• BONJOUR A TOUS ET

    bienvenue (2)

     CHEZ FRANCESCA 

  • UN FORUM discussion

    http://devantsoi.forumgratuit.org/

    ............ ICI ............
    http://devantsoi.forumgratuit.org/

  • téléchargement (4)

  • Ma PAGE FACEBOOK

    facebook image-inde

    https://www.
    facebook.com/francoise.salaun.750

  • DECOUVERTES !

    petit 7

  • BELLE VISITE A VOUS

    aniv1

    PETITS COINS DE PATRIMOINE QUI SERONT MIS EN LUMIERE AU DETOUR DE NOTRE REGION DE FRANCE...

  • Cathédrale St-Etienne-Auxerre

    St-Etienne Cathédral, Auxerre

    « La restauration est une opération qui doit garder un caractère exceptionnel. Elle a pour but de conserver et de révéler les valeurs esthétiques et historiques du monument et se fonde sur le respect de la substance ancienne et de documents authentiques. Elle s’arrête là où commence l’hypothèse, sur le plan des reconstitutions conjecturales, tout travail de complément reconnu indispensable pour raisons esthétiques ou techniques relève de la composition architecturale et portera la marque de notre temps. » citation Charte de Venise, art. 9, ICOMOS, 196.

  • M

    JE SUIS ORIGINAIRE MOI-MEME DE LA BOURGOGNE....

  • FRANCE EN IMAGES

    G

    « Un monument restauré traduit les connaissances, les ambitions, les goûts, non seulement du maître d’oeuvre mais aussi du maître d’ouvrage : c’est le vrai révélateur de l’appréhension des édifices par une génération donnée, qui leur permet de reconnaître pour sien un édifice centenaire. » citation de Françoise Bercé.

  • amis

  • Méta

  • amis

  • Architecture Française

    5

  • Artisanat Français

    1

  • A

  • amour-coeur-00040

  • montagne

    Tout devient patrimoine : l'architecture, les villes, le paysage, les bâtiments industriels, les équilibres écologiques, le code génétique.

  • 180px-Hlézard1

  • Patrimoine Français

    3

    Citation sur la France.
    !!!!
    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

  • a bientot

  • Accueil
  • > Archives pour le Dimanche 16 juin 2013

Exposition Jeu de Paume

Posté par francesca7 le 16 juin 2013

Photographie: le gouvernement demande au Jeu de Paume de se distinguer d’une exposition polémique

Le ministère de la Culture a demandé vendredi au musée parisien du Jeu de Paume de « compléter l’information » des visiteurs et de se « distinguer » de l’exposition polémique de la photographe palestinienne Ahlam Shibli, montrant notamment comment les familles d’auteurs d’attentats-suicide en Israël entretiennent la mémoire de leurs disparus

Exposition Jeu de Paume dans HUMEUR DES ANCETRES paume

Pour éviter toute confusion et toute caricature, le ministère de la Culture et de la Communication a demandé au Jeu de Paume de compléter l’information donnée aux visiteurs pour d’une part clarifier et mieux expliquer le propos de l’artiste et d’autre part distinguer la proposition de l’artiste de ce qu’exprime l’institution », a annoncé le ministère dans un communiqué.

Intitulée « Foyer fantôme », cette rétrospective organisée par le Jeu de Paume depuis le 28 mai comprend notamment une série récente intitulée « Death » qui « montre les efforts de la société palestinienne pour préserver la présence de ceux qui ont perdu la vie en combattant l’attaquant », selon le dossier de presse de l’institution culturelle.

Le président du Crif (Conseil représentatif des organisations juives), Roger Cukierman, avait écrit le 5 juin à la ministre de la Culture Aurélie Filippetti pour lui demander d’intervenir, jugeant « particulièrement regrettable et inacceptable qu’en plein Paris, cette série fasse ainsi l’apologie du terrorisme ».

point dans HUMEUR DES ANCETRES

Le ministère admet vendredi que cette exposition « suscite de nombreuses réactions compréhensibles » et que la « neutralité revendiquée » de l’artiste « peut, en elle-même choquer et donner lieu à de mauvaises interprétations puisqu’elle n’explique pas le contexte des photographies qui n’est pas seulement celui de la perte mais qui est aussi celui du terrorisme ».

