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    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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Histoire de l’art. L’Art médiéval par E.Faure

Posté par francesca7 le 22 juin 2013

L’Inde par

Élie Faure

Extrait de de : Histoire de l’art. L’Art médiéval

G. Crès & cie, 1921 (II, pp. 1-46).

 

Histoire de l’art. L’Art médiéval par E.Faure dans LITTERATURE FRANCAISE inde

Pour les Indiens, toute la nature est divine, et, au-dessous du grand Indra, tous les dieux sont de puissance égale et peuvent menacer ou détrôner les autres dieux, dieux concrets, dieux abstraits, le soleil, la jungle, le tigre, l’éléphant, les forces qui créent et celles qui détruisent, la guerre, l’amour, la mort. Aux Indes, tout a été dieu, tout est dieu ou sera dieu. Les dieux changent, ils évoluent, ils naissent et meurent, ils laissent ou non des enfants, ils nouent et dénouent leur étreinte dans l’imagination des hommes et sur la paroi des rochers. Ce qui ne meurt pas, aux Indes, c’est la foi, l’immense foi frénétique et confuse aux mille noms, qui change sans cesse de forme, mais est toujours la puissance démesurée qui pousse les masses à agir. Aux Indes, il arrivait ceci. Chassés par une invasion, une famine, une migration de fauves, des milliers d’êtres humains se portaient au Nord ou au Sud. Là, au bord de la mer, au seuil d’une montagne, ils rencontraient une muraille de granit. Alors, ils entraient tous dans le granit, ils vivaient, ils aimaient, ils travaillaient, ils mouraient, ils naissaient dans l’ombre, et, trois ou quatre siècles après ressortaient à des lieues plus loin, ayant traversé la montagne. Derrière eux, ils laissaient le roc évidé, des galeries creusées dans tous les sens, des parois sculptées, ciselées, des piliers naturels ou factices fouillés à jour, dix mille figures horribles ou charmantes, des dieux sans nombre, sans noms, des hommes, des femmes, des bêtes, une marée animale remuant dans les ténèbres. Parfois, pour abriter une petite pierre noire, comme ils ne rencontraient pas de clairière sur leur chemin, ils creusaient un abîme au centre du massif.

C’est dans ces temples monolithes, sur leurs parois sombres ou sur leur façade embrasée que se déploie, dans toute sa puissance épouvantable, le vrai génie indien. Ici se fait entendre tel qu’il est le langage confus de multitudes confuses. L’ homme, ici, consent sans combat à sa force et à son néant. Il n’exige pas de la forme l’affirmation d’un idéal déterminé. Il n’y enferme aucun système. Il la tire brute de l’informe, telle que l’informe la veut. Il utilise les enfoncements d’ombre et les accidents du rocher. Ce sont eux qui font la sculpture. S’il reste de la place, on ajoute des bras au monstre, on lui coupe les jambes si l’espace est insuffisant. Un pan de mur démesuré rappelle-t-il la masse sommaire et monstrueuse roulant par troupes moutonnantes sur les bords des fleuves, à la lisière des forêts, on le taille par grands plans purs pour en tirer un éléphant. Au hasard des creux, des saillies, les seins se gonflent, les croupes se tendent et se meuvent, l’accouplement humain ou bestial, le combat, la prière, la violence et la douceur naissent de la matière qui paraît elle-même enivrée sourdement. Les plantes sauvages pourront faire éclater les formes, les blocs pourront crouler, l’action du soleil et de l’eau pourra ronger la pierre. Les éléments ne mêleront pas mieux que le sculpteur toutes ces vies à la confusion de la terre. Parfois, aux Indes, on retrouve au milieu des bois d’énormes champignons de pierre luisant sous l’ombre verte comme des plantes vénéneuses. Parfois, tout seuls, deséléphants épais, aussi moussus, aussi rugueux que s’ils étaient vivants, mêlés à l’enchevêtrement des lianes, dans les herbes jusqu’au ventre, submergés de fleurs et de feuilles et qui ne seront pas plus absorbés dans l’ivresse de la forêt quand leurs débris seront retournés à la terre.

Tout le génie indien est dans ce besoin toujours inassouvi de remuer la matière, dans son acceptation des éléments qu’elle lui offre et son indifférence à la destinée des formes qu’il en a tirées. Il ne faut pas chercher dans l’art qui nous le livre l’expression peut-être imposée mais réelle de sa métaphysique comme chez l’Égyptien, la libre expression comme chez le Grec de sa philosophie sociale, mais l’expression obscure et trouble, anonyme et profonde, et par là démesurément forte, de son panthéisme intuitif. L’homme n’est plus au centre de la vie. Il n’est plus cette fleur du monde entier qui s’est employée lentement à le former et le mûrir. Il est mêlé à toutes choses, au même plan que toutes choses, il est une parcelle d’infini ni plus ni moins importante que les autres parcelles d’infini. La terre passe dans les arbres, les arbres dans les fruits, les fruits dans l’homme ou l’animal, l’homme et l’animal dans la terre, la circulation de la vie entraîne et brasse un univers confus où des formes surgissent une seconde pour s’engloutir et reparaître, déborder les unes sur les autres, palpiter et se pénétrer dans un balancement de flot. L’homme ignore s’il n’était pas hier l’outil avec lequel il fait surgir de la matière la forme qu’il sera peut-être demain. Tout n’est qu’apparences, et sous la diversité des apparences, Brahma, l’esprit du monde, est un. L’homme, sans doute, a l’intuition mystique du transformisme universel. À force de transmigrations, à force de passer d’une apparence à une autre apparence et d’élever en lui, par la souffrance et le combat, le niveau mouvant de la vie, sans doute sera-t-il un jour assez pur pour s’anéantir en Brahma. Mais, perdu comme il l’est dans l’océan des formes et des énergies confondues, sait-il s’il est forme encore, s’il est esprit ? Est-ce cela un être qui pense, un être seulement vivant, une plante, un être taillé dans la pierre ? La germination et la pourriture s’engendrent sans arrêt. Tout bouge sourdement, la matière épandue bat ainsi qu’une poitrine. La sagesse n’est-elle pas de s’y enfoncer jusqu’au crâne pour goûter, dans la possession de la force qui la soulève, l’ivresse de l’inconscient ?

Élie Faure

faure-254x300 dans LITTERATURE FRANCAISEElie Faure (1873 – 1937) est un Périgourdin (un pétrocorien) ou presque, né en 1873 (le 4 avril) à Sainte-Foy-la Grande, à proximité de ces lieux où l’homme a imprimé ses premiers pas dans l’art sur les parois des grottes. Une région à la croisée des chemins : ceux de Compostelle, des multiples invasions : Vikings, celtiques, mauresques, anglaises. Une région sertie entre terre et mer, une région où mûrit et coule le vin, une région qui vît naître Montaigne, La Boëtie, Brantôme, une région à la fois mobile et immobile, une région sans frontières précises qui arbore ces quatre couleurs (vert, blanc, pourpre et noir) et sa multitude de châteaux sans plus de commentaires. Je pourrais continuer ainsi à aligner mille « une région qui »….Je terminerai seulement cette énumération par celle-ci; L’Aquitaine, le Bordelais et la Dordogne recouvrent une région qui possède un pouvoir magnétique certain et force le regard. Et c’est ce regard là qui fut aiguisé, poli, cultivé en la personne d’Elie Faure: et c’est son regard qu’il nous transmît dans ses écrits. Lisant, nous voyons, devenant à notre tour des êtres voyants.

A quinze ans, le jeune Elie Faure, neveu du savant et penseur révolutionnaire Elisée Reclus, monte à Paris où ses frères sont déjà installés et s’inscrit au Lycée Henri IV. 

Les temples de l’art que sont les musées s’ouvrent à lui et lui à eux. Il se rend au Louvre, découvre Vélasquez avec effroi, ne se lasse pas de Delacroix et Courbet qui le touchent profondément. S’en étonne, s’en offusque adopte, rejette et se forme à leur « contact » dont il fait un besoin et laisse « l’art monter en lui ». 

