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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

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Le Cri du cœur (film, 1974)

Posté par francesca7 le 1 juin 2013

Le Cri du cœur (film, 1974) dans CINEMA FRANCAIS le_cri_du_coeur-219x300

Le Cri du cœur est un film français réalisé par Claude Lallemand, sorti en 1974.

 

Résumé :
Dans notre pays dit des droits de l’homme, des hommes et des femmes purgeant leurs peines, conformément aux jugements rendus par nos tribunaux, vivent, en secret, une inexorable agonie, dans ce que l’on pourrait appeler « les cachots de la République ». À savoir les cellules des quartiers d’isolement (Q.I.), dans lesquelles certains détenus se voient affectés et maintenus, durant toute leur captivité, en toute impunité, par les directeurs d’établissement. C’est ce déni de démocratie patent qu’Omar El Hadj Top entend, sans rien renier de ses responsabilités envers la société, dénoncer en racontant sans fards son histoire. Depuis la maison d’arrêt de Villefranche-sur-Saône, il confiait à son avocat, Pierre Lumbroso : « C’est pour échapper à la condition de bête fauve à laquelle je me trouve réduit depuis si longtemps par le système carcéral, que je me lance, dans une telle entreprise. Sinon à quoi bon vivre ‘ Je ne tiendrai bientôt plus à ce régime-là et je ne veux pas mourir sans avoir hurlé haut et fort que la peine de mort existe toujours dans ce pays et qu’elle ne passe pas par les tribunaux ! »

 

Biographie:
Omar Top El Hadj a été condamné à 10 ans de réclusion criminelle pour une fusillade contre des policiers en 2002. Le 15 février 2009, il s’évade de la prison de Moulins-Yzeure et est actuellement détenu à la maison d’arrêt de Villefranche-sur-Saône. Auteur de En-quête de justice (1998), l’avocat pénaliste Pierre Lumbroso a déjà cosigné avec l’écrivain et éditeur Christian Séranot La Légitimité des juges d’instruction (2001) et La Prison, une machine à tuer (2002).

 

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Les coches du 17ème

Posté par francesca7 le 1 juin 2013

Les Coches : ancêtre du XVIIe siècle
des carrosses et autres diligences

(D’après « Bulletin de la Société de l’histoire de Normandie », paru en 1887)

Les coches du 17ème  dans ARTISANAT FRANCAIS cocher

Il existait, au XVIIe siècle, un service régulier de voitures qui avait nom « les Coches » : il s’agissait d’une modeste « carriole couverte en forme de coche », qui s’y reprenait à deux fois pour faire le trajet entre la capitale de la Normandie et celle du royaume. Mais qu’était le coche lui-même ? On l’ignorait jusqu’à la découverte d’une lettre fort curieuse, due à la célèbre Mlle de Scudéry, à l’occasion d’un voyage de Paris au Havre.

Dans une seconde édition des Anecdotes normandes (1886), Charles de Beaurepaire livra sur ces « Coches » les détails suivants : « Le 16 février 1646, Fleurent Dupray, maître des coches de Rouen à Paris, avait baillé à louage pour 8 ans, par le prix de 150 l. par an, à Antoine Le Maistre, de Magny, le droit d’une carriole couverte en forme de coche pour aller de Magny à Rouen et de Paris à Magny, qui partirait de Magny le mercredi de chaque semaine et de Paris le vendredi, pour porter personnes, hardes et marchandises, et serait attelée de bons chevaux pour le service public. » Tabellionage de Rouen, Meubles, Ibid., p. 365.

Il existait donc, en 1646, un service régulier de voitures entre Rouen et Paris, qui avait nom « les Coches », et dont Fleurent Dupray était le maître. Un précieux témoignage est une lettre de Mlle de Scudéry, que sa naissance rattachait à la Normandie, et qui se rendait de Paris au Havre, sa patrie, en passant par Rouen, en 1644, deux ans avant la concession ci-dessus. Elle avait alors 37&bsp;ans, et, arrivée à Rouen par ce coche de terre, elle y écrivait, le 5nbsp ;septembre, une lettre adressée à Mlle Robineau, bourgeoise de beaucoup d’esprit, habitant le Marais, fort avant dans la confiance et dans l’intimité de Mlle de Scudéry. Aussi le portrait de cette amie figure-t-il dans son Grand Cyrus, sous le nom de Doralise.