Mais le ministère souligne aussi que « cette exposition s’inscrit dans la programmation de l’institution qui promeut la diversité des expressions artistiques autour de l’image sous toutes leurs formes » et qu’il « n’intervient pas dans la programmation des institutions culturelles, dont la responsabilité revient à ses dirigeants » au nom de « la liberté attachée à l’expression artistique ».

De son côté Le Jeu de Paume a déjà « réfuté fermement les accusations d’apologie du terrorisme ou de complaisance à l’égard de celui-ci ».

L’exposition qui se tient jusqu’au 1er septembre, a déjà été présentée au MACBA de Barcelone et ira ensuite à la Fondation Serralves de Porto, également coproducteurs.

Source : la presse « Le Point »

 

Publié dans HUMEUR DES ANCETRES | Pas de Commentaire »

La femme à barbe Clémentine Delait

Posté par francesca7 le 16 juin 2013

19 avril 1939. La femme à barbe Clémentine Delait, mascotte des poilus, meurt d’une crise cardiaque.

La femme à barbe Clémentine Delait   dans HUMEUR DES ANCETRES femme-a-barbe1

Quand Barnum lui fait un pont d’or pour l’engager dans son cirque, elle refuse pour rester soigner son mari malade. La sainte femme !

Clémentine Delait est barbue et fière de l’être. À la fin de sa vie, elle exige qu’on inscrive sur sa pierre tombale : « Clémentine Delait, née Clatteaux, la femme à barbe ». Le jour d’exaucer son voeu arrive le 19 avril 1939, quand la célèbre femme à barbe de Thaon-les-Vosges meurt d’une crise cardiaque à 74 ans. Sans doute qu’elle est alors montée au ciel pour tenir la promesse faite dans son autobiographie, publiée quelques années auparavant. « Ma dernière exhibition sera devant saint Pierre. En riant, je me rappellerai mes multiples aventures. Et peut-être, songeant à ma dernière demeure, je me réjouirai du bon tour que je jouerai à saint Pierre, quand, me présentant à lui, je lui dirai : Mon vieux saint Pierre, je parie cinq cents francs qu’il n’y a pas une barbe aussi belle que la mienne dans ton paradis ! »

Un duvet prometteur

Bien que n’ayant aucun ancêtre portugais, la jeune Clémentine assiste dès sa puberté au développement d’une exceptionnelle pilosité sans qu’elle en prenne ombrage. « Je peux vous assurer qu’à dix-huit ans ma lèvre supérieure s’agrémentait déjà d’un duvet prometteur qui soulignait agréablement mon teint de brune. » Ah ! La coquette ! Elle refuse la proposition de NRJ12 d’intégrer Les anges de la téléréalité, le programme la rase trop… Devenue femme, elle parvient à séduire un certain Joseph Delait, boulanger à Thaon-les-Vosges, qui l’épouse. Brave homme. Mais il faut avouer qu’à cette époque, le poil n’était pas encore devenu l’ennemi n° 1 des femmes. La culture du ticket de métro ou du maillot brésilien n’a pas encore envahi les salles de bains. Quelques poils au menton ou une jungle épaisse à un endroit que la décence interdit de nommer n’effarouchent pas ces messieurs. 

C’est vrai que dans le cas de Clémentine, ce n’est pas quelques poils au menton, mais une forêt d’une vigueur peu commune chez une honnête femme. Aussi prend-elle soin de se rendre régulièrement chez le barbier du village, en rasant bien évidemment les murs. La forte pilosité n’est pas le seul trait masculin qui l’honore, elle possède également une forte carrure, parle fort et jure comme un charretier. Parfois, on l’arrête dans la rue pour lui demander un autographe, la confondant avec Sébastien Chabal… Inutile de préciser qu’elle porte la culotte à la maison, d’autant que son époux, perclus de rhumatismes, renonce rapidement au fournil. Le couple vend donc la boulangerie pour acquérir un café, moins pénible à tenir. Attention, quand un client éméché fait du grabuge, c’est elle qui se charge de le vider. Ne pouvant avoir d’enfant, le couple adopte une petite fille. 

