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    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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Le cimetière animalier

Posté par francesca7 le 29 juin 2013

plus ancien (Le) cimetière animalier
au monde voit le jour à Asnières

(D’après « La Revue contemporaine », paru en 1900)

Parmi les idées qui germaient en 1900 dans la conscience humaine, il en était une dont la portée était très haute et très intéressante, en tout état d’opinion sur la matière ; c’était celle d’une bienveillance envers les animaux, impliquant un devoir de protection, de pitié, de justice, de douceur, de reconnaissance : ainsi naquit le premier cimetière animalier au monde

A Paris, fin 1900, vient de se produire un fait décisif en faveur de cette conception moderne des rapports de l’homme et de l’animal ; il s’est fondé à Asnières, c’est-à-dire à quelques minutes de la capitale, un cimetière pour chiens et autres animaux domestiques. Les promoteurs sont deux journalistes français, Marguerite Durand, directrice du grand journal quotidien La Fronde, et Georges Harmois, directeur de la revue de droit L’Avocat. Si le projet était hardi, l’idée était belle et il est permis de dire que nos confrères ont fait acte de progrès, écrit la même année Berthe Vercler dans la Revue contemporaine.

Que l’on se place au point de vue hygiène ou sentiment, tout leur donne raison et la presse du monde entier a donné son approbation à la Nécropole Canine d’Asnières, ajoute-t-elle. Au point de vue sentiment, ils ont estimé que le brave chien qui nous aide, qui nous sert et qui nous défend, qui souvent a à son actif le sauvetage d’une vie humaine, a droit dans notre civilisation moderne, de ne pas être jeté à la voirie comme une vile ordure !

 Le cimetière animalier dans FAUNE FRANCAISE cimetiere

Entrée du Cimetière des chiens à Asnières, au début du XXe siècle

Au point de vue hygiène il n’y avait jusqu’à ces derniers temps aucun moyen de se débarrasser d’un animal mort sans courir les risques d’une contravention, la loi interdisant de jeter à l’eau ou à la voirie les cadavres d’animaux et ordonnant de les enfouir, alors que les propriétaires de jardins sont à Paris des plus rares. A la vérité, poursuit notre journaliste, on allait jeter les chiens soit dans les fossés des fortifications, soit à la rivière, au risque d’une contravention ; la plupart enterraient leurs chiens dans la cave, sans s’inquiéter le moindrement de l’hygiène.

Aujourd’hui les animaux morts seront enfouis à la nécropole canine ; conformément à la loi du 21 juin 1898, sur le Code Rural, à cent mètres des habitations et de telle sorte que chaque enfouissement soit recouvert d’une couche de terre ayant un mètre d’épaisseur. Franchement cela ne vaut-il pas mieux que de transformer sa cave en cimetière, s’interroge Berthe Vercler.

L’ouverture du Cimetière pour chiens et autres animaux domestiques a coïncidé avec l’ouverture de l’Exposition Universelle, fait-elle encore remarquer — quoique moins retentissante, elle ne manqua pas d’intéresser les hygiénistes et les nombreux amis des bêtes. Celte nécropole d’un nouveau genre, est située, ainsi que nous l’avons dit plus haut, dans l’île des chiens (ancienne île des ravageurs) à Asnières.

Elle comporte un quartier pour les chiens, un autre pour les chats, un troisième pour les oiseaux, un quatrième pour les animaux divers. L’aménagement est une merveille d’installation et de bon goût ; on est à se demander si la baguette d’une fée ne l’a pas tracé et voulu, écrit encore la chroniqueuse de la Revue contemporaine. Une façade de grilles et de portiques annonce l’entrée de la nécropole, qui constitue bien certainement, le monument le plus gracieux d’Asnières.

Elle en sera bientôt aussi la plus populaire, Car les habitants du pays estiment que ce cimetière, placé loin de leurs maisons et au milieu de la Seine, ne peut avoir pour l’hygiène aucun inconvénient et développera au contraire, pour le plus grand avantage de la commune, le commerce et l’industrie. Déjà, dans la nécropole canine s’élèvent un assez grand nombre de monuments également remarquables par leur style architectural et par les inscriptions que l’on y voit gravées.

