à la mer porte toujours le nom d’Ellé. Cependant Jean-Baptiste Ogée, dans son Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne paru en 1778 et Jacques Cambry, dans son ouvrage Voyage dans le Finistère ou État de ce département en 1794 et 1795, mentionnent la Laïta. Sur les cadastres de Guidel et de Clohars-Carnoët de1818 et 1823 cette rivière est appelée rivière de Quimperlé2. L’origine du nom Laita demeure obscure. Il pourrait s’agir d’une déformation du mot Lothéa, du nom d’une ancienne paroisse que celle-ci longeait.
Les rives de la Laïta étaient déjà fréquentées aux temps préhistoriques, comme en témoigne la présence d’un tumulus dans la forêt de Carnoët. Le comte plus ou moins légendaire Conomor, véritable Barbe Bleue breton, y aurait élu domicile au vie siècle. Les vestiges de son château, le château de Carnoët, sont encore visibles aujourd’hui. En l’an 868, les Vikings remontèrent le cours de la rivière et détruisirent la ville de Quimperlé, appelée à l’époque Anaurot. Vers 1170, des moines originaires de l’abbaye cistercienne de Langonnet, sous la conduite de leur abbé Maurice Duault, s’établirent sur les rives de la Laïta et y fondèrent un établissement monastique, qui prendra par la suite le nom d’ Abbaye Saint-Maurice de Carnoët. Au début du xviiie siècle, des navires de 100 tonneaux pouvaient remonter la Laïta jusqu’à Quimperlé, mais l’ensablement progressif du lit de la rivière et l’apparition d’une barre à son embouchure, leur en interdirent bientôt l’accès. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, à l’arrivée des troupes de libération américaines du général Patton en Bretagne, les Allemands se replièrent sur la région de Lorient pour y constituer une poche de résistance. La Laïta servit alors de ligne de démarcation occidentale à la poche de Lorient. Les Allemands ne franchirent pas la ria mais n’hésitèrent pas à bombarder la rive opposée, prenant pour cible l’Abbaye Saint-Maurice de Carnoët dont les bâtiments furent gravement endommagés.
La Laïta est responsable de fréquentes et graves inondations dans la basse ville de Quimperlé mais au cours de ces dernières années la situation semble s’être aggravée. Pour un seuil de débordement de 3 mètres, les crues de 1883, 1925, 1974 et 1995 ont atteint 4,50 mètres. Mais avec près de 6 mètres, la crue de décembre 2000 a battu tous les records! Les causes sont multiples, l’irrégularité des débits de l’Ellé et surtout de l’Isole, le rôle des grandes marées, l’endiguement des rivières depuis 300 ans, les modifications du bocage et des cultures en amont.
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