Madame, vous avez plus de barbe que moi

Et cette barbe, alors ? Voilà, voilà, nous y arrivons. Lors de la Pentecôte 1901, Clémentine et son époux prennent une journée de congé pour visiter la foire de Nancy. Lui trottine derrière son bonhomme de femme quand soudain elle s’arrête devant une baraque de foire. Un panneau invite à entrer pour admirer la femme à barbe. Intriguée, Clémentine entraîne son époux à l’intérieur où ils découvrent une maigre femme avec, effectivement, du poil au menton. Cette dernière observe les deux arrivants, fixe Clémentine droit dans le menton, puis se penche vers elle : « Madame, vous avez plus de barbe que moi ! » La cafetière n’est pas peu flattée du compliment d’une professionnelle. Le lendemain, en servant ses habitués, elle ne peut s’empêcher de narrer l’anecdote. Et de jeter aux ricaneurs : « Bande de cons, si je me laissais pousser la barbe, vous verriez ce que c’est qu’une vraie barbe. »

Dans les bars, il y a toujours un poivrot plus malin que les autres. Ce jour-là, c’est un certain Oscar, qui la met au défi de laisser pousser sa barbe pour 500 francs. Pari tenu. Quelques semaines plus tard, une épaisse barbe frisée orne le menton de Clémentine. Depuis ce jour, elle ne la quitte plus, et son bar ne désemplit plus. On vient de loin admirer cette étonnante pilosité. Du moment que le tiroir-caisse se remplit, cette curiosité ne la gêne absolument pas. Au contraire, même ! Elle rebaptise son établissement « café de la Femme à barbe ». Quant au mari, il n’a apparemment pas voix au chapitre. Il ferme sa gueule et ravale sa barbe. Clémentine est une vraie femme d’affaires, elle édite une quarantaine de cartes postales qui la montrent dans des scénettes : en train de poser dans une cage aux lions, de promener son chien, ou encore en tenue masculine. Leur vente lui rapporte une petite fortune.

Elle salue le prince de Galles !

Survient alors la Première Guerre mondiale. Naturellement, elle devient la mascotte des poilus. Au lendemain de l’armistice, la santé de son mari se dégradant encore, elle abandonne son café pour tenir une mercerie à Plombières, où Joseph peut soigner ses rhumatismes. C’est là que Barnum vient la trouver pour lui offrir une fortune si elle accepte de s’exhiber dans son cirque : 2 000 francs par semaine. Mais cette femme admirable préfère rester près de son mari malade. Ce qui ne l’empêche pas pour autant de faire quelques extras en allant saluer des personnalités qui la demandent, comme le prince de Galles à Londres ou encore le Chah de Perse à Vittel.

Devenue veuve à 63 ans, elle peut enfin donner libre cours à sa carrière de femme à barbe. Elle retourne à Thaon-les-Vosges pour ouvrir un bar où elle va jusqu’à organiser de modestes spectacles la mettant en scène avec sa fille adoptive et un perroquet. Avant de s’éteindre à 74 ans, victime d’une crise cardiaque. Comme un homme !