Ce ne sont pas toujours des simples paroles d’adieu et de regrets : « A notre ami Gribouille fidèle jusqu’à la mort ». « A la mémoire de ma chère Emma, fidèle compagne et seule amie de ma vie errante et désolée. Elle me sauva la vie en mai 1891 », etc. Il y a sur ces stèles funèbres, des pensées de philosophes : Plus on voit les gens, plus on aime les bêtes (Chamfort). L’homme n’est qu’un animal pensant (Pascal), etc. En sorte qu’une visite au cimetière des chiens n’émeut pas seulement le cœur ; elle invite à la méditation.

Cette nécropole, tout comme le Père-Lachaise, aura ses monuments historiques. Le premier existe déjà ; c’est celui du chien Barry, le courageux Saint-Bernard qui, selon son épitaphe, « sauva la vie à quarante personnes ». Une souscription est ouverte pour ériger un tombeau au chien de guerre Moustache, qui se fit particulièrement distinguer pendant là campagne d’Italie. Quand Moustache fut blessé au champ d’honneur, il fut soigné avec sollicitude et l’armée lui rendit les honneurs à sa mort. Après un tel exemple, il aurait été étrange que les civils n’admettent pas pour les pauvres bêtes la possibilité d’une nécropole pour elles, conclut notre journaliste.

Note : en 1987, et cependant que la société propriétaire décide de la fermeture du cimetière, la ville d’Asnières se porte acquéreur afin de le maintenir en activité. La même année, il est classé à l’inventaire des monuments historiques pour « intérêt à la fois pittoresque, artistique, historique et légendaire ».

Publié dans FAUNE FRANCAISE | Pas de Commentaire »

Légende du chien enragé

Posté par francesca7 le 29 juin 2013

 

Légende du chien enragé dans LEGENDES-SUPERSTITIONS legende1

Le soleil brillait au ciel, les troupeaux cachaient leurs têtes sous l’ombre des arbres, et l’étang bordé de vieux hêtres était presque à sec. De temps en temps les hennissements d’un cheval tourmenté par les mouches, le beuglement d’un bœuf dérangé par son paisible sommeil, se mêlaient au bourdonnement des insectes ou au bruit des fléaux que les batteurs faisaient retentir sur toutes les aires du village. C’était un des plus chauds étés que l’on eût ressentis depuis longtemps.

Des femmes assises sur leurs seuils jouaient avec leurs enfants ou travaillaient à l’aiguille, tandis que quelques hommes, attablés dans le cabaret de la mère Catherine, buvaient en fumant. Mais bien que l’on remarquât parmi eux le chantre Grégoire et le maître d’école, Jean Millot, celui-ci le plus causeur, celui-là le plus bavard de la paroisse, tous gardaient le silence depuis quelque temps, comme si la chaleur du jour leur eût ôté jusqu’à la force de penser et jusqu’au désir de parler. A la vérité, les sujets de penser manquaient depuis quelque temps à Saint-Adrien. Rien de mémorable ne s’y était passé depuis deux mois ; pas une mort, pas un mariage, pas un baptême, pas même un mari qui eût battu sa femme à la connaissance des voisins. Il y avait disette absolue d’événements, et il fallait se résigner à vivre sur des faits usés que la curiosité avait déjà retournés dans tous les sens.

On se taisait donc depuis quelque temps, lorsque Richard le perruquier entra. Richard était la gazette vivante de l’endroit. Grâce à lui, les nouvelles se transmettaient en un instant d’un bout de la paroisse à l’autre, et Dieu sait quelles transformations elles subissaient pendant ce voyage ! L’arrivée de Richard fut une bonne fortune pour les buveurs.

- Eh bien, lui demanda le chantre, quoi de neuf aujourd’hui ?

Mais la chaleur avait ôté au perruquier lui-même sa loquacité. Il répondit qu’il ne savait rien, et se fit servir un pot de cidre près de la porte. Jacques le charron, petit bossu malin et taquin, haussa les épaules et secoua la tête.