Il découvre Bergson qui sera un temps son professeur de philosophie à Henri IV et dont il avoue qu’il « n’en aura rien resté en moi » (le redécouvrant et le comprenant dix ans plus tard), et s’oriente vers la médecine tout en se tournant vers l’écriture.

Ainsi, âgé de 20 ans il se trouve à « charcuter » les cadavres s’étonnant de voir « ses bras rougis plonger, tels le cou d’un vautour, dans les flancs déchiquetés d’un particulier mort depuis plusieurs mois ». Il devient l’anesthésiste attitré de son frère (« grand manitou des hôpitaux de Paris ») et se spécialise enfin dans l’embaumement, figurant ainsi parmi les deux ou trois embaumeurs les plus talentueux de Paris.

Perçu comme un médecin « curieux d’art », son oeuvre sera donc celle d’un amateur : de celui qui vibre et s’anime au contact des arts, des divers mouvements humains traduits dans la littérature, son histoire, son art. L’action et l’implication ne l’effraient pas, prenant partie dans l’affaire Dreyfus, s’engageant dans la guerre dont il tirera un récit cru et nu : « La sainte face » (extrait : « j’ai dormi, malgré le canon…dont je sens le bruit dans mon sommeil, comme s’il était au centre de moi-même et que les parois de mon être fussent l’acier de l’engin »).

http://nathalie.diaz.pagesperso-orange.fr/html/eliefaure.htm

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triste histoire d’une église

Posté par francesca7 le 18 juin 2013

 

Détruite une première fois en 1794, l’église de la petite ville du Maine-et-Loire est désormais menacée par le propre maire de la commune.

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L’église Saint Pierre à Gesté (Maine-et-Loire), sauvée par les juges, condamnée par le maire ? 

Par deux fois, la petite ville de Gesté à une quarantaine de kilomètres de Nantes est sortie de l’obscurité. La première fois ne date pas d’hier. C’était en 1794, lors d’un épisode tragique de la guerre de Vendée : le 5 février, les « colonnes infernales » menées par Étienne Cordellier se vengent de la défaite qui leur a été infligée quatre jours plus tôt et massacrent la population. Le bilan oscille entre 150 et 300 morts. Les troupes républicaines en profitent pour détruire l’église. Une croix rappelle aux 2 400 habitants d’aujourd’hui le martyre d’alors.

La deuxième fois, c’était en 2010. La petite ville a les honneurs du New York Times. En cause, la volonté de son maire Jean-Pierre Léger de… détruire son église, l’édifice qui, au XIXe siècle, a remplacé celui que la République avait mis à bas. Pour le maire, l’église est surdimensionnée et bancale : « Construit en deux fois, le bâtiment est hétérogène, composé de deux parties mal raccordées. [...] Nous sommes en face d’une fausse église ancienne ; en aucun cas, il ne s’agit d’un monument historique », peut-on lire sur le site de la commune dans un document datant de 2007. Devant les dépenses d’entretien qu’il juge insoutenables pour sa petite commune, le maire se propose de démolir l’église pour en reconstruire une autre, plus modeste.

Emblématiques

Mais la décision de Jean-Pierre Léger est le point de départ d’une nouvelle bataille de Gesté, juridique celle-là et qui oppose la municipalité à des amoureux du patrimoine. L’Association Mémoire vivante du patrimoine gestois (AMVPG) a en effet contesté en justice les décisions de la mairie et fait annuler le permis de démolir déposé par le maire par la cour administrative d’appel de Nantes en février 2012, puis le 5 décembre de la même année par le Conseil d’État. La Tribune de l’art, qui narre par le menu cette triste histoire, pouvait alors triompher et titrer : « L’église de Gesté définitivement sauvée »

Triomphe prématuré ! Tel Étienne Cordellier battu, mais revenant sur les lieux animés des plus sinistres intentions, le maire semble déterminé. Les chiffres qu’il brandit sont certes assez faramineux. Plus de 3 millions de travaux seraient nécessaires à sa rénovation, quand son projet à lui ne coûterait que la moitié de la somme. Comme le soulignait le New York Times, Gesté est emblématique de la situation de tant d’autres communes propriétaires de leur église, situation héritée de la loi de 1907. Mais l’association rétorque que laissant l’église se dégrader et préférant dépenser les deniers publics en expertises et autres actes judiciaires, ce sont bien les noirs desseins du maire qui sont à l’origine du triste état de l’édifice.

Réflexe citoyen à lire ici 

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Cathédrale Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte de Nevers

Posté par francesca7 le 18 juin 2013

La Cathédrale Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte de Nevers est une cathédrale catholique romaine, située à Nevers dans la Nièvre (France). Elle est dédiée à saint Cyr (Cyricus), martyr à l’âge de trois ans, en 304, et à sa mère sainte Julitte (Julitta). Elle est aussi un monument national français, situé dans la ville de Nevers. C’est le siège du diocèse de Nevers.

Cathédrale Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte de Nevers dans EGLISES DE FRANCE st-cyre

Le culte de saint Cyr et sainte Julitte à Nevers

Martyrs des premiers siècles de l’ère chrétienne, Cyr et Julitte furent suppliciés vers l’an 304, au cours des dernières grandes persécutions ordonnées par l’empereur romain Dioclétien. Leur martyre eut lieu à Tarse, ville natale de saint Paul, située dans le sud de l’actuelle Turquie. Leur vie est semi-légendaire, mais l’authenticité de leur martyre est incontestable.

Très vite après leur mort, leur culte et la vénération de leurs reliques se répand dans tout le bassin méditerranéen, en Syrie, en Palestine, en Ibérie (actuelle Géorgie), en Pont, en Lydie et jusqu’en Italie où une église est consacrée à saint Cyr dès le vie siècle. Le culte des deux martyrs se répand en Gaule à partir du ve siècle ; Amâtre, évêque d’Auxerre entre 386 et 418 (qui a fait le voyage en Asie mineure en compagnie de saint Savin, lequel se fixe ensuite dans le Poitou) rapporte des reliques des deux saints, offre un bras de saint Cyr à saint Savin et distribue d’autres reliques à divers églises (Toulouse, Arles, etc).

Jérôme, évêque de Nevers de 795 à 815, place son action pastorale et la restauration de son diocèse sous le patronage de saint Cyr et va chercher des reliques de celui-ci et de sa mère à Auxerre et dans le Poitou ; les reliques sont accueillies à Nevers dans la liesse générale. La cathédrale de Nevers leur est officiellement consacrée au début du ixe siècle.

Le roi des Francs Raoul, qui fut duc de Bourgogne, fait enchâsser d’or le chef de saint Cyr sous l’épiscopat de Tedalgrin, évêque de Nevers de 928 à 947. En 1594, toutes les reliques de saint Cyr et de sainte Julitte possédées à Nevers sont réunies dans un seul reliquaire. En 1793, le reliquaire est caché à Nolay pour échapper à la destruction par les révolutionnaires. Conservées alors dans une boite modeste, les reliques sont en 1861 placées dans un magnifique reliquaire néobyzantin inuguré en grande pompe le 16 juin 1861, jour de la Saint-Cyr. Ce reliquaire est placé en1872 dans le ciborium du nouvel autel de la cathédrale à la suite d’un vœu de Mgr Fourcade, évêque de Nevers à l’époque. Le reliquaire a disparu dans le bombardement du 16 juillet 1944.

Histoire de la cathédrale St Cyr de Nevers

Implantation sur un lieu religieux païen

La butte de Nevers a été très tôt un site religieux. Les vestiges d’un temple gallo-romain dédié à Janus ont été découverts vers 1904, lors de fouilles archéologiques au pied de l’édifice.

Le diocèse est établi à Nevers au vie siècle avec la construction d’un premier édifice dédié à saint Gervais et saint Protais. L’édifice a été occidenté (chœur à l’ouest). Cette disposition particulière peut s’expliquer par la nécessité primordiale de s’implanter sur le site païen, sans pour autant tourner le dos à la ville. Or à cette période, l’emprise de la ville reste limitée et l’orientation de l’édifice aurait mis l’entrée à l’opposé du centre politique, côté des remparts.

La légende du songe de Charlemagne

À la fin du viiie siècle, l’édifice est en très mauvais état.