REGARDEZ un montage photo de la femme à barbe : Image de prévisualisation YouTube

 

Publié dans HUMEUR DES ANCETRES | Pas de Commentaire »

Chiffonnier aux alentours des grandes villes

Posté par francesca7 le 16 juin 2013


Chiffonnier : une activité menacée
dès la fin du XIXe siècle

 

Chiffonnier aux alentours des grandes villes dans ARTISANAT FRANCAIS chifonniers

En 1899, cependant que 30 000 chiffonniers vivent de la libre collecte des chiffons et autres vieux papiers, bouchons, clous ou même cheveux, classant cette activité comme la septième parmi la liste de nos industries d’exportation, un journaliste de La Joie de la maison nous apprend que le conseil municipal de Paris envisage de les évincer au profit exclusif d’entrepreneurs qui, moyennant finances, se verront accorder le droit de récupérer l’ensemble des détritus pouvant être recyclés

Si invraisemblable que cela puisse paraître, on trouve par an sur le pavé de Paris trente-six millions cinq cent mille francs. Trente-six millions, voilà, n’est-ce pas ? une somme qui tiendrait difficilement sous le pas d’un cheval, écrit notre journaliste. C’est le chiffre néanmoins absolument exact de ce qui se ramasse en fait de détritus et de chiffons dans la capitale de la France. Autrement dit, les tas déposés devant les maisons représentent cent mille francs chaque matin.

Cette fructueuse récolte qui fait vivre tout un monde (ils sont trente mille, les chiffonniers) est sérieusement menacée par le conseil municipal de Paris qui étudie en ce moment un projet tendant ni plus ni moins à la disparition totale du chiffonnier. Il serait question, si le système proposé est admis, de ne plus laisser au premier venu le droit de chercher dans les ordures ménagères ce qui peut être traité et transformé, mais de concéder, moyennant finances bien entendu, à des entrepreneurs l’autorisation d’enlever toutes les ordures dans des voitures hermétiquement closes. Ces voitures transporteraient les détritus dans des usines où des machines spéciales broieraient les matières ou bien les traiteraient à la vapeur d’eau.

Ce serait, en somme, la mécanique se substituant au travail individuel, d’après la loi économique qui régit notre état social et soumet à sa domination toutes les branches de l’activité humaine. La municipalité de Paris, qui se préoccupe de bien gérer les finances dont l’administration lui est confiée, trouvant un revenu sur terrain même de la voirie qui lui coûte si cher à entretenir, montre quelque velléité de mettre ce revenu à profit.

La seule préoccupation, et elle est telle que MM. les édiles hésitent à se prononcer, la seule préoccupation qui pourrait faire ajourner le projet à l’étude, c’est que trente mille travailleurs se trouveraient du coup sans gagne-pain et que l’on ne peut pas de gaieté de cœur priver de moyens d’existence une classe aussi intéressante que les chiffonniers.

Sur le chiffre de trente-six millions et demi par an, un tiers, soit douze millions, est constitué uniquement par des chiffons. Or la France exporte par an pour vingt-sept millions de chiffons. L’industrie en question est classée la septième parmi la liste des industries d’exportation que publie le ministère du Commerce. Cela peut paraître paradoxal, explique le journaliste, mais une des grandes raisons de l’exportation du chiffon, est la cherté du transport en France. Pour en donner une idée, un wagon de chiffons expédié de Paris à Angoulême où se trouvent des manufactures de papiers très importantes, coûte 235 francs pour dix mille kilogrammes, alors que la même quantité de chiffons ne coûte pour aller de Paris à New-York que 200 francs.

Il n’y a pas besoin d’autre explication pour justifier le mouvement qui pousse les négociants à envoyer leurs chiffons au dehors. L’Angleterre achète en majeure partie les belles toiles, les calicots neufs, tous ces morceaux que les chiffonniers ramassent à la porte des magasins de lingerie, des chemisiers, des ateliers de confections. L’Angleterre emploie cette sorte spéciale de chiffons à fabriquer ces papiers de luxe connus dans le commerce sous la dénomination de « papiers anglais » et qui, malgré les progrès de la chimie moderne, continuent à n’être faits que de pure toile, tandis que les papiers anglais bon marché, fabriqués ailleurs, n’en contiennent souvent pas un fil.