- Je ne m’étonne plus, dit-il, que la canicule ait desséché mon puits ; elle a fait bien plus si elle a tari la parole dans le gosier de Richard. 
- Veux-tu que je raconte l’histoire d’un bossu que sa femme a fait coucher sans souper le mardi-gras ? répliqua celui-ci. 
- Raconte plutôt celle d’un perruquier que l’adjoint du maire a mis à la porte en lui laissant la mesure de sa semelle quelque part. 
- Allons, allons, s’écria le maître d’école en s’entremettant, allez-vous vous dire des injures à propos de la canicule ?… N’avons-nous pas tous nos défauts et nos infirmités ?… 
- C’est vrai, reprit le perruquier ; mais nous les portons entre les deux épaules… comme certain ornement d’une de mes connaissances… ce qui fait que nous ne les remarquons jamais. 
- Ce que vous exprimez là, Richard, est très philosophique. Esope a écrit quelque chose de semblable. Il a dit, je crois, que tout le mal de la terre était renfermé dans les deux poches d’une besace ; la poche de devant qui frappe nos yeux renferme les vices des autres ; celle de derrière nos propres vices. 
- D’où il faut conclure, ajouta le malin perruquier, que plus la poche de derrière est grosse, plus nous sommes vicieux. Que pensez-vous de cela, maître Jacques ?

Jacques, qui feignait de causer avec un autre buveur, ne répondit rien, mais il lança à Richard et au maître d’école un regard haineux ; il était surtout irrité contre ce dernier, qui, en voulant arrêter la querelle, avait fourni à son adversaire un thème de plaisanterie facile sur sa difformité. Après un instant de silence, il se leva et alla se placer à la porte du cabaret ; Richard venait de demander un second pot de cidre.

- Vous n’êtes pas enragé au moins, dit le maître d’école en riant, car vous buvez de bon coeur ! 
- Ca pourrait bien lui arriver un des ces jours, observa aigrement le bossu ; car M. le maire et ceux qui le conseillent ne s’inquiètent guère d’empêcher un malheur : les chiens courent partout dans la commune comme si nous étions au moins de décembre. 
- Au fait, reprit le perruquier, qui saisissait toujours avec empressement l’occasion d’appuyer une critique, ça n’est pas prudent ; et vous monsieur Millot, qui êtes secrétaire de la mairie, vous auriez dû en parler à ces messieurs. 
- Nous y avons bien pensé ; mais que faire ? 
- Ordonner que les chiens ne sortent que muselés. 
- Empoisonner ceux que l’on rencontre par les chemins. 
- Recommander au garde-champêtre de tuer ceux qui ne sont point à l’attache.

Tous ces moyens avaient été proposés en même temps par le forgeron, le chantre et le perruquier.

- Eh ! messieurs, reprit le maître d’école, vous oubliez que les chiens de la paroisse sont utiles ; si on les musèle, si on les empêche de se montrer dans les chemins, et si on les tient à l’attache, qui aidera à reconduire les troupeaux ? 
- Parbleu, que les bergers se passent de chiens ! 
- Vous êtes forgeron, Jacques, répondit M. Millot en souriant. 
- Et bien, à la bonne heure ; il vaut mieux que nous soyons exposés à être mordus et à enrager !… Merci !… C’est bien la peine de nommer au maire des adjoints et un conseil municipal pour protéger les chiens de berger… 
- Eh tenez, ajouta Jacques en montrant à une assez grande distance un chien qui descendait vers le village en courant ; une supposition que ce roquet fût enragé, sait-on tout ce qu’il pourrait arriver de malheurs à Saint-Adrien ?

Un enfant qui s’était approché de la porte de l’auberge pour écouter la discussion, entendit ces dernières paroles, et courut, quelques maisons plus loin, vers sa mère qui causait avec d’autre femmes.

- Voyez-vous, s’écria-t-il, le chien qui vient là-bas au bout du village, le forgeron a dit que peut-être il était enragé. 
- Seigneur Dieu ! est-il possible ?

Toutes les femmes se séparèrent, et regagnèrent en courant leurs maisons.

- Qu’y a-t-il ? demandèrent les voisins. 
- Un chien enragé !