Découverte par Victor Cousin, parmi les manuscrits de Conrart, cette lettre forme un Appendice de sa curieuse étude : La Société française au XVIIe siècle d’après le Grand Cyrus de Mlle de Scudéry. L’auteur faisait le voyage en compagnie de son frère, et elle en raconte agréablement les détails, en y joignant le portrait de ses compagnons. Voici cette lettre, additionnée de quelques notes explicatives.

Mademoiselle de Scudéry à Mademoiselle Robineau

« Mademoiselle,

« Je m’étonne assez que vous, qui n’aimez guères les nouvelles et qui ne voyez jamais les relations de Renaudot [Théophraste Renaudot, le fondateur de la Gazette de France, en 1631], ayez souhaité que je vous en fisse une de mon voyage, qui sans doute n’a rien de si remarquable ni de si beau que le siège de Gravelines, ni que l’action de M. d’Enguien [les journées de Fribourg, 3, 5, 9 août, et la reddition de Spire, 29 août 1644. La conquête de Gravelines avait eu lieu le 28 juillet, par le duc d’Orléans]. Néanmoins, puisque vous le désirez, il faut vous obéir et contenter votre curiosité par un fidèle récit de tout ce qui m’est arrivé.

« Je ne m’arrêterai pas toutefois à vous dépeindre exactement la magnificence de mon équipage, quoiqu’il y ait sans doute quelque chose d’assez agréable à s’imaginer que les chevaux qui traînent le char de triomphe qui me portait étaient de couleurs aussi différentes que celles qu’on voit en l’arc-en-ciel : le premier était bai, le second était pie, le troisième alezan, et le quatrième gris pommelé ; et tous les quatre ensemble étaient tels qu’il les faudrait à ces peintres qui aiment à faire paraître en leurs tableaux qu’ils sont savants en anatomie, n’y ayant pas un os, pas un nerf ni pas un muscle qui ne parût fort distinctement au corps de ces rares animaux [Dupray, le maître du coche, en exigeant de son concessionnaire Le Maistre que « la carriole serait attelée de bons chevaux », ne prêchait pas d’exemple].

« Leur humeur était fort docile, et leur pas était si lent et si réglé qu’il n’y a point de cardinaux à Rome qui puissent aller plus gravement au consistoire que je n’ai été à Rouen. Aussi vous puis-je assurer que le cocher qui les conduisait a eu tant de respect pour eux pendant le voyage que, de peur de les incommoder, il a quasi toujours été à pied. Ce n’est pas qu’il n’y ait lieu de croire qu’il en usait aussi de cette sorte pour se divertir et pour nous désennuyer ; car je puis vous dire sans mensonge qu’il aime trop la conversation, et que de toute la compagnie lui et moi n’étions pas les plus désagréables.

« Mais, pour vous apprendre de quelles personnes cette compagnie était composée, vous saurez qu’il y avait avec nous un jeune partisan [nom donné anciennement à celui qui faisait des partis ou sociétés pour la levée de certains impôts. Le public les voyait d’un mauvais œil], déguisé en soldat pour cacher sa profession, dont le manteau d’écarlate à gros boutons d’or, les grosses bottes et les grands bas ne convenaient pas trop bien à l’air de son visage ; car enfin, avec tout l’appareil d’un chevau-léger ou d’un filou, il ressemblait très fort à un solliciteur de procès.

« Auprès de celui-ci était un mauvais musicien, qui, craignant de mourir de faim à Paris, s’en allait demander l’aumône en son pays ; et quoique plusieurs personnes eussent beaucoup contribué à son habillement, il ne lui en était pas plus propre. Le chapeau qu’il portait ayant, à ce que je crois, été autrefois à M. de Saint-Brisson, lui tombait sur le nez à cause de la petitesse de sa tête. Son collet ressemblait assez à un peignoir, son pourpoint était à grandes basques, et ses chausses approchaient fort de celles des Suisses. Enfin, plus d’un siècle et plus d’une nation avaient eu part à cet habit extraordinaire.