L’Allemagne emploie plutôt les sortes à bon marché destinées à des papiers de qualité inférieure, à des imitations de papier anglais. Détail curieux, le papier buvard se fabrique avec la cotonnade rouge soigneusement triée, parmi les lambeaux de toile et de calicot ; le papier violet foncé ou noir, papier de mercerie, qui sert à envelopper les aiguilles, est fait avec de la cotonnade noire. L’Angleterre a presque exclusivement le monopole de ce papier spécial ; aussi tout ce qui se ramasse de cotonnade noire parmi les balayures est expédié de l’autre côté du détroit.

Aux alentours des grandes villes maritimes, on recueille les cordages et les toiles des voiliers, qui après de nombreux parcours sur les océans, sont hors d’usage. Qui croirait que ces matières sont très recherchées et payées même très cher ? Car elles servent uniquement à la fabrication du papier à cigarettes.

Le chiffon n’entre pas seulement dans la composition de certains papiers. Le chiffon de laine sert à la fabrication des tissus. Quand il arrive dans l’usine où il va être utilisé, il est d’abord soigneusement lavé, puis il passe à travers des machines appelées effilocheuses, qui ont pour fonction de défiler la laine. Après cette opération, il est trempé dans un bain d’acide qui détruit totalement le coton et-ne laisse que la laine. Cette laine est ensuite cardée et forme le fil qui sera employé à la fabrication des tissus.

chifon dans ARTISANAT FRANCAIS

Pour les chiffons de laine comme pour les chiffons de toile, ce sont les neufs qui ont le plus de valeur. Voici quelques prix qui donnent une idée de la minutie avec laquelle ils doivent être triés : les rognures de flanelle valent 3 francs le kilo ; les rognures d’étoffes diverses recueillies chez les couturières valent 70 centimes le kilo ; enfin les rognures qui sortent de chez le tailleur valent 80 centimes. Si les rognures sont vieilles, elles varient de 180 francs les 100 kilos pour les blancs fins à 8 francs les 100 kilos pour les alpagas vieux.

Rien n’est plus intéressant que d’assister au classement de ces diverses matières chez le marchand de chiffons. Toutes les sortes sont réparties suivant leur destination en d’immenses casiers. On peut voir ainsi, à côté d’un casier où sont contenus dix mille kilos de pantalons de soldats, un autre casier qui renferme dix tonnes de chaussettes noires ou blanches. Le marchand de chiffons a des employés qui arrivent à classer les chiffons pour ainsi dire au toucher ; ces employés n’ont besoin d’ouvrir les yeux que parce qu’il faut grouper les chiffons par nuances. Mais l’on ne peut s’imaginer le nombre infini de sortes que l’on établit ainsi dans ces magasins. En moyenne le chiffon de laine se vend trente-cinq-francs les cent kilos, la moitié moins que le chiffon de papeterie.

Mais ce n’est pas seulement le chiffon qui est ainsi cueilli par le chiffonnier dans la rue. Le chiffonnier ramasse tout : les vieux papiers, qu’il revend aux fabricants de carton, les bouchons, les clous, le verre cassé, qui reviendra sur notre table sous forme de bouteille, les os de cuisine, qui servent à faire de la colle, du suif ou bien des brosses à dents. Il n’est pas jusqu’aux cheveux que nous jetons dans la boîte à ordures qui n’aient leur place marquée dans l’industrie : ne pleurez pas vos cheveux tombés, le chiffonnier les revend au coiffeur ; si vous devenez chauve, si la coquetterie vous pousse à cacher votre calvitie, vos anciens cheveux vous sont restitués sous forme de perruque.

Privat d’Anglemont, qui a beaucoup étudié les chiffonniers et qui les a aimés comme sont forcés de les aimer tous ceux qui approchent de ces pauvres gens, écrit encore notre chroniqueur, disait qu’en parcourant les statistiques des bagnes et des prisons on n’y voit pas figurer de chiffonniers. C’est vrai encore aujourd’hui, renchérit-il. N’est pas chiffonnier qui veut : il faut être muni d’une médaille que l’administration ne délivre pas au premier venu.