La légende raconte que Charlemagne aurait rêvé être poursuivi en forêt par un sanglier furieux et qu’en implorant l’aide céleste, un enfant à demi-nu aurait promis de le sauver s’il lui donnait un vêtement. Le monarque acceptant, l’enfant s’en serait allé, à califourchon sur le sanglier.

À son réveil, Charlemagne aurait convoqué ses conseillers et leur aurait raconté ce rêve. Parmi eux, Jérôme, évêque de Nevers, expliqua au roi que l’enfant qu’il avait vu était saint Cyr, que la cathédrale de Nevers lui était désormais dédiée et que le vêtement qu’il lui demandait était de l’argent pour reconstruire le vénérable édifice. Charlemagne, touché, versa argent et biens au diocèse de Nevers.

L’édifice fut reconstruit. Cet épisode est relaté dans la cathédrale sur le dernier chapiteau de la nef, côté sud, et sur le pignon du chevêt roman, reconstruit par l’architecte Victor Ruprich-Robert à la fin du xixe siècle.

Vicissitudes romanes et gothiques

180px-Nevers_cathedrale_vue_01 dans EGLISES DE FRANCEAu début du xiiie siècle, le groupe cathédral se présente sous la forme d’un narthex à deux travées voûtées, donnant au nord sur un baptistère polylobé, dont la fondation remonterait au vie siècle et au sud sur la chapelle épiscopale Saint-Jean construite en bel appareil de pierre. L’église cathédrale se compose d’une nef probablement charpentée, d’un transept de même et d’un chœur composé d’une crypte semi-enterrée et d’une tribune haute, disposition héritée des édifices de la renaissance carolingienne (ex : l’abbaye de Saint-Riquier, dans la Somme). Deux tours flanquent les façades orientales du transept, au nord et au sud.

Début du xxe siècle

Les premiers feux du xxe siècle ont été consacrés à la suite des travaux de restauration : réfection complète des balustrades des chéneaux (avec parfois une modification sensible des décors en place), remplacement des pinacles et reprise des arcs boutants. Ces interventions sont aisées à lire sur les façades de l’édifice de par l’emploi de la pierre de Garchy, plus dure, trop dure, et finalement plus blanche que la pierre de Nevers initiale.

La rue de l’Abbé Boutillier est percée en 1904, au sud de la cathédrale, détruisant l’ancien réfectoire et la salle capitulaire médiévale, la moitié d’un édifice du xviiie siècle et la chapelle duxvie siècle côté du chevet roman. Une cour anglaise est creusée au pied du chœur roman afin de percer de larges baies à même d’éclairer la crypte. C’est lors de cette fouille que les vestiges du temple de Janus sont exhumés. Une base de colonne est toujours visible, sous une plaque, dans la cour anglaise.

Le chœur gothique est enrichi d’une somptueuse mosaïque de marbre réalisée par la maison Favret à Nevers et illustrant sur un schéma rayonnant autour du cyborium de Gautherin les douze signes du zodiaque. La couverture du campanile est refaite vers 1910, en supprimant hélas une partie des ornements en plomb (rayons de soleil). Le jacquemart est restauré en 1913 par la maison Henry-Lepaute et remonté sur une gaine en chêne neuve en remplacement de la travée mur de chœur sur laquelle il reposait, détruite au milieu du xixe siècle dans le cadre du projet de renouvellement des stalles. Le dallage en pierre est remplacé dans presque tout l’édifice.

Les extérieurs de l’édifice

180px-089_Nevers_Cath%C3%A9drale_Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte_Vitraux_modernesLa Cathédrale Saint-Cyr – Sainte-Julitte de Nevers connaît une histoire architecturale exceptionnelle depuis le vie siècle. La plus remarquable de ses spécificités est qu’elle comporte deux choeurs, l’un roman (xie) et l’autre gothique (xive) situés à l’opposé l’un de l’autre. La Cathédrale est dédiée aux martyrs Saint-Cyr et Sainte-Julitte depuis le ixe siècle quand l’Evêque de Nevers, Saint-Jérôme, fit bâtir une vaste église épiscopale, grâce à l’aide de Charlemagne. Parmi ses trésors, on trouve une ancienne cuve baptismale, des peintures murales de différents siècles, une chapelle de « l’Immaculée Conception » et ses peintures murales du xixe, de l’orfèvrerie, des menuiseries… objets souvent listés aux Monuments Historiques. Une grande partie fut détruite en 1944 durant la seconde guerre mondiale. C’est à ce moment-là que l’on découvre le baptistère du vie siècle.

Le chœur

Le chœur roman (xie) est situé au-dessus d’une crypte dans laquelle se trouve une superbe « mise au tombeau ». Il abrite une fresque exceptionnelle représentant le Christ en Gloire.

Le chœur gothique fut construit au xive siècle

Le baptistère

Lors du retrait des déblais des bombardements de la cathédrale, les ouvriers ont découvert des objets et des morceaux de marbre datant d’une époque bien antérieure à celle de la cathédrale. Par conséquent, une équipe d’archéologues a investi les lieux pour y faire des fouilles. Ils y ont découvert les vestiges du fond baptismal qui se trouvait en lieu et place de l’actuelle cathédrale. Désormais, le baptistère n’est plus accessible, pour éviter son érosion. Il est symbolisé par un plan au niveau du sol de la cathédrale, situé juste au-dessus de lui.

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L’énigme de la cathédrale

Posté par francesca7 le 18 juin 2013

 

Raymond LULLE passant devant un chantier, demande à un ouvrier qui taille des pierres : « Que fais-tu ? » : « Je gagne ma vie » lui répond cet homme. Il pose la question à un deuxième ouvrier qui lui répond : « Je taille des pierres » Enfin, le troisième, à qui il fait la même demande affirme resplendissant : »Je construis une cathédrale » …

L’énigme de la cathédrale dans EGLISES DE FRANCE cathedrale

Le Symbolisme révèle que la Cathédrale peut être comparée à l’homme. Chaque symbole comprend plusieurs niveaux de lecture et de compréhension, en fonction de la recherche et de l’évolution de chacun. Si les cathédrales véhiculent un enseignement général, elles donnent aussi chacune un enseignement particulier, possédant différentes étapes initiatiques ou énergétiques. On comprend alors pourquoi les compagnons entreprenaient leur Tour de France. C’était non seulement pour acquérir la maîtrise de leur métier (maçon, charpentier, …) mais également pour progresser sur un niveau spirituel. Ils essayaient de marier la matière avec la spiritualité, le lourd avec l’éther. Il faut savoir que les églises, et les cathédrales en particulier, ne sont pas construites n’importe où, au « hasard ». Généralement, elles ont été bâties sur des lieux de cultes plus anciens, dits païens : lieux sacrés celtiques, Culte de Mithra, Culte d’Isis… Les fidèles ont su christianiser ces hauts lieux cosmo-telluriques. Les cathédrales sont placées sur des réseaux énergétiques connus et répertoriés. Une cathédrale est vivante. Il s’y passe des choses qui, pour le non averti, demeurent totalement inaperçues.

La cathédrale est le point central de la ville. Tous les chemins y convergent car c’est l’endroit le plus important. Elle est la représentation de la colline sacrée. Elle doit être ouverte à tous car c’est un endroit de prière et de spiritualité.

Le Symbolisme de la Cathédrale Une cathédrale représente un homme accompli ou parfait. La cathédrale a généralement la forme d’une croix latine qui, en fait, représente l’homme debout les bras en croix. Elle est construite, la plupart du temps, sur trois niveaux : La Crypte puis le sol et les colonnes et enfin la voûte. Elle représente trois aspects de l’homme : Le corps, l’âme et l’esprit.

La Crypte représente notre grotte intérieure que nous devons explorer pour mieux nous connaître. Une graine ne peut pas germer si elle n’est pas enfouie dans la terre. La crypte est donc propice à une deuxième gestation, celle de l’homme spirituel. La sortie de la crypte vers la lumière du jour est alors assimilable à la naissance à la vie spirituelle.