« La troisième personne de cette compagnie était une bourgeoise de Rouen qui avait perdu un procès à Paris, et qui se plaignait également de l’injustice de ses juges et de la fange des rues [seize ans plus tard, en 1660, le « grand tas de boue » des Embarras de Paris ne sera point une fiction poétique de Boileau. C’est en 1666 seulement que le conseil de police, organisé par Colbert, s’occupera de la propreté des rues de Paris, sous la direction de Pussort, et avec le concours de La Reynie, pour lequel il créa, en 1667, la charge de lieutenant de police ].

« La quatrième était une épicière de la rue Saint-Antoine, qui, ayant plus de douze bagues à ses doigts, s’en allait voir la mer et le pays, pour parler en ses termes. La cinquième, tante de celle-là, était une chandelière de la rue Michel-le-Comte, qui, poussée de sa curiosité, s’en allait avec elle voir la citadelle du Havre. La sixième était un jeune écolier, revenant de Bourges prendre ses licences, et se préparant déjà à plaider sa première cause. La septième était un bourgeois poltron qui craignait toute chose, qui croyait que tout ce qu’il voyait était des voleurs, et qui n’apercevait pas plutôt de loin des troupeaux de moutons et des bergers qu’il se préparait déjà à leur rendre sa bourse, tant la frayeur décevait son imagination.

cochers dans ARTISANAT FRANCAIS« Le huitième était un bel esprit de Basse-Normandie, qui disait plus de pointes que M. l’abbé de Franquetot [Jacques de Franquetot, abbé d’Hambie, riche abbaye au diocèse de Coutances, né en 1626, mort en 1664] n’en disait du temps qu’elles étaient à la mode, et qui, voulant railler toute la compagnie, en donnait plus de sujet que les autres. La neuvième était mon frère [Georges de Scudéry, poète et auteur dramatique, plus célèbre par ses rodomontades que par son mérite littéraire, bien inférieur à celui de sa sœur Madeleine], dont j’allais vous dépeindre, non pas la mine, la profession ni les habillements, mais les chagrins et les impatiences que lui donnait une si étrange voiture, s’il n’eût retranché une partie de mon histoire en obtenant de ma bonté de ne vous en dire rien.

« Une si belle assemblée doit sans doute vous persuader que la conversation en était fort divertissante. Le partisan, quoique se voulant cacher, en revenait toujours au sol pour livre. Le musicien, quoique plus incommode par sa voix que le bruit des roues du coche, voulait toujours chanter. La bourgeoise qui avait perdu sa cause ne faisait que des imprécations contre son rapporteur. L’épicière, curieuse de voir le pays, dormait tant que le jour durait, excepté quand il fallait dîner ou descendre des montagnes. La chandelière ne pouvait se lasser d’admirer le plaisir qu’elle aurait de voir dans les magasins de la citadelle une quantité prodigieuse de mèches qu’elle jugeait y devoir être, vu le nombre de mousquets quelle avait ouï dire qu’on y voyait. Tantôt elle souhaitait d’en avoir autant dans sa boutique, tantôt que ce fût elle qui la vendît à cette garnison.

 « Enfin on peut quasi dire que nous sortîmes du coche fort honorablement, c’est-à-dire tambour battant par la voix de notre musicien, et mèche allumée par notre chandelière, qui, tant que nous marchâmes de nuit, eut toujours une chandelle à la main pour nous éclairer dans le coche. Pour le jeune écolier, il ne parlait que de droit écrit, de Coutumes et de Cujas. D’abord, je crus que ce garçon déguisait ce nom, et que c’était de feu Cusac [des du Douhet, famille d’Auvergne, sont sortis les seigneurs de Marlac, de Romanange, de Cussac et de Dauzer] qu’il voulait parler, quoique ce qu’il en disait ne convînt pas ; mais je sus enfin que Cujas était un ancien docteur jurisconsulte, que cet écolier alléguait sur toutes choses.