Le chiffonnier, en effet, est un homme qui, pour exercer son métier, a besoin de plus d’honnêteté que personne. Il est la providence des objets perdus. Il est la dernière autorité à qui l’on puisse s’adresser avant de recourir à saint Antoine, patron des objets perdus. Admettez que par inadvertance vous jetiez votre portefeuille, que votre femme jette ses bijoux ou encore votre bonne vos cuillers d’argent dans le seau à ordures. Le lendemain matin, il y a de grandes chances pour que le chiffonnier vienne vous les rapporter.

Aussi parmi les récompenses accordées par la préfecture de police pour actes de probité figurent bien souvent des chiffonniers. Sait-on ce que gagnent ces industriels ? Ils arrivent au plus à trois francs par jour, à Paris. Pauvre et honnête, tout le chiffonnier est là ; l’atmosphère de laideur dans laquelle il vit devrait, croirait-on, engendrer le mal ; elle est au contraire une école d’honnêteté.

JOINDRE LE FORUM / http://devantsoi.forumgratuit.org/

Publié dans ARTISANAT FRANCAIS | Pas de Commentaire »

Les Bouquinistes du 19ème siècle

Posté par francesca7 le 16 juin 2013

Bouquinistes parisiens menacés
d’exil pour laisser place aux omnibus

 Un forum : http://devantsoi.forumgratuit.org/

A la fin du XIXe siècle, cependant qu’il est question de l’exil, vers la rive droite, des célèbres bouquinistes de Paris, que l’on aimerait chasser de l’attirante rive gauche pour faire place aux omnibus à vapeur, Jules Claretie argue des mille et un trésors qui partiraient avec eux si le projet était mis à exécution, et leur rend un émouvant hommage

 

Les Bouquinistes du 19ème siècle dans ARTISANAT FRANCAIS bouquiniste

On va les exproprier, tous les vieux livres, écrit Claretie. Allez plus loin, les bouquinistes ! Portez vos boîtes sur la rive droite. La rive gauche appartiendra bientôt aux machines à vapeur et aux fiacres électriques. C’est alors que la dualité — je ne dis pas le duel — entre les deux Paris apparaît brusquement. Les bouquinistes déclarent que la rive droite c’est la mort même de leur industrie.

Pourquoi, par quel mystère les bouquineurs — ces abeilles de la promenade parisienne qui bouquinent comme on butinerait— feuillettent, tirent un livre de la boîte, l’ouvrent, le réintègrent entre les volumes, pourquoi ces lecteurs de hasard, qui donnent au livre oublié l’illusion de se sentir caressé encore par des doigts familiers, pourquoi ces acheteurs d’aventure s’arrêtent-ils sur les quais de la rive gauche et passent-ils, rapides et indifférents, devant les parapets de la rive droite ? Mystère !

Pourquoi les passants, les acheteurs vont-ils tous de tel côté d’une rue et négligent-ils l’autre ? Si bien que de ce côté c’est la richesse et de cet autre la faillite ? Il y a là un problème psychologique dont on pourrait, d’ailleurs, rechercher l’x…, dégager l’inconnu.

— Si l’on nous envoie de l’autre côté de l’eau, autant nous noyer tout de suite, répètent les bouquinistes. Nous sommes perdus !…

— Que dirait ce bon M. Marmier, s’il savait qu’on parle de balayer les vieux livres ! disait hier un des doyens des bouquinistes.

Xavier Marmier, qui, tout vieux qu’il fût, bayait aux livres comme on baye aux corneilles, sur les légendaires quais littéraires, avait laissé, on s’en souvient, par testament, une somme spéciale aux bouquinistes, à charge par eux de la dépenser en un banquet où l’on boirait à sa mémoire. Il est resté célèbre parmi les bouquinistes, comme Janin, comme le vieux Nodier. Mais si les bouquinistes s’en vont, qui parlera du bon Marmier ?

On prétend, il est vrai, que, chassés ou non par les futures constructions de la gare d’Orléans, les bouquinistes disparaissent, forment une sorte de dernier carré qui résiste à peine aux coups des libraires en boutique, une cohorte sacrée, une petite corporation qui s’en va.