La crypte contient le puits sacré qui représente l’eau (90% du corps de l’homme). Ces eaux spermatiques reliées à la Mère Cosmique doivent être transmutées en feu dans la symbologie alchimiste.

L’Autel est le cœur de l’église. Il représente également le cœur de l’homme.C’est un point énergétique puissant. L’Autel est une pierre cubique. Elle est parfaitement taillée. Elle est achevée. Autrefois, on trouvait à l’entrée de certaines églises, une ou plusieurs pierres brutes, non taillées. Elles représentaient l’homme brut et animal, animé par sa subjectivité et son ignorance. Il fallait par la recherche et la compréhension de nos égos psychologiques, tailler cette pierre, la rendre parfaite. Au fur et à mesure que nous avançons vers la pureté de cœur, nous ressemblons à une pierre parfaite, la pierre de l’Autel. Toutes les civilisations ont parlé de la Pierre Cubique. Les alchimistes l’ont assimilé à la Pierre Philosophale. JESUS disait : « Tu es Pierre et sur cette Pierre, je bâtirai mon Eglise ».

Certaines églises possèdent un labyrinthe dessiné sur le sol, entre la porte d’entrée et l’autel (Chartres, Amiens,..). Il représente la complexité de notre mental. La légende de Thésée, tirée de la mythologie grecque, est très explicite à ce sujet. Thésée représente l’homme que nous sommes. Nous devons rentrer dans les méandres de notre mental pour trouver la bête représentée par le Minotaure (c’est à dire nos défauts psychologiques, nos égos que sont la colère, la médisance, la jalousie, ou encore l’impatience) et que nous devons détruire au moyen de la compréhension. Nous devons nous libérer de notre animalité. Devenir libre et rejoindre la divinité représentée par le fil d’Ariane. Le fil donné à Thésée par Ariane symbolise l’aide spirituelle apportée à celui qui s’engage sur le chemin intérieur du labyrinthe. En effet, le mental s’oppose toujours au cœur car il est la manifestation de croyances, idéologies, préjugés et de jugements mal erronés. Il peut nuire à notre réalité et à notre devenir. Dante représentait le mental par la forêt sombre et vaste.

Tout ce qui concerne la décoration de la cathédrale (tableaux, statues, vitraux, etc) révélait un enseignement qui permettait à l’homme de se perfectionner jusqu’à s’élever sur un plan supérieur, sacré.

cathe dans EGLISES DE FRANCE

Toute progression spirituelle passe par un nécessaire face à face avec soi-même. Elle ne se contente pas de dresser un catalogue de vertus et défauts mais elle donne le sens d’une marche de transmutation de défauts en vertus. Par exemple, si nous prenons conscience que l’égo de l’impatience se manifeste très souvent quand nous conduisons notre voiture. Nous pouvons transformer cette psychologie négative et nous positiver, en nous disant que de toute façon cela ne changera rien si nous nous énervons, comprendre le peu de valeur de cet épisode dans la Réalité de notre vie, écouter de la musique, etc… Les gargouilles, extérieures à la cathédrale sont la représentation de nos égos ou défauts psychologiques encore appelés agrégats psychiques dans la philosophie bouddhiste Tibétaine (elles sont la vive représentation du mensonge, de l’avarice, la vanité,… mais aussi de toutes les ornières psychologiques, les façons de penser,… qui nous ont été inculquées par la société, la famille, l’éducation et qui sont souvent en opposition avec notre Etre réel. Les gargouilles sont laides et nombreuses. Elles sont toujours tournées vers l’extérieur, car elles rejettent loin du lieu sacré les eaux de pluie, comme nous gaspillons nous-mêmes inconsciemment nos énergies quand nos égos se manifestent.

N’avez-vous jamais remarqué qu’après une colère, nous éprouvons une grande fatigue ? Voilà un exemple où l’égo brûla notre énergie. Après une colère, nous ressentons un vide psychosomatique et cet état est propice à déclencher, en nous, une maladie. A nous de transformer nos gargouilles psychologiques en statues spirituelles. La cloche. Elle représente le Verbe rappelant les fidèles à la réalité de leur vie. Elle dit : « reviens vers ta réalité intérieure, vit l’instant présent, lâches ton mental et son lot de préoccupations matérielles ». Elle est la clef de sol. C’est aussi la vive représentation alchimique de l’homme (le battant, le phallus,..) et de la femme (la yoni, le réceptacle de la cloche). L’union tantrique de ces deux corps/énergies produisent le Verbe. Le son des cloches ne se borne pas à identifier le sacré. Il va aussi, jouer un rôle d’exorcisme. Déjà chez les grecs et les romains, dans la maison d’un défunt, on agitait une clochette afin que l’ombre de la mort s’éloigne.

Le Coq est souvent placé au sommet de la cathédrale. Par son chant, il annonce la Lumière renaissante après les Ténèbres de la nuit. Le coq est un symbole universel. En Inde, au Japon, il personnifie l’énergie solaire. Dans l’Islam, le prophète dit : « Le coq blanc est mon ami, il est l’ennemi de l’ennemi de Dieu ». C’est parce qu’il est symbole des forces de la lumière renaissante, que le coq est sacrifié dans les rites sataniques, dans le but d’empêcher le triomphe de la spiritualité consciente. Symboliquement, il annonce l’arrivée en nous de la lumière (la conscience de l’Etre) qui dissipera nos ténèbres (notre subjectivité, nos égoïsmes) après la lutte contre nos égos.

L’Est. Toutes les cathédrales sont orientées vers l’est de façon à ce que le fidèle soit face au soleil levant. Cette lumière, devenue magique en traversant les vitraux, illumine non seulement la cathédrale mais également la conscience des fidèles provoquant ainsi une prise de conscience. La Croix n’est pas un symbole propre à la Chrétienté. C’est un symbole Universel. On retrouve la Croix dans toutes les civilisations (Inde, Egypte, Aztèque, Celte,…). Chacun n’a-t-il jamais eu l’impression de porter une croix dans les moments difficiles de l’existence d’où le fameux dicton populaire « porter sa Croix ». Dans ce cas, elle est la somme des souffrances et des épreuves que la vie réserve à l’homme. Epreuves qui lui faut les transcender pour grandir intérieurement. Le Tao dit : « au jour du bonheur, soit heureux. Au jour du malheur, réfléchis ». Ainsi, chacune des épreuves constitue une marche qui nous amène vers la compréhension intime de nous même.

L’encens qui est la sève, l’essence du bois, est indissociable de la Magie de la cathédrale. Pour les fidèles, l’encens est un véhicule des ondes spirituelles puisqu’il facilite le recueillement mystique. Il aurait la faculté d’attirer les Anges des mondes invisibles ainsi qu’un pouvoir curatif. En effet, dans les anciens temples, autrefois, on enveloppait les malades de fumée d’encens pour les soigner. Depuis toujours l’encens a été utilisé par les religions du monde entier.

En conclusion , nous pouvons constater tous ces symboles sont universels. Les bâtisseurs des cathédrales n’ont rien inventé. Ils se sont contentés de transmettre l’enseignement immuable par l’allégorie de la cathédrale. La Vérité étant éternelle, elle ne change pas. Elle peut prendre une apparence différente selon les époques et les religions. Mais nous avons pu constater que grâce à ces symboles le même enseignement est toujours donné. Le symbole, c’est ce qui unit l’homme avec lui-même, loin des dogmes et des institutions religieuses. Si les religions utilisaient la compréhension du symbole, les guerres n’existeraient plus et une grande fraternité pourrait naître dans le monde spirituel.

La symbolique de la cathédrale est inspirée par la mystique. Autrement, elle perd toute sa valeur et ne devient qu’une simple oeuvre architecturale. La cathédrale est une invitation à découvrir le sens caché de la réalité de l’homme sur terre, en adoptant une attitude intérieure, ouverte, méditative. En sachant qu’au fil de notre progression les symboles prendront un caractère plus précis dans notre processus d’éveil. La cathédrale est un outil extraordinaire pour aider l’homme dans sa quête d’individualité . L’Homme a le devoir de trouver sa place, son rôle, dans le grand plan cosmique. Le temple n’est pas à l’image de l’homme qui l’a construit, mais à l’image de l’homme terrestre qui désire éveiller en lui l’homme cosmique. Nous ne sommes pas des êtres humains qui vivent une expérience spirituelle mais des êtres spirituels qui vivent une expérience humaine. <

Contacts : padma@cegetel.net                                         UN FORUM : http://devantsoi.forumgratuit.org/

Guy DECA donne des conférences et organise des voyages sur le Symbolisme.