Ce cri, un chien enragé ! répété de proche en proche, arriva en un instant au bout du village ; les mères firent rentrer leurs enfants, toutes les portes se fermèrent, quelques hommes qui travaillaient à une carrière voisine furent appelés, et arrivèrent armés de pioches, de leviers et de pierres. Ils rencontrèrent le chien qui avait déjà traversé le village et était sur le point d’en ressortir ; mais effrayé en les voyant, il rebroussa chemin. Il allait passer devant l’auberge de Catherine, lorsqu’avertis par les clameurs, le chantre, le perruquier et le forgeron sortirent :

- Au chien enragé !… Tuez, tuez ! hurlèrent ceux qui le poursuivaient. 
- Qu’avais-je dit ? s’écria Jacques en saisissant un caillou ; l’administration veut notre mort à tous… Frappez, frappez ! s’il en réchappe nous sommes perdus !

rge dans LEGENDES-SUPERSTITIONSDans ce moment le chien arrivait à la porte du cabaret ; une grêle de pierres lui barra le passage ; il voulut se retourner, mais les carriers le reçurent sous leurs pioches et l’achevèrent. Tout cela s’était fait en quelques secondes, si bien que lorsque le maître d’école arriva au milieu de la mêlée, le pauvre animal venait de rendre le dernier soupir.

- Mon Dieu ! dit-il en l’apercevant, c’est Finot, le chien de la veuve Cormon ; êtes-vous bien sûrs, mes amis, qu’il fût enragé ?… 
- En voilà de l’incrédulité à la saint Thomas, dit le bossu ; est-ce que vous n’avez pas entendu tout le village crier après lui tout à l’heure ? 
- Avec ça qu’il fait une chaleur à enrager tout le monde, fit observer un carrier. Holà ! hé ! la mère Catherine, donnez ici un pot de cidre. 
- Et puis voyez comme l’écume lui sort de la gueule. 
- Et la langue donc !… Bien sûr que si on ne l’eût pas tué, il eût ravagé le pays. 
- Heureusement qu’on veille un peu plus au grain que l’administration, dit Jacques en avalant un verre de cidre ; pour ma part je puis me vanter d’avoir donné son compte au roquet. 
- Laissez donc, dit le chantre ; j’ai vu ma pierre l’attraper à la tête ; c’est alors qu’il a tourné sur lui-même comme un sabot. 
- Sont-ils encore bons enfants ceux-là avec leurs pierres ! s’écria un carrier en riant ; ça l’aurait peut-être empêché de filer son noeud, si nous n’avions pas été là ? Regardez ma pioche plutôt ; elle est pleine de sang.

La discussion allait s’animer sur la question de savoir qui avait pris le plus de part à cette triste exécution, lorsqu’une vieille femme arriva en écartant tout le monde :

- Finot ! dit-elle ; qu’avez-vous fait de Finot ?…

Et apercevant le chien immobile et sanglant, elle jeta un cri : 
- Vous l’avez tué… Mais depuis quand a-t-on le droit de tuer le chien de quelqu’un ?… Qui a fait cela ?

Tout le monde gardait le silence.

- Hé bien… vous ne voulez pas répondre, s’écria la vieille femme, qui flottait entre la douleur et la colère… C’est bien brave d’avoir massacré le chien d’une pauvre veuve !… Vous n’auriez pas fait cela quand j’avais mon fils, lâches que vous êtes… il vous aurait tous mangés jusqu’au dernier… Ah ! les méchants, de tuer un pauvre chien qui ne leur faisait aucun mal !

La vieille femme se mit à pleurer.

- Pardon, mère Cormon, lui dit le maître d’école doucement, mais on a dit que Finot était enragé. 
- Enragé !… Il y a un quart d’heure à peine qu’il dormait tranquille à ma porte. De méchants enfants sont venus le tourmenter ; je n’ai pu les empêcher… Je suis seule, moi, et on peut me faire ce que l’on veut… Finot s’est enfin échappé ; je venais pour le chercher, et ce n’est qu’en voyant de loin beaucoup de monde rassemblé ici que j’ai deviné quelque malheur…

Il y eut, après cette explication, un moment de silence, pendant lequel tous les spectateurs se regardèrent avec embarras.