« Si l’on parlait de guerre, il disait qu’il aimait mieux être disciple de Cujas que soldat ; si l’on parlait de voyages, il assurait que Cujas était connu partout ; si l’on parlait de musique, il disait que Cujas était plus juste en ses raisonnements que la musique en ses notes ; si l’on parlait de manger, il jurait qu’il aimerait mieux jeûner toujours que de ne lire jamais Cujas ; si l’on parlait de belles femmes, il disait que Cujas avait eu une belle fille, et que, quoique vieille, elle n’est point encore laide [Cujas mourut à Bourges, le 4 octobre 1590. Remarié à 62 ans, en 1586, avec une jeune fille noble, Gabrielle Hervé, il en eut une fille, Suzanne, qu’il laissa orpheline à l’âge de trois ans et qui se rendit célèbre par ses galanteries. En 1644, date de cette lettre, elle avait 57 ans]. Enfin Cujas était de toutes choses, et Cujas m’a si fort importunée que voici la première et dernière fois que je l’écrirai et le prononcerai en toute ma vie. Pour le poltron, il vous est aisé de vous imaginer que sa conversation ne ressemblait pas à celle d’un gascon, et que celle du bel esprit avait beaucoup de rapport avec celle de feu M. de Nervèze [Guillaume Bernard de Nervèze, littérateur, né vers 1570, mort après 1622. Il a publié les Essais poétiques du sieur de Nervèze, 1605].

« Après cela ne m’en demandez pas davantage, car je n’ai plus rien à vous dire, sinon que je ne dormis point la nuit que je couchai à Magny [Magny-en-Vexin, arrondissement de Mantes], que de ma vie je ne fus si lasse que lorsque j’arrivai à Rouen, non pas comme a dit magnifiquement M. Chapelain parlant de la lune, dedans un char d’argent environné d’étoiles, mais oui bien, dedans un char d’osier environné de croste. Tout à bon [locution adverbiale qui se trouve souvent dans le Grand Cyrus de Mlle de Scudéry, et n’est plus usitée, ayant fait place àTout de bon, avec le sens de : Véritablement, sérieusement, sans jeu ni fiction], je pense que si je n’eusse eu peur, qu’avec l’aide de ces admirables lunettes [les lorgnettes astronomiques, dont l’invention remontait à 1608 ou 1609] que l’on peut quasi dire qui arrachent les astres du ciel, vous n’eussiez découvert le coche, et n’eussiez remarqué une partie de ce que je viens de dire, je pense, dis-je, que je ne vous en aurais rien appris, tant cet équipage était burlesque.

« Après vous l’avoir dépeint si étrange, je n’oserais quasi vous apprendre qu’en ce lieu-là je me souvenais de vous, de peur que, comme vous avez l’imagination délicate, vous ne trouviez mauvais que votre image seulement ait été en un si bizarre lieu. Mais pour vous consoler de cette aventure, j’ai à vous dire qu’il y avait aussi bonne compagnie dans mon cœur qu’elle était mauvaise dans le coche ; et pour empêcher ces figures extravagantes d’y faire aucune impression, je l’avais tout rempli de Mlle Paulet, de M. de Grasse [Godeau, évêque de Grasse, 1636], de Mme de l’Arragonés [Mme Arragonais, Jeanne Legendre, dont le mari avait été trésorier des gardes françaises], de Mesdemoiselles ses sœurs, de M. Chapelain, de M. Conrart, de Mlle de Chalais, de M. de la Mesnardière, de Mme et Mlles de Clermont et de vous [cCe sont tous les habitués de l’hôtel de Rambouillet, en grand renom alors, mais auquel le mariage de Mlle de Rambouillet, Julie d’Angennes, le 13 juillet 1645, allait porter le premier coup, en l’exilant, avec Montausier son mari, en province. Il sera bientôt remplacé par les fameux Samedis de Mlle de Scudéry elle-même].