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Exposition Jeu de Paume

Posté par francesca7 le 16 juin 2013

Photographie: le gouvernement demande au Jeu de Paume de se distinguer d’une exposition polémique

Le ministère de la Culture a demandé vendredi au musée parisien du Jeu de Paume de « compléter l’information » des visiteurs et de se « distinguer » de l’exposition polémique de la photographe palestinienne Ahlam Shibli, montrant notamment comment les familles d’auteurs d’attentats-suicide en Israël entretiennent la mémoire de leurs disparus

Exposition Jeu de Paume dans HUMEUR DES ANCETRES paume

Pour éviter toute confusion et toute caricature, le ministère de la Culture et de la Communication a demandé au Jeu de Paume de compléter l’information donnée aux visiteurs pour d’une part clarifier et mieux expliquer le propos de l’artiste et d’autre part distinguer la proposition de l’artiste de ce qu’exprime l’institution », a annoncé le ministère dans un communiqué.

Intitulée « Foyer fantôme », cette rétrospective organisée par le Jeu de Paume depuis le 28 mai comprend notamment une série récente intitulée « Death » qui « montre les efforts de la société palestinienne pour préserver la présence de ceux qui ont perdu la vie en combattant l’attaquant », selon le dossier de presse de l’institution culturelle.

Le président du Crif (Conseil représentatif des organisations juives), Roger Cukierman, avait écrit le 5 juin à la ministre de la Culture Aurélie Filippetti pour lui demander d’intervenir, jugeant « particulièrement regrettable et inacceptable qu’en plein Paris, cette série fasse ainsi l’apologie du terrorisme ».

point dans HUMEUR DES ANCETRES

Le ministère admet vendredi que cette exposition « suscite de nombreuses réactions compréhensibles » et que la « neutralité revendiquée » de l’artiste « peut, en elle-même choquer et donner lieu à de mauvaises interprétations puisqu’elle n’explique pas le contexte des photographies qui n’est pas seulement celui de la perte mais qui est aussi celui du terrorisme ».

Mais le ministère souligne aussi que « cette exposition s’inscrit dans la programmation de l’institution qui promeut la diversité des expressions artistiques autour de l’image sous toutes leurs formes » et qu’il « n’intervient pas dans la programmation des institutions culturelles, dont la responsabilité revient à ses dirigeants » au nom de « la liberté attachée à l’expression artistique ».

De son côté Le Jeu de Paume a déjà « réfuté fermement les accusations d’apologie du terrorisme ou de complaisance à l’égard de celui-ci ».

L’exposition qui se tient jusqu’au 1er septembre, a déjà été présentée au MACBA de Barcelone et ira ensuite à la Fondation Serralves de Porto, également coproducteurs.

Source : la presse « Le Point »

 

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La femme à barbe Clémentine Delait

Posté par francesca7 le 16 juin 2013

19 avril 1939. La femme à barbe Clémentine Delait, mascotte des poilus, meurt d’une crise cardiaque.

La femme à barbe Clémentine Delait   dans HUMEUR DES ANCETRES femme-a-barbe1

Quand Barnum lui fait un pont d’or pour l’engager dans son cirque, elle refuse pour rester soigner son mari malade. La sainte femme !

Clémentine Delait est barbue et fière de l’être. À la fin de sa vie, elle exige qu’on inscrive sur sa pierre tombale : « Clémentine Delait, née Clatteaux, la femme à barbe ». Le jour d’exaucer son voeu arrive le 19 avril 1939, quand la célèbre femme à barbe de Thaon-les-Vosges meurt d’une crise cardiaque à 74 ans. Sans doute qu’elle est alors montée au ciel pour tenir la promesse faite dans son autobiographie, publiée quelques années auparavant. « Ma dernière exhibition sera devant saint Pierre. En riant, je me rappellerai mes multiples aventures. Et peut-être, songeant à ma dernière demeure, je me réjouirai du bon tour que je jouerai à saint Pierre, quand, me présentant à lui, je lui dirai : Mon vieux saint Pierre, je parie cinq cents francs qu’il n’y a pas une barbe aussi belle que la mienne dans ton paradis ! »

Un duvet prometteur

Bien que n’ayant aucun ancêtre portugais, la jeune Clémentine assiste dès sa puberté au développement d’une exceptionnelle pilosité sans qu’elle en prenne ombrage. « Je peux vous assurer qu’à dix-huit ans ma lèvre supérieure s’agrémentait déjà d’un duvet prometteur qui soulignait agréablement mon teint de brune. » Ah ! La coquette ! Elle refuse la proposition de NRJ12 d’intégrer Les anges de la téléréalité, le programme la rase trop… Devenue femme, elle parvient à séduire un certain Joseph Delait, boulanger à Thaon-les-Vosges, qui l’épouse. Brave homme. Mais il faut avouer qu’à cette époque, le poil n’était pas encore devenu l’ennemi n° 1 des femmes. La culture du ticket de métro ou du maillot brésilien n’a pas encore envahi les salles de bains. Quelques poils au menton ou une jungle épaisse à un endroit que la décence interdit de nommer n’effarouchent pas ces messieurs. 

C’est vrai que dans le cas de Clémentine, ce n’est pas quelques poils au menton, mais une forêt d’une vigueur peu commune chez une honnête femme. Aussi prend-elle soin de se rendre régulièrement chez le barbier du village, en rasant bien évidemment les murs. La forte pilosité n’est pas le seul trait masculin qui l’honore, elle possède également une forte carrure, parle fort et jure comme un charretier. Parfois, on l’arrête dans la rue pour lui demander un autographe, la confondant avec Sébastien Chabal… Inutile de préciser qu’elle porte la culotte à la maison, d’autant que son époux, perclus de rhumatismes, renonce rapidement au fournil. Le couple vend donc la boulangerie pour acquérir un café, moins pénible à tenir. Attention, quand un client éméché fait du grabuge, c’est elle qui se charge de le vider. Ne pouvant avoir d’enfant, le couple adopte une petite fille. 

Madame, vous avez plus de barbe que moi

Et cette barbe, alors ? Voilà, voilà, nous y arrivons. Lors de la Pentecôte 1901, Clémentine et son époux prennent une journée de congé pour visiter la foire de Nancy. Lui trottine derrière son bonhomme de femme quand soudain elle s’arrête devant une baraque de foire. Un panneau invite à entrer pour admirer la femme à barbe. Intriguée, Clémentine entraîne son époux à l’intérieur où ils découvrent une maigre femme avec, effectivement, du poil au menton. Cette dernière observe les deux arrivants, fixe Clémentine droit dans le menton, puis se penche vers elle : « Madame, vous avez plus de barbe que moi ! » La cafetière n’est pas peu flattée du compliment d’une professionnelle. Le lendemain, en servant ses habitués, elle ne peut s’empêcher de narrer l’anecdote. Et de jeter aux ricaneurs : « Bande de cons, si je me laissais pousser la barbe, vous verriez ce que c’est qu’une vraie barbe. »

Dans les bars, il y a toujours un poivrot plus malin que les autres. Ce jour-là, c’est un certain Oscar, qui la met au défi de laisser pousser sa barbe pour 500 francs. Pari tenu. Quelques semaines plus tard, une épaisse barbe frisée orne le menton de Clémentine. Depuis ce jour, elle ne la quitte plus, et son bar ne désemplit plus. On vient de loin admirer cette étonnante pilosité. Du moment que le tiroir-caisse se remplit, cette curiosité ne la gêne absolument pas. Au contraire, même ! Elle rebaptise son établissement « café de la Femme à barbe ». Quant au mari, il n’a apparemment pas voix au chapitre. Il ferme sa gueule et ravale sa barbe. Clémentine est une vraie femme d’affaires, elle édite une quarantaine de cartes postales qui la montrent dans des scénettes : en train de poser dans une cage aux lions, de promener son chien, ou encore en tenue masculine. Leur vente lui rapporte une petite fortune.