- Aussi, c’est la faute des carriers, dit le bossu ; ils sont arrivés en poursuivant Finot et criant au chien enragé ! 
- C’est bien à toi de parler ; tu lui as porté le premier coup. 
- Ce n’est pas vrai ; c’est le chantre. 
- Du tout ; c’est celui-là avec sa pioche.

La même querelle qui avait eu lieu quelques instants auparavant allait recommencer, mais cette fois pour savoir qui n’avait pas tué le chien de la veuve ; celle-ci l’interrompit brusquement ; 
- Vous avez tous fait le coup, dit-elle, et je vous déteste tous ; je ne puis me venger, car je suis une pauvre femme sans parents et sans amis ; mais je prierai Dieu qu’il vous punisse.

Quand la veuve fut partie, il y eut quelques instants de confusion ; tout le monde parlait ensemble, et chacun cherchait à se justifier de la part qu’il avait eue dans la mort de Finot. On remonta à la cause de l’accident, et l’on finit par savoir comment la supposition exprimée par le forgeron avait été transformée en passant de bouche en bouche, et était devenue réalité. Quand tout eut été éclairci, le maître d’école secoua la tête : 

- Ceci est une grande leçon, mes amis, dit-il ; vous n’avez tué qu’un chien aujourd’hui ; mais êtes-vous sûrs de n’avoir jamais tué un de vos semblables de la même manière ? Cette pauvre femme qui était là tout à l’heure avait autrefois un fils qui la rendait heureuse, et qui s’était mis en service pour pouvoir la mieux secourir. Un vol fut commis chez son maître, et quelqu’un eut l’imprudence de dire : – Si l’on allait soupçonner Pierre ! Un autre, qui avait mal entendu, répéta qu’on soupçonnait Pierre ; puis un troisième, que c’était Pierre le voleur ; si bien qu’il fut chassé honteusement de chez son maître. Chacun alors s’éloigna de lui ; on refusa de l’employer, et le pauvre garçon, dégoûté d’une probité qui ne lui avait servi à rien, et ne pouvant plus vivre, n’eut d’autre ressource que de faire réellement ce dont on l’avait d’abord accusé sans raison. Il y a quelques mois qu’il est mort en prison. Ces exemples devraient nous rendre prudents et moins prompts dans nos jugements. La vérité, en passant par plusieurs bouches, finit par devenir mensonge. Ne croyons point le mal sans preuve, de peur de nous associer à une injustice. Il ne suffit pas pour tuer un chien d’avoir entendu crier qu’il était enragé !

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Légende de la chèvre Noire

Posté par francesca7 le 29 juin 2013

 

La chèvre étant, de tous les animaux, celui que préfèrent les divinités de la terre féconde et des profondeurs infernales dans les plus anciennes conceptions de la mythologie grecque,  et cette idée perdurant à l’époque gallo-romaine ainsi qu’en témoignent les nombreux sarcophages gallo-romains sur lesquels figure l’animal, faut-il y voir une explication à la légende relatant l’apparition d’une chèvre noire lorsqu’une ancienne croix fut mutilée dans un cimetière de la Drôme menacé par l’installation d’une gravière ?

Le Zeus primitif, plus d’une fois symbolisé par des haches en pierre, fut le Dieu des cavernes et fut élevé dans un antre du massif crétois de l’Ida, au coeur de cette montagne qu’Hésiode appelait la Montagne aux Chèvres. Zeus passait pour avoir été nourri par la chèvre Amalthée, dans l’antre de Psychro, situé dans le mont Lassithi, au sud de la ville crétoise de Lyktos. Ce sanctuaire, où l’on a retrouvé de nombreux ossements de chèvres, était beaucoup plus ancien que celui de l’Ida et paraissait avoir été fréquenté surtout aux XIIe et XIe siècles avant notre ère