— Pourquoi y aurait-il encore des bouquinistes, disent les bouquineurs trop souvent déçus, puisqu’on ne trouve plus rien dans la boîte à bouquins ?

Le fait est que les libraires à catalogues écrèment, dès le matin, lorsque les bouquinistes ouvrent leurs boîtes, les achats nouveaux, emportent les livres de choix et les cotent souvent à de hauts prix sur ces catalogues qu’ils envoient à leurs clients, laissant le menu fretin au plein air. Les amateurs de livres ont ainsi des rabatteurs et même des fournisseurs qui leur apportent le gibier tout tiré. Ils n’ont plus, les malheureux, cette joie un peu fiévreuse du chasseur qui espère rencontrer la pièce rare, glisser dans sa poche, comme en un carnier, le faisan doré, parfois même se trouver en face du chevreuil inattendu, ou du fameux chastre fantastique poursuivi par Méry et Alexandre Dumas.

Le pseudo-amateur de livres qui aime les bibliothèques toutes faites comme on aimerait le livre tout apprêté, est le contraire du bouquineur, ce Nansen du livre rare, ce trappeur de la pièce introuvable. Et qui ose dire qu’on ne trouve plus rien dans la boîte à quatre sous ? J’en ai tiré, un jour, un petit volume qui était tout simplement la Morale en actions, la vieille et banale Morale en actions, mais qui portait — répétée vingt fois, comme le font tous les écoliers sur leurs livres — la signature d’Honoré de Balzac, élève au collège de Vendôme. L’historien de Richelieu, M. Gabriel Hanotaux, n’a-t-il pas rencontré, dans un tas de livres d’un bouquiniste des quais, et acheté vingt sous, un volume des Commentaires de César, annoté, s’il vous plaît, par Napoléon Ier !

Quel trésor ! A chercher de près et à fureter, on ferait encore, bien qu’elles soient rares, de pareilles trouvailles. Et puis, il y a les bonnes fortunes et l’imprévu ! Mais il faut, pour cela, adorer la chasse, préférer le gibier qui court au gibier tout cuit, aimer les bouquins, les bouquinistes et le bouquinage !

Qu’on nous les laisse donc, ces pauvres humbles revendeurs de livres qui, pour soixante francs par an, payés à là ville de Paris, ont droit à six ou même dix mètres de parapet et, dans ces dix mètres, entassent, en une promiscuité souvent ironique (Panthéon et hypogée !) toutes les gloires comme tous les formats ! Les meilleurs moments sont les jours d’hiver, quand la pluie ne tombe pas. L’été, les quais sont déserts comme le Bois et l’on ne bouquine pas plus qu’on ne va au théâtre. Ils subissent — pareils aux théâtres aussi — les contre-coups des catastrophes publiques et le plus mauvais mois, pour les bouquins, est le mois d’octobre, à cause du terme.

— Nos bonnes journées sont de dix francs ! Au moins, monsieur, nous donnera-t-on dix francs par jour d’indemnité, si l’on nous exproprie ?

Je n’en sais rien. Je sais que les bouquins et les bouquinistes sont une des attractions de Paris, une sorte de parure poudreuse, et je me rappelle que Victor Hugo nous disait : « Je n’aime guère et je ne lis que les livres dépareillés ! »

Le jour où les bouquinistes, comme Musette, auront passé les ponts, ce sera fait, des bouquins et du bouquinage, comme du blanc bonnet de Mimi Pinson. Place aux cabs, aux omnibus à vapeur, aux tandems et aux bicyclettes, soit. Mais grâce aussi pour les boîtes à quatre sous qui prolongent la vie des vieux livres !

 

Publié dans ARTISANAT FRANCAIS | Pas de Commentaire »

 

leprintempsdesconsciences |
Lechocdescultures |
Change Ton Monde |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | C'est LE REVE
| Détachement Terre Antilles ...
| ATELIER RELAIS DU TARN ET G...