Elle salue le prince de Galles !

Survient alors la Première Guerre mondiale. Naturellement, elle devient la mascotte des poilus. Au lendemain de l’armistice, la santé de son mari se dégradant encore, elle abandonne son café pour tenir une mercerie à Plombières, où Joseph peut soigner ses rhumatismes. C’est là que Barnum vient la trouver pour lui offrir une fortune si elle accepte de s’exhiber dans son cirque : 2 000 francs par semaine. Mais cette femme admirable préfère rester près de son mari malade. Ce qui ne l’empêche pas pour autant de faire quelques extras en allant saluer des personnalités qui la demandent, comme le prince de Galles à Londres ou encore le Chah de Perse à Vittel.

Devenue veuve à 63 ans, elle peut enfin donner libre cours à sa carrière de femme à barbe. Elle retourne à Thaon-les-Vosges pour ouvrir un bar où elle va jusqu’à organiser de modestes spectacles la mettant en scène avec sa fille adoptive et un perroquet. Avant de s’éteindre à 74 ans, victime d’une crise cardiaque. Comme un homme !

REGARDEZ un montage photo de la femme à barbe : Image de prévisualisation YouTube

 

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Chiffonnier aux alentours des grandes villes

Posté par francesca7 le 16 juin 2013


Chiffonnier : une activité menacée
dès la fin du XIXe siècle

 

Chiffonnier aux alentours des grandes villes dans ARTISANAT FRANCAIS chifonniers

En 1899, cependant que 30 000 chiffonniers vivent de la libre collecte des chiffons et autres vieux papiers, bouchons, clous ou même cheveux, classant cette activité comme la septième parmi la liste de nos industries d’exportation, un journaliste de La Joie de la maison nous apprend que le conseil municipal de Paris envisage de les évincer au profit exclusif d’entrepreneurs qui, moyennant finances, se verront accorder le droit de récupérer l’ensemble des détritus pouvant être recyclés

Si invraisemblable que cela puisse paraître, on trouve par an sur le pavé de Paris trente-six millions cinq cent mille francs. Trente-six millions, voilà, n’est-ce pas ? une somme qui tiendrait difficilement sous le pas d’un cheval, écrit notre journaliste. C’est le chiffre néanmoins absolument exact de ce qui se ramasse en fait de détritus et de chiffons dans la capitale de la France. Autrement dit, les tas déposés devant les maisons représentent cent mille francs chaque matin.

Cette fructueuse récolte qui fait vivre tout un monde (ils sont trente mille, les chiffonniers) est sérieusement menacée par le conseil municipal de Paris qui étudie en ce moment un projet tendant ni plus ni moins à la disparition totale du chiffonnier. Il serait question, si le système proposé est admis, de ne plus laisser au premier venu le droit de chercher dans les ordures ménagères ce qui peut être traité et transformé, mais de concéder, moyennant finances bien entendu, à des entrepreneurs l’autorisation d’enlever toutes les ordures dans des voitures hermétiquement closes. Ces voitures transporteraient les détritus dans des usines où des machines spéciales broieraient les matières ou bien les traiteraient à la vapeur d’eau.

Ce serait, en somme, la mécanique se substituant au travail individuel, d’après la loi économique qui régit notre état social et soumet à sa domination toutes les branches de l’activité humaine. La municipalité de Paris, qui se préoccupe de bien gérer les finances dont l’administration lui est confiée, trouvant un revenu sur terrain même de la voirie qui lui coûte si cher à entretenir, montre quelque velléité de mettre ce revenu à profit.

La seule préoccupation, et elle est telle que MM. les édiles hésitent à se prononcer, la seule préoccupation qui pourrait faire ajourner le projet à l’étude, c’est que trente mille travailleurs se trouveraient du coup sans gagne-pain et que l’on ne peut pas de gaieté de cœur priver de moyens d’existence une classe aussi intéressante que les chiffonniers.

Sur le chiffre de trente-six millions et demi par an, un tiers, soit douze millions, est constitué uniquement par des chiffons. Or la France exporte par an pour vingt-sept millions de chiffons. L’industrie en question est classée la septième parmi la liste des industries d’exportation que publie le ministère du Commerce. Cela peut paraître paradoxal, explique le journaliste, mais une des grandes raisons de l’exportation du chiffon, est la cherté du transport en France. Pour en donner une idée, un wagon de chiffons expédié de Paris à Angoulême où se trouvent des manufactures de papiers très importantes, coûte 235 francs pour dix mille kilogrammes, alors que la même quantité de chiffons ne coûte pour aller de Paris à New-York que 200 francs.

Il n’y a pas besoin d’autre explication pour justifier le mouvement qui pousse les négociants à envoyer leurs chiffons au dehors. L’Angleterre achète en majeure partie les belles toiles, les calicots neufs, tous ces morceaux que les chiffonniers ramassent à la porte des magasins de lingerie, des chemisiers, des ateliers de confections. L’Angleterre emploie cette sorte spéciale de chiffons à fabriquer ces papiers de luxe connus dans le commerce sous la dénomination de « papiers anglais » et qui, malgré les progrès de la chimie moderne, continuent à n’être faits que de pure toile, tandis que les papiers anglais bon marché, fabriqués ailleurs, n’en contiennent souvent pas un fil.

L’Allemagne emploie plutôt les sortes à bon marché destinées à des papiers de qualité inférieure, à des imitations de papier anglais. Détail curieux, le papier buvard se fabrique avec la cotonnade rouge soigneusement triée, parmi les lambeaux de toile et de calicot ; le papier violet foncé ou noir, papier de mercerie, qui sert à envelopper les aiguilles, est fait avec de la cotonnade noire. L’Angleterre a presque exclusivement le monopole de ce papier spécial ; aussi tout ce qui se ramasse de cotonnade noire parmi les balayures est expédié de l’autre côté du détroit.

Aux alentours des grandes villes maritimes, on recueille les cordages et les toiles des voiliers, qui après de nombreux parcours sur les océans, sont hors d’usage. Qui croirait que ces matières sont très recherchées et payées même très cher ? Car elles servent uniquement à la fabrication du papier à cigarettes.

Le chiffon n’entre pas seulement dans la composition de certains papiers. Le chiffon de laine sert à la fabrication des tissus. Quand il arrive dans l’usine où il va être utilisé, il est d’abord soigneusement lavé, puis il passe à travers des machines appelées effilocheuses, qui ont pour fonction de défiler la laine. Après cette opération, il est trempé dans un bain d’acide qui détruit totalement le coton et-ne laisse que la laine. Cette laine est ensuite cardée et forme le fil qui sera employé à la fabrication des tissus.

chifon dans ARTISANAT FRANCAIS

Pour les chiffons de laine comme pour les chiffons de toile, ce sont les neufs qui ont le plus de valeur. Voici quelques prix qui donnent une idée de la minutie avec laquelle ils doivent être triés : les rognures de flanelle valent 3 francs le kilo ; les rognures d’étoffes diverses recueillies chez les couturières valent 70 centimes le kilo ; enfin les rognures qui sortent de chez le tailleur valent 80 centimes. Si les rognures sont vieilles, elles varient de 180 francs les 100 kilos pour les blancs fins à 8 francs les 100 kilos pour les alpagas vieux.

Rien n’est plus intéressant que d’assister au classement de ces diverses matières chez le marchand de chiffons. Toutes les sortes sont réparties suivant leur destination en d’immenses casiers. On peut voir ainsi, à côté d’un casier où sont contenus dix mille kilos de pantalons de soldats, un autre casier qui renferme dix tonnes de chaussettes noires ou blanches. Le marchand de chiffons a des employés qui arrivent à classer les chiffons pour ainsi dire au toucher ; ces employés n’ont besoin d’ouvrir les yeux que parce qu’il faut grouper les chiffons par nuances. Mais l’on ne peut s’imaginer le nombre infini de sortes que l’on établit ainsi dans ces magasins. En moyenne le chiffon de laine se vend trente-cinq-francs les cent kilos, la moitié moins que le chiffon de papeterie.