Les idées romaines à ce sujet sont encore plus significatives, puisque la chèvre apparaît sur un très grand nombre de sarcophages. Pour ne citer que la Gaule seule, le recueil d’Espérandieu indique à Narbonne un tombeau sur lequel figurent des chèvres ; dans la région de Tarbes, un fragment de stèle avec des chèvres en train de brouter ; à Saint-Cricq, près d’Auch, un sarcophage où deux chèvres s’attaquent à coups de cornes. A Saint-Médard-d’Eyran, deux sarcophages représentent de nombreuses chèvres, isolées ou groupées, en même temps que les divinités chtoniennes (du mot grec signifiant la terre), allongées par terre et tenant à la main des cornes d’abondance. Si l’on ajoute ces innombrables bas-reliefs, où le Mercure gallo-romain est accompagné d’une chèvre, sans doute parce qu’il remplit ici le rôle d’une divinité psychopompe, l’on est obligé de reconnaître que la chèvre a pris, dans l’antiquité polythéiste, une grande importance dans les conceptions funéraires et infernales.

En outre, les dieux infernaux étant également les dispensateurs des richesses, il n’est dès lors pas étonnant : 1° que les cavernes, les puits funéraires et les tombeaux n’aient eu leurs chèvres, gardiennes ou symboles des trésors que renferment la terre et le monde infernal ; 2° que ces animaux, au service ou en rapport avec les dieux de la richesse, aient été représentés, dans l’imagination des peuples, comme étant en or ou en tout autre métal précieux.

En 1917, Anfos Martin, inspecteur de l’enseignement primaire et directeur de la revue Le Bassin du Rhône, rapporte une légende recueillie à l’occasion d’un de ses passages annuels aux abords du cimetière Saint-Paulet, situé à droite du chemin allant de Souspierre à Sallettes, dans la Drôme, et plus précisément entre la route montant à Eyzahut et le ruisseau le Vermenon – sur le terrain enregistré sous le n°117 du plan cadastral de Souspierre, section de Saint-Paulet, quartier de la Blanche. Il est si ancien que le plan cadastral et les matrices qui l’accompagnent n’en font pas mention, le terrain qu’il occupe n’étant au demeurant pas propriété communale.

L’inspecteur explique que ce cimetière est en passe d’être ruiné depuis qu’on vient y extraire du gravier pour les chemins. La coupe de terrain de la gravière montre, entre la couche de terre arable et le gravier que l’on extrait, une rangée de tombes ouvertes par où sortent des crânes, des tibias et divers ossements. Ces tombes sont constituées sur les côtés par de larges pierres plates posées de champ, les unes à la suite des autres, et, à la partie supérieure, de pierres semblables disposées de la même façon, mais posées à plat.

Dans la terre provenant de la couche arable, on trouve, avec les débris d’ossements, de petits vases en poterie bleutée. Le piédestal assez original d’une ancienne croix dont le bras horizontal manque, occupe l’angle du chemin de Salettes et de la nouvelle route d Eyzahut. Depuis neuf ans, je passe chaque année en cet endroit, et je m’y arrête dans l’intention de voir s’il n’y a rien à glaner pour l’histoire du pays, ajoute notre Anfos Martin. Je n’y ai encore recueilli jusqu’ici qu’une légende. Cette légende est d’autant plus intéressante que les fermiers des environs la tiennent pour un fait véritable.

En voyant la vieille croix mutilée, je demandai, il y a quatre ans, au propriétaire actuel du terrain, M. Chavagnac, qui habite dans une ferme à côté, s’il connaissait l’auteur de cette mutilation et de la mutilation d’ailleurs de toutes les croix des environs. Il me répondit qu’il ne le connaissait pas. Je le questionnai alors, et c’est là que je voulais en venir, sur l’ancienneté de la croix et sur le cimetière. Nous causâmes longuement. Je lui fis remarquer combien il était attristant, pour un homme qui avait un peu de cœur, de voir profaner un cimetière, de voir des squelettes humains foulés aux pieds et broyés par les roues des tombereaux ; je gagnai sa confiance et il me raconta ce qui suit.

« Mon père, lorsqu’il acheta, peu après la guerre de 1870, la propriété que je possède, trouva la vieille croix complètement démolie. Il la releva avec le concours des fermiers voisins et cela, à la suite de l’apparition mystérieuse, la nuit, sur le cimetière, d’une chèvre noire, qui sautait, bondissait, lançait des coups de cornes terribles dans l’air, puis disparaissait subitement, lorsqu’on voulait s’en approcher. » Cette Chèvre qui lui était apparue plusieurs fois ainsi qu’à d’autres personnes, ne se montra plus dans le cimetière dès que la croix en eut été relevée.