« Si bien que rappelant tout ce que j’aime à mon secours, je fis en sorte que ce que je pensais d’agréable fût plus puissant que ce que je voyais de fâcheux ; et j’eus plus de joie à me souvenir de tant d’excellentes personnes, et à espérer qu’elles me faisaient l’honneur de se souvenir quelquefois de moi, que je n’eus de peine à souffrir les importunités d’une mauvaise compagnie. Ayez, s’il vous plaît, la bonté de leur faire agréer cet innocent artifice et de leur rendre grâces de m’avoir sauvée de la persécution que j’aurais eue, si elles ne m’avoient pas donné lieu de me souvenir agréablement de tous les bons offices que j’en ai reçus.

« Pour vous, Mademoiselle, je ne vous rends point de nouveaux remerciements, car ne pouvant aujourd’hui vous parler tout à fait sérieusement, ce sera pour une autre fois que je vous dirai que personne ne vous est plus obligée que je vous la suis [ce féminin était si naturel que Mme de Sévigné le mettra encore, en semblable occasion, avec cette spirituelle saillie pour le justifier : Si je disais le, je croirais avoir de la barbe], que personne aussi n’en est plus reconnaissante, que personne ne sera jamais plus véritablement ni plus sincèrement,

« Mademoiselle,

« Votre très humble et très passionnée servante.

« A Rouen, le 5 septembre 1644. »

On voit que Madeleine de Scudéry se souvenait des lettres de Voiture aux habitués de l’hôtel de Rambouillet, dont elles faisaient les délices, et qu’elle en imitait, avec succès, la grâce et la délicatesse parfois voisines de l’afféterie. « Cette lettre, des mieux tournées, fait le plus grand honneur à la plume de Mlle Scudéry, disait Victor Cousin. Mais au-delà de ce mérite littéraire, résumons les renseignements nouveaux qu’elle fournit sur le coche de Paris à Rouen, dans la première moitié du XVIIe siècle.

Le coche était en osier, attelé de quatre chevaux, peu vigoureux et fort lents d’allure, conduits par un cocher qui allait souvent à pied pour soulager l’attelage. Dans ce mémorable voyage, il portait, outre le cocher, dix voyageurs, placés sur des bancs en face l’un de l’autre, ce qui a permis à Mlle de Scudéry de faire leur portrait sur le vif et d’en reproduire des conversations ridicules.

Cette voiture publique suivait alors ce qu’on a appelé, plus tard, la route d’en haut de Paris à Rouen, passant par Pontoise, Gisors, Magny, Etrépagny, Ecouis et Rouen. La durée du voyage était d’un jour, d’une nuit pour coucher à Magny et d’un jour encore avant d’arriver à Rouen, vraisemblablement rue du Bec. Il fallait partir de grand matin de Paris et de Magny. pour arriver très tard à Rouen.

Ce coche était le précurseur et l’ancêtre du Messager, des Carrosses, des Chaises, des Fourgons et des Diligences, qui ont servi, à différentes époques, pour établir des relations suivies entre Rouen et la capitale, moyens de relégués tous, aujourd’hui, à l’état de souvenirs historiques.

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Légende de la Cloche Firmine

Posté par francesca7 le 1 juin 2013

Légende de la Cloche Firmine

de Saint-Sulpice d’Amiens
et malédiction des gens de Saint-Leu

 

Légende de la Cloche Firmine dans CLOCHES de FRANCE st-sulpice-198x300Les géologues vous diront que les sources d’eau ferrugineuse sont dues à de vieilles éruptions volcaniques, à des gisements de fer et autres choses semblables ; mais allez répéter cela aux bonnes vieilles gens de Saint-Leu, à Amiens, à propos de la source de la rue des Hûchers. Voici ce qu’ils racontent à ce sujet…

Jadis, sur l’emplacement de la citadelle, il existait une paroisse, celle de Saint-Sulpice, sur laquelle on abattit 500 maisons pour construire le fort. L’église remontait aux premiers siècles de l’ère chrétienne. Elle avait été bâtie par les habitants, de pauvres saitiers, en dehors de leurs heures de travail. Pour l’édifier, ils trouvèrent des pierres dans les carrières de Saint-Maurice, et du bois dans les forêts de Saint-Pierre.