Mais ce n’est pas seulement le chiffon qui est ainsi cueilli par le chiffonnier dans la rue. Le chiffonnier ramasse tout : les vieux papiers, qu’il revend aux fabricants de carton, les bouchons, les clous, le verre cassé, qui reviendra sur notre table sous forme de bouteille, les os de cuisine, qui servent à faire de la colle, du suif ou bien des brosses à dents. Il n’est pas jusqu’aux cheveux que nous jetons dans la boîte à ordures qui n’aient leur place marquée dans l’industrie : ne pleurez pas vos cheveux tombés, le chiffonnier les revend au coiffeur ; si vous devenez chauve, si la coquetterie vous pousse à cacher votre calvitie, vos anciens cheveux vous sont restitués sous forme de perruque.

Privat d’Anglemont, qui a beaucoup étudié les chiffonniers et qui les a aimés comme sont forcés de les aimer tous ceux qui approchent de ces pauvres gens, écrit encore notre chroniqueur, disait qu’en parcourant les statistiques des bagnes et des prisons on n’y voit pas figurer de chiffonniers. C’est vrai encore aujourd’hui, renchérit-il. N’est pas chiffonnier qui veut : il faut être muni d’une médaille que l’administration ne délivre pas au premier venu.

Le chiffonnier, en effet, est un homme qui, pour exercer son métier, a besoin de plus d’honnêteté que personne. Il est la providence des objets perdus. Il est la dernière autorité à qui l’on puisse s’adresser avant de recourir à saint Antoine, patron des objets perdus. Admettez que par inadvertance vous jetiez votre portefeuille, que votre femme jette ses bijoux ou encore votre bonne vos cuillers d’argent dans le seau à ordures. Le lendemain matin, il y a de grandes chances pour que le chiffonnier vienne vous les rapporter.

Aussi parmi les récompenses accordées par la préfecture de police pour actes de probité figurent bien souvent des chiffonniers. Sait-on ce que gagnent ces industriels ? Ils arrivent au plus à trois francs par jour, à Paris. Pauvre et honnête, tout le chiffonnier est là ; l’atmosphère de laideur dans laquelle il vit devrait, croirait-on, engendrer le mal ; elle est au contraire une école d’honnêteté.

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Les Bouquinistes du 19ème siècle

Posté par francesca7 le 16 juin 2013

Bouquinistes parisiens menacés
d’exil pour laisser place aux omnibus

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A la fin du XIXe siècle, cependant qu’il est question de l’exil, vers la rive droite, des célèbres bouquinistes de Paris, que l’on aimerait chasser de l’attirante rive gauche pour faire place aux omnibus à vapeur, Jules Claretie argue des mille et un trésors qui partiraient avec eux si le projet était mis à exécution, et leur rend un émouvant hommage

 

Les Bouquinistes du 19ème siècle dans ARTISANAT FRANCAIS bouquiniste

On va les exproprier, tous les vieux livres, écrit Claretie. Allez plus loin, les bouquinistes ! Portez vos boîtes sur la rive droite. La rive gauche appartiendra bientôt aux machines à vapeur et aux fiacres électriques. C’est alors que la dualité — je ne dis pas le duel — entre les deux Paris apparaît brusquement. Les bouquinistes déclarent que la rive droite c’est la mort même de leur industrie.

Pourquoi, par quel mystère les bouquineurs — ces abeilles de la promenade parisienne qui bouquinent comme on butinerait— feuillettent, tirent un livre de la boîte, l’ouvrent, le réintègrent entre les volumes, pourquoi ces lecteurs de hasard, qui donnent au livre oublié l’illusion de se sentir caressé encore par des doigts familiers, pourquoi ces acheteurs d’aventure s’arrêtent-ils sur les quais de la rive gauche et passent-ils, rapides et indifférents, devant les parapets de la rive droite ? Mystère !

Pourquoi les passants, les acheteurs vont-ils tous de tel côté d’une rue et négligent-ils l’autre ? Si bien que de ce côté c’est la richesse et de cet autre la faillite ? Il y a là un problème psychologique dont on pourrait, d’ailleurs, rechercher l’x…, dégager l’inconnu.

— Si l’on nous envoie de l’autre côté de l’eau, autant nous noyer tout de suite, répètent les bouquinistes. Nous sommes perdus !…

— Que dirait ce bon M. Marmier, s’il savait qu’on parle de balayer les vieux livres ! disait hier un des doyens des bouquinistes.

Xavier Marmier, qui, tout vieux qu’il fût, bayait aux livres comme on baye aux corneilles, sur les légendaires quais littéraires, avait laissé, on s’en souvient, par testament, une somme spéciale aux bouquinistes, à charge par eux de la dépenser en un banquet où l’on boirait à sa mémoire. Il est resté célèbre parmi les bouquinistes, comme Janin, comme le vieux Nodier. Mais si les bouquinistes s’en vont, qui parlera du bon Marmier ?

On prétend, il est vrai, que, chassés ou non par les futures constructions de la gare d’Orléans, les bouquinistes disparaissent, forment une sorte de dernier carré qui résiste à peine aux coups des libraires en boutique, une cohorte sacrée, une petite corporation qui s’en va.

— Pourquoi y aurait-il encore des bouquinistes, disent les bouquineurs trop souvent déçus, puisqu’on ne trouve plus rien dans la boîte à bouquins ?

Le fait est que les libraires à catalogues écrèment, dès le matin, lorsque les bouquinistes ouvrent leurs boîtes, les achats nouveaux, emportent les livres de choix et les cotent souvent à de hauts prix sur ces catalogues qu’ils envoient à leurs clients, laissant le menu fretin au plein air. Les amateurs de livres ont ainsi des rabatteurs et même des fournisseurs qui leur apportent le gibier tout tiré. Ils n’ont plus, les malheureux, cette joie un peu fiévreuse du chasseur qui espère rencontrer la pièce rare, glisser dans sa poche, comme en un carnier, le faisan doré, parfois même se trouver en face du chevreuil inattendu, ou du fameux chastre fantastique poursuivi par Méry et Alexandre Dumas.

Le pseudo-amateur de livres qui aime les bibliothèques toutes faites comme on aimerait le livre tout apprêté, est le contraire du bouquineur, ce Nansen du livre rare, ce trappeur de la pièce introuvable. Et qui ose dire qu’on ne trouve plus rien dans la boîte à quatre sous ? J’en ai tiré, un jour, un petit volume qui était tout simplement la Morale en actions, la vieille et banale Morale en actions, mais qui portait — répétée vingt fois, comme le font tous les écoliers sur leurs livres — la signature d’Honoré de Balzac, élève au collège de Vendôme. L’historien de Richelieu, M. Gabriel Hanotaux, n’a-t-il pas rencontré, dans un tas de livres d’un bouquiniste des quais, et acheté vingt sous, un volume des Commentaires de César, annoté, s’il vous plaît, par Napoléon Ier !

Quel trésor ! A chercher de près et à fureter, on ferait encore, bien qu’elles soient rares, de pareilles trouvailles. Et puis, il y a les bonnes fortunes et l’imprévu ! Mais il faut, pour cela, adorer la chasse, préférer le gibier qui court au gibier tout cuit, aimer les bouquins, les bouquinistes et le bouquinage !

Qu’on nous les laisse donc, ces pauvres humbles revendeurs de livres qui, pour soixante francs par an, payés à là ville de Paris, ont droit à six ou même dix mètres de parapet et, dans ces dix mètres, entassent, en une promiscuité souvent ironique (Panthéon et hypogée !) toutes les gloires comme tous les formats ! Les meilleurs moments sont les jours d’hiver, quand la pluie ne tombe pas. L’été, les quais sont déserts comme le Bois et l’on ne bouquine pas plus qu’on ne va au théâtre. Ils subissent — pareils aux théâtres aussi — les contre-coups des catastrophes publiques et le plus mauvais mois, pour les bouquins, est le mois d’octobre, à cause du terme.

— Nos bonnes journées sont de dix francs ! Au moins, monsieur, nous donnera-t-on dix francs par jour d’indemnité, si l’on nous exproprie ?