Mais… « Ah ! Monsieur quelle affaire ! Depuis que cette croix a été mutilée, la chèvre est revenue. Je l’ai vue, il y a peu de temps encore, une nuit de clair de lune, en rentrant un peu tard de la foire de La Bégude, où j’étais allé vendre des bestiaux. Elle était au-dessus des tombes et regardait dans la gravière. Tout à coup elle se retourna, tournoya dans les touffes de buis, se cabra et fonça tête basse dans la nuit. Je hâtai le pas pour être, au plus tôt, en sécurité, au milieu de ma famille. »

Ce récit d’un paysan que je jugeai superstitieux, poltron et sujet à des hallucinations après avoir bu, peut-être, plus que de coutume les jours de foire, aurait certainement disparu à mon esprit, si la lecture de l’article de notre collègue M. Guénin, de Brest, sur « La Chèvre en Préhistoire » ne me l’avait rappelé, poursuit Anfos Martin. Pensant que la chèvre du cimetière de Saint-Paulet pouvait bien être celle qui accompagne, sur les bas-reliefs, le Mercure gallo-romain, ou bien une de celles qui sont représentées sur les sarcophages de la Narbonnaise, et certainement une des chèvres légendaires qui peuplent les cimetières gallo-romains, j’ai profité, aujourd’hui, de mon passage annuel à Salettes pour faire une enquête sur ses apparitions.

Chèvre noire

Chèvre noire

Le secrétaire de mairie, M. Brès, qui s’est mis aimablement à ma disposition pour l’examen du cadastre, n’en avait jamais entendu parler ; mais il s’est rappelé, qu’il y a environ quatre ans, époque qui correspond a mon entretien avec M. Chavagnac, les gens de Souspierre et des environs furent bien surpris de voir, un beau jour, appendu à la vieille croix, un magnifique pain au-dessous duquel avait été placés quelques sous, cinq, dit-il, en menue monnaie. Ce pain et ces sous restèrent plus de trois semaines sur la croix. On ne sut jamais qui les avait mis. M. Brès pense maintenant qu’il y a un rapport entre ce fait et celui de l’apparition de la chèvre à cette époque. A son avis le pain et les sous étaient une offrande pour apaiser la chèvre irritée par la profanation du cimetière, et dont l’apparition était rendue possible par la mutilation de la croix.

Cette offrande, par sa nature, semble d’ailleurs bien être elle-même la survivance d’une coutume gallo-romaine. Le propriétaire de la ferme qui est un peu avant d’arriver au vieux cimetière, M. Armand, un homme de 73 ans, qui a tout son bon sens m’a déclaré qu’il n’avait jamais aperçu la chèvre, mais que son voisin, M. Thomas qui demeurait dans une ferme au dessus de la sienne et dont les trois enfants vivent encore, avait vu dans le cimetière, par une belle nuit étoilée, trois ou quatre chèvres qui se poursuivaient et se battaient, qu’il avait voulu s’en approcher, mais qu’elles avaient disparu tout aussitôt.

M. Armand était parmi ceux qui, vers 1873, relevèrent la vieille croix du cimetière ; il ne se permet pas de douter du dire de ses voisins, Thomas et Chavagnac. Questionné sur le pain et les sous qui se trouvaient sur la croix il y a environ quatre ans, M. Armand, assez embarrassé, m’a dit à peu près textuellement : « Ah ! Monsieur, vous savez, c’est là un vieil usage. Des gens qui avaient ou qui redoutaient un malheur dans leur maison, ont placé là ce pain et ces quelques sous pour que quelqu’un, en les emportant, emportât aussi avec lui le malheur ». Cette explication de M. Armand n’est pas en contradiction avec celle de M. Brès ; elle paraît au contraire la confirmer. Quoi qu’il en soit, j’ai été bien intéressé par mon enquête dont les résultats montrent, une fois de plus, combien, pour tout ce qui touche surtout au culte des morts, le passé, malgré les apparences, est encore vivant parmi nous.