Quand le clocher fut terminé, on pensa à une cloche. On ne s’embarrassa pas pour si peu ; le curé, un saint prêtre, se mit en prières et eut une révélation divine ; c’était en plein été, la neige se mit à tomber et couvrit un espace d’environ vingt pieds carrés. Les fidèles se mirent à le fouiller sur le champ, et découvrirent une colossale statue du dieu Mars, toute en fer, enfouie là depuis des siècles. Ils comprirent que c’était un don du ciel ; ils l’enlevèrent et en firent une cloche qu’ils nommèrent Firmine. Ils la montèrent dans un beau clocher en pierre blanche. Les gens de Saint-Leu les raillaient !

« Peuh ! disaient-ils, leur cloche sera tout au plus bonne à réveiller les chouettes et les hiboux endormis ; mais jamais à appeler d’honnêtes chrétiens aux offices ! » Ils se trompaient, car la cloche de fer avait une douceur et une puissance extraordinaires ; elle était harmonieuse comme une musique et portait le son comme la trompette du Jugement dernier ; on l’entendait sur tous les monts et dans tous les vaux à une très grande distance.

Les cloches de Saint-Leu qui étaient en airain pur, jalousaient celle de Saint-Sulpice qui les couvrait toujours, quoiqu’elles fussent trois et qu’elles sonnassent la plupart du temps à toute volée. Elles ne pensaient qu’à lui jouer un vilain tour, et comptaient pour cela trouver l’occasion pendant leur voyage à Rome.

Chaque année, le jour du Jeudi-Saint, après le Gloria chanté à la messe, les cloches s’envolent vers Rome. Toutes celles de la catholicité se réunissent au-dessus de la ville Eternelle ; et, à trois heures de l’après-midi, à l’heure où le Christ est mort, elles font entendre des gémissements qui jettent quelques fois la terreur parmi les gens de la campagne. Quand les ténèbres couvrent la terre, le dernier pape entré au ciel descend et bénit les cloches.

Parfois il arrive que certaines ne sont pas touchées de l’eau Sainte ; malheur à celles-là, car leur retour est plein de périls : le bon Dieu est mort, les anges prient à son tombeau, ils ne peuvent veiller sur elles, et le Diable toujours aux aguets leur joue des tours pendables. Tous ses démons sortent de l’enfer ; ils font monter le brouillard pour que les cloches s’égarent en route ; ils se roulent sur la neige des hautes montagnes : leur corps toujours rouge fait bouillir la glace, et la vapeur qui s’en échappe forme des nuages épais à travers lesquels on ne peut s’orienter.

L’adversité voulut qu’en l’an 1581, le pape chargé de l’aspersion exerçât ses fonctions pour la première fois ; nombre de cloches ne reçurent pas d’eau bénite ; celles de Saint-Sulpice et de Saint-Leu ne furent pas mouillées d’une goutte ! D’affreux projets ruminèrent alors dans la tête de ces dernières. Si, avec l’aide du Diable, elles allaient perdre ou briser Firmine !

Les trois voisines partirent ensemble. Firmine, qui tenait les devants, était la plus exposée au danger. A Turin, elle se fût broyée contre l’église San-Martino, si elle n’avait été prévenue à temps par les cloches qui réintégraient leur clocher ; en traversant le mont Saint-Bernard, elle se perdit dans les nuées pendant une heure ; à Troyes, elle n’évita la tour de l’église Saint-Urbain que grâce à des corbeaux qui la prévinrent à temps. Déjà on apercevait Amiens, et les trois cloches d’airain voyaient leur vengeance leur échapper ; alors elles se concertèrent et mûrirent un plan diabolique dont l’exécution ne se fit pas attendre.