Je n’en sais rien. Je sais que les bouquins et les bouquinistes sont une des attractions de Paris, une sorte de parure poudreuse, et je me rappelle que Victor Hugo nous disait : « Je n’aime guère et je ne lis que les livres dépareillés ! »

Le jour où les bouquinistes, comme Musette, auront passé les ponts, ce sera fait, des bouquins et du bouquinage, comme du blanc bonnet de Mimi Pinson. Place aux cabs, aux omnibus à vapeur, aux tandems et aux bicyclettes, soit. Mais grâce aussi pour les boîtes à quatre sous qui prolongent la vie des vieux livres !

 

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LES LUNETTES DE VASCO

Posté par francesca7 le 15 juin 2013

PAR JEAN HENRI FABRE

Pour être un honnête chien, tu l’es, bien sûr, Vasco ! 
Avec tant de biais tu portes souquenille 
De soie noire sur ta croupe 
Et tu remues si bien la houppe de ta queue 
Quand fume devant toi l’écuelle de soupe !

Personne ne dira non : oui, tu es un beau gros chien, 
Avec l’oreille qui traîne 
Ses frissons de longue filasse, 
Avec la poitrine rousse d’un rouge-gorge, et le nez 
Grenu, noir, luisant comme une truffe.

Ce n’est rien. Tu as bien mieux. Sur tes yeux à fortes paupières, 
Bonnasses et pensifs, je te vois 
En guise de sourcils, deux gros pois chiches 
En étincelles de feu, deux taches de poil roux. 
Ce sont les lunettes d’or d’un philosophe, je crois.

Le serais-tu philosophe ? Oui, tu l’es, et peut-être 
Donnerais-tu leçon à ton maître 
Pour se moquer des mésaventures 
Et des mauvaises gens. Sans ni hoï ! ni haï ! 
Aussi vite que moi tu rejoins saint Sylvestre.

Si le nombril est chaud et si le ventre est plein, 
Que t’importent les embarras de la vie ! 
La bedaine en rond étalée, 
Le nez dessous la queue, mélangeant les deux souffles, 
Des bourrasques du jour tu attends la fin.

Tu attends patient, tu somnoles tranquille ; 
Et si, parfois, de la racaille 
Le coup de pierre te travaille 
Les côtes, ce n’est rien : pour suprême consolation, 
Alors la patte en l’air, tu compisses la muraille.

Cette patte en l’air, signe de ton mépris 
Des accidents de la vie dure, 
En sagesse, crois moi, dépasse 
Tout ce que les anciens jamais nous ont appris. 
Voilà comme du mal se traîne le boulet.

Quant au mal, mon philosophe, voilà une réponse 
Que ton maître souvent envie. 
Maintenant que l’avenir s’assombrit, 
Dans tes lunettes d’or laisse-moi voir un peu 
Le monde enivré d’un gros vin qui tourne à l’amer.

 

 

LES LUNETTES DE VASCO dans POESIE FRANCAISE jean-henri_fabreJean-Henri Fabre né de le 21 Décembre 1823 à St Léons, petite commune du canton de Vezins à quelques lieues de Millau dans le Haut-Rouergue. Il est le premier enfant d’Antoine Fabre et Victoire Salgues. Fabre est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur grâce à Duruy.

La découverte de l’alizarine rend obsolète ses brevets. 
Il donne des cours du soir pour adultes qui obtiennent un franc succès.

En 1870 Les méthodes d’enseignement de Fabre déclenchent l’animosité des cléricaux et des conservateurs.
Il démissionne et part s’installer, en novembre, à Orange avec toute sa famille. Fabre a 47 ans, il est sans ressources en pleine guerre.
Dans les années qui suivent il écrit plus de 70 livres pour les élèves et pour les maîtres.

En 1913 Jean-Henri Fabre rédige une préface pour sa biographie écrite par le Docteur G. V. Legros : « La Vie de J.-H. Fabre, naturaliste, par un disciple », traduite en anglais : « Fabre, Poet of Science » par Bernard Miall.

Traduction d’extraits des « Souvenirs entomologiques » en anglais par Alexander Teixeira de Mattos : « The Life of the Caterpillar » .

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Boutiers-Saint-Trojan en Charente

Posté par francesca7 le 15 juin 2013

(en Charente)

Le village de Boutiers St Trojan se situe en Charente à 5 minutes de Cognac, ville natale de François Ier réputée dans le monde entier pour sa célèbre eau de vie. Boutiers-Saint-Trojan compte maintenant plus de 1500 habitants, s’étend sur 715 ha et est arrosé par le fleuve Charente, le Solençon ainsi que par une petite rivière, la Soloire, qui la sépare de la commune de Saint-Brice.

En fait, Boutiers-Saint-Trojan est composé de plusieurs villages (dont le point culminant se situe à 47 mètres…) qui ont chacun leurs particularités : Boutiers et Saint-Trojan bien sûr, mais aussi Port-Boutiers, Les Tuileries et enfin Le Solençon. Aujourd’hui, ces différents bourgs se trouvent pratiquement réunis par les constructions récentes. Fait assez rare pour une petite commune, Boutiers-Saint-Trojan a 3 églises.

Boutiers-Saint-Trojan en Charente dans VILLAGES de FRANCE boutiers2-225x300

Bien entendu, la principale activité est dominée par la viticulture (245 ha), qui connaît d’ailleurs en ce moment de gros problèmes quant à son avenir ! Outre les distilleries et négociants en Cognac et Pineau, on y trouve également quelques petites entreprises, deux artisans d’arts (un luthier et un artiste peintre) et un champion du monde cycliste handisport 1998… Enfin, quelques commerces divers viennent achever la liste des activités de Boutiers-Saint-Trojan.

La Charente est un département où l’on vit tranquillement ; tout comme le fleuve du même nom qui le traverse. Sauf peut-être l’hiver où quelquefois, il déborde d’activité… C’est le pluviomètre de la région ! Les Charentais sont aussi des gens calmes et sont d’ailleurs appelés communément des « Cagouillards » (escargots), sans doute parce qu’ils prennent leur temps… Lors des longues soirées d’hiver, nos pieds ne sont au chaud que dans des chaussons appelés « Charentaises ». D’où l’expression bien connue : « Les Charentaises, c’est comme les femmes, on est bien d’dans, mais on n’aime pas sortir avec… » Humour ! bien sûr… Le patois employé par nos anciens si cher à Goulebenèze, n’est plus parlé que par quelques initiés, quel dommage !

Les registres de Boutiers commencent en l’année 1600. Peu de communes en possèdent d’aussi anciens. Ils sont conservés dans les différentes archives civiles et religieuses. Mais pourquoi Boutiers-Saint-Trojan ? Autrefois, il y avait bien deux paroisses et deux communes distinctes. C’est un décret sous Napoléon III de novembre 1858 qui les a réunies.

220px-Eglise-commanderie_Boutiers dans VILLAGES de FRANCE

L’origine du nom de Boutiers viendrait des moines de Saint-Antoine installés au début du 2ème millénaire (pendant 500 ans) à la Commanderie des Templiers (bâtisse dont il ne reste plus rien d’apparent, situé entre l’église de Boutiers et le chemin de Routreau, car elle fût détruite par des soldats protestants vers 1565). Ils étaient venus pour y soigner les habitants de la région atteints d’une épidémie venue de la maladie de l’ergot de seigle : le mal des ardents (nos pauvres paysans se nourrissaient surtout de pain de seigle). C’était une sorte de peste donnant la fièvre accompagnée de gangrène. Ces moines qui venaient à l’origine d’un massif montagneux du Dauphiné appelé : « Les Boutières », l’auraient baptisé ainsi ! Tout ceci date d’avant le Moyen Age…

En visitant le site, vous pourrez y découvrir les lieux à visiter (four communal, églises, lavoir…), l’histoire des jumelages, les noms des rues et leurs explications, le cadastre de 1820 et une rubrique consacrée aux coutumes charentaises d’autrefois…

VISITER LE SITE 
http://perso.wanadoo.fr/philippe.dumas

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