Marcel Baudouin, membre de la Société préhistorique française, explique à la suite de ce témoignage d’Anfos Martin que selon lui, l’origine de toutes ces affaires de chèvre est relative au signe du Zodiaque, bien connu, qui est le Capricorne. Celui-ci était au solstice d’hiver, quand, 1500 ans avant J.-C, le Bélier était à l’équinoxe de printemps et fut lui-même à l’équinoxe d’automne au Néolithique supérieur (8000 ans av. J.-C.). Or qui dit équinoxe d’automne, ajoute Baudouin, dit – Flammarion l’a reconnu il y a longtemps – Fête de la Toussaint, Fête des Sépultures, Fête des Morts ! D’où l’histoire des chèvres dans les cimetières… Et de conclure : on a une preuve matérielle : « Les Représentations de Mercure [le Dieu-Soleil de l’équinoxe], qui, pour le printemps, est accompagné du Bélier et du Coq, et qui, pour l’automne, est accompagné de la Chèvre, comme vient de le redire M. Anfos Martin.

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Allumer la chandelle à quatre cornes

Posté par francesca7 le 29 juin 2013

  

       Allumer la chandelle à quatre cornes dans EXPRESSION FRANCAISE chantellle

 

Vieille expression proverbiale dont on se sert encore quelquefois en certaines provinces et même à Paris pour marquer le contentement d’un père et d’une mère qui marient la plus jeune de leurs filles, après avoir marié toutes les autres

Elle rappelle la coutume anciennement observée, en pareil cas, de faire une espèce d’illumination de joie en allumant toutes les mèches d’une grande lampe de famille qui avait ordinairement quatre cornes ou quatre becs.

Cette coutume était un reste des antiques formalités du mariage où l’on employait le feu comme élément symbolique. Le recueil manuscrit des anciens Statuts de Marseille (Statuta Massiliensia, an. 1274), nous apprend que le jour des noces on avait soin d’entretenir des luminaires dans l’intérieur des maisons. On peut voir sur ce sujet l’Histoire de Marseille, par Fabre (II, 204).

Il y a une remarque grammaticale à faire sur le motchandelle, qui pourrait paraître improprement introduit dans l’expression que nous venons d’expliquer. C’est qu’autrefois chandelle était un terme générique désignant à la fois la substance qui éclairait et l’ustensile où cette substance était placée.

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Arriver comme marée en Carême

Posté par francesca7 le 29 juin 2013

 

Ces mots signifient qu’une chose vient d’arriver à propos, au moment où on le désirait

La marée est dite chair de carême. Selon le rite catholique, le poisson constituant le principal des aliments dans le temps du Carême, il est naturel que la marée soit impatiemment attendue par ceux qui observent ponctuellement les usages religieux de ce rite. On conçoit alors que cette locution proverbiale ait pu devenir, par ce fait, le synonyme d’une chose qui vient à propos.

 Arriver comme marée en Carême dans EXPRESSION FRANCAISE images-1On n’ignore pas qu’un retard survenu dans l’arrivée de la marée fut la cause de la mort d’un personnage célèbre dans l’art culinaire, le maître d’hôtel Vatel. « C’était, en 1671, au château de Chantilly. Il y avait un grand souper ; mais le rôti manqua sur quelques tables ; cela saisit Vatel qui dit à plusieurs reprises : Qu’il était perdu d’honneur et que la tête lui tournait, qu’il ne survivrait pas à cet affront. Car ce rôti qui avait manqué lui revenait toujours à l’esprit. Pour comble de malheur, c’est la marée qui n’arrive pas au moment voulu pour la servir. Vatel attend quelque temps : sa tête s’échauffant, il n’y tient plus, monte à sa chambre et, fou de désespoir, se passe une épée à plusieurs reprises au travers du corps ; la mort s’en suivit naturellement.

« Cependant la marée arrive de tous côtés : on cherche Vatel pour la lui annoncer : on court à sa chambre, on frappe ; ne recevant pas de réponse, on enfonce la porte et on le trouve noyé dans son sang. Il n’y eut qu’une voix pour plaindre le malheureux maître d’hôtel ; on le loua même, mais on blâma son courage. »

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