En passant au-dessus de la porte de Noyon, elles s’espacèrent en triangle autour de Firmine, puis, près de la Cathédrale, elles se rapprochèrent soudain. Sous la poussée, la cloche de fer alla donner un coup terrible, épouvantable, sur le clocher qu’elle ébranla. C’est depuis cette époque que la flèche penche vers Saint-Pierre. La pauvre Firmine, fêlée et avariée en mains endroits, tourna sur elle-même et alla tomber dans le jardin de Jacques le Hûcher. Elle fit un trou énorme que les démons qui la suivaient s’empressèrent de combler, pour qu’on ne pût l’en sortir

Les cloches de Saint-Leu rentrèrent dans leur clocher et carillonnèrent à toute volée, pour s’étourdir et oublier leur mauvaise action, sans doute. Les gens de Saint-Sulpice attendirent en vain Firmine ; ceux de Saint-Leu, jaloux et méchants, vinrent les houspiller et ravagèrent l’église sous prétexte que c’était la maison du Diable, puisque la cloche s’en était allée avec lui.

La colère de Dieu ne tarda pas à se manifester. Le lendemain, jour de Pâques, un ouragan effondra le clocher qui tua 68 personnes dans sa chute. Ce sinistre événement a été décrit en vers dans un petit poème du XVIe siècle intitulé Recueil de ce qui est advenu de plus digne de mémoire, par frère Jehan Balin, religieux de Clairmarais, près de Saint-Omer. On y lit :

Dans Amiens (ô chose pitoyable !)
Un beau clocher de grandeur admirable
Est trébuché dans l’église Sainct-Leu
Tuant maint hommes qui prioient en ce lieu.

Toutes les familles furent éprouvées ; le chagrin rendit les survivants comme des squelettes. Ils firent tant pénitence que le Seigneur fut enfin touché de leurs prières. Un jour qu’ils étaient réunis à l’église dans une demi-obscurité, un vieillard leur apparut et leur dit : « Dieu est touché de votre repentir ; allez dans le jardin de Jacques le Hûcher ; sous le sycomore, vous creuserez jusqu’à ce que l’eau jaillisse de la terre. »

Ils s’y rendirent et leur surprise fut grande lorsqu’à vingt pieds de profondeur ils reconnurent la cloche de fer de Saint-Sulpice ; un liquide s’échappait de son intérieur ; les malades en burent et reprirent leurs forces comme par enchantement, mais Dieu, pour rappeler leur crime, condamna leurs descendants à être les moins robustes de tous les enfants d’Amiens.

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Qui n’entend qu’une cloche n’entend qu’un son

Posté par francesca7 le 1 juin 2013

Qui n’entend qu’une cloche
n’entend qu’un son

Qui n’entend qu’une cloche n’entend qu’un son dans CLOCHES de FRANCE cloche

Dans ce proverbe on compare la cloche à un discours unique d’après lequel il faudrait prendre une décision. En effet, un juge ne pourrait dans un procès se faire une opinion, rendre avec justice une sentence, ni condamner un accusé, s’il n’écoutait qu’une seule des deux parties et s’il n’avait entendu et apprécié la défense après l’accusation.

En toute circonstance, son devoir est de recueillir les dires des adversaires, d’étudier les témoignages et les documents les plus contradictoires avant de prononcer son arrêt.

Voici ce que dit à ce sujet le philosophe Sénèque :

Qui statuit aliquid, parte inaudita altera,
Aequum licet statuerit, haud aequus fuit,

ce qui veut dire : Prononcer sur le dire d’une partie, sans avoir entendu l’autre, c’est se montrer injuste, quoique d’ailleurs on eût prononcé avec justice.

Notre poète Corneille (XVIIe siècle) nous a laissé ces trois vers :

Quiconque, sans l’ouïr, condamne un criminel,
Son crime eût-il cent fois mérité le supplice,
D’un juste châtiment il fait une injustice.

Il n’est donc pas rare que la malignité s’attache après certaines personnes et ne cherche à nuire à leur réputation ; il serait alors souverainement injuste de condamner ces personnes, sans avoir vérifié si l’accusation portée contre elles est fondée. Il faut alors entendre les deux cloches.

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