MALOUINIERES DE BRETAGNE
Posté par francesca7 le 9 juin 2013
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A la fin du 17ème siècle, enrichis par la course, et le contrôle de la Compagnie des Indes, les armateurs de la ville de Saint Malo construisirent en pleine campagne de grandes maisons de plaisance. Ces gentilhommières furent marquées par la sobriété toute militaire des architectes de Vauban. On en a recensé plus de cent douze, regroupées dans le Clos Poulet.
Les malouinières, malgré des différences de taille, ont toutes un air de famille ; leur architecture homogène comprend une façade crêpée de blanc, des bandeaux, des encadrements de portes et de fenêtre et des chaînons en granite. Les larges toits à pente raide sont presque toujours coiffés de pots à feu de plomb ou de terre cuite et de cheminées élancées. La symétrie des façades est soulignée par des lucarnes de pierre qui, dans la tradition du 17ème siècle, sont maintenues à l’aplomb des travées. Ce style austère est bien éloigné de celui des folies contemporaines construites à Paris, Nantes ou encore Montpellier.
La corporation des menuisiers de Saint-Malo qui comptait un ou plusieurs représentants par quartier vivait grâce à la riche clientèle des familles installées dans les malouinières. Les registres de la capitation font apparaître que trois maîtres menuisiers étaient soumis à l’impôt en 1701. La corporation ne cessa de se développer et, en 1725, on compte encore onze membres actifs.
La décoration intérieure de ces demeures était souvent somptueuse. De leurs voyages, les armateurs rapportaient d u bois des iles pour le mobilier et pour les parquets, des porcelaines de la Compagnie des Indes, et du marbre d’Italie pur les cheminées. Les pièces sont lambrissées de chêne. Quant aux parcs, ils ont parfois conservé leur parterres à la française.
Habitées pour la plupart, plusieurs malouinières sont tout de même ouvertes à la visite lors des Journées du Patrimoine en septembre.
Les villes bretonnes connaissent deux étapes dans l’évolution de leur architecture. Le 17ème siècle voit disparaître, avec les « grandes brûleries », les traditionnelles maisons à pans de bois médiévales, qui sont remplacées par des maisons et hôtel particulier en pierre. Au 18ème siècle, sous l’impulsion des ingénieurs, l’urbanisme de ces constructions est rationalisé.
Quant à l’architecture traditionnelle des campagnes bretonnes, dans sa grande variété, reflète l’originalité de chaque terroir. Elle est aussi révélatrice du cloisonnement du conservatisme qui ont dominé la société rural jusqu’aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale.
La Bretagne n’est pas seulement le pays du granite, c’est aussi celui du schiste, du grès et du pisé (terre) . Il arrive souvent que l’on utilise plusieurs matériaux pour la construction d’un seul et même bâtiment. Les toits, à forte pente, sont depuis le siècle dernier, recouverts d’ardoises d’Angers, et no plus de chaume, jugé trop dangereux. Depuis la ferme basse, à étage unique, où sont logés ensemble bêtes et gens, jusqu’aux maisons d’artisans, de tisserands, de négociants ou même d’ecclésiastiques, qui constituent l’aristocratie rurale, l’éventail est large ; chaque région a ses traditions ; maisons à avancé du nord du Finistère, maisons basses de l’est du Morbihan, et maisons en pisé du bassin de Rennes.
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